Biden candidat pour un second mandat, mort de François Léotard et le point sur Mayotte
On fait le tour de l'actu avec Félix Mathieu !
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Transcript
00:00 Les vraies voix Sud Radio.
00:02 Bonsoir Félix, Mathieu.
00:03 Bonsoir.
00:04 Les trois mots dans l'actu sont Biden, Léotard et Mayotte.
00:07 Joe Biden candidat pour un second mandat, le président des Etats-Unis l'a annoncé tout à l'heure.
00:11 François Léotard s'est éteint à 81 ans, figure de la droite.
00:14 L'ancien ministre de la Défense et de la Culture s'était retiré de la vie politique
00:18 depuis sa première condamnation alienne, vingtaines d'années.
00:20 Et puis Mayotte, où la justice s'oppose à l'évacuation d'un bidonville
00:24 après déjà le refus des Comores hier d'accueillir les bateaux français avec les migrants expulsés.
00:29 Les vraies voix Sud Radio.
00:32 La liberté, la liberté personnelle, est fondamentale pour qui on est comme Américains.
00:38 Les libertés individuelles sont fondamentales, affirme Joe Biden.
00:42 Candidat à sa réélection dans un clip publié semi-dieur française, c'est-à-dire à l'aubeur de Washington.
00:48 L'une des premières images de cette vidéo, c'est la pancarte d'une manifestante défendant le droit à l'avortement.
00:54 Un droit de plus en plus remis en cause, on l'a vu encore aujourd'hui, dans le Dakota du Nord.
00:58 S'il était réélu, Joe Biden, président le plus âgé de l'histoire des États-Unis,
01:02 aurait 86 ans à l'issue de son second mandat.
01:05 Direction Washington pour en parler. Bonsoir Olivier Piton.
01:08 Bonsoir.
01:09 Merci d'être avec nous dans les vraies voix sur Sud Radio.
01:11 Vous êtes avocat à Paris et Washington, ancien député suppléant des Français d'Amérique du Nord.
01:16 Vous avez publié chez Plon le livre Kamala Harris, la pionnière de l'Amérique.
01:20 Alors dites-nous, comment les États-Unis accueillent cette nouvelle depuis tout à l'heure ?
01:25 Écoutez, c'est la fin du feu rouge pour les démocrates.
01:28 C'est-à-dire que maintenant, on a enfin du côté des démocrates,
01:32 la formation que tout le monde attendait, c'est-à-dire la volonté de Joe Biden
01:37 de concourir pour un second mandat.
01:39 Donc maintenant, les principaux acteurs, sauf surprise, sont maintenant en place,
01:44 aussi bien du côté démocrate que du côté républicain.
01:47 Et la campagne va vraiment pouvoir débuter.
01:49 En tout cas, c'est la première réaction qu'on a ici aux États-Unis.
01:52 C'est que maintenant, le jeu va pouvoir commencer.
01:54 Avec peut-être un match entre Donald Trump et Joe Biden.
01:58 Ce serait inédit, c'est un match entre un président sortant
02:01 et son prédécesseur qu'il avait battu quatre ans plus tôt ?
02:04 Oui, c'est ce que entre 75 et 80 % des Américains ne souhaitent pas,
02:08 d'après les sondages.
02:10 C'est un peu, pour faire une comparaison avec la campagne présidentielle d'il y a un an,
02:15 c'est à peu près le même schéma.
02:17 C'est-à-dire que fondamentalement, les Américains ne veulent pas d'un nouveau débat,
02:21 d'un nouveau combat entre Joe Biden et Donald Trump.
02:24 Et en même temps, on aura peut-être l'occasion de parler du principal rival républicain,
02:29 Ron DeSantis.
02:30 On ne voit pas ce qui pourrait véritablement empêcher de nouveau
02:34 ces deux personnalités de se confronter à nouveau l'année prochaine.
02:40 Justement, Olivier, parlez-nous de son principal rival.
02:43 C'est le californien, le gouverneur, pardonnez-moi, de Floride.
02:49 Est-ce qu'il n'a aucune chance, véritablement, face à Donald Trump ?
02:53 Parce que les papiers qu'on voit arriver ici sont plutôt positifs pour lui.
02:56 Enfin, positifs pas sur ce qu'il défend, mais en tout cas sur ses chances.
02:59 Alors, il faut bien avoir en tête qu'à aucun moment,
03:02 y compris quand Donald Trump était au plus bas dans les sondages,
03:06 Ron DeSantis lui est passé devant.
03:09 Il y avait quelques sondages qui le donnaient au coude à coude.
03:11 Mais il faut bien comprendre que parmi les républicains,
03:13 et parmi la base, en particulier la base très dure,
03:16 en faveur de Donald Trump, Donald Trump s'est toujours retrouvé légèrement devant Ron DeSantis.
03:21 Et depuis son inculpation d'il y a à peu près 15 jours,
03:24 il y a un bond de popularité en faveur de Donald Trump.
03:28 Ce qui fait que, d'une part, il faut rappeler que Ron DeSantis n'est à ce jour toujours pas candidat.
03:33 Seul Donald Trump l'est.
03:35 Et deuxièmement, en tout cas, dans le cœur des républicains, incontestablement,
03:39 pour l'instant, Donald Trump reste, et de très loin, le favori.
03:44 Il a entre 15 et 25 points d'avance sur son adversaire.
03:48 C'est donc, pour l'instant, une marge assez importante.
03:51 Dans sa vidéo, Joe Biden dit "Finissons le travail".
03:54 Est-ce que c'est qu'il estime, dans cette campagne, avoir un bon bilan à défendre,
03:58 notamment sur les questions économiques et sociales ?
04:00 Il a un bon bilan, incontestablement. Il a un bon bilan.
04:04 Il y a 12 millions d'emplois qui ont été créés.
04:08 On a un record de création de PME pour la première fois en une année.
04:12 On a dépassé la barre symbolique du million de PME créés,
04:16 ce qui n'était jamais arrivé aux États-Unis.
04:19 On a une baisse des prix de première consommation,
04:22 une baisse du prix de l'essence,
04:24 qui est maintenue à un niveau tout à fait acceptable pour les Américains.
04:29 On a une augmentation de plus de 15 millions de personnes
04:32 qui se sont agrégées, qui ont cotisé à l'Obamacare.
04:39 Et puis on a des lois emblématiques sur l'environnement, sur l'inflation.
04:43 On a également un certain nombre de personnalités dites de la diversité
04:46 qui font partie de son cabinet.
04:48 Le deuxième noir à la défense, la première femme au trésor,
04:53 la première amérindienne, la première lesbienne, le premier homosexuel.
05:00 Donc sur tout un sujet économique et en termes, disons, sociétaux,
05:04 il a effectivement un bilan tout à fait appréciable.
05:06 Et le problème, vous l'avez bien compris, pour lui, ne se pose pas à ce niveau-là.
05:11 Il se pose à un autre niveau, qui est le niveau de sa personnalité
05:14 et surtout de sa capacité cognitive à pouvoir assumer un deuxième mandat.
05:20 Olivier, j'aimerais vous questionner sur un mystère.
05:24 Vous avez réussi à écrire un excellent livre
05:28 sur une personne qui s'est avérée parfaitement médiocre,
05:32 la vice-présidente de Biden.
05:34 Comment vous expliquez ça ?
05:37 Alors, sur le choix de mon livre, je ne m'étendrai pas dessus.
05:42 Puis sur en revanche la médiocrité,
05:44 alors moi je vais toujours défendre Kamala Harris d'une part
05:47 parce qu'elle est en utilisation extrêmement complexe.
05:50 Si elle en fait trop, si elle veut donner le sentiment
05:53 qu'elle veut prendre la place du boss, on va la traiter d'ambitieuse,
05:57 on va la traiter d'intriguante.
05:59 Et si elle n'en fait pas assez, on va dire,
06:01 ben voilà, elle est un peu falote et elle ne remplit pas son rôle.
06:05 Or la réalité c'est qu'elle est dans l'attente,
06:08 on ne sait pas d'ailleurs si elle sera reconduite
06:10 comme éventuelle vice-présidente, mais elle n'a pas tellement le choix.
06:13 Et moi je trouve que sur les dossiers qu'elle a récupérés,
06:16 en particulier des dossiers régaliens,
06:18 comme celui de la sécurité et de l'immigration,
06:20 elle s'est plutôt bien comportée.
06:22 Donc j'aurais quand même plutôt tendance à la défendre
06:25 et pas uniquement parce que j'ai écrit un livre sur elle.
06:27 Merci.
06:28 Merci beaucoup Olivier Piton, avocat à Paris et Washington
06:31 et ancien député suppléant des Français d'Amérique du Nord
06:34 et auteur du livre Kamala Harris, la pionnière de l'Amérique,
06:36 chez Plon. Merci d'avoir été avec nous.
06:38 Merci à vous.
06:40 Venons-en à cette disparition d'une figure de la droite.
06:43 Emmanuel Macron, salue un esprit libre, un homme de livre et d'engagement.
06:46 François Léotard, c'était à l'âge de 81 ans,
06:49 ancien ministre de la Défense et de la Culture en 1986
06:52 lors du gouvernement de cohabitation de Jacques Chirac,
06:55 un nouveau ministre ici présenté par Rachid Arabe à l'époque.
06:58 François Léotard, signe particulier, a passé un an
07:01 dans une abbaye bénédictine avant d'entrer à l'ENA.
07:04 Léo, pour les intimes, successeur de son père à la mairie de Fréjus,
07:08 est très rapidement élu député du Var.
07:11 Un look jeune, décontracté, un charme certain,
07:14 une passion pour le marathon qu'il court régulièrement en 3h30.
07:18 Son totem chez les scouts, zèbre idéaliste.
07:21 Mais lui préfère cette définition de Michel Pognatowski,
07:24 Léotard, c'est le petit prince de Saint-Exupéry,
07:27 l'altitude lui permet de regarder passer les nuages.
07:30 François Léotard qui dirigea l'UDF, la droite pro-européenne,
07:34 comme en témoigne cette autre archivina de 1987.
07:37 "Ca n'est pas l'Europe, l'Europe, comme disait le général de Gaulle,
07:40 en sautant comme un cabri sur sa chaise,
07:42 c'est la volonté par les français de construire un continent
07:45 qui aujourd'hui n'a pas réussi à affronter ses propres défis.
07:48 10 à 12%, je ne sais pas quel est le score actuel du Front National,
07:51 de gens qui sont des fachis, c'est pas vrai, ça n'est pas vrai.
07:54 Il y a par contre un certain nombre de citoyens qui vont de ce côté-là
07:57 parce qu'ils sont désorientés, parce qu'ils ne trouvent pas
08:00 dans un certain nombre de sujets lancinants de la société française
08:03 des réponses. Bien entendu le chômage, la persistance du chômage,
08:06 bien entendu l'immigration, bien entendu les problèmes d'ordre public,
08:09 de délinquance, d'insécurité, et probablement une vraie réflexion,
08:12 et je me tourne vers la jeunesse, une réflexion sur l'identité du pays.
08:15 Qu'est-ce que c'est être français aujourd'hui ?
08:18 Quel est ce pays qui est un peu en panne de destin ?
08:21 François Léotard qui s'était mis en retrait après un échec au régional,
08:24 puis une première condamnation en 2004, 10 mois de prison avec sursis
08:27 pour blanchiment d'argent, financement illégal de partis politiques.
08:30 Il avait de nouveau été condamné en mars 2021, deux ans de prison avec sursis,
08:33 et 100 000 euros d'amende pour complicité d'abus de biens sociaux
08:36 dans l'un des volets de l'affaire Karachi.
08:39 C'est rétro-commission illégale sur les contrats d'armement avec l'Arabie saoudite
08:42 et le Pakistan. Notez que demain soir sur Sud Radio, Jacques Pessis
08:45 rediffuse ses clés d'une vie en compagnie de François Léotard à 21h.
08:48 Et puis le point sur la situation à Mayotte,
08:51 la justice interrompt l'opération d'expulsion des migrants.
08:54 Un mauvais départ pour l'opération Wambushu dont on vous parlait hier.
08:57 Le tribunal de Mamoudzou suspend l'évacuation d'un bidonville
09:00 qui était prévu aujourd'hui à l'aube. Les habitants de Talud 2,
09:03 un bidonville de Congo avec plus de 100 familles, avaient pourtant déjà préparé leurs affaires.
09:06 Mais la justice ordonne de cesser toute opération d'évacuation
09:09 de démolition des habitats. Elle estime que cela mettrait en péril
09:12 la sécurité des autres habitants du bidonville dont les logements seraient fragilisés.
09:15 Pour rappel, depuis hier, les Comores refusent désormais
09:18 les bateaux français avec les expulsés à leurs bords.
09:21 - C'est François Léodard, je l'ai un peu connu à une certaine époque.
09:24 J'ai été étonné de voir la dérive.
09:27 Enfin, je voudrais être élégant, tout de même lègreur,
09:30 les dernières années, notamment à cause de ces ennuis judiciaires.
09:33 Une violence, une virulence qui m'ont beaucoup surpris à l'époque.
09:36 - Moi, je vais aller à l'hôpital.
09:39 qui m'ont beaucoup surpris à l'époque.