• l’année dernière
ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos
Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de l'allocution d'Emmanuel Macron, de la fin du nucléaire en Allemagne, du réchauffement climatique et de la sécheresse.

Retrouvez "L'entretien" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video

Nos nouveautés : http://bit.ly/1pij4sV

Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Category

🗞
News
Transcription
00:00 8h14 sur Europe 1, Sonia Mabrouk, vous recevez ce matin la ministre de la transition énergétique.
00:05 Bienvenue sur Europe 1 et bonjour Agnès Pannier-Runacher.
00:09 Bonjour Sonia Mabrouk.
00:10 Alors je ne le savais pas, on était encore en campagne présidentielle hier, c'était un discours de campagne du président ou du candidat ?
00:17 Moi je crois que c'était surtout un discours de vérité
00:20 et un discours de courage et un discours qui trace un cap et je crois que c'est
00:26 ce qu'on attend d'un président de la république c'est de tracer un cap, de tracer les priorités sur lesquelles
00:32 il souhaite travailler en s'appuyant sur ce qu'il a entendu des français.
00:38 Et lorsque le président propose par exemple de travailler sur le travail c'est un sujet
00:44 qui est remonté très fortement dans toutes les concertations que nous avons pu
00:48 avoir et qui est lié d'ailleurs au sujet des retraites puisque l'inquiétude derrière
00:53 le fait de travailler plus longtemps c'est est-ce que je serais capable de travailler plus longtemps ?
00:57 Moi qui ai un travail pénible, un travail où je dois porter des charges, où j'ai le sentiment de m'épuiser, je me rapproche
01:04 de l'âge fatidique, est-ce que je saurais travailler plus longtemps ?
01:07 On va en parler mais sur l'ensemble de la locution Agnès Pannier-Runacher du président hier,
01:11 deux minutes ont été consacrées justement à la réforme des retraites qui a provoqué une contestation,
01:16 rappelons-le, de trois mois, deux petites minutes pour reconnaître une colère et puis s'en va.
01:21 La page est tournée pour le président mais l'est-elle pour les français selon vous ?
01:24 Je crois que le président l'a dit très directement, c'est à dire qu'il est parfaitement conscient que c'est une mesure impopulaire
01:30 et prendons une mesure impopulaire
01:33 parce que c'est une réforme profonde, c'est une réforme je crois qu'on l'a
01:38 suffisamment dit qui vise quand même à sauver notre système de retraite
01:42 et on y tient tous beaucoup à ce système de retraite et les faits sont têtu, le nombre de centenaires
01:49 est en train d'augmenter très fortement, c'est une très bonne chose mais derrière ça veut dire que
01:54 les actifs doivent financer plus de retraites donc ce sujet là il existe,
01:59 il met en oeuvre la mesure jusqu'au bout
02:02 mais néanmoins il accueille l'impopularité de cette mesure et il rebondit. On ne peut pas rester dans l'immobilisme
02:08 quand le monde continue à avancer.
02:10 Mais c'est 100 jours pour se relancer, trois grands chantiers qui ont été annoncés, le chantier du travail, celui de la justice et de l'ordre républicain,
02:17 le progrès également mais ce n'est pas comme si vous n'étiez pas au pouvoir depuis des années, on aurait dit vraiment un
02:23 discours de campagne, un programme, que ne l'avez vous fait avant ?
02:27 Je crois surtout qu'il redonne du sens à l'action politique et qu'il effectivement
02:32 réaffirme des priorités sur lesquelles nous travaillons et nous allons continuer à travailler.
02:37 Mais qui sont évidentes heureusement, le régalien des grands sujets, le travail, faut-il le rappeler ça quand on est au pouvoir ?
02:43 Oui c'est très important parce qu'il faut donner du sens à l'action politique.
02:46 Mais encore du sens, hier est-ce que les mots du président avaient encore
02:49 en tous les cas est-ce qu'ils étaient audibles pour une partie des français qui s'inquiètent pour
02:54 l'inflation, pour le pouvoir d'acheter, même de vivre pour certains tout simplement ?
02:58 Je crois que les français ils attendent surtout des solutions aujourd'hui.
03:00 Et effectivement il est important que le président de la république trace la route et
03:04 formule les priorités sur lesquelles il propose
03:10 aux syndicats, aux organisations professionnelles, aux élus de travailler.
03:14 Laurent Berger dit qu'il n'y a rien de concret, Marine Le Pen affirme que le président tourne le dos aux français etc.
03:18 Je pourrais vous faire la liste de vos opposants ?
03:20 J'ai écouté avec beaucoup d'intérêt ce que disait
03:24 Laurent Berger et donc effectivement il formule
03:27 une première parole et on n'est pas étonné lorsqu'on est dans une forme d'opposition,
03:31 on ne s'attendait pas à ce qu'il y ait des applaudissements et néanmoins il commence à discuter en fait.
03:37 Il parle de...
03:39 Vous avez vu une main attendue vous ?
03:41 Moi j'ai vu quelqu'un qui disait il y a un délai de décence.
03:43 Il y a beaucoup peu en ce moment.
03:45 Il y a un délai de décence.
03:47 Mais néanmoins est-ce que le président est prêt à aller jusqu'au bout sur les conditions de travail, à parler organisation du travail ?
03:51 Donc en fait on voit qu'il y a du grain à moudre dans la négociation.
03:53 Vous pensez qu'après le 1er mai il y aura peut-être cette reprise du dialogue ?
03:57 Et très clairement c'est ce que nous appelons de nos voeux.
03:59 Et pourquoi ? Parce que ce sont des sujets très concrets pour les français.
04:01 L'organisation du travail, le travail des seniors,
04:05 la question du traitement de la pénibilité,
04:07 ce sont des sujets qui sont essentiels.
04:09 Mais sur le registre de l'école,
04:11 lorsque le président parle de remplacer les professeurs absents,
04:15 vous, moi, tous en tant que parents,
04:17 nous vivons ça avec inquiétude.
04:19 Et c'est essentiel. Et ce sont des solutions concrètes.
04:21 On est connectés au terrain.
04:23 Vous dites concrets, mais je vais vous évoquer quelques phrases.
04:25 Hier, "changer la vie des habitants des quartiers les plus difficiles".
04:29 Bien. "L'école va changer à vue d'œil".
04:31 Bien. "Quel beau catalogue de bonnes intentions"
04:33 diront certains. Que répondez-vous à cela ?
04:35 Moi, je réponds "solution concrète sur le terrain".
04:39 Je vous donne des exemples.
04:41 Sur les services publics, qu'il a évoqués,
04:43 comment rendre la vie plus facile aux habitants des quartiers les plus difficiles ?
04:47 Eh bien, nous mettons des maisons de services publics sur le terrain.
04:51 Nous rouvrons des services publics.
04:53 Nous permettons aux gens de pouvoir avoir accès à une école qui fonctionne,
04:57 à des services de santé qui les accueillent.
04:59 Aujourd'hui, la question des déserts monticaux,
05:01 elle me remonte sur le terrain.
05:03 Moi, j'habite à Lens, au cœur du bassin minier,
05:07 et les gens sont inquiets, inquiets sur la difficulté à trouver des médecins.
05:11 Eh bien, nous apportons des réponses sur ce sujet-là.
05:13 Et là aussi, nous sommes dans des solutions concrètes.
05:15 Encore une question sur votre méthode.
05:17 Combien de fois a-t-on entendu Emmanuel Macron
05:19 promettre plus d'écoute et moins de verticalité ?
05:21 Combien de fois le président a-t-il promis de se réinventer ?
05:24 Et à force de se réinventer, on redevient le même.
05:26 Vous savez, Sonia Mabrouk,
05:28 on peut entendre ce que disent les oppositions,
05:30 mais moi, je suis ministre depuis presque 5 ans maintenant.
05:34 J'ai passé 4 textes de loi,
05:36 3 dans un contexte où je n'avais pas la majorité,
05:40 et ces textes, je les ai co-construits.
05:42 Le texte sur l'accélération des énergies renouvelables,
05:44 le texte sur l'accélération du nucléaire,
05:47 le texte sur les mesures d'urgence pour le pouvoir d'achat,
05:50 ce sont des textes que j'ai construits avec des oppositions,
05:54 et sur lesquelles nous avons tenu de très larges majorités.
05:57 Mais depuis qu'il y a la rupture avec la réforme des retraites,
05:59 avec quelle majorité vous allez encore travailler ?
06:01 Grand point d'interrogation hier,
06:03 pas de première piste donnée par le président.
06:05 Je peux vous donner un exemple.
06:06 Le texte sur le nucléaire, il a été adopté
06:09 2 heures après le 49.3.
06:11 C'est pour vous dire que
06:13 ce travail de fond que font chacun des ministres,
06:16 en allant voir les députés,
06:18 de notre majorité,
06:20 mais également des oppositions,
06:21 en travaillant au Sénat,
06:22 en construisant des chemins,
06:24 il existe, et nous l'avons déroulé.
06:26 C'est plus d'une vingtaine de lois qui ont été adoptées
06:29 depuis le début du quinquennat,
06:30 et certaines l'ont été après le 49.3,
06:33 après les tensions sur les retraites,
06:36 après le dépôt du recours devant le Conseil constitutionnel,
06:39 ce qui montre que, en fait, fondamentalement,
06:42 nous avons besoin collectivement d'avancer,
06:44 nous avons besoin collectivement d'apporter
06:46 des solutions concrètes aux Français.
06:48 Nous avons traversé des crises mondiales majeures,
06:51 la crise du Covid, la crise de l'énergie,
06:53 le cachement est possible,
06:54 la crise en Ukraine,
06:55 et nous devons faire nation ensemble,
06:57 et c'est ce que propose le président de la République.
06:59 - Alors justement, on va parler, Agnès Pannier-Runacher,
07:01 plus précisément de vos dossiers d'importance sur le nucléaire,
07:04 dont il a été peu question hier,
07:06 mais c'était évidemment un grand chantier.
07:08 L'Allemagne a acté de la sortie du nucléaire.
07:10 Le pays a fermé les trois derniers réacteurs encore en activité.
07:14 La France s'inquiète, c'est tout à fait normal,
07:16 d'une relance de l'énergie fossile,
07:18 comme le charbon, pour compenser le nucléaire.
07:20 Est-ce qu'en somme, Madame la Ministre,
07:22 l'Allemagne peut ruiner tous les efforts européens seule ?
07:25 - L'Allemagne s'engage à baisser ses émissions de gaz à effet de serre
07:29 et à développer des énergies renouvelables,
07:32 alternatives à ses réacteurs nucléaires.
07:35 J'en accepte l'augure.
07:37 Je ne peux pas demander à l'Allemagne
07:39 de ne pas faire ses propres choix énergétiques,
07:41 alors que je le réclame, moi, pour mon propre pays,
07:43 et que depuis maintenant quatre ans,
07:45 je me bats pour que le nucléaire
07:47 ne soit plus un gros mot au niveau européen,
07:49 et pour accumuler des victoires,
07:51 que ce soit sur la taxonomie,
07:53 sur la directive renouvelable,
07:55 ou sur...
07:57 - Mais sur l'Allemagne précisément.
07:59 Est-ce que vous croyez vraiment,
08:01 parce que l'Allemagne assure que cette hausse du charbon
08:03 ne sera que temporaire, et qu'ils fermeront
08:05 toutes leurs centrales à charbon d'ici 2038,
08:07 est-ce qu'il faut le croire, Agnès Pagnier-Runacher,
08:09 alors que le charbon représente, outre-Rhin,
08:11 je crois que c'est un tiers de la production d'électricité ?
08:13 - C'est un petit peu moins d'un tiers,
08:15 mais vous avez raison, le charbon en France,
08:17 c'est moins d'un pour cent de notre production énergétique,
08:20 et en Allemagne, c'est un pour centage
08:22 qui est beaucoup plus important.
08:24 Donc, moi je crois une chose,
08:26 chaque pays doit être maître de sa production énergétique,
08:29 mais nous avons une responsabilité collective,
08:32 et au regard de cette responsabilité collective,
08:35 il faudra qu'on assume que chacun tient sa trajectoire.
08:38 - Donc là vous le dites presque...
08:40 La France le dit à l'Allemagne,
08:42 on peut parler ouvertement à nos partenaires.
08:44 - La France le dit très directement à l'Allemagne,
08:46 et la France... - Que lui dites-vous ce matin ?
08:48 - Que nous avons la même trajectoire de développement
08:50 des énergies renouvelables que l'Allemagne.
08:52 Exactement la même depuis dix ans.
08:54 Simplement, nous, nous n'ignorons pas que le nucléaire,
08:56 c'est aussi une énergie qui permet de gagner
08:58 la bataille contre le climat,
09:00 et nous ne coupons pas un bras.
09:02 C'est cette ligne que nous tenons,
09:04 au niveau de l'Union Européenne,
09:06 au niveau du G7, au niveau national.
09:08 - Est-ce que l'Allemagne se coupe un bras pour vous,
09:10 et vous discutez avec ces responsables ?
09:12 - C'est un choix de l'Allemagne,
09:14 ça leur met plus la pression pour développer
09:16 des énergies pilotables,
09:18 alors qu'elles sont plus difficiles
09:20 dans le monde du renouvelable.
09:22 C'est exact, c'est leur choix,
09:24 je dirais, en tant que peuple souverain,
09:26 et ça, ça doit être respecté,
09:28 et c'est respectable,
09:30 mais en revanche, ils seront très regardés
09:32 pour être au rendez-vous de leur baisse
09:34 de gaz et émissions à effet de serre.
09:36 - Pour ne pas devenir le premier pollueur d'Europe,
09:38 c'est de ça dont on parle aujourd'hui.
09:40 - Je crois qu'il y a d'autres pays
09:42 qui ont également des efforts à faire
09:44 dans ce domaine, et c'est un effort collectif,
09:46 et je veux redire quand même une chose,
09:48 c'est qu'au niveau européen,
09:50 nous sommes le continent qui
09:52 menons les transformations les plus fortes.
09:54 Donc, il faut aussi
09:56 savoir prendre de la hauteur
09:58 et regarder d'autres émetteurs
10:00 de gaz et effets de serre au plan international,
10:02 qui n'ont pas
10:04 les trajectoires de baisse
10:06 que connaît aujourd'hui l'Allemagne.
10:08 Donc, chacun doit faire son travail,
10:10 moi j'accepte
10:12 que l'Allemagne fasse
10:14 ses choix énergétiques, en revanche,
10:16 dans notre responsabilité collective,
10:18 il faudra bien mesurer
10:20 s'ils sont au rendez-vous,
10:22 comme nous devrons être, je le dis avec
10:24 beaucoup d'humilité, comme nous devrons être
10:26 au rendez-vous nous également.
10:28 - Bien sûr, alors, il y a quand même
10:30 une ligne de fracture, encore une, certains
10:32 diront avec l'Allemagne, est-ce qu'on a
10:34 des alliés, une forme de coalition
10:36 pro-nucléaire en Europe, on parle d'une dizaine
10:38 voire d'une douzaine de pays, est-ce que c'est le cas ?
10:40 - Oui, tout à fait, je crois que
10:42 je le disais à l'instant, on est passé
10:44 d'un moment où
10:46 le mot nucléaire était impoli au niveau
10:48 européen, à ce
10:50 qu'a réussi à bâtir le président de la République
10:52 et moi-même
10:54 et d'autres en tant que ministre de l'énergie,
10:56 c'est-à-dire à faire du nucléaire
10:58 une énergie qui est reconnue comme
11:00 un levier important pour
11:02 la lutte contre le changement climatique.
11:04 On est 14 pays sur 27
11:06 à vouloir prolonger
11:08 nos réacteurs nucléaires
11:10 et 7 de ces pays vont
11:12 investir dans de nouveaux réacteurs nucléaires.
11:14 Et je reviens du G7
11:16 au Japon, et là encore
11:18 6 des pays du G7
11:20 se sont mis ensemble
11:22 pour reconnaître...
11:24 - Ce sont des intentions ? Ou c'est écrit noir
11:26 sur blanc ? - C'est très concret, c'est
11:28 un accord que nous avons signé.
11:30 Alors ce qui est concret, c'est d'abord, 1) dans la
11:32 déclaration du G7, de reconnaître le
11:34 nucléaire, c'est une des premières fois, comme
11:36 une énergie qui permet de lutter contre le
11:38 réchauffement climatique, 2)
11:40 de s'engager à accompagner
11:42 les pays qui sont aujourd'hui dépendants de la Russie
11:44 sur le nucléaire pour
11:46 leur permettre d'avoir des
11:48 alternatives, et la France a évidemment
11:50 des propositions à faire sur ce sujet.
11:52 Nous sommes, nous, totalement indépendants de la
11:54 Russie, et nous pouvons accompagner notamment
11:56 des pays d'Europe de l'Est qui ont
11:58 construit leur nucléaire
12:00 au temps soviétique et qui du coup ont encore des
12:02 liens importants.
12:04 Et puis la troisième chose, c'est de faire travailler
12:06 ensemble nos autorités
12:08 de sûreté nucléaire
12:10 précisément pour aller plus
12:12 vite et définir
12:14 les cadres des innovations nucléaires.
12:16 - Tout ça écrit noir sur blanc, à l'issue du G7.
12:18 - Tout ça est déclaré, ou écrit noir sur blanc
12:20 soit dans le cadre du G7, soit en cadre
12:22 de cet événement que nous
12:24 avons fait en marge avec le Canada,
12:26 les Etats-Unis, le Japon
12:28 et l'Europe,
12:30 pour nous citer. - Agnès Pannier-Rochier, tout cela
12:32 arrive au moment où notre pays s'apprête à lancer
12:34 la construction d'un nouveau parc
12:36 d'au moins 6 ou peut-être même la probabilité
12:38 de 14 réacteurs nucléaires. - Et peut-être même plus.
12:40 - Et peut-être même plus, EPR2,
12:42 un projet titanesque qui va engager notre
12:44 filière nucléaire, et il y a eu
12:46 le rapport de la commission d'enquête parlementaire
12:48 sur le nucléaire qui a pointé les errements
12:50 de notre pays, une perte conséquente
12:52 de souveraineté énergétique et même
12:54 un gâchis français. Avec tout
12:56 ce retard, est-ce qu'on va arriver à lancer
12:58 un tel chantier titanesque ? Est-ce qu'on
13:00 est encore capable aujourd'hui ?
13:02 - Oui, on est capable. La filière nucléaire
13:04 c'est 220 000 professionnels
13:06 dont le niveau d'excellence
13:08 est reconnu au plan international.
13:10 - Beaucoup sont partis parce qu'on les a découragés
13:12 pendant de nombreuses années. - Alors, quand vous
13:14 êtes ingénieur nucléaire, vous quittez rarement
13:16 le bateau, et c'est
13:18 un métier de passion. - Vous ne quittez pas le bateau France,
13:20 mais vous pouvez aller à l'étranger, vendre vos compétences.
13:22 - C'est un métier de passion,
13:24 et aujourd'hui, nous réengageons un des
13:26 projets industriels les
13:28 plus importants de ce
13:30 siècle pour la France.
13:32 Donc, de ce 21e siècle.
13:34 C'est un projet qui va prendre
13:36 15 ans pour la construction
13:38 du premier réacteur.
13:40 Des réacteurs qui sont appelés à
13:42 être présents, à fonctionner
13:44 60 ans. Donc, ce sont des projets
13:46 de l'ordre de 75 ans. Vous voyez que
13:48 ce sont des projets qui vont porter sur
13:50 l'ensemble de ce 21e siècle.
13:52 C'est des opportunités
13:54 massives de développement économique,
13:56 des dizaines de milliers d'emplois.
13:58 Nous allons recevoir
14:00 le rapport de la filière qui va très précisément
14:02 nous dire combien de tuyauteurs,
14:04 combien de soudeurs, combien de chaudronniers,
14:06 combien d'ingénieurs pour réaliser
14:08 ce projet. Et
14:10 au mois de mai, je réunirai
14:12 l'ensemble des ministres
14:14 qui font partie de ce
14:16 mouvement nucléaire avec la Commission Européenne
14:18 pour faire le point sur l'ensemble des
14:20 projets européens, puisque vous évoquiez
14:22 les 6 réacteurs français, les 6 premiers
14:24 réacteurs français, mais vous en avez
14:26 qui sont également
14:28 en projet en Pologne, en Tchéquie,
14:30 aux Pays-Bas,
14:32 en Suède. Donc, c'est
14:34 une reconstruction de filière qui est en train
14:36 de se faire. Et ce mouvement-là est en soi
14:38 un facteur de confiance parce que
14:40 ça va permettre d'atteindre vite la taille critique
14:42 et de créer les compétences
14:44 et la chaîne industrielle
14:46 pour soutenir
14:48 notre pays. C'est de l'indépendance énergétique,
14:50 c'est aussi du pouvoir d'achat
14:52 pour les Français. - Un chantier du siècle, on vous entend,
14:54 une Espagne heureuse. - Et la compétitivité. - Ça dépasse les 100 jours,
14:56 on n'est pas dans les 3 grands chantiers.
14:58 - Ce sont des chantiers long terme. - Merci.
15:00 - On en parlera au 22e siècle encore.

Recommandations