Le boulevard périphérique de Paris fête ses 50 ans : les souvenirs de Guy Carlier !

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##GUY_CARLIER-2023-04-26##
Transcript
00:00 Il est 7h51 sur Sud Radio, c'est l'heure, ma chère Laurie Leclerc, de retrouver la chronique de Guy Carlier.
00:06 Oui, et bien, Benjamin, on a commémoré ces derniers jours les 50 ans du périphérique parisien.
00:10 Et à cette occasion, Guy veut nous faire partager l'une de ses madeleines de Proust.
00:15 Bonjour Guy !
00:15 Bonjour Guy !
00:16 Bonjour Laurie, bonjour Benjamin, bonjour à tous.
00:19 Et oui, le périph' a été achevé il y a 50 ans,
00:22 et cet anniversaire a fait remonter dans ma mémoire des souvenirs d'enfance.
00:27 Plus précisément, des dimanches de mon enfance,
00:30 où dans la voiture de mes parents, je regardais par la fenêtre
00:33 les gros piliers de béton qui séparaient les voies du périphérique dans les tunnels,
00:38 d'énormes piliers de béton, vous les connaissez,
00:41 dans lesquels un professeur du collège Paul Vaillancourturier,
00:45 probablement complotiste, nous avait affirmé
00:49 que les barbouzes françaises avaient coulé le corps d'activistes algériens au moment des accords déviants.
00:55 Une légende urbaine évidemment, mais depuis, tout au long de ma vie,
00:58 à chaque fois que je passe dans les tunnels du périph',
01:00 je ne peux m'empêcher de regarder ces piliers de béton.
01:04 Le périph', nous l'empruntions chaque dimanche en fin de matinée
01:07 pour aller déjeuner chez ma grand-mère dans la DS rouge dont mes parents étaient si fiers.
01:12 "Nous on est citoyennes, hein chérie ?" disait ma mère.
01:14 Je me souviens de l'odeur des Paris-Brest, de la pâtisserie de la Grand-Rue à Argenteuil,
01:18 de ce mélange, celle du bouquet de fleurs que j'allais devoir offrir à ma grand-mère en arrivant.
01:22 On s'habillait en dimanche, ce qui permettait d'amortir mon costume de premier communion de plus en plus court.
01:28 Et ma mère, qui portait un tailleur pied-de-poule et un chapeau de feutre façon Greta Garbo,
01:33 exhalait des effluves de chalimard de guerlain.
01:36 Bref, dans la voiture rouge, ça sentait le dimanche matin des années 60.
01:40 Et le dimanche matin, à cette époque, les autoradios diffusaient la musique qu'aimait la France,
01:45 à cette époque-là, et l'époque était à l'exotisme.
01:48 Aux exotismes, devrais-je dire.
01:50 Tout d'abord, il y avait les rythmes sud-africains façon El Gringo, Jack Vabre interprété par Dario Moreno,
01:56 un chanteur turc jouant au sud-américain d'Operet,
01:59 moitié Général Alcazar, moitié Zaza Napoli dans la cage aux folles.
02:02 Il chantait "Si tu vas à Rio", vous vous souvenez de ça ?
02:06 - Oui, bien sûr !
02:07 - C'était, paraît-il, la chanson préférée du général de Gaulle, au point qu'un soir, l'anecdote est authentique,
02:14 où il recevait une délégation brésilienne à l'Elysée avec l'ambassadeur de France, etc.
02:19 Il glissa à l'oreille de ce dernier, l'ambassadeur de France, donc, qui repartait au Brésil le lendemain,
02:24 "Puisque vous retournez à Rio, surtout n'oubliez pas de monter là-haut."
02:28 C'était le texte de la chanson.
02:30 L'autre fut saisi de panique, car le général n'étant pas ce qu'on appelle communément un joyeux drigue,
02:37 il pensait qu'il s'agissait d'une phrase codée,
02:39 et que le grand Charles, comme l'appelaient les prolos, lui confiait une mission d'espionnage.
02:44 Alors, le plus sérieusement du monde, il répondit au chef de l'État en claquant les talons,
02:48 "Comptez sur moi, mon général, j'irai là-haut pour la grandeur de la France."
02:53 Les radios exaltaient également une nostalgie colonialiste, dont le chanteur se nommait Bob Azam.
03:00 Sa chanson la plus connue fut sans doute "Fais-moi du couscous, chérie", en pressant déjà le génie.
03:07 Mais écoutez plutôt "C'est du brutal".
03:09 * Extrait de "Fais-moi du couscous, chérie" *
03:17 D'abord, je vous avais prévenu, c'est du brutal.
03:20 Un autre de ses chefs-d'oeuvre s'intitulait "C'est écrit dans le ciel".
03:25 A partir d'une idée de base classique, celle de l'homme amoureux qui promet "mon émerveille" à sa dulcinée,
03:31 Bob, on peut l'appeler Bob, introduit une dimension mystique,
03:34 puisque chacun de ses sermons, chacune de ses promesses est ponctuée par des cœurs qui répondent "C'est écrit dans le ciel".
03:41 Mais où est l'audace, me direz-vous ?
03:43 Tout ça reste très conventionnel.
03:45 Eh bien, non.
03:46 Car après avoir écrit "Tu auras la télévision",
03:49 Bob Azam passa des nuits de tourment à chercher en vain une rime à télévision.
03:56 Finalement, ne trouvant pas, il a fini par se résoudre, à remettre en cause les règles de la versification,
04:03 et à enchaîner en écrivant donc "Tu auras la télévision et le manteau de vision".
04:09 Oui !
04:10 Les cœurs confirmant sans sourciller que le manteau de vision était bien écrit dans le ciel.
04:15 Vous ne me croyez pas ?
04:16 Écoutez, vous constaterez que si le périph' a 50 ans, les chansons cons sont éternelles.
04:22 Je t'offrirai des bijoux

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