Avec Robert Zuili, psychologue clinicien, coach en entreprise, et auteur de « Mieux communiquer grâce à nos émotions », de « Comment maîtriser ses peurs ? » et de « Comprendre les émotions de nos enfants » aux éitions Mango.
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00:00:06 14h-16h, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:00:10 Bonjour à tous, nous sommes ensemble durant ces deux heures sur Sud Radio.
00:00:17 La colère gronde dans la rue et évidemment ça inquiète bien du monde.
00:00:22 Alors en compagnie de notre docteur en émotions, Robert Zully,
00:00:25 je vous propose de revenir sur cette émotion si fréquente et qui fait tellement peur.
00:00:30 Alors je sais qu'il y a beaucoup d'auditeurs et auditrices
00:00:33 qui ne supportent pas de voir leur partenaire en colère,
00:00:35 même si ce n'est pas contre eux, tant la colère peut inquiéter.
00:00:39 Et pourtant c'est une émotion qui existe et il est bon de la reconnaître et de l'exprimer
00:00:44 parce que sinon elle va alors imploser, donc en quelque sorte exploser à l'intérieur de nous.
00:00:50 Évidemment il n'est pas question de se défouler sur quelqu'un,
00:00:52 mais nier sa colère c'est comme laisser couver un feu dans une maison
00:00:56 jusqu'à ce que toute la maison brûle.
00:00:58 Robert Zully nous dit souvent que la colère provient le plus souvent d'une injustice.
00:01:03 Eh bien il va nous en dire un peu plus dans un instant.
00:01:06 Et puis ce que je voulais dire aussi c'est que j'ai remarqué que la colère
00:01:10 elle vient aussi souvent de l'enfance.
00:01:12 Un adulte colérique c'est souvent un adulte dont l'enfant intérieur n'a pas encore réussi
00:01:17 à calmer cette colère.
00:01:19 Eh bien je vous invite à venir en témoigner, que ce soit vous ou au contraire votre partenaire
00:01:24 qui soit trop souvent en colère.
00:01:26 Et pour ça bien sûr vous connaissez notre numéro 0 826 300 300.
00:01:30 Bonjour Robert Zully.
00:01:31 Bonjour Brigitte.
00:01:33 C'est vrai qu'il y a beaucoup de colère en ce moment dans la société.
00:01:37 Il y a des gens que ça rend très très anxieux.
00:01:41 Oui, la colère est une de ces émotions parmi les plus complexes à gérer,
00:01:48 à réguler, à accueillir.
00:01:50 Parce qu'elle nous confronte à quelque chose de potentiellement violent.
00:01:53 Et c'est complexe de se dire qu'on peut être le sujet d'une violence intérieure
00:01:59 qui pourrait se manifester dans nos actes.
00:02:03 Et c'est ce qu'on voit socialement néanmoins.
00:02:06 Aujourd'hui il y a beaucoup de colère.
00:02:08 L'actualité tous les jours nous donne de bonnes raisons de reconnaître les signaux de la colère.
00:02:14 Et ces signaux c'est avant tout la protestation,
00:02:18 le fait de vouloir lutter contre les inégalités.
00:02:21 Vous avez légitimement évoqué tout à l'heure le fait que je dis souvent
00:02:25 que la colère est associée à un sentiment qui est celui d'injustice.
00:02:29 Mais oui parce qu'on ressent beaucoup de choses injustes.
00:02:32 Ce n'est pas normal ce qui se passe pour beaucoup de personnes.
00:02:35 Et quand ce n'est pas normal on a envie de faire quelque chose.
00:02:39 Parce que ça nous confronte à nos valeurs profondes
00:02:41 que sont l'équité, la justice, même l'engagement.
00:02:46 Parce qu'on devrait respecter des choses qui ont été énoncées.
00:02:50 Et comme on est dans une société qui est plutôt évoluée
00:02:54 avec des choses qui ont été faites pour socialement permettre au peuple de s'épanouir,
00:03:00 quand il y a des renoncements à faire sur des choses
00:03:04 qui peuvent être expliquées légitimement ou pas, peu importe,
00:03:07 je ne suis pas là pour faire de politique,
00:03:09 mais certains d'entre nous s'insurgent parce qu'on se dit
00:03:11 qu'on est en train de remettre en cause des choses qui sont inacceptables.
00:03:17 Et ça nous fait sortir de nos gonds.
00:03:20 Et la rue est un moyen d'exprimer sa colère.
00:03:23 - Alors en restant justement, et puis après on reviendra au couple, à l'intime si je puis dire,
00:03:29 ce qui est intéressant aussi peut-être c'est de revenir sur la question du réel et du symbolique.
00:03:36 Parce que je crois que ça va peut-être aider certaines personnes qui nous écoutent
00:03:40 à comprendre ce qui est en train de se passer en ce moment.
00:03:43 - Oui, alors ce que vous évoquez c'est un tout petit peu plus complexe,
00:03:47 le lien avec le réel et le symbolique.
00:03:49 - Ah bah j'adore, évidemment !
00:03:50 - Mais ça fait appel à ce que vous évoquiez,
00:03:52 c'est-à-dire que bien souvent la colère renvoie à une blessure originelle.
00:03:55 Et cette blessure originelle, elle s'est passée pour certains à un niveau réel
00:03:59 ou à un niveau symbolique, voire à un niveau imaginaire.
00:04:01 Le niveau réel, c'est que par exemple, on peut être en colère,
00:04:05 on peut considérer avoir subi un préjudice en tant qu'enfant
00:04:07 parce qu'on n'avait pas un parent présent.
00:04:10 Soit parce qu'il n'était plus là physiquement, pour X raisons,
00:04:13 soit parce qu'il était là mais absent.
00:04:15 Et donc ça, ça nous fait souffrir et c'est dans le réel.
00:04:19 Et quand il y a des choses en tant qu'adultes qui nous confrontent à cette absence-là
00:04:24 qu'on aurait dû avoir, ça fait revivre cette colère.
00:04:27 Et au plan symbolique, ça parle de quelque chose de plus intime
00:04:30 qui est souvent en lien avec la reconnaissance et la considération.
00:04:34 La dimension symbolique, ce sont des souffrances qui appartiennent à notre histoire
00:04:39 et pour lesquelles on s'est senti privé de quelque chose qu'on aurait dû avoir.
00:04:43 Ça peut être l'affection, des preuves d'amour.
00:04:45 J'entends souvent des personnes me dire "mais Robert, moi j'ai jamais entendu mon père ou ma mère me dire je t'aime".
00:04:50 Alors c'est malheureusement plus souvent les pères d'ailleurs que les mères.
00:04:53 Et donc en tant qu'adultes, ils réparent le préjudice en étant eux-mêmes des parents extrêmement aimants,
00:04:59 parfois trop, parce qu'ils veulent vraiment apporter la preuve symbolique à leur enfant
00:05:03 qu'il les considère, qu'il les encourage.
00:05:05 Et donc tout ça, socialement, ça se rejoue d'une certaine manière,
00:05:09 parce que ça fait appel à nos blessures.
00:05:11 Et quand dans la rue on se sent pas respecté,
00:05:13 quand il y a une promesse qui n'est pas faite et qu'on a cette blessure,
00:05:16 ça vient heurter quelque chose violemment en nous.
00:05:18 Et c'est ce qui nous fait réagir, parfois même sur-réagir.
00:05:21 Et c'est ce qui fait qu'il n'y a pas de vérité.
00:05:23 C'est-à-dire que quand on me dit "mais Robert, qui a raison ?"
00:05:25 Moi je suis incapable de dire "ces gens ont tort ou ils ont raison".
00:05:29 Parce que l'émotion nous guide sur des chemins qui ne nous appartiennent pas totalement.
00:05:32 Oui, bien sûr. Sauf qu'on est en effet dans des choses subjectives
00:05:36 et qui sont tout à fait respectables.
00:05:40 Légitimes, d'une certaine manière.
00:05:42 Légitimes, si vous préférez.
00:05:43 Mais en même temps, on a aussi d'autres personnes qui ont des colères différentes.
00:05:48 Et c'est parce qu'on reste dans l'émotion et qu'on n'arrive pas à rationaliser
00:05:54 qu'il n'y a pas...
00:05:56 Moi je trouve par exemple qu'il y a de moins en moins de débats apaisés dans les médias.
00:06:04 Comme s'il était de plus en plus difficile de sortir de l'émotion pour rationaliser.
00:06:10 Oui, mais c'est ce qui fait aussi le lit du fait d'être présent
00:06:18 et de donner à voir quelque chose qui se joue et qui n'est pas neutre.
00:06:21 Les choses policées n'appartiennent de moins en moins aux débats publics.
00:06:25 Et donc quand les gens sont dans cette colère et qu'elles l'expriment,
00:06:28 que ce soit par les réseaux sociaux ou dans d'autres débats,
00:06:32 ils auto-alimentent leur colère parce que vous parliez de rationalisation.
00:06:36 Le paradoxe c'est que parfois l'intelligence nous sert à légitimer
00:06:39 les éléments qui déclenchent notre colère.
00:06:41 Si moi je veux légitimer par exemple que le vote des retraites,
00:06:46 que la loi sur les retraites, elle est injuste,
00:06:50 je peux vous trouver des éléments, des arguments qui légitiment le fait que j'ai raison.
00:06:54 - Bien sûr, mais... - Et ça alimente le débat dans ce sens-là
00:06:57 et on ne redescend plus au niveau de la raison.
00:06:59 - C'est bien ce que je dis. On oublie justement que l'émotion nous entraîne
00:07:05 et nous empêche parfois de pouvoir échanger un peu plus sereinement.
00:07:12 Bref, on ne rendra pas tout le monde sage en deux heures,
00:07:16 ça il ne faut pas rêver Robert Zuly.
00:07:18 Mais revenons plutôt au couple.
00:07:21 C'est vrai qu'il y a des personnes qui sont un peu coléries,
00:07:24 qui s'emportent facilement... - Qui sont polées.
00:07:27 - Et qui peuvent être très blessantes pour l'autre,
00:07:33 même si ce n'est pas contre soi que le partenaire est en colère,
00:07:37 ça peut être particulièrement douloureux et dérangeant.
00:07:42 - Oui, parce que dans la colère il y a l'expression d'une agressivité.
00:07:46 Et cette agressivité transforme la communication
00:07:50 et la rend absolument vide parfois de diplomatie ou de tact.
00:07:54 On considère que si on a un message à dire qui est ému par la colère,
00:07:59 il faut le dire et être sincère sinon ce ne sera pas entendu.
00:08:02 "Brigitte, s'il y a une trahison entre nous et que je ne vous dis pas la vérité,
00:08:05 même si elle est crue, vous n'allez pas l'entendre."
00:08:07 "Ca va être ça ma colère."
00:08:08 Et donc je ne peux pas mettre les gants,
00:08:10 parce que si je mets les gants, je suis en train de renoncer à l'expression de ma colère.
00:08:14 Et c'est là où la colère en plus s'auto-alimente
00:08:17 et elle peut déclencher la colère de l'autre ou alors elle peut faire peur.
00:08:20 C'est ce que vous évoquez.
00:08:21 Et très souvent dans l'éducation d'ailleurs,
00:08:23 certains parents utilisent la colère pour faire preuve d'autorité en se disant
00:08:27 "En étant en colère, je vais faire peur à mon enfant qui va se calmer."
00:08:32 Et la colère sert de moyen de régulation éducatif
00:08:36 dans la manière d'élever nos enfants si on considère qu'il faille les élever.
00:08:41 - Alors évidemment, donner la parole à ceux qui nous écoutent au 0826 300 300.
00:08:45 Il y a juste une chose que je voulais ajouter pour tous ceux qui nous écoutent.
00:08:48 Ce qui est très très intéressant, c'est que chaque émotion,
00:08:51 quelle que soit la culture, quelles que soient les origines,
00:08:54 eh bien sur le visage, l'expression reste la même.
00:08:58 Et quelqu'un qui est en colère, même s'il ne dit rien, même s'il ne fait rien,
00:09:03 il a sur le visage une expression que l'on peut identifier comme étant de la colère.
00:09:09 Et ça je trouve que c'est assez intéressant.
00:09:12 - Et dans toutes les cultures, on sait le lire.
00:09:14 Parce qu'il y a une chose que fait l'émotion, c'est qu'elle préempte la raison,
00:09:18 parce qu'elle accède plus rapidement à notre cerveau.
00:09:21 Et donc parfois on va témoigner de nos émotions avant même qu'on sache
00:09:24 que les autres vont le percevoir, parce que nous-mêmes on n'est pas à l'écoute.
00:09:27 - Le cerveau limbique l'emporte sur le néo...
00:09:30 - Le cortex et tout ce qui est néo-cortex.
00:09:32 - C'est pour ça. On retrouve Marianne dans un instant.
00:09:36 - 14h16, Brigitte Laé, Sud Radio.
00:09:40 - Que vous ayez tendance à vous mettre en colère pour pas grand chose,
00:09:43 que ce soit votre partenaire qui se met en colère et que vous ne savez pas trop comment gérer ses colères,
00:09:48 vous pouvez nous appeler, nous sommes avec Robert Zwily, psychologue clinicien,
00:09:52 et vous pouvez nous appeler au 0 826 300 300. Bonjour Marianne.
00:09:57 - Oui bonjour Brigitte et bonjour Robert.
00:10:00 - Bonjour Marianne.
00:10:02 - Alors vous avez été mariée très longtemps, 24 ans.
00:10:05 - Oui.
00:10:07 - Et c'est vous qui avez eu envie de divorcer ?
00:10:11 - Oui, oui, oui. J'ai sauvé ma peau comme on dit.
00:10:15 Donc oui je suis partie, après avoir essayé pendant des années de faire en sorte que ça s'arrange.
00:10:22 Enfin bien sûr, en tout cas en vain dans mon cas.
00:10:26 Et c'est vrai que le sujet me parle beaucoup,
00:10:31 parce que c'est quelqu'un qui présentait super bien.
00:10:35 Et moi je ne me connaissais pas capable d'être de colère,
00:10:39 enfin en tout cas de colère extérieure, parce que j'ai été très brimée dans mon enfance.
00:10:44 Donc de façon générale je ne savais pas exprimer ou entendre déjà, et bien sûr exprimer mes émotions.
00:10:51 Et encore bien plus celle-ci, puisque effectivement elle a une connotation extrêmement négative.
00:10:58 Voilà, ma jeunesse je l'ai passée déjà en ne sachant pas que j'en avais.
00:11:03 - Ça c'est vraiment important ce que vous soulignez, on l'a dit un petit peu,
00:11:07 déjà Robert Lusuilly l'a dit un petit peu dans l'introduction,
00:11:10 mais pour beaucoup de gens c'est tellement pas bien d'être en colère
00:11:14 qu'on essaye de réfréner sa colère, sauf que ça fait des dégâts à l'intérieur de soi.
00:11:19 - Vous parliez de vos parents, Ariane ?
00:11:22 Qu'est-ce qui vous disait vos parents quand vous étiez en colère ou vous ressentiez de la colère ?
00:11:26 - En fait je n'avais pas de souvenirs d'avoir été en colère, parce que ma mère...
00:11:30 alors mon père, je n'aime pas utiliser ce mot-là, mais bon bref,
00:11:34 j'étais petite quand il est parti, j'avais 10 ans, et le peu de fois que je l'ai vu,
00:11:38 il était dans la violence physique, donc forcément on se fait tout petit,
00:11:42 on ne branche pas d'un sourcil pour ne pas risquer de...
00:11:46 donc imaginer exprimer quelque chose, c'était même pas envisageable.
00:11:51 Après on avait l'adolescence et avec ma mère, c'était pas forcément mieux.
00:11:58 Ouais, c'était aussi de la violence avec elle, et puis...
00:12:02 elle était très autoritaire, donc j'avais été habituée à ne jamais...
00:12:08 à ne jamais exprimer quoi que ce soit, j'ai plutôt vécu dans la peur,
00:12:13 et je m'en voyais souvent chez mes grands-parents.
00:12:16 Vous avez vécu dans la peur, mais avec certainement beaucoup de colère rentrée.
00:12:21 Alors sûrement, oui, mais je ne l'ai découvert que très récemment,
00:12:26 enfin assez récemment, puisque...
00:12:30 alors je me sentais lisse, transparente, mais surtout lisse,
00:12:33 parce que moi je n'ai pas de colère, je n'exprimais pas, pardon,
00:12:38 je vais être plus précise, je me sentais non-colérique,
00:12:42 je n'ai jamais manifesté quoi que ce soit,
00:12:45 et donc le mari à qui j'ai vécu un certain nombre d'années,
00:12:51 il avait cette spécificité d'être capable, dans un calme olympien,
00:12:57 de déclencher chez moi des colères que je n'avais jamais connues.
00:13:03 Je disais toujours "il me rend dingue",
00:13:06 et c'est vrai que j'explosais, alors que je m'en voulais.
00:13:10 C'était quoi le déclencheur ?
00:13:12 Il avait plusieurs... c'était toujours des petites choses,
00:13:15 mais je ne sais pas pourquoi lui il avait cette manière.
00:13:18 Pourriez-vous nous donner un petit exemple ?
00:13:20 Alors, un petit exemple...
00:13:23 là vous savez, ça fait plus de 10 ans, donc...
00:13:26 Mais il vous faisait un reproche ?
00:13:28 Ah oui, oui, oui, oui, c'était...
00:13:31 Une petite remarque ironique, c'était quoi ?
00:13:34 Ça partait toujours sur des choses assez insignifiantes,
00:13:37 mais il avait...
00:13:39 Mais vous connaissez bien, il savait où appuyer pour que ça...
00:13:43 Et j'ai eu quelques autres compagnons avant et après lui,
00:13:47 et je n'ai jamais connu ça.
00:13:49 C'est-à-dire que ce n'était pas ma nature d'exploser, du tout.
00:13:53 Mais par contre, il avait un...
00:13:56 C'est pour ça que ça m'est difficile de le redire,
00:13:58 parce que c'est très étrange comme fonctionnement.
00:14:01 Il avait... il suffisait de...
00:14:03 Il poussait à bout, mais lui avec un calme fou,
00:14:06 il soufflait chaud et froid,
00:14:09 c'est-à-dire que c'était incontrôlable, il n'y avait jamais moyen...
00:14:12 Je crois que pour répondre à votre question,
00:14:14 c'est parce que je n'avais jamais moyen de verbaliser quelque chose,
00:14:17 parce que ça partait dans tous les sens.
00:14:20 C'était votre seule manière de réagir,
00:14:22 c'était de vous mettre en colère.
00:14:24 Oui, parce qu'on n'a pas de réponse logique, rationnelle à verbaliser.
00:14:28 Mais vous savez, Marianne, quand vous regardez des groupes d'adolescents
00:14:32 qui regardent de haut quelqu'un
00:14:35 et qui le bousculent légèrement,
00:14:38 il n'y a pas besoin de paroles pour déclencher la colère chez quelqu'un.
00:14:42 Oui, c'est ça.
00:14:44 J'ai vécu longtemps comme ça, sans me rendre compte que...
00:14:48 - C'était de l'ouest. - ...que ça n'allait pas.
00:14:50 Mais oui, parce qu'en plus ça me culpabilisait,
00:14:52 parce que comme ce n'était pas ma nature...
00:14:54 Il me disait toujours "oui, mais tu ne veux jamais revenir".
00:14:56 Mais il fallait que je revienne déjà de base vers lui,
00:15:00 et que je m'excuse.
00:15:03 Ça sème beaucoup de trouble.
00:15:06 Ce que vous dites, c'est assez intéressant.
00:15:08 Il y a un inversement du processus.
00:15:10 Normalement, c'est celui qui est en colère qui a subi un préjudice.
00:15:14 Parce que ce qui déclenche la colère, c'est un préjudice.
00:15:16 Ce préjudice peut être réel ou symbolique, comme on l'évoquait tout à l'heure.
00:15:19 Mais en tout cas, il y a quelque chose dont on est privé
00:15:22 qui ne devrait pas se produire,
00:15:24 qui n'arrive pas.
00:15:26 Et donc, là, c'est lui qui vous fait mettre en colère.
00:15:29 C'est vous qui vivez le préjudice.
00:15:31 Et il le transforme comme si c'était lui qui avait vécu un préjudice,
00:15:34 et vous deviez vous excuser pour pouvoir revenir vers lui.
00:15:37 C'est assez particulier comme mécanisme, non ?
00:15:41 Oui, mais au début, on essaye d'évoluer.
00:15:46 Et puis après, on devient un peu comme un animal sauvage en cage.
00:15:50 Parce qu'on sait très bien que ça n'aboutira jamais.
00:15:53 Oui, mais Marianne, ce qu'il faut que vous compreniez bien,
00:15:56 c'est qu'il avait repéré cette colère qui est en vous,
00:15:59 qui remonte à l'enfance.
00:16:01 Et c'était facile, finalement, pour lui, de la déclencher.
00:16:07 Il ne faut quand même pas oublier une chose, Marianne.
00:16:09 Dans les relations amoureuses, c'est là où on est le plus vulnérable.
00:16:14 C'est là où l'autre peut le plus facilement nous déclencher une émotion forte.
00:16:20 Tellement, oui.
00:16:21 C'est vrai.
00:16:22 Et le pire, je ne veux pas vous couper,
00:16:25 mais le pire, c'est que quand je me suis libérée de lui,
00:16:28 j'ai entrepris tout un travail sur moi,
00:16:30 et puis je me disais, il n'est plus là, il ne déclenche plus rien,
00:16:34 donc je n'ai pas de colère.
00:16:36 Et en fait, il y a un an ou deux, j'ai comme compris,
00:16:39 c'était le corps qui a parlé,
00:16:41 j'ai compris que finalement, je rejoins ce que vous dites, Brigitte,
00:16:44 c'est que moi, j'avais de la colère en moi.
00:16:46 Et que je ne m'extériorise pas.
00:16:49 Alors, je ne veux pas l'extérioriser d'une manière.
00:16:51 Vous savez, Marianne, je pense que vous avez encore besoin
00:16:56 de travailler sur cette colère qui est en vous.
00:16:59 Tout à fait.
00:17:00 Vous savez, je ne parle pas de vous là, Marianne, rassurez-vous,
00:17:03 vous savez, c'est ces gens qui tout d'un coup vont tuer leurs voisins,
00:17:07 et tout l'entourage qui dit, pourtant il était si gentil.
00:17:11 Oui, je n'aurais jamais cru ça.
00:17:13 Oui, c'est vrai.
00:17:14 Et j'en suis consciente, je l'entends chez moi.
00:17:17 On a tellement honte, on a tellement peur de sa colère,
00:17:21 qu'on devient tellement gentil.
00:17:23 Vous nous avez donné quelques indices, Marianne, tout à l'heure,
00:17:26 c'est le fait qu'on n'ait peut-être pas pris beaucoup soin de vous
00:17:29 quand vous étiez enfant.
00:17:31 Et c'est vous qui avez dû vous adapter à votre entourage,
00:17:34 et vous êtes rendue aimable pour être aimée.
00:17:37 Et vous n'avez jamais rechigné contre ça.
00:17:41 Et vous avez le droit aujourd'hui d'être en colère contre tout ça.
00:17:44 Parce que c'est une injustice.
00:17:46 Oui, je le suis.
00:17:48 Et parce que je me le suis avouée aussi.
00:17:50 Mais je ne sais pas quoi en faire.
00:17:52 Il va falloir taper sur votre père, sur votre mère,
00:17:55 symboliquement, évidemment.
00:17:57 Je ne vous demande pas d'aller trouver quelqu'un
00:17:59 qui ressemble à votre père et à votre mère.
00:18:01 Brigitte m'a dit de te mettre un coup de boule, papa.
00:18:03 Il n'est plus de ce monde.
00:18:05 Mais c'est vrai, je comprends.
00:18:07 Il y a les arts martiaux qui aident.
00:18:10 Parfois c'est bien d'écrire,
00:18:12 c'est de prendre une poupée,
00:18:15 de lui enfoncer des trucs dans le ventre.
00:18:18 Je ne sais pas, mais faites quelque chose.
00:18:21 Concrètement.
00:18:23 C'est bien la parole.
00:18:25 Je ne suis pas contre l'idée d'aller parler à quelqu'un.
00:18:28 Mais après, il faut que vous puissiez la sortir, cette colère.
00:18:31 Et ça va vous faire peur.
00:18:33 Parce que tout d'un coup, vous allez voir
00:18:35 à quel point vous avez une énergie agressive
00:18:37 qui peut se manifester.
00:18:40 N'en ayez pas peur.
00:18:42 Laissez-la se manifester.
00:18:44 Je suis désolée d'utiliser cette expression,
00:18:46 mais ça bouffe de l'intérieur.
00:18:48 Oui, mais c'est pour ça qu'en manifestant
00:18:51 cette énergie avec votre corps,
00:18:53 sur un objet,
00:18:55 sur... je ne sais pas,
00:18:57 prenez l'habitude de couper du bois avec une hache.
00:18:59 Faites quelque chose, je vous assure.
00:19:02 Et vous allez voir que ça va monter crescendo.
00:19:06 Ça va vous faire un petit peu peur, c'est vrai.
00:19:08 Mais vous allez la libérer, cette colère.
00:19:11 Et il n'y a que comme ça que vous allez vous libérer.
00:19:13 Est-ce que vous avez déjà réussi quelque chose avec votre ancien mari ?
00:19:16 C'est que vous avez rompu le lien.
00:19:18 Et ça, c'est un acte qui répare.
00:19:21 Si vous voulez sortir de la colère,
00:19:23 il n'y a pas d'autre moyen,
00:19:25 dans une certaine mesure,
00:19:27 que de demander réparation.
00:19:29 Et bien souvent, on s'interdit de demander réparation.
00:19:32 Parce que justement, on culpabilise.
00:19:34 On se dit "Oui, mais bon, ils ont fait ce qu'ils ont pu,
00:19:36 c'était pas facile pour eux".
00:19:38 Et on n'ose pas.
00:19:39 Et c'est comme ça que la colère s'auto-entretient.
00:19:41 Et s'alimente.
00:19:42 Et notre corps finit par nous rappeler à la raison,
00:19:45 en quelque sorte.
00:19:46 Parce qu'il y a des troubles qui vont émerger.
00:19:48 N'attendez pas que ces troubles émergent.
00:19:50 Et demandez réparation.
00:19:52 Demandez réparation, il y a plein d'indices que vous a déjà donnés, Brigitte.
00:19:55 Vous pouvez écrire en demandant réparation,
00:19:57 en disant "Voilà ce dont j'ai été privé,
00:19:59 voilà ce que j'aurais aimé".
00:20:00 Et déjà, rien que ça, ça va vous faire du bien.
00:20:02 Et ensuite, mettez-le en scène de différentes manières
00:20:04 pour pouvoir vous autoriser à exprimer cette agressivité.
00:20:08 Parce que ça fait aussi du bien.
00:20:10 - Merci Marianne, en tout cas.
00:20:11 Merci beaucoup de votre témoignage et bon courage.
00:20:14 On continue dans un instant avec notre sexy news.
00:20:16 Soazic Belin va parler des chauves...
00:20:19 - C'est l'instant sexy news.
00:20:23 - Alors Robert Zuly, pour l'instant, ça ne vous concerne pas encore tout à fait.
00:20:26 Mais Soazic Belin va nous parler des chauves...
00:20:29 - Vous voulez que je me mette en colère, c'est ça ?
00:20:31 - Oui, ça s'appelle "L'origine d'une colère".
00:20:33 C'est le sujet du jour.
00:20:34 Pour vous, Brigitte, et aux auditeurs,
00:20:37 j'ai regardé un nouveau documentaire produit par Bangoumi
00:20:40 et réalisé par Valentin Molette et Paul Sanfourche,
00:20:44 "Chauve, la revanche".
00:20:45 Et j'ai adoré.
00:20:46 J'ai adoré parce que ce film est déculpabilisant,
00:20:48 parce qu'il est drôle, bienveillant,
00:20:50 et parce qu'il est vrai, tout simplement.
00:20:51 Parce qu'on n'y pense que très peu au poids
00:20:53 que pour ces messieurs de perdre leurs cheveux,
00:20:57 et à tout âge, même si ça l'est encore davantage,
00:20:59 lorsqu'ils sont jeunes.
00:21:00 Alors, selon l'IFOP, la calvitie touche environ 13% des Français,
00:21:04 soit près de 8,5 millions de personnes.
00:21:06 Les hommes sont davantage concernés.
00:21:08 Avant 65 ans, 25% d'entre eux en souffrent,
00:21:11 contre seulement 2% pour les femmes.
00:21:14 Donc, nous en avions déjà évoqué,
00:21:15 la question de l'alopécie féminine.
00:21:17 Et c'est vrai que pour une femme, perdre sa chevelure,
00:21:19 c'est renoncer à une certaine image de la féminité.
00:21:22 Du moins, c'est comme ça que c'est ressenti.
00:21:24 Mais pour ces messieurs, il ne faut pas oublier
00:21:26 que les codes de virilité qui sont véhiculés
00:21:29 dans notre culture et notre société
00:21:30 associent aussi les cheveux à la puissance.
00:21:32 Qu'est-ce que l'on ferait d'un lion sans sa crinière ostentatoire ?
00:21:36 Cette image du lion, elle n'est pas de moi,
00:21:39 mais elle est d'un des témoins de ce documentaire,
00:21:41 l'humoriste Fabrice Eboué.
00:21:43 Pour ceux qui ne le connaissent pas,
00:21:45 sachez que cet homme maîtrise l'humour très trash, sans filtre,
00:21:48 et il a fait de sa problématique capillaire
00:21:51 un argument comique en accentuant sa tonsure,
00:21:55 en laissant ses cheveux frisés autour,
00:21:56 lui donnant une espèce de grosse couronne,
00:21:58 un air de crusty le clown,
00:22:00 l'assumer et en jouer sur scène et sur ses affiches de spectacle
00:22:03 pour mieux vivre avec.
00:22:04 Dans ce documentaire, on va suivre les déboires capillaires de personnalités
00:22:08 Éric Judor, Carlito, François Luh, Fabrice Eboué,
00:22:11 donc Franck Le Boeuf, Laurent Bafi, Cyrus North,
00:22:14 qui racontent avec humour toujours,
00:22:16 mais aussi beaucoup d'émotion,
00:22:17 comment ils ont réussi à retourner la situation en leur faveur,
00:22:20 puisqu'il y a deux possibilités,
00:22:22 l'acceptation ou le déni.
00:22:24 Mais avant toute chose, il y a la prise de conscience
00:22:27 devant son miroir, ses photos, ou en regardant un film,
00:22:30 il découvre leur calvitie.
00:22:32 Certains la redoutent, c'est le cas de Franck Le Boeuf,
00:22:35 qui, victime de l'âge génétique, a déjà l'exemple de son père et de son grand-père,
00:22:39 à 22 ans, il a l'impression d'en faire 35.
00:22:41 Pour le vidéaste Cyrus North, le constat est glacial, on écoute un extrait.
00:22:45 Je l'ai compris à la fois assez tôt et assez tard,
00:22:48 assez tôt parce que j'ai vu que je perdais quand même beaucoup mes cheveux.
00:22:56 En prépa, par exemple, je me souviens qu'il y avait des...
00:22:59 Par exemple, je pouvais rassembler mes cheveux après un devoir de maths et tout.
00:23:03 J'étais là en mode "Est-ce que les autres c'est pareil ?"
00:23:06 Je comprenais que non.
00:23:07 Et il y a un moment où je me souviens, je suis sorti de la douche,
00:23:10 et donc les cheveux étaient encore mouillés et tout,
00:23:12 et j'ai vu la couleur de mon crâne à travers mes cheveux.
00:23:16 Et là j'ai fait "OK, c'est chaud en fait".
00:23:19 Je crois que ça m'est arrivé.
00:23:24 Pour le sociologue Michel Messut, cette sentence est difficile à vivre
00:23:27 parce qu'avec la perte des cheveux, il y a ce symbole de la castration qui va avec.
00:23:31 Imaginez donc la problématique que cela peut être dans le processus de séduction.
00:23:35 Le dégarni au cinéma, c'est un peu l'image du gentil loser.
00:23:38 On a tous en tête le personnage de Jean-Claude Duss,
00:23:40 interprété par Michel Blanc dans "Les Bronzés".
00:23:42 Certains vont donc tester remèdes et shampoings,
00:23:45 d'autres vont passer par la solution plus radicale mais efficace,
00:23:47 encore critiquée, et moquer aujourd'hui les implants capillaires.
00:23:51 D'autres seront plus timides et feront appel à un bon coiffeur
00:23:54 pour éviter les petites mèches qui viennent se mettre sur le côté
00:23:57 pour camoufler le crâne dégarni.
00:23:59 Et là on pense à Valéry Giscard d'Estaing.
00:24:01 Oui, parce qu'en politique, le cheveu c'est symbole de jeunesse,
00:24:04 de résistance et de vaillance.
00:24:05 Souvenez-vous de la polémique autour du salaire,
00:24:07 presque 10 000 euros mensuels attribués au coiffeur personnel de François Hollande.
00:24:12 Alors certains tenteront la perruque,
00:24:14 mais pour qu'elle soit acceptée en public, il faudra la revendiquer.
00:24:17 Exemple Andy Warhol, à contrario d'André Agassi
00:24:20 qui a perdu un match de Roland-Garros parce que trop concentré sur sa perruque
00:24:23 qu'il avait très peur de voir atterrir sur la terre battue.
00:24:26 La solution pour beaucoup passe donc par un changement radical, le rasage.
00:24:31 La boue, la zéro et les femmes, qu'est-ce qu'elles en pensent ?
00:24:33 Voici un extrait du spectacle de Blanche-Gardin.
00:24:35 Je vais voir un chauve passer,
00:24:37 et puis je pense à autre chose,
00:24:38 sauf ça, tout d'un coup, sans y penser, je me dis
00:24:40 "Tiens, il est pas mal ce mec !"
00:24:41 Un chauve...
00:24:44 T'en as un chauve !
00:24:47 Je peux envisager sexuellement un chauve aujourd'hui !
00:24:51 Non mais c'est fou !
00:24:53 Moi, le chauve, il y a encore un an,
00:24:55 je le regardais avec un mélange de compassion et d'amusement,
00:24:59 légèrement condescendant, pour moi le chauve,
00:25:01 c'était une espèce à part de l'humanité,
00:25:04 c'était entre l'aveugle et l'humain, le chauve !
00:25:07 Acerbe, hein, Blanche-Gardin !
00:25:10 Heureusement, tout ne pense pas ainsi,
00:25:12 et quand cette coiffure est assumée et revendiquée,
00:25:14 elle peut même se transformer en atout charme !
00:25:17 On pense à Yul Bryner, Bruce Willis, Sean Connery,
00:25:20 le looser devient donc le héros,
00:25:22 celui qui s'affranchit de la norme,
00:25:25 et non plus celui qui se retrouve en marche par défaut,
00:25:27 ou bien celui qui incarne la soumission à l'ordre,
00:25:30 on pense aux militaires, aux prisonniers et aux bouddhistes !
00:25:32 Assumer aidera les autres donc à vous assumer aussi !
00:25:36 Aux USA, il existe même un festival
00:25:39 qui met à l'honneur la tête chauve,
00:25:40 le Bold Festival, qui a été créé à New York,
00:25:42 le documentaire, je vous le conseille,
00:25:44 il est disponible en replay sur le site de France Télévisions,
00:25:47 France 5, jusqu'au 24 juillet.
00:25:49 - Merci, Swayzee Gbelin,
00:25:52 mais moi je ne trouve pas que ce soit un problème,
00:25:58 je ne sais pas, c'est un problème pour vous, Swayzee Gbelin ?
00:26:01 - Non, pour moi non, mais pour ceux qui le vivent,
00:26:03 c'est peut-être un problème de perdre ce visage
00:26:06 avec lequel ils ont grandi,
00:26:08 ce qui doit être compliqué quand on est très très jeune,
00:26:13 mais j'ai l'impression que c'est quelque chose d'assez facile à assumer.
00:26:18 - Qu'est-ce que vous diriez, Robert Zuly ?
00:26:20 - Ça dépend dans quelle partie de sa vie ça vient s'insérer,
00:26:27 est-ce qu'on perd beaucoup d'autres choses ?
00:26:29 Parce que perdre les cheveux, ça nous renvoie à la perte,
00:26:33 la perte c'est le deuil.
00:26:35 Et donc comment on fait le deuil de cette chevelure, de cette image ?
00:26:38 Si en même temps on perd des proches,
00:26:41 si on perd la forme parce qu'on grossit
00:26:44 et qu'on ne peut plus faire son footing comme avant,
00:26:46 s'il y a une accumulation de pertes,
00:26:48 celle-ci peut être plus difficile à vivre.
00:26:51 Si ça s'insère dans un registre de vie
00:26:54 où par ailleurs on a des compensations,
00:26:56 on gagne d'autres choses par ailleurs,
00:26:58 c'est plus facile à vivre.
00:26:59 Mais je peux comprendre que ça peut être douloureux pour certains,
00:27:02 et c'est quand on en fait une force.
00:27:05 Vous disiez Yul Brunner, c'est extraordinaire,
00:27:08 il a mis en valeur quelque chose qu'il ne portait plus.
00:27:10 C'est étrange cette capacité à montrer ce qu'on n'a pas.
00:27:14 Donc c'est ça, c'est le rapport à soi et ce qu'on en fait.
00:27:18 Et ça c'est chacun face à son miroir,
00:27:21 comment on accepte ou pas,
00:27:23 est-ce que ça nous donne un côté séducteur,
00:27:25 j'imagine que certains en font une force,
00:27:28 ils sont très séducteurs en étant chauves,
00:27:30 d'autres moins.
00:27:32 Mais mesdames, moi ce qui me fait plaisir,
00:27:34 c'est de voir que vous ne jugez pas l'homme à travers sa coiffure.
00:27:37 Au fond c'est rassurant.
00:27:39 - Excusez-moi mais franchement une tête de gland c'est plutôt sympa.
00:27:42 - C'est une manière de voir les choses.
00:27:47 J'en reste bouche bée si vous m'autorisez.
00:27:50 - Merci en tout cas Sosie Gueulain,
00:27:52 merci beaucoup pour cette chronique tout à fait intéressante.
00:27:56 Et puis bon, si vous avez envie de témoigner sur le sujet,
00:27:59 hommes ou femmes, vous êtes bien sûr les bienvenus.
00:28:02 Si vous êtes en colère parce que vous êtes devenu chauve,
00:28:04 vous pouvez évidemment raison de plus pour nous appeler au 0826 300 300.
00:28:08 Claude bonjour.
00:28:10 - Oui bonjour Brigitte, et bonjour à votre invité.
00:28:14 - Robert Zuilli qui était avec nous.
00:28:17 Alors Claude, d'abord première question,
00:28:19 puisque c'est le sujet du jour,
00:28:20 est-ce que vous avez tendance à être un peu en colère de temps en temps,
00:28:23 ou est-ce que vous vous souvenez d'une colère
00:28:25 qui vous aurait particulièrement marquée ?
00:28:27 - Ah je suis malheureusement un peu trop souvent en colère.
00:28:31 Je dois reconnaître.
00:28:33 - Et ça vous fait rire ?
00:28:35 - Oui, oui, oui.
00:28:37 Non, sur le moment pas trop, sur le moment pas trop.
00:28:40 Mais de plus en plus, j'essaie de me maîtriser,
00:28:43 parce qu'il y a des colères que j'estime être illégitimes.
00:28:48 Mais il y en a beaucoup que je trouve légitimes,
00:28:50 donc ça pose encore problème.
00:28:52 - Si vous m'autorisez, j'aimerais juste intervenir.
00:28:55 Vous dites qu'il y en a certaines qui sont illégitimes et d'autres légitimes.
00:28:59 Quand on est en colère, quand on ressent de la colère,
00:29:02 on n'est pas obligé de se mettre en colère,
00:29:03 mais quand on ressent en colère, c'est forcément légitime pour soi,
00:29:06 parce que ça veut dire qu'il y a quelque chose qu'on vit comme n'étant pas normal.
00:29:09 Peu importe qu'on ait raison ou tort,
00:29:11 parce que ça se sent cela pour nous.
00:29:13 Je trouve que ce qui est intéressant, c'est qu'est-ce qu'on fait de cette colère.
00:29:17 Et c'est ça qui peut être légitime ou pas légitime,
00:29:19 c'est comment on l'exprime et comment on la fait subir aux autres.
00:29:23 - Je serais tenté de dire que faire subir sa colère aux autres,
00:29:25 ce n'est pas légitime.
00:29:27 Mais ressentir de la colère, c'est parfaitement légitime.
00:29:30 Et j'invite même tout le monde à accueillir sa colère,
00:29:33 c'est tellement précieux,
00:29:35 plutôt que de la garder, de devenir rouge, d'avoir mal au ventre,
00:29:39 et à un moment donné, ça nous échappe et on dit le truc qui fait encore plus mal.
00:29:43 - Je l'exprime et c'est essentiellement verbalement.
00:29:48 - Parce que ça vous arrive que ce soit physique ?
00:29:51 - Non, nullement.
00:29:53 - Vous dites essentiellement.
00:29:55 - Oui, mais ça pourrait. Vous avez le droit de taper dans une porte.
00:29:57 - Voilà, c'est ce que j'allais dire.
00:29:59 Vous pouvez physiquement être en colère contre un poaching ball.
00:30:03 - Oui, mais non.
00:30:05 Là, j'ai dans, même sur la table, je ne donne plus le coup de poing.
00:30:08 Je vais me limiter à des excès verbaux.
00:30:13 - Et qu'est-ce qui vous traverse dans ces moments-là ?
00:30:15 Pourquoi vous rentrez en colère ?
00:30:17 - Ah, parce qu'il y a quelque chose qui m'a profondément contrarié.
00:30:22 Et je pense que la chose qui va me faire rentrer d'une manière la plus profonde en colère,
00:30:29 c'est l'injustice. C'est une chose qui m'insupporte au plus haut point.
00:30:33 Et là, je vais être très en colère.
00:30:36 Et je vais l'exprimer verbalement. Oui, oui, absolument.
00:30:40 L'injustice, c'est une chose que je ne supporte pas.
00:30:44 - Et vous savez d'où ça vous vient, tout ça ?
00:30:48 - Non, pas particulièrement.
00:30:50 - Votre sensibilité à l'injustice ?
00:30:52 - Non, pas particulièrement.
00:30:54 Non, non, je ne sais pas d'où ça me vient.
00:30:57 - C'est la question intime.
00:31:00 Robert Zulon n'est pas là pour lui questionner sur la colère.
00:31:04 - Il n'est pas obligé de rentrer dans l'intime.
00:31:06 Il peut y avoir quelque chose d'évident.
00:31:08 - Il était d'accord pour répondre à trois questions.
00:31:10 - Ah, d'accord.
00:31:12 - Il faut qu'on le mette sur le divan pour analyser sa colère.
00:31:15 - Non, non, mais j'essaye de le faire sortir de ses gonds
00:31:17 pour voir s'il va se mettre en colère.
00:31:19 - Je vois ça.
00:31:20 - Je suis un peu désespéré.
00:31:22 - Et surtout, sachant que je suis à l'écoute de vous,
00:31:25 rien ne fera que que je pourrai rentrer en colère.
00:31:27 - Je crois, comme ça, l'interprétation que je pourrais faire,
00:31:31 après tout, je vous la donne.
00:31:33 Claude, vous en ferez ce que vous voulez.
00:31:35 Je pense que, comme beaucoup de gens,
00:31:37 il y a une soif d'idéal
00:31:40 et une envie d'idéal.
00:31:43 Sauf qu'à un moment donné, quand on devient adulte,
00:31:47 il faut prendre conscience que, malheureusement,
00:31:50 le monde n'est pas idéal et il faut devenir sage.
00:31:53 C'est comme ça qu'on arrive à calmer sa colère.
00:31:56 - Il y a probablement de cela dans l'origine.
00:31:59 Mais je pense que la première chose qui m'a fait rentrer en colère,
00:32:02 c'était certainement intérieurement,
00:32:05 c'est lorsque j'ai perdu mon père, que j'avais 12 ans,
00:32:08 et pour moi, un exemple,
00:32:11 c'est l'homme qui devait m'apprendre son métier, en plus.
00:32:15 - Il devait vous transmettre quelque chose et vous en avez été privé.
00:32:18 - Voilà.
00:32:19 - Bravo de savoir le dire comme ça, avec simplicité.
00:32:23 - C'est vrai, bravo.
00:32:26 Une deuxième question un peu plus sexe, Claude.
00:32:29 Allez, on y va.
00:32:30 Combien vous avez eu de partenaires ?
00:32:33 Plutôt 1 ou plutôt 100 ?
00:32:36 - Entre les deux, mais je vais être le plus prédécent, oui.
00:32:40 - C'est indécent.
00:32:43 - Vous êtes très en forme, Robert Zulif, aujourd'hui.
00:32:46 - Oui.
00:32:47 - Pourquoi ce serait indécent, d'ailleurs ?
00:32:49 - Non, c'était pour le jeu de mots.
00:32:51 Je pourrais être envieux, mais pas jaloux.
00:32:53 - C'est pour le jeu de mots. Bon, d'accord.
00:32:56 Et alors, dernière question, est-ce que c'était 100% des femmes ?
00:33:00 - Oui, oui.
00:33:02 - Ah oui ?
00:33:03 - Oui, oui.
00:33:04 - Vous avez l'air déçu, Brigitte.
00:33:05 - Oui, parce que vous aviez perdu votre perto, on ne sait jamais.
00:33:08 N'importe quoi.
00:33:11 - Là, elle va peut-être déclencher de la colère chez vous, Claude, non ?
00:33:14 - Non, non, non.
00:33:15 - Vraiment, vous l'aimez beaucoup, Brigitte.
00:33:17 - Je l'écoute trop souvent, Brigitte, pour qu'elle puisse...
00:33:19 - Vous êtes un inconditionnel.
00:33:21 - Absolument.
00:33:22 - Vous n'êtes absolument pas réaliste.
00:33:23 - Même si au moment où je l'ai découverte, je l'ai fait avec un certain sourire,
00:33:28 je ne veux pas dire une moquerie, mais un certain sarcasme.
00:33:31 Mais j'ai appris à connaître Brigitte et tous ses talents,
00:33:35 et surtout son talent de psychologue.
00:33:37 - Les idées reçues, elles ont la vie dure.
00:33:39 - Oh là là !
00:33:40 - Oui, oui, oui.
00:33:42 - Bravo.
00:33:43 - Claude, vous pouvez poser une question à Robert Zulil, il vous écoute.
00:33:46 - Il va falloir savoir si un jour, la colère a pu déclencher chez lui,
00:33:52 il a envie d'avoir un rapport sexuel.
00:33:55 - Alors, ce n'est pas ce qui a déclenché un rapport sexuel,
00:34:00 mais l'acte sexuel peut être réparateur d'une tension dans le couple,
00:34:07 et ça pourrait arriver.
00:34:09 - Qu'est-ce qu'il est faux cul !
00:34:11 - Mais non !
00:34:12 - C'est dingue ça !
00:34:14 - Vous voulez vraiment que je me mette en colère Brigitte ?
00:34:16 - Mais enfin, on sait très bien que l'agressivité c'est sexuel.
00:34:21 - Vous écoutez un peu, vous savez, il y a une tension parfois
00:34:24 quand on est en colère avec quelqu'un et on veut lui faire payer.
00:34:27 Parfois, dans le lit, on va lui faire payer en montrant une forme de reprise du pouvoir,
00:34:33 d'affirmation de sa sexualité par une forme de violence tout en étant acceptable.
00:34:39 Voilà, ça peut être réparateur, ça remet un peu l'estime de soi masculine,
00:34:44 parfois mal placée, à un endroit acceptable.
00:34:47 Mais je ne le recommande pas, ce n'est pas ce qu'il y a de mieux.
00:34:50 - Très bien, merci.
00:34:52 - Merci Claude, en tout cas merci beaucoup de cet échange.
00:34:54 Allez, on fait une petite pause et on retrouve Charles, je crois, dans un instant.
00:34:58 - Une radio.
00:35:00 - La colère, c'est une émotion qui n'a pas bonne presse.
00:35:03 Eh bien, on essaye justement de la rendre plus juste.
00:35:07 - Acceptable.
00:35:08 - En tout cas, plus acceptable, si vous préférez.
00:35:11 Robert Zwily, alors c'est Charles qui est avec nous. Bonjour Charles.
00:35:15 - Bonjour Robert et bonjour Brigitte. Merci de m'accueillir sur votre radio.
00:35:19 - Je vous en prie Charles.
00:35:21 - Justement, vous avez envie de parler de ce sentiment, de cette émotion plutôt ?
00:35:28 - Oui, en fait, si vous voulez, moi je sors d'une relation, c'est tout frais,
00:35:34 puisque ça vient d'arriver en fin de mois de janvier.
00:35:37 - Oui.
00:35:38 - En fait, j'ai porté mon ex-compagne, aujourd'hui je vais le dire comme ça,
00:35:45 pendant 20 ans.
00:35:47 C'est quelqu'un que j'ai connu dans le cadre de mon travail.
00:35:50 Qui était assez fragile, qui m'avait touché, puisqu'elle était mère célibataire à l'époque.
00:35:56 Elle était, si vous voulez, un peu en sur-régime de par son travail.
00:36:01 Tandis que c'était la nounou qui élevait son fils.
00:36:04 Donc, je l'ai toujours accompagnée, j'ai toujours soutenu, porté.
00:36:10 On a eu des enfants ensemble, voilà.
00:36:12 Et puis, on a fait un bout de chemin, on a été mutés ensemble.
00:36:16 Elle est tombée malade, puisque fragilisée par la mort de sa mère à un moment.
00:36:24 Et puis, au moment où elle a ressurgi, où elle a quand même réussi à, on va dire,
00:36:32 surmonter tous ces problèmes, si je peux dire.
00:36:36 Je lui ai aidé à trouver un nouveau travail.
00:36:40 Elle a réussi à avoir son CDI, je suis toujours allé essayer d'être là pour elle.
00:36:45 Et tout récemment, j'ai découvert qu'elle avait quelqu'un.
00:36:48 Et ça a été la pire, si vous voulez, le sentiment d'injustice ou une trahison, clairement.
00:36:54 C'était ça.
00:36:56 - Vous savez qu'on ne sent pas de la colère dans votre voix, là ?
00:37:00 - Si vous voulez, je peux s'accompagner entre-temps, sinon je ne serais pas là.
00:37:07 On était dans des rapports où son égo avait repris le dessus.
00:37:13 C'était quelqu'un qui avait beaucoup envie de contrôler tout, tout sur tout.
00:37:17 Que ce soit le repas, que ce soit les enfants, la maison, la moindre tâche d'eau par terre,
00:37:23 ou n'importe quoi, c'était très compliqué à vivre.
00:37:26 Et elle se mettait elle-même en colère, hystérique, je ne sais pas pourquoi.
00:37:31 - C'est pour ça qu'elle contrôlait tout, justement, puisque dès que quelque chose n'était pas sous son contrôle,
00:37:37 ça la mettait en colère, donc c'est pour ça qu'elle contrôlait tout.
00:37:40 - Je vois bien que c'est quelqu'un qui est non seulement fragile, mais qui en plus est un petit peu...
00:37:46 on va dire "borderline", pour prendre un mot un peu générique, je pense.
00:37:51 Mais Charles, c'est peut-être contre vous que vous êtes en colère, pour avoir gâché 20 ans de votre vie ?
00:37:58 - En fait, c'est un peu ça, parce que clairement, j'aurais peut-être dû gâcher 20 ans de ma vie,
00:38:04 parce qu'en fait, notre vie de couple...
00:38:07 - Quand je dis "gâcher", c'était pour vous faire réagir, Charles.
00:38:09 - Oui, mais vous aviez raison, parce que j'avais compris, et depuis que je vous écoute,
00:38:15 je comprends tout à fait comment vous êtes, et c'est pour ça que je ne me mets pas en colère.
00:38:20 - Oui, parce que c'est parce que j'ai envie de vous faire du bien que je vous ai dit ça.
00:38:24 Parce que je crois que c'est ça, votre problématique, c'est être en paix avec vous-même, là, maintenant,
00:38:31 qu'il va falloir faire.
00:38:34 - C'est ça, c'était très difficile à accepter, on n'avait pas de vie de couple, je me suis toujours effacé, en fait,
00:38:41 au profit de la famille, des sacrifices, de dépassements, de travaux, que ce soit dans la maison...
00:38:49 - Oui, mais est-ce que... comme ça, je vais un petit peu donner deux hypothèses très caricaturales.
00:38:56 Est-ce que c'était parce que vous vouliez la sauver, ou est-ce que c'est parce que toujours, vous vous êtes effacé ?
00:39:02 - Un peu des deux, je dirais. Un peu des deux. J'avais vraiment envie de ce sentiment de lire sa détresse me toucher, en fait.
00:39:11 Et j'avais vraiment ce... c'est vrai, on parle comme une psychologue, c'est incroyable, parce que j'en ai vu une il n'y a pas longtemps.
00:39:20 Et c'est exactement ce qu'elle m'a dit, c'est "vous ne pouvez pas la sauver".
00:39:25 C'est chacun comme il est. Moi, j'avais espoir qu'elle change, et elle avait espoir que moi je change.
00:39:32 Mais c'est toujours moi qui ai changé par rapport à elle, et en fait, c'est terrible, parce que...
00:39:38 - C'est une grande qualité, vous savez, Charles, d'être capable de s'adapter à l'autre.
00:39:42 C'est plutôt une force, qui malheureusement vous a un petit peu emprisonné dans une relation qui n'était pas bonne pour vous,
00:39:49 mais cette capacité d'adaptation, gardez au moins ça de positif dans ce que vous avez vécu.
00:39:57 - Merci, oui. Pardon ?
00:40:01 - Non, il y a quelque chose de fort dans ce qui vient de se dire entre vous et Brigitte.
00:40:08 Effectivement, vous avez sans doute été touché par sa fragilité, et vous avez voulu la réparer.
00:40:15 Mais à force de la réparer, à un moment donné, peut-être que ça a aussi fait son office,
00:40:22 et que vous avez dit "elle est revenue avec un égo restauré",
00:40:26 et forcément l'histoire n'était plus la même, et donc vous ne pouviez plus la réparer.
00:40:31 Et donc, en quelque sorte, il n'y a rien de péjoratif là-dedans, elle n'avait pas besoin de vous,
00:40:36 parce que vous savez, parfois dans des histoires amoureuses, ce sont des névroses qui se rencontrent et on se rend service mutuellement,
00:40:42 et à un moment donné, ce qu'elle vous a dit, c'est que "j'ai plus besoin de toi aujourd'hui".
00:40:46 Et donc, ces 20 ans que vous avez gâchés, si je reprends cette caricature de tout à l'heure de Brigitte, pour vous provoquer,
00:40:54 ça a été un investissement que vous avez fait pour elle.
00:40:57 C'est un cadeau, et c'est peut-être ce qui peut vous aider à accepter ça.
00:41:02 C'est un cadeau douloureux, mais vous l'avez fait, et aujourd'hui vous ne pouvez pas le reprendre,
00:41:07 et il faut vivre avec ce cadeau que vous avez fait, et qui vous a fait du mal.
00:41:13 Mais vous lui avez rendu service, probablement, à vous aussi, sinon vous ne seriez pas resté aussi longtemps,
00:41:20 et il y a quelque chose d'assez beau dans tout ça.
00:41:24 - Vous savez Charles, quand on est sauveur, quelque part c'est un besoin d'amour.
00:41:28 C'est un besoin d'amour, et c'est une telle peur d'être abandonné qu'on va choisir quelqu'un de beaucoup plus fragile que nous.
00:41:34 - J'avais ce besoin d'amour, effectivement, et j'ai eu le sentiment qu'il n'a jamais été comblé,
00:41:42 voire pire, qu'il m'a été balayé du revers de la main, c'est presque ça.
00:41:47 Quand je l'ai découvert, je peux vous dire que je suis entré dans une colère immense,
00:41:50 à tel point que je ne pourrais pas être à la maison avec le téléphone portable de mon ex-compagne.
00:41:56 Vous voyez le truc, c'est irrationnel.
00:42:00 - Le sentiment que j'avais, c'était complètement surpuissant, c'est une bête enragée, envahie de quelque chose qui ne m'appartient pas.
00:42:09 - Vous avez su la gérer cette colère, vous savez c'est à cause de ce genre de colère qu'il y a des femmes qui meurent tous les deux jours.
00:42:18 Donc vous avez su la gérer, tout ça montre que vous êtes une belle personne,
00:42:24 vous êtes juste quelqu'un qui a besoin d'apprendre à s'aimer un peu plus.
00:42:28 Là je pense que vous êtes surtout envahie d'une grande tristesse,
00:42:32 mais vous avez besoin de vous réparer et puis prenez le bon côté de vous,
00:42:41 dans cette histoire vous avez donné beaucoup, prenez ce bon côté.
00:42:45 De toute façon quand on essaye de sauver quelqu'un, soit on finit par le quitter parce qu'il nous renvoie trop à notre impuissance,
00:42:52 soit c'est la personne qui nous quitte parce que de toute façon elle ne peut pas nous être reconnaissante parce que ça serait trop coûteux pour elle.
00:42:59 - C'est ça en fait, j'ai un peu cherché ça, cette reconnaissance, une forme de reconnaissance de sa part,
00:43:06 mais pour elle c'était, en fait comme l'a dit un ami, il m'a dit "tu sais c'est quelqu'un qui prend l'énergie des autres et qui se sert"
00:43:14 et après une fois qu'elle n'a plus besoin, c'est un peu ça en fait.
00:43:18 - Oui je crois que c'est une personne qui est quand même très fragile et quelque part,
00:43:24 j'ai envie de vous le dire mais je sais que ça c'est peut-être pas entendable aujourd'hui,
00:43:27 mais bon débarras, et vous méritez mieux.
00:43:32 - Alors c'est dans le gris de mieux, c'est-à-dire j'arrive à un âge où en fait, retrouver quelqu'un c'est abordable.
00:43:42 - Non, non, revisitez cette croyance.
00:43:45 - Absolument.
00:43:46 - Il y a une chose, c'est soyez vous-même et évitez d'être un sauveur,
00:43:50 parce que regardez les sauveurs ce sont des super héros,
00:43:52 et dites-moi quel est le super héros qui a réussi à avoir une histoire amoureuse viable.
00:43:57 - Zorro avec son cheval.
00:44:00 - Oui mais je ne recommande pas à Charles de vivre une histoire d'amour avec un cheval, ça peut faire mal.
00:44:07 - Effectivement, ça peut faire très mal.
00:44:10 - Non mais c'est pas comme ça qu'il faut vous remettre en selle, si je puis dire.
00:44:15 - Merci en tout cas Charles de votre confiance et de ce témoignage.
00:44:19 On continue après les infos, bien sûr Robert Zuli a parlé de la colère, avec vous 0826 300 300,
00:44:26 et on voit que colère et tristesse parfois sont liées, ça c'est aussi intéressant éventuellement, on y reviendra après les infos.
00:44:34 La petite devinette, alors c'est une femme qui va voir son docteur, qui dit franchement,
00:44:38 docteur j'ai rencontré quelqu'un, je suis vraiment ravie, mais mon copain, j'aimerais bien qu'il soit monté comme un taureau.
00:44:45 Vous pouvez faire quelque chose ? Que répond le médecin ?
00:44:49 Prochain point d'information.
00:44:51 14h16, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:44:55 En compagnie de Robert Zuli, notre docteur en émotions, psychologue, clinicien,
00:45:00 vous êtes également coach en entreprise évidemment, et vous avez écrit beaucoup sur les émotions,
00:45:04 et notamment les émotions des enfants, aux éditions Mango.
00:45:08 Alors on va déjà me donner ma réponse à ma devinette.
00:45:12 Donc cette femme qui aimerait bien que son copain soit monté comme un taureau,
00:45:15 elle va voir son médecin, qu'est-ce qu'il répond ?
00:45:18 Est-ce que vous êtes assez vache avec lui ?
00:45:20 C'est pas mal, bravo, c'est joli, ça aurait pu être une réponse, c'était pas celle que j'ai...
00:45:25 C'est pas acceptable du coup ?
00:45:26 Si, si, c'est acceptable, donc je ne vous donne pas la mienne.
00:45:29 Ah si, ah si, surtout donnez-moi la vôtre.
00:45:32 Le médecin lui dit "déshabillez-vous, on va commencer par les cornes".
00:45:36 Ça c'est vache.
00:45:40 Ça c'est vache, oui, vous avez raison.
00:45:43 Enfin c'est vache.
00:45:45 Ça dépend.
00:45:47 Elle va peut-être aimer.
00:45:48 Bref, plus sérieusement, je disais juste avant les infos que, en effet,
00:45:53 c'est intéressant de constater, on l'a vu avec le témoignage de Charles,
00:45:56 et moi j'ai déjà remarqué comment parfois la colère et la tristesse s'emmêlent.
00:46:02 Oui, alors ce que j'ai découvert, c'est que, vous savez, je dis souvent qu'il n'y a que quatre émotions,
00:46:07 la joie et la tristesse, la colère et la peur.
00:46:10 Et la caractéristique de la colère et la peur, c'est quand on n'arrive pas à réguler ses émotions,
00:46:14 c'est-à-dire en faire quelque chose de favorable, elle se transforme très souvent en tristesse.
00:46:18 La non résolution d'une colère se transforme en tristesse,
00:46:21 parce que quand on est privé de quelque chose, parce que c'est le sens du préjudice qui déclenche la colère
00:46:27 et qu'on n'obtient pas réparation, du coup on perd quelque chose.
00:46:30 Et la perte, c'est ce qui nous renvoie à la tristesse et au deuil.
00:46:34 Donc, toute colère qui ne sera pas résolue va nous rendre triste, et parfois les deux fusionnent.
00:46:39 C'est-à-dire que je suis surpris de rencontrer des adultes,
00:46:42 ils vivent quelque chose qui les met en colère, et ça les rend tout de suite tristes,
00:46:46 parce qu'ils ont tellement été habitués dans leur vie à ne pas savoir réguler la colère,
00:46:50 que ça les met d'emblée dans une posture alimentée par la tristesse.
00:46:54 - Il faut faire attention parce que ça peut même entraîner une déprime profonde.
00:46:59 - Bien sûr, parce que c'est dur à vivre.
00:47:01 - Marie, bonjour, merci d'être avec nous.
00:47:04 - Bonjour, Bérit, bonjour M. Zuly.
00:47:06 - Bonjour Marie, Robert.
00:47:08 - Bonjour Robert.
00:47:09 - Ça fait super sérieux si vous ne m'appelez pas en vrai, Marie.
00:47:12 - Excusez-moi. Bonjour à vous.
00:47:16 - Alors moi, en fait, je viens de mettre un terme à une relation.
00:47:20 Troisième épisode d'une relation, là où j'ai passé huit mois à aider cette personne,
00:47:28 qui au final est rentrée dans une colère injustifiée, une colère noire,
00:47:33 et qui m'a traité comme si j'étais une enfant de quatre ans qui avait fait une grosse bêtise, en fait.
00:47:40 Je pense que là, elle s'est attribuée, c'est la deuxième fois que j'ai affaire à cette histoire,
00:47:44 puisqu'elle m'avait déjà fait la même chose en 2010, en fait.
00:47:48 J'ai voulu lui faire une surprise et elle m'a engueulée comme si c'était mon parent,
00:47:55 parce que j'ai voulu lui faire une surprise et je ne lui avais pas demandé son avis pour acheter des places de concert.
00:48:01 Et là, en fait, elle est rentrée dans une colère noire parce qu'elle m'avait demandé de ne pas m'occuper d'un animal en détresse
00:48:07 qui ne pouvait pas s'alimenter seul et que j'ai essayé d'aider.
00:48:12 Et en fait, là, elle est rentrée dans une colère noire en disant "tu ne m'as pas écoutée,
00:48:17 tu me parles de respect dans le couple, mais tu ne m'écoutais pas, je t'ai demandé de ne pas t'en occuper, tu la sais".
00:48:23 Donc on aurait dit une pièce de théâtre, elle ne me laissait pas m'expliquer, pas parler.
00:48:28 Je lui ai dit "mais tu sais que j'aime les animaux, je ne pouvais pas le laisser comme ça dans cet état,
00:48:32 tu ne m'as pas respecté, je t'ai demandé trois fois, etc."
00:48:37 Et en fait, voilà, ça allait très très loin, je lui ai demandé si c'était normal, si elle pensait normal
00:48:42 de se mettre dans cette colère et de me parler comme ça.
00:48:47 Ça a été très très long et au final, j'ai mis un terme, je lui ai dit "ramène-moi chez moi, fais terminer".
00:48:53 Et voilà, j'en suis là et je me suis rendue compte que ce n'était pas du tout la personne que je croyais être.
00:48:59 En tout cas, elle a sans doute, et c'est important, je vous le dis pour vous, mais je le dis aussi pour tous ceux qui nous écoutent,
00:49:06 quand quelqu'un se met dans une colère comme ça, aussi forte et aussi injustifiée, parce qu'en effet,
00:49:12 ok, vous n'avez pas respecté ce qu'elle vous avait dit, mais vous avez respecté votre éthique,
00:49:20 donc vous étiez dans votre bon droit.
00:49:22 C'est souvent, enfin, ce n'est pas souvent, c'est toujours parce que ça parle d'elle,
00:49:27 et ça parle de quelque chose qui réactive une blessure très profonde, très forte,
00:49:34 qu'elle n'a absolument pas analysée, dont elle n'est absolument pas au courant.
00:49:39 Et donc, dans ces cas-là, quand on a notre partenaire qui se met dans une telle rage par rapport à quelque chose d'aussi injustifié,
00:49:48 il faut surtout essayer, pour désamorcer, de lui dire "ok, mais qu'est-ce que ça provoque ?"
00:49:57 et essayer de l'aider à remonter à ce qui a provoqué cette colère chez elle.
00:50:04 Oui, oui, tout à fait.
00:50:05 Mais bon, peut-être que...
00:50:06 C'est ce que j'ai essayé de faire, en fait, parce qu'effectivement,
00:50:10 elle avait un père très colérique aussi, qui rentrait dans des colères comme ça,
00:50:15 elle me l'a dit après, je le savais, et en fait, effectivement, oui,
00:50:19 c'est son petit enfant intérieur qui est encore en elle, qui est encore blessé,
00:50:24 et qu'elle n'a pas soigné, effectivement, qui s'exprime à chaque fois qu'elle a une frustration
00:50:28 et qu'elle ne sait pas gérer ses émotions et gérer sa colère.
00:50:32 Il y a deux petits indices que vous avez donnés.
00:50:34 Vous avez parlé du fait que vous vous sentiez vous-même infantilisée,
00:50:38 donc c'est probablement quelque chose que lui-même a dû subir.
00:50:40 Oui.
00:50:41 Et par ailleurs, oui, vous vouliez dire ?
00:50:44 Oui, c'est une jeune femme, en fait.
00:50:47 Et effectivement, elle a réveillé, en fait, une blessure en moi.
00:50:50 C'est que, elle est née le même jour que mon papa, donc au mois de novembre,
00:50:54 scorpion tous les deux, et en fait, elle a réveillé.
00:50:57 J'ai eu un papa un peu tyrannique aussi, c'est pour ça que bon, je...
00:51:00 Elle a eu un choix amoureux sympa moderne, oui.
00:51:02 Voilà, tout à fait.
00:51:03 Donc malheureusement, je ne sais pas pourquoi, voilà,
00:51:05 je devais avoir besoin de terminer cette histoire,
00:51:08 parce que ça s'était arrêté en 2010, je l'ai recontactée gentiment pour prendre des nouvelles,
00:51:12 et puis c'est elle qui est revenue me chercher, etc.
00:51:15 Et au final, tout ça pour vous dire que je l'ai sortie d'une histoire toxique
00:51:19 et que finalement, elle se faisait dominer.
00:51:21 Et là, elle a voulu me dominer, m'infantiliser, m'humilier.
00:51:25 Et effectivement, elle a réveillé une blessure profonde que j'ai avec mon papa,
00:51:30 une blessure d'injustice, où j'avais reçu une fessée,
00:51:33 et puis bon, tous les sermons qui vont avec quand j'avais 5 ans.
00:51:37 Et effectivement, elle m'a réveillé ces blessures-là avec mon père.
00:51:41 Donc je lui ai dit, j'ai vécu ça étant enfant, je ne veux plus le vivre maintenant.
00:51:45 Je lui ai dit, ma maman subit ça, et je ne veux pas d'une relation toxique
00:51:49 avec une dominatrice, une dominante et une dominée.
00:51:52 Je ne veux plus être la personne dominée que tu veux.
00:51:55 - Vous avez parlé aussi de frustration, en disant qu'elle avait du mal à gérer.
00:51:59 Et moi, ce que j'entends, c'est qu'elle était avec vous dans une posture de toute puissance.
00:52:03 C'est-à-dire que vous lui apparteniez en tant qu'objet d'amour.
00:52:07 Il n'y a rien de péjoratif dans le mot "objet".
00:52:10 Mais ce que ça veut dire, c'est que pour elle, à partir du moment où vous l'aimiez,
00:52:14 vous lui deviez une certaine forme d'allégeance.
00:52:16 Et cette toute puissance ne peut pas être remise en cause.
00:52:19 Et c'est ce que vous avez créé en ne l'écoutant pas.
00:52:21 Vous avez remis en cause son statut, et ça lui a été insupportable.
00:52:25 Et je pense que ce que vous dites, bien sûr, ça vous renvoie à quelque chose qui vous a blessé aussi.
00:52:31 Et donc il y a des points communs entre l'humiliation et l'infantilisation.
00:52:34 Mais il y a aussi une chose, c'est qu'il n'y a aucune raison d'imposer ça à quelqu'un,
00:52:39 surtout quand on l'aime.
00:52:41 - Donc au-delà de toute blessure à laquelle ça vous renvoie, je crois qu'il est parfaitement légitime
00:52:45 qu'à un moment donné, vous vous épargniez ce genre d'attaque,
00:52:49 parce que ce n'est pas acceptable, tout simplement.
00:52:52 - Tout à fait. C'est pour ça que j'ai mis un terme,
00:52:54 et que j'ai réalisé que ce n'était pas du tout la personne que je croyais être.
00:52:58 Je savais qu'elle avait un côté un peu un double magnétique,
00:53:02 un peu manipulatrice, menteuse, etc.
00:53:05 - Mais rassurez-moi, vous avez quelques défauts, vous aussi.
00:53:08 - Oui, je suis un petit peu anxieuse,
00:53:13 j'ai soif de justice et d'amour inconditionnel,
00:53:17 donc c'est un peu compliqué de trouver ça.
00:53:20 Mais voilà, j'ai déjà connu deux personnes toxiques dans le travail,
00:53:24 là c'est la deuxième personne toxique dans ma vie privée,
00:53:27 et là je me suis rendu compte que je devais soigner mes blessures d'enfant
00:53:30 pour pouvoir avancer et ne plus attirer ce genre de personnes.
00:53:35 - En même temps, on sent une colère en vous.
00:53:38 - Oui, je suis en colère, et j'étais en colère sur le moment,
00:53:41 parce que j'étais très en colère qu'elle me traite de cette façon,
00:53:45 parce que j'ai presque douze ans de plus qu'elle,
00:53:47 je lui ai dit "tu me dois quand même le respect, j'ai presque douze ans de plus que toi,
00:53:50 et de se moquer de moi, etc."
00:53:52 - Marie, il faut encore une fois la faire sortir, cette colère.
00:54:00 Vous avez raison, il faut la faire sortir,
00:54:02 il ne faut pas que vous gardiez ça en vous.
00:54:05 - Et réussir à différencier une relation parentale d'une relation amoureuse.
00:54:12 Parce que vous avez dit un mot important, c'est l'amour inconditionnel.
00:54:16 Une relation amoureuse a tout, sauf l'inconditionnalité dans son statut.
00:54:21 Et c'est justement parce que ce n'est pas inconditionnel
00:54:24 que chaque jour une relation amoureuse se préserve, se chouaille et se construit.
00:54:31 - Et puis, vous avez parlé de votre père,
00:54:34 mais il faudra peut-être aussi faire le lien avec la mère.
00:54:38 - Oui, oui, oui, tout à fait, parce que c'est vrai,
00:54:40 je pense que j'étais très en colère aussi par rapport à ma maman,
00:54:44 qui a laissé faire, parce qu'au lieu de dire "ne la frappe pas, tu vas la tuer",
00:54:49 "ne la frappe pas sur le visage, frappe bien sur les fesses",
00:54:53 j'aurais préféré qu'elle dise "ne la frappe pas".
00:54:56 - Oui, ça me paraît évident.
00:54:59 Donc voilà, peut-être que vous avez pris cette fille sous votre aile,
00:55:04 qui est plus jeune, comme vous auriez aimé que votre mère vous prenne sous son aile.
00:55:08 - Voilà, tout à fait. Je me suis rendue compte que j'ai voulu la sauver,
00:55:11 j'ai voulu l'aider, parce que moi on ne m'avait pas aidée quand j'étais enfant.
00:55:16 Et du coup j'ai voulu l'aider, mais alors que je n'aurais pas dû l'aider,
00:55:19 c'est moi qui aurais dû l'aider. Et là je suis en colère aussi.
00:55:22 - Mais vous l'avez mis, non !
00:55:24 - Non !
00:55:25 - Après moi d'avoir perdu 8 mois à l'aider alors que je me suis dévestie moi-même.
00:55:28 - Vous n'avez pas perdu 8 mois, c'est...
00:55:30 - On apprend, on apprend, Marie. C'est comme ça qu'on apprend.
00:55:33 Il n'y a rien de mieux que les relations affectives pour apprendre sur soi.
00:55:37 Mais il faut accepter de s'être trompée, il faut accepter...
00:55:40 - Exactement. Le plus dur d'ailleurs, c'est ça que je rencontre,
00:55:42 et c'est vraiment un point clé, c'est d'accepter de s'être trompée,
00:55:46 et d'accepter d'être déçue.
00:55:48 Parce que si on n'accepte pas d'être déçue,
00:55:50 on peut être déçue par n'importe quoi, par n'importe qui.
00:55:53 Et si on n'accepte pas d'être déçue, on n'entreprend plus rien.
00:55:56 Donc vous auriez tort de ne pas accueillir cette déception, cette colère.
00:56:00 C'est le meilleur moyen de vous en remettre,
00:56:02 et de construire de nouveaux projets,
00:56:04 et peut-être que d'autres choses se dessineront.
00:56:07 - C'est ce que j'essaie de faire, oui.
00:56:09 Là j'ai un petit peu mis mes projets à moi en stand-by,
00:56:12 elle a bien avancé parce que je...
00:56:14 - Elle est partie.
00:56:16 - Voilà, c'est ça en fait.
00:56:18 C'est ça dont j'ai besoin, c'est que je tourne en boucle depuis un peu plus d'un mois maintenant,
00:56:22 parce que c'était la fin de série.
00:56:24 Et là j'aimerais savoir comment je peux,
00:56:26 parce qu'en plus j'ai mis le dictaphone,
00:56:28 donc j'ai enregistré une bonne partie de la conversation,
00:56:30 parce que je me suis dit "elle va continuer, elle avait commencé".
00:56:33 Et du coup ça m'aide, parce que je réécoute,
00:56:35 et là j'arrive pas à décrocher, je réécoute un peu tout.
00:56:39 - C'est très ambigu ce que vous faites.
00:56:42 - Marie, c'est que quelque part vous êtes encore attachée un peu à elle,
00:56:45 vous avez une part inconsciente qui aimerait bien la revoir.
00:56:48 Donc c'est ça aussi qu'il va falloir, il faut faire le deuil de cette histoire,
00:56:52 même s'il y a eu des moments merveilleux,
00:56:54 parce que de toute façon c'est une histoire qui ne peut pas vous faire du bien,
00:56:57 maintenant il faut que vous avanciez avec vous-même.
00:56:59 - Oui, et il faut arrêter de cultiver l'ambivalence, Marie.
00:57:02 - Merci en tout cas de votre témoignage.
00:57:04 On continue dans un instant, et on va retrouver Charlie également.
00:57:08 Robert Zully est avec nous,
00:57:10 et nous évoquons donc cette émotion de colère
00:57:13 qui visiblement fait réagir beaucoup,
00:57:17 et on va essayer évidemment de donner la parole à beaucoup de monde.
00:57:21 Bonjour Charlie.
00:57:23 - Bonjour Brigitte, bonjour Robert.
00:57:25 - Bonjour Charlie.
00:57:26 - Merci d'être avec nous, Robert.
00:57:27 Charlie, pardon. Robert aussi d'ailleurs.
00:57:29 - C'est gentil parce que vous ne l'aviez pas dit pour l'instant, mais bon, c'est pas grave.
00:57:33 Je vais pas me mettre en colère.
00:57:35 Charlie alors ?
00:57:36 - Il est un peu soupolé, notre invité aujourd'hui, Robert Zully.
00:57:39 - J'essaye de jouer la colère de temps en temps, mais...
00:57:41 - D'ailleurs ça vous fait rougir.
00:57:43 - Oui.
00:57:44 - Pardon Charlie, excusez-moi.
00:57:46 - En fait, j'ai eu une colère incompréhensible
00:57:51 à la naissance de mon dernier fils.
00:57:55 - Oui.
00:57:57 - Qui est... Justement, je ne sais pas.
00:58:00 Je ne savais pas. En fait, je ne savais pas.
00:58:03 - Et votre dernier fils, c'est-à-dire que vous en aviez eu d'autres ?
00:58:06 - J'en ai eu un autre avant.
00:58:08 - D'accord, et vous...
00:58:09 - J'en ai eu un autre avant, mais en fait...
00:58:13 Ça va être compliqué si jamais je retourne en arrière, en fait.
00:58:17 Je vais surtout parler de ce qui s'est passé là.
00:58:19 - Allez-y, oui.
00:58:21 - En fait, une colère où je me suis mis à faire n'importe quoi,
00:58:27 j'en voulais à tout le monde.
00:58:31 Et je ne voulais surtout pas que quelqu'un s'occupe
00:58:35 presque autre que moi de...
00:58:37 - De ce fils ?
00:58:38 - De ce fils.
00:58:40 Et ça m'a amené à la séparation avec la maman,
00:58:43 parce que ça devenait insupportable pour elle,
00:58:48 parce que je ne faisais que des conneries à côté,
00:58:50 enfin, que des bêtises, pardon.
00:58:52 Et en fait, ce qui s'est passé, c'est que...
00:58:58 J'étais voir une psy, et à force de discuter,
00:59:05 j'étais en train de sortir d'une amnésie.
00:59:10 Une amnésie traumatique.
00:59:13 - Oui, qui évidemment renvoie à quelque chose
00:59:16 que vous avez vécu quand vous étiez plus jeune.
00:59:18 - Voilà.
00:59:20 Cette amnésie a duré, avec les estimations,
00:59:24 parce que ce n'est pas facile, parce que c'est lointain,
00:59:29 et elle n'est pas complètement levée, en fait, cette amnésie.
00:59:32 À plus de 40 ans, 45 ans, j'ai 51.
00:59:35 - C'est fou, hein, vous vous rendez compte, la force.
00:59:38 - Ah oui, c'est ça, en fait.
00:59:41 J'ai mis tellement de protections,
00:59:43 tellement de choses en place, en fait, que...
00:59:49 - C'est-à-dire que la naissance de ce deuxième fils,
00:59:52 donc, vous a renvoyé à quelque chose
00:59:55 de très, très, très douloureux chez vous.
00:59:57 - Voilà.
00:59:58 - Et vous avez voulu surprotéger votre fils,
01:00:00 qui était quelque part, c'était vous.
01:00:02 - Oui, c'était moi.
01:00:05 - Bien sûr, bien sûr.
01:00:07 Vous vous êtes projeté dans ce bébé,
01:00:10 ce petit garçon qui venait de naître,
01:00:12 et vous vous êtes projeté en lui,
01:00:14 et là, à ce moment-là...
01:00:16 - Au point de rejeter la mère, d'ailleurs.
01:00:18 - Au point de rejeter toute personne qui pourrait lui faire du mal.
01:00:21 Et vous avez eu raison d'aller voir quelqu'un
01:00:24 pour pouvoir en sortir.
01:00:26 - Ah mais, enfin, ça fait deux ans maintenant
01:00:30 que je suis sous... que je suis une thérapie,
01:00:34 mais c'est pas encore fini, en fait.
01:00:38 - Faites de... Charlie, faites de l'EMDR.
01:00:42 - Je fais de l'ICV.
01:00:45 - Alors, je sais pas ce que c'est.
01:00:47 - C'est intégration du cycle de vie.
01:00:49 C'est un cousin à l'EMDR.
01:00:51 - D'accord. OK. Donc, c'est bien,
01:00:53 parce que là, ce traumatisme que vous n'avez peut-être pas encore repéré,
01:00:58 et que vous ne repérez peut-être pas, je ne sais pas...
01:01:01 - Si, si, si. - Si, ça y est ?
01:01:03 - Si, si, si, parce que...
01:01:05 Quand...
01:01:07 D'un coup, j'ai eu...
01:01:09 - Vous avez eu un flash.
01:01:11 - J'ai eu des flashs, des sensations,
01:01:13 et du coup, ça a été...
01:01:15 Là, ça a été...
01:01:17 Quand on parle de colère,
01:01:19 on peut parler de toutes les émotions
01:01:21 les plus terribles qui peuvent arriver à ce moment-là.
01:01:25 C'était un tsunami, comme on peut dire.
01:01:29 Vraiment un tsunami d'émotions.
01:01:31 - Un cocktail explosif, donc.
01:01:33 - Ah oui, un cocktail explosif.
01:01:35 - Avec des sentiments violents, du ressentiment, des sensations terribles.
01:01:39 - Voilà.
01:01:41 Violence, non, je...
01:01:43 - Mais violent intérieurement.
01:01:45 - Ah oui, très très violent intérieurement.
01:01:47 - Vous savez, Charlie,
01:01:49 de toute façon, le corps n'oublie rien.
01:01:51 C'est quelque chose que je répète de temps en temps.
01:01:53 Et grâce à la naissance de ce fils,
01:01:55 quelque part,
01:01:57 vous avez enfin pu
01:01:59 être à l'écoute
01:02:01 de cette souffrance,
01:02:03 et peut-être,
01:02:05 il faudrait peut-être encore un peu de temps,
01:02:07 mais peut-être la réparer.
01:02:09 - Vous en libérez, et vous en libérez.
01:02:11 - Ce qu'on me dit,
01:02:13 c'est que, en fait,
01:02:15 jusqu'ici, j'étais pas prêt, en fait.
01:02:17 - Bien sûr, bien sûr.
01:02:19 - Sinon, ça aurait été déclenché à la première naissance, d'ailleurs.
01:02:21 - Mais en fait, à la première naissance,
01:02:23 j'ai eu...
01:02:25 En moins fort, mais j'ai eu
01:02:27 le même genre.
01:02:29 J'ai eu des très très grosses dépressions,
01:02:31 avec envie de suicide,
01:02:33 avec scarification,
01:02:35 enfin, vraiment...
01:02:37 Oui, voilà.
01:02:39 - Oui, vous aviez vraiment besoin d'aide.
01:02:41 Charlie.
01:02:43 - Mais oui, puis, mais après,
01:02:45 au bout d'un moment, ça passait.
01:02:47 - Oui, mais le deuxième fils,
01:02:49 alors là, ça...
01:02:51 - La porte n'a pas pu se refermer, oui.
01:02:53 - Oui.
01:02:55 - Est-ce que,
01:02:57 aujourd'hui, vous êtes
01:02:59 content du chemin que vous avez parcouru ?
01:03:01 - Alors, aujourd'hui,
01:03:05 oui, mais quand c'est sorti,
01:03:07 j'aurais voulu
01:03:09 ne jamais me souvenir de quoi que ce soit.
01:03:11 - Hum.
01:03:13 - C'est pour ça que vous l'aviez enfouie, hein ?
01:03:15 - Oui, certainement.
01:03:17 - Hum.
01:03:19 - Vous imaginez
01:03:21 comment c'est difficile d'accepter ça ?
01:03:23 - Ah non, mais...
01:03:25 [Rire]
01:03:27 J'imagine tout à fait,
01:03:29 parce que vraiment, pour moi,
01:03:31 ça a été...
01:03:33 J'ai même cru que j'allais mourir.
01:03:35 - Ben oui, ben oui.
01:03:37 - Tellement c'était...
01:03:39 - Mais vous savez, il y a des gens qui se suicident
01:03:41 quand ils subissent ce genre de choses.
01:03:43 - Ce qui m'a raccroché,
01:03:45 c'était que j'avais un petit garçon de 2 ans,
01:03:47 et qui...
01:03:49 - Il avait besoin de vous.
01:03:51 - Il avait besoin de moi.
01:03:53 Et puis, j'ai déjà commencé
01:03:55 à avoir quelqu'un,
01:03:57 et heureusement, cette personne-là
01:03:59 était présente quasiment 24h/24
01:04:01 pour...
01:04:03 dès que j'avais besoin.
01:04:05 Dès que j'avais besoin.
01:04:07 - Et aujourd'hui, avec votre garçon,
01:04:09 comment ça se passe ?
01:04:11 - Ça se passe très bien.
01:04:13 J'ai aucun problème avec...
01:04:15 - Bravo.
01:04:17 - Avec mon petit garçon.
01:04:19 J'ai eu des peurs,
01:04:21 des...
01:04:23 des...
01:04:25 des peurs de faire mal.
01:04:27 - Bien sûr.
01:04:29 Mais si on a peur de faire mal, on fait pas mal, hein, Charlie.
01:04:31 Ne vous inquiétez pas.
01:04:33 - C'est ce qu'on m'a dit.
01:04:35 - Bon, alors je pense que vous êtes bien suivi.
01:04:37 - Oui, vous avez entamé un bon chemin.
01:04:39 - Continuez, il y a encore du boulot.
01:04:41 - Ah oui, il y a encore beaucoup de boulot.
01:04:43 En plus, je suis encore...
01:04:45 quand je vous parle, je suis encore sous l'émotion
01:04:47 parce que ça remonte...
01:04:49 - Bien sûr, bien sûr.
01:04:51 Mais on vous a vraiment reçu
01:04:53 5/5, Charlie.
01:04:55 On vous a entendu.
01:04:57 Et je vous souhaite de continuer.
01:04:59 Vous avez commencé le chemin.
01:05:01 Après, c'est pas important d'arriver vite au bout.
01:05:03 Ce qui est important, c'est d'être sur le chemin.
01:05:05 - Je vous rappellerai Brigitte pour la tenir au courant.
01:05:07 - D'accord, pas de souci.
01:05:09 - Je vous embrasse, Charlie.
01:05:11 Bon courage.
01:05:13 - Merci.
01:05:15 - Merci à vous. Allez, on fait une petite pause
01:05:17 et puis on se retrouve avec le Love Conseil du jour.
01:05:19 - Alors, Robert Zwily, c'est un Love Conseil
01:05:21 pour les hommes. Messieurs,
01:05:23 écoutez bien parce que
01:05:25 vous ne comprenez pas toujours le langage féminin.
01:05:27 Donc, je me suis amusée à faire
01:05:29 ce petit Love Conseil.
01:05:31 Voilà, alors c'est vrai qu'il y a même des hommes
01:05:33 qui ne savent pas écouter. Non, mais il y en a quand même
01:05:35 qui savent écouter. Et donc, voilà
01:05:37 quelques conseils qui vont vous permettre
01:05:39 de mieux décrypter. Alors,
01:05:41 petite phrase que dit une femme
01:05:43 quand elle vous est en voiture,
01:05:45 quand elle dit "tu roules un peu trop vite",
01:05:47 ça veut juste dire "j'ai peur".
01:05:49 Donc, c'est
01:05:51 bien de l'entendre. - Mais non chérie, fais-moi confiance.
01:05:53 - Voilà, c'est surtout pas ça
01:05:55 qu'il faut répondre. Ah, on est bien d'accord. Vous avez tout compris.
01:05:57 Vous avez compris le principe.
01:05:59 Quand une femme
01:06:01 dit "tu m'écoutes",
01:06:03 qu'est-ce que ça veut dire ?
01:06:05 Ça veut dire "tu ne comprends pas le message
01:06:07 que je suis en train de t'envoyer".
01:06:09 Et elle va vous dire de plus en plus
01:06:11 "mais tu m'écoutes". - Je ne fais que ça
01:06:13 et tu t'en rends pas compte. C'est insupportable.
01:06:15 - Bah oui, mais "tu m'écoutes pas".
01:06:17 Bon, bref, voyez comment on peut vite
01:06:19 arriver à une discute. - Ah bah oui, c'est en tournamboucle.
01:06:21 - Quand une femme
01:06:23 vous dit "tu m'appelles",
01:06:25 ça veut dire quoi ? Ça veut dire
01:06:27 "j'ai envie de te revoir, et vite,
01:06:29 s'il te plaît". Vous êtes d'accord ?
01:06:31 - Oui, on s'appelle.
01:06:33 - Quand
01:06:35 une femme vous dit
01:06:37 "oh, j'ai pas eu le temps de me changer",
01:06:39 qu'est-ce que ça veut dire ? Puisque vous êtes le malin.
01:06:41 Qu'est-ce que ça veut dire ?
01:06:43 - Qu'il faut quand même lui dire qu'elle est belle.
01:06:45 - Absolument. "Dis-moi que je suis séduisante".
01:06:47 Bravo, Robert Zulim, on voit
01:06:49 que vous avez beaucoup travaillé.
01:06:51 Alors, plus compliqué encore.
01:06:53 - Je suis très hypocrite, c'est tout.
01:06:55 - De temps en temps, il y a des situations comme ça, un peu bêtes.
01:06:57 Si elle a fait l'effort
01:06:59 de mettre des talons pour sortir,
01:07:01 bon, certes, elle veut vous séduire,
01:07:03 mais pensez à ne pas marcher trop vite.
01:07:05 - Ou d'éviter les graviers.
01:07:07 - Ou d'éviter les graviers, par exemple.
01:07:09 Voilà. Si vous êtes en retard,
01:07:11 un petit SMS
01:07:13 pour la prévenir, ça c'est plus...
01:07:15 - Non, parce que si je fais le SMS, ça va me mettre encore plus en retard, Brigitte.
01:07:17 - Oh, écoutez...
01:07:19 - Elle va bien comprendre.
01:07:21 Franchement, si à chaque fois qu'on est en retard, on doit faire un message,
01:07:23 on n'arrête plus.
01:07:25 Si vous pensez à elle, dites-lui, ça va tellement mieux en le disant.
01:07:27 C'est bien.
01:07:29 Et puis, cessez de l'apprendre pour votre mère,
01:07:31 parce que franchement, qu'est-ce qu'on en a marre.
01:07:33 Alors, je vous donne juste un exemple
01:07:35 simple que toutes les femmes vont entendre
01:07:37 et que tous les hommes vont reconnaître.
01:07:39 "Chérie, où est-ce que tu as mis ma chemise bleue ?"
01:07:41 "Hum hum, comme d'habitude."
01:07:43 "Elle est au même endroit que d'habitude."
01:07:45 Voilà.
01:07:47 Bon, ça vous fait sourire,
01:07:49 mais n'empêche que c'est quand même
01:07:51 tellement important.
01:07:53 Bien sûr, c'est comme
01:07:55 certaines femmes, puisque vous parlez des femmes,
01:07:57 qui ont changé de coiffure
01:07:59 et qui attendent que le mari attentif
01:08:01 lui fasse une remarque.
01:08:03 Et il ne passe rien.
01:08:05 C'est un peu décevant.
01:08:07 Mais vous parliez de l'homme
01:08:09 qui considère sa femme comme une mère.
01:08:11 À une époque,
01:08:13 on parlait facilement en tant qu'homme
01:08:15 de sa mère en l'appelant "maman".
01:08:17 J'ai entendu des hommes dire ça.
01:08:19 - C'est vrai, oui. Votre lapsus est intéressant.
01:08:21 - Je ne ferai pas de commentaire.
01:08:23 - C'est là où c'est tellement insupportable.
01:08:25 Ils parlent de leur épouse
01:08:27 en disant "oui, maman m'a dit".
01:08:29 - Votre lapsus...
01:08:31 - Ne cherchez pas trop, c'est pas la peine.
01:08:33 - Tous les auditeurs sont témoins.
01:08:35 Excusez-moi, j'ai des témoins.
01:08:37 Bonjour Fabienne.
01:08:41 - Bonjour Béline, bonjour Robert.
01:08:43 - Bonjour Fabienne.
01:08:45 - Merci de prendre un petit peu
01:08:47 de votre temps précieux
01:08:49 pour nous en parler de ce coffret sensuel
01:08:51 de massage.
01:08:53 - Je ne suis plus isolée.
01:08:55 - C'est gentil.
01:08:57 Merci beaucoup.
01:08:59 C'est un coffret de massage que
01:09:01 RueDesPlaisirs.com a concocté
01:09:03 avec différents produits de différentes marques.
01:09:05 Et franchement, le coffret
01:09:07 il est costaud.
01:09:09 Il y a tout ce qu'il faut.
01:09:11 - Oui, c'est un joli coffret.
01:09:13 On l'a testé ce week-end
01:09:15 avec mon amie.
01:09:17 Il y a d'abord un très joli sacon
01:09:19 qui est rouge
01:09:21 avec un joli bouffon
01:09:23 qui est marqué "Extrémisière", "Chauffant".
01:09:25 Et nous, en fait,
01:09:27 on n'a pas lu les motifs.
01:09:29 - C'est toujours comme ça.
01:09:31 - On s'est massé le dos,
01:09:33 le corps assis.
01:09:35 C'était très collant, pas très agréable.
01:09:37 Je me suis dit "bon, là la note va pas tenir".
01:09:39 Et en fait, hier,
01:09:41 en revue de la note, je lui faisais
01:09:43 pour mettre
01:09:45 sur les organes plutôt
01:09:47 sexuels, on va dire.
01:09:49 Pour que ça chauffe un peu.
01:09:51 Et là, c'est vrai qu'on a refait
01:09:53 le test et il n'est plus très agréable.
01:09:55 - Oui, il vaut mieux lire un peu
01:09:57 la notice quand même.
01:09:59 Je ne vous jette pas la pierre parce que c'est vrai que moi non plus,
01:10:01 j'ai tendance à jamais lire les notices.
01:10:03 - Vous ne faites pas ça dans les règles.
01:10:05 - Non, je ne fais pas ça dans les règles.
01:10:07 - L'odeur est un peu chimique.
01:10:09 - Il y a même un lien pour s'attacher.
01:10:11 - Oui, il y a un lien
01:10:13 qu'on peut se faire.
01:10:15 - Il y a un plumeau.
01:10:17 - Il y a une petite plume qui s'attache.
01:10:19 - Il y a du massage à l'huile
01:10:21 de doigt de coco.
01:10:23 J'adore ça.
01:10:25 Franchement, il y a
01:10:27 une bougie de massage.
01:10:29 - Le petit robot,
01:10:31 je ne sais pas.
01:10:33 - Rien ne vaut des
01:10:35 bonnes mains de quelqu'un
01:10:37 qui sait masser.
01:10:39 - Il n'y a qu'une vitesse qu'on peut
01:10:41 faire pour l'autre chose.
01:10:43 - Je ne vais pas vous embêter trop.
01:10:45 Je sais que vous êtes en rendez-vous.
01:10:47 Quelle note vous donnez ?
01:10:49 - Je vais mettre un 7.
01:10:51 - 7 sur 10.
01:10:53 Ce coffret de massage,
01:10:55 vous pouvez le retrouver
01:10:57 sur l'enseigne
01:10:59 ruedesplaisir.com.
01:11:01 Il y a de quoi faire
01:11:03 de nombreux massages.
01:11:05 C'est tout à fait sympathique.
01:11:07 Merci beaucoup.
01:11:09 - Merci à vous.
01:11:11 - Je tiens à préciser
01:11:13 que demain, on sera avec Frédéric Fanger.
01:11:15 On va revenir sur la question
01:11:17 de l'anxiété, qui est
01:11:19 en augmentation dans notre société.
01:11:21 Frédéric Fanger est psychiatre.
01:11:23 Il connaît bien le sujet.
01:11:25 Il nous donnera beaucoup de conseils
01:11:27 pour éviter l'anxiété.
01:11:29 Tout de suite, c'est Jason que nous retrouvons.
01:11:31 Bonjour Jason.
01:11:33 - Bonjour Brésil.
01:11:35 Bonjour Robert.
01:11:37 - Merci.
01:11:39 - Merci à vous d'être là.
01:11:41 On vous écoute. Allez-y.
01:11:43 - Sur la colère,
01:11:45 je dirais que
01:11:47 c'est une émotion qui nous est très propre
01:11:49 à nous-mêmes.
01:11:51 Je considère moi, personnellement,
01:11:53 ni positive ni négative. C'est juste une émotion.
01:11:55 - Vous avez raison.
01:11:57 On ne dit pas assez une émotion.
01:11:59 Il n'y a pas à dire si elle est positive ou négative.
01:12:01 Elle est.
01:12:03 - Certaines sont plus confortables que d'autres.
01:12:05 - C'est vrai qu'elles sont là
01:12:07 pour nous...
01:12:09 C'est vraiment comme ça que je le vois.
01:12:11 Pour nous montrer un dysfonctionnement en nous-mêmes.
01:12:13 Je vais juste donner un petit exemple.
01:12:15 Je ne suis pas quelqu'un de colérique
01:12:17 à la base.
01:12:19 C'est quelque chose que j'ai vécu il y a un an et demi.
01:12:21 Ma compagne et moi,
01:12:23 on est partis à une petite soirée danse.
01:12:25 La danse, ce n'est pas trop mon truc.
01:12:27 Elles ont commencé à un moment.
01:12:29 On est partis boire un verre.
01:12:31 Elles sont parties toutes les deux pour danser.
01:12:33 Ça dansait bien chaleureusement.
01:12:35 C'était mignon à voir.
01:12:37 À un moment,
01:12:39 je ne les ai plus vues.
01:12:41 Je me suis mis en colère.
01:12:43 Je n'ai pas compris pourquoi.
01:12:45 Elle se connaissait très bien.
01:12:47 Elles étaient deux amies.
01:12:49 - Elles vous ont exclues et ça vous a mis en colère.
01:12:51 - Voilà.
01:12:53 Au départ, je ne comprenais pas pourquoi.
01:12:55 Pourquoi cette colère.
01:12:57 Je suis sorti parce que j'étais vraiment pas bien.
01:12:59 Ça m'a juste renvoyé dans mon passé.
01:13:01 Pourquoi cette émotion est venue
01:13:03 appuyer sur quelque chose qui m'a fait mal.
01:13:05 Alors que c'était anodin.
01:13:07 Ça m'a juste rappelé que ma première compagne
01:13:09 avec qui je me suis marié,
01:13:11 m'avait quitté.
01:13:13 Elle avait pris des cours de danse.
01:13:15 Elle m'avait quitté avec l'un des danseurs.
01:13:17 Voir me retrouver tout seul,
01:13:19 rejeté, ça m'a juste rappelé là-dessus.
01:13:21 C'est quelque chose que je n'avais pas accepté dans mon passé.
01:13:23 Je me suis repris en pleine tête
01:13:25 avec cette situation.
01:13:27 - Bravo.
01:13:29 Ça montre que, à l'époque,
01:13:31 vous n'avez pas su exprimer votre colère.
01:13:33 La blessure était encore...
01:13:35 - Béant.
01:13:37 - On ne va pas dire béante.
01:13:39 Vous l'aviez un peu cicatrisée.
01:13:41 Mais pas complètement.
01:13:43 Et ça a réappuyé sur...
01:13:45 - À chaque fois qu'on a de la colère qui arrive,
01:13:47 ou de la tristesse,
01:13:49 c'est pas quelque chose qui est dirigé contre nous.
01:13:51 On se met en colère envers les autres,
01:13:53 envers une situation, patron, peu importe.
01:13:55 Quand on se met en colère, surtout quand elle est mal dirigée,
01:13:57 c'est juste quelque chose qui vient appuyer sur une blessure qui est en nous.
01:13:59 C'est pas la faute de l'autre.
01:14:01 L'autre vit juste de sa vie.
01:14:03 Il dit quelque chose qui n'est pas...
01:14:05 - C'est vrai, mais ce n'est pas toujours comme ça non plus.
01:14:07 - C'est vrai. Je vous l'accorde.
01:14:09 Il y a des fois des situations où il faut se fâcher.
01:14:11 Ça, j'en prends tout à fait.
01:14:13 Mais si cette émotion
01:14:15 vient appuyer sur quelque chose qui nous fait vraiment du mal,
01:14:17 c'est qu'il y a quelque chose, pour moi,
01:14:19 dans le passé qui n'est pas réglé.
01:14:21 Plutôt que de se mettre en colère contre personne,
01:14:23 je dirais plutôt "allons chercher en nous-mêmes
01:14:25 pourquoi on s'est mis en colère".
01:14:27 - Oui, mais enfin...
01:14:29 - Il y a vraiment des raisons.
01:14:31 - Jason, on peut aussi être en colère parce que quelqu'un
01:14:33 ne nous a vraiment pas respecté.
01:14:35 - Oui, tout à fait.
01:14:37 - Oui.
01:14:39 La légitimité d'une colère,
01:14:41 quelle qu'elle soit, pour celui qui la ressent,
01:14:43 elle est incontestable.
01:14:45 Et c'est ça qui est particulier avec nos émotions.
01:14:47 Elles génèrent des ressentis qui, pour nous,
01:14:49 sont incontestables.
01:14:51 Et c'est pour ça que j'invite toujours, quand quelqu'un est en colère,
01:14:53 plutôt que de lui dire "écoute, va te calmer
01:14:55 et tu reviendras me voir quand tu seras calmé",
01:14:57 vous êtes sûr de ne pas le revoir.
01:14:59 Il faut savoir accueillir l'émotion,
01:15:01 et si c'est de la colère, savoir accueillir la colère
01:15:03 de son interlocuteur ou de son conjoint.
01:15:05 Mais ce que vous dites
01:15:07 est intéressant, c'est que vous avez su
01:15:09 faire un parallèle entre une blessure initiale
01:15:11 et vous n'êtes sans doute pas
01:15:13 remonté justement à la blessure initiale.
01:15:15 C'est-à-dire que la question que vous posez au fond,
01:15:17 quand vous dites tout ça, Jason,
01:15:19 et je sais que vous parlez très vite,
01:15:21 et en parlant très vite,
01:15:23 qu'est-ce que ça permet ou pas ?
01:15:25 Ça ne permet pas à vos interlocuteurs
01:15:27 toujours d'exprimer les choses.
01:15:29 Donc c'est important que vous laissiez de la place
01:15:31 aux autres aussi.
01:15:33 Mais ce n'est pas ce que je voulais dire.
01:15:35 C'est que dans ce que vous évoquez,
01:15:37 vous parlez du rejet et de la mise à l'écart.
01:15:39 Ça pose la question de
01:15:41 qu'est-ce qui, dans votre histoire personnelle,
01:15:43 vous renvoie à ça ?
01:15:45 Et je vous invite à vous interroger, parce que peut-être
01:15:47 qu'en comprenant cette histoire originelle
01:15:49 et ce qui a pu vous toucher,
01:15:51 vous saurez éviter d'être
01:15:53 focussé sur des signaux faibles
01:15:55 qui pourraient vous donner le sentiment d'être mis à l'écart
01:15:57 ou d'être rejeté.
01:15:59 C'est... Oui.
01:16:03 Là vous appuyez sur un point que je n'avais pas vu.
01:16:05 Mais oui.
01:16:07 Et vous le savez.
01:16:09 Oui, c'est vrai.
01:16:11 Là, c'est vrai,
01:16:13 je pense que je n'avais pas voulu faire le lien.
01:16:15 Mais le fait de vous l'entendre, ça appuie comme il faut.
01:16:17 Voilà.
01:16:19 Et c'est précieux de le faire,
01:16:21 parce que ça nous évite des désagréments.
01:16:23 Le rôle de l'émotion, c'est pas forcément
01:16:25 d'être toujours dysfonctionnel.
01:16:27 Elle est dysfonctionnelle, l'émotion, quand on n'a pas
01:16:29 réussi à les réguler, à les accueillir.
01:16:31 Vous savez, je dis souvent, l'émotion, c'est le lion
01:16:33 dont nous sommes le dompteur.
01:16:35 Mais à qui on a donné le manuel en tant qu'enfant pour dompter
01:16:37 nos lions ? Donc on ne sait pas.
01:16:39 On ne sait pas le faire. Et c'est un apprentissage
01:16:41 de toute une vie. Parfois, certains ont
01:16:43 la chance, parmi nous,
01:16:45 de l'apprendre très vite, naturellement, et d'autres,
01:16:47 parce qu'ils suivent des enseignements. - Mais quand c'est un minou,
01:16:49 c'est pas un lion.
01:16:51 - Je ne sais pas quoi vous répondre, Brigitte,
01:16:57 mais j'ai très mignon un minou,
01:16:59 donc oui, on n'a pas besoin
01:17:01 de l'apprivoiser, peut-être.
01:17:05 Mais voilà, c'est encore
01:17:09 une remarque qui tombe au bon moment,
01:17:11 et c'est au poil, je trouve.
01:17:13 - Allez, on va en ronronner
01:17:15 de plaisir, Jason.
01:17:17 En tout cas, bravo, parce que vous avez
01:17:19 tout de suite saisi ce que voulait vous dire
01:17:21 Robert Zully, donc vous êtes
01:17:23 en chemin, comme j'aime à le dire.
01:17:25 - C'est vrai.
01:17:27 En tout cas, merci pour ce petit poil.
01:17:29 Ça fait plaisir.
01:17:31 J'apprécie. - Merci à vous.
01:17:33 Allez, on fait une petite pause,
01:17:35 et puis on va conclure dans un instant
01:17:37 avec Françoise, je crois.
01:17:41 Robert Zully est avec nous,
01:17:43 vous êtes psychologue klinicien,
01:17:45 je sais pas que je vous appelle toujours docteur en émotions,
01:17:47 mais parce que vous avez beaucoup décrypté
01:17:49 nos émotions, et vous
01:17:51 travaillez sur les émotions depuis de nombreuses
01:17:53 années.
01:17:55 Je trouve que c'était une émission
01:17:57 particulièrement intéressante,
01:17:59 parce qu'on voit à quel point
01:18:01 la colère est
01:18:03 une émotion très fréquente,
01:18:05 et comment
01:18:07 elle peut se traduire
01:18:09 dans 10 000 manières différentes.
01:18:11 C'est ça qui est peut-être intéressant
01:18:13 à comprendre.
01:18:15 On a, de toute façon, tous
01:18:17 à des moments
01:18:19 eu des colères,
01:18:21 mais c'est pas forcément
01:18:23 dans l'image qu'on en a
01:18:25 comme ça qu'elle se manifeste.
01:18:27 Merci à ceux qui ont témoigné, parce qu'on
01:18:29 voit bien que c'est très variable.
01:18:31 - C'est une des émotions qui a une durée de vie
01:18:33 parmi les plus importantes, parce qu'elle a
01:18:35 une caractéristique, c'est que souvent
01:18:37 la colère s'auto-entretient.
01:18:39 Vous vous rappelez, il y a une injustice,
01:18:41 mais il y a un préjudice. Et bien souvent, quand on
01:18:43 subit un préjudice, on ne sait pas demander
01:18:45 réparation. Et donc, on attend que l'autre
01:18:47 nous apporte le préjudice qu'il devrait légitimement
01:18:49 nous apporter, puisqu'on vient de le subir.
01:18:51 Et on attend, il ne se passe rien. Et donc,
01:18:53 ça rajoute au préjudice, parce qu'on se dit en plus
01:18:55 si c'est une femme qui réagit comme ça, ou un
01:18:57 homme, elle se dit d'autres, mais il s'en fout.
01:18:59 Et donc, ça génère un autre préjudice.
01:19:01 Et donc, la colère a cette faculté de générer
01:19:03 le carburant qui l'auto-alimente.
01:19:05 - Bonjour Françoise.
01:19:07 - Bonjour Brigitte, bonjour Robert.
01:19:09 - Bonjour.
01:19:11 - Et voilà, j'ai
01:19:13 aujourd'hui des gros
01:19:15 points d'interrogation. Ça fait 14 ans
01:19:17 que je suis avec mon conjoint.
01:19:19 Mais bien sûr, c'est un remariage,
01:19:21 enfin, c'est pas un remariage.
01:19:23 Ça fait 14 ans que je suis avec lui, j'ai divorcé.
01:19:25 Mon conjoint a divorcé
01:19:27 également. Bon, il a eu peut-être
01:19:29 des moments très difficiles
01:19:31 avec son ex-femme, mais
01:19:33 aujourd'hui, je suis un petit peu
01:19:35 inquiète au niveau de son comportement.
01:19:37 Il avait des crises de colère
01:19:39 vis-à-vis de ses filles, et aujourd'hui
01:19:41 c'est contre moi. Voilà, donc
01:19:43 je pense qu'il faut toujours un bouc émissaire.
01:19:45 Je suis partie 3-4 mois pour dire
01:19:47 c'est plus possible, c'est fini.
01:19:49 Il a tout fait pour
01:19:51 revenir vers moi, donc
01:19:53 j'ai fait l'effort de
01:19:55 revenir. Et ces crises
01:19:57 existent depuis
01:19:59 tout le temps, une fois par mois.
01:20:01 - C'était depuis le début que vous étiez ensemble ou pas ?
01:20:03 - Au début, c'était sur ses filles,
01:20:05 et rarement sur moi. Et depuis que
01:20:07 ses filles sont grandes et sont parties,
01:20:09 il se venge
01:20:11 sur moi. En fait,
01:20:13 c'est bien d'agression verbale, parce que
01:20:15 c'est des mots qui ne sont pas très gentils.
01:20:17 - Il n'y a pas
01:20:19 d'agression physique ? - Ah non, heureusement.
01:20:21 - D'accord. - Parce que là, vous n'aurez jamais
01:20:23 accepté. - Très bien.
01:20:25 - C'est de l'agression verbale, vraiment.
01:20:27 - Ce qui n'est pas plus
01:20:29 acceptable. Enfin, si.
01:20:31 On croit que c'est... Disons qu'on va dire
01:20:33 que c'est plus supportable, mais ce n'est pas
01:20:35 plus acceptable.
01:20:37 Françoise, je crois que dans ces cas-là,
01:20:39 il y a deux solutions. Soit
01:20:41 vous acceptez, mais ça parle
01:20:43 de vous, et vous imaginez bien
01:20:45 que je ne vais pas vous donner raison.
01:20:47 Soit vous lui
01:20:49 dites d'aller
01:20:51 consulter quelqu'un, parce que... - Il l'a
01:20:53 fait. Il l'a fait, il est allé voir
01:20:55 un psychologue il y a quelques années, et
01:20:57 le psychologue lui a... C'est lui qui me l'a
01:20:59 dit, peut-être que... J'ai
01:21:01 un doute. Le psychologue lui a dit "Mais monsieur,
01:21:03 vous avez rien du tout, vous êtes tout à fait normal,
01:21:05 vous avez qu'à vivre votre vie, point final." - Non, non.
01:21:07 Ce n'est pas ce qu'a pu lui dire le psychologue, ou
01:21:09 alors c'était un très mauvais psychologue.
01:21:11 - Exactement. Donc je lui ai dit "Écoute,
01:21:13 on va voir quelqu'un d'autre, mais là,
01:21:15 jusqu'à maintenant..." - Elle est peut-être dans
01:21:17 un premier temps à deux ?
01:21:19 - C'est ce que je lui ai proposé.
01:21:21 Mais il trouve des excuses en me disant "J'ai pas le temps,
01:21:23 on verra plus tard."
01:21:25 - Françoise ? - Oui ?
01:21:27 - Est-ce qu'il vous aime ?
01:21:29 - Écoutez, il le montre de temps en temps,
01:21:31 mais j'ai des doutes, quelques fois,
01:21:33 parce qu'il ne fait aucun effort,
01:21:35 et jamais il me dit
01:21:37 "T'es belle, t'es mignonne,
01:21:39 t'es charmante, t'es gentille." Il me le dit
01:21:41 une fois qu'il a fait sa colère, quelques jours
01:21:43 après. - Il s'excuse ? - Oui.
01:21:45 Voilà, il arrive à s'excuser, et à dire
01:21:47 "Écoute, je vais faire des efforts,
01:21:49 je recommencerai pas."
01:21:51 Je connais la rengaine depuis le temps, vous savez,
01:21:53 donc aujourd'hui je me dis...
01:21:55 - Non mais, Françoise, ça fait combien
01:21:57 de temps que vous acceptez ça ?
01:21:59 - Écoutez, ça fait 14 ans
01:22:01 que je suis avec lui, et là, depuis qu'on a
01:22:03 qu'on est...
01:22:05 on a une affaire à deux,
01:22:07 il est... il a décidé
01:22:09 à me faire mal, quoi. Il y a des jours où il est très gentil,
01:22:11 très bien, et d'autres fois, il est
01:22:13 colérique, et puis on peut rien y faire.
01:22:15 Quand c'est comme ça, je ne dis plus rien,
01:22:17 je sors, et je reviens, et il s'est
01:22:19 calmé. Voilà.
01:22:21 - Je pense que vous pourriez mettre en place
01:22:23 un contrat entre vous,
01:22:25 où, quand il
01:22:27 rentre dans cette colère que vous jugez
01:22:29 abusive,
01:22:31 vous mettez un code,
01:22:33 un signe, et
01:22:35 il comprend que vous allez quitter la pièce,
01:22:37 parce que ce que vous entendez est insupportable.
01:22:39 - Mais je dis "stop"
01:22:41 et je m'en vais. - Voilà.
01:22:43 Et bien...
01:22:45 - Réfléchis. - Et de l'inviter à réfléchir
01:22:47 ensuite sur ce qui s'est passé et ce qui a pu déclencher.
01:22:49 Et à force de faire ce travail,
01:22:51 il comprendra quel est le déclencheur
01:22:53 qui génère cette colère
01:22:55 en lui, et qui n'a rien à voir avec vous,
01:22:57 et qu'il n'y a pas de raison qu'il vous fasse
01:22:59 supporter des choses,
01:23:01 et que vous payiez quelque chose, parce que vous avez dit
01:23:03 un truc "il se venge". - Oui.
01:23:05 - Il n'y a pas de raison que vous soyez l'objet
01:23:07 de sa vengeance, parce qu'elle ne vous concerne
01:23:09 pas, parce que le mal qui lui a été fait
01:23:11 ne vous concerne pas. Et vous n'avez pas
01:23:13 le droit d'être une victime de
01:23:15 ses propres souffrances à lui.
01:23:17 Ce qu'il faut que vous compreniez surtout, François,
01:23:19 c'est que tant que vous serez,
01:23:21 comme vous l'avez très justement dit,
01:23:23 son bouc émissaire,
01:23:25 il n'a pas tellement de raison
01:23:27 d'aller voir quelqu'un ou de se soigner.
01:23:29 Puisque de toute façon, vous êtes son
01:23:31 infirmière. - Oui, c'est un peu ça.
01:23:33 - Oui, mais c'est important
01:23:35 que vous l'entendiez, François. C'est-à-dire
01:23:37 qu'il y a deux solutions. Soit vous lui posez
01:23:39 un ultimatum et il va voir
01:23:41 quelqu'un, soit
01:23:43 vous allez faire
01:23:45 en sorte qu'il soit obligé d'aller
01:23:47 voir quelqu'un parce que vous ne serez plus son bouc émissaire.
01:23:49 - Mais ce qui est problème,
01:23:51 pardon, excusez-moi. - Je vous en prie,
01:23:53 je vous redonne la parole tout de suite. Donc ce qu'il faut faire,
01:23:55 c'est très bien de sortir
01:23:57 dès qu'il se met en colère. Mais il faut
01:23:59 qu'il y ait ensuite
01:24:01 une sensation de manque, d'absence,
01:24:03 pour qu'il comprenne
01:24:05 qu'il vous a fait du mal et qu'il
01:24:07 souffre que vous ne soyez pas là.
01:24:09 Pour qu'à ce moment-là seulement,
01:24:11 il se rendra compte qu'il faut qu'il aille
01:24:13 voir quelqu'un. - Oui.
01:24:15 - Parce que là, vous vous sortez, puis vous revenez,
01:24:17 puis il s'excuse, et puis hop,
01:24:19 et ça recommence. - Il peut encore commencer, bien sûr.
01:24:21 - Il s'excuse, mais le pire, c'est qu'en plus, après,
01:24:23 il me dit "mais j'ai jamais dit ça, je me rappelle pas".
01:24:25 - C'est possible qu'il s'en rappelle pas.
01:24:27 - Oui, c'est possible
01:24:29 parce que c'est des crises où il est
01:24:31 complètement, mais
01:24:33 on a l'impression qu'il est complètement
01:24:35 hors de son corps.
01:24:37 Il sort les paroles comme ça, mais
01:24:39 tout, tout, il est
01:24:41 vauville, c'est le moment de le dire.
01:24:43 Et il sort n'importe quoi.
01:24:45 - Oui, il est en trans, on pourrait dire.
01:24:47 - Oui, on a l'impression
01:24:49 qu'il a deux personnages différents
01:24:51 en lui. - Vous avez peur
01:24:53 quand il est comme ça ?
01:24:55 - Ça m'est arrivé, maintenant non.
01:24:57 C'est fini. Quand je vois qu'il est trop en colère,
01:24:59 je lui dis "stop" et il sort.
01:25:01 - Vous partez trop tard, déjà.
01:25:03 Je pense qu'il faut sortir beaucoup plus tôt.
01:25:05 Il faut sortir à la seconde même
01:25:07 où vous voyez que c'est en train de déraper.
01:25:09 - Oui, c'est ce que je devrais faire.
01:25:11 C'est bien d'en parler
01:25:13 parce que, et là, je pense
01:25:15 que la meilleure façon, c'est effectivement
01:25:17 arriver à lui faire comprendre
01:25:19 qu'il faut absolument qu'il aille voir quelqu'un
01:25:21 de sérieux. - Il faut lui faire ressentir
01:25:23 qu'il ne va pas bien
01:25:25 et que vous n'êtes pas là pour
01:25:27 le soutenir. Et c'est pour ça que je vous
01:25:29 dis, dès la première seconde
01:25:31 où vous sentez qu'il... Parce que vous le connaissez par cœur
01:25:33 donc vous devez le repérer. Vous sortez,
01:25:35 vous partez, et vous allez carrément
01:25:37 passer une nuit chez une amie
01:25:39 ou je ne sais quoi.
01:25:41 Peut-être en lui envoyant un SMS
01:25:43 pour ne pas le prendre en traître.
01:25:45 "Je ne veux plus subir ça,
01:25:49 je reviendrai demain."
01:25:51 Et là, vous allez voir,
01:25:53 il va se poser des questions.
01:25:55 - Mais ne sous-estimez pas
01:25:57 le fait que, quelque part,
01:25:59 vous puissiez avoir une part
01:26:01 de co-responsabilité. Et quand je dis ça,
01:26:03 ce n'est pas une accusation.
01:26:05 C'est vraiment que, peut-être, malgré vous,
01:26:07 de temps en temps, vous lui envoyez des messages
01:26:09 qui l'aident à utiliser cette colère.
01:26:11 Donc, il y a peut-être aussi
01:26:13 une part de co-responsabilité.
01:26:15 Et si vous identifiez ça, ça vous aidera aussi
01:26:17 peut-être à anticiper et à éviter
01:26:19 de le confronter à ça. - Et il y a 9 chances
01:26:21 sur 10, François, à ce que ça vienne
01:26:23 de sa maman, cette histoire.
01:26:25 - Encore la mère. - Bah oui, non mais...
01:26:27 Ça a été ses filles, maintenant c'est vous.
01:26:29 - Oui, oui.
01:26:31 - Vous payez quelque chose pour les autres.
01:26:33 Mais ce n'est pas à vous de payer.
01:26:35 - Oui, je comprends très bien.
01:26:37 C'est exactement ce que j'avais compris.
01:26:39 C'est pour ça que j'arrive à l'excuser de temps en temps.
01:26:41 Mais là, je crois
01:26:43 qu'il va falloir que je sois... - Françoise,
01:26:45 ça explique, ça n'excuse pas.
01:26:47 - Tout à fait.
01:26:49 Je comprends. - Mais ce n'est pas la même chose.
01:26:51 C'est vraiment important que vous compreniez.
01:26:53 Ça explique, mais ça n'excuse pas.
01:26:55 Donc, bon,
01:26:57 il vous demande pardon, donc éventuellement,
01:26:59 vous pouvez lui pardonner. Mais,
01:27:01 ce n'est pas à subir,
01:27:03 parce que, justement, ça n'excuse rien.
01:27:05 - Parce que ça fatigue
01:27:07 moralement, physiquement. - Ça détruit.
01:27:09 - Voilà, c'est une destruction.
01:27:11 - Un petit feu. - Petit à petit, tout à fait.
01:27:13 Je suis d'accord avec vous. - Voilà.
01:27:15 - Mais dites-lui que si c'est son objectif et qu'à la fin,
01:27:17 il puisse se plaindre de vous,
01:27:19 comme quoi vous l'avez rejeté et que vous n'étiez pas aimable,
01:27:21 ça donnera raison à sa névrose.
01:27:23 - Merci, Françoise, et
01:27:25 bon courage, et écoutez-nous,
01:27:27 surtout, je vous en supplie.
01:27:29 - Merci beaucoup, Robert Zully.
01:27:31 - Avec plaisir. - Et puis, tout de suite, bien sûr, vous retrouverez "C'est votre avenir"
01:27:33 et demain, on évoquera
01:27:35 l'anxiété avec Frédéric Fongé.