Accès au crédit immobilier : "la situation est catastrophique", selon le syndicat UIC

  • l’année dernière
Avec Bérengère DUBUS, secrétaire générale de l’UIC - Union des intermédiaires du crédit

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Transcript
00:00 À 7h36 ce matin, l'alerte rouge dans l'immobilier.
00:06 Pas de chronique et d'édito politique ce matin avec Alexis Poulin.
00:11 Quelques petites vacances bien méritées.
00:13 Donc on va s'intéresser à l'immobilier.
00:16 Parce que ça devient de plus en plus difficile d'obtenir des crédits.
00:20 Un blocage aux emprunts qui empêche d'acheter.
00:23 Quelle solution face à ça ?
00:24 Nous sommes avec Bérangère Dubius, qui est secrétaire générale de l'Union des Intermédiaires du Crédit.
00:29 Bonjour.
00:30 Bonjour, merci de nous recevoir.
00:33 En deux mots, quelle est la situation ?
00:36 Avec une alerte quasiment rouge dans l'immobilier.
00:41 La situation est catastrophique.
00:43 Les courtiers alertaient depuis mai 2022.
00:48 Et aujourd'hui on y est.
00:49 Il y a 30% de crédits en moins accordés sur le premier trimestre, d'après les chiffres de la Banque de France.
00:55 Mais en réalité, ce chiffre masque encore une énorme disparité.
01:00 Puisque dans les personnes qui disparaissent de l'accès au crédit,
01:03 on va retrouver les jeunes, les familles, les classes populaires,
01:06 où les taux de refus passent les 50%.
01:09 Pourquoi alors ?
01:10 C'est parce qu'il y a une hausse des crédits ?
01:12 Ou il y a un manque de confiance entre guillemets de l'économie ?
01:17 Et donc aussi des banques à prêter à certains ?
01:21 Alors vous connaissez l'expression "l'alignement des planètes".
01:24 Et en fait là, les planètes sont totalement éclatées.
01:26 Et ce n'est jamais arrivé qu'on ait tout en même temps.
01:29 C'est-à-dire qu'on a eu un marché bloqué pendant 9 mois à cause du taux d'usure qui a bloqué les emprunteurs.
01:34 Donc on leur a dit "emprunter à un 50% pour vous, ce n'est pas possible".
01:38 À ça s'est ajoutée derrière une hausse des taux qui a été énorme.
01:43 Et il faut savoir qu'une hausse de taux telle qu'on l'a connue en un an,
01:47 c'est 40 000 euros de capacité d'emprunt perdu pour un couple qui a un salaire moyen.
01:53 À ça s'est ajouté le retrait de certaines banques du marché du crédit
01:57 qui disent que finalement elles peuvent faire des bénéfices de plein de manières,
02:01 mais pourquoi elles s'embêteraient dans un marché qui est complexe
02:04 à prêter à des classes populaires sur lesquelles elles ne gagneront pas forcément derrière.
02:08 Tout simplement, elles ne gagneront rien en vendant d'autres produits annexes,
02:12 tels que l'assurance-vie, etc.
02:14 Donc on a des banques qui sont sorties du marché, certaines banques.
02:17 On a des taux qui font baisser la capacité d'emprunt.
02:20 On a un taux d'usure qui a bloqué le marché.
02:22 On a le Haut conseil et la Stabilité financière qui a donné des règles en 2020
02:26 très restrictives, notamment pour les primo-accédants et les classes populaires,
02:30 qui dit qu'il faut de l'apport, qui dit qu'il ne faut pas dépasser 25 ans.
02:33 Et en fait, si vous mettez ça, il n'y a plus personne qui éligible au crédit.
02:37 Alors Bérangère Dubus, sans rentrer dans les détails, mais est-ce qu'il y a des solutions ?
02:42 Alors des solutions, des solutions générales, oui.
02:45 La première chose que nous demandons nous en tant que syndicat professionnel des courtiers,
02:48 c'est que le Haut conseil et la Stabilité financière,
02:51 le conseil qui est rattaché au ministère de l'économie
02:54 et qui va donner des directives, assouplissent ces règles.
02:57 On dit voilà, aujourd'hui, demander autant d'apport, ce n'est pas possible.
03:00 Les Français n'arrivent pas aujourd'hui à économiser l'apport qu'on demande.
03:03 On va demander également de dépasser cette durée de 25 ans.
03:07 Pour des jeunes de moins de 30 ans, il vaut mieux emprunter sur 30 ans que rester locataire.
03:11 Des choses très simples qui pourraient très vite débloquer la situation.
03:14 On va suivre ça parce que, évidemment, c'est alarmant comme vous l'avez dit.
03:21 Merci Bérangère Dubus d'avoir été avec nous ce matin,
03:25 secrétaire générale de l'Union des intermédiaires du crédit.
03:29 Oui, c'est devenu évidemment trop cher pour les crédits
03:33 et les apports, vous l'avez dit, qui sont beaucoup trop conséquents,
03:37 la demande d'apport et les prix qui s'étaient envolés.
03:39 Alors, ça va peut-être calmer les prix et ils vont peut-être redescendre aussi
03:43 et ce sera peut-être un petit peu plus accessible.
03:45 C'est ce qu'on va suivre dans les prochaines semaines.
03:48 Merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.

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