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Le maire de Saint-Brevin-les-Pins, Yannick Morez (DVD) a annoncé mercredi soir sa volonté de démissionner de son mandat de maire, après l'incendie criminel de son domicile, en lien avec le déménagement d'un centre d'accueil pour demandeurs d'asile. L'édile dénonce aussi "un manque de soutien de l'État", malgré plusieurs mois de tensions et de manifestations organisées à l'appel de l'extrême droite.

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Transcription
00:00 Vous êtes levée ce matin pour applaudir Yannick Morrès au Parlement ?
00:03 – Pour applaudir qui ?
00:07 – Yannick Morrès, le maire de Saint-Brévent-les-Pins.
00:09 – Ah non, l'intervention de Raphaël Glucksmann vous voulez dire ?
00:13 – Oui absolument.
00:14 – Non, non, pas du tout, je ne me suis pas levée
00:17 parce que j'ai estimé que son intervention
00:20 relevait plus de la récupération politique et d'une scène de théâtre
00:26 que du sérieux concernant ce sujet qui doit tous nous interpeller.
00:30 Évidemment quand on voit les chiffres des agressions envers les élus,
00:35 ça doit être condamné avec la plus grande fermeté.
00:38 En revanche, moi je n'ai pas d'élément
00:41 puisque personne n'a été interpellé, il y a une enquête qui est en cours,
00:45 je ne vois pas comment je peux mettre en cause qui que ce soit,
00:49 ceux que je dénonce et ceux que je condamne,
00:52 comme tous les élus, et pas que tous les élus d'ailleurs,
00:56 tous les citoyens je pense, condamnent, c'est l'agression qui est faite
01:00 et c'est l'augmentation des agressions à la fois verbales et physiques
01:04 que subissent les élus, mais pas que les élus locaux,
01:08 les parlementaires nationaux, les parlementaires européens,
01:11 même moi j'ai eu des plaintes que j'ai déposées,
01:16 j'ai d'ailleurs fait condamner des personnes pour des propos inacceptables,
01:22 pour des violences, pour des menaces.
01:25 – Mais pardon, vous dites ce soir que ce qu'a fait ce matin Raphaël Glucksmann
01:29 c'était du théâtre, il va vous répondre forcément Raphaël Glucksmann.
01:31 – Oui bien sûr, il me répond, pas de problème.
01:34 – Vous voyez, là ce que vous venez de faire c'est noyer le poisson dans l'eau,
01:38 c'est-à-dire qu'en gros vous venez d'expliquer, on part d'un cas précis,
01:42 qui est le cas d'un maire qui est la cible permanente de l'extrême droite,
01:46 la cible permanente de partis politiques d'extrême droite
01:49 qui sont officiellement en campagne contre lui,
01:51 où il y a des cadres qui le mettent en cause directement,
01:55 donc vous partez de ce cas-là et vous aboutissez aux violences en général
02:01 contre les élus, où vous expliquez qu'en gros vous-même,
02:04 vous avez été visé par des insultes et des menaces,
02:09 mais vous vous rendez compte, c'est-à-dire que vous dépolitisez,
02:12 et on comprend bien pourquoi vous dépolitisez ce cas-là,
02:15 vous le dépolitisez pour une raison très simple,
02:17 c'est que ça ne vous arrange absolument pas de dire la vérité,
02:20 c'est-à-dire qu'il était la cible d'une idéologie d'extrême droite
02:24 dans sa commune et par des acteurs qui n'étaient même pas ses administres.
02:29 – Nadine Morano vous répond, Nadine Morano.
02:30 – Ok, moi c'est… bon, ça j'entends votre version M. Glucksmann,
02:35 mais il y a beaucoup d'élus qui ont été surpris d'ailleurs par votre intervention
02:40 puisqu'il ne vous aura pas échappé que c'est le seul côté de votre hémicycle
02:44 qui s'est levé parce qu'aucun autre élu n'était informé,
02:48 notamment de votre intervention que vous avez faite en début de séance
02:52 avant les votes…
02:54 – Mais ça c'est pas le problème Nadine Morano.
02:55 – Ben tenez, ben si, parce que c'est un problème en séance
02:59 de se lancer dans une scène de table,
03:01 il me dit que c'est des gens d'extrême droite,
03:03 moi je suis désolée, j'ai lu la presse, j'ai lu les interventions
03:07 pour voir ce qui était dit, j'ai regardé quels étaient les propos
03:11 du sous-préfet, du commandant de gendarmerie,
03:13 il y a eu des manifestations de gens qui étaient opposés
03:16 à ce centre d'accueil pour demandeurs d'asile,
03:20 on en a dans tous nos territoires, ne vous inquiétez pas,
03:24 cette répartition imposée par le chef de l'État des migrants
03:27 dans nos territoires, il ne faut pas croire que ça fasse plaisir aux gens,
03:31 quand ils découvrent un matin, c'était le cas aussi chez moi ici
03:34 dans le Saint-Ouen, ou dans un château, dans une petite commune,
03:38 on y a mis des migrants, le maire s'est retrouvé en difficulté…
03:40 – Mais est-ce que ça se passe… c'est un problème,
03:42 est-ce que ça se passe pas là-dedans ?
03:43 – On retiendra juste que vous ne vous levez pas pour rendre hommage
03:46 à un maire qui est agressé, menacé par l'extrême droite
03:50 et qui est conduit, obligé à la démission et à renoncer
03:56 à son mandat confié par les électeurs, on retiendra que pour vous,
04:00 ce n'est pas un problème, que pour vous…
04:02 – Elle vient de vous dire l'inverse, c'est malhonnête.
04:04 – Il n'y a pas d'idéologie…
04:05 – Franchement, c'est malhonnête de me dire une chose comme ça,
04:07 je vais vous dire…
04:08 – Ce n'est pas un problème politique, il n'y a pas d'idéologie.
04:12 – Monsieur Glucksmann, vous mettez en cause des personnes,
04:15 moi je ne me permets pas de mettre en cause des personnes…
04:17 – Il n'y a pas d'idéologie, madame Morano,
04:19 une idéologie politique, des cadres politiques d'un parti politique…
04:22 – Monsieur Glucksmann, mais monsieur Glucksmann, pardon,
04:25 il y a eu des manifestations, il y a la liberté d'expression
04:28 et je crois que dans ce pays, ce qui est insupportable,
04:30 c'est qu'aujourd'hui, on ne peut plus débattre,
04:33 on ne peut plus non plus se servir du moyen électoral du vote
04:36 pour dire on est d'accord ou on n'est pas d'accord,
04:39 mais moi que vous me disiez, c'est des gens d'extrême droite,
04:41 qui ne sont pas d'accord avec ça,
04:43 c'est que vous les accusez d'avoir mis le feu à la maison ?
04:45 C'est ça que vous êtes en train de dire ?
04:47 Parce que la question c'est que ce monsieur s'est retrouvé,
04:50 et que je soutiens à fond, il n'y a pas de sujet là-dessus,
04:54 il n'y a même pas d'interrogation, et je condamne tout acte de violence,
04:57 il n'y a même pas de sujet là-dessus, mais moi je me refuse…
05:00 – Il le dit qu'il est la cible de l'extrême droite, il le dit lui-même.
05:04 – Mais monsieur, il peut dire qu'il est la cible de l'extrême droite
05:07 comme d'autres peuvent dire qu'ils sont la cible de l'extrême gauche,
05:10 quand il y a un fait tel qu'il a subi, c'est-à-dire que sa maison,
05:14 on a mis le feu à sa maison, et à des véhicules qui étaient
05:17 à proximité de sa maison, qui lui appartiennent,
05:19 si j'ai bien compris.
05:20 Moi j'ai entendu qu'il y avait une enquête,
05:22 que pour l'instant personne n'a été mis en cause sur cet acte de vandalisme,
05:27 sur cet acte qui aurait pu d'ailleurs très très mal tourner,
05:30 moi je suis désolée, je respecte la justice, je respecte mon pays,
05:34 et je respecte l'enquête qui est en cours,
05:36 donc vous n'entendrez pas devant vous…
05:38 Il n'y a eu aucune interpellation qui a été réalisée.

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