Dégâts lors des manifestations : est-ce à l’État de payer ?

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Françoise Degois, Sébastien Ménard et Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen.

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2023-03-30##

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Transcription
00:00 Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:03 Les habitants du quartier de l'Opéra se sont réveillés dans une décharge ce matin.
00:07 Il y a des poubelles qui ont brûlé comme d'habitude,
00:09 mais il y a aussi des kiosques qui ont été brisés, des vitrines étoilées.
00:12 Je vais voir une boutique de téléphonie qui avait été pillée, saccagée,
00:15 une boutique de prêt-à-porter également.
00:16 Des tags, des vitres brisées, des banques, des agences saccagées,
00:21 symbole du capitalisme.
00:22 Cette fois ça va laisser des traces, il faudra plus qu'un passage,
00:24 des agents de la voirie pour redonner au quartier de visage habituel.
00:26 Les habitants du quartier en colère contre les casseurs,
00:28 mais aussi contre le gouvernement qui n'a pas agi plus tôt
00:31 et que certains accusent de souffler sur les braises.
00:33 Un déferlement de violence que condamnent les manifestants.
00:36 On a des dégradations volontaires faites par une minorité de manifestants
00:40 qui ne sont pas intégrées au cortège syndicaux.
00:43 Moi j'étais dans le quartier, malgré que ma devanture soit fermée,
00:46 j'ai une devanture en bois, oui j'ai eu la trouille de perdre mon outil de travail bien sûr.
00:50 Il est l'heure de payer la facture pour la ville de Rouen
00:54 après la dixième journée de mobilisation.
00:56 Le coût des dégradations des biens publics et du préjudice en matière d'attractivité
01:00 s'élèverait au moins à un million d'euros.
01:03 Le maire de la ville, Nicolas Maillard-Rossignol,
01:05 veut que ce soit l'Elysée qui paye.
01:07 Il sera avec nous dans quelques instants.
01:09 – Absolument Cécile, selon lui, il n'y a aucune raison
01:12 que le contribuable rouen ait payé le coût de cet entêtement présidentiel.
01:15 La mairie a d'ailleurs annoncé avoir porté plein de contre-ix.
01:18 Alors est-ce que pour vous, c'est à l'État de payer,
01:20 comme il n'a pas été capable de faire régner l'ordre,
01:23 est-ce que c'est aux assurances, est-ce que c'est aux communes ?
01:26 Dans tous les cas de figure, un seul numéro, le 0 826 300 300.
01:30 – Et on va démarrer par, exceptionnellement, par Monsieur le maire.
01:33 Monsieur le maire, bonjour. – Bonsoir.
01:35 – Bonjour. – Bonsoir.
01:37 – Nicolas Maillard-Rossignol, vous êtes maire de Rouen.
01:39 Alors on l'a appris hier ou aujourd'hui, vous avez décidé de proposer, en tout cas,
01:44 vous avez fait un état des lieux des dégradations
01:47 et aujourd'hui de dire que finalement c'était à l'Élysée de payer cette facture.
01:53 – Oui, alors d'abord je n'invente rien, c'est la loi,
01:56 c'est l'article L211 10 du Code de la Sécurité Intérieure,
02:00 qui dit que l'État est civilement, je cite l'article,
02:04 "est civilement responsable des dégâts et dommages
02:09 résultant des crimes et délits commis à force ouverte ou par violence,
02:13 par des attroupements ou rassemblements, armés ou non armés,
02:17 soit contre les personnes, soit contre les biens".
02:20 Et bien sûr l'article dit que l'État peut ensuite se retourner,
02:22 s'il le souhaite, contre tel ou tel fauteur de trouble
02:25 ou contre tel ou tel responsable.
02:27 Mais c'est bien la loi qui prévoit que l'État est civilement responsable.
02:30 Et si vous voulez, moi à Rouen, on a eu les débordements
02:33 et les dégradations en marge des Gilets jaunes.
02:35 On a eu ensuite l'impact préjudiciel de l'incendie de Lubrizol, si vous vous souvenez.
02:40 Et maintenant on a des dégradations énormes.
02:42 Et je devrais commencer par les dégâts humains,
02:45 puisque je rappelle que quand même il y a eu une manifestante
02:47 qui a eu le pouce arraché.
02:49 Donc si vous voulez, ça commence à bien faire quoi.
02:50 - Philippe Gerdes. - Monsieur le maire,
02:53 si j'ai bien saisi la question posée par Sud Radio,
02:57 j'avais cru comprendre que vous désiriez mettre en application ce texte
03:02 pour répondre à ce que vous appelez l'entêtement présidentiel
03:06 qui serait responsable de ces violences.
03:10 Est-ce que vous n'auriez pas plutôt songé à dire que,
03:14 au fond, l'État a un rôle d'autorité
03:18 et qu'il n'a pas su l'assumer à Rion ?
03:21 Est-ce que ça n'aurait pas été une piste plus opératoire ?
03:26 - Tu sais, il y a les deux choses.
03:29 Si on veut répondre de la façon la plus claire possible,
03:32 d'abord, aucune violence n'est acceptable.
03:35 Et moi je ne fais aucune relativité de la violence.
03:38 Qu'elle soit le fait d'une minorité de policiers ou d'imbéciles de casseurs,
03:43 aucune violence n'est acceptable.
03:46 Mais, et là peut-être je réponds à votre point,
03:49 à Rouen, tout s'est toujours très bien passé
03:52 dans le sens où les organisations syndicales ont été absolument exemplaires,
03:56 où nous avons eu des dizaines et des dizaines de milliers de manifestants
03:59 qui se sont comportés de manière absolument exemplaire.
04:02 Et c'est à partir de la 9e, de la 10e manifestation
04:07 que, non pas les dizaines de milliers de manifestants exemplaires,
04:10 mais quelques dizaines ou quelques centaines de casseurs imbéciles
04:13 se sont retrouvés à dégrader le bien public.
04:16 J'ai parlé aussi des questions de dégâts humains,
04:20 puisque je vous ai dit, il y a quand même une personne qui a eu le pouce arraché
04:23 et il y a eu au total sept blessés à Rouen,
04:25 donc quatre hospitalisations.
04:27 Bon, et donc ça veut dire qu'on est arrivé à la 9e, à la 10e manifestation,
04:32 et c'est là où il y a un entêtement.
04:34 Il y a la responsabilité de l'État,
04:36 d'abord civilement, j'ai fait référence à l'article,
04:39 mais aussi politiquement, parce que c'est parce que l'État,
04:41 et en particulier le chef de l'État,
04:43 qui n'a pas voulu écouter, apaiser,
04:46 attend qu'on se retrouve dans cette situation.
04:49 Et c'est pour ça que je dis qu'à un moment ça commence à bien faire,
04:52 y compris d'ailleurs pour les commerçants qui en ont plus qu'assez.
04:55 – Vous pensez, car vous êtes commerçant,
04:57 vous avez eu des dégâts sur votre devanture suite aux manifestations
05:00 et les assurances vous remboursent mal,
05:02 vous remboursent bien d'ailleurs,
05:03 on vous attend au 0826 300 300 Françoise de Guave.
05:07 – Oui, Nicolas Meillat-Rossignol, vous êtes aussi,
05:09 hormis le fait que vous êtes maire de Rouen,
05:11 une personnalité politique nationale,
05:13 puisque vous êtes vice-premier secrétaire du Parti Socialiste,
05:16 quel regard vous portez justement ?
05:18 J'ai entendu votre regard sur l'entêtement,
05:20 moi j'ai dit quelques minutes plus tôt que j'étais assez choqué,
05:24 à nouveau, par l'intervention d'Emmanuel Macron,
05:26 aujourd'hui sur les rives du lac de Serre-Ponçon,
05:28 avec toujours cette stratégie de "moi ou le chaos",
05:32 en l'occurrence en ce moment c'est plutôt "moi et le chaos".
05:36 Quel regard vous portez sur le comportement d'Emmanuel Macron
05:40 par rapport à aujourd'hui, et surtout sur la semaine qui vient,
05:44 qui arrive avec cette réunion de Dupuis Poupa-Matinon ?
05:48 – Moi je suis républicain, donc je respecte les institutions
05:54 et j'essaye de répondre, même quand je suis en désaccord
05:59 avec des adversaires politiques,
06:01 d'une façon respectueuse des institutions et des fonctions.
06:03 – Tout le monde est républicain dans la classe politique française,
06:05 ça n'existe pas les formations pas républicaines,
06:08 donc à part ça, qu'est-ce que vous voyez vous du président là, aujourd'hui ?
06:11 – Si je peux juste essayer de répondre de façon nuancée,
06:16 je pense que c'est important dans la période de tumulte,
06:19 de rappeler qu'effectivement les élus de la République
06:21 doivent être républicains, mais je ferme la parenthèse.
06:24 Je constate que, un, il ne doit être faite aucune relativité de violence,
06:31 que toutes les violences sont à condamner,
06:33 que la violence n'a pas sa place dans la République,
06:35 mais que deux, c'est la responsabilité politique,
06:39 sans parler des aspects juridiques que j'ai évoqués tout à l'heure,
06:42 c'est la responsabilité politique du chef de l'État
06:45 d'être le garant de la cohésion de notre nation
06:48 et de l'apaisement de notre pays.
06:49 Parce qu'il ne peut pas y avoir de bon fonctionnement démocratique
06:53 si notre pays n'est pas apaisé.
06:55 Et c'est sa responsabilité.
06:57 Et cette responsabilité-là, ça fait maintenant trop longtemps
07:00 qu'il ne l'assume plus.
07:02 Pour ne pas dire qu'il la tease.
07:05 C'est donc sa responsabilité d'apaiser les choses.
07:09 Et la seule façon d'apaiser les choses aujourd'hui,
07:12 au point de tension où on est rendu,
07:15 c'est de retirer la réforme.
07:17 C'est de retirer la réforme.
07:19 Et malheureusement, ce point-là, il ne veut pas l'entendre
07:22 depuis trop longtemps.
07:23 Pour revenir, juste un mot sur l'usine Lubrizol.
07:26 Vous avez dit qu'Emmanuel Macron, on a tous vu qu'Emmanuel Macron
07:29 était après le drame venu sur place.
07:31 Il s'était engagé.
07:33 Et vous avez dit qu'il n'a jamais tenu ses promesses
07:36 et les Rouennais s'en souviennent.
07:38 Oui, je maintiens.
07:40 Plus exactement, j'ai rappelé sa promesse qu'il avait faite
07:43 à les publics, facile à vérifier, un mois après.
07:46 C'était en octobre 2019, après l'incendie,
07:49 où il y avait quand même eu 10 000 tonnes,
07:51 excusez du peu, d'hydrocarbures,
07:53 qui ont fait un nuage de 22 km/6, tout noir, d'hydrocarbures en l'air,
07:58 jusqu'à la Belgique, quand même.
08:00 Vous pouvez imaginer le préjudice, pas seulement pour Rouen,
08:02 mais pour toute la région normande, qui est une région agricole,
08:05 enfin, je vous passe les détails, et évidemment les commerçants.
08:07 Et Emmanuel Macron était venu pour expliquer
08:10 que l'État allait contribuer à redonner de l'attractivité au territoire
08:16 par l'organisation de grands événements,
08:19 par un soutien sur des choses qui donneraient
08:22 de l'attractivité économique au territoire.
08:25 Je constate, alors je veux bien être démenti dès demain,
08:28 mais qu'à ce jour, au 30 mars 2023,
08:30 c'est-à-dire quand même quelques années après,
08:32 cette promesse-là n'a pas été tenue.
08:34 – C'est raison de dire que pour quand même lui, il paye, c'est ça ?
08:37 – Oui, bien sûr, mais payer, je l'ai dit tout à l'heure,
08:41 ça ne serait que la juste application
08:44 de l'article du Code de la Sécurité Intérieure,
08:46 donc ce n'est pas tenir une promesse, ça.
08:49 Non, ce qui serait vraiment tenir une promesse,
08:51 c'est d'engager un plus, un soutien supplémentaire
08:55 sur des enjeux qui sont propres à notre territoire.
08:57 Alors là, ça nous embarquerait vers des sujets plus poignants.
08:59 – Oui, oui, c'est ça.
09:01 – Mais vous voyez ce que je veux dire,
09:02 ce n'est pas juste être conforme à la loi que de tenir une promesse.
09:06 Et puis, encore une fois, mettez-vous à la place des agents,
09:08 des agents de la ville de Rouen,
09:10 qui doivent là, en ce moment, nettoyer par terre
09:13 des bouts de caoutchouc brûlés et brûlants,
09:16 des bouts de verre partout, des choses absolument dégueulasses.
09:20 La promesse non tenue du président de la République,
09:23 elle sonne étrangement à leurs oreilles.
09:26 – Sébastien Ménin.
09:27 – Monsieur le maire, enchanté, moi, ce qui sonne à mes oreilles,
09:29 c'est la dimension très opportuniste de votre sortie du jour.
09:33 C'est-à-dire que vous enfoncez des portes ouvertes en disant
09:35 que le président de la République doit effectivement apaiser,
09:37 c'est ce qu'on disait tout à l'heure, nous aussi, on l'a fait avec François de Gouin,
09:40 mais de dire qu'on envoie la facture à l'Élysée, etc.,
09:42 je trouve ça particulièrement démagogique,
09:45 parce que vous, comme moi, vous savez très bien,
09:47 je suis aussi élu local dans le Pays Basque,
09:48 c'est pas comme ça que les choses se font.
09:50 Voilà, c'est absolument pas comme ça que les choses se font.
09:53 Évidemment, vous n'avez pas à supporter l'intégralité
09:56 de tout ce qui a été saccagé, sali, pillé sur votre commune.
10:02 Enfin, c'est à monsieur le préfet ou à monsieur le préfet de région
10:05 qu'il va falloir parler.
10:07 Mais le coup de com', le coup de buzz, le coup de projecteur,
10:10 je pense très sincèrement que vous auriez pu vous en passer.
10:13 Voilà ma position.
10:15 – Nicolas Maillard-Rossignol.
10:17 – Je comprends votre position,
10:19 mais je ne crois pas que cela relève seulement du coup de com'
10:22 que de demander l'application de la loi.
10:24 L'application de la loi, c'est que l'État est responsable
10:28 de la compensation sur les dégâts et les dommages.
10:30 J'ai rappelé la loi.
10:31 Qui est le chef de l'État ?
10:33 C'est bien le président de la République,
10:35 il est bien locataire de l'Élysée.
10:36 Donc je demande l'application de la loi et j'envoie la facture à l'Élysée.
10:39 Qu'ensuite ce soit mis en œuvre, comme vous l'avez dit,
10:41 et vous avez raison, par la préfecture,
10:43 bref par les services de l'État, eh bien, en bien leur face, aucun problème.
10:47 Mais ça me semble assez normal de pointer la responsabilité,
10:50 d'abord juridique, c'est l'article du Code de sécurité intérieure,
10:54 et aussi politique du chef de l'État.
10:57 Parce que c'est parce qu'on en est arrivé à cette neuvième
11:00 ou dixième manifestation avec ces violences humaines et matérielles
11:04 qu'on se retrouve aujourd'hui dans cette situation.
11:07 Si le sujet avait été politiquement traité différemment plus tôt,
11:10 on n'en serait pas là.
11:12 Nicolas, il m'ailleurs aussi dire une question courte
11:14 avant d'aller au 0826 300 300.
11:16 Est-ce que les casseurs, quand ils sont identifiés,
11:18 est-ce qu'on leur demande de mettre la main à la poche ?
11:21 Parce que ce serait quand même déjà la moindre des choses
11:24 avant de demander au contribuable, parce que là c'est pas les...
11:27 On est pays qui a un record de lois qui ne sont pas appliquées.
11:30 Est-ce que c'est le cas ? Est-ce qu'on poursuit les casseurs ?
11:33 Et est-ce qu'ils payent les dégâts qu'ils ont faits ?
11:36 D'abord, encore une fois, aucune violence n'est acceptable, je les condamne.
11:39 Les casseurs doivent être interpellés et répondre de leurs actes.
11:42 Et je précise, je l'ai dit tout à l'heure,
11:44 que l'article du Code de la sécurité intérieure,
11:46 que je ne cesse de citer, rend responsable l'État
11:50 pour la compensation des dégâts, mais permet aussi à l'État,
11:53 évidemment, de se retourner contre les auteurs, au départ, des faits.
11:57 0826 300 300, Damien est avec nous.
12:01 Rebonsoir Damien.
12:04 Vous vouliez intervenir et commenter cette actu ?
12:07 Oui, tout à fait. Disons que sur le principe, c'est tout à fait acceptable.
12:12 Je partage le point de vue.
12:13 Il est normal qu'il y ait une responsabilité qui soit mise à un moment donné
12:16 quand on fait face à un tel mutisme et à un tel dédain de la part des exécutifs.
12:21 Et pourtant, Dieu sait qu'on en a eu pour le passé des exemples,
12:23 mais là, il faut bien avouer que ça a été quand même sacrément fort.
12:27 Il n'est pas étonnant de vouloir ça.
12:30 Je ne pense pas qu'on puisse faire les grands hurons aujourd'hui
12:33 en s'étonnant des violences, comment ça s'est passé.
12:35 Ce n'est pas étonnant que des gens se soient énervés.
12:38 Maintenant, de dire, c'est à l'idée de payer, je comprends l'idée,
12:42 mais l'Elysée a sauf erreur de ma part.
12:44 Mais je ne pense pas qu'on va demander à Emmanuel Macron ou à Madame Borne
12:48 de casser son PEL pour payer personnellement les frais.
12:51 Ce n'est pas idiot, on pourrait proposer.
12:54 On sait bien qu'à l'exécutif, le PEL est le placement favori.
12:57 Mais je veux dire, ça veut dire à la fin que c'est le contribuable qui va payer.
13:03 Exact, beaucoup plus rémunérateur.
13:05 Ce qui veut dire à la fin que dans tous les cas, on remet ça sur le contribuable.
13:12 C'est juste que si toutes les villes qui ont connu ces événements
13:14 pendant les semaines qui ont précédé font ça,
13:16 à la fin, tous les contribuables de toutes les villes vont payer.
13:18 Oui, mais après, il y a un niveau de gravité dans certaines villes
13:21 qui n'est pas le cas dans l'autre aussi.
13:23 Bien évidemment, on est bien d'accord.
13:25 Mais je comprends la démarche, je soutiens l'idée.
13:29 Parce que de toute façon, apparemment, rien ne fait que l'exécutif se mette face à ces problèmes.
13:34 Et face à son incroyable dénain, à son incroyable mutisme,
13:38 et à son absolue non-volonté de négocier dans cette histoire.
13:41 Donc, il faut bien que je comprenne la théorie qui va derrière.
13:44 Est-ce que ça va changer réellement ? Est-ce que ça va apporter quelque chose ?
13:49 J'en ai malheureusement bien peur que non.
13:52 Même si je comprends la démarche.
13:54 Monsieur le maire, vous irez jusqu'au bout, j'imagine.
13:57 Voilà, qu'il ne tente rien à rien.
13:59 De toute façon, j'imagine que l'affaire est lancée.
14:02 Est-ce que c'est déjà arrivé ? Est-ce que c'est déjà arrivé dans le passé
14:08 que l'État, via la préfecture, etc., rembourse des dégâts ?
14:12 Ça, c'est un vrai sujet.
14:13 Est-ce que vous avez le souvenir de cela ?
14:15 Moi, je ne l'ai pas, mais je n'ai pas la sapience.
14:18 Mais vous savez, il y a eu un cas similaire
14:22 où les villes de Toulouse et de Paris, d'ailleurs de bords politiques différents,
14:27 au moment de l'épisode des Gilets jaunes,
14:29 avaient attaqué civilement l'État.
14:32 Ça avait marché ?
14:33 Et obtenu des remboursements.
14:35 Sur le même fondement.
14:37 D'accord, c'est clair.
14:39 Après, je comprends ce que disait l'auditeur,
14:41 évidemment, la facture à l'Élysée est un raccourci, c'est une formule.
14:45 Ce que cela veut dire, c'est que c'est envoyé au chef de l'État
14:47 parce que c'est à l'État de payer.
14:49 Et si vous voulez, moi, là, j'ai toutes mes poubelles
14:51 et tous mes abribus qui sont hors d'usage.
14:54 Et je ne vois pas pourquoi ce serait seulement aux Rouennais
14:57 de payer pour cela.
14:59 Parce qu'une des raisons pour lesquelles on en est arrivé là,
15:01 c'est quand même l'obstination et l'entêtement du chef de l'État.
15:05 Non mais si vous dites que Toulouse et Paris, ça a fonctionné, c'est vrai.
15:08 Ils n'ont pas écrit à l'Élysée.
15:11 Non mais ça c'est de la com et c'est de la mauvaise com.
15:16 En tout cas, oui, c'est...
15:18 Il est fâché Sébastien Ménard.
15:20 Vous êtes tranchant aujourd'hui Sébastien Ménard.
15:22 Moi, j'aurais aimé avoir un maire de Rouen beaucoup plus tranchant
15:24 et tranché sur Emmanuel Macron.
15:26 Il est encore un peu tiède malgré tout.
15:28 Par rapport à vous, Françoise, tout le monde est tiède.
15:31 Non, pas du tout.
15:33 Ça ne me dérange pas.
15:35 Françoise, il est là, vous pouvez lui parler.
15:40 Ça y est, mais je lui ai dit déjà.
15:42 Il vous répondait.
15:44 Est-ce que je peux vous répondre ?
15:46 Allez-y, allez-y, allez-y Monsieur le maire.
15:48 Encore une fois, je pense qu'on peut tout à fait élever la parole sans élever la voix.
15:53 Je suis un opposant résolu à Emmanuel Macron.
15:56 Et ça n'empêche pas d'être républicain.
15:58 Et en l'occurrence, je dis fermement mon opposition.
16:01 Parce que je pointe...
16:03 Vous pouvez parler de coup de com' si vous voulez, Monsieur Ménard.
16:05 N'empêche que si je ne fais pas ça,
16:07 ce sont les contribuables rouennais qui payent tous seuls.
16:09 Et ce sont les commerçants ici qui doivent tout subir.
16:13 Et c'est la personne qui a eu le doigt arraché, mutilé, enfin quand même.
16:17 Oui, oui, ça me tout à fait.
16:19 Vous avez raison.
16:20 Le premier sujet, c'est quand même l'enjeu humain.
16:22 On n'a pas un petit problème de doctrine de maintien de l'ordre.
16:25 Quand pour une manifestation absolument pacifique,
16:28 pour la 9ème fois quand le chef de l'État refuse d'écouter,
16:32 on se retrouve avec des blessés et une personne qui manifestait
16:35 et qui se retrouve avec un doigt au moins.
16:37 Je pose la question.
16:38 Merci beaucoup d'être intervenu sur Sud Radio, Nicolas Meillard-Rossignol,
16:43 maire de Rouen, merci beaucoup d'avoir été avec nous dans un instant.
16:46 Merci à vous.
16:47 Le kick a dit, le quiz de l'actu, vous l'appelez comme vous voulez.
16:49 L'important c'est qu'il y ait quelqu'un qui gagne.
16:51 Et avec joie et brillant. Bienvenue dans les vrais voix.

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