Elisabeth Lévy : "On s’en fiche que le président nous aime ou nous considère, ce n’est pas notre père !"

  • l’année dernière
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##LEVY_SANS_INTERDIT-2023-04-18##
Transcript
00:00 - Avec Elisabeth Lévy d'avant, évidemment comme chaque jour Elisabeth. Bonjour Elisabeth Lévy.
00:06 - Bonjour Patrick, bonjour à tous.
00:08 - Alors Elisabeth Lévy, vous voulez revenir évidemment sur Emmanuel Macron,
00:13 bien sûr avec son intervention hier. Pendant que le président parlait,
00:18 il y a, vous l'avez entendu dans le journal, les casseroles qui ont été agitées quoi,
00:25 un petit peu. Je ne sais pas quelle expression on peut leur donner.
00:28 - Je dirais qu'elles ont tintinabulé, pour appeler un joli mot de la blanque française,
00:34 d'appeler à taque dans 300 villes. Alors pour moi ces casseroles, c'est un peu le stade infantile
00:40 de la politique, ils ne nous écoutent pas, alors nous non plus, on ne l'écoutera pas de mananère.
00:44 Alors qu'on soit contre cette réforme des retraites ou contre toute autre décision d'ailleurs,
00:49 bien sûr c'est légitime, mais tout ce discours sur le mépris en plus est vraiment hors sujet.
00:55 Parce que vraiment Patrick, on s'en fiche que le président nous aime ou nous considère,
01:00 ce n'est pas notre père ce qui compte et qui en l'occurrence m'inquiète d'ailleurs,
01:03 c'est son projet pour la France. Et alors maintenant, et bien non,
01:07 on trépigne sur le mode "s'il ne retire pas son texte, j'arrête de respirer".
01:11 Oui, nous ne voulons pas de l'acclimatation à la mondialisation via l'Europe,
01:15 qui nous est présentée comme la seule politique possible depuis des années,
01:19 ben peut-être, très bien, nous ne sommes pas de vulgaires hollandais
01:22 pour travailler jusqu'à 67 ans très bien, inventons une voie française,
01:26 mais ce n'est pas le merveilleux mouvement social qui va l'engendrer me semble-t-il.
01:31 Alors en attendant, nous jouons à la révolution,
01:33 mais en réalité la vraie passion française c'est le statu quo.
01:36 - Donc vous avez trouvé le président convaincant ?
01:40 - Non, mais en fait il a fait ce qu'on attendait de lui, non, il nous a rassuré,
01:44 il nous a dit qu'il nous aimait, il nous a compris.
01:47 On lui avait dit "pas d'arrogance", eh bien il n'a pas été arrogant,
01:50 il n'a pas non plus employé de mots bizarres comme "croquignoler".
01:54 Alors oui, il sait que nous ne voulons pas de sa réforme,
01:57 que nous sommes en colère, que nous voulons du sens au travail,
02:01 nous a-t-il dit, bon on veut surtout des vacances, mais passons.
02:04 Alors tout c'est dur, cette réforme, nous a-t-il dit encore,
02:07 mais c'est pour notre bien et d'ailleurs l'avenir radieux c'est demain,
02:11 dans 100 jours exactement.
02:13 Alors on a eu le droit à ce même catalogue de promesses usées, faites 1000 fois.
02:18 Les élèves apprendront à l'école, la justice aura des moyens,
02:21 1000 usines s'épanouiront, la bureaucratie s'allègera,
02:26 on en finira avec l'immigration clandestine, l'affreuse sociale,
02:28 on relancera l'intégration et on inventera en prime l'industrie écolo
02:33 et l'intelligence artificielle qui rase gratis parce que,
02:37 parce que Patrick, on est les champions du monde
02:39 et qu'en plus on a le meilleur papa du monde.
02:43 Alors dommage parce qu'en fait, dans le début de son intervention,
02:46 Emmanuel Macron avait commencé par effleurer un peu la vérité
02:49 en disant que l'indépendance ça ne se décrète pas, ça se conquiert.
02:54 Et il est vrai, c'est vrai, on l'entend, pour les Français,
02:59 toute réforme est une régression, oui c'est vrai,
03:01 parce qu'après 40 ans au-dessus de nos moyens,
03:04 eh bien toute réforme est une facture à payer.
03:07 Sauf que ce n'est pas la réforme qui entraîne l'appauvrissement,
03:10 c'est l'appauvrissement qui impose la réforme,
03:13 en tous les cas une mise à jour et c'est effectivement
03:16 le prix du retour à l'indépendance.
03:18 Alors la réalité c'est qu'Emmanuel Macron devrait nous promettre
03:21 du sang, de la sueur et des larmes,
03:23 mais nous sommes au moins tous d'accord là-dessus,
03:26 cette vérité, eh bien personne ne veut l'entendre.
03:28 Merci Élisabeth Lévy.

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