Les informés du matin du mardi 18 avril

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00:00 *Musique*
00:07 Les 100 jours d'Emmanuel Macron, puisque c'est le cap que le chef de l'Etat a fixé hier soir dans son allocution
00:12 aux français. 100 jours pour apaiser, reconstruire la France. On va y revenir ce matin à la table des informés.
00:17 Renaud Delis est là évidemment à mes côtés, tout comme Rosalie Lucas, journaliste au service politique du Parisien, aujourd'hui en France.
00:23 Bonjour et bienvenue. Et à vos côtés, l'homme qui sourit toujours, Gilles Bernstein, éditorialiste politique à France Info.
00:29 Canal 27, je suis aussi une passion. Non, non, on préfère quand vous souriez, honnêtement.
00:32 Bonjour Marc, bonjour. Ne changez pas. Gilles, Renaud Delis, l'intervention d'Emmanuel Macron hier soir, un petit quart d'heure à la télé.
00:38 Et oui, 13 minutes pour être précis, Marc. 13 minutes pour essayer de tourner donc la page de 3 mois de crise sur la réforme des retraites
00:45 et puis ouvrir un nouveau chapitre. En tout cas, c'est l'intention du chef de l'Etat. 100 jours, 100 jours d'apaisement et d'action.
00:51 A-t-il expliqué hier soir ?
00:54 Nous avons devant nous 100 jours d'apaisement, d'unité, d'ambition et d'action au service de la France.
01:03 Ce nouveau pacte de la vie au travail sera construit dans les semaines et les mois qui viennent par le dialogue social.
01:11 Et le 14 juillet prochain doit nous permettre de faire un premier bilan.
01:16 Alors un nouveau pacte de la vie au travail, dit le chef de l'Etat. Quelques pistes sur l'école, sur l'éducation, sur la santé aussi.
01:24 Mais pas un agenda de travail bouclé, clé en main extrêmement précis.
01:29 Je charge d'ailleurs à la Première ministre Elisabeth Borne de le détailler dès la semaine prochaine.
01:32 Et puis je charge aussi à elle de trouver ce qu'Emmanuel Macron appelle des majorités, des coalitions nouvelles.
01:37 Bref, est-ce que cette intervention peut suffire au chef de l'Etat et à l'exécutif pour reprendre la main ?
01:43 Avant d'aller plus loin, qu'est-ce que vous retenez de cette intervention, Roselye Lucas ?
01:46 C'est surtout une intervention pour gagner du temps. Donc on parle beaucoup des 100 jours.
01:51 C'est-à-dire que pour l'instant, le président, on l'a vu, redit des choses, mais des choses qu'on savait déjà un peu,
01:57 qui tournent en boucle déjà depuis quelques semaines sur une nouvelle loi de travail, sur l'école, aussi des choses sur la santé.
02:07 Donc il n'y a rien eu de nouveau hier. Mais peut-être qu'on en parlera après.
02:10 Il n'y a rien eu de nouveau parce que pour l'instant, le chef de l'Etat est un peu coincé.
02:14 Gilles Bernstein ?
02:15 J'en retiens que la boîte à outils est complètement vide. Alors soit 3 mois, ça paraît tellement court.
02:19 Soit ils ont des trucs en cuisine dont ils ne veulent pas parler. Mais bon, je pense qu'on finirait par le savoir.
02:26 J'en retiens que le chef de l'Etat, on a toujours dit qu'il était résilient, qu'il a toujours su se tirer des mauvais pas.
02:32 Après le gilet jaune, on le disait mort. Il a trouvé le grand débat national.
02:36 Après le Covid, c'était compliqué. Il a toujours trouvé des choses pour s'en sortir.
02:41 Et là, hier, on avait l'impression que cette capacité de résilience dont même ses adversaires généralement le crédit,
02:48 eh bien, elle n'était plus là parce que vraiment, hier, il avait l'air totalement impuissant.
02:52 Pire, il avait l'air d'être l'inverse de ce pour quoi il a été élu, c'est-à-dire un homme politique à l'ancienne,
02:57 disant « les services publics, ça ira mieux, la santé, ça ira mieux, l'éducation, ça ira mieux, on va faire des progrès pour le mieux vivre ».
03:04 Ça me faisait penser au « Changer la vie » de François Mitterrand.
03:08 Enfin, tout d'un coup, j'avais l'impression que l'homme moderne, le président moderne et résilient qui arrivait toujours à s'en tirer,
03:13 eh bien, c'était devenu l'inverse.
03:15 – Bon, vous êtes assez sévère, Renaud Delis, lui-même a vu ou pas ?
03:18 – Ce qui est clair, c'est qu'hier soir, Emmanuel Macron, ce n'était pas Gérard Majax.
03:23 Vous vous souvenez, c'était lui-même qui avait fait cette référence à Gérard Majax,
03:26 ce magicien que les plus anciens d'entre nous ont gardé en mémoire.
03:31 Effectivement, la boîte à outils, il n'y a pas de tour de magie.
03:35 Mais je pense que si Emmanuel Macron a effectivement prononcé une intervention qui était à la fois brève,
03:42 où il n'y avait somme toute pas beaucoup de souffle, encore moins d'annonce et rien d'extrêmement précis,
03:47 c'est parce qu'il n'avait pas le choix, c'est-à-dire qu'il est obligé d'en passer par là, en quelque sorte.
03:52 C'est-à-dire qu'effectivement, le chef de l'État a prononcé une allocution conforme à sa situation politique aujourd'hui.
03:58 Il est extrêmement affaibli, il est totalement isolé, il n'a pas de partenaire avec qui échanger,
04:02 qu'il s'agisse des partenaires sociaux ou de partenaires politiques au Parlement.
04:07 Dès lors, il est obligé, me semble-t-il, de cette intervention minimale et forcément décevante, si j'ose dire,
04:13 parce que c'est une façon pour lui, en tout cas, d'essayer d'expurger le passé et d'attendre un peu 100 jours.
04:20 Il a évoqué 100 jours, vous le rappeliez. 100 jours, c'est quoi ? C'est une forme de période de rééducation.
04:23 Il est en rééducation, en quelque sorte. Alors, il n'est pas du tout certain que ça fonctionne.
04:27 Mais je pense qu'on ne pouvait pas en attendre grand-chose de cette intervention et de ce point de vue-là, on n'est pas déçus.
04:32 – Allez, on va parler d'une des mesures esquissées par Emmanuel Macron hier soir,
04:35 le pacte de la vie au travail qu'il souhaite soumettre aux partenaires sociaux d'ici au 14 juillet, justement.
04:44 Le File Info tout d'abord à 9h10 avec Maureen Suynard.
04:46 [Générique]
04:47 – Des vidéos qui tournent en boucle sur les chaînes russes.
04:50 On voit le président Vladimir Poutine aller à la rencontre de militaires
04:54 dans les régions de Kherson et Lougansk, deux régions ukrainiennes que Moscou affirme avoir annexées.
04:59 Le G7 promet ce matin de faire payer le prix fort aux pays qui aident Moscou dans cette guerre contre l'Ukraine.
05:06 Au Soudan, ce sont les affrontements entre les forces au pouvoir et des mercenaires
05:10 qui inquiètent près de 200 morts en trois jours.
05:13 Appliquer la réforme des retraites à l'automne tout en souhaitant 100 jours d'apaisement,
05:17 voici le projet d'Emmanuel Macron.
05:19 La Première ministre donnera une première feuille de route la semaine prochaine
05:23 pour créer un nouveau pacte de la vie au travail, notamment aussi réduire l'engorgement des urgences.
05:29 Par ailleurs, ce matin, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire annonce
05:32 qu'il présentera un plan jeudi pour accélérer le désendettement de la France.
05:37 Les premiers quart de finale retour de la Ligue des champions de football,
05:40 c'est ce soir à partir de 21h.
05:42 Chelsea qui avait perdu 2-0 à Omad Chalet reçoit le Real Madrid.
05:47 Là, c'est Milan qui a gagné 1-0 la semaine dernière, se déplace à Naples.
05:51 *Générique*
06:01 Toujours avec Renaud Delis, avec Gilles Bornstein de France Info,
06:04 Canal 27 avec Rosalie Lucas du Parisien aujourd'hui en France.
06:07 Qu'est-ce que c'est que ce nouveau pacte de la vie au travail qu'Emmanuel Macron a promis hier, Rosalie ?
06:11 - C'est un peu la loi travail dont il nous parle depuis quelques semaines,
06:15 puisque l'argument du gouvernement, c'est de dire qu'effectivement, il y avait un rejet de la réforme des retraites,
06:22 mais que ce rejet de cette réforme exprimait surtout pour certains un mal-être au travail
06:27 ou un problème de progression de carrière, du fait que des personnes, des salariés
06:32 avaient l'impression toute leur vie d'être toujours au même poste.
06:34 Et donc ce pacte que vend le président, ce serait une discussion, une négociation.
06:41 Il a employé le terme de négociation avec les partenaires sociaux pour parler progression de carrière,
06:48 pour parler éventuellement aussi négociation salariale dans certaines branches
06:52 et peut-être aussi parler, par exemple, semaine de 4 jours, toujours aux 39 heures, enfin 35-39 heures.
07:00 - Olivier Véran n'était pas follement enthousiaste tout à l'heure à ce micro.
07:02 - Oui, mais il y a quelques départements qui le testent, donc pourquoi pas essayer de voir ça.
07:06 Donc en fait, ils vont mettre ça sur la table pour discuter avec les partenaires sociaux
07:09 ou en tout cas pour essayer de les faire revenir autour de la table.
07:13 Là où ça va être compliqué, c'est effectivement de parler de 100 jours.
07:16 On voit que pour l'instant, côté syndicat, des salariés, ils ne sont pas prêts à revenir autour de la table.
07:22 Et même le Medef hier a réagi pour dire "attention, là-dessus, il ne faut pas aller trop vite".
07:27 Donc le 14 juillet, c'est pareil de mettre une date limite comme ça et de dire "il faut faire ça avant l'été".
07:32 Ça ne va peut-être pas encore une fois être la bonne méthode pour discuter avec les partenaires.
07:36 - La loi travail, donc, pardon, qui s'appelle, j'ai oublié son nom déjà,
07:39 comment s'appelle-t-elle ? Le nouveau pacte de la vie au travail, Gilles Bernstein, c'est l'opération...
07:45 - Rabibochage. - Rabibochage avec les syndicats.
07:47 - Voilà, deux éléments concernant ça. Laurent Berger a dit "hier, on ne nous siffle pas".
07:52 Donc on ne nous convoque pas à l'Elysée pour venir discuter.
07:56 Manière de redire, il faut un certain délai de décence avant de retourner à la table des négociations.
08:01 Mais le matin même, au cas de vérité, il avait dit "il faut arrêter de mentir aux Français,
08:05 il ne faut pas envoyer des grévistes dans le mur".
08:07 Si le président de la République avait dû retirer sa loi, il l'aurait déjà fait.
08:11 On sait qu'il ne le fera pas. Donc maintenant, il faut passer à autre chose.
08:14 Et oui, nous sommes des syndicats réformistes. - Donc il ira, a priori.
08:17 - Il ira. Après le 1er mai, il ira. La CFTC, Cyril Chabani a été clair, ira aussi. La CGC ira peut-être.
08:24 Après, ça a l'air plus compliqué avec Sophie Binet. Est-ce que c'est le premier coin dans l'intersyndical ?
08:31 On a l'impression que oui. On a quand même l'impression que oui.
08:33 Parce qu'hier, le même Laurent Berger a dit "quand on se met d'accord en intersyndical pour ne rien faire avant le 1er mai,
08:39 on ne fait rien avant le 1er mai et c'est pas à la CGT de décider toute seule d'un certain nombre de choses qu'elle ferait".
08:46 Donc, rabibochage peut-être, ça prendra un certain temps quand même.
08:51 - Vous savez ce que je vous propose ? Après vous avoir donné les chiffres d'audience de l'intervention du chef de l'État hier,
08:56 15 millions, un tout petit peu plus de 15 millions de téléspectateurs à la télé,
09:00 un téléspectateur est forcément pour le chef de l'État, on va l'écouter, Laurent Berger.
09:05 Et vous aurez la parole juste après, Renaud Delis.
09:08 - Il y a une espèce de vide dans l'intervention du président de la République.
09:11 Il n'y a rien dedans qui est une forme de considération à tous ces travailleurs et travailleuses qui sont touchés
09:18 parce qu'ils vont devoir travailler deux années de plus. Je crois qu'il faut faire attention à ne pas mépriser les travailleurs et les travailleuses.
09:27 Ils ont été très nombreux à se mobiliser pendant ces trois mois, ils vont continuer de le faire le 1er mai prochain, je l'espère.
09:32 - Renaud Delis.
09:33 - Oui, certes, Emmanuel Macron essaye de renouer le dialogue avec les partenaires sociaux
09:39 et on le voit bien avec l'extrait qu'on vient d'entendre de Laurent Berger, le patron de la CFDT,
09:42 que ça va sans aucun doute, alors qu'il est trop vite et que Laurent Berger demande en quelque sorte un délai d'essence.
09:50 D'ailleurs, du côté de l'exécutif, on ne se faisait pas d'illusions.
09:54 On savait que les syndicats ne viendraient pas ce matin au rendez-vous qui avait été proposé par Emmanuel Macron.
09:58 Mais pour ce qui est de ce nouveau pacte de la vie au travail, je crois que le chef d'État se même quasiment au départ,
10:05 en tout cas en retrait de la table, c'est-à-dire qu'il dit d'abord que c'est aux partenaires sociaux, eux, de discuter, d'envisager,
10:11 d'avancer sur l'usure au travail, sur la pénibilité, sur les conditions de travail, sur le pouvoir des salariés éventuellement dans l'entreprise.
10:20 Et seulement dans un deuxième temps, en quelque sorte, le gouvernement, j'allais dire, relèvera les copies, pas tout à fait,
10:24 mais en tout cas essaiera de s'inviter à la table, justement, pour concrétiser dans la loi un certain nombre d'accords qui seraient apparus,
10:32 alors soit au niveau national, évidemment, pour ce qui est en tout cas de ce nouveau pacte, soit d'ailleurs au plus près du terrain, a-t-il dit hier.
10:36 C'est-à-dire qu'on voit à quel point politiquement l'exécutif est aujourd'hui affaibli, au point de renvoyer carrément la balle du côté des partenaires sociaux
10:45 en disant "Mettez-vous d'accord, en gros, entre vous déjà, quasiment choisissez le menu, et puis ensuite, nous, derrière, on sera là pour essayer de retranscrire tout ça dans la loi".
10:54 – Gilles Bernstein.
10:55 – Il n'est pas impossible que tout cela finisse par coûter un peu d'argent aux entreprises, enfin coûter aux entreprises en général, parce qu'on le sait,
11:01 donc là, il n'y a pas eu de quoi qu'il en coûte hier, le président n'a pas essayé de sortir de la crise en disant "on va mettre des milliards sur la table".
11:06 On sait que de toute façon, augmenter les charges, enfin les impôts des entreprises, ce n'est pas dans son anéenne, il ne le fera pas.
11:12 Si dans la crise qu'on connaît avec les partenaires sociaux, il demande à ce que l'il y ait du dialogue social sur un certain nombre de choses,
11:18 la pénibilité, les carrières longues, tout ce que vous voulez, je pense que ça va être compliqué pour le gouvernement de ne pas prendre un peu le parti des syndicats.
11:27 Et mon hypothèse est que dans le dialogue qui va se nouer entre les entreprises et les syndicats, eh bien, le gouvernement, une fois n'est pas coutume,
11:35 ce qu'il n'a pas beaucoup fait depuis le début des quinquennats d'Emmanuel Macron, va peut-être plaider pour du mieux disant social,
11:42 pour un certain nombre de choses qui pourraient quand même être contraignantes pour les entreprises.
11:46 Le gouvernement va peut-être devoir lâcher un peu de l'Est sur ces questions, Roselyne Lucas ?
11:50 Oui, sur la question aussi de partage des richesses, donc aussi partage de la valeur dans le travail.
11:56 Oui, certains effectivement évoquent déjà la question des impôts, que finalement, jusqu'à présent, il y a eu beaucoup de baisse d'impôts
12:04 décidées par ce gouvernement, mais peut-être que là, voilà, peut-être voir du côté des entreprises, effectivement, comme on disait,
12:11 ou des plus riches, peut-être qu'ils vont devoir lâcher dessus pour faire un geste.
12:15 Hier, le président a dit qu'il n'était pas sourd face au colère, donc ce serait peut-être une façon de commencer à y répondre, oui.
12:21 Ce qu'on voit aussi très clairement, et c'était aussi assez transparent avec les réactions notamment de Laurent Berger,
12:26 c'est qu'en fait, le rendez-vous, il est d'ores et déjà quasiment fixé, mais c'est après le 1er mai.
12:30 C'est-à-dire que cette fameuse peur de décence, elle va jusque à la manifestation du 1er mai, considérée, enfin espérée par les syndicats comme un vrai craquement républicain.
12:37 Du coup, ça fera 85 jours. Clairement craqués un au début.
12:40 Ah, je vois que vous avez... Je reconnais là votre source de la précision, Marc Covel.
12:43 En tout cas, personne ne se fait d'illusion, il n'y aura pas de réunion en tant que début de syllabes.
12:48 Ça sonne moins bien les 85 jours à ce moment-là.
12:49 Et c'est d'ailleurs ce qu'a confirmé Laurent Berger. En revanche, effectivement, Laurent Berger a dit, à un moment ou à un autre,
12:53 il faudra bien aller discuter du travail, des conditions de travail, des conditions de travail des salariés, etc.
12:58 Donc, le rendez-vous est quasiment déjà fixé, mais après cette mobilisation-là.
13:03 Et on voit bien qu'en tout cas, il y a un contraste. Il me semble-t-il qu'il y a deux enjeux qui se posent à l'exécutif.
13:08 Et évidemment, si j'ose dire, l'intervention du chef d'État, non seulement n'a pas résolu, mais a presque surligné.
13:14 C'est que d'un côté, ce discours, même s'il y a cet horizon plus ou moins flou des 100 jours, contraste un peu avec le discours qui consiste à dire
13:25 "on va accélérer les réformes", ce qu'avait dit encore Elisabeth Borne samedi dernier. Là, il n'y a pas vraiment d'accélération, en tout cas.
13:32 Et d'autre part, l'autre risque qu'Emmanuel Macron a essayé de corriger un petit peu dans son intervention hier,
13:38 c'est de sembler assez peu concret, d'être loin du concret des Français, justement.
13:41 Ce qui explique des allusions qui sont parfois, d'ailleurs, pas forcément des annonces, mais des choses qui avaient déjà été dites par le gouvernement.
13:48 Par exemple, le désengorgement des services d'urgence d'ici la fin de l'année prochaine, ou en matière d'éducation,
13:55 le fait que les profs remplaçants soient suffisants pour combler les manques très rapidement.
14:01 Donc, il y a la volonté aussi d'accrocher quelques éléments concrets. Et juste un dernier point, d'ailleurs, du côté de la majorité,
14:08 on réfléchit l'idée d'essayer d'avancer des propositions plus concrètes, un peu de l'ordre de la fameuse première loi Macron,
14:17 lorsqu'Emmanuel Macron était encore à Bercy.
14:20 Celle qui devait libérer l'économiste et des cars Macron, notamment.
14:22 On se souvient notamment des cars Macron, des choses extrêmement concrètes.
14:25 Et là, il y a du côté de la majorité, certains proches d'Emmanuel Macron ou certains membres du groupe Renaissance
14:31 qui réfléchissent à l'idée d'esquisser une deuxième, une nouvelle loi, un peu du même ordre,
14:35 pour s'attaquer là aussi à certains corporatismes et libérer un peu plus les initiatives.
14:41 Il y a certains secteurs qui sont plus ou moins ciblés, comme par exemple celui de la pharmacie et des produits qui sont vendus en pharmacie aujourd'hui.
14:46 C'est-à-dire d'ouvrir un peu tout ça pour essayer de retrouver un petit peu du souffle réformateur du macronisme originel.
14:53 - Gilles Bernstein ?
14:54 - Ça souligne en creux l'échec d'une tentative de réforme, parce que la loi Macron, c'est même pas pendant le premier quinquennat.
15:00 C'est quand Emmanuel Macron était ministre.
15:02 - Son échec ou son insuffisance, le fait qu'elle puisse être élargie à d'autres corporatismes.
15:06 Il y a des corporatismes qui demeurent, effectivement, vous avez raison.
15:08 - Je reconnais le sens de la mesure et de la précision de Renaud Delis, absolument.
15:10 Son insuffisance. Mais bon, voilà, c'était il y a maintenant 8 ans.
15:14 Et cette loi, enfin, il y a eu donc un mandat de ministre et un quinquennat, plus un début de deuxième quinquennat,
15:21 pour libérer un certain nombre de choses dans l'économie.
15:23 Et si des parlementaires renaissances éprouvent le besoin d'aller corriger la copie du président de la République,
15:29 enfin, d'aller enrichir la copie du président de la République,
15:32 c'est que tout n'a pas été fait pour des choses qui paraissent quand même faisables.
15:37 - Gilles Bernstein, Rosalie Lucas, Renaud Delis, la suite des informes est dans une minute, il est 9h21.
15:41 Le Fil Info, tout d'abord avec Maureen Suiniard.
15:44 - L'application pratique de la réforme des retraites nécessite d'avoir du dialogue social.
15:49 L'appel d'Olivier Véran sur France Info, le porte-parole du gouvernement.
15:53 Mais les syndicats refusent pour le moment de rencontrer le président
15:57 qui a annoncé hier l'application du texte à l'automne.
16:00 Un peu plus de 15 millions de téléspectateurs hier soir pour suivre cette prise de parole.
16:05 Et cette question, ce matin, y aura-t-il une nouvelle motion de censure déposée contre le gouvernement ?
16:10 La France Insoumise annonce être en contact avec le groupe Lyott
16:14 qui a été à l'origine de la première motion déposée.
16:17 Nestlé dit vouloir contribuer dans un délai raisonnable à l'apaisement des victimes et de leurs familles.
16:23 63 familles victimes des pizzas buitoni contaminées à la bactérie E. coli, indemnisées financièrement.
16:30 Cela clôt le volet civil de l'affaire avec ces familles, mais pas le volet pénal.
16:35 Les combats s'intensifient. Au Soudan, près de 200 morts.
16:38 L'ambassadeur de l'Union Européenne agressé.
16:40 Un convoi diplomatique américain attaqué.
16:43 Cela fait trois jours que l'armée régulière et un groupe de mercenaires s'affrontent.
16:47 La France appelle ce matin les deux camps à accepter immédiatement une trêve.
16:52 Et on parle toujours de l'intervention d'Emmanuel Macron hier soir,
17:05 suivi par un peu plus de 15 millions de Français. Il y a un point qu'on n'a pas encore abordé.
17:08 C'est l'annonce pour le mois prochain d'un plan de lutte contre la fraude sociale et fiscale.
17:13 Renaud Delis.
17:14 C'était une piste qui avait déjà été mise en avant par l'exécutif ces dernières semaines.
17:17 Mais effectivement, dès le mois prochain, normalement, l'annonce d'un plan beaucoup plus précis en matière de fraude fiscale.
17:23 Mais aussi, vous le disiez, de fraude sociale.
17:25 On sait que c'est un champ auquel veut s'attaquer le gouvernement.
17:29 Notamment un certain nombre d'aides versées sur des comptes à l'étranger.
17:33 Donc le gouvernement veut arrêter, justement, stopper ces pratiques-là.
17:38 Il y a une dimension évidemment financière.
17:42 Il s'agit de récupérer un certain nombre d'argent, certaines sommes qui sont indument versées.
17:48 Mais il y a aussi une dimension politique qui est assez limpide.
17:52 C'est-à-dire qu'on sait que c'est une façon aussi de répondre à la droite de la droite,
17:57 voire au Rassemblement national, qui cible assez fréquemment ces fraudes sociales.
18:01 Donc il y avait aussi ce contenu-là dans l'intervention d'Emmanuel Macron hier,
18:05 que Bercy est chargé de mettre en visite dans les quelques semaines.
18:09 On pourrait vous répondre qu'il y a un volet aussi dans les annonces dévoilées ce matin par France Info,
18:12 contre les entreprises qui fraudent.
18:14 Absolument. Notamment sur la TVA, bien sûr.
18:17 Sur la TVA, c'est ce qu'avait déjà annoncé Bercy il y a quelques semaines.
18:21 Et on va rentrer dans le concret, justement, les fraudes à la TVA d'un certain nombre d'entreprises.
18:24 Roselyne Dulucat ?
18:25 Oui. Il a insisté dessus hier.
18:28 Mais c'est pareil, c'est quelque chose dont parle Bercy depuis un petit moment également.
18:32 Donc peut-être que là, ils vont encore accélérer.
18:35 On parle sur les fraudes sociales, on parle aussi de vérifier les voyages.
18:40 J'entendais ça sur votre antenne ce matin.
18:42 Vérifier les déplacements en avion, pour voir où vivent vraiment les gens, où ils sont domiciliés fiscalement.
18:46 Donc surveiller ça, par exemple les réseaux sociaux, c'est quelque chose qui a été fait aussi,
18:50 par exemple pour les piscines, voir qu'il y avait des piscines, etc.
18:53 Donc c'est des pistes qui existent déjà.
18:55 Donc il y a peut-être la volonté, effectivement, d'accélérer.
18:58 Mais c'est quand même une petite musique qu'on entend assez régulièrement.
19:01 Parce qu'effectivement, il y a des Français qui se plaignent, qui disent
19:04 "Ah bah voilà, mon voisin touche plus de choses que moi, c'est pas normal", etc.
19:08 Donc il y a effectivement la volonté de répondre à ça.
19:11 Mais c'est des pistes qui, encore une fois, existaient déjà, il me semble, à Bercy.
19:16 Gabriel Attal était ce matin l'invité de Léa Salamé à 8h moins 12.
19:20 Je crois que vous aurez cité tous les médias, comme ça, en 20 minutes.
19:22 Vous avez fait les 4V, Chez nous, Inter...
19:25 - Je suis écumé. - Et on a écouté tout à l'heure Laurent Berger qui était sur BFM.
19:28 - Qui était sur BFM, ah bah voilà, c'est l'écuménisme.
19:31 J'ai senti chez lui une volonté de refaire du en même temps.
19:35 En disant "La gauche proteste beaucoup contre les fraudes fiscales,
19:38 les milliardaires qui ne payent pas assez d'impôts,
19:40 la droite proteste beaucoup contre la fraude sociale,
19:43 les allocations indues que certains toucheraient".
19:46 Il mettait "Voilà, on veut à la fois lutter contre les uns et contre les autres".
19:49 Et dans sa façon de s'exprimer, je sentais vraiment une volonté de refaire du en même temps,
19:54 de "Il faut en prendre dans tous les côtés".
19:57 Et il a dit qu'effectivement, son administration travaillait là-dessus depuis un certain temps.
20:02 Et il a laissé entendre du concret, alors là pour le coup,
20:05 avant même les 100 jours, quoi, je ne peux pas vous le dire.
20:08 - Parce que le problème qui se pose aussi au gouvernement, c'est quand même de donner du concret,
20:12 c'est-à-dire des résultats, et on le voit bien dans la crise démocratique
20:15 qui n'a fait que s'aggraver ces dernières semaines.
20:17 Il y a la question même de l'utilité du politique qui se pose de façon,
20:20 c'est pané avec la réforme des retraites, mais ce fossé-là n'a cessé de se creuser,
20:25 et encore plus ces dernières semaines, entre les gouvernants et la population,
20:29 et une bonne frange de l'électorat.
20:31 À quoi servent aujourd'hui les politiques ?
20:33 Est-ce qu'ils sont capables d'apporter des réponses au quotidien ?
20:35 Donc c'est un enjeu auquel se heurte aujourd'hui,
20:38 mais vraiment dans l'urgence, dans la difficulté, le gouvernement,
20:41 avec une autre difficulté, et d'ailleurs Emmanuel Macron y a fait allusion hier,
20:44 c'est que de nouveau, il a évoqué moins de lois, moins de bureaucratie,
20:48 moins de textes, alors ça c'est un engagement qui est aussi récurrent,
20:51 c'est bien le problème, évidemment,
20:52 - Qui a été pris à peu près par tous ses prédécesseurs,
20:53 - Y compris par lui-même d'ailleurs depuis six ans.
20:56 Là, peut-être que ça peut se concrétiser pour une raison simple, Marc,
21:01 - Et qu'il n'y a pas de majorité.
21:02 - Il n'a plus tellement les moyens, donc effectivement,
21:04 c'est peut-être en fait le réel qui va peut-être convertir le gouvernement
21:09 au fait de faire moins de textes, faute d'avoir des majorités pour les faire adopter.
21:14 - Merci à tous les trois, la une du Parisien Aujourd'hui en France,
21:17 Roselyne Lucas, vous l'avez sous les yeux.
21:19 - Voilà, maintenant que la réforme, la retraite a été promulguée,
21:22 on fait le point sur finalement, les Français à quel âge, chacun partira à la retraite,
21:27 c'est un bon moyen de se repérer pour les Français.
21:29 - Roselyne Lucas du Parisien Aujourd'hui en France,
21:31 Gilles Banchetin, éditeur réaliste politique à France Info, Canal 27,
21:34 Renaud Delis, merci à vous aussi, le retour des informes,
21:36 - C'est pas moi qui vous remercie, Marc.
21:37 Non, non, c'est moi, le retour des informés ce soir 20h. Bonne journée à tous, salut.
21:40 [Musique]

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