L'édito de Gauthier Le Bret : «Le drapeau européen obligatoire devant les mairies»

  • l’année dernière
Dans son édito du 11/05/2023, Gauthier Le Bret revient sur le vote de l'Assemblée nationale qui oblige les mairies de plus de 1.500 habitants à hisser un drapeau européen sur leur fronton. 

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Transcript
00:00 La politique avec vous Gautier Lebrecht, information de la nuit,
00:03 l'Assemblée nationale a voté l'obligation pour les mairies d'afficher le drapeau européen,
00:08 d'installer un drapeau européen à côté du drapeau tricolore,
00:11 pour les mairies de plus de 1500 habitants.
00:14 C'est un détail important.
00:15 Gautier, c'est un texte beaucoup moins ambitieux qu'au départ.
00:18 Oui, alors le texte plus ambitieux avait été rejeté en commission.
00:21 Donc la proposition de loi visant à rendre obligatoire le drapeau européen
00:24 au fronton des mairies a été adoptée hier à l'Assemblée
00:27 avec une nuance de taille que vous avez rappelée à l'instant romain.
00:30 C'est obligatoire pour les communes de plus de 1500 habitants.
00:33 Le texte est donc considérablement assoupli,
00:36 puisqu'au départ le groupe Renaissance voulait que ce soit totalement généralisé,
00:39 que ça concerne toutes les communes de France.
00:41 70% des communes seront donc exemptées.
00:44 C'est moqué à un député et la RIR lors des débats.
00:47 Et puis ça ne sera pas forcément sur le fronton finalement.
00:49 Ça pourrait être à proximité de la mairie ou sur le toit.
00:52 Rappelons que c'est déjà très répandu.
00:54 Donc légiférer paraissait donc inutile.
00:57 On est à la pointe du gadget.
00:58 Alors si c'est un gadget, pourquoi est-ce que la majorité fait ça ?
01:01 Diviser pour mieux régner romain.
01:03 Parce qu'on est à un an des élections européennes.
01:06 Les débats ont commencé le jour de la journée de l'Europe.
01:09 Ça permettait, eh bien à la majorité, on l'a vu lors des débats,
01:13 de renvoyer dos à dos l'extrême gauche et l'extrême droite, LFI, avec le RN.
01:18 Et ça permettait aussi de diviser une nouvelle fois la NUPES.
01:22 Parce que la France insoumise espère une liste commune,
01:25 comme aux législatives, pour les européennes.
01:27 Et cette idée de liste commune est en train de totalement fracturer
01:31 à la fois la NUPES, mais aussi Europe Écologie-Les Verts.
01:34 Marine Tondelier, la chef du parti, est contre.
01:36 Tandis que Sandrine Rousseau, qui aime bien tirer dans les pattes
01:38 des leaders de son parti, est pour.
01:41 Ça divise également le Parti Socialiste.
01:43 Et voilà-t-il pas que Manon Aubry, députée LFI,
01:46 est tombée totalement, mais alors totalement,
01:49 dans le piège du gouvernement puisqu'elle a déclaré
01:51 que ce fameux drapeau européen était une forfaiture démocratique
01:56 à cause du référendum de 2005 qui n'a pas été respecté.
01:59 Ça a mis hors de tout les socialistes et les écolos,
02:03 et ils sont nombreux, pro-européens.
02:05 Et donc cette liste unique de la NUPES pour les européennes
02:09 s'éloigne petit à petit, notamment à cause de Manon Aubry.
02:12 La majorité a bien joué sur ce coup.
02:13 Oui, il y a un autre vote qui énerve les oppositions.
02:16 C'est un vote sur le portrait du président de la République.
02:18 Oui, alors là, ça les a mis hors d'elle, les oppositions.
02:21 Effectivement, un amendement a été voté pour rendre obligatoire
02:25 dans toutes les mairies, cette fois,
02:26 l'affichage du portrait du président.
02:29 Le vice-président RN de l'Assemblée, Sébastien Chenu,
02:31 dénonce des députés de la majorité totalement hors sol,
02:34 tandis qu'Antoine Léaument, député LFI,
02:37 parle de secte fanatisé.
02:39 Alors certes, le gouvernement a réussi à diviser
02:42 une fois de plus la NUPES.
02:43 Ce n'est pas très compliqué de diviser la NUPES
02:45 et à faire sortir de ses gonds le Rassemblement national.
02:48 Sur l'Europe, et c'est important de respecter
02:50 la fonction du chef de l'État en affichant son portrait
02:52 dans les mairies, mais on est quand même très loin,
02:55 très très loin à des kilomètres des préoccupations des Français.
02:58 La majorité pourrait renvoyer le sentiment
03:01 d'être totalement déconnectée.
03:03 [Musique]
03:06 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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