Tempête Ciaran et avenir d'Emmanuel Macron... Les informés de franceinfo du jeudi 2 novembre 2023

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Tous les matins, les informés débattent de l'actualité autour d'Aurélie Herbemont et Jean-Rémi Baudot

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00:00 [Musique]
00:09 Bienvenue dans Les Informés en direct sur France Info, la radio et France Info, Canal 27, la télévision
00:14 avec Aurélie Herbemont du service politique, du brief politique de France Info tous les matins.
00:20 Autour de la table avec nous Anne Bourse, chef adjointe du service politique de France Télévisions
00:24 et Pierre Jacquemin, rédacteur en chef à Politis.
00:28 Aurélie, évidemment l'actualité de la matinée et de la nuit, c'était la France en alerte face à la tempête Kyrann.
00:34 Oui, avec un chauffeur routier qui est mort dans l'Aisne à cause d'une chute d'arbre sur son camion.
00:39 Ce matin, la Manche reste en vigilance rouge jusqu'à 10h et une vingtaine de départements sont en vigilance orange,
00:45 du Pas-de-Calais au Pyrénées-Atlantique, c'est le quart nord-ouest du pays qui est le plus impacté.
00:50 Cette nuit, on a enregistré des rafales de vent à près de 200 km/h dans le Finistère.
00:55 Interdiction de circuler dans ce département aujourd'hui car beaucoup d'arbres arrachés entravent les routes.
01:00 Hier soir, Emmanuel Macron a communiqué sur les réseaux sociaux "Ne prenez pas de risques, restez chez vous et prenez des nouvelles de vos proches isolés".
01:07 Le gouvernement a activé une cellule de crise et essayé de minimiser le plus possible les conséquences de cette tempête.
01:14 Aéroports fermés à Brest et Quimper, pas de TER dans cinq régions.
01:19 Le ministre des Transports Clément Beaune espère ce matin sur France Info un retour à la normale pour demain.
01:24 On espère que pour le trafic TER, parce que ce sont en effet des centaines de milliers de gens qui les prennent pour se rendre au travail tous les jours,
01:30 on puisse revenir à la normale demain matin.
01:32 Vous comprendrez qu'il faudra qu'on évalue et qu'on adapte ces prévisions dans la journée en fonction aussi de l'évolution de la tempête elle-même.
01:39 On ne prendra pas de risques, on mobilise notamment ces équipes et ces trains de reconnaissance pour que les voies soient dégagées le plus vite possible.
01:46 C'est un dispositif qu'on n'avait jamais fait avec cette ampleur.
01:48 Là aussi, avec le but que les choses reprennent demain matin pour le train.
01:52 Et bien sûr que les retours de vacances qui seront nombreux ce week-end, plus d'un million de Français prendront le train pour revenir,
01:58 principalement de congés ou de week-end prolongés, on fait en sorte évidemment que ce puisse être assuré.
02:03 Côté électricité, Enedis aura aussi fort à faire puisque ce matin 1,2 millions de foyers sont privés d'électricité.
02:10 Anne Bourse de France Télévisions, jusqu'à preuve du contraire, le gouvernement ne fait pas la météo,
02:14 mais est-ce qu'il fait ce qu'il faut pour régler cette situation, pour gérer cette situation de tempête ?
02:19 En tous les cas, c'est l'image qu'il donne. Alors c'est vrai qu'on a souvent comparé avec 1999.
02:25 Ce matin, il y a un décédé, ce chauffeur poids lourd qui a été annoncé par Clément Beaune chez vous tout à l'heure.
02:32 Je vous rappelle qu'en 1999, quand même, il y avait plus de 90 morts.
02:36 Donc j'ai envie de dire heureusement, il y a énormément de dégâts matériels ce matin, mais on n'est pas dans le même bilan.
02:40 Et force est de constater que les prévisions météo avaient annoncé cette tempête il y a quand même plusieurs jours.
02:46 Donc il y a eu quand même le temps de s'y préparer. On a vu hier quand même cette réunion au ministère de l'Écologie
02:53 avec une brochette quand même de trois ministres, un secrétaire d'État aux commandes pour prévenir, pour prendre toutes les dispositions.
03:01 On voit bien que le gouvernement a plus effectivement ce message d'Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux hier soir.
03:06 On voit bien que le gouvernement s'est montré très actif dans la prévention, en demandant aux gens de rester chez eux.
03:12 C'était vraiment le message, et en tous les cas, de se montrer aux commandes.
03:16 Gérald Darmanin, par exemple, a annulé son déplacement qui était prévu à Mayotte pendant cette période. Il a préféré rester ici.
03:22 – Pierre-Jacques Mendeux de Politis.
03:23 Faire de la politique, c'est aussi dire qu'on ne conduit pas sur une route submergée, qu'il ne faut pas s'approcher des vagues.
03:29 C'est aussi ça, faire de la politique ?
03:30 – Oui, bien sûr. Je pense que dans des périodes de crise comme celle que l'on a traversée avec cette crise climatique,
03:35 évidemment, les gestes doivent être enseignés, renseignés par tout le monde, à commencer par les responsables politiques,
03:42 les ministres, évidemment, les plus concernés. Vous posiez la question de savoir si le gouvernement avait bien anticipé
03:48 et bien répondu aux différentes inquiétudes. Moi, je pense surtout aux élus locaux qui sont aujourd'hui en première ligne.
03:56 Et ils ont été en première ligne depuis plusieurs jours maintenant, parce qu'ils ont aussi participé de l'alerte vis-à-vis des populations,
04:03 protégé aussi un certain nombre de lieux qui restent des lieux que l'on sait dangereux en période de grosses tempêtes.
04:11 Donc c'est vrai que je pense aussi que les élus locaux ont joué un rôle considérable dans la sensibilisation.
04:17 Maintenant, c'est vrai que ça fait une vingtaine d'années quand même qu'on a considérablement augmenté la vigilance
04:22 ou en tout cas la manière dont on prépare l'arrivée de tempêtes.
04:25 Donc il y a beaucoup de monde qui doivent être sur le carreau aujourd'hui.
04:30 Je pense à des élus locaux, vous l'avez dit, EDF, moi je me rappelle en 99, il y avait aussi les services de France Bleu Limousin.
04:35 Moi, je viens du Limousin, France Bleu Limousin, on était tous accrochés à notre transistor pour savoir quand est-ce qu'on remettait l'électricité.
04:40 Donc il y a du monde qui est mobilisé aujourd'hui.
04:42 Donc évidemment, les appels des ministres sont évidemment les bienvenus et très importants.
04:46 Mais au niveau local, je pense qu'il y a beaucoup de pain sur la planche ces jours-ci.
04:51 Les informer, on se retrouve dans un instant parce que les Français ont aussi envie d'entendre le Fil info de Maureen Suniar à 9h10.
04:57 Le jour s'est levé et les premiers dégâts sont constatés après le passage de la tempête Kiran.
05:03 Ce sont surtout des arbres qui ont été arrachés.
05:05 Il se retrouve sur la route dans Lens. Un chauffeur routier est mort après la chute d'un arbre sur son camion.
05:11 C'est ce qu'a annoncé sur France Info le ministre des Transports.
05:14 Il est interdit de circuler sur les routes du Finistère aujourd'hui, même si la vigilance n'est plus rouge mais orange.
05:20 De très fortes rafales de vent ont été enregistrées pendant la nuit.
05:24 Le département de la Manche est lui toujours en rouge et c'est tout un quart nord-ouest qui est privé d'électricité ce matin.
05:31 1,2 million de foyers sans courant, indique le gestionnaire du réseau d'électricité.
05:37 Après les premières évacuations hier par le poste frontière de Rafa, l'Egypte affirme ce matin qu'elle va permettre à 7000 étrangers et binationaux de quitter la bande de Gaza.
05:46 Les autorités ne précisent pas quand ces évacuations auront lieu.
05:50 La lutte contre le réchauffement climatique est l'une de ses priorités.
05:53 Le pape François sera à Dubaï le mois prochain pour participer à la COP28, le sommet de l'ONU sur le climat.
06:00 Une première pour un souverain pontife.
06:02 Retour sur le plateau des informés pour débattre de l'actualité avec Aurélie Herbemont de France Info, Anne Bourse de France Télévisions et Pierre Jacquemin de Politis.
06:24 Aurélie Herbemont, cette tempête, voilà encore une fois comme je le disais tout à l'heure, le gouvernement n'y peut rien, elle est là.
06:30 Sauf qu'il y a peut-être quelque chose sur lequel peut le gouvernement, c'est ce que fait la France sur la gestion du climat, son...
06:39 Je vais tirer son... Donnez-moi l'expression, voilà, tous les efforts qui sont faits...
06:44 Tous les efforts qui sont faits pour lutter contre le dérèglement climatique peut-être.
06:47 Voilà, c'est exactement ce que je voulais dire.
06:49 À cause de ce dérèglement climatique, les tempêtes, on le sait, vont être plus récurrentes, peut-être plus violentes et il va falloir s'adapter de toute façon.
06:55 Oui, c'est vrai qu'on a déjà vécu des épisodes de fortes tempêtes.
06:59 Anne en parlait tout à l'heure avec Lothar et Martin en 99 et puis il y avait eu Cynthia en 2010 qui avait fait aussi 47 morts en Vendée.
07:08 Et c'est vrai qu'avec le dérèglement climatique, les phénomènes météo peuvent être plus violents et plus récurrents.
07:14 D'ailleurs, c'est ce que le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchut, disait hier.
07:19 Le dérèglement climatique accentue les risques. Nous devons accentuer la sensibilisation pour mieux connaître les risques près de chez soi, enseigner les bons réflexes et nous adapter.
07:28 C'est le travail que je mène, dit-il, pour préparer notre pays à un scénario de réchauffement de +4 degrés.
07:34 C'est vrai, il va falloir se préparer. On a davantage de dispositifs d'alerte, c'est vrai.
07:38 Les vigilances, par exemple, météo, qui ont plutôt bien fonctionné pour alerter la population, ça existe depuis 2001.
07:44 Et puis il y a aussi des DIC qui ont été rehaussées après Cynthia.
07:48 Il y a beaucoup, beaucoup de chantier à mener pour adapter davantage notre pays à ces phénomènes climatiques potentiellement plus violents dans les années qui viennent.
07:56 Pierre Jacquemin, politiste, le gouvernement, il fait suffisamment sur la question climatique ?
08:00 Je crains que non.
08:01 Je crains de connaître votre réponse.
08:03 Écoutez, j'ai mon avis, mais il y a aussi des instances qui ont rendu les leurs.
08:08 Je pense notamment à l'action qui avait été menée par Greenpeace et plein d'autres organisations dans le cadre d'un grand événement avec plus de 2 millions de pétitionnaires.
08:17 Et le gouvernement a été condamné pour une action climatique.
08:20 Ça, c'était quand même il y a quelques années. Est-ce qu'on peut mettre ce logiciel-là à jour ?
08:23 Le Conseil d'État a aussi dit qu'il fallait que le gouvernement revoie sa copie en termes d'action climatique.
08:28 Il n'y a sans doute pas suffisamment qui est fait, mais c'est vrai que c'est compliqué.
08:32 Moi, je lis les experts parce que je ne suis pas expert et je préfère m'en tenir à ce que racontent les experts, notamment du GIEC.
08:39 Et c'est vrai qu'ils nous expliquent que, par exemple, des tempêtes comme celles qu'on a vécues et qu'on vit en ce moment ne sont pas nécessairement corrélées à la question du réchauffement climatique.
08:46 En revanche, ce que disait Aurélie, c'est que le réchauffement climatique accentue les risques et notamment intensifie les pluies, avec derrière la montée des eaux et la montée de l'océan.
08:55 On estime d'ici à 100 ans, je crois, 30 centimètres d'augmentation des océans, voire un mètre, voire plus si l'Antarctique continue de fondre comme il est en train de fondre.
09:04 Donc l'action climatique de la France, elle est évidemment importante, mais c'est plus l'action climatique des gouvernements et des États à travers le monde.
09:10 C'est vrai qu'on abondonne, et je le fais souvent, de critiquer le gouvernement pour son manque d'action et pour son manque d'ambition en faveur de la transition énergétique.
09:17 Mais ne l'est pas de Pierre Jacquemin.
09:19 Non, ce n'est pas un méa culpa, mais c'est vrai qu'à un moment donné, il faut se rendre compte des choses.
09:22 C'est-à-dire que si la France fait les bonnes élèves parfois, il faut se rendre compte qu'il y a d'autres pays dans le monde qui ne le sont pas.
09:26 Et que du coup, tant qu'il n'y aura pas une coordination, et peut-être que les COP pourraient être ces enjeux-là, il y a la COP 28 qui arrive bientôt.
09:34 Mais il faut une ambition collective sur ces phénomènes-là.
09:37 Parce que je disais, l'Antarctique, qui ne dépend pas de la France, a un rôle considérable sur les submersions maritimes, sur les submersions des côtes maritimes, y compris en France.
09:47 Donc évidemment, c'est de l'ordre du global qu'il faut réfléchir le changement climatique.
09:51 Un dernier mot là-dessus Anne Bourse. Vos interlocuteurs au gouvernement, à l'Élysée, est-ce que vous avez l'impression qu'ils se sentent déjà jugés par l'histoire sur l'action climatique qu'ils peuvent mener ?
09:59 Oui, ils sont parfaitement conscients. Après, ça reste de la politique avec des décisions éminemment impopulaires, souvent.
10:07 Donc effectivement, c'est très compliqué. Mais on voit le plan à +4 degrés.
10:11 Enfin, ça vait quand même étonner beaucoup de gens de se projeter dans un +4 degrés, ce qui est absolument énorme de se projeter à +4 degrés.
10:19 Et vous parliez tout à l'heure des politiques aussi sur le terrain. Là encore, c'est des décisions qui sont prises, vous le dites, dans des COP, dans des grandes instances, au niveau gouvernemental.
10:27 Qui les applique après au niveau local ? C'est encore une fois les élus locaux en première ligne. On reparle de l'artificialisation.
10:35 C'est très politique aussi d'empêcher les constructions, l'expansion, etc. On se souvient de la réaction de Laurent Wauquiez.
10:42 Voilà. Donc c'est aussi quand même à plusieurs niveaux que tout cela se joue.
10:47 Et tout cela se joue évidemment à long terme, bien après Emmanuel Macron, bien après 2027.
10:51 Et ce qui nous amène au sujet suivant, Aurélie Herbemont, quel avenir pour Emmanuel Macron après l'Elysée ?
10:57 2027, cette date, tous ses successeurs potentiels y pensent. Et Emmanuel Macron aussi songe à cette date fatidique.
11:04 Il est en Asie centrale, vous le savez, ces jours-ci. Et hier, au détour d'un échange avec des étudiants au Kazakhstan,
11:09 le chef de l'État a parlé de ce sujet tabou. Que fera-t-il après 2027 ? Voici sa réponse.
11:16 Je n'étais pas membre d'un parti politique. Je n'étais même pas un politicien quelques mois avant de devenir président.
11:22 Il est probable qu'après, je fasse quelque chose de totalement différent.
11:25 Mais je suis très heureux de servir mon pays pendant ces 10 ans comme président.
11:30 Alors en 2027, Emmanuel Macron n'aura que 49 ans, un petit peu tôt pour songer à la retraite.
11:35 Que faire quand t'as même pas 50 ans ? On a déjà été président de la République française.
11:40 C'est la première fois en tout cas que la question se pose à ce point, car Emmanuel Macron est plus jeune que ses prédécesseurs.
11:45 Et comme il a été réélu en 2022, Emmanuel Macron est le premier à expérimenter cette règle implacable,
11:52 ajoutée en 2008 à la Constitution par Nicolas Sarkozy. Un président ne peut pas faire plus de deux mandats consécutifs.
11:58 Ce qui est assez ironique, Anne Bourse, c'est que si la question avait été posée en France par des journalistes français,
12:03 Emmanuel Macron aurait balayé d'un revers de main. Là, il en parle. Et c'est d'ailleurs la première fois qu'il en parle comme ça.
12:08 C'est un tabou à l'Élysée, l'après Emmanuel Macron ?
12:11 Oui, parce que s'il en avait parlé en France avec des journalistes, là, déjà, il répond en anglais.
12:17 Voilà. Et effectivement, devant des étudiants à Astana.
12:22 Enfin, ça aurait été un sujet dans tous les journaux ce matin. Et aussi, ça ouvre évidemment la course à la succession après.
12:31 Et ça marque presque un frein et un coup d'arrêt, finalement, à son quinquennat.
12:36 On se projette déjà sur après les Jeux Olympiques, le quinquennat d'Emmanuel Macron va forcément être complètement différent.
12:44 Et on sera dans la course à 2027, dont il ne fait donc pas partie.
12:48 Là, lui-même, en ouvrant cette porte, ouvre la voie à sa propre succession, y compris dans son camp.
12:56 Et donc, lance aussi, quelque part, la course à sa succession.
13:00 Dès qu'on parle de la suite, est-ce qu'on perd du pouvoir, Pierre-Jacques Main ?
13:04 Est-ce qu'à chaque minute d'un deuxième quinquennat, comme ça, on perd un tout petit peu de pouvoir ?
13:10 D'abord, j'ai le sentiment, quand même, qu'on n'est pas encore en 2027. Il peut se passer quand même un certain nombre de choses.
13:15 Je ne dis pas qu'il n'ira pas jusqu'à la fin.
13:17 Enfin, la Constitution l'empêche, en tout cas, d'aller au-delà.
13:19 Il peut aussi démissionner. Il peut se passer un certain nombre de choses.
13:22 Je sais que là, on est dans des réalités qui nous dépassent et on ne l'a jamais vu sous la Ve République.
13:27 Ce que je veux dire, c'est qu'il y a une telle crise en France,
13:30 il y a une telle déconnexion des citoyens avec le président de la République.
13:34 On voit, et pas que, d'ailleurs, avec plus largement les élus de la République,
13:40 on voit projet de loi après projet de loi, quand même, la manière dont est gérée la démocratie parlementaire.
13:48 Bon, bref, tout ça fait que, quand même, d'ici 2027, il va se passer un certain nombre de choses.
13:51 Mais vous avez raison de poser la question de l'autorité, finalement, du président de la République,
13:55 à partir du moment où lui-même évoque l'après. En réalité, dès qu'il a été réélu, on savait qu'il ne serait pas réélu.
14:01 Donc l'après commençait dès le premier jour de l'élection présidentielle où il a été élu.
14:07 Donc je ne sais pas si ça écorne sa crédibilité ou son autorité. Je ne le pense pas.
14:12 Je pense qu'il est très politique, Emmanuel Macron, et qu'il prépare évidemment la suite.
14:15 Et qu'il est assez malin quand il explique qu'après 2027, il fera autre chose,
14:21 parce que ça veut dire qu'il est pleinement concentré dans son action politique et qu'il ne se laissera absolument pas perturber.
14:26 Oui, je pense que ça veut dire, quand même, qu'il ne se laissera absolument pas perturber
14:30 par des considérations politiques post-mandat présidentiel parce qu'il est prévu de faire autre chose.
14:36 Prévu de faire autre chose, je pense qu'on en parlera peut-être plus tard, mais j'ai quelques idées sur le sujet.
14:40 Que peut-il faire après ? Je pose la question dans un instant à Aurélie Herbemont,
14:44 mais juste d'abord, avant, c'est le Fil info, avec Maureen Seunière à 9h20 sur France Info.
14:48 Les vents les plus violents se concentrent désormais dans la Manche.
14:52 Le département est le seul en vigilance rouge, un trait large car Nord-Ouest est en vigilance orange.
14:57 La nuit dernière a été très courte pour de nombreux habitants en Bretagne,
15:01 puisque le vent a soufflé de manière très puissante.
15:04 780 000 foyers sont sans électricité dans la région, 1,2 million au total en France.
15:10 Et c'est à cause de cette tempête Kiran qu'un arbre est tombé sur un camion dans l'Aisne.
15:15 Le conducteur du poids lourd est mort, indique sur France Info.
15:18 Le ministre des Transports mieux vaut limiter encore ses déplacements.
15:22 Le trafic TER est à l'arrêt dans cinq régions toute la journée.
15:26 Est-ce des tags antisémites ou bien des messages de soutien à Israël ?
15:30 La police s'interroge après la découverte d'étoiles de David peintes sur des immeubles à Paris.
15:35 Les auteurs sont toujours recherchés.
15:37 Un couple de Moldaves soupçonnait d'être à l'origine.
15:40 D'autres tags de ce type ont été placés en centre de rétention administrative.
15:43 Ils sont en situation irrégulière, ils affirment avoir été payés pour le faire.
15:48 Et puis aux Etats-Unis, cette fois la greffe n'a pas pris le deuxième patient au monde
15:52 à avoir reçu un cœur d'un porc génétiquement modifié et mort six semaines après son opération.
16:09 Retour sur le plateau des informes et nous sommes en direct avec Anne Bourse de France Télévisions,
16:12 Pierre Jacquemin de Politis et Aurélie Herbeau-Mont.
16:15 J'ai une question à vous poser Aurélie, qu'est-ce qu'Emmanuel Macron peut faire après 2027 ?
16:19 Alors ça c'est la grande question.
16:21 Il dit qu'il pourrait faire quelque chose de totalement différent, donc peut-être pas en politique.
16:24 C'est vrai qu'il y a des options qui peuvent s'ouvrir, ça peut être dans des institutions internationales,
16:29 aller dans le privé, faire des conférences.
16:31 On sait que c'est une activité très prisée des anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande.
16:37 C'est très lucratif, vous avez forcément une aura, un carnet d'adresses qui fait que vous êtes très demandés.
16:42 Après c'est vrai qu'Emmanuel Macron est quand même très très jeune pour être commencé,
16:46 peut-être juste une vie de conférencier, il aura à peine 50 ans.
16:50 Donc en tout cas il dit que ça pourrait être autre chose.
16:53 Donc peut-être que certains dans la majorité, on le sait on est journaliste politique,
16:56 certains disent peut-être qu'il pourrait retenter sa chance pour revenir en 2032,
17:00 puisque la constitution interdit de faire deux mandats consécutifs.
17:03 Ça n'aubère pas éventuellement une idée de revenir un peu plus tard.
17:07 Mais tout ça évidemment ça dépendra de la façon dont il sort de l'Elysée.
17:11 C'est-à-dire que est-ce qu'il sort en passant le pouvoir à Marine Le Pen par exemple,
17:14 ou est-ce qu'il transmet le flambeau à un héritier de son camp,
17:18 on voit qu'il y en a quelques-uns qui sont sur les rangs.
17:20 Tout ça va beaucoup dépendre de ce qui va se passer d'ici la fin du quinquennat,
17:25 et puis avec la prochaine élection présidentielle.
17:27 Je vais faire un petit tour de table avec la même question.
17:29 Anne Bourse, qu'est-ce qu'il peut faire après 2027 ?
17:31 Probablement, je ferai quelque chose de complètement différent.
17:34 Il ne faut pas oublier qu'il a commencé en 2017,
17:37 enfin il s'est fait élire sur sa jeunesse, et je ferai de la politique autrement,
17:41 et je n'ai pas une carrière politique derrière moi.
17:44 Donc moi je pense qu'il peut tourner la page et faire effectivement quelque chose de complètement différent.
17:48 Je me souviens que quand il a quitté l'Elysée,
17:51 quand il était secrétaire général, enfin adjoint secrétaire général sous François Hollande,
17:56 il n'était pas encore ministre, il avait pour projet de créer une start-up
17:59 avec Ismaël Emelien à l'époque qui était un conseiller.
18:02 Il peut très bien, enfin tout est possible, effectivement, il n'aura même pas 50 ans.
18:08 Je ne suis pas sûre, autant Nicolas Sarkozy disait avant même son élection
18:12 "je redeviendrai avocat et je ferai du fric".
18:15 On n'a jamais entendu Emmanuel Macron tenir ce genre de choses.
18:19 Donc je ne pense pas, moi, qu'il fasse des grandes conférences
18:22 ou qu'il prenne les institutions internationales.
18:24 Pierre Jacquemin, votre scénario pour l'après 2027 ?
18:26 J'en ai plusieurs.
18:27 D'abord, on le sait tous, il ne fera évidemment pas comme ses prédécesseurs.
18:31 Il fera évidemment toujours différemment de ceux qui l'ont précédé.
18:34 Il est celui qui aura fait deux quinquennats au cours de la Ve République.
18:39 Il va vouloir, à mon avis, trancher par rapport à ses prédécesseurs.
18:42 Moi, il y a quand même quelque chose qui attise ma curiosité quand même
18:46 et qui nous attise tous, notre curiosité depuis quelques temps,
18:48 c'est son intérêt qu'il a pour Marseille.
18:49 Il est allé quand même à plusieurs reprises sur Marseille.
18:51 Il a placé un certain nombre de sépions à Marseille, que ce soit au Mucem,
18:54 que ce soit au Port Autonome, il a propulsé une de ses députées...
19:01 Ministres ?
19:02 Ministres.
19:03 Donc, il se passe quelque chose autour du Marseille.
19:05 On sait qu'il a une passion pour le football et notamment pour l'Olympique de Marseille.
19:08 Je ne dis pas que son intérêt de demain, après l'élection présidentielle,
19:11 c'est d'aller du côté de Marseille voir ce qui peut se passer,
19:14 s'il sait reprendre un club de foot, s'il sait reprendre la mairie de Marseille.
19:17 Vous le voyez dans le chemin.
19:18 On en sourit, on en sourit.
19:20 Et en même temps, ça tranche, effectivement, ce que je dis,
19:22 ça tranche avec l'image d'Emmanuel Macron, le surpuissant.
19:25 Il aime l'idée de puissance, quand même.
19:27 Après avoir été président de la République, on l'imagine mal de redevenir patron de l'OM
19:31 ou de la mairie de Marseille.
19:33 Mais il va vouloir trancher avec ses prédécesseurs, c'est à peu près certain.
19:36 Du coup, tout est à peu près imaginable.
19:39 Mais je ne crois pas, quand on connaît le milieu politique
19:44 et la manière dont les uns et les autres font de la politique,
19:46 qu'il aura, qu'il va déserter le champ politique jusqu'à la fin de sa carrière.
19:50 Parce qu'effectivement, il peut se mettre en retrait de la vie politique,
19:53 faire totalement autre chose.
19:54 Mais évidemment, à un moment donné, il aura toujours les yeux rivés
19:56 sur une élection présidentielle, sur une échéance politique.
20:00 On ne quitte jamais la politique quand on va commencer.
20:02 - Est-ce qu'il n'a pas un tempérament un peu de performeur ?
20:05 C'est-à-dire qu'à chaque fois qu'il fait quelque chose,
20:07 on le regarde dans sa biographie, à chaque fois il le fait presque, entre guillemets, à fond,
20:11 et puis il passe à autre chose.
20:12 Je prends un exemple, par exemple.
20:13 Il a été grand prix de piano.
20:14 Selon mes informations, il ne fait plus de piano à l'Élysée,
20:16 alors qu'il y a un très beau piano dans la salle des fêtes.
20:17 C'est quand même fou.
20:18 Il y a des tas de choses comme ça.
20:19 Il a été ministre, ministre de l'économie,
20:21 qui est quand même un poste extrêmement prestigieux.
20:23 Après, il dit "je vais faire complètement autre chose".
20:25 Il n'a jamais été élu, il est élu président de la République.
20:27 Si vous suivez mon fil, la question, c'est de se dire
20:29 "peut-être qu'effectivement, il peut être tenté de faire complètement autre chose,
20:32 en se disant "je suis déjà allé tellement haut dans ce que j'ai fait,
20:35 que finalement, il faut que je me trouve autre chose à faire, Aurélien Remond".
20:38 - Peut-être, peut-être, peut-être.
20:39 Et là, ça me fait penser, quand vous dites ça, à cette phrase de François Hollande
20:42 qui avait répondu à un enfant au Salon de l'agriculture à propos de Nicolas Sarkozy,
20:46 "tu ne le verras plus", une fois que François Hollande avait battu Nicolas Sarkozy à la présidentielle.
20:51 Donc, peut-être qu'on ne le verra plus,
20:53 et puis peut-être qu'il sera dans le paysage d'une autre manière.
20:57 C'est vrai que c'est...
20:58 En tout cas, c'est sûr qu'il aura encore l'avenir devant lui.
21:00 Il aura l'avenir devant lui.
21:01 Il n'aura même pas 50 ans.
21:02 Donc, c'est sûr qu'il va falloir, de toute façon, trouver quelque chose à faire.
21:05 Je vous rappelle que la retraite est passée à 64 ans.
21:08 - C'est arrangé, comme disaient certains pourragamés.
21:10 - Mais Aurélie disait quelque chose de très juste aussi.
21:12 Ça va dépendre aussi de comment les choses se passent d'ici à la fin du quinquennat.
21:15 S'il passe le flambeau à Marine Le Pen, ça ne sera pas tout à fait la même chose pour lui la suite.
21:19 C'est sûr qu'il aura plus intérêt à se faire oublier et donc faire totalement autre chose
21:22 que d'imaginer de poursuivre sa carrière politique.
21:25 Donc, la fin du quinquennat va être aussi décisive sur l'après quinquennat.
21:29 - Parce qu'en réalité, Anne Bon ça dépendra aussi de, effectivement, de qui il lui succède
21:33 et de qui peut-être il parraînera.
21:35 - Je ne suis pas sûre qu'il parraîne quelqu'un...
21:37 - Éventuellement.
21:38 - ...qui donne comme ça.
21:39 - Un petit point d'interrogation à la fin de la phrase.
21:40 - Oui, c'est ça. Parce que je ne suis pas sûre.
21:42 Et je pense, effectivement, qu'il a toujours voulu casser les codes
21:46 et que là encore, je pense qu'il cassera les codes
21:49 et qu'il fera quelque chose de complètement différent.
21:52 On se souvient, effectivement, autant Sarkozy et Land se sont toujours vus comme des recours.
21:57 Je ne suis pas sûre qu'Emmanuel Macron s'inscrive dans ce rôle-là.
22:01 - Merci beaucoup, Anne Bourse, chef adjointe au service politique de France Télévisions.
22:05 Pierre Jacquemin, rédacteur en chef à Politis.
22:07 La Une de Politis cette semaine.
22:09 - Oui, on revient sur ce soupçon qui pèse de plus en plus
22:12 et qui est historique sur la gauche et la question de l'antisémitisme.
22:15 Alors, je rassure tout le monde, l'antisémitisme puisse se ressourcer
22:18 dans les mouvements d'extrême droite, très principalement et très majoritairement.
22:21 Mais comme le soupçon est très prégnant dans l'actualité,
22:24 on s'est interrogé, on s'est entouré d'historiens
22:26 pour comprendre quelle est l'origine de ce soupçon.
22:29 - La Une de Politis, antisémitisme, virgule, la gauche, point d'interrogation.
22:33 Merci beaucoup Aurélie Herbemont de m'avoir accompagnée...
22:35 - Au revoir.
22:36 - ... pour ces informés.
22:37 Les informés qui reviennent ce soir à 20h et demain à 9h.
22:40 à 9h.
22:40 [Musique]

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