Est-ce le rôle du collège d’évoquer les questions du genre sexuel ?

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Françoise Degois, Sébastien Ménard et Anaïs Perrin-Prevelle, co-présidente de l’association OUTrans.

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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2023-05-18##

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Transcription
00:00 Les vraies voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:03 Et l'association Outrance est intervenue dans des classes de 4ème à l'école alsacienne
00:08 pour aborder la question des discriminations sous toutes leurs formes.
00:11 De nouveau, de nombreux parents d'élèves se sont offusqués, remettant en cause une
00:15 rencontre qui aurait selon eux tourné à la propagande en faveur du militantisme trans.
00:19 Pour le directeur du collège lycée, l'objectif n'a pas été atteint Frédéric.
00:24 Oui, l'objectif était d'évoquer les discriminations LGBT et de lutter contre les stéréotypes
00:30 à l'école.
00:31 Même si l'homosexualité et la transidentité sont des thèmes intégrés au programme de
00:36 l'éducation morale et civique, ils ne sont pas forcément abordés.
00:40 Alors les collégiens de 4ème de cet établissement privé parisien se sont vu expliquer que,
00:46 alors je cite, c'est repris dans l'article du Figaro, si un adolescent n'est pas bien
00:50 dans sa peau, c'est qu'il peut être trans, ou encore être trans c'est un feeling, ou
00:55 encore dire qu'il y a seulement deux sexes, c'est une représentation datée et c'est
01:00 faux, ont déclaré les intervenants.
01:02 Qu'en pensez-vous, vous les auditeurs de Sud Radio ? Et en plus Cécile, nous avons
01:06 l'invité adéquat pour répondre à toutes vos questions.
01:10 Absolument, et à cette question justement que l'on vous pose sur nos réseaux sociaux,
01:14 est-ce que vous pensez effectivement que c'est le rôle des collèges d'évoquer la question
01:20 du genre sexuel ? Pour l'instant vous dites en majorité non.
01:22 Anaïs Perrin, un prévalet avec nous, co-président de l'association Outrans, bonsoir, merci
01:27 d'être avec nous, je sais que c'est compliqué, puisque aujourd'hui tout le monde est tombé
01:31 un peu à bras raccourcis sur vous.
01:33 On va revenir sur cette information.
01:35 D'abord, Philippe Bilger.
01:36 On peut dire effectivement juste un mot Cécile, vous avez attaqué et c'est Sud Radio qui
01:40 vous donne le droit de vous exprimer.
01:42 On n'a pas attaqué, on est attaqué.
01:44 Vous avez été attaqué, oui, j'ai du mal à m'exprimer.
01:47 C'est ce que je pensais en soirée générale, il faut exprimer.
01:51 Vous ne vous permettrez pas, on ne se connaît pas assez.
01:53 Philippe Bilger.
01:54 Alors, je suis très heureux d'entendre Madame tout à l'heure.
01:58 Moi, évidemment, je constate que depuis plusieurs années, l'école a abandonné ses fondamentaux.
02:06 Ce que j'appelle les fondamentaux, les enseignements de Bave, et qu'elle pâtit d'une force centrifuge
02:17 qui détourne de plus en plus l'école de sa mission essentielle.
02:22 Et je continue à le penser, pour moi, ça n'est pas le rôle de l'école.
02:28 L'éducation, sur ce plan-là, n'est pas affaire à l'école.
02:32 On lui demande autre chose qui est tellement difficile à réaliser qu'en réalité, je
02:37 pense que c'est pour fuir la difficulté de sa tâche essentielle qu'on va vers des données
02:45 périphériques qui n'ont rien à voir, de mon point de vue, avec la mission de l'école.
02:50 Françoise de Gaulle, je vais vite.
02:52 Je suis tout à fait en contradiction avec vous, Philippe, vous le pensez bien.
02:56 Moi, je pense qu'au contraire, si on n'en parle pas à l'école, si on n'en parle pas
02:59 à ce moment précis de l'histoire et du développement d'un ado et d'un jeune adulte, eh bien, on
03:04 n'en parle jamais.
03:05 Combien d'homosexualité rendue douloureuse, souffrance des générations entières, des
03:12 générations entières n'ont jamais pu exprimer ce qu'elles vivaient.
03:16 Moi, je trouve que c'est une libération.
03:18 Je ne crois pas du tout que ce soit périphérique.
03:20 Je pense qu'au contraire, c'est essentiel et qu'être un républicain, un citoyen d'une
03:25 république, c'est être capable de dire on est uni dans la diversité et parler, exprimer
03:29 ce qu'est la diversité, je trouve ça formidable.
03:32 Peut-être que je suis ouak, je m'en fous, j'assure.
03:34 Mais je trouve quand même qu'il y a une ouverture de cœur, une ouverture de vie.
03:38 Ça n'enlève rien à ce qu'on enseigne à l'école, de mon point de vue, mais ça permet
03:42 vraiment peut-être aussi de soulager des mômes.
03:44 Peut-être que vous avez des mômes à 13 ans qui se retrouvent attirés par leurs copains
03:47 d'à côté et qui se disent mais mon Dieu, qu'est-ce qui m'arrive ? Et des tourments
03:50 sans fin.
03:51 Combien de générations ont été tourmentées par ça ? Et bien si on peut sortir un peu
03:55 de tourments, ça me va bien.
03:56 - Sébastien Ménard.
03:57 - Alors, l'ouverture des cœurs, oui.
04:01 Le respect de la différence, oui.
04:04 Le prosélytisme, comme c'est fait par un certain nombre de structures militantes, très engagées
04:11 politiquement et intellectuellement, non.
04:13 Voilà, clairement non.
04:14 Moi, je suis papa d'un jeune ado, je suis papa d'une toute petite fille.
04:19 Je n'adhère pas, je dirais, à effectivement, je suis d'accord avec Philippe Bilger, à
04:24 cette stratégie d'évitement.
04:25 C'est-à-dire que finalement, on passe à côté du rôle premier de l'école.
04:29 - Tu crois ? Tu crois pas qu'on agrège ? Moi, j'ai l'impression qu'on se trève rien.
04:32 - Bon, alors réponses.
04:33 - Réponse.
04:34 - Je pense, pardonnez-moi Frédéric, je pense très clairement que l'école de la République,
04:42 c'est effectivement l'école du respect, du partage, de la liberté, de la fraternité,
04:47 de l'égalité, de la lutte contre toutes les formes de discrimination.
04:51 Personne ne viendra me chercher là-dessus, absolument aucun problème.
04:53 Mais ce n'est pas, pardonnez-moi madame, ce n'est pas votre rôle, comme ça je vous
04:58 tends une perche, ce n'est pas votre rôle d'éduquer mes gamins pour parler de tous
05:03 ces sujets.
05:04 - Alors, Alice Perrin-Prevel, vous êtes co-présidente de cette association Outrans, qui mit devant
05:10 plusieurs accusations, propagande, militantisme trans, prosélytisme en faveur du transgenreisme,
05:16 voilà ce que les parents de ce collège vous reprochent.
05:19 Que dites-vous ?
05:20 - Alors, je vais peut-être répondre d'abord au débat qui vient d'avoir lieu là, si vous
05:23 me permettez, parce que je crois qu'on est un peu décalés sur ce que l'on pense.
05:27 Si on pense que réellement on est venu, et que les associations LGBTQIA+ vont dans les
05:31 écoles juste pour donner un cours sur ce que peut être la transidentité, ce que peuvent
05:36 être les LGBTQIA+ et faire en sorte d'agréger des personnes, on est complètement en dehors
05:42 de ce que l'on fait réellement et on est complètement en dehors de la réalité.
05:46 La réalité est toute autre.
05:48 La réalité c'est qu'il y a 45% des élèves trans, c'est pas nous qui le disons, c'est
05:53 un chiffre de l'ONU-SIDA, donc c'est un chiffre qui est connu, qui est établi par des grandes
05:57 institutions qui ont renoncé à leur scolarité à cause d'insultes et de propos transphobes
06:03 ou homophobes.
06:04 45%.
06:05 On est en décrochage scolaire complet.
06:06 Donc monsieur, quand vous dites "c'est pas le rôle de l'école d'éduquer", nous on
06:11 n'éduque personne.
06:12 On fait simplement en sorte que les enfants trans aient le droit à l'éducation.
06:15 C'est tout.
06:16 Parce qu'ils n'ont pas le droit à l'éducation aujourd'hui.
06:19 Aujourd'hui les enfants trans n'ont pas le droit à l'éducation dans les écoles parce
06:23 qu'ils sont exclus par leurs camarades, peut-être vos enfants, peut-être d'autres enfants.
06:27 Vous avez des cas comme ça ?
06:29 On a des cas tout le temps.
06:30 On parle de l'école alsacienne.
06:31 Vous avez par exemple des cas à l'école alsacienne ?
06:33 Alors j'ai pas de cas à l'école alsacienne spécifiquement.
06:34 C'est une école privée, du fysio par rendissement.
06:35 Non, non, mais bien sûr.
06:36 On reviendra sur l'école alsacienne si vous voulez après.
06:38 Mais nous on a des cas parce qu'on fait des groupes de parole pour les personnes françaises
06:41 et leurs proches.
06:42 En Paris, il y a des cas.
06:43 Bien sûr qu'on a des cas.
06:44 J'ai une mère qui me racontait l'histoire de son enfant qui était en phobie scolaire
06:47 depuis 7 ans.
06:48 Le gamin a 14 ans.
06:49 À cause de quoi ?
06:50 7 ans de phobie scolaire.
06:51 À cause de sa transidentité et avec cette idée de dire "je ne peux pas la vivre".
06:55 On parlait de l'école alsacienne ?
06:57 On va parler de l'école alsacienne.
06:58 Qu'est-ce qui s'est passé à l'école alsacienne ?
07:00 Il se trouve que nous on fait partie...
07:01 Les accusations sont lourdes à votre endroit.
07:03 On va peut-être ramener les choses à leur réalité.
07:05 À l'école alsacienne, qu'est-ce qui s'est passé ?
07:08 On intervient dans le cadre d'un projet qui s'appelle "Collège pour l'égalité"
07:11 un projet qui est complètement ouvert, qui est clair, qui est financé par les institutions,
07:16 qui est complètement transparent.
07:19 C'est avec l'association "Hands Away".
07:20 Sur le site d'Hands Away, il y a le nom de notre association.
07:23 On n'est caché nulle part.
07:24 Contrairement à ce que dit le FIARO et ce que disent les articles qui sont utilisés,
07:28 on n'est caché nulle part.
07:29 C'était Hands Away qui était prévu et qui est financé et par la municipalité de Paris
07:35 et par le conseil régional.
07:36 Est-ce que vous avez fait votre travail d'aller voir sur le site de Hands Away et de regarder
07:40 le projet "Collège pour l'égalité" sur le site de Hands Away ?
07:43 - J'ai fait mon travail en consultant l'article et en vous demandant une réponse.
07:44 - Voilà, c'est bien parce que vous nous demandez une réponse.
07:47 Ce n'est pas le cas du FIARO qui ne nous a pas contacté.
07:49 Donc on est déjà sur un élément où on se pose la question s'il y a encore des journalistes
07:52 au FIARO parce que quand on accuse des personnes, ce n'est pas mal au moins de les entendre.
07:56 Merci de m'inviter.
07:57 Mais sur la base, sur le site de Hands Away, vous pouvez y aller.
08:00 Il y a le projet "Collège pour l'égalité" qu'on peut trouver et qui explique bien que
08:03 c'est fait en partenariat avec des associations.
08:05 C'est dès la une.
08:06 Vous avez tout un projet à télécharger et sur ce projet à télécharger qui est
08:08 à destination des écoles, vous avez toutes les associations qui interviennent, dont aux
08:12 trans, sur les questions de stéréotypes de genre, de transidentité et des problèmes
08:19 qu'il peut y avoir de transphobie et de LGBTQIA+ phobie.
08:22 On n'impose rien à aucun établissement.
08:24 L'école Alsacienne a choisi notre intervention.
08:27 C'est pas nous qui nous sommes cachés derrière qui que ce soit et on se cache nulle part.
08:32 On se cache strictement nulle part.
08:34 Lundi matin, j'étais invité par le ministre de l'Intérieur pour travailler sur les LGBT
08:40 phobies.
08:41 On était avec Gérald Darmanin, avec les autres associations LGBTQIA+.
08:43 On est aux défenseurs des droits, on est au comité d'entente LGBT+ du défenseur des
08:47 droits.
08:48 Mardi, j'étais invité par l'académie de Créteil pour pouvoir intervenir auprès des
08:52 professionnels de l'éducation pour mieux accueillir les personnes trans.
08:55 On n'est pas une association qui nous planquons derrière des personnes.
08:58 On n'a pas besoin de ça.
08:59 Une petite question à Anaïs Perrin à Prévelle.
09:01 C'est vous qui, aujourd'hui, êtes incriminé.
09:04 Est-ce que ce n'est pas au collège, quand on a des enfants en bas âge, de demander
09:10 aux parents de vous faire une proposition ?
09:12 Puisque vous savez qu'aujourd'hui, 45% de nanana, est-ce que vous êtes d'accord qu'on
09:17 fasse une réunion ?
09:18 Plutôt que de l'imposer, je peux comprendre ce que dit Sébastien Ménard, de dire "moi,
09:22 je ne veux pas qu'on impose ça à mes enfants parce que je suis parent et je veux peut-être
09:26 pouvoir leur dire différemment".
09:27 Est-ce que ce n'est pas plutôt le collège qu'il faut incriminer ?
09:30 Alors là, les interventions que l'on fait sont des interventions qui sont prévues par
09:35 l'éducation nationale.
09:36 Depuis longtemps, ce n'est pas nouveau.
09:37 Ce n'est pas juste le plan qui est sorti mercredi qui en parle.
09:40 Ça parle déjà depuis pas mal de temps.
09:41 C'est prévu dans le quatrième cycle.
09:43 Le quatrième cycle, c'est cinquième, quatrième, troisième.
09:45 Donc on est en plein dans ces âges-là d'intervenir sur ces sujets-là.
09:49 Que ça puisse se faire dans le cadre, pour ce qui est de la transidentité, sur l'éducation
09:54 morale et civique ou sur l'éducation sexuelle.
09:58 Avec plusieurs associations, on s'est battus et on se bat encore contre le ministère de
10:03 l'éducation nationale parce que c'est censé être obligatoire.
10:05 Et je crois qu'il y a moins d'un tiers des établissements qui réellement font cette
10:08 éducation-là.
10:09 Il y a quand même une marge énorme, alors que c'est la loi.
10:11 On ne parle que d'appliquer la loi.
10:13 Et je vais aller jusqu'au bout sur la loi.
10:14 Je vais aller jusqu'au bout sur la loi parce que la transidentité, ce n'est pas un truc
10:18 idéologique qu'on a sorti du chapeau comme ça.
10:20 Quand on lit le Figaro, ça semble être venu de nulle part.
10:24 C'est un truc qui n'a pas été découvert l'année dernière, c'est tout neuf, etc.
10:29 Non.
10:30 L'identité de genre, qui en fait est une des manifestations de la transidentité et
10:34 qui permet de protéger la transidentité, est protégée par plein d'articles de loi,
10:40 entre autres l'article 225.1 du Code pénal, que vous devez bien connaître, qui liste
10:44 24 critères de discrimination, dont l'identité de genre, l'orientation sexuelle, les mœurs,
10:49 l'âge, le sexe, l'apparence physique, l'état de grossesse, le handicap, l'appartenance
10:55 supposée à une nation, une ethnie, une prétendue race, etc.
10:59 C'est-à-dire qu'en fait, ce que vous proposez de dire "ah oui mais sur ce sujet-là, c'est
11:03 un petit peu difficile", c'est dire "bah, s'il y a des enfants trans dans la classe,
11:07 on va demander aux autres parents s'ils sont d'accord".
11:09 Et bien, on applique le même article avec la liste des 24 critères.
11:12 S'il y a un enfant qui a une apparence physique qui ne nous plaît pas, on demande aux autres
11:15 parents s'ils sont d'accord.
11:16 Si on a un enfant qui n'a pas la couleur de peau qui va bien, on demande aux autres
11:19 parents s'ils sont d'accord.
11:21 Si on a un enfant qui a un handicap, on demande aux autres parents s'ils sont d'accord.
11:26 Il y a même les caractéristiques génétiques.
11:28 Donc si on a un enfant qui est roux, il faut demander aux autres parents.
11:31 Non, non, c'est pas possible.
11:34 Donc l'identité de genre est protégée par la loi, mais les enfants...
11:36 - Là vous faites un raccourci de ce que j'ai dit.
11:38 - Je ne fais pas un raccourci, je vais exactement dans le même sens.
11:40 Je vous dis simplement que nos interventions que l'on fait, et c'est ce que je vous dis
11:44 depuis le début, c'est simplement pour dire "Eh oh, il peut y avoir des personnes trans,
11:50 ça peut exister".
11:51 On ne vous dit pas "soyez des personnes trans".
11:52 On ne l'a jamais fait et on ne le fera jamais.
11:54 Pourquoi on ne le fait pas ?
11:55 - Mais vous dites que vous êtes transphobes, donc c'est assez violent ce qui a été dit
11:59 là.
12:00 - Non, non, non.
12:01 Les personnes qui disent ça sont les personnes qui n'étaient pas dans la salle.
12:03 - Les enfants y étaient.
12:05 - Les enfants y étaient.
12:06 Eh bien vous voyez, je vous ai amené des papiers.
12:08 Ça n'a l'air de rien ces papiers-là, mais il se trouve que tous ces papiers que vous
12:11 avez là, il y en a 65.
12:13 Ces 65 papiers, vous voyez, ils sont écrits parce qu'il se trouve que quand on fait ces
12:16 interventions, elles sont très cadrées ces interventions, et à la fin de ces interventions,
12:19 on fait un questionnaire.
12:20 - Et on donne aux enfants.
12:21 - Les enfants répondent.
12:22 65 questionnaires parce que 65 enfants qui ont eu une autre intervention.
12:26 Sur les 65 enfants, quand on leur pose la question "Est-ce qu'ils sont satisfaits ou
12:30 satisfaits de l'atelier ?", 92% disent qu'ils sont satisfaits de l'atelier.
12:34 Sur les 65, il n'y en a que 5 qui ne sont pas satisfaits de l'atelier.
12:37 - Et pourquoi ils n'étaient pas satisfaits ?
12:39 - Et les 5 qui ne sont pas satisfaits de l'atelier, quand on regarde sur les bons cas,
12:42 il n'y a réellement que 3 réponses négatives qui ressortent.
12:45 Les autres disent qu'ils ne sont pas satisfaits, mais après ils disent que c'était super
12:48 bien dans les commentaires.
12:49 C'est des gamins de 12 ans, donc il ne faut pas non plus demander à avoir une rigueur
12:51 absolue sur tous les points.
12:52 Et les 3 qui posent problème, pour qui ça a été une difficulté, il y a 3 arguments
12:57 différents.
12:58 Il y a une personne qui dit "Je suis non-binaire, on n'a pas assez parlé de la non-binarité".
13:01 - Oui, donc là ça va dans votre sens ?
13:03 - Ça va plutôt dans l'autre sens.
13:04 Deuxième personne qui dit "On a trop parlé des femmes, on n'a pas assez parlé des discriminations
13:09 que subissent les hommes".
13:10 - D'accord, très intéressant.
13:11 - C'est intéressant, mais à priori, de la part des personnes qui étaient au moment
13:17 de faire l'intervention, c'était très dur.
13:18 Le gamin, en l'occurrence, y rentrait tout le temps.
13:21 "Oui, mais les hommes, les hommes, les hommes, ils ont plein de problèmes, arrêtez de parler
13:24 du sexisme, ça n'existe pas, c'est les hommes qui en subissent".
13:26 Mais on entend.
13:27 - C'est important.
13:28 - Et la troisième remarque, et encore une fois, on est 3 sur 65.
13:32 Il ne faudra pas écraser la majorité pour autant.
13:36 La troisième remarque, c'est la seule qui serait un petit peu dans cet axe-là, qui
13:40 disait que le sujet a peut-être été abordé avec pas assez de précautions.
13:44 Une personne sur 65.
13:47 Une personne sur 65.
13:48 Voilà le point.
13:50 Je vous invite à lire tous les autres éléments.
13:52 Bravo, merci, c'était très clair, c'était très tolérant.
13:56 - Je voulais juste finir ce que je vous ai dit tout à l'heure.
13:58 Je voulais juste vous dire ce qu'il était tout à l'heure.
13:59 Ce que je disais, c'est que, est-ce que ce ne serait pas intéressant de parler aux
14:02 parents, parce que l'éducation à la maison, elle se fait aussi par le prisme des parents,
14:06 et d'éduquer les enfants, les parents, pour que de dire "attention, on va parler de ce
14:11 sujet", parce que je pense qu'il y a une méconnaissance d'abord, on fait tous un peu
14:15 certainement du déni, il y a une méconnaissance des parents, et c'est peut-être plus facile
14:19 à amener sur des sujets qui sont un peu graves.
14:21 - Alors je suis 100% d'accord avec vous.
14:24 - Rapidement et après, c'est le déchet.
14:25 - C'est tout ce que je dis.
14:26 - C'est bien ça.
14:27 - 100% d'accord avec vous.
14:28 - Juste un point.
14:29 Expliquez-moi comment je peux convoquer tous les parents pendant 2 heures pour leur apprendre
14:33 ce qu'est la transidentité.
14:34 Moi je passe mes journées à faire des formations sur la transidentité, et la plupart des formations,
14:38 les interventions au milieu scolaire, c'est tout nouveau, on le fait depuis cette année
14:40 avec Hans Owey, on a eu cette possibilité-là, ça demande une force militante délirante.
14:45 - C'est vrai.
14:46 - Parce qu'on doit apprendre des personnes qui sont bénévoles dans des associations,
14:49 qui prennent des journées pour y aller, 2 heures par classe, 2 personnes par classe,
14:54 on peut vous donner une idée.
14:55 - Vous avez 65 élèves en plus, c'est ça qui parie, vous devez peser chaque mot, moi
14:59 c'est ça qui me...
15:00 - Je comprends, mais je vais juste terminer sur ce point-là.
15:04 Nous, la plupart des interventions que l'on fait, c'est auprès des adultes de l'éducation
15:08 nationale, parce que globalement les enfants sur l'identité de genre, ils savent à peu
15:11 près de quoi on parle.
15:12 Le sujet, c'est que c'est les adultes de l'éducation nationale qui ont vraiment du
15:16 mal à accompagner les enfants trans.
15:18 Et si votre enfant est trans, demain, j'aimerais que vous l'accompagniez.
15:21 Malheureusement en France, seulement 47% des personnes accueilleraient favorablement l'annonce
15:27 de la transidentité d'un ou d'une proche.
15:29 En Espagne c'est 87%.
15:30 - Philippe, Philippe Bilger, bien dans le micro.
15:32 - Est-ce que cette manière d'aller informer, vous n'avez pas l'impression, enfin c'est
15:38 l'impression que je peux avoir, est-ce que vous ne créez pas par cette information des
15:45 désirs, des exigences, que en réalité on n'a pas encore ? Est-ce que vous ne favorisez
15:53 pas une sorte de confusion qui n'existe pas au prétexte, et j'ai bien compris, d'une
16:01 information ?
16:02 - Alors il me faudrait trois heures pour ça, mais c'est un peu plus compliqué que ça,
16:06 c'est un peu plus complexe que ça.
16:07 Dans la réalité, si on n'est pas une personne trans, on ne va pas devenir une personne trans
16:11 parce qu'il y a quelqu'un qui nous en parle.
16:12 Si on n'est pas attiré par, si on ne vient pas au mot parce qu'il y a quelqu'un qui
16:16 va nous parler de nos sexualités.
16:17 - Ça ne s'attrape pas.
16:18 - Ça ne se fait pas par contagion ce genre de choses.
16:20 Donc il n'y a aucune raison que le fait d'intervenir dans une classe fasse que d'un seul coup.
16:23 Sinon on aurait 65 gamins, enfin 62, parce qu'il y en a 3 qui n'étaient pas d'accord,
16:26 mais on aurait 62 gamins qui d'un seul coup seraient devenus trans, ce qui n'est pas
16:30 le cas à l'école alsacienne, rassurez-vous, il n'y a pas de sujet par rapport à ça.
16:34 Donc le sujet c'est de dire à un enfant "mais tu as le droit de te poser la question".
16:38 Je vais juste terminer parce que je vois que le temps avance, par juste un petit exemple
16:42 pour vous.
16:43 Il se trouve que j'ai 52 ans, j'ai commencé ma transition à 48 ans, donc il y a 4 ans.
16:49 Je sais depuis que je suis gamine que je ne suis pas un garçon.
16:53 Je sais que depuis que je suis gamine, qu'a priori je suis, selon les termes qu'ils ont
16:58 utilisé maintenant, une personne trans.
17:00 Mais je n'ai pas pu le faire avant l'âge de 48 ans parce que pour moi c'était juste
17:04 simplement inenvisageable.
17:05 Avec tout ce que ça peut impliquer derrière, de ne pas être en phase avec mon identité,
17:10 de tous les enjeux qu'il peut y avoir autour de ça, de mal-être, enfin vous pouvez tout
17:13 imaginer.
17:14 Imaginez que vous, pendant 48 ans de votre vie, on vous impose de vivre dans un genre
17:20 qui n'est pas le vôtre.
17:21 On vous impose de vivre comme une femme, en l'occurrence pour vous, parce que je suppute
17:24 que vous êtes du genre masculin.
17:25 Vous n'imaginez la violence que ça peut être dessus ? Donc aujourd'hui on a cette capacité
17:31 d'ouvrir ça aux enfants.
17:32 On a la capacité de dire à des enfants, "bah écoute, si", ce qui a été mon cas,
17:36 quand j'avais 10 ans, mes parents m'ont envoyé voir un psy, sauf que c'était en
17:40 1980.
17:41 Pensez bien qu'en 1980, les enjeux de transidentité, on était loin.
17:44 Mais voyez les violences qu'il peut y avoir, la difficulté qu'il peut y avoir.
17:48 Aujourd'hui la législation française le permet.
17:50 - Ah mais très intéressant ! - Depuis 2016, c'est protégé l'identité
17:54 de genre.
17:55 Sébastien Ménard.
17:56 - Moi je serais plutôt pour militer pour justement éduquer les parents, comme vous
17:59 le faites auprès des professeurs et des enseignants.
18:02 Moi je préfère très clairement qu'on vienne sensibiliser les parents et les enseignants
18:09 et charge à eux, quelque part, d'expliciter et de partager tout ça.
18:14 Même si je comprends qu'on peut sauter deux générations en allant très directement
18:19 présenter, discuter, partager votre expérience de vie avec des enfants.
18:25 Mais il y a un truc, comme l'a dit Philippe Bilger, malheureusement, j'ai moi aussi une
18:30 sensibilité particulière, je préfère discuter de ces sujets-là avec mes enfants.
18:35 Et mon propre fils a été lui-même en 5e, en 4e et en 3e à trois années consécutives.
18:42 Il s'essaie d'ailleurs de m'en parler, c'est quoi ces machins, t'en penses quoi papa,
18:45 etc.
18:46 Ça ne m'a pas gêné, je ne l'ai pas d'ailleurs empêché, je ne l'ai même pas dissuadé,
18:49 il a participé à tous ses ateliers.
18:50 Mais moi ça me gêne, un peu comme Philippe, pour me dire que...
18:53 - Mais les enfants sont là, les enfants sont dans les écoles et les enfants se suicident.
18:56 - Vous bougez pas, vous bougez pas.
18:57 - J'allais le dire, j'allais le dire.
18:58 - Bougez pas, on revient dans un instant, on fait une petite pause.
19:00 On revient dans un instant, vous voulez, dites-nous ce que vous en pensez.
19:02 Pour l'instant vous nous dites non à 98%, sur cette question, est-ce que le rôle du
19:19 collège d'évoquer les questions de genre sexuel ? 0, 826, 300, 300, on vous attend
19:24 à tout de suite.
19:25 Les amis, d'Arlene Droit, de C Vraie Voix, avec Philippe Bilger qui est avec nous, Françoise
19:28 Degoy qui est avec nous, notre amie Sébastien Ménard aussi qui est avec nous.
19:31 Qui est dans un article assez long du Figaro et qui met en accusation cette association
19:37 outrance d'avoir fait d'une certaine manière du prosélytisme.
19:40 Ça tombe bien, la co-présidente de cette association Anaïs Perrin-Prével est avec
19:45 nous.
19:46 LGBT, lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, et vous y ajoutez, queer, questioning, intersexe,
19:52 bispiritualité, androgyne, asexuelle, ça fait bon.
19:55 - Moi j'y ajoute rien du tout, j'y ajoute simplement les plus dessus parce que l'idée
19:58 c'est que...
19:59 - C'est ce que vous avez dit tout à l'heure.
20:00 - Il n'y a pas qu'une seule orientation sexuelle, il n'y a pas qu'une seule orientation de
20:03 genre, il y a des discriminations en reçoi.
20:06 - 0826 300 300 Simon, bonsoir, vous vouliez réagir ?
20:09 - Oui, bonsoir Cécile.
20:12 Je voulais réagir effectivement, comme votre intervenant précédent, je suis tout à fait
20:18 d'accord que ce n'est pas le rôle de l'école.
20:20 D'autant plus qu'il faut quand même prendre en considération l'âge des élèves auxquels
20:25 on s'adresse pour justement parler de cette problématique.
20:29 Moi de toute façon j'ai une réaction un peu plus générale sur tout ce qui est autour
20:35 de l'LGBT, qui semble être un sujet où le gouvernement actuel est très sensible et
20:40 on sait pourquoi, mais je ne m'étalerai pas plus longtemps là-dessus.
20:45 - C'est quoi ces sous-entendus ?
20:47 - Oui mais ça, ça n'a pas lieu d'être comme...
20:50 - Oui, oui, non, mais je veux dire, il y a des sujets comme ça, moi je trouve que de
20:55 mettre la focale sur ces sujets-là, c'est un peu essayer de faire sortir effectivement
21:00 des problématiques qui, je pense, dans la société dans laquelle je vis, où on vit
21:05 tous, c'est des problématiques qui se mélangent sans aucune problématique et qui sont des
21:11 choses maintenant qu'on estime naturelles.
21:13 Donc à force de vouloir faire ressortir comme ça des minorités, effectivement on peut
21:19 les aider pour essayer des fois d'outrepasser les problèmes d'intégration, entre guillemets,
21:25 mais de toute façon le mieux c'est d'attendre que la nature fasse les choses, qu'on puisse
21:30 sensibiliser les personnes.
21:31 - Oui, attendez, c'est quoi la nature qui fait ces choses ?
21:32 - C'est que les personnes se suicident, c'est ça que la nature fait ces choses ?
21:36 - Vous avez, je vous laisse répondre 20 secondes parce qu'on n'a plus le temps, mais restez
21:41 avec nous, Simon.
21:42 - Non, la réalité c'est qu'on a les personnes qui se suicident aujourd'hui du fait d'être
21:44 trans et d'avoir des discriminations qu'on reçoit dans tous les sens, c'est ça la réalité.
21:47 La réalité c'est qu'on a des enfants qui ne peuvent pas aller à l'école parce qu'ils
21:50 sont rejetés par les autres.
21:51 La réalité c'est qu'il y a des enfants qui par rapport à leur orientation sexuelle ou
21:54 leur identité de genre sont en détresse réellement aujourd'hui.
21:57 Et quand c'est vos enfants, vous réagissez différemment.
22:00 Nous les parents qui viennent dans les groupes de parole, je vous garantis que même s'ils
22:02 étaient manif pour tous avant, ils changent complètement d'avis quand ça concerne leur
22:05 enfant.
22:06 Donc c'est bien de dire qu'on ne veut pas que son enfant reçoive des choses, mais on
22:10 ne choisit pas.
22:11 Moi je n'ai pas choisi d'être trans, je ne choisis pas mon orientation sexuelle, vous
22:13 non plus, je n'ai pas choisi mon identité de genre, vous non plus.
22:16 Sauf que quand ça vous arrive, quand vous n'êtes pas en phase, il faut le gérer.
22:20 Et quand c'est vos enfants, il faut le gérer aussi.
22:22 Et nous sommes dans une société avec des points de vue très différents, on le voit
22:25 bien sur des sujets...
22:26 Et nous sommes surtout très ouverts sur ce sujet.
22:28 Je ne terminerai pas ma phrase.
22:29 C'est vrai, on va aller y aller.
22:30 Non mais il y a le regret de l'humanité qui est quand même évident.
22:33 Moi je trouve qu'on peut avoir ce genre de débat, c'est exceptionnel.
22:35 Absolument, ce sont des sujets d'ouverture, voilà, sur mon...
22:39 Bon choix les amis, je peux dire.
22:41 Merci beaucoup Anaïs Bérin-Prével.
22:42 De Mérinibus et Brindel, bravo.
22:43 Oui c'était très vite, très intéressant et merci de votre venue.
22:46 Merci à tous les membres de l'association Outrance, merci d'avoir été avec nous.
22:48 L'exercice n'est pas facile et on le sait très bien.
22:51 Merci beaucoup Philippe Bilger, merci Françoise Degoy, merci Sébastien Ménard.
22:54 On se retrouve dans un instant.
22:55 On reste là, Cécile.
22:56 Vroom vroom.
22:57 Allez, on démarre la voiture, on revient dans un instant.

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