Fourgon attaqué à Incarville : la colère surveillants

  • il y a 4 mois
Avec Yoan Karar, surveillant pénitencier, Secrétaire général adjoint du syndicat FO Justice

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##C_EST_A_LA_UNE-2024-05-15##

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Transcript
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Patrick Roger.
00:05 C'est à la une, 7h12 sur Sud Radio, la colère et l'émotion des surveillants pénitentiaires
00:10 après l'attaque meurtrière d'un fourgon.
00:12 Hier, Johan Carrard est avec nous, surveillant pénitentiaire,
00:16 secrétaire général adjoint du syndicat FO Justice.
00:18 Rebonjour à vous et merci d'être avec nous ce matin.
00:22 Donc vous appelez à une journée prison morte partout en France aujourd'hui.
00:27 Il va y avoir aussi les agents du ministère de la Justice qui vont observer une minute de silence tout à l'heure à 11h.
00:33 Bon, au-delà de l'hommage à vos collègues, bien sûr, et on va y revenir,
00:39 qu'est-ce que vous voulez faire passer comme message ce matin et aujourd'hui ?
00:43 - Clairement, effectivement, on a voulu au travers de notre appel à une mobilisation générale
00:49 de l'ensemble de l'administration pénitentiaire par des mouvements de blocage,
00:53 des mouvements d'arrêt de l'institution, montrer effectivement notre soutien aux victimes ainsi qu'aux baissés,
00:59 mais également alerter nos politiques, alerter notre administration sur les difficultés que l'on rencontre au quotidien,
01:05 de nos conditions de travail qui se dégradent de jour en jour,
01:09 avec cette surpopulation carcérale qui est historiquement haute,
01:13 avec du coup une charge de travail qui augmente, des extractions qui augmentent,
01:17 et des conditions de travail dégradées et anti-sécuritaires.
01:19 Donc nous, au travers de cet événement dramatique, on veut aussi passer un message en disant que,
01:25 voilà, depuis tant d'années, nous sommes vraiment dans une clochardisation de notre administration,
01:30 et il est temps que les choses changent, et très rapidement.
01:33 - Oui, alors, clochardisation, vous dites, Johann Carrard,
01:37 c'est-à-dire, vous n'avez pas assez de moyens, d'effectifs, face aux criminels qui, eux, sont,
01:45 comme on l'a vu, lourdement armés, de plus en plus aujourd'hui,
01:49 et qui n'hésitent pas à ouvrir le feu, c'est ça ?
01:51 - Oui, tout à fait, en fait, on a accumulé un tel retard dans notre administration,
01:55 alors des choses changent, on le voit, c'est palpable, depuis ces dernières années, ces derniers mois,
02:01 et malheureusement, ça ne va pas assez vite, on a accumulé un tel retard en termes de prise en charge de la population pénale,
02:07 on le voit, on est en sous-effectifs partout, on a une surpopulation qui est historiquement haute,
02:12 donc, du coup, une charge de travail qui augmente considérablement,
02:15 une violence dans la société qui est aussi exacerbée, et qui se retrouve à l'intérieur de nos détentions,
02:20 pour lequel on a du mal à faire face, par manque de moyens, manque de personnel,
02:25 manque aussi de moyens pour se protéger, et aussi, à pouvoir intervenir dans nos conditions idéales,
02:31 enfin, voilà, c'est à l'image, encore, de ce qui s'est passé hier, on le voit clairement,
02:34 où, malheureusement, on a des agents qui sont sous-équipés pour pouvoir se défendre,
02:38 face à des commandos armés, qui sont là pour assassiner, tuer, et mettre au pylori l'ensemble des collègues qui portent à l'institution.
02:48 - Mais, Johan Carrard, par exemple, hier, qu'est-ce qu'on aurait pu faire pour éviter ça ?
02:54 Avec quelles autres conditions ? Parce qu'il y avait une escorte, tout de même, quoi.
02:58 - Alors, il y avait une escorte, mais se pose la question de la... comment je pourrais dire ?
03:05 La nécessité de cette escorte, tout simplement, pour la bonne raison qu'on le voit,
03:09 au vu de cette charge de travail qui augmente, cette surpopulation,
03:12 on a des escortes qui se multiplient pour, des fois, des actes qui ne sont pas urgents ou nécessaires,
03:19 ou pour lesquels les magistrats auraient pu, eux-mêmes, se déplacer dans les établissements pour éviter de faire cette escorte.
03:25 Quand on voit qu'on sort, des fois, des détenus pour aller signer juste un papier de pension alimentaire ou de divorce,
03:30 qui mobilise un certain nombre de moyens, un certain nombre de personnel,
03:34 et quand on le sait, quand on sort un détenu d'une détention, on se met, nous, en fragilité,
03:39 on se met en insécurité, et inévitablement, des drames peuvent arriver.
03:43 Et on en appelle à la responsabilité des magistrats à éviter le plus possible ces extractions, de venir en détention,
03:50 et on le voit aussi sur la surpopulation carcérale.
03:53 La surpopulation carcérale, on n'a pas la main dessus, c'est les magistrats qui incarcèrent.
03:57 Alors même que nous avons les moyens de pouvoir effectuer des peines de façon alternative, en dehors des murs,
04:03 et là-dessus, la pénitentiaire a une connaissance, la pénitentiaire sait faire.
04:07 Il faut à tout prix que la pénitentiaire puisse prendre en main son destin.
04:10 - Oui, c'est ça. Et là, par exemple, aussi, dans ce cas précis,
04:14 il pourrait y avoir l'augmentation de visioconférences pour régler un certain nombre de choses,
04:19 avec des magistrats, plutôt que d'extraire des détenus et de les conduire sous escorte,
04:25 comme ça, dans des fourgons, chez les juges, quoi. C'est ce que vous dites, Johann Carrard.
04:30 - Exactement. À l'image des alternatives à l'incarcération, où on pourrait éviter d'avoir une surpopulation qui augmente,
04:36 on a des outils pour ces extractions, qui est la vidéoconférence, qui est malheureusement pas utilisée,
04:41 qui est malheureusement pas, on va dire, mis en avant par ces magistrats.
04:46 Il faut à tout prix qu'ils prennent conscience qu'on est en grande difficulté,
04:50 qu'on a des choses qui sont à notre main, à notre disposition,
04:53 pour pouvoir faire que les choses aillent mieux, demain, et rapidement.
04:57 - Merci beaucoup Johann Carrard, évidemment, surveillant pénitentiaire, secrétaire général adjoint du syndicat EFO justice,
05:03 d'avoir réagi ce matin en direct sur Sud Radio.
05:07 Et on rappelle qu'il y a une journée prison-morte partout en France aujourd'hui,
05:11 et qu'il va y avoir une minute de silence tout à l'heure, à 11h, en hommage à vos deux collègues,
05:16 on en a parlé dans le journal tout à l'heure à 7h, deux jeunes qui ont été tués, des papas en fait aussi,
05:23 et on a une pensée évidemment pour les familles.
05:26 7h17 sur Sud Radio.

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