Un an après, le printemps de Marine Le Pen ?

  • l’année dernière
ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr
Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce jeudi, il s'intéresse au sondage qui donnerait la victoire à Marine Le Pen à 55% contre Emmanuel Macron si le second tour de la présidentielle avait lieu ce week-end.

Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video


Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Category

🗞
News
Transcription
00:00 7h52, l'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Alexis Brezet.
00:05 Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:07 Qui gagnerait la présidentielle si l'on votait ce dimanche ?
00:11 Un an après le premier tour, les instituts de sondage et notamment l'IFOP pour Le Figaro magazine
00:16 semblent s'être donné le môle à cette semaine pour refaire le match.
00:19 Et alors, étonnant Alexis, les diagnostics sont totalement concordants.
00:23 Effectivement Dimitri, ils se sont posé cette question alors un peu théorique mais enfin éclairante.
00:28 Que se passerait-il si l'élection avait lieu aujourd'hui avec exactement les mêmes électeurs qu'il y a un an ?
00:34 Les mêmes acteurs.
00:35 Exactement. Et alors la réponse c'est quoi ?
00:38 D'abord, Emmanuel Macron recule, ce qui n'est guère étonnant vu le climat
00:43 créé par la forme des traites et puis tous les ennuis qui s'abattent sur lui depuis une année.
00:47 Il recule nettement, 3 points pour l'IFOP, 5 points pour Elabe, mais il ne s'effondre pas.
00:52 Vaille que vaille, le socle macroniste composé de retraités et d'urbains plutôt aisés continue de résister.
00:58 Deuxième enseignement, plus étonnant vu le rejet dont fait l'objet la réforme des retraites,
01:03 dont il est lui le plus brillant contempteur, Jean-Luc Mélenchon recule aussi.
01:08 Et sensiblement dans les mêmes proportions, 3 points des demi ici, 4 points et demi là.
01:13 On l'a vu dimanche en Ariège, le bruit et la fureur ça ne paie pas.
01:17 Et le troisième enseignement, vous l'aurez déduit de vous-même,
01:20 c'est Marine Le Pen, absente des cortèges, qui elle, a toutes les raisons de se frotter les mains.
01:25 Non seulement elle gagne entre 7 et 8 points selon les instituts,
01:29 ce qui fait qu'aujourd'hui elle serait largement en tête au premier tour,
01:32 mais il y a plus, selon Elabe, dans l'hypothèse alors évidemment fictive d'un second tour Macron-Le Pen,
01:38 elle l'emporterait cette fois par 55% contre 45% face à l'actuel président.
01:44 - 10 points d'écart. - 10 points d'écart, ce n'était jamais arrivé dans aucun sondage qu'elle l'emporte,
01:47 et c'est évidemment une bombe politique.
01:49 - Alors la question qui se pose évidemment, Alexis, ce scénario-là,
01:53 pourrait préfigurer la prochaine présidentielle ?
01:56 - Oula, prudence, 2027 c'est loin, et une hirondelle sondagière n'a jamais fait le printemps.
02:01 Ce que manifeste cette rafale de bons sondages en faveur de Marine Le Pen,
02:05 c'est d'abord la réussite indéniable de la stratégie de respectabilisation
02:11 qu'elle met méthodiquement en œuvre, aussi bien sur le plan doctrinal,
02:15 l'abandon de la sortie de l'euro, l'abandon de la retraite à 60 ans,
02:19 que sur le plan de la pratique politique, avec ce qu'on pourrait appeler
02:22 la tactique de la cravate, vous savez, des députés RN.
02:25 Bon, cette stratégie, notamment grâce à l'effet de contraste
02:30 avec les vociférations des mélenchonistes,
02:33 il faut bien constater que dans les études d'opinion,
02:36 plus que dans les élections partielles, il est vrai,
02:38 elle commence à porter ses fruits.
02:40 Alors il serait évidemment imprudent d'en tirer quelques pronostics que ce soit,
02:44 mais ce qui est vrai, c'est que Marine Le Pen est en train de s'installer,
02:48 c'est nouveau pour elle, et d'ailleurs ça n'a pas que des avantages,
02:51 dans le statut de favori.
02:53 - Alors favori, et puisque Marine Le Pen semble devoir être au second tour,
02:57 et qu'Emmanuel Macron, par définition, ne peut pas se représenter,
03:00 à qui voyez-vous pour l'affronter ?
03:02 - Alors, dans ce paysage politique qui reste coupé en trois morceaux,
03:05 ça n'est pas le PS qui semble en mesure de rivaliser.
03:08 Pas davantage LR, la stratégie d'immersion en eau profonde de Laurent Wauquiez
03:13 est tellement réussie qu'il a totalement disparu des radars.
03:16 Il serait peut-être temps de songer à refaire surface.
03:19 Le plus probable face à Le Pen, c'est un candidat du cours central
03:23 dans la lignée d'Emmanuel Macron.
03:25 Edouard Philippe est de loin le mieux placé,
03:27 mais les macronistes pour l'instant ne veulent pas entendre parler de lui.
03:30 Ou alors ce sera Mélenchon qui affrontera la candidature Rennes.
03:34 En dépit de ses outrances, même si ce n'est pas très réjouissant,
03:37 il peut encore se qualifier.
03:39 Bon, nous verrons bien, mais une chose est sûre,
03:41 quel que soit le candidat face à Marine Le Pen,
03:44 il ne pourra pas se contenter de proclamer qu'elle est un danger pour la République.
03:49 Ce reproche-là, aujourd'hui, ne fonctionne plus.
03:52 Étonnant quand même ce sondage.
03:54 Merci, on vous reparlera d'ailleurs à 8h40 dans le club de la presse européen.
03:57 Charlotte Danelas, Carole Barjon, ce matin,
03:59 est-ce que ça signifie que la stratégie de rassemblement des droites, par exemple,
04:02 est devenue totalement inutile ?
04:04 Ce sera l'une des questions qu'on se posera tout à l'heure.

Recommandations