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Chaque jour, Roselyne Dubois répond à vos questions sur BFMTV

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Transcription
00:00 C'est l'une des plus importantes autorités administratives indépendantes dans notre paysage institutionnel.
00:05 Elle est pilotée par un collège composé de neuf personnalités,
00:08 dirigée par, nommée par cinq autorités différentes,
00:12 donc une autorité fortement indépendante,
00:14 et qui a une double mission.
00:16 D'un côté réguler notre paysage audiovisuel,
00:19 c'est-à-dire assurer le bon fonctionnement de ce paysage.
00:21 C'est nous qui autorisons les chaînes de télévision et les antennes de radio,
00:25 et c'est nous qui nous assurons que ces éditeurs respectent les obligations qui sont posées par la loi.
00:32 Et puis, de l'autre, un nouvel horizon de la régulation qui se développe activement depuis quelques années,
00:37 et qui va s'accélérer à partir de cette année et de l'année prochaine,
00:40 qui est la régulation des grands acteurs du numérique, les réseaux sociaux.
00:44 Donc c'est une institution qui s'est beaucoup transformée.
00:46 Moi, depuis cinq ans que je la préside,
00:48 j'ai connu dix textes de loi qui sont venus étendre notre périmètre.
00:51 Donc c'est une maison qui est en face de très grandes transformations comme notre paysage.
00:56 – Je disais que votre parole était rare, pourquoi êtes-vous si discret d'ailleurs ?
00:59 C'est votre rôle qui vous impose cela ?
01:02 – C'est une discrétion relative, la preuve, je suis là ce matin à votre invitation,
01:05 j'ai fait pas mal d'interviews ces derniers temps, notamment dans la presse régionale.
01:09 Mais c'est vrai que la loi nous impose une retenue et une discrétion,
01:12 notamment pour les procédures qu'on met en œuvre.
01:16 Il y a des règles juridiques très précises qui sont posées,
01:18 et donc on est tenu effectivement à ce devoir de réserve.
01:21 Et puis l'autorité a été quand même extrêmement chargée depuis sa création,
01:25 donc l'Arkham a vu le jour le 1er janvier 2022,
01:28 avec un plan de charge qui a été assez exceptionnel,
01:32 les élections présidentielles législatives, le projet de fusion entre TF1 et M6,
01:36 le déploiement de la radio numérique qui est un nouveau projet très important pour la radio.
01:40 Donc voilà, on a été très occupés.
01:42 – Mais il faut être honnête, on entend souvent parler de vous
01:43 quand vous tapez du poing sur la table.
01:44 Alors on va y venir dans un instant, mais vous avez d'autres attributions,
01:48 et on va voir cela avec vous Roselyne d'ailleurs.
01:49 – Oui, notamment le numérique, vous l'avez évoqué, les réseaux sociaux,
01:51 c'est vrai qu'on reçoit beaucoup de questions,
01:53 notamment de parents qui s'inquiètent pour leurs ados.
01:55 Est-ce que TikTok par exemple est dangereux ?
01:58 – Quand on utilise les réseaux sociaux, il faut toujours avoir conscience
02:02 que c'est une grande part de nous-mêmes que nous donnons à ces réseaux.
02:05 On donne beaucoup d'informations sur nous-mêmes, sur nos contacts,
02:09 sur nos photos, sur les sites qu'on consulte.
02:13 Donc il faut être précautionneux.
02:15 Nous, notre mission c'est bien évidemment de protéger l'enfance et la jeunesse,
02:18 on le fait sur le paysage audiovisuel traditionnel,
02:20 on a une mission aussi pour le faire en direction de ces acteurs.
02:23 TikTok, c'est un acteur qui connaît un développement phénoménal,
02:26 15 millions d'utilisateurs en France, un américain sur deux,
02:29 c'est très spectaculaire comme développement.
02:32 Et c'est un acteur comparé aux plateformes américaines,
02:34 aux grandes plateformes californiennes, Facebook, Twitter et autres,
02:38 qui est moins rompu à l'exercice de la transparence et de la régulation.
02:42 Et donc c'est vrai qu'il y a aujourd'hui des questions qui sont posées
02:45 sur l'utilisation des données, qu'est-ce qui en est fait ?
02:48 Il y a une commission d'enquête en France,
02:50 le gouvernement américain a pris des positions connues,
02:53 donc il n'y a pas de danger en tant que tel pour les utiliser.
02:56 Mais je conseille quand même toujours aux parents d'être attentifs
02:58 sur les dispositifs de contrôle parental d'une part, sur tous ces outils.
03:02 Il y a un site qui peut être très utile qui s'appelle jeprotègemonenfant.fr,
03:06 sur lequel les parents peuvent trouver beaucoup d'informations
03:09 pour l'utilisation de ces nouveaux vecteurs,
03:12 pour éviter certains excès que l'on connaît.
03:16 Comment on protège notamment son enfant contre les images pédopornographiques ?
03:19 C'est ça aussi qui revient beaucoup.
03:20 Vous disiez on a accès à tout sur Internet,
03:23 si on n'est pas derrière l'épaule de son enfant, même de son ado,
03:25 comment on peut faire ?
03:27 Les chiffres sont saisissants.
03:29 Deux tiers des jeunes de moins de 15 ans
03:31 qui ont été confrontés à des sites de cette nature,
03:34 soit volontairement, soit involontairement.
03:36 Ça commence même encore sur petits.
03:37 Un tiers des moins de 12 ans.
03:40 On sait maintenant très clairement l'impact que ça peut avoir
03:43 sur le relation entre les hommes et les femmes.
03:45 C'est un sujet.
03:46 La loi française a été renforcée en 2020.
03:50 Vous savez qu'il est interdit d'exposer des mineurs à des contenus pornographiques.
03:53 Les sites doivent déployer des portails
03:56 qui permettent de s'assurer que la personne qui se connecte est majeure.
03:59 Elle nous donne maintenant un pouvoir qu'on est en train d'exercer,
04:02 de mettre en demeure les sites, de mettre en place ces portails,
04:05 et s'ils ne le font pas, de saisir la justice.
04:07 Ce que j'ai fait, on aura une audience au tribunal judiciaire de Paris
04:10 le 13 avril prochain sur la demande que nous avons faite
04:13 de blocage de sites qui ne se conforment pas à cette obligation.
04:17 Mais l'un des points importants, je le redis,
04:19 c'est les dispositifs de contrôle parental
04:22 qui ne sont pas suffisamment souvent mis en place.
04:24 Et donc pour les familles, c'est probablement un des vecteurs importants.
04:29 Il y a aussi toutes les questions autour de la haine en ligne.
04:31 Comment est-ce qu'on peut lutter contre ça, encadrer ?
04:35 Il y a une forme de lâcheté, on peut le dire,
04:37 à être bien à l'abri derrière son écran, avec cet anonymat de confort.
04:41 Absolument.
04:42 Le monde Internet est en train de changer.
04:44 Quand l'Internet civil est apparu, c'était un espèce de nouveau paradis
04:48 de liberté absolue, de démocratie directe, d'échange entre les personnes.
04:53 À l'époque, l'urgence, c'était surtout que les États n'interviennent pas.
04:56 On a vu les excès que ça pouvait donner.
04:59 On a vu que l'autorégulation par ces grands acteurs de l'Internet
05:02 ne suffisait pas.
05:03 Les opinions publiques, aujourd'hui, demandent,
05:05 comme ça existe pour les médias audiovisuels depuis de très nombreuses années,
05:08 qu'il y ait une forme de régulation qui se mette en place.
05:10 Et on a la chance d'être sur un continent, le continent européen,
05:13 en grande partie grâce à la France, d'ailleurs,
05:15 qui va être pionnier en la matière, avec un nouveau règlement
05:18 qui se met en place à partir de cette année,
05:20 qui va imposer à ces acteurs de nouvelles responsabilités
05:23 pour lutter contre les contenus illicites,
05:26 pour lutter contre la haine en ligne, les thèses complotistes.
05:30 Et nous allons participer, nous, l'Arkom.
05:31 On a commencé depuis 2018 à réguler ces contenus.

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