L'interview de Laurent Nuñez

  • l’année dernière
Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, était l’invité de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS.

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Transcription
00:00 - Laurent Nunez, préfète de police de Paris.
00:04 - Bonjour.
00:05 On est ravis de vous accueillir.
00:08 On va parler du maintien de l'ordre.
00:10 On vient de le voir dans ce rappel des titres de l'actualité.
00:12 Il y a eu à nouveau des manifestations dans les rues de la capitale.
00:15 Une autorisée, Place de l'Hôtel de Ville,
00:17 pour lutter contre les violences d'Etat.
00:20 Et puis, ça a dégénéré en cortège sauvage,
00:22 avec des poubelles brûlées, l'intervention des policiers.
00:24 Cette interpellation, c'est un schéma qui se reproduit
00:26 de façon récurrente depuis une quinzaine de jours.
00:29 Est-ce que c'est impossible à éviter et à endiguer ?
00:32 - On l'endigue.
00:34 Ce sont des cortèges sauvages.
00:35 D'abord, hier, il y avait une manifestation déclarée,
00:37 qui a réuni 4 500 personnes.
00:39 Et puis, à la fin, 1 500 personnes sont parties
00:41 en déambulation sauvage dans Paris, en petits groupes,
00:43 en brûlant des poubelles, en commettant aussi des exactions
00:46 contre des commerces, des dégradations.
00:48 Je ne parle pas de manifestation dans ces cas-là.
00:50 Ce n'est pas déclaré.
00:51 Il y a des exactions de commises.
00:53 Donc, évidemment, les policiers interviennent.
00:55 Ils le font quand même avec prudence,
00:57 parce qu'on avait beaucoup de jeunes hier, évidemment,
00:59 même si, une nouvelle fois, on a vu, évidemment,
01:01 des militants d'ultra-gauche à la manœuvre,
01:03 qui dirigent ces jeunes dans les rues de Paris
01:05 pour commettre des exactions.
01:07 Mais on intervient, évidemment, avec beaucoup de prudence
01:09 et de précaution.
01:10 Mais on a, évidemment, endigué ce mouvement.
01:12 Et on y a mis un terme assez rapidement.
01:14 Et je veux saluer le travail, encore une fois,
01:16 des policiers, des gendarmes et de l'Obravem,
01:18 qui étaient, évidemment, engagés hier soir
01:20 et qui ont été très précieux pour endiguer, justement,
01:23 ces groupes qui étaient très mobiles
01:25 et qu'il fallait récupérer de manière très mobile.
01:27 Et donc, les motos et le déplacement en moto
01:29 facilite, évidemment, ce maintien de l'ordre.
01:31 – On va revenir sur la spécificité des Bravem dans un instant.
01:34 Il y a eu aussi un incident hier soir,
01:36 un habitant au rue du Temple, exaspéré par le bruit,
01:38 par les poubelles brûlées, qui a sorti une arme Farctis,
01:40 qui a tiré en l'air son affaire de blessé,
01:42 il s'est retranché chez lui, a été interpellé.
01:44 On est peut-être sur un profil particulier,
01:46 mais ça dit aussi, peut-être, l'exaspération
01:48 des gens qui sont confrontés nuit après nuit
01:50 à ce type de violence ?
01:51 – Alors, moi, j'ai été, évidemment, informé de cet événement,
01:53 puisque nous l'avons géré en même temps que la gestion
01:55 de ce cortège sauvage, où, effectivement,
01:57 un individu a tiré en l'air avec une arme
01:59 qui n'était pas une arme… c'est une arme d'alarme,
02:01 ça n'était pas une arme réelle,
02:03 et qui s'est ensuite réfugié chez lui.
02:05 Et les policiers ont dû, en même temps qu'il y avait
02:09 la gestion de ce cortège sauvage, pénétrer dans cet appartement
02:12 où il s'était réfugié, interpeller cet individu,
02:15 c'était rue du Temple.
02:16 Après, je ne connais pas le contexte exact,
02:18 donc je me garde bien de tout commentaire.
02:20 – Mais ce n'est pas un risque pour vous que des gens,
02:22 autant exaspérés, puissent tenter de se faire justice
02:24 par eux-mêmes ?
02:25 – Bien sûr, vous savez, le rôle des policiers,
02:27 c'est d'éviter que ces manifestations, même quand elles sont sauvages,
02:30 commettent… il y a des exactions de commises,
02:33 évidemment, on protège aussi ces personnes, évidemment, bien sûr.
02:36 – Quel dispositif de maintien de l'ordre est prévu à Paris
02:39 pour la prochaine grande mobilisation du 6 avril ?
02:41 – Le même dispositif qu'on a eu pour chacune des intersyndicales.
02:45 – Plus de 5 000 policiers, donc ?
02:47 – Oui, bien sûr, il y aura un dispositif qui n'est pas encore arrêté,
02:50 mais on aura au moins 5 000 policiers, on a toujours engagé des policiers,
02:54 avec exactement le même dispositif, le même dispositif,
02:57 c'est-à-dire que les forces de l'ordre sont à distance,
02:59 on laisse la manifestation évidemment se dérouler,
03:02 et on intervient uniquement quand il y a des exactions,
03:05 dégradations de commerce, prise à partie des forces de l'ordre,
03:07 violences, et nous n'intervenons qu'à ce moment-là,
03:09 et c'est toujours dans le pré-cortège qu'il y a des incidents,
03:12 c'est-à-dire devant ces manifestants qui viennent se placer
03:15 devant le cortège syndical, qui peuvent représenter
03:17 plusieurs milliers de personnes, au bout d'un moment,
03:19 c'est un rituel, se constitue le black block,
03:22 et au bout d'un moment, ce black block va commettre des exactions,
03:25 et au bout d'un moment, évidemment, nous allons à nouveau intervenir
03:27 pour établir l'ordre républicain, comme on l'a fait systématiquement.
03:30 Et quand on intervient, ce n'est pas pour, comment je l'entends dire,
03:34 casser une manifestation, casser un cortège, non,
03:36 on intervient parce qu'il y a des violences,
03:39 et les policiers le font remarquablement,
03:40 une fois qu'on a traité le problème, on se retire,
03:42 et on est aussi amené, il faut le dire, à intervenir,
03:44 parce que parfois, ces individus violents perturbent le cortège syndical
03:48 et s'en prennent parfois aux organisations syndicales que nous protégeons.
03:51 Est-ce qu'il n'y a pas un moyen, M. le Préfect Police de Paris,
03:54 de prévenir la formation de ces black blocks en tête de cortège ?
03:59 On sait que parfois, ils cachent des armes sur le parcours de la manifestation,
04:02 il y a des fouilles préventives, comment est-ce qu'on peut être en amont ?
04:05 Oui, bien sûr, il y a des contrôles préventifs,
04:07 qui sont effectués sur réquisition du procureur de la République,
04:11 donc évidemment, il y a un certain nombre, pour accéder au périmètre des manifestations,
04:15 on organise un certain nombre de contrôles, qui nous permettent de détecter des individus
04:19 qui sont munis d'armes par destination, et puis évidemment, on repère sur le parcours,
04:23 il y a des reconnaissances qui sont faites pour détecter éventuellement des armes
04:27 par destination qui auraient été entreposées là pour être récupérées pendant le cortège.
04:31 Oui, évidemment, on le fait.
04:32 Après, empêcher les black blocks d'arriver à une manifestation,
04:36 beaucoup vous en parlent, c'est juste impossible,
04:38 parce que ce sont des gens qui, même quand ils sont connus,
04:41 sont connus en renseignement, et ça ne nous donne pas un motif juridique
04:44 pour les interpeller et les empêcher de venir à une manifestation.
04:48 Bien évidemment, on intervient quand il y a des exactions qui sont commises.
04:51 On a toujours fait comme ça, ça s'est toujours fait comme ça,
04:54 et ceux qui prétendent qu'on est capable d'empêcher les black blocks d'aller dans les manifestations
04:58 sont des gens qui ne connaissent pas grand-chose au maintien de l'ordre,
05:02 mais surtout, c'est plus inquiétant aux règles juridiques qu'aux règles de droit.
05:04 – C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'interpellation préventive,
05:06 c'est ce que vous nous rappelez ce matin ?
05:08 – Il n'y a pas d'interpellation préventive, on ne peut pas,
05:10 on serait dans un domaine administratif, ça n'est pas possible,
05:13 il n'y a pas non plus d'interpellation préventive,
05:16 je sais que c'est un reproche qui a été fait au préfet de police
05:19 d'avoir interpellé un certain nombre d'individus qui finalement,
05:22 après leur garde à vue, n'ont pas été poursuivis,
05:25 mais c'était des individus qui étaient présumés auteurs d'infractions,
05:28 qui avaient été interpellés dans un groupe qui commettait des infractions,
05:31 et donc non, il n'y a pas d'interpellation préventive évidemment,
05:34 de toute façon, toutes les interpellations sont faites sous l'autorité du parquet
05:38 et elles sont faites dans les règles.
05:40 – On ne peut pas imaginer un système comme les hooligans à l'époque,
05:43 que l'on avait réussi à empêcher de retourner dans les stades,
05:45 avec des interdictions de manifester.
05:47 – Oui, c'était des interdictions administratives,
05:49 je rappelle qu'en 2019, dans le cadre d'un projet de loi qui a été discuté,
05:53 cette disposition n'a pas été reconnue constitutionnelle,
05:56 nous souhaitions à l'époque pouvoir interdire d'accès à des manifestations,
06:01 en administratif, par décision préfectorale, des individus qui étaient connus
06:05 parce qu'ils avaient causé des troubles à l'ordre public,
06:07 et ça n'a pas été jugé constitutionnel,
06:09 c'est contraire à la liberté de manifester.
06:11 – Combien de fichiers est-ce parmi ces black blocs,
06:13 et est-ce que vous pouvez nous confirmer qu'il y en a qui viennent de pays frontaliers,
06:15 donc de toute l'Europe ?
06:17 – Les individus ultra-gauches connus qui vont constituer une partie du black bloc,
06:22 oui, ils sont généralement connus des fichiers de renseignement,
06:25 évidemment, ils sont suivis, bien évidemment, en renseignement, j'insiste,
06:29 mais ces black blocs, c'est ça toute la ruse de l'ultra-gauche,
06:34 c'est que l'ultra-gauche, on parle des antifascistes,
06:36 des anarcho-autonomes, des autonomes,
06:38 on a toujours ces trois familles, toutes les trois réunies ensemble,
06:41 et qui généralement constituent ce black bloc,
06:43 et vont fédérer autour d'eux un certain nombre de manifestants,
06:47 de jeunes, qu'ils vont orienter dans l'action,
06:49 donc ce sont des véritables stratèges du désordre républicain.
06:53 – Avec des entraînements, des camps d'entraînement
06:55 qui sont démantelés régulièrement pour ces black blocs ?
06:57 – Non, ils s'entraînent sur le terrain, ces gens-là, voilà,
06:59 ils ont bien allé dans les manifestations,
07:01 ils s'entraînent en temps réel dans les manifestations,
07:04 on les a, ils sont là, ils sont présents,
07:06 ils étaient même présents hier soir encore.
07:08 – Il y avait quelques-uns des chefs qui étaient là hier soir.
07:10 – Voilà, je ne peux pas vous en dire plus,
07:12 en tout cas nous sommes extrêmement vigilants sur toutes ces sujets.
07:15 – Et vous confirmez qu'ils viennent de toute l'Europe ?
07:17 – Alors, vous avez vu à Sainte-Soligne,
07:19 on a eu plusieurs militants étrangers,
07:21 dans les cortèges parisiens sur le black bloc parisien
07:24 pendant les intersyndicats, on en a vu assez peu,
07:27 à une exception près, qui était le jeudi d'il y a dix jours,
07:30 sur la manifestation qui se terminait à l'Opéra,
07:33 où quelques étrangers ont été vus,
07:35 dont on pense qu'ils étaient sur le chemin de Sainte-Soligne.
07:39 – Et ces black blocs-là risquent de se retrouver en tête de cortège le 6 avril ?
07:43 – On les aura, mais on les a eus systématiquement depuis le début,
07:46 donc forcément on aura des black blocs,
07:49 on aura des exactions qui seront commises,
07:51 et comme à chaque fois, nous interviendrons de manière proportionnée
07:54 pour y mettre un terme le plus rapidement possible,
07:56 et c'est ce que font remarquablement les policiers, les gendarmes,
07:59 les fonctionnaires de la préfecture de police de Paris.
08:01 – Vous avez évoqué dès le début de notre entretien
08:03 que le gendarme M, cette unité de police à moto,
08:05 vous refusez de la dissoudre,
08:07 parce que vous estimez que c'est un élément indispensable au maintien de l'ordre.
08:10 Quel est son rôle exact ? Que doivent-ils faire précisément ?
08:13 – D'abord, le maintien de l'ordre, il faut rappeler,
08:15 parce que j'entends dire beaucoup de choses aussi qui ne sont pas toujours très exactes,
08:18 le maintien de l'ordre dans notre pays, il est effectué par les CRS,
08:21 les compagnies républicaines de sécurité, les escadrons de gendarmes mobiles,
08:24 et puis les effectifs de la préfecture de police de Paris.
08:26 Moi j'ai six compagnies d'intervention, j'ai six unités de CRS,
08:29 qui interviennent également sur la plaque parisienne,
08:32 comme les CRS, comme les JOSM.
08:34 On oublie souvent ces unités-là, qui sont formées au maintien de l'ordre.
08:37 Les BRAVEM proviennent de ces unités,
08:39 donc ils sont formés au maintien de l'ordre,
08:41 la seule différence c'est que ce sont des groupes qui se déplacent en moto,
08:44 pour aller beaucoup plus vite et récupérer des groupes violents
08:47 qui se sont dispersés, qui commettent des exactions,
08:50 et l'autre différence c'est qu'ils interviennent plus tôt dans des conditions,
08:53 on les emploie plus tôt, je les emploie plus tôt,
08:56 dans des conditions de maintien de l'ordre qui sont plus dégradées,
08:58 où on est à la limite d'ailleurs de l'émeute urbaine en réalité,
09:01 des violences urbaines en réalité.
09:03 Donc évidemment, quand ils interviennent,
09:05 il y a des exactions graves qui sont commises,
09:07 et ils sont plus exposés, évidemment,
09:09 mais ils font un travail remarquable, ils sont indispensables.
09:11 Ils sont indispensables, et dans bien des manifestations,
09:14 comme les CRS, comme les gendarmes mobiles évidemment,
09:16 mais dans bien des manifestations, ces BRAVEM ont permis d'éviter des exactions graves,
09:21 et je tiens à le dire et le redire.
09:23 Et ce ne sont pas, comme j'ai pu l'entendre dans la bouche d'un avocat,
09:25 comme j'ai pu l'entendre dans la bouche de responsable politique,
09:28 il ne m'appartient pas de commenter évidemment ça,
09:30 le fond des propos, surtout quand ils sont tenus par un responsable politique,
09:33 en revanche, quand ils attaquent mes effectifs,
09:35 allant à considérer qu'il faut les faire soigner parce qu'il faut être fou
09:38 pour monter sur une moto pour aller triquer des gens,
09:40 je ne peux pas accepter et laisser dire des choses comme ça,
09:43 et donc évidemment, je porte plainte systématiquement pour défendre mes fonctionnaires.
09:46 – Vous l'avez fait, vous avez porté plainte ?
09:47 – Oui, bien sûr, je porte plainte systématiquement quand la BRAVEM est attaquée,
09:50 quand elle est accusée, quand on nous explique que ce sont des individus violents,
09:53 assoiffés de sang, qui veulent casser des os, j'ai entendu dire ça, casser des os,
09:57 évidemment que je porte plainte, ça n'est pas leur mission,
10:00 leur mission c'est de maintenir l'ordre, ils le font remarquablement.
10:03 – Soyons clairs, est-ce qu'ils ont le droit de donner des coups de matraque
10:05 lorsqu'ils sont sur les motos ou pas ?
10:07 – Mais c'est totalement interdit, et je mets au défi quelqu'un
10:11 qui démontrerait que nous avons des fonctionnaires de la BRAVEM
10:16 qui donnent des coups de matraque en moto,
10:21 la doctrine d'emploi le proscrit totalement,
10:23 ils doivent être pieds à terre, se constituer en unité et intervenir.
10:27 – Certains dérapages verbaux vous ont choqué,
10:30 scandalisé des extraits audios de ce que disaient certains policiers aux manifestants ?
10:36 – Non mais bien sûr, enfin voilà…
10:38 – Et vous l'avez dit à l'époque ?
10:39 – Je l'ai dit, j'ai saisi les GPN,
10:41 il y a des propos inacceptables qui ont été tenus,
10:43 mais le fait de quelques-uns ne doit pas jeter l'opprobre sur toute une unité
10:49 qui est encore une fois absolument indispensable en matière de l'interlorde,
10:53 mais encore une fois j'insiste, comme le sont les CRS, les EGM
10:56 et les compagnies d'intervention de la préfecture de police de Paris.
10:58 – Je voudrais vous parler de l'état de fatigue de vos troupes,
11:00 certaines compagnies de CRS ont parfois fait plus de 24 heures d'affilée de vacations,
11:04 est-ce qu'on peut être un bon policier après 24 heures encore une fois,
11:06 s'endormir et être en action ?
11:09 – Ça veut dire qu'il faut encore plus de maîtrise et c'est ce qu'ils font,
11:12 ça veut dire qu'il faut encore plus de courage et de détermination
11:14 et c'est ce qu'ils ont, voilà, donc évidemment qu'ils sont fatigués,
11:17 évidemment qu'être engagé comme ils ne sont plus l'être,
11:20 après le 16 mars, plusieurs nuits de suite sur des vacations extrêmement longues
11:26 qui avaient commencé le matin pour aller dégager des blocages,
11:29 de dépôts de bus, de dépôts de belles ordures,
11:31 et puis la journée se poursuivant, se terminant tard le soir,
11:34 oui évidemment qu'ils sont fatigués, mais je peux vous assurer
11:36 que ça n'entame pas leur détermination à maintenir l'ordre républicain.
11:39 – Et ils ne sont pas affectés effectivement par ces accusations récurrentes
11:42 d'une partie de la gauche et de la classe politique ?
11:44 – Ça c'est autre chose, évidemment qu'ils sont affectés par ces critiques,
11:46 ces accusations, moi j'ai l'occasion de discuter avec eux, avec leur hiérarchie,
11:50 le ministre de l'Intérieur l'a fait aussi, il se rend régulièrement voir les policiers,
11:54 évidemment qu'ils sont affectés par ces critiques et qui sont parfois indignes,
12:01 et donc ils ont besoin du soutien de la population, je crois qu'ils l'ont.
12:07 – Ils l'ont, un sondage CSA, pour CNews,
12:09 85% des Français condamnent les violences contre les forces de l'ordre
12:12 lors d'une manifestation.
12:14 – Oui, voilà c'est très bien, mais on aimerait entendre des mots de soutien
12:17 quand les policiers, quand nous sommes mis en cause sur certains actes,
12:22 on aimerait bien entendre certains responsables, d'abord remercier les policiers
12:26 et parler aussi un peu de nos blessés, moi depuis le début du mouvement
12:29 j'ai plus de 400 blessés dans les rangs des forces de l'ordre,
12:33 policiers et gendarmes.
12:35 – C'est énorme.
12:36 – C'est énorme oui, c'est important, dont près d'une quarantaine
12:39 qui ont été conduits à l'hôpital.
12:41 – Mais 600 CRS blessés aussi, est-ce que la réponse pénale est à la hauteur
12:45 M. le Préfet, quand les policiers interpellent et qu'il y a des comparutions immédiates,
12:49 l'immense majorité des gens sont relaxés ?
12:52 – Non, on ne peut pas dire ça, la réponse pénale est à la hauteur,
12:56 je vous confirme que la réponse pénale est à la hauteur,
12:58 quand on interpelle un individu qui commet des violences sur un fonctionnaire de police,
13:03 un militaire de la gendarmerie, qu'on arrive évidemment à le démontrer,
13:06 la réponse pénale est stricte et ferme.
13:08 – Quand on arrive à le démontrer, c'est ça le problème ?
13:10 – Oui, mais en général c'est le cas, vous savez un individu qu'on interpelle
13:13 avec un projectile ou qu'on a vu jeter un projectile,
13:16 voilà, en général la réponse pénale est toujours forte.
13:19 Après il y a d'autres types d'infractions qui nous sont très utiles,
13:22 nous dans notre action au quotidien, comme l'infraction de constitution de groupement
13:26 en vue de commettre des violences ou des dégradations,
13:28 qui sont parfois plus difficiles à établir dans le temps de la garde à vue.
13:31 Et c'est ce qui explique cette différence entre le nombre de garde à vue
13:34 et le nombre de poursuites, mais ça ne veut pas dire que la justice pénale
13:37 est plus souple, au contraire, ce n'est pas le sujet,
13:42 le sujet c'est qu'il faut qu'on puisse démontrer, imputer une infraction à des auteurs
13:46 et ça doit se faire de manière extrêmement rigoureuse, on est dans un état de droit.
13:50 Et quand on ne peut pas établir la réalité de l'infraction,
13:52 il est normal que les gens ne soient pas poursuivis, mais j'insiste,
13:55 ça ne veut pas dire que l'infraction en vrai n'a pas été commise,
13:57 mais bon, on n'a pas pu le démontrer, eh bien tant pis.
13:59 – Est-ce que vous pensez pouvoir utiliser rapidement des drones
14:01 pour le maintien de l'ordre ?
14:02 – On attend évidemment un certain nombre de mesures réglementaires
14:05 qui doivent valider l'utilisation de drones,
14:07 on les voit dans les manifestations chez la partie adverse,
14:10 donc qui utilise des drones, évidemment pour nous ce sera extrêmement important
14:14 parce que ça nous permettra, en plus de la vidéoprotection dont nous disposons déjà,
14:18 de pouvoir voir comment se déplacent les manifestants,
14:21 où se trouvent les groupes à risque, et de voir comment ils évoluent
14:24 de manière à pouvoir mieux les contrer.
14:26 – J'ai une question sur la délinquance, que ce soit à Paris ou dans d'autres villes,
14:29 est-ce que le fait que les forces de l'ordre soient mobilisées à ce point-là
14:32 sur les manifestations ne laisse pas finalement le champ libre aux voyous et aux délinquants ?
14:36 – Alors non, parce que nous continuons à être…
14:40 les effectifs, et notamment pour Paris,
14:42 les effectifs de la sécurité publique, de la DESPA parisienne,
14:45 sont présents, très visibles, les luttes contre la délinquance,
14:48 qui continuent de baisser à Paris, donc la tendance, observer en fin d'année 2022,
14:53 se confirme en ce début d'année 2023,
14:55 on a des vols de violence qui baissent de manière significative,
14:57 les violences dans les transports en commun qui intéressent beaucoup nos concitoyens,
15:01 alors évidemment on part de haut, donc les baisses,
15:04 mais quand vous affichez des baisses à -30% sur les vols de violence,
15:07 sur les vols de violence dans les transports,
15:08 sur les violences dans les transports en commun, c'est important,
15:11 évidemment j'insiste, on part de haut et donc il reste beaucoup à faire,
15:13 mais pour nous c'est important parce que l'agglomération parisienne
15:16 pèse beaucoup dans la délinquance nationale,
15:18 et donc le ministre me demande d'être extrêmement efficace
15:21 dans la lutte contre la délinquance,
15:22 parce que ça a un effet évidemment sur les chiffres nationaux.
15:26 Alors pour répondre très directement à votre question,
15:29 évidemment quand il n'y a pas de manifestation,
15:31 moi mes effectifs qui sont d'habitude utilisés à l'ordre public,
15:34 ils sont en sécurisation, ils font de la lutte contre la délinquance,
15:36 effectivement ils sont un peu moins présents,
15:38 mais je constate simplement que l'activité policière continue d'être très bonne,
15:41 la délinquance continue à baisser,
15:43 on continue d'interpeller énormément de trafiquants, de stupéfiants,
15:46 en janvier, février c'est +35% de mise en cause par rapport à la même période de l'année dernière,
15:52 donc voilà, il n'y a pas d'impact en réalité sur la délinquance,
15:54 même si c'est vrai, les effectifs d'ordre public,
15:57 quand ils ne sont pas occupés aux manifestations, au fond de la sécurisation, sont moins présents.
16:01 Encore un mot sur le trafic de cocaïne qui explose,
16:04 la cocaïne arrive dans notre pays de façon immodérée,
16:07 la lutte contre le krach dans le nord de Paris,
16:09 c'est un véritable fléau pour les habitants,
16:11 là encore, est-ce qu'il y a une action qui va être menée ?
16:14 Oui, on l'amène depuis maintenant l'été dernier,
16:18 et puis le démantèlement du camp de Forceval,
16:21 ce camp de consommation à ciel ouvert,
16:23 donc aucune scène à ciel ouvert ne s'est reconstituée,
16:27 on continue à disperser les consommateurs de manière extrêmement régulière,
16:32 et surtout à arrêter les trafiquants, les vendeurs,
16:34 une activité judiciaire qui est très soutenue,
16:36 évidemment cette action, on va la poursuivre autant qu'il le faudra,
16:40 c'est encore très compliqué sur certains territoires parisiens,
16:45 où les consommateurs se regroupent ponctuellement pour acheter les doses,
16:49 pour se consommer, mais systématiquement,
16:51 les forces de l'ordre interviennent pour les disperser.
16:53 Il y a un gros enjeu pour les JO 2024,
16:56 et là il va falloir passer un cap ?
16:59 Bien sûr, mais c'est l'objet des plans délinquance zéro,
17:03 qui ont été lancés par le ministre de l'Intérieur,
17:05 et qui visent à densifier l'action policière,
17:07 à augmenter l'action policière sur les territoires où vont se dérouler les JO,
17:12 l'activité a explosé sur ces territoires,
17:14 c'est le cas en Seine-Saint-Denis, c'est le cas à Paris,
17:18 ce sont des vraies opérations,
17:19 on n'a pas, comme j'ai pu l'entendre sur votre chaîne par une chroniqueuse,
17:22 dit qu'on se contentait de comptabiliser ce qu'on faisait déjà,
17:24 c'est complètement faux, on a augmenté les effectifs sur ces territoires,
17:27 on a augmenté l'activité sur ces territoires,
17:30 et la délinquance baisse sur ces territoires,
17:32 sur ces zones que nous avons ciblées.
17:34 Merci beaucoup au M. le Préfet de police de Paris
17:36 d'être venu ce matin dans la matinale de CNews,
17:38 pour remettre évidemment les choses en place.
17:41 Merci à vous, à vous remenez-en pour la suite.
17:43 [Musique]
17:47 [SILENCE]

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