Arlette Chabot : "Borne veut se démarquer du Président"

  • l’année dernière
Retrouvez l'édito politique d'Arlette Chabot.
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##L_EDITO_POLITIQUE-2023-04-10##
Transcript
00:00 Bonjour Arlette Chabot. Bonjour à vous.
00:03 Échange aigre doux ce week-end entre Elisabeth Borne et Emmanuel Macron.
00:07 La première ministre rencontrant des journalistes a tenu des propos jugés dissonants.
00:10 Certains évoquent un malaise entre les deux responsables de l'exécutif.
00:14 Alors est-ce qu'il y a une vraie tension entre Elisabeth Borne et le président de la République Arlette ?
00:18 Alors on ne va pas se le cacher, Elisabeth Borne est sérieusement affaiblie bien entendu.
00:22 L'utilisation du 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites,
00:27 la motion de censure évité de justesse ne voit seulement l'incapacité reconnue aujourd'hui
00:32 à convaincre les Français que la réforme est nécessaire et juste.
00:36 Ça fait beaucoup donc elle est en mauvaise forme.
00:39 Évidemment Elisabeth Borne, on parle beaucoup de son départ de Matignon.
00:44 Seulement elle est une battante, une résistante Elisabeth Borne.
00:48 Elle a du caractère, même du mauvais caractère disent ceux qui l'ont fréquentée.
00:53 Elle n'a aucune envie d'être chassée purement et simplement de Matignon.
00:58 Donc elle se lance à l'offensive avec un souci, se démarquer.
01:03 Se démarquer de qui ? Du président de la République avec une série de petites phrases
01:08 prononcées devant des journalistes qui ont ainsi permis de connaître
01:13 la pensée profonde de la première ministre.
01:16 Alors d'abord elle souhaite l'apaisement quand le président de la République
01:19 est accusé de créer de la tension à chaque intervention.
01:24 Il ne faut pas que les syndicats sortent humiliés de cette séquence
01:28 quand le président même de Pékin vise encore une fois Laurent Berger
01:33 qui est moins humilié d'ailleurs qu'en colère.
01:36 Plus grave, elle souhaite un cap pour redonner du souffle au quinquennat.
01:40 Et là, le souffle c'est de la responsabilité du président de la République en direct.
01:46 Et c'est lui qu'elle interpelle si l'on avait encore un doute.
01:50 Alors on a bien compris qu'entre Pékin et Canton, le président lui-même
01:55 ou son entourage en tout cas ont exprimé un certain agacement.
02:02 Il n'y a pas une feuille de papier, un cigarette entre le président et moi.
02:05 Aimer répéter Edouard Philippe pour cacher les divergences entre le président et lui.
02:11 Disons qu'Elisabeth Borne, elle, laisse filtrer les désaccords.
02:14 Oui, Elisabeth Borne qui disait encore hier dans les colonnes d'Aujourd'hui Enfant
02:17 "Je pense être encore utile".
02:19 C'est ce qu'elle a dit mais les échanges du week-end relancent quand même les rumeurs de son départ de Matignon.
02:23 Oui, alors vous savez, chaque président après une crise assez grave
02:27 songe à changer de Premier ministre pour relancer son mandat.
02:31 Alors comparaison facile, retraite, réforme, 2010, des mois de conflit, de grève
02:39 et à la sortie Nicolas Sarkozy songe à remplacer François Fillon.
02:43 Et le Premier ministre de l'époque lui aussi parle et il vise clairement le président de la République.
02:48 La fermeté politique sans dialogue social, dit François Fillon, est une faute.
02:53 Paf, patatra, soutenu par sa majorité, finalement, François Fillon reste même jusqu'à la fin du mandat à Matignon.
03:02 Alors la vraie question est la suivante, si Elisabeth Borne s'en va,
03:05 y a-t-il quelqu'un d'autre mieux placé pour la remplacer ?
03:09 On a bien compris que Gérald Darmanin était évidemment sur les rangs,
03:12 il est très présent, c'est le moins qu'on puisse dire, depuis quelques semaines.
03:17 Mais un virage à droite de l'équipe gouvernementale risque de froisser,
03:21 de fâcher certains membres du gouvernement, des ministres issus de la gauche,
03:26 on pense à Clément Beaune, ou même aussi une partie de la majorité.
03:30 Il serait de même d'ailleurs si un autre républicain arrivait à Matignon.
03:35 C'est assez difficile, c'est pourquoi Elisabeth Borne semble avoir reçu des assurances,
03:40 elle restera jusqu'à l'automne rue de Varennes, à moins quand même que vendredi,
03:46 le conseil constitutionnel annule totalement la réforme des retraites.
03:50 Là, on en reparlera lundi.
03:52 - Eh bien oui, effectivement. Merci beaucoup Arlette Chaboul.

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