• il y a 2 ans
Tacitement reconduite par le chef de l'État lors de son allocution, Élisabeth Borne doit chercher des majorités parlementaires au coup par coup. Au vu des divisions qui minent la droite, sa mission d’élargissement paraît difficilement réalisable.

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Transcription
00:00 On pensait n'avoir rien appris durant l'allocution télévisée d'Emmanuel Macron le 17 avril.
00:09 Eh bien, si, il y a une nouvelle.
00:10 Elisabeth Borne bénéficie d'une rallonge de 100 jours.
00:14 La première ministre a donc été reconduite un peu tacitement par le président de la
00:18 République pour conduire les prochaines lois, les prochaines réformes, là également dessinées
00:26 par Emmanuel Macron mais de façon assez vague.
00:28 Et donc ce sera à elle de continuer à élargir la majorité qui, on le sait, est relative
00:37 à l'Assemblée nationale.
00:38 C'est donc une mission qui ressemble beaucoup à un cadeau empoisonné parce que, rappelons
00:42 les chiffres, la coalition macroniste à l'Assemblée nationale dispose de 251 sièges sur 577.
00:48 Ça veut dire qu'il leur manque une quarantaine de sièges pour obtenir une majorité absolue.
00:54 Donc il faut aller chercher en périphérie.
00:56 Là-dessus, rien ne change.
00:58 Soit côté droit chez LR qui compte 62 députés aujourd'hui.
01:02 Mais là, il y a un problème.
01:03 Les relations entre Elisabeth Borne et la droite se sont beaucoup refroidies parce que
01:07 LR s'est fracturée durant la réforme des retraites.
01:10 Éric Ciotti pensait emmener ses troupes assez facilement à soutenir une réforme qui colle
01:15 avec l'ADN de la droite depuis une dizaine d'années.
01:18 Mais ça ne s'est pas produit.
01:19 Il a fait face à une forte rébellion, à une forte division.
01:22 Et au final, Elisabeth Borne, et c'est là le deuxième effet, considère que ce sont
01:28 des partenaires qui ne sont pas fiables.
01:29 On parle là d'Éric Ciotti, de Bruno Rotaillot, Olivier Marlex, etc.
01:34 Elle va aller naturellement vers LR pour la plupart de ses futurs projets de loi, mais
01:38 le soutien est de moins en moins certain.
01:41 Elisabeth Borne peut se rabattre sur la frange plus modérée de LR, mais cela n'inclut
01:47 qu'une poignée de députés, finalement.
01:49 Ou alors faire appel à leur fibre plus régalienne, avec des textes comme la loi immigration de
01:55 Gérald Darmanin.
01:56 Mais là-dessus, rien n'est certain non plus.
01:58 On l'a vu avec la loi de programmation militaire, très critiquée par Olivier Marlex, parce
02:03 que son étude d'impact ne montre pas suffisamment quelles sont les recettes financières qui
02:07 en découlent.
02:08 Et puis après, il y a au milieu le groupe Liott, le groupe des indépendants, qui par
02:13 définition est très imprévisible et qui n'a pas de hiérarchie ou d'instruction
02:18 de vote préétablie.
02:19 Et côté gauche, il y a la NUP, et là, il y a la même incertitude qu'avec la droite,
02:25 puisqu'il y a un groupe PS, un groupe écolo, un groupe communiste, chacun à ses chiffons
02:30 rouges, chacun à ses marqueurs, chacun à ses subtilités internes.
02:33 Alors, le gouvernement ou la majorité se fait fort de rappeler qu'elle a réussi à
02:39 faire adopter son texte sur les énergies renouvelables avec le soutien des socialistes
02:43 et l'abstention des écologistes.
02:45 Mais il y a fort à parier que ce ne sera pas aussi simple avec le projet de loi sur
02:49 l'industrie verte et encore moins sur le pacte de la vie au travail annoncé par Emmanuel
02:55 Macron durant son allocution télévisée.
02:58 Bref, le nouveau cap de 100 jours annoncé par Emmanuel Macron le 17 avril est suspendu
03:02 encore à bien des incertitudes.

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