Promulgation de la réforme des retraites, emploi dans la fonction publique… Ce qu'il faut retenir de l'interview du ministre de la Transformation et de la Fonction publique
Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publique, était l'invité du "8h30 franceinfo" samedi 15 avril 2023.
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00:00 *Musique*
00:05 Bonjour Stanislas Guérini.
00:06 Bonjour.
00:06 Ne promulguez pas cette loi ce week-end, c'était le message hier soir au 20h de Laurent Berger de la CFDT
00:12 et pourtant quelques heures plus tard seulement, Emmanuel Macron a bien promulgué dans la nuit la réforme des retraites
00:17 qui s'appliquera donc au 1er septembre.
00:19 C'est une nouvelle feinte de non-recevoir adressée au syndicat.
00:23 Non, c'est appliquer la loi.
00:24 Il a fait ce que...
00:25 Il n'était pas obligé de le faire aussi vite.
00:27 2017 a toujours été fait par le gouvernement, toujours.
00:31 Le surlendemain ou éventuellement deux jours après le lendemain ou surlendemain de la publication,
00:36 la validation de la loi par le Conseil constitutionnel.
00:40 Donc je crois que dans ce débat, il faut se respecter.
00:43 Ce n'est pas à nous de dire quand est-ce que les gens ont le droit d'être en colère ou pas en colère,
00:47 quand est-ce qu'ils ont le droit de manifester pour la loi.
00:49 Il faut respecter ça absolument, mais il faut de la clarté.
00:52 La première forme de respect c'est de la franchise, c'est de la sincérité.
00:56 Nous nous voulons évidemment que cette loi puisse s'appliquer parce qu'elle est utile et nécessaire pour le pays.
01:00 Il n'y a pas de brutalité de la part du gouvernement.
01:02 Nous savons que c'est une loi qui n'est pas populaire, qui n'est pas majoritaire dans l'opinion,
01:07 mais nous avons l'intime conviction,
01:09 elle a été d'ailleurs présentée par le président de la République dans l'élection présidentielle,
01:13 que c'est une loi qui est nécessaire pour préserver notre modèle social,
01:16 pour préserver le modèle qui finance les retraites aujourd'hui, là, maintenant.
01:22 Et donc cette loi, il fallait la faire, elle a été effectivement en grande partie, en majeure partie,
01:27 validée par le Conseil constitutionnel.
01:30 C'est l'ordre des choses.
01:31 Est-ce que ça veut dire que maintenant il n'y a plus rien à faire ?
01:33 Qu'il n'y a plus rien à discuter ?
01:34 Évidemment non.
01:35 Et nous devons continuer et continuer le dialogue.
01:38 – Dans la nuit comme un voleur, dit ce matin le député, la fîreuse François Ruffin.
01:42 – Vous savez, je vois beaucoup de termes qui sont extrêmement choquants pour nos institutions depuis hier.
01:47 Beaucoup de termes qui concernent d'abord le Conseil constitutionnel.
01:50 Le Conseil constitutionnel, il a porté une décision en droit, de conformité à la Constitution.
01:56 Je vois cessez-ce les extrêmes dans notre pays, LFI,
01:59 je vois le Rassemblement national se livrer aussi à ce jeu-là,
02:02 qui les traite de pyromane, voire de corrompus, qui donnent les cognivances politiques.
02:10 Pardon, il y a des responsables politiques, LFI, Rassemblement national,
02:15 qui ont indiqué que tout ça, ce n'était que des copinages,
02:20 que le mode de nomination des membres du Conseil constitutionnel
02:22 faisait que par nature, ils auraient pris une décision politique.
02:25 Certains ont même évoqué un doigt d'honneur à la démocratie.
02:29 Ce sont des parlementaires LFI qui se sont livrés à des propos comme cela
02:34 sur les antennes de radio et de télévision.
02:36 C'est non seulement indigne, mais c'est très dangereux pour nos institutions.
02:39 Il y a là aussi, au-delà du débat retraite, ce débat-là qui est juste derrière,
02:44 c'est-à-dire le rapport à la démocratie, le rapport aux institutions.
02:47 Et je crois que dans ces moments, on doit être très attentifs à tout ça.
02:50 – Je reviens sur la promulgation de la loi, cette nuit,
02:52 qui est ce matin publiée au journal officiel.
02:55 Les syndicats disaient "laisser quelques jours"
02:57 et peut-être que la possibilité d'un dialogue existera.
03:01 Est-ce qu'en promulguant aussi vite, on n'enterre pas la possibilité
03:05 de la reprise du dialogue avec les organisations syndicales ?
03:07 – Encore une fois, Néla Latrousse, je crois à la sincérité dans ce débat.
03:11 La sincérité, c'est d'accepter l'idée qu'il y ait un désaccord
03:15 sur la question du recul de l'âge des retraites.
03:18 Il a toujours été clair, j'ai envie de dire, des deux côtés de la table.
03:21 Le gouvernement a dit la nécessité d'allonger la durée de cotisation
03:25 et de repousser l'âge de départ à la retraite.
03:28 Les syndicats ont dit depuis le début leur totale opposition.
03:31 Il n'y avait pas de compromis mis sur la table sur cette question-là.
03:35 – Emmanuel Macron leur proposait de reprendre la discussion mardi.
03:38 – Oui, mais je vais y revenir.
03:40 Les propos des dirigeants syndicaux que j'ai vus intensément
03:43 en préparant ce projet de loi, ça a toujours été de dire,
03:45 sur la question de l'âge, le reste on peut discuter des choses,
03:48 sur la question de l'âge, ce sera ni 65, ni 64, ni 63,
03:52 ce sera rien du tout, sinon on sera en désaccord.
03:55 Ça c'est un désaccord qui a été acté.
03:57 Je le disais tout à l'heure, est-ce que ça veut dire
03:59 qu'il n'y a rien à discuter ?
04:01 Évidemment non, il y a d'ailleurs des mesures qui étaient dans le projet de loi,
04:06 qui ont été retoquées par le conseil concessionnel,
04:09 parce qu'il a dit qu'elles n'avaient pas à y figurer.
04:11 Des mesures importantes sur l'emploi des seniors par exemple,
04:14 des mesures importantes pour les fonctionnaires,
04:16 les contrats actuels qui vont améliorer la situation des contrats actuels.
04:19 – Sur la portabilité des droits des personnes qui ont fait 10 ans en catégorie actif.
04:22 – Oui, c'est-à-dire, je le dis d'abord, c'est très simple à comprendre,
04:24 ce sont des agents qui sont au contrat, qui intègrent la fonction publique,
04:28 et donc considérer jusqu'à présent que les années passées,
04:31 quand ils étaient au contrat, elles valaient pour rien
04:34 dans la prise en compte de leur pénibilité.
04:35 – C'est toujours le cas puisque ça a donc été retoqué par le conseil constitutionnel.
04:38 – Exactement, mais je note aussi…
04:39 – Il faudra bien que ça revienne, c'est ce que vous dites.
04:40 – Ceci j'y viens, que des mesures qui étaient considérées
04:43 comme anecdotiques par les uns et par les autres, là elles sont vues comme importantes.
04:47 Tant mieux d'une certaine façon parce qu'elles le sont.
04:49 Et donc de tout ça, nous devrons effectivement discuter avec les organisations syndicales.
04:54 Comment est-ce qu'on le met en place pour les mesures qui ont été retoquées ?
04:57 D'autres mesures aussi, qui ont été validées par le conseil constitutionnel,
05:00 qui sont tout à fait signifiantes.
05:01 – Vous dites qu'elles ne seront pas abandonnées ces mesures qui ont été retoquées ?
05:03 – Il ne faut pas qu'elles soient abandonnées,
05:04 elles doivent être remises dans la discussion avec les organisations syndicales,
05:07 avec les parlementaires aussi.
05:09 Il faudra bien trouver les voies et moyens pour que ces mesures puissent s'appliquer.
05:13 Elles sont extrêmement importantes et elles ne sont pas les seules.
05:16 – Il n'y a pas question d'abandonner l'index senior par exemple ?
05:18 – Mais ça reste évidemment une priorité.
05:21 Il faut continuer à travailler la question de l'emploi des seniors
05:23 sur les mesures qui ont été effectivement non validées par le conseil constitutionnel,
05:27 comme sur des mesures qui figurent dans le texte.
05:30 Je pense à des mesures très importantes.
05:31 On va par exemple instaurer la retraite progressive dans la fonction publique,
05:35 c'est-à-dire la possibilité de se mettre à temps partiel
05:38 et de conserver sa rémunération, c'est majeur.
05:41 Ça va nous permettre d'adapter les fins de carrière.
05:43 Et ça, c'est un gros sujet et qui nécessite discussion.
05:45 – Ça c'est le projet de loi plein emploi pour cet été.
05:47 – En l'occurrence sur la retraite progressive,
05:50 c'est maintenant validé dans les textes,
05:51 mais comment est-ce qu'on fait en en discutant avec les syndicats ?
05:54 – Mais l'index senior, le contrat senior…
05:55 – Pour que ça devienne une réalité dans les actes,
05:57 dans la vraie vie de la fonction publique.
05:58 – Ça c'est dans le projet de loi plein emploi pour cet été ?
06:01 C'est ça le calendrier ?
06:02 – Le sujet c'est d'en discuter aujourd'hui avec les syndicats.
06:04 Vous voyez, c'est tout l'intérêt justement de se remettre autour de la table
06:09 sur ces questions-là, sur d'autres sujets.
06:11 – Comment on fait pour faire revenir les syndicats à la table des discussions ?
06:12 Ils ont dit "on n'a pas envie de vous voir avant le 1er mai"
06:17 où ils espèrent un "rat de marée", je cite la CGT, un "rat de marée populaire".
06:21 Et puis le 3 mai, il y aura la décision du Conseil constitutionnel
06:24 sur la deuxième demande de RIP, la première a été écartée.
06:27 D'ici là, vous n'espérez pas voir les syndicats de toute façon à la porte à clôture ?
06:31 – Notre responsabilité c'est de proposer.
06:33 C'est ce que le Président de la République a fait.
06:35 La Première ministre, avec quelques ministres dont je faisais partie, a reçu des syndicats.
06:40 Notre responsabilité c'est d'avancer sur des sujets qui sont importants,
06:44 non pas pour le gouvernement ou pour les syndicats,
06:45 mais qui sont importants pour les Français, pour les salariés du privé,
06:48 pour les agents de la fonction publique,
06:50 qui sont des mesures de nécessité.
06:51 L'emploi des seniors, l'amélioration de la qualité du travail
06:56 dans la fonction publique, dans les entreprises,
06:58 savoir comment est-ce qu'on peut adapter son temps de travail,
07:00 comment est-ce qu'on peut adapter les postes de travail.
07:02 Nous avons des sujets extrêmement importants à discuter
07:05 sur la prévention de l'usure et de la pénibilité.
07:07 – Ça y est, ça vient de nier, c'est des sujets qui sont discutés au niveau de votre ministère.
07:09 Après l'utilisation du 49.3, les représentants syndicaux de la fonction publique
07:13 avaient suspendu leur participation aux réunions, ils sont revenus depuis.
07:16 – Pour l'instant, ils nous font savoir que,
07:19 – Y compris dans la fonction publique, sur le sectoriel.
07:21 – Ils préfèrent ne pas participer à ces discussions-là.
07:24 Est-ce que ça veut dire que rien n'avance ? Pas du tout.
07:27 Je fais avancer tout ce qui peut avancer.
07:29 On a par exemple avancé, ce n'est pas anecdotique,
07:32 sur des améliorations de l'égalité entre les femmes et les hommes dans la fonction publique.
07:36 On a adopté au Sénat, à l'unanimité la semaine dernière,
07:39 un texte pour instaurer un index d'égalité dans la fonction publique,
07:43 pour améliorer justement l'exigence en termes de nomination
07:46 sur les postes d'encadrement dans la fonction publique.
07:49 Nous sommes en train de travailler à l'amélioration de la situation d'agent public.
07:53 La semaine dernière au Sénat, un texte sur les secrétaires de mairie.
07:56 Alors parfois quand je parle des secrétaires de mairie…
07:58 Ça parait des difficultés de recrutement y compris dans le Sénat.
08:00 Bien sûr, ça parait pas la hauteur du débat national, mais c'est très important.
08:04 On y revient dans un instant, Stanislas Guérini.
08:06 Et donc on doit avancer en pensant à eux avant tout.
08:09 Et nous aussi on doit avancer, 8h41, on se retrouve juste après le Fil info, c'est Elia Bergel.
08:13 Emmanuel Macron met un coup d'accélérateur.
08:16 Le Président promulgue cette nuit la loi sur la réforme des retraites
08:20 après sa validation par le Conseil constitutionnel.
08:22 Six mesures seront retoquées seulement dans l'OCDI senior et l'index senior.
08:27 Cette décision du chef d'Etat, c'est la droite ligne de la méthode du gouvernement
08:31 qui consiste à brusquer les Français, dénonce ce matin sur France Info le député LR du Pas-de-Calais.
08:36 Pierre-Henri Dumont, la gauche, elle, met le cap sur le 1er mai.
08:39 Un rendez-vous décisif sur Jean-Luc Mélenchon.
08:42 Rendez-vous donné également par l'intersyndical.
08:44 Les organisations se réunissent après-demain, lundi, et refusent de rencontrer Emmanuel Macron mardi.
08:50 Un premier sursis pour l'une des deux pilules abortives.
08:53 Aux Etats-Unis, la Cour suprême tenue par les conservateurs maintient temporairement l'accès à cette méthode d'abortement
08:59 pour avoir le temps d'étudier le dossier après son interdiction par un juge fédéral.
09:04 En Ligue 1, Lyon gagne à Toulouse 2 à 1 hier à 21h.
09:08 Le PSG reçoit Lens le deuxième au classement alors que l'entraîneur parisien Christophe Galtier
09:13 est visé par des accusations de racisme.
09:15 (Générique)
09:18 France Info
09:20 Le 8/30 France Info, Néil Halatrous, Laurence Anechal.
09:24 Toujours avec Stanislas Guérini, ministre de la Transformation et de la Fonction Publique,
09:28 la droite pousse depuis hier soir une idée, une conférence sociale sur le travail et sur les baisses d'impôts.
09:34 Est-ce que c'est une bonne idée ?
09:35 Ce sont des sujets sur lesquels la majorité présidentielle a toujours été au rendez-vous,
09:40 pas depuis 2022, depuis 2017.
09:43 Conférence sociale, ça veut dire un grand rafle ?
09:45 La majorité qui a le plus baissé les impôts de ces 50 dernières années.
09:49 Donc cette ligne-là, elle est évidemment absolument claire.
09:52 Sur la question du travail, nous disons là aussi qu'il faut pouvoir continuer à avancer,
09:57 pas comme si nous n'avions rien fait sur la formation professionnelle,
10:01 sur la valorisation de l'apprentissage, tout ça, ce sont aussi des révolutions positives
10:06 qui se sont passées aussi dans le premier quinquennat et qui sont en train de se poursuivre.
10:09 Fixer l'objectif d'un million d'apprentis sont des choses qui sont très importantes,
10:12 y compris sur la nature du travail.
10:14 Est-ce que vous me trouverez toujours au rendez-vous pour dire que oui,
10:17 il faut continuer à travailler sur la question du travail, à la fois la valorisation du pouvoir d'achat,
10:22 faire en sorte que le travail puisse payer, mais aussi davantage encore s'intéresser,
10:27 travailler à la question de la transformation des carrières, des parcours professionnels,
10:30 la question des conditions de travail aussi, évidemment oui.
10:34 Je dois dire que, vous m'interrogez avant sur la méthode,
10:39 je crois moins au grand soir, au grand raho avec les organisations syndicales
10:44 que de pouvoir avancer sur des sujets plus ciblés.
10:47 La CFDT demande aussi une grande concertation sur le travail.
10:49 Je vous le dis parce que moi j'échange beaucoup avec les organisations syndicales
10:54 et c'est l'impression qu'aujourd'hui c'est plutôt leur souhait de pouvoir prendre un certain nombre de sujets,
10:58 la question du pouvoir d'achat, la question de la réponse à l'inflation,
11:02 des sujets importants, concrets, je pense par exemple pour la fonction publique
11:06 à l'instauration d'une prévoyance, vous voyez comment est-ce qu'on protège la santé des agents publics,
11:11 ça ce sont des sujets sur lesquels, à mon sens, on peut avancer plus facilement
11:15 parce qu'il y a un intérêt immédiat, il y a des questions qui sont bien circonstruites.
11:19 Sur les impôts, il faut qu'ils continuent à baisser ?
11:21 C'est ce que nous faisons, vous n'aurez plus à payer par exemple votre redevance télévision,
11:26 on a augmenté le barème de l'impôt avec, c'est vrai, de l'inflation,
11:31 ce qui permet de continuer à diminuer la pression fiscale sur nos concitoyens, entreprises et particuliers.
11:37 Je vous répète, il n'y a pas eu une majorité qui a autant baissé les impôts,
11:40 et vous notez qu'on nous en fait parfois, d'ailleurs, le reproche sur la tentation de l'impôt
11:44 qui revient toujours dans le débat, elle est bien là et elle n'est pas du fait de la majorité.
11:48 Le reproche qui est fait cette semaine par Marine Le Pen, c'est de dire qu'il y a un décalage
11:52 entre le niveau d'impôt et la qualité de service public qu'il y a en face.
11:56 Et votre collègue du budget, d'ailleurs, lance une concertation, un cycle, vous serez à ses côtés,
12:01 en avoir pour mes impôts pour que les contribuables sachent un peu où va l'argent.
12:06 Et c'est la question qu'on vous pose, où va l'argent, effectivement.
12:08 Vous constatez la dégradation d'un côté d'un service public et de l'autre,
12:12 il y a deux questions différentes, si vous permettez.
12:14 Il y a la question du niveau d'imposition.
12:16 Moi, je n'ai pas de leçon à recevoir de dirigeant politique Marine Le Pen, en l'occurrence,
12:21 qui propose des modèles, notamment sur les retraites,
12:24 qui mettaient des dizaines de milliards de dépenses supplémentaires sur la table.
12:28 Donc nous, nous avons notre cohérence.
12:29 Et puis, il y a cette autre question qui est fondamentale,
12:32 celle de la qualité de nos services publics.
12:35 Est-ce qu'on peut faire mieux ?
12:36 La réponse, c'est oui, d'évidence.
12:38 – Est-ce qu'on peut faire mieux avec moins ? C'est ça même que vous espérez.
12:42 – Oui, mais c'est plutôt la question de savoir comment est-ce qu'on alloue la dépense publique.
12:46 C'est cette question-là que Gabriel Le Met sur la table.
12:49 C'est effectivement une bonne question, savoir quelles sont les dépenses qui vont à de la redistribution,
12:54 quelles sont les dépenses qui vont à du réinvestissement dans les agents publics,
12:58 dans les services publics qu'on met sur les territoires.
13:01 Et c'est ce que nous faisons depuis le début du premier quinquennat.
13:03 – Dans le revenu des agents publics aussi, est-ce qu'il faut Stanislas Guérini dégeler à nouveau le pronom "miss" ?
13:09 – J'y viens dans une seconde, je vous promets que j'y viendrai, je ne serai pas trop long.
13:12 Mais je dis, nous devons réinvestir sur nos territoires.
13:16 Et ce déplacement avec Gabriel Attal, nous le ferons dans une maison France Service.
13:20 C'est-à-dire une des 2600 maisons que nous avons réouvertes sur le territoire,
13:24 à moins de 30 minutes de chacun de nos concitoyens,
13:27 dans lequel on peut opérer les services publics du quotidien.
13:30 Et d'ailleurs accompagner aussi les Français dans leur déclaration d'impôt.
13:35 C'est pour ça que nous le faisons dans ce moment très particulier.
13:37 – Et il faut du monde pour ça ? – Pardon ?
13:38 – Et il faut du monde pour ça ? – Il faut évidemment du monde.
13:40 – Vous nous confirmez que 6 000 emplois…
13:42 – Il y a plus de 6 000 agents qui travaillent dans ces maisons France Service.
13:44 – Mais vous nous confirmez que 6 000 emplois n'existent plus dans la fonction publique
13:46 en raison des difficultés de recrutement, chiffre de nos confrères des Éco.
13:49 – Oui je le confirme, pourquoi ? Ce n'est pas une surprise pour moi.
13:52 Et ce n'était surtout pas une volonté de la part du gouvernement de supprimer ces postes.
13:56 Nous avions construit un budget plutôt avec une légère augmentation
13:59 du nombre d'emplois dans la fonction publique sur l'exercice fiscal en cours.
14:04 Mais nous avons des difficultés de recrutement.
14:07 Il y a aussi un phénomène démographique qui fait qu'aujourd'hui,
14:09 beaucoup de fonctionnaires partent à la retraite et qu'il y a des difficultés…
14:12 – Dans les secrétaires de mairie qu'on évoquait.
14:14 – À pouvoir les remplacer. Je prenais à l'instant l'exemple des secrétaires de mairie.
14:17 Un tiers de nos secrétaires de mairie, c'est dans la fonction publique territoriale,
14:20 dans nos communes, vont partir à la retraite.
14:22 – Et j'en profite pour reposer ma question, est-ce qu'il faut dégeler le point d'indice ?
14:26 – Il y a plusieurs sujets, il y a le sujet du pouvoir d'achat.
14:28 Il faut apporter des réponses à la question du pouvoir d'achat.
14:31 Moi je suis le ministre qui a le plus augmenté le point d'indice depuis 37 ans.
14:35 C'est la décision que nous avons prise l'année dernière
14:38 face à une situation d'inflation qui est très importante.
14:40 Et donc c'est une question qui se pose à nouveau,
14:43 que nous devons justement là encore discuter avec les organisations syndicales.
14:47 Moi c'est pour ça que je veux me remettre à table avec les organisations syndicales.
14:50 Ce que je note, c'est qu'aujourd'hui l'inflation,
14:52 elle est en train au niveau global de décélérer.
14:55 Mais elle reste, malgré nos efforts…
14:57 – Elle a été revue à la hausse en France, 5,7% si je me souviens bien en mars.
15:00 – Elle reste très importante sur les produits du quotidien
15:03 et elle touche en particulier les bas salaires dans notre pays.
15:07 Je crois que la question des bas salaires, ça doit être une question absolument privilégiée.
15:11 – Et c'est vrai aussi dans la fonction publique.
15:14 – Les bas salaires mais pas toute l'échelle des salaires.
15:17 – Moi je mène une réforme de la haute fonction publique
15:20 qui m'a conduit à augmenter la rémunération justement
15:23 pour retrouver de l'attractivité sur les plus hauts postes d'encadrement.
15:26 Je pense que c'est pas le sujet aujourd'hui.
15:28 Le sujet aujourd'hui c'est de pouvoir mieux accompagner
15:31 celles et ceux qui prennent de plein fouet l'inflation.
15:34 Celles et ceux qui aussi, je le dis d'un mot, parfois rentrent dans la fonction publique
15:38 et parce qu'on a un écrasement des grilles en bas de grille,
15:41 voient leur carrière avancer mais leur niveau de rémunération ne pas avancer suffisamment.
15:45 Moi je crois que ces questions-là, ce sont les questions prioritaires
15:48 et ce sont celles que je veux mettre sur la table avec les organisations syndicales.
15:51 C'est pour ça qu'on a besoin de dialoguer.
15:53 – Stanislas Guérini, au gouvernement il y a une affaire qui peut gêner,
15:57 en tout cas entraver l'action de Marlène Schiappa en l'occurrence,
16:00 parce que c'est d'elle qu'il s'agit.
16:02 Cette enquête conjointe de l'hebdomadaire Marianne et de France 2
16:05 sur la gestion opaque d'argent public en 2021,
16:08 par celle qui était alors ministre déléguée à la citoyenneté,
16:11 on parle d'un fonds Marianne, c'est le nom de ce fonds,
16:13 2 500 000 euros créés après l'assassinat du professeur Samuel Paty
16:17 pour subventionner des associations qui portent un discours républicain.
16:21 On s'est rendu compte finalement que de l'argent distribué
16:25 a été également distribué sous une forme de copinage,
16:29 c'est ce que semblent en tout cas révéler ces enquêtes.
16:31 – C'est ce que semblent révéler ces enquêtes,
16:32 ce sont les soupçons qui pèsent en tout cas.
16:34 – Il y a des journalistes, des personnes…
16:37 – Vous avez été choqué par ces révélations ?
16:38 – Qui disent cela aujourd'hui, moi je n'en sais absolument rien,
16:42 je n'ai rien à dire de plus.
16:43 – Vous ne croyez pas à ces enquêtes ?
16:45 – Je vous réponds précisément, je n'ai rien à dire de plus
16:48 que ce que à la fois Marlène Schiappa a répondu sur cette question-là…
16:51 – Est-ce que c'est une affaire qui est grave ?
16:53 – Et puisque c'est notre responsabilité, ce que Sonia Baques est en train de mener
16:59 avec l'inspection générale justement d'affaires sociales…
17:02 – Qui a succédé à Marlène Schiappa, qui est prêtre à l'État à la citoyenneté.
17:04 – Exactement, pardon de ne pas l'avoir précisé,
17:06 elle a diligenté justement une mission d'inspection,
17:09 de nos missions d'inspection qui sont indépendantes je le rappelle,
17:13 pour justement faire toute la lumière dès lors que des personnalités,
17:17 des enquêteurs, des journalistes disent qu'il y a matière à creuser.
17:21 – C'est une affaire qui est grave.
17:23 – Je crois que la responsabilité du gouvernement, c'est celle-là,
17:25 je n'ai rien de plus à pouvoir ajouter, ni à ce qu'a dit Marlène Schiappa,
17:29 ni à ce qu'a indiqué Sonia Baques.
17:30 – Marlène Schiappa peut continuer à travailler dans ce climat-là ?
17:32 Et avec ces suspicions-là ?
17:34 – Je le crois, évidemment, elle est engagée sur des sujets
17:38 qui sont extrêmement importants aujourd'hui, auprès justement d'associations,
17:42 sur l'économie sociale et solidaire, ce sont des sujets qui représentent 10% aujourd'hui
17:48 de la valeur créée chaque année dans notre pays.
17:50 – Et vous lui faites confiance ?
17:51 – C'est très important qu'elle puisse continuer à travailler, oui évidemment.
17:54 – Stanislas Guérini, merci beaucoup, ministre délégué chargé de la transformation
17:59 et de la fonction publique, invité du 8.30 ce matin.