Conférence de presse de l’AJP : M. André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme, président du groupe Gauche Démocrate et Républicaine-NUPES
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00:00:00 Je vous souhaite une bonne fin de semaine et à la prochaine.
00:00:02 Merci.
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00:07:26 On va commencer en attendant les retardataires. Bonjour André Chassaigne, député du Puy de Dôme évidemment, président du groupe gauche démocrate et républicaine de l'Assemblée.
00:07:39 Beaucoup de sujets évidemment à aborder avec vous aujourd'hui de la suite sur la réforme des retraites à votre journée d'initiative parlementaire qui a lieu demain.
00:07:49 Quelques mots pour vous rappeler que notre rencontre est retransmise sur le portail vidéo de l'Assemblée nationale et qu'un live tweet est assuré par Stanislas Noyer et je laisse la parole à Chantal Didier pour une première question d'actualité.
00:08:05 Bonjour monsieur le président. Tout le monde attend aujourd'hui la décision du Conseil constitutionnel sur la deuxième demande de référendum d'initiative populaire qui doit être donnée en fin d'après-midi.
00:08:19 Mais dans le même temps, on a l'impression à gauche que personne n'y croit à cette possibilité de RIP. Vous, vous y croyez vraiment ? Vous pensez que le Conseil constitutionnel va donner raison à ceux qui demandent ce RIP ?
00:08:39 Je veux d'abord vous remercier pour cette invitation. Après des années où je n'ai pas été invité, où je n'ai pas pu venir, là vous m'invitez coup sur coup assez rapidement.
00:08:49 Deux fois dans la session. On sera trois.
00:08:51 Non, non, mais je suis très content d'être là. Est-ce que j'y crois ? On croit toujours en la possibilité de faire aboutir un projet de RIP qu'on a soi-même travaillé et consigné.
00:09:07 Et c'est vrai que la difficulté qu'on peut avoir, c'est d'essayer de comprendre quelle peut être une approche différente du Conseil constitutionnel par rapport au premier RIP qui était bien ficelée au niveau juridique, je le précise.
00:09:23 Beaucoup d'ailleurs de constitutionnalistes que l'on avait consultés, c'était nous qui avions rédigé mon groupe parlementaire le premier RIP, beaucoup de constitutionnalistes nous avaient laissé de l'espoir en nous disant que ça peut rentrer dans le cadre.
00:09:39 L'argument qui a été utilisé est assez absurde parce que l'argument qui a été utilisé par le Conseil constitutionnel, c'est le fait qu'un référendum d'initiative partagée devait porter une réforme.
00:09:53 Et il estimait que le fait de plafonner à 62 ans le départ à la retraite, ce n'était pas une réforme.
00:10:02 Non, ça changeait rien.
00:10:03 Oui, avec une différence. Ils ont utilisé le mot réforme alors que pour ADP, pour l'aéroport de Paris, le RIP avait été autorisé, avait été validé alors qu'il n'y avait pas davantage de réforme fondamentalement.
00:10:26 Donc ils ont joué sur le mot réforme. Pour l'essentiel, c'est ça. Le RIP qui va être étudié, qui a été étudié et pour lequel on aura une réponse cet après-midi ou ce soir, reprend cet article premier avec une formulation qui est un peu différente mais qui revient à la même chose.
00:10:44 La seule chose, c'est qu'a été introduit un deuxième article, est-ce que ça sera considéré comme une réforme ou pas, c'est d'inscrire le fait que les cotisations pour la retraite, les cotisations travail et les cotisations du capital doivent être au même niveau.
00:11:04 C'est-à-dire que ce serait inscrire que le capital doit cotiser au même niveau que le travail. Donc est-ce que je suis optimiste ? Disons que je suis dans l'attente. Je ne suis pas particulièrement pessimiste mais c'est vrai que le deuxième RIP, si on l'a déposé, c'est parce qu'on avait eu quelques remontées.
00:11:27 — Oui, voilà. En fait, Patrick Cannaire a dit... — Voilà. En nous disant... Est-ce qu'il y a des canaux que moi, je connais pas entre certains parlementaires et certains membres du Conseil constitutionnel ?
00:11:38 En tout cas, c'est pas notre cas. On ne compte pas de communistes au sein du Conseil constitutionnel. Mais peut-être que d'autres ont écouté des voix célestes qui peuvent permettre d'être optimistes.
00:11:49 — Il y a de votre point de vue, avant de revenir aux retraites, un problème avec l'objet référendum d'initiative partagée dont un certain nombre de responsables politiques disent qu'il a été créé mais à une époque et dans une configuration où, finalement, on ne croyait pas vraiment que le processus puisse un jour aller à son terme.
00:12:10 — Excellente question. Pour une raison bien simple. C'est que je vais peut-être d'ailleurs vous donner une information. Hier au soir, les présidents de groupe ont été invités à dîner par la présidente de l'Assemblée nationale.
00:12:26 Et comme c'était pas possible qu'on s'en représentait, il y en a deux qui étaient pas là parce qu'ils étaient pas disponibles. L'invitation était tombée la semaine dernière. C'était le président du groupe des Républicains, donc Marlex.
00:12:38 — Et l'Alcovide. — Et la présidente du groupe Renaissance, qui était pas disponible aussi. Mais en tout cas, on a eu un échange avec la présidente de l'Assemblée nationale. On était très contents qu'elle nous invite, bien sûr, à un dîner.
00:12:50 C'était la première fois. Et elle nous a dit que derrière son invitation, il y avait un objectif. Et on a justement eu un échange sur une réforme institutionnelle. C'est-à-dire que le président de la République – je le dis parce que tous les présidents de groupe étaient là, c'est absolument pas secret – a réuni la présidente de l'Assemblée nationale et le président du Sénat et, en quelque sorte, les a sollicités pour qu'un débat approfondi soit conduit dans les deux assemblées.
00:13:19 De façon à ce qu'on puisse faire remonter des propositions pour une réforme des institutions. Et parmi les idées qui ont fusé autour de la table, il y avait bien sûr la question de la proportionnelle, qui a été une promesse.
00:13:40 Ça n'exige pas une réforme constitutionnelle, d'ailleurs. Il y avait la question de la proportionnelle. Mais je dis bien réforme institutionnelle. Donc il y avait la question de la proportionnelle, qui a été promise plusieurs fois et qui n'a jamais mis en œuvre ce qui élève un doute, ce qui confirme le doute qu'on a sur le président de la République, qui promet beaucoup de choses.
00:13:57 Il peut nous faire travailler, nous faire plancher sur des sujets et, en définitive, on le sait bien, il fait ce qu'il veut. D'ailleurs, c'est très largement partagé, cette appréciation-là. Il y avait, par exemple, la possibilité, là, c'est constitutionnel, d'extraire de la Constitution des articles du type sur le 49.3, qui peuvent apparaître comme limitant le pouvoir législatif.
00:14:18 Ça serait pas forcément partagé par tout le monde, d'ailleurs. Mais je dis, tout ça, c'est des idées qui peuvent émerger. Il peut y avoir des questions, et on l'a abordé, telles que le référendum. Je réponds à la question d'initiative partagée ou initiative citoyenne, qui montre aujourd'hui indédiablement que c'est quasiment impossible de parvenir déjà à le faire valider par le Conseil constitutionnel.
00:14:46 C'est le cas d'ADP. Et ensuite, la difficulté qu'il peut y avoir, non pas sur le principe de réunir 4 600 000 signatures, mais c'est la complexité. Moi, je m'étais, au moment d'ADP, quand on recueillait les signatures. Attention, c'est pas facile. Il faut une véritable session de formation. Il faudra que tous ceux qui se lancent là-dedans puissent être bien formés pour récupérer les signatures.
00:15:11 Donc on pense, et je crois que c'est largement partagé, qu'il faudrait une évolution par rapport au référendum d'initiative partagée et d'initiative citoyenne. La deuxième chose, on peut s'interroger aussi sur la question des pétitions.
00:15:27 C'est-à-dire la pétition de mémoire. Il y a plusieurs stades. Il y a un premier stade, peut-être 100 000 signatures, où c'est soumis à la commission. Puis ensuite, je crois, 500 000 signatures. C'est ça, hein ?
00:15:42 Ou on se saisit au niveau de la conférence des présidents pour l'inscrire, éventuellement, on pourrait l'inscrire en débat. Donc tout ça, il peut y avoir effectivement des réflexions, dans le cadre d'une réforme institutionnelle, s'il y en a une, pour faire évoluer les référendums d'initiative citoyenne, d'initiative partagée, en considérant que, cependant, n'oublions pas qu'il y a le pouvoir du président de la République,
00:16:06 et qu'il avait voulu faire un référendum par rapport aux retraites, ce qu'il aurait dû faire, à mon avis, quel que soit le résultat qu'il pouvait y avoir à la sortie, ça aurait permis au gouvernement de s'expliquer, et ça aurait permis à tous ceux qui ont posé la réforme de s'expliquer.
00:16:21 C'est aussi un outil qui n'est pas utilisé. À d'autres périodes, je ne vais pas revenir à la période gaulliste, mais certains pouvaient utiliser le référendum, et puis ensuite en tirer des conséquences.
00:16:32 Alors, en attendant une éventuelle réforme constitutionnelle, il y a une autre étape institutionnelle, législative, dans le cadre du débat sur la réforme des retraites, qui est terminée dans la phase de la réforme à l'Assemblée nationale, mais sur laquelle vous et d'autres groupes voulez continuer à faire vivre le débat.
00:16:51 C'est la proposition de loi du groupe Libertés indépendants Outre-mer et Territoires, LIOT, qui sera examinée le 8 juin dans l'hémicycle. Est-ce qu'à défaut d'un éventuel RIP, on aura la réponse du Conseil constitutionnel ce soir, vous espérez que cette proposition de loi puisse être adoptée ?
00:17:12 Et si tant est qu'elle soit adoptée, le processus serait encore long, il faudrait notamment que ça passe au Sénat, etc. Qu'est-ce que ça changerait, finalement ? Est-ce que ce serait une victoire symbolique pour vous, ou est-ce que vous considérez que ça créerait un rapport de force, de nature, mais on n'a pas l'impression que de toute façon le président soit dans cette optique-là ?
00:17:33 Est-ce que ça créerait un rapport de force, néanmoins, avec l'exécutif de nature, à changer la donne ?
00:17:38 D'abord, je pars du principe que la bataille sur les retraites n'est pas terminée. De la même façon que les organisations syndicales, par l'intersyndical, restent unies, qu'il n'y a pas de rupture au sein de l'intersyndical,
00:17:58 je pense que tous ceux qui sont opposés à cette réforme des retraites ne doivent pas considérer que la maise est dite. C'est-à-dire qu'on peut encore, encore, et moi j'en suis d'ailleurs persuadé, compte tenu des blocages, j'en reviendrai peut-être après, qu'il peut y avoir dans les débats, sur le débat parlementaire notamment,
00:18:17 qu'on peut considérer que le combat continue. Et ça, par rapport à ça, le combat va continuer au niveau syndical, mais aussi d'ailleurs, je tiens à le dire, au niveau politique.
00:18:30 Hier, il y a eu une réunion à laquelle j'ai pas participé, mais j'ai fait le point avec Fabien Roussel ce matin, puisque j'avais cette rencontre avec la presse parlementaire.
00:18:38 Il y a eu une réunion des différentes organisations de la NUPS, où il a été convenu hier de continuer à faire des réunions publiques ensemble, de continuer à participer à l'initiative de manifestation ou de participer aux manifestations intersyndicales.
00:18:53 C'est-à-dire qu'au sein des groupes de la NUPS, il y a la volonté de continuer à avancer en considérant que la bataille n'est pas terminée.
00:19:04 Ensuite, bien évidemment, le vote qui peut y avoir le 8 juin, ce sera plus qu'un vote symbolique, parce que si la proposition de loi est votée,
00:19:19 ce sera quand même la démonstration, ce sera un vote sur l'article 7, puisque c'est sur l'âge de la retraite, ce sera la démonstration que s'ils étaient arrivés au vote au lieu d'avoir le 49.3,
00:19:31 le vote ne serait pas passé, ou du moins... Voilà. Donc c'est quand même faire en sorte que la représentation nationale puisse s'exprimer sur l'article de fond
00:19:41 qui est l'article de la retraite, qui concerne l'âge de départ à la retraite. Ensuite, ça se fera sans chemin. Mais je dirais que...
00:19:49 Vous savez, c'est comme quand vous avez une cheminée et que vous mettez des bûches. Moi, j'aime bien les feux de cheminée, comme ça, à foyer ouvert.
00:19:57 On continuera avec ça, à alimenter la lutte dans la mesure où on considère que la lutte n'est pas terminée. Ensuite, on réfléchit à d'autres moyens d'action.
00:20:09 Est-ce que c'est lancer, par exemple, une pétition ? Une pétition nationale. Bien sûr que ça ne serait pas le RIP si il y a refus du RIP cet après-midi,
00:20:19 mais qui mobiliserait aussi une pétition comme on peut en faire au sein de l'Assemblée nationale. Comme ça. Voilà. C'est-à-dire qu'on réfléchit aussi
00:20:29 à tous les moyens que l'on a pour continuer à mettre des bûches dans le feu, parce qu'on ne va pas capituler de cette façon.
00:20:36 — Oui. Alors, à contrario, si la proposition de loi du 8 juin est rejetée, est-ce que vous considérez que cette fois, ça vaut approbation de l'article 7 et que la messe s'édite ?
00:20:50 — Malheureusement... Enfin ça vaudra peut-être approbation. J'ai pas pensé à cette question. Tiens. Là, c'est une question de journaliste qui...
00:20:59 J'ose pas l'espérer. Mais ça peut se produire. Ça peut se produire. Mais disons que là, les masques tomberont. On saura exactement ce que pensent
00:21:08 les uns et les autres, parce que la démocratie, c'est fait aussi pour que l'on vote. Il n'y a pas eu le vote parce qu'il y a eu le 49-3. Au moins, on saura à quoi s'en tenir,
00:21:17 notamment sur la position des Républicains. Après, ce qui sera décidé par la suite, ça sera une réflexion collective. Je suis incapable.
00:21:25 Le moins petit président du groupe GDR, d'imaginer ce qui sera la suite du combat. Mais je vais pas dire que pour autant... Ça veut pas dire que
00:21:34 les organisations syndicales derrière et ceux qui sont opposés au texte de loi capitulent.
00:21:39 — On comprend bien votre volonté de ne pas laisser le gouvernement tourner la page sur le sujet. Néanmoins, une fois qu'on verra ce qui se passe ce soir,
00:21:49 on verra ce qui se passe le 8 juin, une fois que ces étapes seront d'une façon ou d'une autre franchies... Il y a une journée de mobilisation
00:21:57 encore syndicale prévue le 6 juin, 2 jours avant l'examen de la proposition de loi Lyot sur la réforme des retraites. Est-ce que, sans le dire,
00:22:07 mais vous acceptez l'idée que peut-être tout cela s'essouffle un petit peu, ce qui ne veut pas dire que le mécontentement des Français qui sont opposés
00:22:16 à la réforme ne perdurera pas ? Et est-ce que, finalement, le débouché naturel de tout ça, si ce débat sur les retraites devient un peu le bruit de fond
00:22:26 du quinquennat, ne sont pas tout simplement les prochaines échéances électorales plus ou moins proches ou lointaines ?
00:22:34 — Alors ça, c'est un vrai problème. C'est-à-dire que c'est tout la question des 100 jours. Qu'est-ce qu'on fait dans les 100 jours qui viennent ?
00:22:44 Je pense pas qu'on va mettre le président de la République dans un bateau pour l'envoyer à Sainte-Hélène, par exemple.
00:22:50 — Il faudrait les engueuler. — Mais hier, la présidente de l'Assemblée nationale s'est réunie. C'était aussi pour nous dire
00:22:58 « Qu'est-ce que vous voulez faire ? Est-ce que vous êtes prêts à ce qu'on puisse travailler ensemble ? ». Donc on a notamment, je le disais tout à l'heure,
00:23:06 abordé la question d'une réforme institutionnelle. On l'a quand même mauvaise. On l'a encore sur la patate. Vous savez, moi, je suis grand-père.
00:23:15 J'ai même une petite-fille qui a 23 ans, pour vous dire. Mais j'ai aussi un petit-fils qui a 5 ans. S'il casse son jouet et qu'il vient chouiner après
00:23:25 parce qu'il a cassé son jouet, je lui dis « Écoute, ton jouet, quand même, il fallait que tu puisses le conserver intact pour pouvoir jouer avec ».
00:23:35 Là, ils ont cassé le jouet qui est le jouet démocratique, en quelque sorte, avec la façon de faire qu'il y a eu avec cette réforme, la loi sur la réforme des retraites.
00:23:44 Et puis maintenant, ils nous disent « On met ça de côté. On met ça de côté. Tout ça, ce n'est que poussière ». Donc c'est l'importance du plus maux.
00:23:54 « On met ça de côté. On met ça de côté. Et puis on fait comme si rien n'était ». On peut pas, du jour au lendemain, dire « comme si rien n'était »
00:24:03 après le comportement qu'il y a eu. Il faudrait dans ce cas-là qu'effectivement... Je l'ai dit hier à la présidente, alors ça peut peut-être faire sourire.
00:24:10 Je dis « Mais le grand patron, Jupiter, il n'a qu'à retirer le projet de loi et puis là, maintenant, on va pouvoir retravailler ».
00:24:18 Mais pour le moment, j'avoue que les choses, pour le moment, sont bloquées. Ça, c'est la première chose.
00:24:23 Ensuite, ça ne veut pas dire, bien évidemment, qu'on va rejeter tout débat parlementaire. Et notamment le groupe que je préside, je l'ai souvent dit, je me répète,
00:24:36 on a une culture parlementaire qui fait que quand un texte arrive, on va bien travailler le texte. Et jeudi, on a notre niche.
00:24:42 Et bien évidemment qu'on ne va pas mettre les propositions de loi dans un quart d'table. Rentrez chez nous en disant « On ne défend plus nos propositions de loi
00:24:50 parce qu'il s'est passé ce qui s'est passé avec la retraite ». Donc bien sûr, on sera présents sur les textes de loi qui pourront nous être soumis
00:24:59 en les travaillant. Mais on ne va pas faire d'efforts particuliers pour aller vers une forme de consensus avec des gens qui nous ont méprisés
00:25:10 et qui écrabouillent la séparation des pouvoirs.
00:25:14 — Alors vous disiez tout à l'heure, oui, effectivement, vous allez continuer à mettre des bûches dans le feu sur la réforme des retraites. Le gouvernement, lui,
00:25:19 essaye de remettre du charbon dans la machine parlementaire. Il y a un certain...
00:25:24 — Sans charbon, c'est de l'anthracite. Et c'est polluant, l'anthracite.
00:25:28 — Il y a un certain nombre de textes dont on savait qu'ils allaient être programmés. C'est notamment la loi de programmation militaire qui va arriver là
00:25:34 à l'Assemblée nationale. Il va y avoir la commission mixte paritaire aussi. On verra si elle est conclusive sur le projet de loi nucléaire.
00:25:41 D'ailleurs, je sais pas si vous le voterez, ce texte. Enfin ça dépend des conditions de la conclusion.
00:25:47 — On l'a voté en première lecture. — Voilà, vous le voterez vraisemblablement. Voilà, ce qui montre que par la force des choses,
00:25:52 la mécanique parlementaire reprend malgré tout un petit peu son cours. Il y a des textes qui arrivent. La Première ministre Elisabeth Borne
00:26:03 en a parlé la semaine dernière. Partage de la valeur, France travaille, avec une dimension sur le RSA notamment.
00:26:13 Sur ces textes qui arrivent, quelle va être votre stratégie ? Est-ce que vous aurez, comme vous le disiez, dans votre culture parlementaire,
00:26:22 un débat de fond sur tous ces sujets ? Ou est-ce que vous êtes dans l'idée de... Vraisemblablement, pas le cas sur le nucléaire, par exemple,
00:26:29 mais dans l'idée de faire payer aussi un petit peu au gouvernement dans les débats la réforme des retraites ?
00:26:33 — D'abord, je voulais vous dire que je vous en veux énormément. Non pas pour les questions que vous posez. Mais à 11h30,
00:26:39 il y avait la réunion, le séminaire des 4 groupes de l'ANUPS. J'ai pas voulu me défiler pour venir à cette rencontre avec les journalistes parlementaires.
00:26:50 — Et on vous en remercie. — Et d'ailleurs, pour moi, c'est une peine énorme, bien évidemment, de ne pas participer à ce séminaire. Vous vous en doutez.
00:26:56 Et donc je pense qu'en ce moment, il y a une discussion qui a lieu – peut-être, peut-être – sur une stratégie qui pourrait être une stratégie
00:27:05 partagée entre les 4 groupes. Donc je vais pas hypothéquer ce qui peut sortir de ce séminaire de l'ANUPS, puisqu'il est décidé qu'il y aura à peu près
00:27:16 un séminaire chaque mois pour essayer de se mettre d'accord sur la pratique parlementaire, ce qui n'a pas toujours été le cas par le passé.
00:27:24 J'ignore si ça aboutira, bien évidemment. Mais en tout cas, il y a cette volonté. Donc il y a des choses qui peuvent sortir du séminaire auxquelles,
00:27:32 par votre faute, je ne participe pas. Maintenant, je dirais que le débat, il doit porter, bien évidemment, sur le fond... On peut bien nous annoncer
00:27:45 des lois qui arrivent. Mais si toutes ces lois vont dans le même sens et sont des lois extrêmement régressives, bien évidemment, dans la continuité
00:27:54 de ce qui est mis en place avec un gouvernement qui est de plus en plus libéral, parce que pour faire voter ses projets de loi, il a plutôt tendance
00:28:01 à glisser vers la droite de l'Assemblée par la force des choses, et donc avec des lois qui sont extrêmement libérales, avec deuxièmement le fait...
00:28:08 C'est bien beau. C'est un peu la muletta, là. C'est un peu la corrida. Alors il y a la muletta, là. On nous agite de la muletta avec des projets de loi
00:28:18 qui vont arriver. Mais qu'est-ce qu'il y a dans le budget comme financement ? Qu'est-ce qu'il reste aujourd'hui pour pouvoir financer des mesures
00:28:31 qui seraient dans des projets de loi et qui seraient des mesures de progrès social ? Il ne reste rien. Les caisses sont à vide.
00:28:38 Donc ils vont arriver sur quoi ? Sur quel projet de loi ? Forcément, mécaniquement, sur des projets de loi qui vont être agressifs pour faire faire
00:28:47 des économies, par exemple, comme ça a été le cas sur l'indemnité chômage, sur ce qui va se passer pour les services publics.
00:28:54 On assiste à quoi sur les territoires aujourd'hui ? Parce qu'il y a une différence entre les affichages, entre la muletta, là, qu'on agite
00:29:01 pour qu'on fonce la tête première dedans, et la réalité de ce qu'on vit sur le terrain, où des services publics aujourd'hui,
00:29:07 excusez-moi l'expression, sont à poil. Vous avez des écoles, des classes qui ferment en nombre comme ça n'a jamais été le cas.
00:29:16 Moi j'ai dans ma circonscription, sur des territoires ruraux, des classes qui sont supprimées, avec des effectifs dans des écoles
00:29:24 qui sont supérieurs à ce qu'on avait l'année d'avant. On a dans la réalité du terrain une politique d'austérité.
00:29:33 Donc à partir de là, aussi, nous on fait le point avec la réalité de ce qui se passe sur le terrain, avec les coûts qui sont portés sur les services publics,
00:29:42 et je suis persuadé que la colère va se conjuguer. Il y a d'une part la colère qui est liée aux questions du pouvoir d'achat.
00:29:50 On a donc d'abord un débat, mon groupe parlementaire, dans le cadre de la semaine d'initiative parlementaire, qui a lieu, je vous invite,
00:29:56 qui a lieu vendredi à 11h10 exactement. On aura le président du FC Que Choisir, on aura Philippe Chalmin, le président de l'Observatoire des Prix et des Marges
00:30:06 au niveau agricole, et on aura un journaliste qui s'intéresse à l'agriculture, Gérard Lepuil. Et donc on va avoir un débat sur le pouvoir d'achat.
00:30:15 Mais le pouvoir d'achat, il frappe de plein fouet les gens. Les services publics, les fermetures, frappent les gens de plein fouet.
00:30:24 Les problèmes qu'on a dans les hôpitaux aujourd'hui, avec des fermetures d'urgence par exemple, tout ça, il y a une colère dans le pays,
00:30:30 qui est une colère qui grandit, qui est considérable, et on ne peut pas mettre un chapeau dessus, sur la colère, et faire comme si elle n'existe pas.
00:30:37 Alors, ça touche au pouvoir d'achat, et ça, pour le coup, ça ne coûte pas à l'État. Le texte qui est annoncé, qui découle en plus d'un accord
00:30:45 des partenaires sociaux sur le partage de la valeur, ça, est-ce que vous estimez néanmoins que c'est une bonne chose, même si ce n'est pas l'alpha et l'oméga
00:30:53 pour résoudre la question du pouvoir d'achat ?
00:30:55 Oui, je parle toujours des choses que je comprends, ou que je connais. J'avoue que ce texte, je ne l'ai pas étudié.
00:31:01 Et Marianne, tu ne m'as même pas fait une fiche là-dessus, si...
00:31:05 On vous la fera.
00:31:06 Voilà. Non, mais il n'est pas encore arrivé, c'est-à-dire, nous, on est actuellement... Vous y viendrez peut-être d'ailleurs, si on a le temps,
00:31:12 parce que j'ai une commission à 13h30, il faut que je fasse attention, si je ne mange pas un sandwich avant ma commission, ça me rend agressif.
00:31:18 On parlera de votre journée d'initiative après.
00:31:22 Donc, ce que je disais, c'est que les textes, on les étudie au fur et à mesure.
00:31:25 Pour le moment, je suis incapable de porter une appréciation là-dessus. Je ne l'ai pas étudié.
00:31:29 Et nous, on a un principe de base. On est sur le texte et on ne s'enferme pas dans le seul contexte.
00:31:35 L'idée de l'accord, en tout cas, entre les partenaires sociaux, étant de rendre également obligatoire l'intéressement, le partage de la valeur
00:31:45 au sein des entreprises, entre 11 et 49 salariés, alors que pour l'instant, c'est au-dessus.
00:31:50 Après, ça ne résout pas la question du combien, etc. Mais c'est un accord qui avait été trouvé en février dernier.
00:31:57 Comme on n'est jamais dans une stratosphère en train de voler, on s'appuie toujours sur les organisations syndicales, notamment.
00:32:03 Inutile de dire que quand le texte va arriver, on aura des échanges avec les organisations syndicales.
00:32:08 Et on est très attentifs à ça. C'est-à-dire que les décisions politiques que l'on prend s'appuient toujours sur les consultations qu'on peut avoir.
00:32:17 Et en particulier, on interroge les organisations syndicales quand elles sont concernées sur des textes qui nous arrivent ou sur des associations.
00:32:24 C'est pareil, le texte sur la justice qui va être annoncé ce matin. Je ne connais pas d'ailleurs pour le moment le contenu.
00:32:30 Sinon, il y aura des créations de postes. Et ça, c'est très important, les créations de postes.
00:32:34 On rencontrera bien évidemment les syndicats de juges ou d'avocats pour essayer de décortiquer ce qu'il y a dedans.
00:32:43 Mais la base de notre travail parlementaire, c'est de se concerter, c'est de consulter et d'essayer d'être des porte-voix
00:32:52 et de ne pas considérer que nous, on règle tout avec nos collaborateurs parlementaires autour d'une table avec un tapis vert.
00:32:58 De ce point de vue-là, puisque vous évoquez les syndicats, comment est-ce que vous regardez la tentative du gouvernement de relancer les discussions avec les syndicats ?
00:33:10 Alors, pas sur la réforme des retraites, on l'a bien compris, mais sur d'autres sujets, sur le travail, sur le pouvoir d'achat,
00:33:18 peut-être sur un certain nombre de mesures qui seront destinées à récupérer ce qui a été censuré par le Conseil constitutionnel dans la réforme des retraites.
00:33:25 Vraisemblablement, les organisations syndicales, à un certain moment, Laurent Berger l'a dit, vont revenir autour de la table des discussions.
00:33:35 Est-ce que ces discussions, malgré le passif de la réforme des retraites, sont nécessaires pour que, sur des sujets qui concernent la vie des gens,
00:33:45 un certain nombre d'avancées puissent essayer d'être mises en œuvre ?
00:33:48 Alors pour moi, je ne vais pas porter d'appréciation là-dessus. C'est aux organisations syndicales de décider de la posture qu'elles ont avec le gouvernement.
00:33:57 Le seul souhait que je peux émettre, c'est que la posture des organisations syndicales soit une posture unifiée.
00:34:02 On a quelque chose d'extraordinaire aujourd'hui dans ce pays. On a une inter-syndicale qui avance groupée.
00:34:08 Si ça pouvait continuer dans les mois à venir, par rapport notamment à tous les projets qui sont les projets gouvernementaux,
00:34:14 pour moi, c'est une espèce de perle, ça, que l'on a aujourd'hui. C'est suffisamment rare pour qu'on y tienne à ça comme à la prunelle de nos yeux.
00:34:22 Mais c'est difficile, vous le voyez au sein de l'annul, de rester...
00:34:26 On y arrive va-y que va-y, sauf quand j'ai des problèmes comme aujourd'hui, où on va dire que je n'ai pas participé au séminaire.
00:34:33 Mais ça, ce n'est pas de ma faute.
00:34:34 Oui, vous parlez de perle de l'unité. Que pensez-vous de cette unité quand, lors du défilé du 1er mai à Paris, Fabien Roussel est consplué ?
00:34:44 Ça montre que les...
00:34:48 C'est une pédagogie, encore.
00:34:49 Non, c'est pas ça. D'abord, il faut savoir notamment les actes de violence qu'il y a eu, parce qu'il y a eu des actes de violence très graves qui ont été conduits contre...
00:34:57 Ça, c'était avant le défilé. Là, c'était au cœur du défilé.
00:35:00 Oui, parce que c'est sûr qu'il a un discours qui ronde peut-être avec un discours qui peut être ambiant de la part de certains, mais on peut conspuer n'importe qui dans une manifestation.
00:35:13 Tout dépend si c'est quelque chose de spontané ou si c'est quelque chose d'organisé. Je ne sais pas du tout comment ça s'est fait pour Fabien Roussel.
00:35:23 Vous voulez dire que c'est pas organisé ?
00:35:24 Non, je ne sais pas. Je ne sais pas. Mais en tout cas, il a été conspué parce que peut-être qu'il a un discours franc. Il a un discours qui décape.
00:35:30 Sur certains sujets, il peut rompre avec le langage qui était le langage habituel du Parti communiste ou même des forces de gauche.
00:35:40 Donc le fait qu'il ait été conspué, c'est pas pour moi le rejet de ce qu'il porte. C'est le fait que ses paroles, quand même, ont un impact.
00:35:50 Le fait d'avoir un impact, c'est déjà pas si mal. On a eu des décennies où on était complètement invisibles.
00:35:58 Alors justement, ces propos récemment ont dérangé, disons, en fonction de l'interprétation qu'on a été faite, certains à gauche sur les frontières et l'immigration.
00:36:11 Alors justement, sur cet aspect-là... Et je vous pose la question également parce qu'on a appris aussi la semaine dernière.
00:36:16 On a eu confirmation plus exactement que le projet de loi immigration que prépare le gouvernement a été reporté à l'automne faute d'accords sur ce sujet-là,
00:36:25 notamment avec les Républicains. Alors sur peut-être les déclarations de Fabien Roussel d'abord et sur le report du projet de loi immigration,
00:36:31 est-ce que vous considérez que ce report est une bonne chose ou est-ce que, de toute façon, si ça revient sur le tapis à un moment ou à un autre, vous vous y opposerez ?
00:36:38 Je pense que c'est... D'abord, si c'est reporté, est-ce que c'est de façon opportune, du moins lié au fait, lié au fait qu'il n'y a pas de majorité,
00:36:49 qu'il y a pas de majorité, qu'il sera assuré ? C'est ce qui se murmure. Est-ce que c'est un texte qui a été suffisamment travaillé ?
00:36:55 Est-ce que c'est un texte qui... Et c'est la crainte que l'on a qui conforterait une dérive qui pourrait être une dérive de rejet, de rejet de la part du gouvernement ?
00:37:07 Je pense que ce texte, il demande à être étudié dans toute sa finesse. Mais nous, les choses sont claires. Les choses sont claires.
00:37:15 On considère que la France, comme tous les pays, doit être une terre qui est une terre d'accueil. Et que le gros problème, c'est comment l'accueil se fait.
00:37:25 Comment l'accueil se fait ? Je prends l'exemple... Moi, je m'inspire toujours de ce que je vois sur le terrain. Je suis dans un petit village de 500 habitants.
00:37:32 Dans ce petit village, on a un CADA, un centre d'accueil pour demandeurs d'asile. Il y a un nombre important de réfugiés qui sont déboutés parce qu'ils rentrent pas dans les critères.
00:37:44 Qui ensuite partent dans la nature, d'ailleurs. Mais qui sont dans l'impossibilité de retourner chez eux. Parce que s'ils retournent chez eux, pour certains, c'est la mort qui les attend.
00:37:57 Je pense en particulier à des Albanais, que je connais très bien, qui étaient dans le centre d'accueil pour demandeurs d'asile. La même façon, retourner chez eux pour d'autres, c'est la mort.
00:38:07 Et c'est la mort, aussi, je veux dire la famine. Et toute leur famille et tout ça. Donc il faut réfléchir à tout ça. Parallèlement à ça, on a des artisans, par exemple, qui ont un besoin d'emploi.
00:38:17 Moi, je suis favorable à ce qu'il puisse y avoir des régularisations avec des titres de séjour pour des emplois qui sont des emplois dans notre pays.
00:38:28 Mais à condition que ça ne soit pas une espèce de... C'est pas de l'esclavage, où on va donner un titre de séjour pour 6 mois, mais que ça puisse permettre de réguler dans la durée un titre de séjour dans la durée.
00:38:39 C'est pas du tout la même approche. Nous, ce que l'on veut, c'est une intégration, qui peut être effectivement une intégration sur le travail, qui soit quelque chose de plus intelligent que ce qui se passe aujourd'hui.
00:38:49 Parce qu'on se bagarre aujourd'hui pour maintenir des familles qui ont... On sait très bien qu'il y a le retour dans leur pays d'origine. Et bien, ça va être terrible.
00:38:57 Et j'ajouterais que tout débat qu'on peut avoir sur les questions d'immigration doivent s'accompagner de mesures de développement dans les pays, ce qui n'est pas le cas.
00:39:09 On le voit aujourd'hui avec Mayotte, par exemple. Ce qui se passe à Mayotte aujourd'hui. Il y a un excellent article, d'ailleurs, j'ai lu, j'ai une bonne lecture, c'était dans le Figaro,
00:39:19 qui expliquait qu'en 2019, la conférence des partenaires au développement des Comores est organisée à Paris et récolte plus de 4 milliards d'euros de promesses d'investissement.
00:39:31 Seulement le Covid survient, puis la faible réalisation des promesses, seulement 11% des crédits auraient été versés à ce jour.
00:39:39 Ce que je veux dire par là, c'est que c'est pas avec le bâton que l'on va régler des problèmes ou en mettant des gens dans des avions pour les renvoyer chez eux.
00:39:47 Il faut qu'on ait une véritable politique et une politique de développement dans les pays dont ils sont originaires.
00:39:52 Et n'oublions pas la responsabilité que l'on peut porter par rapport à des immigrés qui viennent, par exemple, de Libye, qui viennent de différents pays du Moyen-Orient.
00:40:03 La responsabilité qu'on peut porter par rapport à des politiques que l'on a conduites. Et n'oublions pas que ce que l'on fait de façon insuffisante sur le réchauffement climatique
00:40:12 provoque des centaines de millions de réfugiés climatiques. Et que la responsabilité par rapport à ça est une responsabilité collective.
00:40:20 Où est-ce qu'il faut dire qu'on peut accepter qu'il y a des centaines de millions de personnes qui crèvent, qui meurent de famine, de sécheresse dans des pays
00:40:32 alors que les pays qui sont les pays développés ont une très lourde responsabilité par rapport à ce qui se passe en termes de réchauffement climatique
00:40:39 et n'ont pas le courage de prendre les mesures qui s'imposent. Tout ça, il faut le voir dans sa globalité et éviter de se replier sur nous-mêmes
00:40:45 en considérant que l'on va régler les choses en envoyant les gens chez eux.
00:40:49 Cette aide au pays en développement, parce que cette aide au développement, ça fait 40 ans qu'on en entend parler, même Pascua parlait de ça.
00:40:58 Donc est-ce qu'on peut avoir un doute sur l'efficacité de cet échange ?
00:41:03 Comment est faite l'aide au développement ? Est-ce que les engagements qui sont pris sont tenus ?
00:41:10 Comment se fait l'aide au développement dans certains pays d'Afrique par exemple ? Ou par l'argent ?
00:41:17 Et comment on conçoit l'aide au développement ? Et avec une baisse de cette aide au développement, budget après budget d'ailleurs.
00:41:24 Moi je dis qu'on court à la catastrophe si on ne prend pas ces choses à bras-le-corps.
00:41:31 François Gervais, Horizon politique. Vous avez parlé tout à l'heure des modifications institutionnelles avec Yael Brown-Pivet.
00:41:43 Est-ce que vous pensez que la difficulté énorme va jusqu'à la 6ème République que propose Jean-Luc Mélenchon ?
00:41:54 Est-ce que vous avez éventuellement échangé des idées sur une nouvelle République ?
00:42:01 Oui, une mauvaise République.
00:42:04 On ne se lève pas tous les matins et on ne saute pas comme des cabris en disant 6ème République, 6ème République.
00:42:09 Mais on a toujours considéré que la 5ème République était aujourd'hui à bout de course.
00:42:15 Moi je pense personnellement qu'il faut une nouvelle constitution.
00:42:21 Alors est-ce que ça se fait par une réforme constitutionnelle qui soit suffisamment importante ?
00:42:25 Mais le système aujourd'hui est un système qui est à bout de course.
00:42:30 Faisons un peu d'histoire. Cette constitution de la 5ème République, ça avait été taillé sur mesure pour le général de Gaulle. Sur mesure.
00:42:40 Le général de Gaulle par contre n'hésitait pas à utiliser par exemple le référendum et même à démissionner après si ça n'allait pas dans le sens qu'il souhaitait.
00:42:48 De la même façon qu'il n'hésitait pas à dissoudre l'Assemblée Nationale comme ça a été le cas en 68 et tout ça.
00:42:54 Le problème de cette 5ème République, c'est qu'elle s'appuyait sur un poids de l'exécutif qui écrase le poids législatif.
00:43:04 Et ça met en cause la séparation des pouvoirs.
00:43:06 Mais tous les présidents de la République, tous qui sont venus après, ont pris l'habit du monarque républicain.
00:43:14 Et non seulement n'ont pas pris ce qui permettait de faire vivre la séparation des pouvoirs, ils sont allés dans l'autre sens.
00:43:29 L'année dernière, c'est la cerise sur le gâteau.
00:43:32 Parce que Rocard par exemple, il utilisait les 49.3, il utilisait les 49.3.
00:43:36 Mais là aujourd'hui, ils mettent tout. C'est une espèce de gâteau dans lequel on met le 49.3.
00:43:41 On met, c'est combien, je ne retiens jamais le pour le...
00:43:44 Le 47.1, le vote bloqué, je crois qu'il y en a eu deux différents d'ailleurs au niveau du Sénat.
00:43:48 Donc ils mettent tout ça, ils ont pris tout ce qui est le plus régressif dans la Constitution.
00:43:54 Donc évidemment cette Constitution, elle est à bout de course aujourd'hui.
00:43:59 On le voit bien avec... Elle aboutit à quoi ? A la montée de l'extrême droite.
00:44:04 Elle aboutit à des abstentions record comme c'était le cas pour les élections électorales.
00:44:08 C'est-à-dire, moi personnellement, je pense qu'il faudrait travailler effectivement
00:44:12 soit une réforme constitutionnelle qui soit suffisamment approfondie,
00:44:16 soit à l'écriture d'une nouvelle Constitution.
00:44:18 Mais on le dit depuis longtemps.
00:44:20 Par rapport à ça, Jean-Luc Mélenchon a pas eu le monopole de dire que la Ve République,
00:44:26 à l'époque où il était membre éminent du Parti socialiste, je ne sais pas s'il le disait,
00:44:29 mais nous on le disait déjà.
00:44:32 Vous l'avez évoqué tout à l'heure, demain ce sera votre... Non ? Frédéric, question.
00:44:37 Oui, bonjour M. Chachène, Frédéric Delpesche, LCI TF1.
00:44:41 Vous évoquez le séminaire de la NUPS.
00:44:43 On sait que vous travaillez sur le travail parlementaire,
00:44:46 mais il y a aussi les perspectives électorales.
00:44:48 Vous, est-ce que vous êtes favorable à une liste unique des européennes
00:44:53 pour l'ensemble de la NUPS ?
00:44:55 Et également pour l'échéance de 2027 pour la présidentielle, une candidature unique ?
00:44:59 C'est un débat qui est en train de monter.
00:45:01 Il faut une candidature unique de l'ensemble de la NUPS.
00:45:04 Et si oui, qui pourrait être le meilleur représentant à vos yeux pour incarner cette candidature ?
00:45:12 Je sais pas, j'ai l'impression que vous avez envoyé un drone hier
00:45:15 pour survoler la réunion des partis de la NUPS.
00:45:19 J'ai cru comprendre que c'était un sujet qui a été abordé tout ça hier,
00:45:25 lors de cette rencontre.
00:45:27 J'ai pas le détail de la discussion, quoiqu'on m'en ait donné quelques éléments.
00:45:31 Mais je vais pas vous livrer, c'est pas moi qui vous les ai livrés.
00:45:33 J'étais pas présent.
00:45:35 Indéniablement, au sein de la NUPS,
00:45:38 il y a d'abord un accord pour que la NUPS reste.
00:45:42 Notamment au niveau parlementaire, continue à exister,
00:45:45 je le disais tout à l'heure, avec des actions qui sont des actions communes.
00:45:49 Il n'y a pas la volonté de quelques membres de la NUPS de casser la baraque.
00:45:56 Donc ça c'est une chose.
00:45:58 En termes de lutte, en termes de débats parlementaires,
00:46:01 ça a été abordé, semble-t-il, hier.
00:46:04 Ensuite, il y a bien évidemment la question des échéances électorales.
00:46:08 On sait très bien que déjà, sur les élections européennes,
00:46:12 les écolos sont fermes et disent "nous on aura notre propre liste".
00:46:17 Au sein du parti communiste français, ça n'a pas encore été réglé.
00:46:20 Bon, c'est pas une chose qui est actée.
00:46:23 Je suis incapable de dire la décision qui sera prise par le Conseil national
00:46:28 et qui sera ensuite soumise aux adhérents du parti communiste.
00:46:33 Qu'en pensent les socialistes ?
00:46:35 Ça dépend du quel côté on se place,
00:46:37 mais l'interlocuteur au sein de la NUPS,
00:46:40 c'est qu'une partie du parti socialiste aujourd'hui.
00:46:43 C'est qu'une partie.
00:46:44 Donc aujourd'hui, cette question des élections,
00:46:46 c'est une question qui n'est pas réglée.
00:46:48 Et c'est vrai, c'est vrai, que la France Insoumise,
00:46:51 d'ores et déjà, pose l'échéance des élections présidentielles.
00:46:57 Nous, on considère, je vais être clair là-dessus, net,
00:47:01 on considère que c'est pas le moment, en pleine lutte,
00:47:04 on a suffisamment de luttes sociales à conduire,
00:47:07 sans se prendre la tête avec les élections présidentielles.
00:47:13 Secondo, mais ça c'est un avis personnel,
00:47:16 je n'ai jamais considéré que le fait d'avoir un candidat unique
00:47:20 permettait de gagner une élection.
00:47:23 Si le fait d'avoir un candidat unique
00:47:26 permet d'aller au second tour,
00:47:28 bon c'est vrai que c'est un élément supplémentaire,
00:47:30 mais si on a un candidat unique qui va au second tour,
00:47:32 et bien il perdra les élections présidentielles.
00:47:35 Donc il peut y avoir une pluralité de candidats,
00:47:37 qui est ensuite un candidat qui émerge,
00:47:39 si il y a un courant suffisant pour être au second tour,
00:47:42 c'est une chose, moi pour ma part,
00:47:44 mais ça je parle à mon nom personnel,
00:47:46 je ne suis pas favorable,
00:47:48 je ne suis pas favorable à ce que par exemple,
00:47:50 dans l'état actuel des rapports de force,
00:47:52 qu'il n'y ait pas de candidat du PCF aux élections présidentielles.
00:47:55 Mais c'est André Chassienne qui parle,
00:47:57 je ne dis pas que ce serait une décision qui sera prise,
00:48:00 c'est toujours ce que j'ai défendu.
00:48:02 Peut-être qu'on arrivera à un moment,
00:48:04 peut-être qu'on arrivera à un moment,
00:48:06 où on pourra aller vers une candidature unique,
00:48:08 pour le moment, dans l'état actuel des choses,
00:48:11 pour ma part, je considère que c'est pas opportun
00:48:14 dans l'état actuel de la situation,
00:48:16 et en tout cas, on a autre chose à faire aujourd'hui
00:48:18 que de se prendre la tête avec ce type de débat.
00:48:20 Brigitte ?
00:48:23 Je suis très impressionné qu'il y ait le CP qui soit là.
00:48:31 En force !
00:48:32 Non, une question sur Jean-Luc Mélenchon,
00:48:34 parce qu'il a refusé de condamner les violences
00:48:37 à l'encontre des forces de l'ordre,
00:48:39 on se souvient de ses propos sur la police tue,
00:48:42 il a aussi appelé à l'insurrection le 14 juillet,
00:48:45 est-ce que vous, vous êtes tout à fait à l'aise
00:48:47 d'être dans ce groupe de la NUP,
00:48:49 avec ses propos qui sont tenus par Jean-Luc Mélenchon,
00:48:51 ou est-ce que vous vous désolidarisez de ses propos ?
00:48:53 Alors moi, il tient les propos qu'il veut,
00:48:56 ce qu'il dit ne m'intéresse pas.
00:48:58 Alors par contre, ça me choque un peu,
00:49:00 comme il a fait dans le canard enchaîné,
00:49:02 il y a deux ou trois semaines,
00:49:04 il m'a attaqué en disant que j'étais favorable à des sanctions,
00:49:08 vous n'avez pas vu ça sur le canard enchaîné ?
00:49:10 Il y a trois semaines, d'une façon complètement inconsidérée,
00:49:13 en déformant des propos que j'avais tenus,
00:49:15 donc par rapport à Jean-Luc Mélenchon,
00:49:17 je n'ai pas de relation avec lui,
00:49:19 d'abord il n'est pas député,
00:49:21 donc je ne vais pas chercher mes ordres auprès de Jean-Luc Mélenchon,
00:49:23 il tient les propos qu'il veut,
00:49:25 Jean-Luc Mélenchon, c'est Jean-Luc Mélenchon,
00:49:27 je le laisse faire,
00:49:29 il mène sa vie comme il la mène,
00:49:31 en tout cas, moi, je ne prends pas parti
00:49:33 par rapport à tous les propos qu'il peut tenir.
00:49:36 Ça ne vous met pas un peu dans le même sac,
00:49:39 puisque vous appartenez à la NUP ?
00:49:41 Je pense que non, la preuve,
00:49:43 la preuve qu'on n'apparaît pas dans le même sac,
00:49:45 on en parlait tout à l'heure,
00:49:47 c'est les réactions qu'il peut y avoir
00:49:49 dès que Fabien Roussel dit quelque chose,
00:49:51 voire même moi à mon petit niveau,
00:49:53 dès que je peux dire quelque chose,
00:49:55 ou ça se lâche sur les réseaux sociaux,
00:49:57 on est absolument déchiqueté,
00:49:59 mais quand ils m'envolent, ils ont quand même du mal
00:50:01 à me déchiqueter totalement,
00:50:03 et Fabien Roussel résiste très bien à toutes les attaques
00:50:05 dont il peut être la victime.
00:50:07 Tout ça, ça se déroule sur les réseaux sociaux,
00:50:09 avec des algorithmes qui font
00:50:11 qu'on peut faire passer quelque chose.
00:50:13 Moi, je ne m'arrête pas à ça, parce que j'ai mieux à faire.
00:50:15 Vous l'avez évoqué une ou deux fois
00:50:17 au cours de notre rencontre,
00:50:19 demain, c'est votre journée d'initiative parlementaire,
00:50:21 avec sept textes inscrits
00:50:23 à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale.
00:50:25 On va parler de certains d'entre eux
00:50:27 dans les prochaines minutes,
00:50:29 mais il y a presque une surprise,
00:50:31 finalement, dans ce qu'on appelle
00:50:33 votre niche parlementaire,
00:50:35 et alors, on comprend bien pourquoi.
00:50:37 C'est que ça aurait sans doute risqué
00:50:39 de vampiriser l'ensemble de la journée.
00:50:41 Il n'y a rien sur les retraites.
00:50:43 Vous vous êtes posé la question,
00:50:45 est-ce qu'on va sur les retraites,
00:50:47 ou est-ce qu'il y a d'autres sujets à débattre aussi,
00:50:49 qui sont importants et qu'on veut défendre ?
00:50:51 Il faut savoir que l'ordre du jour
00:50:53 des journées parlementaires
00:50:55 se dépose très en amont.
00:50:57 Non seulement les textes
00:50:59 que l'on dépose,
00:51:01 donc on était déjà en plein débat sur les retraites.
00:51:03 Moi, je n'ai pas l'agenda en tête,
00:51:05 mais quand on a fait notre ordre du jour,
00:51:07 l'affaire des retraites n'était pas réglée,
00:51:09 je veux dire.
00:51:11 De la même façon,
00:51:13 l'ordre de passage,
00:51:15 on est obligé de le dire en amont.
00:51:17 Vous pouvez enlever des textes,
00:51:19 mais vous ne pouvez pas en rajouter
00:51:21 ou modifier l'ordre.
00:51:23 Ce qui nous met en difficulté,
00:51:25 quand on a par exemple un texte
00:51:27 qui votait en commission,
00:51:29 alors qu'on ne s'y attendait pas
00:51:31 et que c'est le dernier texte,
00:51:33 c'est comme ça que ça se passe.
00:51:35 Il faudrait revoir ça, mettre un peu plus de souplesse
00:51:37 dans l'organisation de ces niches parlementaires.
00:51:39 Je pense qu'il pourrait y avoir un peu plus de souplesse,
00:51:41 évidemment c'est pour que ça soit en accord avec le gouvernement,
00:51:43 pour que les ministres pourraient être présents,
00:51:45 ils ont aussi un agenda respecté,
00:51:47 mais c'est vrai que c'est extrêmement contraignant.
00:51:49 Ensuite, un texte,
00:51:51 une niche parlementaire plutôt,
00:51:53 dans un groupe tel que celui que je préside,
00:51:55 c'est assez compliqué à construire,
00:51:57 parce qu'on a d'une part
00:51:59 les 12 députés communistes
00:52:01 et d'autre part les 10 députés d'outre-mer.
00:52:03 Donc on a un équilibre à trouver.
00:52:05 Il est bien évident que les députés d'outre-mer
00:52:07 sont porteurs de textes
00:52:09 et que je suis très attentif
00:52:11 à leur laisser toute la place,
00:52:13 toute la place à laquelle ils ont droit.
00:52:15 Et puis en termes aussi de représentativité
00:52:17 qu'ils ont dans le groupe,
00:52:19 nous sommes un groupe de 22,
00:52:21 il y a 10 députés d'outre-mer,
00:52:23 on est donc sensible à avoir des textes
00:52:25 qui concernent l'outre-mer.
00:52:27 Ce qui peut expliquer qu'on n'a pas forcément
00:52:29 l'équilibre qu'on pourrait avoir.
00:52:31 On est obligé de faire des choix,
00:52:33 c'est compliqué.
00:52:35 Je vous assure que pour un président de groupe,
00:52:37 la niche parlementaire,
00:52:39 on est bien content
00:52:41 qu'un minuet arrive,
00:52:43 ça va être jeudi,
00:52:45 parce que c'est un casse-tête,
00:52:47 véritablement, c'est un casse-tête.
00:52:49 - Casse-tête pour le président de groupe
00:52:51 et souvent, on l'a noté déjà
00:52:53 lors de la législature précédente,
00:52:55 pour le gouvernement et pour la majorité.
00:52:57 Qu'est-ce que vous attendez
00:52:59 de cette journée ?
00:53:01 Il y a notamment,
00:53:03 on va parler, sans faire forcément
00:53:05 dans l'ordre, mais il y a un texte
00:53:07 qui fait polémique, qui a été très critiqué
00:53:09 par la majorité, par la droite,
00:53:11 y compris
00:53:13 critiqué par certains à gauche,
00:53:15 c'est la proposition de résolution
00:53:17 évoquant
00:53:19 un régime d'apartheid à propos d'Israël.
00:53:21 Pourquoi est-ce que vous avez inscrit
00:53:23 ce texte ?
00:53:25 C'est une proposition de résolution,
00:53:27 donc il n'y a pas de portée législative,
00:53:29 il n'y a pas de valeur contraignante
00:53:31 pour le gouvernement, mais si c'est voté,
00:53:33 il y a un poids politique et symbolique
00:53:35 assez fort. Pourquoi avoir inscrit ce texte
00:53:37 dont vous savez que ça va forcément faire polémique
00:53:39 à l'ordre du jour de votre niche ?
00:53:41 - Je dirais que
00:53:43 les communistes sont toujours
00:53:45 attachés, c'est notre
00:53:47 ADN,
00:53:49 à ce que j'appellerais l'internationalisme.
00:53:51 Et est-ce qu'on peut
00:53:53 laisser sous silence
00:53:55 au nom de
00:53:57 je ne sais pas quel politiquement
00:53:59 correct, ce qui
00:54:01 se passe aujourd'hui en Israël ?
00:54:03 D'ailleurs,
00:54:05 depuis que le texte a été déposé,
00:54:07 où il y a eu beaucoup
00:54:09 de réactions venant d'un peu partout,
00:54:11 souvent d'ailleurs de gens qui ne l'avaient
00:54:13 pas lu, parce que le contenu
00:54:15 du texte, les mots
00:54:17 qui sont utilisés, reprennent
00:54:19 des termes qui sont
00:54:21 portés par l'ONU.
00:54:23 J'ai reçu hier, j'ouvre hier,
00:54:25 Amnistie internationale,
00:54:27 la brochure,
00:54:29 le magazine Amnistie internationale
00:54:31 en titre, c'était
00:54:33 l'apartheid en Israël.
00:54:35 Les ONG,
00:54:37 depuis qu'on a déposé ce texte,
00:54:39 dans leur grande...
00:54:41 je ne veux pas dire
00:54:43 toute, mais bien évidemment,
00:54:45 de façon massive,
00:54:47 soutiennent le contenu de ce texte,
00:54:49 disent qu'on a eu
00:54:51 raison de le déposer, parce que
00:54:53 c'est incroyable qu'aujourd'hui,
00:54:55 on ne réagisse pas
00:54:57 par rapport à ce qui peut se produire en Israël.
00:54:59 Et le texte, d'ailleurs, il faut le lire,
00:55:01 parce que le titre,
00:55:03 rien que le titre, il dit tout.
00:55:05 Réaffirmer
00:55:07 la nécessité d'une
00:55:09 solution à deux États,
00:55:11 et condamner
00:55:13 l'institutionnalisation par l'État
00:55:15 d'Israël d'un régime d'apartheid
00:55:17 consécutif à sa politique
00:55:19 coloniale. Mais c'est la réalité.
00:55:21 Tout... mais...
00:55:23 Je crois que c'est
00:55:25 un constat qui est fait très largement,
00:55:27 il ne faudrait pas en parler. Moi, je trouve que c'est
00:55:29 tout notre honneur, et comme président de groupe,
00:55:31 je suis fier qu'on ait le courage,
00:55:33 malgré tous les coups que l'on a pu prendre,
00:55:35 on ait le courage de déposer
00:55:37 cette proposition de résolution.
00:55:39 Alors, n'importe quoi, cette proposition de résolution,
00:55:41 elle n'est pas soumise à amendements,
00:55:43 ça ne va pas créer un débat. Il y aura la présentation
00:55:45 par le rapporteur, le gouvernement qui s'exprimera,
00:55:47 l'ADG, explication de vote,
00:55:49 et puis, il n'y a pas de raison
00:55:51 que ça crée une polémique extraordinaire,
00:55:53 mais il fallait qu'on ait, je crois, la responsabilité,
00:55:55 le courage
00:55:57 d'accompagner, de faire savoir
00:55:59 et d'accompagner le peuple palestinien
00:56:01 dans les souffrances qu'il a aujourd'hui.
00:56:03 Alors, on verra ce qui se passe demain, vraisemblablement,
00:56:05 compte tenu des prises de position
00:56:07 des uns et des autres d'Orgel. Déjà, on peut
00:56:09 imaginer que votre proposition
00:56:11 sera rejetée, mais on verra. Sur les autres
00:56:13 textes, qu'est-ce que
00:56:15 vous espérez ? Il y a notamment un texte
00:56:17 sur EDF,
00:56:19 pour éviter un éventuel démembrement,
00:56:21 la rédaction initiale,
00:56:23 c'était sur une nationalisation d'EDF,
00:56:25 avec un bouclier tarifaire qui avait
00:56:27 été voté en première lecture
00:56:29 pour les PME, pour les
00:56:31 boulangers, notamment, qui avait provoqué
00:56:33 un incident de séance avec la majorité qui
00:56:35 avait critiqué quelque chose d'inconstitutionnel,
00:56:37 qui avait coûté très cher,
00:56:39 et qui avait quitté l'hémicycle.
00:56:41 Est-ce que vous espérez
00:56:43 notamment que cette proposition
00:56:45 de loi puisse être à nouveau adoptée ?
00:56:47 C'était à l'origine une proposition de loi du groupe
00:56:49 socialiste que vous avez reprise avec son
00:56:51 rapporteur, Arthur Delaporte,
00:56:53 qui est corrapporté par...
00:56:55 - C'était Philippe Brun, non ?
00:56:57 - C'était Philippe Brun, oui, pardon.
00:56:59 Philippe Brun, oui, exactement, celle-là.
00:57:01 Est-ce que vous espérez
00:57:03 qu'elle soit votée
00:57:05 dans la version de la première lecture, ou est-ce que
00:57:07 vous attendez à une bataille ? Peut-être que la majorité
00:57:09 et le gouvernement seront mieux préparés
00:57:11 cette fois-ci, et des débats qui peut-être
00:57:13 risquent de traîner ?
00:57:15 - C'est le risque qu'on court quand on inscrit
00:57:17 une proposition
00:57:19 de loi telle que celle-ci. Nous,
00:57:21 on a fait le choix
00:57:23 de l'urgence.
00:57:25 Ce texte, c'est un texte
00:57:27 qui a été porté par le groupe socialiste.
00:57:29 Il a été voté
00:57:31 contre l'avis du gouvernement.
00:57:33 Il est parti au Sénat,
00:57:35 il a été amendé au Sénat,
00:57:37 et plutôt que de laisser dormir
00:57:39 ou d'attendre une année que les socialistes
00:57:41 et leurs nouvelles niches pour pouvoir
00:57:43 reprendre ce texte, on a fait le choix
00:57:45 de le reprendre, parce qu'on pense que c'est
00:57:47 un texte qui allait dans la bonne direction,
00:57:49 et qui pouvait
00:57:51 éviter le démembrement, notamment des DF,
00:57:53 avec le projet Hercule,
00:57:55 et tout ce que ça peut engendrer.
00:57:57 C'est vrai que le risque que l'on a,
00:57:59 le risque que l'on a, c'est qu'il y ait
00:58:01 une multitude d'amendements qui fassent
00:58:03 que ça nous avale
00:58:05 une bonne partie de la niche
00:58:07 parlementaire, mais ça,
00:58:09 on avisera sur place.
00:58:11 Mais c'est vrai qu'on a tenu
00:58:13 à maintenir ce texte,
00:58:15 on aurait pu l'enlever,
00:58:17 mais on a tenu à maintenir ce texte, parce qu'il y a une très forte
00:58:19 attente au niveau
00:58:21 des organisations syndicales, mais il y a aussi
00:58:23 les usagers derrière.
00:58:25 C'est-à-dire le devenir des DF,
00:58:27 c'est aussi le maintien
00:58:29 d'un tarif qui soit un tarif plafonné,
00:58:31 et c'est-à-dire que ça engendre
00:58:33 tout un tas de conséquences par la suite.
00:58:35 Et c'est faire en sorte qu'il n'y ait pas
00:58:37 le démantèlement, encore une fois, des DF.
00:58:39 C'est pour ça qu'on a fait ce choix.
00:58:41 C'est compliqué les niches parlementaires.
00:58:43 Hier matin, on a eu notre réunion en groupe,
00:58:45 on a essayé de dire "ça va durer ça, ça va durer ça",
00:58:47 et on a tout un tas de textes, effectivement,
00:58:49 qui peuvent poser problème, on y reviendra.
00:58:51 Mais bien sûr, si vous m'interrogez dessus.
00:58:53 - Vous avez...
00:58:55 Oui, je t'en prie.
00:58:57 - Vous avez un autre texte
00:59:01 qui, en quelque sorte, pose problème,
00:59:03 qui a été adopté en commission,
00:59:05 mais qui a été remanié, c'est sur
00:59:07 l'ouverture de la concurrence des bus à RATP.
00:59:09 Du coup, c'est un peu comme si
00:59:11 votre création vous échappait,
00:59:13 parce qu'en plus, c'est une procédure de législation
00:59:15 en commission, donc il n'y a pas de dépôt d'amendement,
00:59:17 on le vote comme il est sorti de la commission.
00:59:19 Qu'est-ce que vous pensez faire sur ce texte ?
00:59:21 Est-ce que vous considérez que c'est quand même
00:59:23 une avancée, ou est-ce que vous considérez
00:59:25 que non, il ne faut pas aller là-dessus ?
00:59:27 - Cette niche n'est que douleur.
00:59:29 C'est vrai que ce texte,
00:59:31 on l'a déposé
00:59:33 en lien avec
00:59:35 les organisations syndicales,
00:59:37 en lien avec des élus de Paris,
00:59:39 y compris d'ailleurs,
00:59:41 la direction de RATP
00:59:43 voyait plutôt le texte d'un bon oeil.
00:59:45 Le problème, c'est que
00:59:47 ça ne voulait pas dire de notre part
00:59:49 qu'on était favorable à la privatisation,
00:59:51 mais au moins, on reculait
00:59:53 l'échéance de 4 ans,
00:59:55 ce qui pouvait éventuellement
00:59:57 permettre,
00:59:59 on ne sait jamais,
01:00:01 d'avoir un changement de majorité au Conseil régional
01:00:03 d'Ile-de-France, et revenir
01:00:05 sur des choix qui avaient pu être faits.
01:00:07 Il y avait aussi ça derrière.
01:00:09 Au rang de commission, ça a été réduit
01:00:11 à 2 ans.
01:00:13 On est
01:00:15 quand même
01:00:17 en difficulté par rapport à ça,
01:00:19 parce que 2 ans,
01:00:21 ça ne permet pas de régler le problème.
01:00:23 En plus de ça, 2 ans,
01:00:25 ça s'accompagne d'une mise en œuvre échelonnée,
01:00:27 c'est une espèce d'usine à gaz.
01:00:29 Je crois qu'il y aurait 12 appels d'offres,
01:00:31 je crois, qui sont prévus
01:00:33 sur les différentes lignes de bus et tout ça.
01:00:35 On a des retours
01:00:37 qui sont extrêmement négatifs
01:00:39 des organisations syndicales.
01:00:41 Donc, demain, nous allons
01:00:43 attaquer la discussion du texte
01:00:45 avec le rapport
01:00:47 de Stéphane Peu,
01:00:49 l'intervention du gouvernement,
01:00:51 et après,
01:00:53 nous prendrons
01:00:55 notre décision à chaud.
01:00:57 Ce n'est pas complètement réglé,
01:00:59 mais nous prendrons notre décision à chaud
01:01:01 pour savoir si on suspend le texte
01:01:03 ou si on continue
01:01:05 la discussion.
01:01:07 Mais il y a encore des rencontres
01:01:09 qui ont lieu aujourd'hui
01:01:11 à l'initiative de Stéphane Peu
01:01:13 avec les organisations syndicales
01:01:15 pour savoir si ça vaut le coup
01:01:17 de le voter quand même avec 2 ans
01:01:19 ou est-ce qu'on l'abandonne.
01:01:21 Donc, là, on ne se fait pas d'illusions,
01:01:23 ça sera repris sans doute par la majorité
01:01:25 parce que ça l'arrangeait bien qu'on puisse
01:01:27 nous-mêmes porter ce texte.
01:01:29 Mais la décision, elle sera prise.
01:01:31 Demain, sur plusieurs propositions de loi
01:01:33 qu'on a, on va être obligé de prendre
01:01:35 des décisions à la dentelle.
01:01:37 Ça sera au coup par coup.
01:01:39 Et je pourrais vous citer les autres exemples.
01:01:41 Ça va être le cas notamment sur celui
01:01:43 qui concerne l'abrogation
01:01:45 de l'obligation vaccinale
01:01:47 pour les soignants en matière
01:01:49 de Covid et qui veut avancer
01:01:51 également sur leur réintégration.
01:01:53 Est-ce que ce texte-là, alors que...
01:01:55 C'est un sujet qui a beaucoup fait débat,
01:01:57 mais alors que le ministre de la Santé
01:01:59 a annoncé qu'à partir de la mi-mai,
01:02:01 les personnels soignants allaient pouvoir
01:02:03 être réintégrés,
01:02:05 est-ce que c'est encore un texte
01:02:07 qui vous paraît parfaitement d'actualité
01:02:09 et sur lequel vous êtes déterminé
01:02:11 à mener le combat
01:02:13 pour qu'il soit adopté ou...
01:02:15 J'en profite pour dire
01:02:17 que sur une niche parlementaire,
01:02:19 on peut déjà remporter
01:02:21 certaines victoires
01:02:23 avant même que le débat arrive.
01:02:25 C'est-à-dire que le fait qu'on ait
01:02:27 déposé cette proposition de loi,
01:02:29 je pense que ça a accéléré
01:02:31 la décision du gouvernement
01:02:33 de réintégrer
01:02:35 les soignants.
01:02:37 Ça c'est sûr. Parce que ça avait été
01:02:39 plus ou moins annoncé par le ministre.
01:02:41 Moi j'ai eu le ministre au téléphone,
01:02:43 j'ai échangé avec lui.
01:02:45 J'ai bien compris que sa volonté,
01:02:47 je crois qu'il en a remis...
01:02:49 C'est revenu hier encore, je crois.
01:02:51 Donc on peut considérer
01:02:53 que l'affaire est partiellement
01:02:55 réglée
01:02:57 par la réintégration
01:02:59 des soignants.
01:03:01 Ce qu'il y a de plus dans notre proposition
01:03:03 de loi, c'est d'une part
01:03:05 le fait que nous,
01:03:07 on abroge la loi, alors que le gouvernement
01:03:09 suspend l'application.
01:03:13 Donc nous on était
01:03:15 plutôt favorables à ce que la loi soit abrogée
01:03:17 parce que sinon, le gouvernement
01:03:19 du jour au lendemain
01:03:21 peut revenir
01:03:23 sur une décision
01:03:25 et sur avoir
01:03:27 une politique qui soit la même
01:03:29 que celle qui avait été conduite. La deuxième chose
01:03:31 c'est qu'on a aussi un article dans cette
01:03:33 proposition de loi sur
01:03:35 les conditions financières
01:03:37 de réintégration. Donc
01:03:39 notre proposition de loi est plus
01:03:41 précise, va plus
01:03:43 loin que les annonces gouvernementales.
01:03:45 Là aussi,
01:03:47 on jugera sur pied à ce moment de venue
01:03:49 quand le ministre aura fait son intervention
01:03:51 pour savoir si on va jusqu'au bout.
01:03:53 Mais ça sera aussi une question
01:03:55 de planning, une question
01:03:57 des propositions
01:03:59 de loi qui vont suivre.
01:04:01 Sachant que vous évoquiez tout à l'heure
01:04:03 les députés d'outre-mer
01:04:05 qui font partie de votre groupe, que c'est une question
01:04:07 particulièrement sensible dans
01:04:09 certaines outre-mer. Et si
01:04:11 on devait interrompre
01:04:13 la discussion sur la proposition de loi, ça ne viendrait
01:04:15 que de même
01:04:17 chose pour une autre proposition de loi
01:04:19 qui concerne beaucoup
01:04:21 d'outre-mer, c'est sur promouvoir
01:04:23 l'emploi et le retour des fonctionnaires d'état
01:04:25 ultramarins dans les outre-mer.
01:04:27 Là, bon, ça n'a pas été
01:04:29 voté en commission non plus,
01:04:31 mais j'ai rencontré
01:04:33 avec
01:04:35 la députée de La Réunion,
01:04:37 Hélène
01:04:39 Kerby,
01:04:41 qui a travaillé
01:04:43 cette proposition de loi.
01:04:45 J'ai rencontré Stéphane Guérini, et déjà hier,
01:04:47 on nous a
01:04:49 proposé l'écriture,
01:04:51 on nous a proposé la circulaire
01:04:53 qui ferait évoluer
01:04:55 les centres des intérêts
01:04:57 moraux et matériels. Qu'est-ce que c'est que les centres
01:04:59 des intérêts moraux et matériels ? Ce sont des
01:05:01 critères qui sont pris en compte
01:05:03 pour que des fonctionnaires d'outre-mer
01:05:05 puissent bénéficier
01:05:07 de points supplémentaires pour pouvoir
01:05:09 revenir sur leur collectivité
01:05:11 d'origine. C'est un sujet
01:05:13 qui n'était pas abordé.
01:05:15 CIMM.
01:05:17 C'était pas abordé. Et le fait qu'on dépose
01:05:19 cette proposition de loi, et les échanges
01:05:21 qu'on a eu avec le ministère,
01:05:23 ça fait que demain, le ministre
01:05:25 va annoncer
01:05:27 le contenu d'une circulaire
01:05:29 qui va faire évoluer les choses.
01:05:31 Là, c'est la même chose, c'est la même question.
01:05:33 Est-ce qu'on interrompra en fonction
01:05:35 des engagements que va donner
01:05:37 le ministre ou pas ?
01:05:39 Ça sera décidé aussi en lien
01:05:41 avec les députés d'outre-mer
01:05:43 du groupe de la gauche démocrate et républicaine.
01:05:45 Mais déjà, sur ces deux propositions
01:05:47 de loi, je dirais qu'on n'a pas été
01:05:49 inutile, par rapport au parti
01:05:51 pris qu'on avait fait, de les retenir.
01:05:53 C'est aussi le fait
01:05:55 de montrer notre utilité
01:05:57 dans le débat parlementaire.
01:05:59 Même si on ne va pas tout à fait au bout,
01:06:01 ce sera peut-être le cas pour certains,
01:06:03 de certaines propositions de loi.
01:06:05 - Dernière question.
01:06:07 - Les indépendantistes ont gagné
01:06:09 les élections en Polynésie,
01:06:11 Nouvelle-Calédonie aussi.
01:06:13 Comment voyez-vous l'avenir
01:06:15 de ces territoires,
01:06:17 ces confitiers
01:06:19 de l'Empire ?
01:06:21 Est-ce qu'ils vont vers l'indépendance,
01:06:23 vous le souhaitez ?
01:06:25 Comment voyez-vous l'avenir,
01:06:27 y compris pour
01:06:29 l'importance
01:06:31 de l'influence
01:06:33 de la France dans l'Indo-Pacifique ?
01:06:35 - D'abord, pourriez-vous,
01:06:37 comme président du groupe, me remettre une médaille ?
01:06:39 Parce que le groupe
01:06:41 que je préside
01:06:43 est un incubateur.
01:06:45 Le groupe La Côte-Sévocate
01:06:47 et Républicaine
01:06:49 a produit, si on peut parler
01:06:51 comme ça, un président de collectivité.
01:06:53 Le premier, c'était Alfred-Marie-Jeanne
01:06:55 à Martinique.
01:06:57 On a ensuite
01:06:59 produit, si je peux
01:07:01 parler comme ça, Hugues Etbello,
01:07:03 président de La Réunion,
01:07:05 qui était député aussi du groupe,
01:07:07 comme Alfred-Marie-Jeanne.
01:07:09 Ensuite, il y a eu
01:07:11 Gabriel Serville
01:07:13 en Guyane,
01:07:15 membre du groupe GDR.
01:07:17 Et maintenant, on a Moïta et Broterson
01:07:19 en Polynésie.
01:07:21 Je ne vous dis pas la fierté que j'ai,
01:07:23 mais je le dis en toute sincérité,
01:07:25 de voir que le fait que
01:07:27 des ultramarins, je ne sais pas pourquoi,
01:07:29 peuvent siéger dans d'autres groupes que le nôtre,
01:07:31 parce qu'ils savent que s'ils viennent au sein du groupe
01:07:33 de la gauche démocrate et républicaine,
01:07:35 ils vont avoir un avenir
01:07:37 dans leur collectivité d'origine.
01:07:39 Maintenant, je reviens à la Polynésie.
01:07:41 On a affaire
01:07:43 avec
01:07:45 ce mouvement indépendantiste,
01:07:47 et notamment avec Moïta et Broterson,
01:07:49 à des politiques,
01:07:51 à des individus d'une très grande
01:07:53 sagesse.
01:07:55 Quand Moïta et Broterson
01:07:57 sont devenus présidents de la délégation d'outre-mer,
01:07:59 il peut y avoir des inquiétudes
01:08:01 au sein de la majorité actuelle,
01:08:03 ça n'a pas été le cas. Il y a l'objectif
01:08:05 de l'indépendance,
01:08:07 mais je crois que le discours qui est porté
01:08:09 par Moïta et Broterson
01:08:11 n'est pas un discours de la terre brûlée,
01:08:13 c'est un discours de discussion,
01:08:15 c'est une évolution qui serait
01:08:17 une évolution à long terme,
01:08:19 et par rapport à ça, c'est eux en tout cas
01:08:21 qui le décideront, c'est à eux de le décider.
01:08:23 Je précise quand même
01:08:25 qu'au niveau de l'ONU,
01:08:27 la Polynésie est considérée encore
01:08:29 comme étant un territoire colonisé.
01:08:31 Après les évolutions,
01:08:33 elles viendront comme elles pourront venir.
01:08:35 En tout cas, les réactions
01:08:37 du gouvernement français n'ont pas été
01:08:39 des réactions qui ont consisté
01:08:41 à mettre de l'huile sur le feu.
01:08:43 J'ai trouvé très modérées les réactions,
01:08:45 notamment de Darmanin. Moi, je m'en réjouis.
01:08:47 Il va y avoir
01:08:49 en Polynésie le 18 juin,
01:08:51 il va y avoir
01:08:53 la fête de l'indépendance,
01:08:55 une grande fête polynésienne,
01:08:57 à laquelle je crois qu'il y aura Darmanin
01:08:59 d'ailleurs qui doit se rendre aussi en Polynésie
01:09:01 le 18 juin, mais je crois qu'on va
01:09:03 vers des discussions, vers des échanges,
01:09:05 équilibrés,
01:09:07 mais en tout cas, on ne va pas
01:09:09 vers une guerre d'indépendance.
01:09:11 Il est un tout petit peu
01:09:13 plus de 13 heures, mais si vous nous y autorisez,
01:09:15 on dépasse de quelques minutes pour prendre deux questions.
01:09:17 Je veux bien, parce que peut-être dans la foulée,
01:09:19 comme ça, vous répondez aux deux en même temps.
01:09:21 Si vous posez des questions qui mettent en difficulté...
01:09:23 Bonjour, Jean-Michel Lamy,
01:09:25 nouvel économiste. Pape Mdiaï,
01:09:27 le ministre de l'Éducation nationale
01:09:29 a modifié l'équilibre
01:09:31 au sein du comité des sages
01:09:33 de la laïcité en nommant notamment
01:09:35 une personnalité favorable
01:09:37 à la laïcité à l'anglo-saxonne,
01:09:39 donc très tolérante sur
01:09:41 les signes religieux, etc.
01:09:43 Comment vous voyez en ce moment
01:09:45 la défense de la laïcité,
01:09:47 l'avenir de la laïcité en France ?
01:09:49 Et puis, je crois que c'est un petit débat aussi
01:09:51 au sein du Parti communiste,
01:09:53 le wokisme qui pousse beaucoup
01:09:55 les minorités, est-ce que c'est pas non plus
01:09:57 un danger pour notre universalisme ?
01:09:59 Oh là là, c'est une question
01:10:01 qui est compliquée.
01:10:03 On va en prendre pour une heure, là.
01:10:05 Non, mais je ne suis pas un grand spécialiste
01:10:07 de la laïcité,
01:10:09 mais d'abord,
01:10:11 la remarque que je voulais faire,
01:10:13 c'est qu'on a supprimé
01:10:15 l'Observatoire de la laïcité.
01:10:17 On avait un organisme
01:10:19 qui permettait d'avoir un regard
01:10:21 sur toutes les questions de la laïcité.
01:10:23 Il était assez à l'anglo-saxonne aussi.
01:10:25 Je sais pas, mais en tout cas,
01:10:27 au niveau de la laïcité,
01:10:29 nous, on est toujours pour,
01:10:31 on est très attentif au fait
01:10:33 de pas trop toucher
01:10:35 aux textes existants.
01:10:37 Parce qu'on voit bien que dès qu'on touche,
01:10:39 qu'on essaie d'évoluer
01:10:41 par rapport aux textes existants,
01:10:43 par rapport à la laïcité,
01:10:45 il peut y avoir des effets extrêmement déstabilisateurs.
01:10:47 Donc soyons attachés
01:10:49 à la laïcité, notamment au niveau
01:10:51 de l'éducation nationale. Soyons attentifs
01:10:53 à ce que l'éducation nationale
01:10:55 puisse avoir les moyens de fonctionner
01:10:57 correctement et qu'il n'y ait pas
01:10:59 les élèves les plus privilégiés
01:11:01 qui aillent dans l'enseignement privé
01:11:03 et qu'il y ait des élèves en difficulté qui soient
01:11:05 dans l'éducation nationale. C'est déjà ça,
01:11:07 une base de la laïcité. Et la deuxième chose,
01:11:09 c'est... moi je suis très attaché,
01:11:11 c'est un aspect de la laïcité.
01:11:13 Je suis très attaché à l'éducation populaire.
01:11:15 Et l'éducation populaire
01:11:17 a beaucoup souffert dans notre pays.
01:11:19 Moi, toute ma jeunesse, j'ai été dans une amicale laïque,
01:11:21 j'ai vécu dans ce...
01:11:23 où on mangeait pas du curry tous les matins,
01:11:25 c'était pas ça du tout. Mais on était
01:11:27 attachés au respect, au respect
01:11:29 des opinions, au respect
01:11:31 des religions, et je crois que c'est toujours le cas.
01:11:33 Pour nous, c'est ce qui nous guide.
01:11:35 Et soyons très très attentifs à pas se laisser
01:11:37 effectivement déstabiliser
01:11:39 vers quelques extrémismes
01:11:41 qui peuvent avoir des conséquences
01:11:43 pour l'ensemble ensuite
01:11:45 de la vie citoyenne.
01:11:47 Des...
01:11:49 des points qui ont pu être votés lors de la dernière
01:11:51 loi ont des effets, par exemple,
01:11:53 désastreux. Moi j'ai des protestants qui sont dans
01:11:55 ma circonscription, ils sont venus me voir.
01:11:57 Ils peuvent plus faire de camp d'éclaireurs,
01:11:59 de camp de scouts, par exemple.
01:12:01 Parce qu'ils sont obligés de faire évoluer leur statut,
01:12:03 parce qu'ils sont considérés comme étant
01:12:05 un organisme religieux. Tout ça, ça avait été
01:12:07 fait par rapport à certaines
01:12:09 associations musulmanes, mais ensuite tout le monde
01:12:11 en subit les conséquences. Il peut y avoir
01:12:13 quelquefois une perte au niveau
01:12:15 local, en termes d'animation,
01:12:17 si on s'attache trop
01:12:19 à faire évoluer les textes
01:12:21 qui en sont ensuite très restrictifs.
01:12:23 J'ai mal répondu,
01:12:25 mais en gros, je dis ça tel que je le reçois.
01:12:27 Mais on a compris.
01:12:29 Ensuite, question à Stanislas,
01:12:31 vraiment les deux dernières questions.
01:12:33 J'ai une petite réflexion avec mon
01:12:35 confrère derrière.
01:12:37 Par rapport à la Nouvelle-Calédonie,
01:12:39 qui n'est absolument pas indépendante,
01:12:41 à la Nouvelle-Calédonie, qui n'est absolument pas indépendante
01:12:43 et qui n'est pas sur le même registre que la
01:12:45 Polynésie, j'attendais votre réponse
01:12:47 par rapport à cette élection
01:12:49 en Polynésie, avant la fête
01:12:51 du 18 juin, où effectivement
01:12:53 Darmanin, M. Darmanin,
01:12:55 sera présent, puisqu'il retourne en Calédonie
01:12:57 également.
01:12:59 Sur la Calédonie, j'ai rencontré
01:13:01 les représentants des
01:13:03 Canacs il n'y a pas longtemps, qui ont fait le tour
01:13:05 des groupes
01:13:07 parlementaires. Eux, ils sont
01:13:09 toujours, bien évidemment, ils considèrent que l'affaire n'est pas
01:13:11 réglée.
01:13:13 Mais je crois que c'est
01:13:15 pas à nous, vraiment,
01:13:17 de remplacer
01:13:19 les peuples
01:13:21 qui sont concernés.
01:13:23 Je dis souvent, on a fait
01:13:25 un colloque avec les députés d'Outre-mer,
01:13:27 notamment, l'idée c'est qu'on a
01:13:29 plusieurs peuples, et que c'est
01:13:31 aux peuples concernés
01:13:33 de travailler à leur avenir.
01:13:35 Mais c'est pas à nous de se substituer
01:13:37 aux choix qui peuvent être
01:13:39 les leurs, mais à condition
01:13:41 bien évidemment que la République leur donne
01:13:43 la possibilité de s'exprimer
01:13:45 et d'arriver, si
01:13:47 ils y arrivent un jour, à un vote majoritaire
01:13:49 pour pouvoir aller vers la dépendance.
01:13:51 Mais en aucun cas,
01:13:53 il s'agit pour nous d'être des donneurs de leçons par rapport
01:13:55 à ça. Ce que l'on dit, il faut créer les moyens
01:13:57 pour que les peuples peuvent
01:13:59 se déterminer eux-mêmes.
01:14:01 On a le sentiment que,
01:14:03 selon un certain nombre de sondages récemment,
01:14:05 on a eu l'impression que la séquence
01:14:07 profite peut-être au Rassemblement national.
01:14:09 Est-ce que, du coup,
01:14:11 vous avez le sentiment que, de la NUPES,
01:14:13 peut sortir une vraie alternative
01:14:15 de gouvernement, de gauche,
01:14:17 qui puisse
01:14:19 faire pièce au macronisme
01:14:21 et quelles seraient les conditions
01:14:23 pour que ça soit le cas ?
01:14:25 C'est l'épouvantail, quoi,
01:14:27 qu'on agite toujours
01:14:29 du Rassemblement national.
01:14:31 Non, c'est plutôt
01:14:33 qu'est-ce qu'il faut faire à gauche
01:14:35 pour être une vraie alternative de gouvernement.
01:14:37 D'abord, ce qu'il faut faire à gauche,
01:14:39 c'est renouer avec le peuple
01:14:41 et c'est prendre à bras le corps,
01:14:43 comme le fait d'ailleurs Fabien Roussel
01:14:45 et le Parti communiste français,
01:14:47 des thèmes que l'on n'osait pas aborder.
01:14:49 Même si ça peut...
01:14:51 Même si ça crée
01:14:53 des réactions,
01:14:55 quand on discute
01:14:57 avec les gens, on voit bien
01:14:59 qu'il n'y a plus de confiance
01:15:01 dans la République, déjà.
01:15:03 Il n'y a plus de confiance dans les élus.
01:15:05 Donc, nous-mêmes, il faut qu'on soit
01:15:07 à la hauteur de cette situation
01:15:09 dans l'exercice de notre mandat,
01:15:11 être à l'écoute des gens, être très près d'eux
01:15:13 et travailler les consciences.
01:15:15 Travailler les consciences.
01:15:17 C'est-à-dire ne pas avoir peur
01:15:19 de souligner, par exemple, ce que pourrait représenter
01:15:21 une dérive d'extrême droite.
01:15:23 Ça demande, je dirais, du courage politique.
01:15:25 Et ce courage politique, il faut qu'on l'ait.
01:15:27 Mais surtout, il faut qu'on soit à même de...
01:15:29 Et je terminerai là-dessus.
01:15:31 De considérer que
01:15:33 toute l'histoire de notre pays
01:15:35 a montré que
01:15:37 c'est le rassemblement
01:15:39 le plus large qui permet
01:15:41 d'accéder au pouvoir pour avoir des réformes progressistes.
01:15:43 Et moi, la conviction que j'ai,
01:15:45 et je partage là-dessus
01:15:47 ce que dit Fabien Roussel,
01:15:49 et il dit beaucoup de choses d'ailleurs, je partage ce qu'il dit,
01:15:51 c'est que si on reste recroquevillé,
01:15:53 je dis bien recroquevillé,
01:15:55 sur la simple nups
01:15:57 telle qu'elle est aujourd'hui,
01:15:59 et qu'on soit pas capable
01:16:01 d'élargir à d'autres forces de gauche
01:16:03 sur un programme de gouvernement,
01:16:07 si on n'est pas capable d'élargir
01:16:09 le rassemblement de la gauche, on ira à l'échec.
01:16:11 Voilà ce que je pense pour en commettre une solution.
01:16:13 Ça exige, bien sûr,
01:16:15 du courage de vouloir
01:16:17 affronter certains passifs
01:16:19 qu'il y a pu y avoir,
01:16:21 mais je crois que c'est un passage obligé.
01:16:23 Sinon,
01:16:25 à force,
01:16:27 je sais qui est-ce qui disait ça,
01:16:29 à force de dire des choses horribles,
01:16:31 les choses horribles arriveront.
01:16:33 Je crois que c'est dans un film drôle de drame,
01:16:35 c'est Michel Simon, je crois, qui disait ça.
01:16:37 À force de dire des choses horribles,
01:16:39 à force de dire des choses horribles,
01:16:41 les choses horribles vont arriver.
01:16:43 Moi, je préfère dire, essayons de trouver une alternative.
01:16:45 On ira retrouver la référence.
01:16:47 Merci beaucoup André Chassaigne de nous avoir accordé
01:16:49 un peu plus d'une heure
01:16:51 pour la deuxième fois de la session,
01:16:53 mais on vous réinvitera quand même à la prochaine session.
01:16:55 Merci.
01:16:57 Très bien.
01:16:59 (Propos inaudibles)
01:17:01 (...)
01:17:03 (...)
01:17:05 (...)
01:17:07 (...)
01:17:09 (...)