Gérald Darmanin : «Jordan Bardella n'est pas prêt pour le pouvoir»

  • il y a 4 mois
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Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, répond aux questions de Laurence Ferrari au sujet du discours d'Emmanuel Macron sur le risque de guerre civile avec les extrêmes, de son départ du ministère de l'Intérieur en cas de défaite et du programme économique du Rassemblement national.

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Transcription
00:00Et c'est votre grande interview sur CNews et Europe 1. Bonjour Gérald Darmanin.
00:03Bonjour.
00:03Nous sommes, d'après le président Macron, au bord de la guerre civile.
00:06Qui l'a déclenché ? Qui l'a provoqué, Gérald Darmanin ? La guerre civile qu'il évoque ?
00:12Ah, je pense que... Non, le président de la République appelle les Français à voter.
00:16Les Français voteront ce qu'ils souhaitent. C'est la démocratie, après une campagne,
00:19et après une défaite que nous avons subie.
00:21Parce qu'il faut mettre des mots sur les choses.
00:22Nous avons subi une grande défaite aux élections européennes.
00:25Je pense qu'il y a, dans les programmes de certains candidats,
00:29la France Insoumise en particulier, les germes de troubles extrêmement importants.
00:35Des troubles de sécurité, quand on veut désarmer la police, par exemple.
00:38Évidemment, ça ne crée pas les conditions d'une paix civile.
00:41Ça, c'est pour le nouveau Front Populaire ?
00:42Oui, mais c'est extrêmement important.
00:43Je pense que beaucoup de Français seraient d'accord avec moi pour dire
00:45que la France Insoumise est extrêmement dangereuse pour la société.
00:48Et c'est évidemment à rejeter.
00:51Et puis, il y a des germes de troubles sociaux extrêmement graves.
00:53Moi, je le pense aussi, dans les conséquences économiques
00:56des programmes démagogiques qui sont présentés.
00:59Ma question, c'est, Gérald Darmanin, qui permet à ces deux blocs
01:03que vous venez d'évoquer, Front Populaire et Assemblée Nationale,
01:06d'aller pratiquement jusqu'aux portes du pouvoir ?
01:09C'est la dissolution, on est bien d'accord.
01:11C'est la décision du président Macron.
01:12Non, mais la dissolution n'est que la conséquence
01:14des difficultés politiques que nous avons connues.
01:16Donc, nous avons, nous, qui étions en responsabilité gouvernementale,
01:19une responsabilité incontestable.
01:21Quand on perd, ce n'est jamais de la faute du peuple ou des commentateurs.
01:24Quand on perd un match, ce n'est pas de la faute de l'arbitre ou des spectateurs,
01:26c'est de la faute des joueurs.
01:28Et donc, il faut savoir se remettre aussi en cause personnellement.
01:31Moi, en tout cas, avec beaucoup de modestie et d'humilité,
01:34je pense que nous avons fait des choses extrêmement bien.
01:36Et puis, il y a des choses qu'on a moins bien faites,
01:38qui n'ont pas été comprises, qui n'ont pas été bien faites
01:40par le gouvernement, par les gouvernements.
01:42Le président de la République, il paie les factures depuis 30 ans
01:45de, parfois, de mauvaises politiques publiques.
01:47C'est le cas de l'immigration, par exemple.
01:49Il n'est pas responsable de tout, à tout moment.
01:50Mais nous avons contribué, manifestement,
01:52à ne pas faire comprendre aux Français
01:55et à ne pas expliquer aux Français qu'avec nous, la vie serait meilleure.
01:57Donc, il faut se remettre en cause.
01:58D'accord, mais vous n'estimez pas que le président Macron
02:00est un pompier pyromane, qui allume l'incendie
02:03et puis, après, qui dit, regardez, on est au bord de la guerre civile.
02:05Je n'aime pas l'attaque systématique, désormais, du président Macron,
02:08qui, il y a trois ans, était formidable
02:10et qui, aujourd'hui, serait le pire des hommes.
02:11On ne tire pas sur l'ambulance ?
02:12Non, ce n'est pas du tout ça.
02:13C'est que moi, je suis un garçon loyal.
02:15Et vous savez, De Gaulle, on l'a rejeté beaucoup en 1968,
02:19après dix ans d'avoir sauvé la France.
02:21Pour Jacques Chirac, j'étais son militant en 2002.
02:23On disait super menteur sur les marchés.
02:25Nicolas Sarkozy, dont j'étais le collaborateur,
02:27a été très, très, très largement critiqué, voire haï.
02:30Le président Hollande, je l'ai déjà dit,
02:32mais on l'appelait flambi, parfois, sur les marchés,
02:34pendant qu'on se présentait aux élections municipales.
02:36Moi, j'ai gagné la mairie de Tourcoing.
02:38Je salue d'ailleurs ceux qui, à l'époque, m'ont aidé,
02:40mais ils l'ont aussi fait contre le président Hollande.
02:42Donc, je pense que c'est l'usure du pouvoir.
02:44Et ce que je n'aime pas,
02:45c'est que quand le président de la République est fort
02:46et qu'on peut avoir des nominations,
02:48alors, on est tous souriants.
02:50Voilà, il y en a beaucoup comme ça.
02:51Puis là, aujourd'hui, chacun prend son indépendance, se critique,
02:54alors que, oui, il est un peu plus faible.
02:56Voilà, je n'aime pas ce...
02:57Ce n'est pas très élégant.
02:58Vous pensez qu'il y ait Edouard Philippe, par exemple ?
02:59Non, mais en général.
02:59Il est quoi, son poste de premier ministre ?
03:00Non, mais en général, je trouve ça pas très élégant.
03:03Les gens qui sont en responsabilité, d'ailleurs, gouvernementale,
03:04aujourd'hui, se permettent de critiquer le président de la République
03:06s'il n'était pas content.
03:08Il fallait peut-être faire comme moi, il y a un an,
03:09lorsqu'à Tourcoing, j'avais réuni mes amis, très nombreux,
03:12pour dire que la politique n'est pas assez sociale,
03:14on n'est pas assez à l'écoute des gens,
03:15on n'a pas assez de fermeté dans les décisions, par exemple, de justice.
03:19J'avais été très critiqué.
03:20Je constate qu'aujourd'hui, les gens profitent de la faiblesse
03:23pour taper sur le président de la République.
03:25Voilà, ce n'est pas le jeu que je prendrais.
03:27Une question au ministre de l'Intérieur.
03:28Est-ce qu'il faut s'attendre à une journée extrêmement tendue dimanche
03:31en raison de l'enjeu de la présence de Eduréen et du NFP,
03:35le Nouveau Front Populaire, comme favoris de ces élections ?
03:37Vous êtes inquiet ou pas ?
03:38Il y a des notes du service de renseignement
03:40qui évoquent de possibles troubles à l'ordre public,
03:42le 30 juin et plus certainement le 7 juillet, le jour du second tour,
03:47qui, parce que nous avons en France, beaucoup d'agitateurs.
03:51Alors, il y a des menaces comme l'islamisme radical,
03:53qui est la première menace de notre pays, évidemment.
03:56Et puis, il y a une menace d'ultra-gauche et d'ultra-droite
03:58qu'il ne faut pas oublier, certes plus minoritaire que l'islamisme radical,
04:01mais dangereuse, qui prépare des attentats,
04:03qui ont des armes, qui peuvent passer à l'acte.
04:05Et il est évident qu'une partie de l'ultra-gauche
04:07et qu'une partie de l'ultra-droite,
04:09en tout cas, c'est ce que disent nos services de renseignement,
04:10peuvent profiter de ce moment pour créer des émeutes,
04:15essayer d'attaquer des lieux de pouvoir.
04:17Alors, parfois, c'est souvent effectivement très symbolique.
04:20C'est souvent dans certains quartiers ou dans certaines villes
04:23particulièrement connues pour être des foyers d'ultra-gauche ou d'ultra-droite.
04:26Et donc, nous nous y préparons.
04:27Moi, mon rôle de ministre de l'Intérieur, c'est de m'y préparer.
04:29Les policiers et gendarmes seront en nombre.
04:31Il y aura un dispositif spécifique ?
04:32Exactement. Je préside une réunion de sécurité demain exactement pour cela,
04:36pour que les Français puissent voter librement, bien évidemment,
04:39et que puisse chacun accepter les résultats.
04:40Ce n'est pas la rue, ce n'est pas la force,
04:42ce n'est pas le coup de poing qui fait la démocratie.
04:44Ce sont les Français.
04:45Les juges du syndicat de la magistrature, Gérald Darmanin,
04:47ont appelé à la résistance contre l'extrême droite
04:50si le RN venait à gouverner.
04:52Pourtant, toute délibération judiciaire est interdite au corps judiciaire.
04:55Cela vous étonne ?
04:56Délibération politique.
04:57Délibération politique. Est-ce que ça vous étonne ?
05:00Moi, je trouve qu'on combat les idées des uns et des autres
05:04en se présentant aux élections.
05:05Voilà, donc si les gens sont frustrés parce qu'ils veulent faire de la politique,
05:08qu'ils s'y présentent.
05:10Moi, je me présente dans ma circonscription de Tourcoing à Luyn.
05:13Les gens me disent qu'ils m'aiment bien ou qu'ils ne m'aiment pas.
05:16On peut en discuter, mais au moins, il y a un choix libre et démocratique.
05:19Oui, mais quel que soit ceux qui prennent la parole,
05:21je trouve qu'il ne faut pas dépasser les points Godwin de manière générale.
05:27Je pense que le RN est dangereux pour ma conception de ce que j'ai de la France,
05:34des protections des forces de l'ordre, des citoyens, de notre économie.
05:36Moi, je ne suis pas communiste, donc je ne suis pas rassemblement national.
05:38Ils ont un programme communiste.
05:39Qu'est-ce que je veux que je vous dise ?
05:40Moi, je suis quelqu'un de droite qui croit à l'entreprise,
05:42à l'augmentation des salaires par le travail, au partage du profit aux salariés.
05:46Je ne suis pas pour la retraite à 60 ans ou un programme qui consiste à augmenter...
05:50Même pour les carrières longues ?
05:51Non, mais attendez.
05:52Monsieur Bardella, il a changé 48 fois d'avis.
05:54Encore hier, il a changé une nouvelle fois d'avis sur la retraite.
05:57S'il fait la retraite à 60 ans, même avec les carrières longues,
06:00c'est 2000 euros de charges supplémentaires pour tous les salariés.
06:03Voilà, c'est ça que ça veut dire.
06:04Je préfère qu'on attaque le Rassemblement national sur son incompétence économique
06:09que sur ce qu'il ferait dans un monde fantasmé
06:12le jour où le Rassemblement national ou LFI
06:15prennent des actes qui sont contraires à la légalité républicaine.
06:17Il est normal que les fonctionnaires désobéissent,
06:19mais tant qu'ils ne le font pas,
06:21tant qu'ils sont conformes à l'état de droit et à la liberté démocratique,
06:24ce sont les citoyens qui choisissent.
06:26Moi, je ne soutiens en rien le Rassemblement national ni LFI,
06:29mais je suis un démocrate.
06:30Il faut écouter le peuple.
06:31On peut faire la politique sans le peuple,
06:33c'est-à-dire qu'il ne faut pas être élu,
06:34il ne faut pas habiter en province.
06:36C'est un peu comme l'église sans le dogme,
06:37ça ne marche pas très bien dans les églises.
06:39La politique sans le peuple, ça ne marche pas non plus.
06:41Écoutons notre peuple qui souffre.
06:43On peut aussi lui expliquer qu'on est meilleur que les autres,
06:46on va les convaincre,
06:47mais ce n'est pas par des arguments moraux qu'on y arrive.
06:49Donc aujourd'hui, c'est le peuple contre les élites,
06:51les élites politiques, les élites intellectuelles,
06:53médiatiques, culturelles, c'est ça ?
06:54Oui, je pense que ce qui se passe aujourd'hui,
06:57c'est que l'élite a fait sécession.
06:58Alors, les femmes et les hommes politiques, bien évidemment,
07:01mais c'est aussi le cas parfois des magistrats,
07:03des journalistes, des grands chefs d'entreprise,
07:05et les gens qui dirigent n'habitent plus parmi le peuple.
07:09Il y a vraiment quelque chose de cet ordre-là.
07:13Et donc, les Français, je crois,
07:17pensent que les responsables politiques,
07:18et ils ont raison pour une très grande partie des responsables politiques,
07:21ne comprennent pas ce qu'ils vivent,
07:23parce qu'ils préfèrent acheter leur pain rue Claire à Paris
07:25qu'à la boulangerie de Tourcoing.
07:27Et ce n'est pas le même prix,
07:28et vous ne rencontrez pas les mêmes gens,
07:30et il n'y a pas les mêmes problèmes.
07:31Moi, je pense que si une partie de la population
07:34m'a toujours réélu chez moi,
07:36malgré le fait que je sois ministre pendant sept ans du gouvernement
07:38du président de la République,
07:39c'est qu'ils ont considéré que je n'avais jamais fait sécession,
07:41que je n'étais jamais parti de Tourcoing,
07:43que j'y habite, que j'y vis,
07:45et que je défends et que je comprends
07:47ce que vivent une partie des personnes
07:49qui sont à 1 200 euros par mois,
07:51qui ont des grandes difficultés de femmes seules qui avent des gamins,
07:54des gens qui ont du mal à s'intégrer,
07:55des policiers qui vivent des moments difficiles,
07:57des infirmières qui sont débordées.
08:00Je n'ai pas besoin de sondage ou de tableau Excel pour le voir.
08:03Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui pensent
08:04qu'à Paris, on ne les écoute plus,
08:06mais c'est vrai qu'à Paris, il y a beaucoup de Parisiens, ça c'est sûr.
08:08Il y a beaucoup de provinciaux aussi à Paris.
08:10Prenons les mesures du Rassemblement National
08:12proposées hier par Jourdan Bardella.
08:14Il y en a une en particulier qui fait réagir
08:16puisque le RN souhaite empêcher les personnes
08:17avec une double nationalité
08:19d'occuper certains emplois extrêmement sensibles
08:21dont la liste sera définie par décret.
08:23C'est dans l'intérêt de la nation ou pas, selon vous ?
08:25M. Bardella, il est comme le coq de Chantecler.
08:28Quand il fait coco-rico, il pense que c'est lui qui fait lever le soleil.
08:30Mais ça existe déjà.
08:32La patronne de la DGSE, le patron de la DGSE,
08:34ils ne sont pas binationaux.
08:35Je vais apprendre à M. Bardella à quelques instants,
08:37mais il m'aurait posé la question, on lui aurait répondu bien volontiers,
08:40que, évidemment, que les emplois les plus sensibles,
08:43il y a des entretiens d'habilitation.
08:44Les membres de mon cabinet, par exemple,
08:46évidemment, passent un entretien d'habilitation
08:48et on regarde leur faiblesse.
08:49Ça peut être une binationalité, bien évidemment.
08:51Ça peut être aussi l'argent.
08:52Ça peut être aussi une faiblesse familiale.
08:56Et on ne donne pas d'habilitation.
08:57On n'a pas ce genre de postes quand on a une faiblesse
08:59ou quand on a un doute, comme la binationalité sur certains postes.
09:02Mais, par ailleurs, moi, je n'aime pas cette façon
09:03de trier les Français avec les binationaux.
09:06Surtout, il n'est pas cohérent, M. Bardella.
09:07Il a investi lui-même des binationaux.
09:10M. Méni-Rabib, qui est un homme...
09:12Voilà, moi, j'ai réagi avec Méni-Rabib,
09:13je n'ai rien contre lui du tout.
09:15Voilà, il n'est pas d'accord avec moi.
09:17Franco-israélien, d'accord.
09:17Je ne suis pas d'accord avec lui,
09:18mais je le respecte en tant qu'homme.
09:20M. Méni-Rabib, il est franco-israélien
09:22et il est investi par M. Bardella.
09:24Donc, on peut être député binational,
09:27ça ne pose pas de problème à M. Bardella,
09:28mais on jette le propre sur 3 millions de franco-américains,
09:31franco-algériens, franco-portugais, franco-marocains.
09:35Alors, que M. Bardella soit cohérent.
09:37Le problème, c'est qu'il n'est pas prêt pour le pouvoir.
09:38Il raconte n'importe quoi, à n'importe quel moment.
09:41Il y a aujourd'hui beaucoup de gens
09:43qui ne regardent même pas ce qu'ils proposent
09:44parce qu'ils ont une colère, et moi, je peux l'entendre.
09:46Et vous voyez ce genre d'exemple de je divise la nation,
09:49je dis zut, à plein de binationaux.
09:51Marie Curie, elle est née polonaise.
09:52Joseph Kessel, il est né en Argentine.
09:54Charles Aznavour, il était binational.
09:56Ça ne sert à rien de trier les Français comme ça.
09:58En revanche, si jamais ils pensent que la binationalité,
10:01c'est dangereux, qu'ils la suppriment
10:02ou qu'ils n'investissent pas, par exemple, des franco-israéliens.
10:05Alors, sur l'immigration, il propose aussi
10:07la suppression du droit du sol.
10:09Il veut qu'un enfant né en France de part en étranger
10:11ne puisse pas devenir Français automatiquement.
10:13C'est ce que vous avez proposé pour Mayotte.
10:15Oui, mais Mayotte n'est pas à l'intégralité de la France.
10:17Oui, je pense qu'à Mayotte...
10:18C'est bon pour Mayotte, mais pas bon pour le territoire français ?
10:20L'ensemble du territoire français.
10:21Je pense que ça ne correspond pas tout à fait à la même géographie.
10:24Je pense qu'à Mayotte et en Guyane,
10:26personnellement, si vous me demandez mon avis,
10:27je pense que la fin du droit du sol est nécessaire.
10:29Pourquoi ? Parce que Mayotte et Guyane sont dans leur géographie.
10:32Mayotte, c'est près de l'Afrique.
10:34On voit bien la difficulté qu'il peut y avoir.
10:36Et la Guyane, c'est en Amérique du Sud,
10:37dans des conditions de frontières
10:38quasiment intenables par nos forces armées
10:41et par notre gendarmerie.
10:42C'est très différent du reste, me semble-t-il,
10:44du territoire national.
10:46Et moi, je suis attaché à ce que la nationalité française,
10:49ce ne soit pas une question ni de naissance,
10:52ni de parents.
10:52Vous savez, c'est Beaumarchais qui disait
10:54vous vous êtes donné la peine de naître et c'est tout.
10:56Non, je pense que c'est le mérite qui fait qu'on est Français.
10:58Donc là où on peut imaginer des discussions
11:00autour de la nationalité, je ne dis pas que c'est un mauvais débat.
11:02C'est qu'on ait envie, le droit de la volonté,
11:04envie d'être Français, qu'on puisse respecter notre pays,
11:06notre drapeau, notre valeur.
11:08Et il y a beaucoup de gens qui viennent de l'étranger
11:10et qui profondément respectent notre pays.
11:13Et puis, il y a aussi beaucoup de Français
11:14qui ne respectent pas notre pays.
11:15Et ce n'est pas parce que leurs parents sont Français
11:17ou ce n'est pas parce qu'ils sont nés en France, en effet,
11:19qu'automatiquement, on doit leur donner la nationalité.
11:21Donc, je pense que c'est une mesure assez démagogique
11:23de la part de M. Bardella.
11:24Je pense qu'on peut distinguer une partie de nos Outre-mer
11:26et le reste du territoire national.
11:28En revanche, qu'on ait un débat sur la nationalité,
11:30sur le droit de la volonté,
11:31pour qu'il n'y ait pas de décret automatique de nationalité,
11:33je pense que c'est un débat intéressant.
11:34Le Rassemblement national estime être aussi le seul parti
11:37qui est en mesure de protéger les citoyens juifs
11:39de l'antisémitisme.
11:41On a eu le cas effrayant du viol de cette petite fille
11:43de 12 ans à Courbevoie la semaine dernière.
11:44Ses parents ont pris la parole hier.
11:46Ils disent, notre fille a vécu l'antisémitisme dans sa chair.
11:49Pour nous, c'est un acte antisémite.
11:50C'était une expédition punitive pour torturer des Juifs.
11:54Ça rappelle ce qui s'est passé dans les kiboutz le 7 octobre.
11:56Qu'est-ce que vous répondez à ça ?
11:57Qu'ils ont raison.
11:59Ils ont raison. Il y a beaucoup d'actes antisémites.
12:01Il y a beaucoup de haine antisémite dans notre pays, bien sûr.
12:04Ce n'est pas résiduel dans notre pays.
12:05Non, ce n'est pas du tout résiduel.
12:08Après, je veux aussi dire que la France, et chacun le sait,
12:10je pense que les Juifs de France le savent,
12:12les ont protégés comme aucun autre pays ne les a protégés.
12:15Je vous rappelle que...
12:17Je ne pense pas que ce soit le cas.
12:18Il peut y avoir, évidemment, des drames comme cela.
12:20Mais je pense que tous les responsables de la communauté juive
12:23pourraient vous dire qu'aujourd'hui,
12:24les policiers et les gendarmes, 24 heures sur 24,
12:25surveillent les écoles, les synagogues.
12:28Je pense qu'on peut aussi constater que nous avons été les premiers.
12:30Ça m'a été reproché, parfois, à interdire des manifestations
12:33que d'autres pays n'ont pas faites.
12:34Nous ne sommes pas dans la situation de Londres, de Sydney, de Berlin.
12:36Comparons-nous.
12:37L'antisémitisme, il est mondial.
12:39Il est aussi français.
12:40Il y a un antisémitisme historique conservateur de droite.
12:43Il y a un antisémitisme, malheureusement,
12:45qui vient de l'ISAM radical aussi.
12:47Et c'est un nouvel antisémitisme.
12:48Un antisémitisme de gauche ?
12:50Oui, bien sûr qu'il y a un antisémitisme de gauche.
12:51Enfin, on voit bien que M. Mélenchon est la France insoumise.
12:54C'est d'ailleurs pas simplement un antisémitisme.
12:56Chez M. Mélenchon et la France insoumise,
12:58il y a à la fois de l'antisémitisme
12:59et puis il y a à la fois un certain mépris de classe pour les musulmans
13:02qui considèrent être, comme les socialistes il y a très longtemps,
13:05une sorte de personnes obligées qui doivent voter pour eux.
13:08En fait, en manipulant les thèmes communautaires,
13:12M. Mélenchon et la France insoumise
13:13ne respectent pas les musulmans français.
13:15Ils y voient d'abord des musulmans,
13:16alors que moi, j'y vois d'abord des français.
13:18Jean-Alain Darmanin, si vous devez quitter votre ministère
13:20lundi 8 juillet, vous serez soulagé.
13:22Et est-ce que vous avez des regrets ?
13:23Est-ce qu'il y a des réformes que vous n'avez pas pu mener à bien ?
13:26Qu'on vous a empêché de mener à bien ?
13:28Alors, est-ce que je serai soulagé ? Non.
13:30Moi, j'ai été très heureux, je suis très honoré
13:33d'être ministre de la République et qui plus est ministre de l'Intérieur.
13:36Après, c'est vrai que ministre de l'Intérieur, pendant quatre ans,
13:40je pense que ça fait plus de 50 ans, 45 ans,
13:42que personne n'a fait autant d'affilée
13:44dans des moments très difficiles pour notre pays.
13:46C'est évidemment extrêmement prenant physiquement
13:48et qu'il est normal de pouvoir faire autre chose,
13:51même si j'étais extrêmement fier
13:52d'être à la tête des policiers et des gendarmes.
13:55J'aurais voulu sans doute faire des choses encore plus fermes.
13:58Lesquelles ?
13:58Je pense qu'on n'a pas porté au bout la réforme de l'immigration.
14:02On a fait énormément de choses.
14:03Je pense que j'ai porté une loi extrêmement ferme.
14:06On a d'ailleurs d'excellents résultats en ce moment même.
14:08Ils sont difficilement dissibles parce que c'est la campagne électorale.
14:10On arrive à expulser les imams radicalisés en 24 heures aujourd'hui.
14:15On réforme l'intégralité de l'asile,
14:16mais on aurait pu le faire au début du quinquennat et pas à la fin
14:19de ma présence au ministère de l'Intérieur.
14:21Vous savez, j'avais présenté la rémigration il y a deux ans.
14:23Pour plein de raisons, on n'a pas tout à fait pu le faire,
14:26y compris à cause d'une partie droite de l'hémicycle qui n'a pas voulu nous aider.
14:30Et puis deuxième sujet, je pense que le soutien aux policiers et aux gendarmes,
14:33je pense qu'il a été constant de ma part à tout moment.
14:36Ce sont des hommes et des femmes absolument formidables.
14:39Et ça, s'il y a bien quelque chose qui me permet, moi,
14:41d'être fier de ce que j'ai fait en quatre ans,
14:43c'est que je n'ai jamais lâché les femmes et les hommes
14:44de la police nationale et de la gendarmerie nationale.
14:46Gérald Darmanin, est-ce qu'il y a des inquiétudes à avoir
14:48concernant le dispositif de sécurité des JO ?
14:50Est-ce qu'il est prêt que ce soit Jean-Luc Mélenchon à Matignon
14:53ou Jordan Bardella ?
14:55Je constate que Monsieur Bardella a dit lui-même
14:57qu'il y avait un bon ministre de l'Intérieur
14:58et que c'était très bien fait pour les Jeux Olympiques.
15:00C'est un peu l'hommage du vice à la vertu.
15:03Et je suis très content désormais qu'on constate
15:04qu'il y a un bon ministre de l'Intérieur.
15:05Oui, c'est prêt.
15:06C'est prêt, tout le monde le dit,
15:07les Américains, les Israéliens,
15:09tout le CIO qui nous regarde, bien sûr.
15:11Il y a eu, vous savez, au ministère de l'Intérieur,
15:13un effort considérable.
15:14Des augmentations incontestables d'effectifs,
15:17de moyens budgétaires et de préparation.
15:19Le prochain ministre de l'Intérieur,
15:20s'il me remplace le 8 ou le 9 juillet,
15:23va mettre, comme je l'ai déjà dit,
15:24ses pieds dans des chaussons.
15:26Un ministère qui fonctionne,
15:27qui est extrêmement bien préparé,
15:30avec un excellent préfet de police Laurent Nunez
15:32et ces Jeux Olympiques qui ne sont pas préparés
15:33trois semaines avant.
15:34Donc celui qui arrive et qui aura la chance
15:37et le bonheur d'être à la tête du ministre de l'Intérieur
15:39va réussir les Jeux Olympiques.
15:40S'il ne les réussit pas,
15:41c'est vraiment qu'il a salopé, excusez-moi,
15:43le fonctionnement général d'un ministère
15:46qui est réglé comme du papier à musique.
15:48Gérald Darmanin, merci beaucoup d'être avec nous ce matin
15:49sur CNews et sur Europe 1.
15:50C'était votre grande interview sur nos deux antennes.

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