Manifs d'ultra droite / Maire de Saint-Brevin / Macron sur tous les fronts

  • l’année dernière
Mettez vous d'accord avec Lamia El Aaraje, Alexis Bachelay, Jean Luc Bennahmias et Pascal Bataille

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##METTEZ_VOUS_D_ACCORD-2023-05-11##
Transcript
00:00 Et on est ravis de vous retrouver avec toute l'équipe des débatteurs du jour qui vont tenter de se mettre d'accord autour de cette table.
00:06 Je les salue l'Amia El Haraj. Bonjour Amia.
00:09 - Bonjour.
00:09 - Adjointe à la mairie de Paris en charge du handicap et porte-parole du parti socialiste.
00:13 Alexis Bachelet qui est là également, qui va arriver, mais adjoint à Colomb et ancien député socialiste.
00:19 Jean-Luc Benamias. Bonjour Jean-Luc.
00:21 - Bonjour.
00:22 - Membre de la Ligue des droits de l'homme et ancien membre du Conseil économique, social et environnemental.
00:27 Et puis Pascal Bataille. Bonjour Pascal.
00:29 - Bonjour.
00:30 - Animateur et producteur chef d'entreprise avec vous quatre.
00:33 On va revenir sur le dossier de la mixité scolaire, la mixité sociale à l'école.
00:39 C'est le dossier auquel s'attaque Papendiel, le ministre de l'éducation nationale.
00:42 Une mixité sociale qui est totalement en panne puisqu'on donnera quelques chiffres qui sont affligeants.
00:48 Puisque aujourd'hui la mixité sociale, rien que pour le collège, je cite ça, les 100 collèges les plus socialement favorisés,
00:53 eh bien 19 seulement sont publics. 12% des boursiers seulement dans l'enseignement privé.
00:59 Et donc une mixité sociale qui est en panne aujourd'hui.
01:01 Emmanuel Macron a-t-il décidé d'être sur tous les sujets ?
01:05 C'est la période du "en même temps".
01:06 Et aujourd'hui il va parler de réindustrialisation du pays, de l'industrie verte, mais pas seulement.
01:11 En fait il prend tous les gros dossiers à ses ministres.
01:13 Est-ce que c'est la bonne stratégie pour recoller avec l'opinion publique ?
01:17 Laurent Wauquiez qui sort de son silence.
01:20 Laurent Wauquiez, "Moi président", c'est le titre d'une longue interview du président de la région en Alpes, Ronald Auvergne.
01:26 Laurent Wauquiez qui est potentiellement un candidat pour les LR pour la prochaine présidentielle.
01:32 Est-ce la bonne solution ?
01:33 Et puis cet autre sujet, le maire de Saint-Brévin en Loire-Atlantique qui a présenté sa démission après les attaques.
01:40 Il a été visé par un incendie criminal de sa propre maison.
01:43 Attaque des oppositions contre un centre d'hébergement de migrants qui doit s'installer sur la commune.
01:50 Et donc il a préféré jeter l'éponge.
01:52 Est-ce que les maires aujourd'hui sont seuls devant des dossiers aussi complexes ?
01:56 On verra ça avec vous quatre.
01:58 Voilà pour les sujets, les coups de cœur et les coups de gueule.
02:01 On va commencer par vous Jean-Luc, avec cet attentat survenu l'autre soir à l'attentat de la synagogue de Djerba.
02:11 Avec une victime française.
02:13 On pense à toutes les victimes évidemment, une victime française Jean-Luc.
02:16 Oui, ce n'est ni un coup de gueule ni un coup de cœur évidemment.
02:19 Bien sûr, bien sûr.
02:21 Tristesse absolue.
02:23 Pour ceux qui ne connaissent pas bien, il y a chaque année une commémoration dans la synagogue de Djerba.
02:31 La Gribale elle s'appelle.
02:33 J'ai eu la chance d'être invité il y a une dizaine d'années à cette cérémonie.
02:38 Et déjà à l'époque, on était plusieurs dizaines de Français et de Françaises à avoir été invités.
02:44 On était entouré de plusieurs dizaines de policiers et de gendarmes absolument surarmés.
02:49 Et là on s'aperçoit que quelques années plus tard, alors qu'il y avait déjà eu un attentat terrible en 2002,
02:54 qui avait fait 21 morts, camions piégés, enfin sur la même synagogue.
02:59 Là il y a cinq morts. Dans les cinq morts, il y a trois gendarmes.
03:03 Celui qui a été, l'un des gendarmes, c'est celui qui a tiré d'ailleurs, qui lui a été heureusement éliminé.
03:08 Et puis deux personnes, dont une personne, un boulanger de Marseille,
03:13 qui faisait une commémoration là-bas sur place.
03:17 C'est terrible parce que ça tombe sur une communauté juive
03:22 qui existe maintenant de manière extrêmement faible en Tunisie,
03:25 mais qui existe encore sur l'île de Djerba.
03:28 Qu'est-ce qu'on peut dire de plus que c'est l'horreur ?
03:31 Et que même si on met les moyens policiers les plus importants pour éviter cela,
03:38 quand c'est un policier, un gendarme lui-même qui tire,
03:42 et heureusement que les autres gendarmes, certains sont morts,
03:45 mais d'autres ont réussi à éliminer ce gendarme terroriste,
03:49 sinon ça aurait pu être encore un autre carnage une fois de plus.
03:52 Voilà, c'est un sentiment extrêmement désagréable
03:57 par rapport à une communauté qui ne mérite pas ça, bien évidemment.
04:00 - Oui, on reprend ça en pleine actualité,
04:05 cette attaque, ce choc, qui c'est qui veut réagir à ça, Pascal ou à la mienne ?
04:11 - Moi je veux bien réagir, puisque hier j'étais présente au rassemblement
04:15 à l'appel de l'UEJF à Belleville,
04:18 en soutien évidemment aux victimes, en pensée solidaire avec les familles,
04:23 et surtout l'occasion de rappeler, vous avez raison Jean-Luc,
04:27 le pèlerinage de la Griba est un moment de paix, de fraternité, d'apaisement.
04:33 On a beaucoup de citoyens français, notamment sur le quartier de Belleville,
04:39 qui font ce pèlerinage, et se dire aujourd'hui encore
04:43 que l'antisémitisme continue de tuer en 2023,
04:46 et qu'on peut encore mourir en raison de sa religion supposée,
04:50 de sa religion, de ses convictions, de ses croyances,
04:53 c'est quelque chose qui est absolument inadmissible.
04:56 Je rappelle aussi qu'il n'y a pas si longtemps que ça, il n'y a même pas un an,
04:59 dans le 9e arrondissement de Paris, il y avait eu des tags néo-nazis absolument nazis,
05:03 d'ailleurs pas néo-nazis, des tags nazis absolument partout dans le 9e arrondissement,
05:07 ce qui veut encore dire que ça peut arriver à Paris en 2023,
05:11 ça est arrivé il n'y a pas si longtemps que ça, des attentats terroristes,
05:14 et que la vigilance est plus que jamais de mise.
05:17 - On continue le tour de table, et là, justement, vous aviez la parole,
05:22 vous vouliez revenir sur la question de la vie chère, du coût de la vie.
05:29 - Oui, tout à fait, il y a un sondage qui est sorti le 10 mai,
05:33 et qui montre qu'aujourd'hui, 80% des Français, 8 Français sur 10,
05:37 renoncent à un certain nombre d'achats ou de dépenses,
05:42 en raison du coût trop important,
05:45 que 40% des Français renoncent à certains achats alimentaires
05:48 à cause de la cherté de la vie.
05:50 L'inflation est absolument folle aujourd'hui,
05:52 notamment sur les produits alimentaires et les produits de première nécessité,
05:56 on est à plus de 14% d'augmentation,
06:00 c'est absolument colossal, et ça a un impact très concret
06:04 sur la vie des Françaises et des Français.
06:06 Si vous ajoutez à ça l'augmentation du coût de l'énergie,
06:10 l'augmentation de l'essence, l'augmentation de tout, en fait,
06:13 mais pas des salaires, on se retrouve avec un certain nombre de familles
06:16 qui sont complètement étouffées.
06:18 - Le gouvernement décide de tenter d'imposer à nouveau des randonnées,
06:23 des discussions avec la grande distribution et les industriels,
06:27 est-ce que c'est par ce bout-là qu'on peut arriver à faire baisser l'inflation ?
06:32 Est-ce qu'en termes de macro-économie, est-ce que tout ça est aujourd'hui gérable ?
06:36 Ou est-ce que les choses vont se tasser parce que finalement,
06:39 le marché va lui-même s'auto-réguler ?
06:41 Parce qu'à un moment donné, ça va forcément s'auto-réguler aussi.
06:44 - Moi je pense effectivement qu'il y aura une auto-régulation,
06:47 il n'empêche que durant ce laps de temps,
06:50 les français, pour ne parler que d'eux, auront évidemment souffert,
06:54 et il est quand même nécessaire de continuer à essayer
06:57 de faire en sorte que les distributeurs, les grandes surfaces, etc.,
07:02 fassent des efforts.
07:04 On voit là depuis quelques jours sortir un nouveau scandale
07:08 sur le prix du carburant, parce que comme tout le monde
07:10 est évidemment focalisé sur le panier anti-inflation,
07:14 pendant ce temps, ils en profitent pour réaugmenter les prix du carburant,
07:18 puisque plus personne ne regarde ça, il n'y a aucune communication
07:21 comme par exemple en ce moment des grandes surfaces sur le prix du carburant,
07:24 mais voilà, ça tape à 5-10 centimes de plus.
07:28 Donc oui, je pense que le gouvernement, parmi ses préoccupations prioritaires,
07:34 plutôt que certaines qui semblent aujourd'hui beaucoup le motiver,
07:38 au point qu'on en parlera, notre président de la République
07:43 essaie de remplacer tous les ministres en même temps,
07:46 je pense qu'il devrait vraiment se pencher de toute urgence sur ce problème.
07:49 Même si je ne suis pas très inquiet, je ne suis pas un grand économiste,
07:52 mais j'essaie d'en écouter un certain nombre,
07:54 je ne suis pas très inquiet, à moyen terme, je pense qu'il y aura une autorégulation,
07:58 et je voulais signaler par rapport à ce qui vient d'être dit,
08:01 que contrairement aussi à ce qu'on nous a beaucoup dit dans les derniers mois,
08:04 j'écoutais hier un expert du FMI qui nous disait
08:07 que finalement l'augmentation des salaires n'est pas aussi créatrice d'inflation
08:11 qu'on a bien voulu nous le dire et nous le seriner depuis un an,
08:15 et que donc augmenter un peu les salaires, ça serait peut-être assez vertueux aussi.
08:19 - Oui, c'est ce que j'ai dit, Jean-Luc.
08:21 - Tout à fait, c'est bien, parce que j'avais compris, j'allais dans votre sens.
08:24 - Jean-Luc, est-ce que ce n'est pas finalement de la communication politique
08:28 de dire on va s'attaquer au problème de l'inflation,
08:30 parce que la marge de manœuvre du gouvernement,
08:32 à part faire des chèques anti-inflation, il est quand même assez démuni, non ?
08:36 - Non, surtout les chèques anti-inflation,
08:38 ces 100 euros qu'on donne par-ci, par-là, vu le taux de l'inflation…
08:43 - Sur un petit salaire à 1 200 euros, les 100 euros, ça représente beaucoup, Jean-Luc ?
08:47 - Non, mais c'est pas… sur un an, 100 euros, on n'a pas rattrapé grand-chose.
08:52 - Oui.
08:53 - Simple rappel, il existe déjà dans le pays, avant cette histoire d'inflation,
08:57 10% à 11% de personnes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.
09:01 Heureusement que nous avons les associations de solidarité,
09:04 les Secours Populaire, Secours Catholique, je n'ai pas tous les fers,
09:06 Restaurus du Coeur, Banque Alimentaire…
09:08 - Oui, qui vont influer des… oui, tout à fait.
09:10 - Mais en parallèle à cela, pour parler un peu, non pas en positif,
09:15 des grandes surfaces, elles n'ont pas besoin de ça,
09:17 mais le nombre de vols de biens de consommation courant,
09:21 tout le monde le sait, dans les grandes surfaces,
09:24 même les petites surfaces, il y a des vols pour pouvoir acheter,
09:28 pour pouvoir se faire… avoir de quoi se nourrir.
09:31 Et j'entendais ici ou là des patrons ou des responsables de magasins
09:36 qui disaient "on n'a jamais vu ça, c'est les personnes qui sont obligées
09:40 pour se nourrir de voler dans le magasin".
09:43 Alors j'en entendais un une fois sur une chaîne de télé,
09:46 sur un journal télévisé, qui disait "ben, j'appelle même pas la police,
09:50 je regarde la personne et qu'est-ce qu'ils ont volé ?
09:53 Quatre tranches de jambon. Bon ben voilà, qu'est-ce qu'on fait ?
09:56 On leur prend les tranches de jambon et on leur dit maintenant,
09:58 recommencez pas". On est à ce niveau-là.
10:01 Et moi je pense que c'est… on parle de grandes réunions
10:06 entre ces grandes surfaces, ces énormes commerçants internationaux, nationaux,
10:10 souvent la France est très puissante d'ailleurs là-dedans,
10:13 et le gouvernement, je ne vois pas vraiment de résultat après ces discussions.
10:18 Il y a une question et un débat qui se posent aujourd'hui,
10:21 qui a été posée par Olivia Grégoire, qui est à Bercy,
10:24 avec le ministre de l'économie, sur la question des fournitures scolaires,
10:28 parce que ce sera un sujet, effectivement, en termes d'inflation,
10:31 qui sera abordé tout à l'heure, en tous les cas,
10:34 qui sera abordé par les associations de familles, de parents d'élèves,
10:39 pour la prochaine rentrée. On va s'arrêter un court instant,
10:41 parce qu'on est en train de déborder. On va revenir avec nos quatre débatteurs
10:46 qui sont là aujourd'hui, et on va parler, on va saluer Alexis Bachelet,
10:50 qui vient d'arriver. Bonjour Alexis, allez à tout de suite.
10:53 Sud Radio, mettez-vous d'accord, 9h10, Christine Bouillaud.
10:58 Et en compagnie de Pascal Bataille, animateur, producteur, chef d'entreprise,
11:02 Jean-Luc Benamias, membre de la Ligue des droits de l'homme,
11:04 Alexis Bachelet, adjoint au maire à Colombes, ancien député socialiste,
11:08 et Lamia Lahadj, adjointe à la mairie de Paris,
11:10 en charge du handicap et porte-parole du Parti Socialiste.
11:12 Alors Alexis, vous nous rejoignez, et vous avez, on va dire,
11:16 un focus à faire ce matin sur cette enquête ouverte
11:19 après la mort de notre confrère en Ukraine, Armand Soldin.
11:23 - Bah oui, bon d'abord c'est plutôt un coup de gueule,
11:28 parce que c'est vrai qu'un journaliste qui perd la vie
11:32 dans le cadre de son métier, c'est quand même pas courant,
11:35 mais ça existe, donc c'est bien de rappeler...
11:37 - 9 journalistes étrangers sont déjà morts sur le sol ukrainien.
11:40 - Voilà, et puis sur l'ensemble des conflits du monde,
11:43 parce qu'il y a eu aussi une journaliste palestinienne
11:47 qui était morte l'année dernière,
11:49 dans des conditions un petit peu confuses,
11:52 donc c'est quand même pas la première fois,
11:55 mais en même temps c'est bien de rappeler
11:58 les risques qui sont pris par les gens
12:00 qui garantissent la liberté d'informer,
12:02 parce qu'en fait un journaliste, c'est ça,
12:05 c'est donner à voir ce qui se passe
12:08 là où nous-mêmes ne pouvons pas aller.
12:10 Donc quelque part, alors là, il y a une enquête qui est ouverte
12:13 parce qu'il y a suspicion de crime de guerre,
12:15 donc effectivement, parfois,
12:18 un ou les deux gérants ne souhaitent pas
12:21 qu'il y ait des observateurs indépendants
12:23 qui relatent ce qui se passe,
12:25 donc c'est vrai que ce sont des cibles.
12:27 Donc voilà, c'était pour marquer quand même,
12:33 d'abord on a une pensée évidemment pour sa famille,
12:36 pour ses proches, et puis d'une manière générale
12:38 pour tous les gens qui dans cette profession
12:40 prennent des risques sur leur vie
12:43 pour nous informer,
12:45 ce qui montre bien aussi,
12:47 mais en particulier dans une guerre,
12:49 à quel point l'information est un élément crucial.
12:53 On sait qu'en temps de guerre,
12:55 les belligérants font tout pour masquer
12:59 leurs échecs et optimiser leur succès
13:02 parce qu'il y a la question du moral des troupes,
13:04 le moral des populations,
13:06 donc c'est vrai qu'avoir des informations indépendantes
13:08 dans ce contexte-là, c'est toujours compliqué,
13:09 mais en même temps, c'est absolument nécessaire,
13:11 notamment quand il y a effectivement des crimes,
13:14 on sait qu'aujourd'hui,
13:16 suite à l'invasion de l'Ukraine,
13:19 il y a eu quand même, en particulier dans les premiers mois,
13:21 on se rappelle de Bouchard,
13:23 s'il n'y avait pas des gens qui,
13:25 de manière objective, indépendante,
13:27 relataient ce qui se passait,
13:28 ces crimes-là, ou ces faits d'une certaine gravité
13:32 ne seraient pas portés à notre connaissance.
13:34 C'est ça que je voulais marquer.
13:36 - Voilà, donc une ouverture par le Parc national antiterroriste
13:38 de cette enquête, elle a été confiée
13:40 à l'Office central de lutte contre les crimes,
13:42 contre l'humanité, les crimes de haine.
13:44 Pascal, vous vouliez ragir ?
13:45 - Oui, j'ai deux choses à dire là-dessus.
13:49 La première chose, c'est effectivement
13:51 rendre hommage à tous ces journalistes,
13:54 reporters de guerre, etc.,
13:55 parce que quand on est tranquillement
13:57 dans notre salon, en train de regarder les chaînes d'info
13:59 ou le 20h, on n'a pas une seule seconde
14:02 la conscience du niveau de risque qu'ils prennent,
14:05 et en même temps, de la nécessité
14:08 que ces risques soient pris, comme le dit Alexis,
14:10 pour que nous puissions être informés.
14:12 Et à la fois, il faut être conscient de ça,
14:14 et à la fois, il faut qu'il y ait encore des gens
14:16 qui aient ce courage-là d'aller nous informer sur le terrain,
14:18 parce que sans eux, c'est l'occultisme,
14:21 c'est l'obscurantisme,
14:23 et c'est les dictatures qui prendront le pouvoir partout
14:28 sans qu'on puisse ni le savoir, ni s'y opposer.
14:32 La deuxième chose que ça m'inspire,
14:34 c'est qu'il y a beaucoup de journalistes qui meurent,
14:36 comme le rappeliez, et ce n'est pas n'importe quel journaliste
14:38 qui meurt souvent.
14:40 On a cette enquête qui n'aboutira certainement pas,
14:44 malheureusement, parce que comment prouver
14:47 que notre reporter a été visé sciemment par les Russes,
14:52 ça sera certainement très compliqué,
14:54 néanmoins, il semble possible que ce soit un crime de guerre
14:59 qu'il ait été visé, comme la journaliste palestinienne
15:02 avait été visée clairement par l'armée israélienne,
15:05 Alexie le rappelait,
15:07 comme d'autres journalistes qui meurent sont clairement
15:09 des victimes des pouvoirs dictatoriaux de leur pays,
15:15 là où ils essaient de faire continuer d'exister
15:18 la lumière et l'information.
15:20 Donc ce ne sont pas n'importe quel journaliste qui meurt,
15:22 et c'est d'autant plus important de le dire,
15:24 de dire que ces gens-là meurent pour la liberté d'expression,
15:27 pour la liberté d'information,
15:29 et pour qu'on puisse continuer à être intelligent.
15:32 - Bien sûr, et c'est important aussi de dire
15:34 à quel journaliste et à quel média ils appartiennent aussi,
15:36 parce que dans cette guerre des images,
15:38 il y a des journalistes, il y a des gens qui communiquent, etc.
15:40 Lamien, puis Jean-Luc, j'aurais envie de vous entendre aussi après.
15:42 - Oui, je voudrais juste réagir, évidemment,
15:44 pas du tout établir de comparaisons hasardeuses,
15:47 mais sur la question du rôle des médias,
15:49 et de l'importance de l'indépendance des médias,
15:51 et de pouvoir avoir des relais
15:53 qui permettent d'avoir une information claire,
15:55 fiable, vérifiée,
15:57 et qui permettent de nous renseigner.
15:59 Je voudrais souligner ce qui est en train de se passer
16:01 actuellement en Italie, si vous avez suivi
16:03 depuis l'élection de la
16:05 première ministre d'extrême droite,
16:07 Giorgia Meloni, qui est en train de remplacer,
16:09 à la tête de tous les services publics de la culture
16:11 et de l'information, de remplacer
16:13 les directeurs qui étaient en place,
16:15 par des proches du pouvoir
16:17 actuel en place.
16:19 Et c'est une dérive qui est assez inquiétante,
16:21 il va falloir regarder de près ce qui se passe actuellement
16:23 en Italie, puisque différents
16:25 directeurs de théâtre,
16:27 des opéras les plus prestigieux d'Italie,
16:29 et le patron de la RAI,
16:31 la chaîne de télévision et d'information
16:33 publique italienne,
16:35 ont été limogés et remplacés
16:37 actuellement par
16:39 des proches du pouvoir en place.
16:41 Et personnellement, ça m'inquiète
16:43 parce que derrière, on le sait bien,
16:45 c'est tout le système d'information et de diffusion
16:47 de l'offre culturelle qui va être utilisé
16:49 à des fins peut-être
16:51 pas tout à fait celles d'évolus
16:53 aux services publics de base.
16:55 - Jean-Luc.
16:57 - Faire comme tout le monde, mais saluer
16:59 le courage extrêmement fort
17:01 de ces journalistes,
17:03 que ce soit d'ailleurs
17:05 en Ukraine ou dans d'autres territoires,
17:07 je pense aux différentes guerres qui existent en ce moment,
17:09 aller travailler au Soudan en ce moment,
17:11 ça ne va pas être très simple non plus.
17:13 C'est le moins qu'on puisse dire.
17:15 Saluer le courage et la mixité
17:17 de ces journalistes aussi, car moi j'ai
17:19 des images, souvent sur France Télévisions
17:21 et sur le journal de France 2,
17:23 d'un nombre de femmes journalistes
17:25 qui sont sur le terrain,
17:27 c'est aussi courageux pour un homme que pour une femme,
17:29 mais quand même,
17:31 on le voit dans des situations
17:33 où effectivement,
17:35 l'armée ukrainienne
17:39 essaye d'indiquer
17:41 le maximum de protection,
17:43 mais on s'aperçoit que le maximum de protection ne suffit pas.
17:45 On se retrouve avec des images
17:47 parfois absolument effrayantes,
17:49 où les bombes tombent juste à côté.
17:52 Alors est-ce que les journalistes sont particulièrement ciblés ?
17:55 Maintenant tout est possible avec les drones,
17:57 on peut toujours cibler directement
17:59 là où on veut tirer.
18:01 Mais quand c'est un armement
18:03 avec des tirs de canon,
18:05 c'est rarement ciblé, mais ça peut l'être quand même.
18:07 Voilà, saluer le courage
18:09 de nos camarades journalistes,
18:11 parce que c'est pas rien,
18:13 et effectivement ils risquent leur vie à chaque minute.
18:15 Voilà donc cette enquête
18:17 qui a été ouverte, et on verra, ça a été salué d'ailleurs
18:19 par le patron de l'agence France Presse,
18:21 agence qui a donc une équipe
18:23 là-bas sur place, et pour l'instant
18:25 ils mettent en stand-by
18:27 toutes les opérations sur le front ukrainien
18:29 dans cette zone-là, oui Alexis,
18:31 vous voulez rajouter une dernière chose ?
18:33 - Oui, n'oublions pas aussi qu'au premier jour,
18:35 dans les jours qu'on suivit l'invasion russe,
18:37 tous les médias russes indépendants
18:39 ont été fermés,
18:41 mis au pas, et qu'en Russie
18:43 il y a aussi énormément de journalistes
18:45 qui ont été emprisonnés, juste en faisant leur métier.
18:47 - Il y a des mots qui sont interdits
18:49 par les journalistes.
18:51 - On voit bien que, effectivement,
18:53 tous les régimes
18:55 dictatoriaux, autoritaires,
18:57 avec toutes les nuances, là en l'occurrence
18:59 on est passé d'un régime très autoritaire
19:01 à une quasi-dictature, ils s'en prennent
19:03 d'abord aux médias,
19:05 à l'information libre,
19:07 et donc les journalistes, oui, sont aussi des cibles
19:09 dans des pays où les pouvoirs en place
19:11 veulent réduire les libertés.
19:13 - Allez, on va continuer d'un
19:15 autre coup de gueule,
19:17 Pascal, 30 secondes,
19:19 un petit teaser, on va en développer après
19:21 la pause. - Oui, on va continuer
19:23 à parler liberté si vous le voulez bien, puisque je voulais
19:25 pousser un coup de gueule contre Gérald Darmanin, qui veut interdire
19:27 les manifs d'extrême droite.
19:29 Je vous expliquerai pourquoi. - Allez, à tout de suite,
19:31 sur Sud Radio, on se retrouve avec nos 4
19:33 débatteurs, Lamia Lahaj, Alexis Bachelet,
19:35 Jean-Luc Benamias et Pascal Bataille.
19:37 Et avec vous, à tout de suite.
19:39 - Sud Radio,
19:41 mettez-vous d'accord, 9h10h,
19:43 Christine Bouillaud.
19:45 - Et avec Alexis Bachelet, Jean-Luc
19:47 Benamias, Pascal Bataille,
19:49 Lamia Lahaj, on revient donc,
19:51 Pascal, sur l'annonce
19:53 il y a quelques jours de Gérald Darmanin
19:55 qui a été interpellé après cette
19:57 manifestation d'un groupe
19:59 d'extrême droite néo-nazis, clairement
20:01 affiché dans les rues de Paris, donc certains s'en sont émus.
20:03 Le préfet de police de Paris a dit
20:05 qu'il n'y avait rien qui interdisait,
20:07 qui pouvait interdire cette manifestation,
20:09 sauf que le ministre de l'Intérieur lui a dit, il a demandé
20:11 à tous les préfets maintenant d'interdire
20:13 ces manifs. Comment vous l'analysez, tout ça ?
20:15 - Alors moi je trouve ça dangereux en soi,
20:17 je défends souvent
20:19 ici et ailleurs
20:21 la liberté d'expression dans
20:23 sa plus grande
20:25 capacité
20:27 et
20:29 je suis,
20:31 moi je me sens en danger
20:33 dès lors qu'on commence à réduire
20:35 cette liberté d'expression, où qu'elle soit et pour qui que ce soit.
20:37 C'est Walking Dead
20:39 qui transpire la haine,
20:41 qui sue le dégoût
20:43 de l'autre et la frustration
20:45 et qu'on a vu
20:47 effectivement défiler l'autre jour,
20:49 ces gens qui sont plus que d'extrême droite bien évidemment,
20:51 qui sont des néo-nazis, - Tous masqués.
20:53 - qui sont masqués,
20:55 ils sont pour moi
20:57 tellement repoussants, tellement
20:59 ridicules,
21:01 qu'au lieu de les empêcher
21:03 de se montrer, il faut au contraire les laisser
21:05 au grand jour.
21:07 D'abord parce que ça permet aussi de mieux les
21:09 identifier, de mieux éventuellement les surveiller
21:11 et les cerner, si ce n'est pas
21:13 déjà fait et ensuite parce que pour moi
21:15 ce n'est jamais en interdisant
21:17 a priori les choses, que
21:19 on règle les problèmes et c'est toujours
21:21 par l'éducation et l'information
21:23 et pas par l'interdiction que je pense que
21:25 la société peut avancer.
21:27 En faisant ça, Darmanin,
21:29 vous disiez hors antenne
21:31 à l'instant qu'il est très habile, parce qu'il
21:33 laisse en même temps la responsabilité aux tribunaux
21:35 d'interdire ou non
21:37 a priori, mais si on interdit a priori
21:39 ça, pourquoi on ne va pas ensuite interdire
21:41 a priori d'autres choses, etc.
21:43 Et moi je suis très inquiet de
21:45 l'évolution des libertés individuelles dans
21:47 notre pays, à plein de niveaux.
21:49 On parlera peut-être une autre fois
21:51 des caméras de télé-surveillance
21:53 pour les Jeux
21:55 olympiques, etc. Bref,
21:57 ces gens-là, laissons-les se montrer,
21:59 en revanche, qu'ils n'aient pas le droit
22:01 d'être armés, bien évidemment, on n'a pas le droit d'être
22:03 armés dans la rue en France, qu'ils n'aient pas le droit
22:05 d'être masqués, évidemment,
22:07 en revanche interdire a priori une manifestation
22:09 de type
22:11 néo-nazi à visage découvert, moi je dis
22:13 non. - Jean-Luc, c'est un débat
22:15 philosophique, un débat important,
22:17 celui-là, pas que philosophique.
22:19 - Parce qu'on s'est aperçu qu'il y avait quand même
22:21 deux poids, deux mesures.
22:23 Cette manif est un symptôme.
22:25 Quand on la regarde, on est effrayé.
22:27 Ils sont masqués, ils ont l'air
22:29 vraiment très très méchants, ils n'ont pas l'air gentils,
22:31 je veux dire, ils ne sont pas là pour être gentils.
22:33 En même temps, on a interdit,
22:35 parce que,
22:37 il y en a eu beaucoup d'interdiction sur ce qu'on appelle les "casserolades",
22:39 de gens non masqués,
22:41 qui sont avec des casseroles
22:43 et des poêles. - Des boîtes de concert, oui.
22:45 - Par destination,
22:47 bien évidemment, bien connue.
22:49 Donc, là, il y a deux poids, deux mesures.
22:51 Darmanin essaie de se rattraper
22:53 par rapport à ça. Après,
22:55 je suis assez d'accord avec Pascal.
22:57 Quand on a un visage découvert,
22:59 et que ce n'était pas le cas, et que
23:01 on manifeste, bon, après,
23:03 ils peuvent être attaqués par rapport
23:05 à l'antisémitisme, par rapport au racisme,
23:07 mais le droit de manifester
23:09 à ce niveau-là, c'est un grand débat. D'ailleurs, j'ai vu ça,
23:11 qui existe aussi en Angleterre.
23:13 Pendant la prestation
23:15 pour le nouveau
23:17 roi d'Angleterre,
23:19 l'Angleterre avait arrêté quelques personnes
23:21 le long du cortège.
23:23 Et j'ai lu ça hier,
23:25 ils sont revenus en arrière
23:27 en disant "on n'aurait pas dû les arrêter".
23:29 On aurait dû laisser cette population
23:31 à visage découvert
23:33 faire une protestation, parce qu'ils sont
23:35 contre le royaume et contre la royauté.
23:37 C'est un vrai débat central
23:39 qui n'est pas
23:41 facile à gérer. Et ça se voit,
23:43 puisque, à ce niveau-là,
23:45 Darmanin change d'avis, parce que
23:47 quand on a, et on en a beaucoup parlé dans les manifestations,
23:49 différents Black Blocs dans différentes
23:51 villes de France, ce qui fait d'ailleurs
23:53 beaucoup de Black Blocs, de mon point de vue,
23:55 beaucoup trop d'ailleurs, à ce niveau-là,
23:57 il y a vraiment deux poids, deux mesures.
23:59 Ils savaient très bien,
24:01 ils les connaissent quand même,
24:03 tu as raison Pascal, ces gens-là sont
24:05 connus et reconnus. Heureusement qu'en France,
24:07 il n'y a quand même pas des centaines de milliers de néonazis.
24:09 Donc, on sait
24:11 qui ils sont. C'est bizarre
24:13 qu'il n'y ait eu aucune intervention de police
24:15 pendant cette manifestation.
24:17 Puisqu'effectivement, des gens étaient masqués
24:19 et marchaient dans la rue.
24:21 - Pascal, on va faire tourner la parole.
24:23 Vous vouliez revenir sur ce que disait Jean-Luc, non ?
24:25 - Non, je soulignais
24:27 effectivement qu'on interdit
24:29 aussi en France, aujourd'hui, les casserolades
24:31 comme le dit Jean-Luc.
24:33 Et que, voilà, attention, attention.
24:35 - Oui, Lamia ?
24:37 - Je...
24:39 J'entends la question qui est posée
24:41 de, au final, est-ce qu'en démocratie,
24:43 on a le droit de s'exprimer ? Qu'est-ce qu'on a le droit
24:45 d'exprimer ? Jusqu'où est-ce qu'on peut s'exprimer ?
24:47 Moi, je voudrais quand même alerter sur
24:49 quelque chose, parce que cette manifestation,
24:51 ce n'était pas juste une manifestation
24:53 anodine. C'était une manifestation
24:55 assumée néo-nazie
24:57 d'extrême droite, avec des personnes
24:59 masquées, qui faisaient des "Salut nazis" dans la rue,
25:01 qui avait pour slogan "Europe, jeunesse,
25:03 révolution", qui n'est pas n'importe
25:05 quel slogan. C'est un slogan de l'Italie
25:07 fasciste, qui a été importé
25:09 en France. Je rappelle quand même aussi
25:11 qu'au-delà de ça,
25:13 il y a quand même, à Paris,
25:15 depuis maintenant quelques temps, un certain nombre
25:17 de groupuscules d'extrême
25:19 droite,
25:21 dont le GUD avec les
25:23 Waffen-Assas, je le rappelle quand même,
25:25 le nom n'est pas complètement
25:27 anodin, qui se développent, qui mènent
25:29 des actions, des actions coup de poing,
25:31 et croyez-le, c'est littéral
25:33 quand ils disent ça. - Assas, pour nos
25:35 auditeurs qui sont en région,
25:37 c'est une fac, c'est la fac
25:39 de la rue d'Assas, où il y a
25:41 le GUD. - Tout à fait, où le GUD
25:43 historiquement était implanté, qui avait été
25:45 dissous, qui a disparu, et qui aujourd'hui
25:47 s'est réimplanté sous le nom de Waffen-Assas.
25:49 Chacun appréciera
25:51 l'essence de la poésie de ces gens-là.
25:53 Il faut quand même dire qu'il y a eu des attaques,
25:55 de cortèges d'étudiants, il y a eu
25:57 un déblocage à la barre de fer de la
25:59 Sorbonne, il n'y a pas si longtemps ça, quand il y avait les manifs
26:01 contre la réforme des retraites. Ce que je veux dire par là,
26:03 c'est que c'est une exacerbation de la violence,
26:05 de la part de mouvements néo-nazis
26:07 d'extrême droite, où je tiens quand même
26:09 là aussi à le souligner,
26:11 c'est qu'il y a deux proches de Marine
26:13 Le Pen qui figuraient dans ces manifestations,
26:15 Axel Lusseau
26:17 et Olivier Duguay, pour ne pas
26:19 les citer. Donc,
26:21 là aussi, l'idée, évidemment, n'est pas
26:23 de faire d'amalgame, mais quand même,
26:25 juste de rappeler que ce n'est pas n'importe qui,
26:27 et que la connotation et la portée politique donnée
26:29 à ces manifestations, elle existe, elle est importante
26:31 et il faut quand même
26:33 qu'on en tient compte dans le climat de violence
26:35 que ça instaure et dans les conséquences que ça peut avoir.
26:37 Donc, peut-être pas interdire les manifestations,
26:39 pourquoi pas, on peut en discuter
26:41 sur la base des principes démocratiques, mais en tout cas,
26:43 dissoudre ces groupuscules d'extrême droite.
26:45 Comme s'il était engagé de Gérald Darmanin, je le rappelle,
26:47 me semble être quand même quelque chose
26:49 de fondamental pour la préservation de la République.
26:51 - Alexie, un dernier commentaire sur cette
26:53 nuance d'interdiction
26:55 de manifestation.
26:57 Certains dénoncent un "deux poids, deux mesures".
26:59 - Non, mais
27:01 c'est des sujets extrêmement
27:03 complexes, parce que...
27:05 Et puis, c'est pas nouveau, parce que moi, je me rappelle
27:07 en 2014, il y avait eu
27:09 un jour de colère, organisé
27:11 par un certain nombre de mouvements
27:13 se revendiquant des
27:15 monarchistes,
27:17 catholiques intégristes,
27:19 et puis finalement, dans la rue, on a retrouvé
27:21 aussi des gens qui
27:23 professaient un antisémitisme militant,
27:25 un négationnisme
27:27 exacerbé. Bon, la manifestation
27:29 s'était déroulée.
27:31 Ces gens-là, comme le dit Pascal,
27:33 étaient pour certains d'ailleurs à visage découvert,
27:35 donc ça permettait aussi de donner...
27:37 Ils étaient pas des millions, heureusement.
27:39 C'est des groupuscules, ou c'est une accumulation
27:41 de groupuscules. Après, effectivement,
27:43 ce qu'on peut se demander,
27:45 c'est...
27:47 Moi, je suis pas par définition contre la liberté
27:49 de manifester, puisque les gens
27:51 ont le droit de manifester contre le gouvernement, contre ceci ou
27:53 cela. Après, quand les manifestations
27:55 se déroulent, c'est vrai que ça peut quand même
27:57 susciter une gêne,
27:59 voire même un grand malaise,
28:01 si dans les rues, en France, on a des gens
28:03 qui professent ouvertement
28:05 l'antisémitisme, le négationnisme,
28:07 qui défendent
28:09 le régime nazi, etc.,
28:11 dans des slogans.
28:13 Après, nous, on est dans la rue,
28:15 imaginons qu'on croise ces gens-là dans la rue,
28:17 est-ce qu'on a envie d'être dans un pays
28:19 où on a des espèces de néo-nazis
28:21 masqués ou démasqués,
28:23 qui crient leur amour
28:25 du Troisième Reich, etc.
28:27 Je pense que là,
28:29 on atteint la limite peut-être de l'exercice.
28:31 Est-ce qu'on doit encaisser ça ?
28:33 Est-ce qu'on doit accepter ça ? Ou des gens, même,
28:35 qui appelleraient à la chute
28:37 de la République,
28:39 à la fin de la démocratie ? Je rappelle que dans les années 30,
28:41 il y avait eu aussi des décisions de dissoudre
28:43 des groupes scules
28:45 ou des groupes d'extrême droite, en tout cas des groupes
28:47 qui appelaient à mettre à bas la République,
28:49 les ligues factieuses,
28:51 notamment après le 6 février 1934,
28:53 puisque ça peut aussi amener à des actions.
28:55 Le problème, c'est que ça peut aussi
28:57 être le prélude à autre chose,
28:59 à des actions violentes, à des... Voilà.
29:01 Donc, je ne sais pas,
29:03 je suis bien d'accord sur la liberté de manifester,
29:05 mais après, effectivement, je pense qu'il faut quand même
29:07 être vigilant sur les gens
29:09 qu'on autorise à se rassembler.
29:11 - Oui, mais comme dit Pascal, est-ce que ce n'est pas le début aussi
29:13 d'une espèce de tri ? - Si, c'est le risque.
29:15 - De qui peut aller dans la rue ?
29:17 - C'est le risque parce qu'aujourd'hui, on dit
29:19 c'est l'extrême droite, demain,
29:21 ça peut être... - Moi, je connais des gens qui...
29:23 - Il n'y a pas de frontières. - ...qui trouvent que
29:25 le discours du meilleur ami
29:27 de la mien, notre ami Mélenchon,
29:29 est un discours dangereusement
29:31 révolutionnaire et
29:33 qui ne devrait pas
29:35 être audible.
29:37 Donc, si on commence comme ça,
29:39 je ne mets pas, évidemment, Jean-Luc Mélenchon
29:41 et ses groupes plus scupes... - On ne va pas mettre ça dans le même...
29:43 - ...dans le même panier, hein. - D'accord.
29:45 - Mais il y a des gens qui le font.
29:47 Donc, qui définit, effectivement,
29:49 qu'on interdise un discours
29:51 d'appel au crime,
29:53 d'appel à la haine, etc.,
29:55 clairement ciblé,
29:57 ça c'est puni par la loi, par exemple.
29:59 Mais de manifester
30:01 un amour pour le Troisième Reich,
30:03 moi je dis laissons-les,
30:05 ça ne fera que repousser encore plus
30:07 les gens
30:09 et les faire détester.
30:11 Et puis, en plus, on les verra un petit peu.
30:13 Ils sont quelques-uns.
30:15 C'est pas eux qui sont dangereux, à mon avis.
30:17 - Jean-Luc, allez-y.
30:19 - Je m'excuse de prendre le sujet, peut-être qu'on n'aura pas
30:21 le temps, je le dis quand même. - Non, non, mais on a le temps.
30:23 - Le parallèle qu'on peut faire avec le maire de Saint-Brévin
30:25 - On va y arriver. - ...qui est quand même
30:27 absolument total. C'est-à-dire que
30:29 il y a eu des manifestations
30:31 qui soutenaient le maire de Saint-Brévin,
30:33 il y a eu des manifestations d'extrême-droite
30:35 dans sa ville,
30:37 ça s'est terminé par
30:39 un incendie de sa maison
30:41 et de ses retours de chez lui, de ses voitures.
30:43 - Et sa démission. - Et donc on est bien
30:45 dans des cas à ce niveau-là,
30:47 où le droit d'expression, évidemment,
30:49 on peut le défendre, mais à un moment donné,
30:51 quand on dépasse le droit d'expression et qu'on s'attaque
30:53 directement à ce maire,
30:55 je ne sais pas si on aura le temps d'en discuter.
30:57 Parce que je fais le parallèle, parce qu'il est totalement
30:59 évident, je veux dire...
31:01 - Tout à fait. - Il est obligé
31:03 de quitter, il quitte son poste de maire
31:05 et il quitte la ville.
31:07 - Oui, oui, c'est justement parmi
31:09 ces sujets qu'on voulait aborder avec vous,
31:11 cette démission du maire de Saint-Brévin.
31:13 Je rappelle le contexte.
31:15 Il a envoyé ce mardi
31:17 sa lettre au préfet d'Ordre Atlantique,
31:19 alors il explique effectivement
31:21 qu'il démissionne de son mandat de maire
31:23 parce que ses suites,
31:25 et il le dit très clairement à l'incendie criminel,
31:27 contre mon domicile,
31:29 dit-il, et au manque de soutien de l'Etat.
31:31 Et après une longue réflexion menée avec sa
31:33 famille, il laisse
31:35 maintenant le soin au préfet
31:37 de Loire-Atlantique de gérer la commune
31:39 et surtout de déclencher de nouvelles
31:41 élections, mais ça ne règle pas la question
31:43 de l'acceptation de l'installation
31:45 de ce CADA, ce centre
31:47 pour demandeurs d'asile. C'était
31:49 consécutif
31:51 à l'affaire des migrants
31:53 de la jungle de Calais en 2016.
31:55 Et on voit toute l'opposition,
31:57 mais il n'y a pas qu'à Saint-Brévin, l'opposition
31:59 des habitants quand on parle
32:01 d'installer un centre
32:03 d'hébergement de migrants.
32:05 Les maires, en première ligne, sur tous les
32:07 sujets, est-ce que c'est aujourd'hui
32:09 la vraie problématique ?
32:13 En tous les cas, quand ils parlent
32:15 d'abandon de l'Etat, le maire de Saint-Brévin,
32:17 on peut l'entendre.
32:19 On peut entendre qu'il n'a pas été soutenu, à commencer,
32:21 par le préfet de Loire-Atlantique. Alexis ?
32:23 - Oui, oui, c'est un fait
32:25 relativement gravissime
32:27 au sens où c'est quand même rare
32:29 qu'un maire démissionne
32:31 au milieu de son mandat,
32:33 parce qu'on est au milieu des mandats.
32:35 - Ça faisait six ans qu'il était maire de Saint-Brévin.
32:37 - Après, il n'y aura pas d'élection au sens où
32:39 le conseil municipal va réélire
32:41 un autre maire.
32:43 - C'est le préfet qui les déclenche.
32:45 - C'est le préfet qui va convoquer peut-être le conseil municipal.
32:47 Mais c'est vrai
32:49 que là, c'est vraiment
32:51 le cœur de notre système
32:53 démocratique qui est attaqué.
32:55 Si quelqu'un qui exerce
32:57 un mandat
32:59 représentatif n'est plus
33:01 en capacité de le faire
33:03 parce qu'il est menacé physiquement, dans son intégrité
33:05 physique, lui, sa famille, c'est bien,
33:07 parce qu'en l'occurrence, son domicile a été
33:09 je crois... - Incendié.
33:11 - Là, je veux dire,
33:13 là, effectivement, on est dans le cas...
33:15 - Non, mais est-ce que là, à ce moment-là, quand il y a l'incendie,
33:17 à part des tweets et des messages,
33:19 est-ce qu'il n'y a pas une action forte à mener
33:21 pour rappeler tout le monde à la raison ?
33:23 Je rappelle que le centre d'hébergement,
33:25 c'est pas le maire qui le décide, c'est l'État.
33:27 - Non, mais déjà, ce qui est très étonnant,
33:29 c'est que, au plus haut
33:31 niveau de l'État, les autorités
33:33 ne viennent pas immédiatement
33:35 par une action symbolique, sur place,
33:37 pour dire "voilà, là, on a franchi
33:39 une limite qui est intolérable".
33:41 Je ne dis pas forcément le président de la République, mais il y a un Premier ministre,
33:43 il y a un ministre de l'Intérieur. Quand on sait que Gérard Darmanin
33:45 se déplace pour moins que ça, en tant que ministre de l'Intérieur,
33:47 là, déjà, il y a un sujet,
33:49 moi, je ne comprends pas. Je ne comprends pas que
33:51 le ministre Aminima de l'Intérieur,
33:53 voire même la Première ministre,
33:55 ne vienne pas à Saint-Brévin dire
33:57 "voilà, là, c'est pas possible, on est derrière ce maire,
33:59 on n'accepte pas ce qui s'est passé".
34:01 Et puis après, effectivement,
34:03 parce que le préfet, il est en contact permanent
34:05 avec les maires, si vous voulez.
34:07 Donc, que le préfet soit en soutien,
34:09 c'est le minimum. S'il ne l'est pas,
34:11 là, il y a des faillances, effectivement, de l'État.
34:13 Mais, vu la gravité de ce qui s'est passé,
34:15 il ne faut pas être en attente d'autre chose qu'un soutien du préfet.
34:17 On peut demander, effectivement, au gouvernement
34:19 de venir marquer
34:21 son indignation, d'abord,
34:23 et ensuite, son soutien à ce maire
34:25 qui, se sentant abandonné,
34:27 effectivement, s'est mis
34:29 en retrait. - Oui, c'est ça.
34:31 La peur qui fait délétionner, mais en même temps,
34:33 qui peut lui en vouloir aujourd'hui ?
34:35 Il est dix-un moins le quart, on va continuer dans un instant
34:37 sur celui de radio de débattre des sujets.
34:39 On va ouvrir, justement, les sujets
34:41 avec Emmanuel Macron, qui est sur tous les fronts.
34:43 C'est la stratégie, alors c'est un collègue
34:45 du Parisien qui a écrit ça hier,
34:47 la stratégie du "coucou", paraît-il.
34:49 On va voir si ça peut être efficace.
34:51 A tout de suite.
34:53 - Sud Radio,
34:55 mettez-vous d'accord, 9h10,
34:57 Christine Bouillaud. - Avec l'ami
34:59 à l'âge Alexis Bachelet, Jean-Luc Benamias,
35:01 Pascal Bataille, après,
35:03 il nous reste une bonne dizaine de minutes.
35:05 On va revenir sur la stratégie
35:07 d'Emmanuel Macron. Aujourd'hui, il va parler
35:09 de réindustrialisation
35:11 du pays pour accélérer
35:13 le retour de nos industries
35:15 sur le territoire français. On est
35:17 champion d'Europe, voire champion du monde
35:19 des investissements étrangers. Il va s'attaquer
35:21 à l'industrie verte. Il a parlé
35:23 de l'école, il va parler d'autres sujets.
35:25 Emmanuel Macron, sur tous les fronts,
35:27 pour essayer de recoller avec sa
35:29 Code de Popularité qui est en
35:31 Berne, après la
35:33 période, on va dire,
35:35 des retraites. Jean-Luc,
35:37 de s'attaquer au sujet,
35:39 on va dire du quotidien, mais de dire
35:41 "j'avance, je continue, je veux
35:43 réformer, je veux continuer à transformer le pays".
35:45 Est-ce que c'est une stratégie
35:47 qui peut s'entendre et qui peut fonctionner, surtout ?
35:49 - De mon point de vue, absolument pas.
35:51 D'abord,
35:53 la période par rapport
35:55 à la réforme
35:57 des retraites, à la réduction sociale
35:59 des retraites n'est pas du tout terminée.
36:01 - Oui, parce qu'il y a
36:03 l'épisode du 8 juin.
36:05 - Même sans les épisodes du 8 juin,
36:07 il y a plein d'épisodes,
36:09 parce qu'une majorité de Françaises
36:11 et de Français sont toujours contre cette réforme
36:13 et sont
36:15 furieux, voire très furieux.
36:17 Donc, ce n'est pas terminé.
36:19 Après, alors,
36:21 c'est incroyable, c'est une drôle
36:23 démocratie, quand même.
36:25 À quoi servent les ministres ?
36:27 Et puis, donc, Emmanuel Macron,
36:29 sur absolument toutes les thématiques,
36:31 annonce, alors sur l'éducation,
36:33 sur la santé...
36:35 - Il faut faire des livres, Jean-Luc.
36:37 Un ministre, c'est là pour faire des livres.
36:39 - Quand il a...
36:41 - Oui, je m'en fous du terme "en même temps",
36:43 parce que ça, c'est lui qui l'a inventé,
36:45 ça ne m'intéresse pas. Ce qui m'intéresse,
36:47 c'est qu'il y ait derrière, des vrais suivis,
36:49 des vrais effets. On s'aperçoit,
36:51 chaque fois qu'il prend la parole, c'est valable
36:53 sur l'éducation, mais c'est valable sur d'autres sujets.
36:55 Quand on rate un peu derrière,
36:57 sur les déclarations qu'il a faites,
36:59 je pense à celles qu'il avait faites à Gange,
37:01 sur l'éducation, que, ben, non, c'est pas
37:03 100 euros pour les enseignants, c'est 50,
37:05 c'est 100, c'est 150, et puis c'est les primes,
37:07 ça compte pas dans les modules de retraite
37:09 pour le futur. Et on s'aperçoit,
37:11 à chaque fois qu'il fait une déclaration,
37:13 que derrière, c'est à peine
37:15 si les ministres concernés
37:17 sont au courant de ce que Emmanuel Macron
37:19 va dire. Eh bien, écoutez, moi,
37:21 je trouve ça très mauvais pour la démocratie.
37:23 Je pense que ça ne changera pas grand-chose
37:25 dans sa code de popularité
37:27 de faire des déclarations
37:29 à leur porte-pièce, absolument tous les jours,
37:31 à la place des ministres. On découvre
37:33 même parfois qu'il y a des ministres...
37:35 Tout ça est pour moi
37:37 une dislocation,
37:39 le terme est fort, mais il est
37:41 pas impropre, d'une partie
37:43 de la démocratie française.
37:45 - Pascal ?
37:47 - Je suis complètement en phase avec ce que vient de dire
37:49 Jean-Luc. Il y avait
37:51 cette image tragique
37:53 du 8 mai,
37:55 de Macron, seul,
37:57 sur ses Champs-Elysées.
37:59 C'est-à-dire qu'il y a
38:01 une sorte de schizophrénie totale
38:03 entre cette façon de vouloir
38:05 mettre à distance
38:07 le peuple français
38:09 et puis de vouloir se mêler de chacun des sujets
38:11 qui les concernent dans le plus quotidien. J'ai vu passer
38:13 un tweet de Macron,
38:15 pour dénoncer les SMS
38:17 de fraude. Est-ce que c'est
38:19 son boulot de s'occuper de ça ?
38:21 Non, il y a des ministres pour ça,
38:23 il y a un Parlement,
38:25 etc. Donc, moi, je crois qu'il est
38:27 de plus en plus, effectivement,
38:29 malheureusement, hors sol, déconnecté
38:31 même, et y compris
38:33 de son gouvernement,
38:35 de sa première ministre.
38:37 Je crois savoir qu'il annonce des trucs,
38:39 comme le disait Jean-Luc, les ministres sont pas au courant
38:41 et derrière, les conseillers
38:43 techniques doivent ramer complètement
38:45 à contre-courant pour essayer de rattraper
38:47 la déclaration.
38:49 - Mais qu'est-ce que ça veut pas dire ? J'essaie de me faire
38:51 l'avocat du diable.
38:53 Je suis même obligée d'essayer de voir
38:55 un peu, c'est ce que disent aussi...
38:57 - Non mais il y a déjà Laurent Wauquiez pour ça.
38:59 - On n'aura pas le temps, Laurent Wauquiez,
39:01 parce qu'il reste 4 minutes, donc on va continuer
39:03 la discussion. Mais simplement, est-ce que c'est
39:05 aussi une façon de montrer qu'il est sur tous
39:07 les sujets qui concernent les Français
39:09 au même titre que le sujet des retraites ?
39:11 - Moi, ce que je trouve un peu incroyable,
39:13 c'est qu'on se dit ça et en même temps,
39:15 si vous vous souvenez, désolé Jean-Luc,
39:17 en même temps, on a commencé
39:19 en parlant de la question de la vie chère,
39:21 en se disant, bon, finalement, ça va se régler
39:23 par soi-même, parce que
39:25 la nature des acteurs économiques
39:27 fait que... Mais enfin,
39:29 si vous voulez vraiment être sur tous les sujets, pourquoi ne pas
39:31 prendre à la racine un certain nombre de problématiques ?
39:33 Quand vous avez sur la réforme des retraites, 8 Français sur 10
39:35 qui vous disent "on n'en veut pas",
39:37 qu'il n'y a pas de dialogue social,
39:39 il n'y a pas eu de discussion, il n'y a pas eu d'entente,
39:41 des manifestations. Quand derrière, vous avez
39:43 une inflation qui est en train d'étouffer les familles.
39:45 Vous disiez tout à l'heure, oui, mais il y a les 100 euros
39:47 d'aide
39:49 annuelle, mais enfin, 100 euros,
39:51 alors que l'impact,
39:53 il est, certes, sur les familles les plus précaires, mais aussi
39:55 les classes moyennes, qui aujourd'hui sont complètement
39:57 étouffées par l'inflation. Pourquoi est-ce qu'on ne l'entend pas ?
39:59 - Oui, mais en même temps, si on ne met pas 100 euros, on ne dit au frérin.
40:01 - Non, mais je n'ai pas de sujet là-dessus.
40:03 Je ne suis pas en train de vous dire qu'il ne faut pas le faire.
40:05 Je dis simplement que vu le coût de l'inflation
40:07 aujourd'hui sur les familles et l'ensemble des familles,
40:09 ça ne suffit pas.
40:11 Pourquoi est-ce que là-dessus, on ne l'entend pas ?
40:13 Ce que je veux dire par là, c'est qu'il y a beaucoup d'agitation,
40:15 c'est la théorie du vent, c'est-à-dire qu'il brasse
40:17 beaucoup d'air, et derrière,
40:19 qu'est-ce qui leur sort ? Pas grand-chose.
40:21 Moi, j'attends toujours des propositions concrètes,
40:23 par exemple, là, sur la pénurie d'eau
40:25 et la sécheresse qui s'annonce pour cet été.
40:27 - C'est pas juste faire tomber la pluie.
40:29 - Non, ce n'est pas juste faire tomber la pluie,
40:31 c'est la transition écologique, c'est comment est-ce qu'on amorce
40:33 aujourd'hui de la planification écologique.
40:35 Le Conseil d'État vient de taper
40:37 de nouveau sur la France en raison de son manque
40:39 d'ambition en matière de réduction de ses émissions
40:41 carbone. Que fait-il là-dessus ?
40:43 - Rien. Aujourd'hui, les écoles...
40:45 - Il parle de l'énergie verte, aujourd'hui,
40:47 il parle de l'industrie verte.
40:49 - Il parle beaucoup, ça, oui, c'est un constat
40:51 qui est très clair. - Alexis,
40:53 Alexis...
40:55 - Non, mais c'est... - Est-ce que c'est pas logique ?
40:57 Somme toute, en termes de
40:59 tempo et de communication politique.
41:01 - Alors, en fait, il n'y a rien de logique.
41:03 Ce qu'on peut comprendre, c'est que
41:05 notre bon roi Emmanuel
41:07 le Petit, après avoir cassé la vaisselle,
41:09 essaye de recoller les morceaux.
41:11 Et comme il a cassé beaucoup de vaisselles,
41:13 qu'il y a beaucoup de morceaux,
41:15 forcément, il veut s'exprimer beaucoup,
41:17 tout le temps, sur tous les sujets.
41:19 Et puis avec sa petite glu,
41:21 il a essayé de recoller les morceaux avec les Français qui,
41:23 objectivement, sont toujours en colère et donc
41:25 l'écoutent peu. Parce que vous savez, quand vous êtes en colère,
41:27 qui n'est pas toujours le sentiment le plus
41:29 constructif, mais vous avez du mal
41:31 à être à l'écoute
41:33 de ce qu'on vous dit.
41:35 Et en plus, c'est pas logique au sens
41:37 où, vous voyez, dans une situation
41:39 un peu analogue, ça fait
41:41 il y a quelques décennies,
41:43 un autre président de la République
41:45 était parti à Badène-Badène,
41:47 sans le dire à personne,
41:49 voir son ami le général Massu pour prendre
41:51 quelques conseils, parce qu'il ne savait pas
41:53 trop comment
41:55 ressaisir l'instant.
41:57 Donc il aurait pu faire une retraite.
41:59 Il aurait pu aller dans un monastère, se dire
42:01 "Bon, voilà,
42:03 il faut peut-être que j'aille me mettre un petit peu
42:05 à l'écart, les Français,
42:07 ils en ont marre, ils n'ont plus envie de m'écouter,
42:09 ils n'ont plus envie de me voir". Vous voyez, il y a plein de manières de gérer
42:11 les choses. Lui, il a décidé de faire l'inverse,
42:13 de saturer, parce que je pense que ça va bien avec sa
42:15 personnalité, et qu'il
42:17 pense que c'est en
42:19 reprenant un petit peu le fil de tout,
42:21 en montrant que c'est lui qui va s'occuper de tout.
42:23 En fait, ces
42:25 sujets-là,
42:27 on les a déjà vus dans la Vème
42:29 République, et
42:31 je pense que ça va être quatre années très longues
42:33 pour ce président
42:35 qui est isolé, coupé des Français,
42:37 et qui ne sait plus, qui ne sait pas
42:39 comment parler à son peuple.
42:41 Et qui,
42:43 en plus, visiblement,
42:45 ne fait pas vraiment confiance à son gouvernement,
42:47 à ses ministres, qui d'ailleurs,
42:49 pour un certain nombre d'entre eux, sont occupés
42:51 à autre chose que à gérer
42:53 les affaires du pays. Donc ça donne quand même,
42:55 je trouve que le mot de Jean-Luc est assez
42:57 juste, ça donne quand même l'impression
42:59 de quelque chose qui est un dispositif
43:01 gouvernemental qui est un peu
43:03 disloqué, où tout le monde prépare déjà
43:05 la suite. Or, il y a
43:07 quand même, je le répète encore, on n'est qu'à la
43:09 première année du deuxième mandat
43:11 d'Emmanuel II,
43:13 et donc, je ne sais pas
43:15 comment ça va se terminer cette histoire.
43:17 - Un mot, Pascal ?
43:19 - C'est très inquiétant, tout ça pour la démocratie,
43:21 on parlait tout à l'heure de ses maires,
43:23 qui sont plus soutenus. Il y a aujourd'hui des communes de France
43:25 qui ne trouvent plus de personnes
43:27 pour être maire, parce que tellement c'est
43:29 difficile, tellement on est isolé, tellement
43:31 effectivement, et
43:33 Lamy a parlé tout à l'heure, hors micro,
43:35 hors antenne de l'hystérisation
43:37 du débat, mais aujourd'hui,
43:39 si on ne remet pas chacun à sa place,
43:41 les ministres au boulot,
43:43 sur leur secteur, les députés
43:45 et les sénateurs pour voter des lois
43:47 en faisant jouer
43:49 le principe démocratique, et en faisant pas du 49-3
43:51 toutes les trois minutes, etc.
43:53 Comment voulez-vous que le réflexe
43:55 citoyen continue d'exister,
43:57 que les gens aient envie de voter, que les gens aient envie
43:59 de s'investir dans la politique ? Et ce qu'il est en train
44:01 de faire, c'est, à mon avis, extrêmement
44:03 dommageable pour la démocratie. - Allez, on n'a pas eu le temps
44:05 de parler de la mixité scolaire, on le fera sans doute
44:07 demain avec des annonces attendues aujourd'hui
44:09 de la part du ministre de l'Éducation nationale
44:11 et également Laurent Wauquiez
44:13 qui sort de son silence, on en parlait ce matin dans la matinale
44:15 de Sud Radio, avec
44:17 Patrick Roger, les débatteurs.
44:19 Moi, je vous souhaite une belle journée,
44:21 je vous dis à bientôt. - Merci.
44:23 - Et dans un instant, Les Médias avec Gilles Gansman,
44:25 et on va parler
44:27 de l'Eurovision ce week-end.
44:29 Allez, à tout de suite.
44:30 Sud Radio.

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