Ils font partie de l’un des plus importants crews d’artistes-graffeurs au monde. JonOne, L'Atlas, Psyckoze156 & Tanc (Crew 156 Allstarz) ont exposé chez Jace (L'usine A Gouzou) à la Galerie VeryYes.
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Art et designTranscription
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00:14 En fait, c'est je pense l'histoire de, au départ peut-être identitaire et de rencontrer des gens
00:21 et puis après par la suite ça devient un cheval de bataille qui s'appelle la liberté d'expression
00:26 et après chacun l'interprète à sa façon.
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00:31 Nous trois on s'est rencontré à Paris dans les années 90, voilà, dans le milieu du graffiti.
00:37 Et Jace, moi je l'ai rencontré en 2007 à New York pour une expo.
00:41 Et ensuite on s'est tous rencontré comme ça, quoi, dans le milieu du graffiti, dans le monde.
00:45 Je pense que cette culture a vraiment une filiation.
00:49 Il y a des pères qui ont construit un truc et nous on est intervenus dedans.
00:55 Puis après cette culture s'est mondialisée et en fait je pense que chaque style correspond un peu à son pays, à son identité.
01:05 Alors au départ il n'y avait pas du tout de magazine, il n'y avait rien, il n'y avait pas d'internet
01:09 et on avait très très peu de photos de ce qui se passait aux Etats-Unis.
01:13 Et après petit à petit, il y a des choses qui sont arrivées.
01:17 Et ensuite, il y a deux, trois premiers artistes américains qui sont venus s'installer en France, dont John.
01:23 Et John n'est pas reparti, il est toujours resté.
01:27 Maintenant, à mon avis, il a passé plus de temps en France qu'aux Etats-Unis.
01:31 Et puis il y a des réelles connexions entre les générations qui se suivent.
01:37 Et donc c'est ça, il y a une transmission finalement par ce biais-là,
01:42 et qui à la fin donne des grandes familles en fait.
01:45 Entre autres, mais surtout de peinture.
01:51 Oui, de respect de la peinture.
01:53 On sait qu'on a des amis proches, mais entre nous, on est tellement pareils,
01:59 que même si on est différents, on a ce respect intime,
02:03 parce qu'on a fait des choix qui sont les mêmes dans la vie,
02:05 et qui sont des choix pas forcément faciles.
02:08 Et donc il y a aussi tout ça.
02:11 Et puis aussi je pense que le graffiti au départ était vraiment quelque chose interdit,
02:16 et en la loi, et de ce fait ça nous a rapproché aussi à ce niveau-là,
02:20 parce qu'on avait tous ce point en commun.
02:23 Après la culture a évolué, et rentré un peu dans le monde de l'art.
02:29 Donc après c'est devenu plus légal,
02:31 mais je pense que ça a vraiment fédéré le fait qu'on puisse nous courir après.
02:38 C'est Dieu.
02:43 C'est mon art, oui oui.
02:46 Notre gouzou national, international.
02:49 On a été rapide à convaincre.
02:54 En fait la galerie existe depuis 5 ans.
02:56 Ils ont tous exposé ici à leur manière, soit dans des expos collectives, soit en solo.
03:02 Et là, pour ce début d'année qui est un peu spécial à titre personnel,
03:08 j'ai envie de les rassembler tous les 4,
03:10 et de faire une expo où ils se retrouveraient tous,
03:16 puisqu'ils sont déjà dans le même endroit à créer au quotidien,
03:19 puisqu'ils sont dans un même bâtiment au Lilas à Paris.
03:22 Et je trouvais ça intéressant de les réunir ici dans la galerie,
03:27 et de les réunir aussi à la réunion, tous les 4 avec leur énergie,
03:30 de les retrouver tous ici.
03:37 Si tu vois, il en manque un.
03:40 Donc c'est toujours un petit peu compliqué.
03:42 On s'organise, on s'adapte.
03:45 Il y a des priorités quand même.
03:47 Mais ils ont été quand même très réactifs,
03:52 et je les remercie d'ailleurs.
03:54 C'est vrai que comme on se doute, ils ont des emplois du temps qui sont bien chargés,
03:59 et je les ai prévenus un petit peu à la dernière minute,
04:02 mais avec leur professionnalisme qui les caractérise,
04:05 ils ont réussi à répondre à l'invitation.
04:07 Alors, les titres d'Aï, on a proposé, comme tous disait Jace,
04:14 ça s'est fait tout et c'est fait un peu dans l'urgence,
04:16 donc on a proposé plusieurs titres.
04:18 Certains étaient pour, certains n'étaient pas pour,
04:22 et finalement Jace a dit qu'on choisisse celui-là.
04:26 Et au début je ne trouvais pas trop de sens,
04:28 parce que c'était plutôt anglophone.
04:32 Et donc après, par la suite, en arrivant ici,
04:36 en fait il s'est mis à pleuvoir,
04:38 et pendant quatre jours de préparation d'exposition,
04:41 il pleuvait un déluge,
04:43 et on a fait cette toile qui est derrière nous,
04:46 sous la pluie,
04:48 et la peinture ne séchait pas,
04:50 il a fallu qu'on prenne des sèches-cheveux pour faire sécher la peinture,
04:53 et finalement je trouve que le titre est parfait,
04:56 parce qu'il correspond complètement à l'exposition.
04:59 Le principe de la galerie, c'est qu'en fait les artistes viennent ici en résidence,
05:03 nous on prend en charge le déplacement de l'artiste,
05:06 et ils viennent créer aussi, s'inspirer aussi un petit peu des ambiances,
05:10 des couleurs, de l'énergie qu'il y a sur l'île,
05:12 qui est quand même très riche à ce niveau-là,
05:14 du métissage culturel,
05:16 et bien souvent ça fait des expos qui sont endémiques à La Réunion,
05:21 puisqu'il y a cette patte-là,
05:23 donc il y a une partie qui a été réalisée en atelier,
05:26 de leur côté, et puis une partie qui a été réalisée aussi sur place.
05:29 Heureusement on était déjà venus ici avant,
05:32 donc on avait quand même quelques souvenirs,
05:34 quelques lumières, couleurs,
05:38 qui sont sorties d'une manière consciente ou inconsciente,
05:41 mais on avait déjà ça dans le sang.
05:43 C'était une évidence, hein ?
05:48 Ouais, c'était une évidence, c'était une évidence.
05:50 Il en fallait une, et puis on l'avait jamais fait,
05:52 donc c'était le moment où on a fait ça.
05:55 C'était le moment, oui.
05:56 Comme on n'avait pas de cadeau pour l'anniversaire de Jace,
05:59 on s'est dit "bon..."
06:01 C'est toujours moi qui prends le plus de place.
06:08 On m'appelle l'architecte.
06:10 On s'est battus, ça ne s'est pas très bien passé.
06:13 D'ailleurs ça se voit, il y a quelques traces de sang, tu vois,
06:16 et de... Non, on se concerte, on se concerte.
06:20 Comme on se connaît depuis très longtemps,
06:22 on sait comment les gens fonctionnent l'un par rapport à l'autre.
06:25 Et puis ouais...
06:27 Moi j'ai été étonné, sans concertation justement,
06:31 de l'harmonie des teintes et des camaïeux dans l'exposition,
06:35 parce que ça s'est fait chacun de notre côté,
06:39 et à l'arrivée, tout fonctionne ensemble,
06:42 et je trouve que c'est plutôt une belle expo.
06:44 Tout change, tout évolue.
06:49 Au début, on était, moi je pense, dans une quête identitaire,
06:53 parce qu'on avait 14 ans.
06:55 Après, on a voulu se fédérer,
06:58 faire des groupes, se rencontrer.
07:01 Et puis après, on a commencé à peindre
07:04 de façon moins identitaire et plus artistique.
07:07 On a peint dans des terrains vagues,
07:09 pour faire des choses plus abouties, où on avait un peu plus de temps.
07:12 Et puis petit à petit, il y a un style qui vraiment s'est fait,
07:17 et après, on a essayé d'intéresser
07:21 déjà des galeristes et des collectionneurs.
07:24 Et puis ça a pris, parce que c'était nouveau,
07:27 parce que je pense que le fait d'être dans la rue,
07:32 c'est travailler avec le contexte,
07:35 et donc il n'y a pas que le résultat, il n'y a pas que la peinture,
07:39 il y a aussi la démarche.
07:40 Et je pense que ça, ça a séduit tout un public,
07:43 et petit à petit, ça a intéressé le monde de l'art,
07:46 et alors je pense qu'il y a une espèce de, pas de division,
07:51 mais à un moment, il y a une espèce de schizophrénie,
07:54 comme quoi les gars, ils faisaient des choses hors-la-loi dans la rue et vandal,
07:58 et à la fois, ils étaient en galerie.
08:00 Donc les galeristes, à un moment, ont voulu, je pense, séparer l'un des deux.
08:05 Et c'est un peu comme ça que le street art est né,
08:09 pour donner une crédibilité et faire un mot plus global
08:13 que le graffiti qui était connoté pour certains comme quelque chose d'uniquement vandal.
08:18 Et maintenant, ça avance, ça continue.
08:22 Il y a des gars comme Jace qui montent des galeries,
08:26 qui développent des choses,
08:28 et petit à petit, ça avance en fait.
08:31 On vit avec notre culture.
08:34 Et quand on avait 14 ans, on pensait à exister,
08:37 et maintenant qu'on en a 50, on essaye de laisser une trace.
08:41 Donc c'est un chemin de vie.
08:44 En fait, dans les années 80, il y avait cette image de l'adolescent un peu rebelle,
08:48 très cliché, banlieue, et tout ça.
08:51 Un phénomène de mode.
08:54 Alex a fait pratiquement 40 ans qu'il peint,
08:57 nous ça fait plus de 25-30 ans qu'on est aussi dans la rue et qu'on continue à faire notre truc.
09:02 Donc là, il ne s'agit même plus d'une mode, c'est un mode de vie.
09:06 Ça fait partie intégrante de nous, c'est plus qu'une passion.
09:10 C'est dans les veines, c'est viscéral.
09:13 Le truc qui était un peu négligé,
09:16 un peu raillé de toutes les galeries dans les années 80-90.
09:21 Au tournant des années 2000, il y a eu des nouvelles expressions artistiques
09:26 qui se sont aussi installées dans la rue, il ne faut pas le nier.
09:29 Il y avait effectivement le graffiti, avec la mise en essence et la mise en avant de son nom.
09:34 Et puis il y a eu d'autres styles qui se sont venus se greffer à tout ça,
09:39 ou enrichir, qui existaient aussi déjà dans les années 80,
09:43 dans les rues de Paris avec certains artistes,
09:47 mais qui avaient du mal à faire leur place dans le marché de l'art.
09:50 Et maintenant, dans le lot, il y a quand même des artistes qui vendent des œuvres à plus d'un million,
09:56 des gens comme Banksy, comme Space Invaders.
09:58 Donc, est-ce qu'il y a véritablement un engouement du marché de l'art,
10:02 maintenant contemporain pour ce mouvement ?
10:05 Est-ce qu'il y a quelque chose qui est installé, qu'on pourra plus nous prendre maintenant ?
10:10 Et d'ailleurs, dernier point, la peinture était devenue complètement has-been dans l'art contemporain,
10:19 dans les années 80, et finalement toute notre génération qui est revenue à la peinture,
10:23 parce qu'on avait besoin de ce médium pour s'exprimer,
10:27 a rendu ses titres de noblesse à la peinture.
10:32 Et aujourd'hui, il y a tout un public qui en reconsomme et qui en a besoin,
10:37 puisque c'est un objet qui traverse les décennies,
10:44 qui a quelque chose d'universel et naturel,
10:52 quelque chose dont on a besoin, je pense, aujourd'hui.
10:55 Je pense que les acquéreurs ont grandi comme nous, avec cette culture.
10:59 Comme on était dans la rue, ils ont vu notre travail quand on était adolescent,
11:02 et puis ils ont grandi aussi, leur pouvoir économique a grandi aussi,
11:06 et maintenant ils sont adultes et ils veulent quelque chose qui leur rappelle aussi leur jeunesse.
11:10 Donc c'est la vie qui continue, et nous on est des miroirs de ce qu'on reçoit,
11:15 et on essaie de le rebalancer pour vous.
11:18 On a grandi finalement en parallèle les collectionneurs et les artistes
11:22 pour arriver à faire le marché qui existe aujourd'hui.
11:25 Et puis même venant de la rue, le travail de chacun va toucher d'autres courants artistiques de l'histoire de l'art,
11:33 que ce soit l'abstraction géométrique, l'écriture automatique, l'abstraction lyrique, le pop art.
11:39 Donc on est aussi une continuité quand même de plein d'autres mouvements,
11:43 à travers ce médium qu'est la rue, mais on a tous des influences qui viennent de l'20ème siècle.
11:51 Donc il ne faut pas réduire ça simplement au street art.
11:54 Pour moi c'est une manière de faire, d'utiliser la rue comme lieu d'expression.
11:57 Mais à l'intérieur de ça, il y a différents artistes qui continuent différents mouvements,
12:01 voire qui en créent.
12:02 Moi j'ai l'impression de faire partie de l'abstraction calligraphique,
12:06 mais ça n'existe pas encore.
12:08 C'est-à-dire que c'est une perpétuelle création de mouvements qui digérait ceux d'avant.
12:14 Oui.
12:20 Moi non, clairement pas.
12:22 Moi je ne pense pas du tout qu'on en serait arrivé là.
12:25 Mais néanmoins, dès le départ, même avant de faire des graffitis,
12:30 ma voie était déjà tracée artistiquement,
12:33 parce que j'ai toujours vécu dans un milieu artistique et culturel.
12:39 Et pas de télé chez nous, et j'allais voir des expos.
12:42 Il y a des différences entre vous.
12:43 C'est un suivi.
12:45 La différence entre votre génération et la nôtre, c'est que vous, c'était dans les années 80.
12:50 Nous, dans les années 90, on avait déjà vous comme identité.
12:54 Oui, il n'y avait personne qui en vivait vraiment.
12:55 Moi je vais vous dire pour la petite anecdote,
12:57 le jour où je me suis dit que je voulais faire ça,
13:00 c'est le jour où j'ai rencontré John, j'avais 14 ans.
13:02 Et j'ai vu ce mec arriver en doudoune blanche, sans manche, avec un bandana,
13:05 qui m'a appris à faire un baby freeze.
13:07 Je me suis dit "mais c'est qui ce mec ?"
13:09 Il m'a dit "bah c'est John One".
13:10 Et pour moi c'était une légende déjà, tu comprends ?
13:12 Et à l'époque, il vivait quand même en squat, et il ne vivait pas...
13:15 Mais peu importe !
13:16 Il n'y avait pas d'objectif professionnel, qui disait "bon voilà, tu vois, tu vas pas faire..."
13:22 Mais quand tu écoutes les interviews de John à l'époque,
13:24 il dit déjà "peut-être que dans 50 ans, ils se diront c'était une bonne bande de mecs,
13:28 finalement c'est pas si mal ce qu'ils ont fait,
13:30 ils sont en train de dérouler une bête de masterpiece,
13:32 qu'aujourd'hui ça vaut 100 000 euros à la moindre vente".
13:34 Ce que je veux dire c'est que...
13:37 C'est ce qui ressemblait le plus à Basquiat ou des personnes...
13:40 Voilà, c'est une continuité du...
13:42 C'est un peu coincé en plus dans le milieu de l'art,
13:44 et donc...
13:46 Pour nous c'était clairement le futur,
13:49 il y avait quelque chose où il fallait se jeter dedans.
13:51 Même si effectivement,
13:54 imaginer gagner de la chance, ça restait un petit peu flou.
13:57 Moi c'était passionnant,
13:59 évidemment qu'on avait envie de faire ça toute notre vie,
14:01 mais d'imaginer gagner sa vie avec ça,
14:04 pour moi c'était pas... voilà.
14:06 Après moi c'était la rencontre avec Agnès à 18 ans,
14:09 où tout d'un coup tu sentais qu'elle ouvrait des portes de l'underground
14:12 vers le milieu de l'art contemporain.
14:14 Agnès B.
14:15 Voilà, c'est...
14:16 C'est une des plus belles femmes de ce pays.
14:18 C'est à la fois une marraine, à la fois une mécène,
14:20 et elle a toujours fait des projets,
14:22 elle nous a fait faire des t-shirts, des voyages dans le monde.
14:25 Donc c'est aussi des rencontres humaines comme ça,
14:27 avec des gens qui ont quand même un pouvoir économique,
14:30 et qui peuvent vraiment faire accéder
14:34 les gens comme nous à leurs rêves.
14:38 Qui ont cru en nous,
14:39 alors que moi j'avais tagué son camion de livraison.
14:41 Tu vois j'étais personne.
14:42 Nous on a signé notre oeuvre avant de la créer,
14:44 et quelque part tu vois,
14:45 on a fait le travail à l'envers d'un peintre classique.
14:48 Tu m'imagines, c'est Alex.
14:55 C'est Alex, moi je suis pas mal méticuleux.
14:58 Toi aussi.
14:59 Non.
15:00 Non, t'es un peu crado, t'as toujours...
15:02 Non, ça y va.
15:06 Ça dépend des séries, on va dire.
15:09 Et tout dépend du travail aussi.
15:11 Ouais, c'est ça.
15:12 C'est moi.
15:16 Putain.
15:22 Ça dépend les ambiances.
15:24 Ça dépend des nuits.
15:26 Cette nuit c'était toi le buton.
15:27 Ça dépend de l'état.
15:28 Cette nuit t'as gagné.
15:29 Il est drôle, il est drôle.
15:31 C'était le bon bouton.
15:32 Avant-hier c'était toi.
15:35 Ouais.
15:36 C'est dur d'être constant.
15:38 Ce qui est bien c'est qu'on lit l'utile à l'agréable,
15:42 et qu'on travaille et en même temps on s'amuse.
15:45 Et c'est comme ça que je vois la vie.
15:48 J'aimerais bien que ça soit pareil pour tout le monde.
15:51 Que les gens profitent et s'épanouissent dans ce qu'ils développent.
15:55 Voilà.
15:56 Oui, y'a pas de frontière entre l'art et la vie.
15:59 C'est pas parce qu'on sort du studio qu'on a fini de bosser.
16:01 On est constamment en réflexion.
16:03 On en rêve, on se réveille.
16:05 Parfois on n'est pas drôle.
16:07 Parfois, exactement.
16:09 Parfois on peut être tellement focus qu'on peut être dur.
16:13 C'est moi.
16:19 Ça je suis comme l'orage.
16:24 C'est qui le plus riche ?
16:29 C'est John !
16:30 C'est pour ça qu'il est pas là !
16:33 Allô John, qu'est-ce que tu fais ?
16:35 C'est trompé, il est parti à l'île de Ré. Il a oublié l'Union.
16:38 T'auras pas de la paix.
16:40 Appelle-le, ouais.
16:41 Ça dépend des séries.
16:46 Moi je peux te faire des tampons comme en bas, ça va durer une minute.
16:49 Je te fais des œuvres optiques, je mets cinq jours dessus.
16:51 Ça dépend des séries.
16:53 Moi, je dis trois mois des fois.
16:55 Sur un tableau.
16:56 Des années.
16:57 Des années, même.
16:58 Parfois il reprend des trucs il y a 15 ans et il est fini.
17:02 C'est moi le plus impatient.
17:05 Qui gagne ? Combien le taille et combien le croit ?
17:08 Non, moi j'ai rien à changer. Tout est parfait jusque là.
17:17 Un peu moins de fêtes pour être plus focus sur mon travail
17:22 parce qu'on a pas assez d'une vie pour développer tout ce qu'on a envie.
17:27 C'est le début, on est des jeunes peintres.
17:29 Ouais ?
17:30 Ouais.
17:31 Mais c'est pas vite.
17:32 Ça s'accélère.
17:33 Mais regarde ce qu'il fait.
17:36 Il crée des lieux.
17:37 Ce que tu disais, on passe de l'autre côté de la barrière.
17:40 Moi, pareil, je suis en train de monter une structure de galerie
17:42 pour pouvoir faire des expos.
17:43 Pas avec mes pièces, mais avec des artistes que j'adore
17:46 et qui sont sous-représentés dans le street art
17:48 parce qu'il y a une domination de la figuration
17:50 et du mauvais post-pop art qui est devenu le street art,
17:53 qui est détestable.
17:54 Alors qu'il y a toute une part cachée derrière
17:58 de gens qui travaillent l'abstraction, l'optique, la calligraphie abstraite,
18:03 et qui sont pas représentés sur le marché.
18:07 Donc ça, nous aussi, on y travaille.
18:09 Chacun va amener aussi,
18:11 c'est une manière aussi d'exprimer sa vision du monde
18:14 à travers, en choisissant des artistes, ce que fait Jayce.
18:17 C'est, d'accord, des rencontres, mais...
18:21 Il y a aussi la transmission qui est importante.
18:24 Je pense qu'on grandit, et après, on transmet pour que ça continue.
18:29 Pour transmettre, il faut vraiment documenter.
18:32 Il faut prendre le plus de vidéos, le plus de photos possible, écrire.
18:36 Et c'est ça, ce qu'on fait.
18:38 Ce qu'on fait.
18:39 Pas forcément assez.
18:40 C'est un petit regret, mais bon...
18:44 La vie, elle commence.
18:46 Et vous, qu'est-ce que vous avez choisi ?
18:48 C'est ça, j'aurais pu se documenter, pris plus de photos.
18:51 Plus d'écrit, parce qu'il y a beaucoup de livres de photos,
18:57 mais il n'y a pas beaucoup d'écrit qui existe.
18:59 Non, mais faire des documentaires vidéo, c'est vrai que ça manque.
19:01 Mais les mecs, quand tu vois les documentaires sur les mecs qui ont 80 ans,
19:04 ils ont commencé leur docu à 40 ans, 50 ans.
19:06 Ils ont commencé maintenant.
19:07 Ce que je dis, c'est qu'on peut écrire en sa vie aussi.
19:09 Il y a plein de soirées qu'on oublie, alors qu'il y a des trucs super,
19:12 il y a plein de choses.
19:13 Et donc, essayer de documenter tout ça.
19:15 Parce que je pense que ça intéresse aussi beaucoup.
19:18 Ouais, pareil, c'est d'avoir documenté des interventions en vidéo,
19:23 des choses comme ça, d'avoir tout ça.
19:25 C'est dans la tête, mais à un moment donné, la tête, elle va nous faire des faux.
19:30 Et ça, la vidéo, ça fait encore plus.
19:34 Plus simple qu'une photo, parce qu'une photo, ça fige un instant d'un truc qui est fini.
19:38 Mais il y a tout le process qui est derrière, qui est intéressant,
19:41 qui n'a pas été documenté.
19:43 Ça, peut-être, c'est un regret.
19:44 ♪ ♪ ♪