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Retrouvez "L'invité de Mathilde Serrell" sur
https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-9h10/le-7-9h30-l-interview-de-9h10-du-mercredi-03-mai-2023-5820167

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00:00 9h08, Mathilde Serrell, votre invitée rêvait enfant d'incarner Cendrillon dans une comédie
00:05 musicale sauf qu'on lui proposera le rôle de la citrouille devenue star de la télé,
00:09 elle traverse l'écran et monte son premier spectacle.
00:11 Valérie D'Amido, bonjour !
00:13 Bonjour !
00:14 Vous avez écrit ce premier sol en scène que vous jouez à Paris jusqu'à fin juin et
00:17 vous y racontez cette histoire de casting pour le rôle de Cendrillon, c'est un vrai
00:21 trauma ?
00:22 C'était un vrai trauma parce que je rêvais d'être vraiment ballerine et du coup c'est
00:26 vrai que là c'était pas possible en fait.
00:29 Je me suis rendu compte des limites de ma souplesse.
00:32 Du coup je suis passée à l'équitation.
00:34 Alors on vous a plutôt connu en fait quand même, en fait qui transforme les citrouilles
00:38 en carrosses ou plutôt l'intérieur des gens en palais.
00:41 Avec votre émission Déco sur M6, 9 ans d'antenne, plus de 300 émissions et une signature,
00:46 la maroufle, j'en parlais à l'instant.
00:48 Quelle est la définition exacte du marouflage et en quoi ça s'applique à votre spectacle
00:53 Valérie D'Amido ?
00:54 Le marouflage c'est chasser les bulles d'air quand tu poses du papier peint.
00:57 Voilà, tu as gagné, j'ai l'impression que tu avais parié.
01:00 Non, non, j'avais parié sur un truc plus simple.
01:02 Il faut chasser la bulle d'air.
01:04 Donc je vous laisse finir.
01:05 Chasser la bulle d'air quand on pose le papier peint, on met la colle et il faut faire comme
01:08 ça avec une brosse à maroufler.
01:10 Au Moyen-Âge, un maroufle c'était un peu un brigand, un voleur.
01:14 Donc tu vois, mélange des deux, ça s'applique au spectacle parce que je me maroufle moi.
01:19 Donc en fait je raconte un peu ma vie, mes souvenirs, mes machins.
01:24 Vous chassez les bulles d'air sous le papier.
01:25 Chassez les bulles d'air sous le papier exactement, puis il y a des macrons, il y a de la colle.
01:29 Alors vous êtes dans Déco sur M6 de 2006 à 2015 avant de rejoindre TF1.
01:34 Au final, il y a un vrai lien qui s'est tissé avec le public au-delà de l'écran.
01:37 Comment vous le ressentez dans cette petite salle ?
01:40 Mais moi j'adore.
01:41 D'abord, moi j'étais hyper touchée qu'il y ait des gens qui viennent et qui payent leur
01:48 place pour me voir.
01:49 C'était le truc le plus… J'ai presque envie de chialer à chaque spectacle.
01:53 Parce que j'aime bien moi.
01:55 Encore aujourd'hui quand je me balade dans la rue, les gens font "ouais Déco, la maroufle,
02:00 machin".
02:01 Donc le fait d'avoir été aussi à la télé pendant aussi longtemps, t'as un peu une
02:06 interaction avec le public qui est hyper facile en fait.
02:08 Parce que moi j'aime bien aller voir les gens.
02:10 Ils vous connaissent, ils ont le sentiment de vous connaître depuis des années.
02:14 Oui c'est vrai.
02:15 Et du coup là, en plus dans le spectacle, je danse avec eux, je chante avec eux.
02:20 Vous les engueulez quand ils sont en retard.
02:22 J'adore les mecs qui arrivent en retard, c'est magnifique.
02:25 Attention si vous êtes en retard au spectacle de Médecs demi-douze, c'est la grosse Arshouma.
02:29 On écoute un extrait.
02:31 Vous vous rappelez de mon talk show sur M6 ?
02:33 Oui !
02:34 Ça s'appelait "Y'a que les imbéciles qui changent pas d'avis".
02:38 Déjà rien que le titre, t'es déjà couché.
02:41 En télé, quand une émission ne marche pas, on dit poliment "elle n'a pas trouvé son public".
02:49 Là, elle n'a trouvé personne.
02:52 Personne n'a regardé !
02:54 On continue dans les métaphores d'écho.
02:57 C'est une vraie opération de décapage du monde de la télé.
03:00 Valérie Denidot, on va commencer par vous-même.
03:02 Pourquoi ça vous démangeait ?
03:03 Parce que j'avais envie de raconter des trucs qu'on raconte pas toujours.
03:08 Je trouve que c'était marrant de donner mon avis aussi sur les coulisses de ce monde
03:12 magique de la télévision.
03:13 Et puis j'aime bien raconter les histoires.
03:18 Du coup, je trouvais que c'était marrant de raconter des trucs qui me sont arrivés.
03:21 Le monde magique que vous connaissez très bien jusque dans ses coulisses.
03:25 Avant d'être à l'écran, vous avez exercé plein de boulot à la télé.
03:28 Casteuse de caméra cachée, nounou de candidat pour la Starac, journaliste enquêtrice pour
03:33 l'émission "Vie privée, vie publique" de Mireille Dumas ou intervieweuse pour l'Ancêtre
03:37 de 50 minutes Inside sur TF1.
03:39 Elles vous ont appris quoi ces années-là ?
03:41 Franchement, journaliste, c'était un truc pour moi, j'avais envie parce que j'aime
03:46 bien raconter les histoires, ce que je viens de dire.
03:47 Et du coup, j'ai adoré faire tous ces univers.
03:49 Parce que chez Mireille Dumas, tu ne rencontres pas les mêmes clients que sur Exclusif ce
03:52 soir.
03:53 Joey Star, les To Be Three, Faudel, Patrick Fiori, les comédies musicales.
04:03 Donc tu rencontres vraiment tous les univers du people.
04:06 Et puis chez Mireille Dumas, tu fais de l'enquête.
04:08 Donc ce n'est pas les mêmes gens.
04:09 Et moi, j'ai bien aimé parce que finalement, n'importe quel milieu, dans n'importe
04:14 quel endroit, les gens ont des histoires à raconter.
04:16 Après, c'est à toi de les raconter.
04:17 Et je trouve ça assez bien.
04:19 Vraiment, c'est un truc que j'aime.
04:21 J'aurais pas pu faire une émission figée sur un plateau où tu lis un prompteur.
04:28 Ça m'aurait un peu bloqué.
04:30 Moi, j'aimais bien aller au contact des gens.
04:32 C'est pour ça que Déco, c'était formidable.
04:33 On allait chez les gens, on était avec les gens.
04:36 J'aime bien être au contact.
04:37 Et journaliste chez Mireille, t'as pas plus au contact.
04:40 Et d'ailleurs, on vous repère parce que vous êtes au contact.
04:42 A l'époque, vous êtes dans un bar à salade.
04:44 C'est Charlie et Lulu qui vont vous embarquer dans l'aventure de la télé.
04:47 La place de 50 minutes Inside est libre à la rentrée prochaine.
04:50 Nico Sayagas souhaite qu'une femme reprenne le programme.
04:54 Ça vous tente ?
04:55 Ah ouais, là, ça, pour le coup, je peux bien le faire.
04:56 Parce que j'aurais l'impression de revenir à mes débuts avec Alexia Laroche-Joubert
05:01 exclusif ce soir.
05:02 Et de Paris à Hollywood.
05:04 Et c'était ça le générique de l'exclusive.
05:06 C'était de Paris à Hollywood, toute l'actualité de nos amis les stars.
05:09 Ça, ça m'amuserait de le faire parce que je trouve ça plutôt sympa.
05:12 Mais moi, je vais les faire chier.
05:14 Je vais leur dire que je vais avoir envie de faire plus d'interviews sur le terrain,
05:18 etc.
05:19 Plus de sous, tout ça.
05:21 Tu veux dire plus de sous de ça ?
05:22 Ah non, plus de sous pour le terrain.
05:24 Ça coûte de l'argent d'envoyer des caméras.
05:26 Je te confirme que ça coûte plus cher que de récupérer des reportages à diffuser
05:30 directement comme on dirait.
05:32 Non, non, mais oui, parce que ça, ça m'amuse.
05:34 J'aime bien cette émission et elle est sympa.
05:36 Donc c'est lancé ?
05:37 Ouais, bon, on verra ce que ça donne.
05:39 On fait un point Mercator dans quelques temps.
05:41 On fait un point Mercator, t'as raison.
05:43 Alors on ne va pas divulgacher, comme on dit en bon français, toutes les vannes du
05:47 spectacle.
05:48 Mais vous revenez donc sur votre costume mal foutu dans l'émission Mazinger.
05:51 Votre expérience dans Danse avec les stars que vous acceptez essentiellement pour faire
05:55 plaisir à qui ? Lionel, votre banquier.
05:57 Et vous glissez des portraits de gens du métier, comme donc votre première productrice, Alexia
06:02 Laroche-Joubert.
06:03 Au fond, ce n'est pas un show d'animateur télé, c'est un show sur la télé.
06:06 Oh, pas que, parce que je raconte quand même aussi des trucs d'enfance et de mes parents
06:10 et de trucs.
06:11 Mais à la différence des autres animateurs qui font un peu leur seul en scène comme on
06:15 devient un entertainer à l'américaine, vous, vous venez raconter les coulisses, vous
06:21 venez soulever le tapis.
06:22 Bah ouais, parce que c'est plus drôle, non ? D'abord parce que je ne sais pas faire
06:26 autrement.
06:27 Je n'aurais pas pu inventer des trucs et faire des shows comme tu viens de le faire,
06:30 si bien tu es beaucoup plus douée que moi là-dessus.
06:32 Non, j'avais plutôt envie de raconter la vérité.
06:35 Donc c'est pour ça que je raconte plus les coulisses que l'entertainment, avec les
06:42 lumières.
06:43 Mais quand même, ce monde de la télé, il y avait des choses à régler, certainement,
06:46 non ?
06:47 Alors, vraiment pas.
06:48 Je suis la fille la moins dans l'amertume.
06:50 Je suis un peu plus la fille qui est vraiment dans l'humour, mais pas du tout dans l'amertume.
06:59 Je n'ai rien à régler avec la télé.
07:00 Sans que ce soit de l'amertume, mais peut-être qu'il y avait une sorte de poudre de perlimpaste.
07:05 Et puis, il y avait le jardin, pour citer Le Poisideau, à évacuer.
07:08 Non, j'avais envie de raconter autre chose que la célébrité.
07:11 Ça c'est sûr.
07:12 Mais par contre, je n'ai rien à régler.
07:15 Je n'avais plus envie de partager des choses avec les gens, mais pas trop des trucs à
07:19 régler.
07:20 Parce que quand j'ai des trucs à régler, je les règle avec les principaux intéressés
07:22 au téléphone et rapidement.
07:23 Et je ne passe pas par le one man show pour faire ça.
07:28 Alors, vous avez fait les castings pour la première télé-réalité d'enfermement
07:32 en France, Love Story.
07:33 C'est un concept qui revient avec Love Island sur W9.
07:36 Et puis TF1 a relancé la Starac cette année.
07:39 Il y a un retour au début des années 2000.
07:41 Comment est-ce que vous voyez ça ?
07:42 Je pense que c'est un peu le retour de la télé-nostalgie.
07:45 Je pense qu'on est dans une période où c'est quand même un peu dur dehors.
07:49 Et je pense qu'il y a un côté doudou rassurant de ressortir des vieilles émissions qui ont
07:54 marqué les gens.
07:55 Moi, je me rappelle quand on a démarré la Starac, tout le monde nous disait « ouais,
07:59 encore un truc de chant, gnagnagna ».
08:01 Et puis finalement, tu vois, c'est ce qui est revenu, ça a marché.
08:05 Ce qui était vachement bien avec la Starac, je trouve, c'est que c'était vraiment
08:08 des mômes qui débutaient.
08:09 C'était pas des chanteurs professionnels qui avaient envie de faire ça.
08:13 Je sais pas comment te dire, c'était vraiment des mômes.
08:15 D'ailleurs, vous avez été nounou d'Olivia Ruiz, c'est tes copines ?
08:19 Oui, c'est une chouette, chouette, chouette fille.
08:21 Non, non, franchement, là, je trouve que par exemple The Voice ou des choses comme
08:25 ça, c'est des gens vraiment qui ont de l'expérience, qui ont essayé, etc.
08:29 Ce que j'aimais moi dans la Starac, c'était que les gars, c'était des gens hyper frais.
08:33 Jean-Pascal, le gars, c'était le beau gosse de la plage.
08:36 Enfin, tu vois, c'était vraiment des gens frais, qui avaient pas ce truc.
08:40 Moi, j'aime bien la Starac, ça me fait rire.
08:42 Il y avait pas ce filtre finalement du peephole.
08:44 Ouais, exactement.
08:45 Il y avait pas ce filtre.
08:46 Que vous aimez bien enlever, Valérie Damidot.
08:47 C'est votre côté décape, ponçage.
08:50 Alors, puisqu'on est avec les doudous, retour sur ce grand succès, DNCO sur M6, jusqu'à
08:54 5 millions de téléspectateurs à l'époque.
08:56 Bienvenue dans DNCO, vous arrivez pile poil au moment le plus émouvant de l'émission,
09:04 le cours de marouf.
09:05 On prend le petit pinceau spécial colle, on prend plein de colle et on en colle comme
09:10 ceci.
09:11 Tu pars du scotch, tu vas vers l'intérieur, c'est ça, dégager les ongles.
09:15 Et ensuite, tu passes le rouleau.
09:17 Bravo, bonne marouflette.
09:19 L'idée donc, c'est vraiment, tu te rempes, t'essuies et tu dégages comme ça.
09:23 Donc là, on déscotch.
09:25 Alors, ça maroufle ?
09:26 On s'est fait plaisir.
09:30 D'où ça vient cette vocation pour la déco et la maroufle ? Vous qui vouliez être juge
09:36 pour enfants, je le rappelle.
09:37 Oui, c'est vrai.
09:38 Parce que je viens d'une famille, on n'avait pas beaucoup d'argent et nous, c'était plutôt
09:42 les brocantes.
09:43 Et donc du coup, mon père et ma mère et moi, on allait faire des brocantes, on achetait
09:46 des vieux meubles, fallait après les patiner, les poncer, les repeindre.
09:49 Et voilà.
09:50 D'où le truc de la maroufle et de la déco.
09:52 Moi, j'y vois peut-être quelque chose de plus politique.
09:55 Vous vouliez être juge pour enfants.
09:56 Bon, alors bien sûr, on vous arrête dans la rue, on vous dit "tu ne vas pas me refaire
10:01 mon appart", etc.
10:02 Mais on le voit, vous aimez aider les gens.
10:05 D'ailleurs, vous parliez à propos d'Emmanuel Macron dans une interview aux Parisiens ce
10:09 week-end.
10:10 Il faut résoudre les problèmes des gens qui galèrent plutôt que de leur dire que
10:12 ce sont des feignasses et des gaulois réfractaires.
10:15 Valérie Damido ?
10:16 C'est la vérité.
10:17 C'est pas en hurlant sur les gens "bande de feignasses, vous foutez rien, il y en a
10:20 marre qu'on vous aide".
10:21 Je pense qu'il y a un problème de discours.
10:24 Il faut leur parler.
10:26 Je trouve que tout ça manque de sincérité.
10:28 En règle générale, la politique c'est compliqué.
10:30 La sincérité et la politique ça fait pas bon ménage.
10:32 Je pense qu'il faut apprendre à parler aux gens.
10:33 Tu ne peux pas les passer ta vie, les insulter, les traiter de feignants et leur mettre tout
10:38 sur le dos.
10:39 Je pense qu'il faut parler mieux que ça.
10:40 Et dans la déco, justement, on pourrait voir une sorte de… Il y a quelque chose de la
10:45 société.
10:46 Il y a les phénomènes d'émissions de déco.
10:47 Vous vous avez lancé depuis votre chaîne YouTube, votre magazine.
10:51 Il y a Marie Kondo, la reine du rangement, qui a cartonné sur Netflix.
10:54 Il y a les Instagrammeuses du grand ménage du hard cleaning et TikTokeuses.
10:58 Ça ne traduit pas aussi parfois une volonté désespérée de transformation ou un malaise
11:03 dans la société ?
11:04 Si.
11:05 Souvent, quand tu veux décorer ton intérieur, c'est que ça ne va pas dehors.
11:09 Donc tu veux te recentrer sur l'essentiel, à savoir ta maison.
11:14 Donc être bien en sécurité.
11:15 Genre le cocon mais alors définitivement fermé.
11:18 Du coup, quand tu sors, c'est un peu plus angoissant.
11:20 Et on est quand même à un moment donné, là, en ce moment, en pleine crise.
11:24 Donc je pense que oui, les gens ont envie d'être hyper bien chez eux et rassurés
11:28 chez eux.
11:29 Donc ça c'est sûr.
11:30 Et aussi d'avoir une action sur le monde peut-être.
11:31 Et puis en plus en ce moment, t'es quand même un petit peu obligé de faire attention
11:35 à la déco.
11:36 La déco, elle est en train de changer aussi.
11:37 On essaye de trouver des peintures moins toxiques, des meubles recyclables.
11:40 On essaye d'avancer dans l'écologie aussi dans la déco.
11:44 Parce que sinon, on est très très mal parti là dans l'écologie.
11:48 Dans le réchauffement.
11:49 Dans le réchauffement, tout ça, les trucs là.
11:51 Bien sûr.
11:52 Alors votre spectacle s'appelle « Valérie D'Amido s'expose », donc on s'effeuille.
11:56 Au-delà des vannes sur la télé, il y a une musique plus personnelle.
11:59 On va s'y intéresser dans quelques minutes.
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14:30 On a chanté en studio.
14:33 Une nouvelle étoile du R'n'B britannique que vous écoutez Valérie Damidot.
14:36 Olivia Deen sur France Inter avec "Dive", un titre qui fait du bien,
14:40 comme un papier peint de lames, pour une journée rose bonbon.
14:43 France Inter, le 7 9 30, l'interview de Mathilde Serrel.
14:50 C'est moi. Au-delà du monde de l'audiovisuel, Valérie Damidot, dans votre spectacle,
14:54 vous vous appliquez à enlever toutes les surcouches de votre célébrité.
14:57 Pardon, je refile la métaphore des couilles.
14:59 Alors, qu'est-ce qui se passe quand on devient une énorme star ?
15:03 Eh bien, quand on devient une énorme star, on ne fait plus les courses.
15:08 Non. Elles se font toutes seules. On ne fait plus le ménage. Non.
15:12 La poussière s'écarte devant vous, comme la mer devant Moïse.
15:16 Oui. Quand on devient une star, on devient un gros connard avec une énorme tête.
15:24 C'est devenu nécessaire dans une époque où, comme vous le dites dans ce spectacle,
15:28 les mamans rêvent que leurs filles deviennent influenceuses.
15:31 De dégonfler le mythe du people, Valérie Damidot.
15:34 Oui. Moi, je n'ai jamais trop gonflé le mythe.
15:37 Je trouve que c'est une chance incroyable de pouvoir passer à la télé, faire du cinéma, être un people.
15:45 C'est une chance incroyable. C'est un vrai privilège.
15:47 Mais c'est quand même qu'un métier, qui est plus sympa que les autres.
15:53 Donc, il faut relativiser. On n'est pas en train de révolutionner le monde.
15:58 Par contre, tu peux faire passer des messages quand tu es un peu connu.
16:01 C'est pour ça qu'il faut désacraliser un peu le truc du people.
16:05 C'est vrai que les gars, ils sont dans un autre monde.
16:08 Oui. Là, vous avez vous-même aussi vécu une codification de l'image des femmes.
16:16 Ce culte du people, ça vous a poursuivi.
16:19 On vous disait que vous aviez un physique atypique.
16:22 Oui, un physique de radio.
16:24 Il commence comme ça le spectacle.
16:27 C'était incroyable. On faisait des baraques en huit jours.
16:30 Et le seul truc que les journalistes me demandaient, c'était si ce n'était pas dur d'être en surpoids à la télé.
16:35 Excuse-moi, je ne comprends pas ta question, Michel.
16:38 Parce qu'il y a un moment donné, mais pourquoi ?
16:41 Ah, je suis grosse !
16:43 Ah d'accord, mais c'était tout le temps ça.
16:45 Ce n'est pas trop dur d'être grosse à la télé, Valérie D'Amidaux.
16:47 Ce n'est pas trop dur d'avoir un physique de radio.
16:50 Tu disais, mais non, en fait, ce n'est pas très dur.
16:54 C'était très compliqué.
16:56 L'image des femmes à la télé, de toute façon, il ne faut pas que tu sois vieille,
16:59 il ne faut pas que tu sois grosse, il ne faut pas que tu parles trop, il ne faut pas que tu parles fort.
17:02 Donc c'est un peu compliqué, mais c'est vrai que moi j'en ai pris un peu plein la gueule.
17:06 Vraiment.
17:07 Et en plus, quand on vous recherche pour cette émission,
17:10 quand on pose le portrait robot, c'est vraiment terrible.
17:15 C'est une Marianne James de la déco, une femme un peu en surpoids, drôle,
17:19 sympathique, extravertie.
17:21 Et bien voilà, c'était ça, c'était exactement le brief.
17:23 Parce que finalement les gros, bon pas trop gros non plus,
17:26 parce qu'il faut qu'ils puissent bouger un peu,
17:28 les gros ça rassure toujours un peu.
17:30 Et donc la bonne grosse sympathique, un peu marrante, etc.
17:33 C'était le truc recherché.
17:35 Donc c'est magnifique.
17:37 Ça bouge quand même le statut des femmes à la télévision selon vous ?
17:40 Je pense qu'on fait des belles déclarations, mais ça ne bouge pas.
17:43 Franchement, en toute honnêteté, sincèrement, je ne pense pas.
17:45 Non, vraiment.
17:46 Est-ce que tu vois beaucoup de femmes de mon âge,
17:49 seules à la tête d'un Prime ?
17:51 Et je ne te parle pas d'un Prime, je te parle du divertissement.
17:54 Non, généralement les femmes sont plus jeunes et accompagnées d'un homme,
17:58 qui lui a le droit d'être âgé.
17:59 Nous on a notre femme puissante, Léa Salamé.
18:01 Oui, mais c'est à la radio.
18:03 Ah oui, à la télé ?
18:04 Oui, mais elle a quand même un petit Christophe De Chavannes à côté.
18:06 D'accord, il y a toujours un sparring partner, on vous tient toujours la main.
18:10 Ouais, un petit peu.
18:11 Même Léa Salamé, mais tu vois, je ne pense pas que c'est présenté comme ça.
18:15 Mais c'est bien d'avoir le sparring partner à côté.
18:18 C'est un peu, tu vois, c'est la petite caution.
18:20 D'accord.
18:21 Phéromone.
18:22 Et testostérone aussi.
18:25 Vous parlez de votre enfance, comme vous le dites, dans ce spectacle,
18:28 et vous abordez des choses douloureuses quand même,
18:31 puisqu'on parle de Suzanne, votre maman qui est partie trop vite,
18:33 votre père ensuite qui la rejoint.
18:35 Ce sont deux urnes qui sont posées sur votre bureau
18:37 et à qui vous pouvez parler sans cesse, sans qu'ils puissent dire quoi que ce soit,
18:41 et vous couper la parole.
18:43 Au fond, il y a quelque chose de plus dramatique peut-être,
18:47 qui est sous-jacent dans le spectacle.
18:49 Ah bah moi je suis quelqu'un d'hyper, je sais quand je le dis,
18:52 moi je suis hyper timide.
18:54 Je suis souvent un peu blessée,
18:57 mais c'est aussi une façon de cacher ça et d'avancer
19:01 que de parler fort, raconter des trucs drôles.
19:06 Parce que oui, c'est...
19:07 C'est de la peinture par-dessus.
19:08 Ouais, c'est une petite couche de peinture,
19:09 c'est une petite marouf de papier peint.
19:11 Personne ne te prépare à la mort de tes parents
19:14 et tu as toujours l'impression que c'est normal d'enterrer tes parents.
19:16 En fait non, pas du tout.
19:18 Non, c'est pas normal.
19:19 Donc ouais, puis moi je suis quelqu'un d'hyper timide,
19:23 hyper... Ouais, un peu comme ça.
19:25 Donc c'est une façon de tout sortir et d'avancer en faisant rire les autres.
19:30 Vous avez raconté aussi votre expérience avec le connard,
19:33 comme vous l'appelez, ce type qui avait la main lourde sur vous,
19:36 votre premier mariage.
19:37 C'était le cœur sur la main, le doigt sur la gâchette.
19:39 Votre biographie en 2016.
19:41 Et là, c'est pas du tout dans le spectacle.
19:43 Vous n'aviez pas du tout envie d'injecter cette part de vie là ?
19:46 Non.
19:47 Franchement, si je peux aider à aller parler à des femmes
19:50 qui ont vécu la même chose,
19:51 vraiment je peux.
19:53 Mais alors le spectacle, j'avais vraiment envie de parler
19:55 de choses plutôt bienveillantes,
19:57 même si c'est touchant, émouvant, drôle, etc.
20:00 J'avais vraiment pas envie de foutre des bad vibes là-dedans.
20:02 Ça ne m'a jamais dérangé d'en parler
20:05 et de voir si ça peut aider d'autres femmes, etc.
20:07 Mais je n'avais pas du tout envie d'en parler dans le spectacle
20:10 et de faire la promo de cette sous-merde.
20:12 Il n'en était pas question.
20:14 Voilà.
20:15 Eh bien, en tout cas, il s'est reconnu.
20:17 T'inquiète.
20:19 Et on lui souhaite pas une bonne journée.
20:21 Valérie Damidot s'expose.
20:23 C'est mis en scène par Éric Théobald,
20:26 qui a porté notre Fabrice Douel sur scène également.
20:28 C'est chaque samedi à 18h au Théâtre du Marais à Paris.
20:32 Allez-y, c'est jusqu'au 24 juin.
20:33 Et bientôt, re-entournée, puisque vous avez fait un petit rodage.
20:36 - Oui, exactement.
20:37 - Bonne journée.
20:38 - Bonne journée.
20:39 - Merci à vous, merci Mathilde Serrènes.

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