POLITIQUE - Élus de gauche, syndicalistes ou Brévinois, ils étaient nombreux à défiler mercredi 24 mai à St-Brévin-les-Pins à l’appel de la gauche pour soutenir le maire démissionnaire de cette commune de Loire-Atlantique, devenu le symbole des élus locaux victimes de violences.
Comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo, les soutiens de Yannick Morez regrettent au micro du HuffPost un climat de tensions jamais vu au cours des derniers mois dans leur commune. Une campagne largement insuflée par des partis politiques et groupuscules d’extrême droite et qui a culminé par un incendie criminel au domicile du maire, en mars dernier.
Comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo, les soutiens de Yannick Morez regrettent au micro du HuffPost un climat de tensions jamais vu au cours des derniers mois dans leur commune. Une campagne largement insuflée par des partis politiques et groupuscules d’extrême droite et qui a culminé par un incendie criminel au domicile du maire, en mars dernier.
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00:00 Un État qui abandonne ses élus.
00:02 C'est le sentiment partagé par l'ex-maire de Saint-Brébin-les-Pins, Yannick Moraes,
00:06 lors de sa démission fracassante le 9 mai dernier.
00:09 Depuis des mois, l'élu faisait face à une brûlante campagne d'opposition
00:12 à un centre de demandeurs d'asile dans sa commune.
00:14 Un climat de tension nourri surtout par l'extrême droite
00:17 et qui a culminé avec un incendie criminel au domicile du maire en pleine nuit.
00:21 Alors deux semaines après cette démission, des centaines de personnes manifestent
00:24 dans la station Balnéaire pour affirmer leur solidarité avec l'élu.
00:28 Plus jamais un maire, un élu, ne doit se sentir seul, abandonné,
00:34 face à une situation aussi difficile.
00:37 Alors que partout les choses se passent de manière organisée,
00:40 dans la dignité et la tranquillité publique,
00:43 montent les intimidations, les menaces, les violences de l'extrême droite.
00:48 C'est une marche contre la violence, la bêtise et la méchanceté
00:53 qui semblent prendre le pas maintenant sur la raison.
00:55 Pour 100 migrants, faire tout cela, ces exactions, c'est absolument inadmissible.
01:00 Pourquoi faire une affaire d'Etat pour 100 migrants supplémentaires ?
01:04 Et j'ai très honte d'être française.
01:06 C'est une violence comme rarement vue en fait.
01:10 Quand on croisait les manifestants anti-Cada,
01:15 ce qu'ils nous ont dit c'est "Dieu, la France et Abba la République".
01:19 Abba la République !
01:20 Abba la République !
01:22 Abba la République !
01:24 Abba la République !
01:26 Le maire ne participe pas à la marche.
01:28 Hier soir, il a publié en communiqué, regrettant, je cite,
01:30 "la récupération politique notamment par l'extrême gauche
01:33 et la discrétion de la droite sur cette thématique".
01:36 Il prononce quand même un discours à la fin de la manifestation devant la mairie.
01:46 J'ai reçu un nombre énorme de messages de soutien.
01:51 Des courriers dans lesquels, surtout les derniers temps,
01:54 beaucoup de maires, d'anciens maires,
01:57 qui m'ont raconté ce qu'ils ont vécu durant leur mandat
02:00 ou ce qu'ils vivent encore,
02:02 avec notamment beaucoup d'agressions, qu'elles soient verbales ou physiques.
02:07 Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur,
02:09 la hausse des violences envers les élus en France est indéniable.
02:12 Les faits signalés, qu'ils soient de nature verbale ou physique,
02:15 ont augmenté de 32% entre 2021 et 2022.
02:18 Dans ce contexte, le soutien de l'État est insuffisant,
02:21 selon plusieurs élus.
02:23 D'ailleurs, Yannick Moraise avait prévenu les autorités
02:25 à plusieurs reprises des menaces à son encontre.
02:27 Vous vous sentez suffisamment soutenu aujourd'hui par l'État ?
02:30 Non, justement, on voit bien.
02:32 L'État s'est alarmé une fois la démission du maire.
02:36 C'est scandaleux.
02:38 C'est avant qu'il fallait le soutenir.
02:40 Qu'est-ce qui vous manque ?
02:42 Il nous manque de l'écoute, quelquefois.
02:47 L'écoute, parce qu'être maire, ce n'est pas un métier.
02:49 On fait comme on peut.
02:51 Et c'est vrai qu'on n'a pas de formation.
02:53 Il n'y a pas de BTS maire.
02:55 Je suis noué à l'élu depuis trois ans.
02:58 Déjà, j'ai pu voir.
02:59 On est à portée d'engueulades.
03:01 Mais quelquefois, les engueulades peuvent être difficiles,
03:04 compliquées, nous toucher beaucoup.
03:06 Cette histoire est allée trop loin ?
03:08 Elle est allée aussi loin que vont
03:12 certains qui nous proposent une société
03:14 que je n'ai pas envie de vivre
03:16 et que je n'ai pas envie de faire vivre à mes enfants.
03:18 Voilà.
03:20 [Musique]