Ce 17 avril encore, dans son allocution, le président de la République a péroré sur les épreuves du Covid-19 et de la guerre en Ukraine, évoqué l'urgence de la réindustrialisation... sans la moindre mesure concrète. Bref, il « entend » les Français comme il dit, mais il ne les écoute pas.
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"Le goût de la vérité n'empêche pas de prendre parti". Albert Camus
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NewsTranscription
00:00 Quand Marianne a lancé cette pétition pour demander un référendum autour de la réforme des retraites,
00:09 nous avons expliqué que c'était pour nous la seule solution démocratique,
00:15 la seule façon de sortir d'une évidente crise démocratique.
00:20 On se doutait qu'Emmanuel Macron, évidemment, ne suivrait pas cette voie-là,
00:26 d'ailleurs aucune autre, puisque l'intervention du président de la République
00:30 avait pour but de nous expliquer que rien en fait,
00:34 que rien, qu'on allait passer à autre chose parce qu'il était temps.
00:37 Et parce que la parole présidentielle est performative.
00:40 Quand Emmanuel Macron dit que c'est fini, eh bien c'est fini.
00:44 Plus de 360 000 personnes ont signé la pétition de Marianne pour réclamer ce référendum,
00:51 avec deux possibilités d'ailleurs que nous pointions à l'époque.
00:55 Soit l'usage par le président de la République de l'article 11,
00:59 c'eût été une bonne manière justement de répondre quand il y a conflit, on revient au peuple.
01:04 Et c'était son rôle de gardien, de garant des institutions.
01:10 Et puis sinon, il y avait le RIP.
01:12 Sauf que le RIP première mouture a été donc invalidé par le Conseil constitutionnel
01:19 qui a expliqué que le texte déposé par différents élus de la NUPES
01:27 allait contre la Constitution.
01:29 Alors on peut revenir sur cette décision.
01:32 Différents constitutionnalistes ont donné leur interprétation de ce choix
01:37 en expliquant qu'il était pour le moins contestable.
01:40 On peut débattre sans fin de cette question.
01:42 Est-ce que ce texte, cette proposition de réforme en est une ou pas ?
01:49 Dans la mesure où il s'agit de donner un état du droit
01:54 qui correspond à ce qu'il est déjà au moment où la demande de RIP est déposée,
02:00 mais qui évidemment sera modifiée par la réforme contre laquelle ce RIP veut agir.
02:07 Ça ce sont des arguties.
02:09 Une chose est sûre, la jurisprudence que vient de créer le Conseil constitutionnel
02:16 laisse penser que la deuxième proposition de RIP sera également refusée et jugée non constitutionnelle.
02:25 Bref, que le RIP a bien été conçu pour ne jamais pouvoir être utilisé.
02:33 Alors est-ce qu'il faut s'arrêter ?
02:35 Est-ce qu'il faut considérer que c'est perdu et que tant pis ?
02:39 En fait non.
02:41 Parce que si l'on se souvient de la façon dont ça s'est passé pour la privatisation d'ADP,
02:47 il n'y a pas eu véritablement de référendum sur ADP.
02:51 La demande de référendum n'a atteint qu'un peu plus d'un million de signatures.
02:56 Ce qui était déjà un exploit pour un sujet aussi technique que la privatisation d'Aéroports de Paris.
03:02 Pour autant, le pouvoir a reculé.
03:04 Alors évidemment, Bruno Le Maire a expliqué que c'était le Covid qui avait mis fin au processus de privatisation.
03:10 Non, pas du tout.
03:11 C'est le fait que plus d'un million de personnes aient signé pour réclamer ce référendum.
03:17 Donc c'est bien cela qu'il faut faire.
03:19 Continuer à le réclamer ce référendum.
03:22 Signer une pétition.
03:24 Parce que si un million, deux millions, trois millions de Français signent pour réclamer un référendum,
03:31 ce sera un message de plus.
03:33 Alors évidemment, Emmanuel Macron jusqu'à présent a eu quelques messages, des millions de gens dans la rue,
03:38 et ne les a pas entendus.
03:40 Mais il faut continuer à marteler que les citoyens réclament qu'on leur donne la parole sur un sujet qui leur appartient.