Le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, était l’invité de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS.
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00:00 Laurence, vous recevez ce matin Gabriel Attal.
00:02 Bonjour Monsieur le Ministre.
00:03 Bonjour Laurence Arrêt.
00:03 Bienvenue dans la matinale de CNews.
00:04 On va parler de vos dossiers qui concernent les Français.
00:07 On va parler de la fraude, des impôts.
00:09 Il y a beaucoup de choses évidemment qui concernent nos concitoyens.
00:12 Mais l'avis des Français, c'est d'abord et avant tout aujourd'hui le pouvoir d'achat.
00:15 Et c'est aussi l'insécurité.
00:17 On a ce qui s'est passé à Villerue dans Mertemoiselle,
00:20 avec un profil du suspect qui a 140 mentions sur son casier judiciaire.
00:24 Comment est-ce possible aujourd'hui Monsieur le Ministre
00:26 qu'un homme comme cela puisse ouvrir le feu et faire des blessés dans cette ville, Villereuil ?
00:32 D'abord, quand on voit ce type de trajectoire,
00:34 on se dit que c'est un immense gâchis collectif.
00:37 Quand il y a, vous le disiez, plus d'une centaine de mentions sur un casier judiciaire.
00:41 Des dizaines de condamnations.
00:42 C'est vrai que je pense aux policiers qui l'ont interpellé probablement à de très nombreuses reprises
00:47 et puis qui l'ont vu recommencer un certain nombre d'élits.
00:51 Je pense aux Français qui sont concernés, qui ont pu être victimes.
00:55 Et aux forces de sécurité d'une manière générale.
00:57 Moi, j'ai l'honneur d'être en charge des douaniers dans notre pays
01:00 qui luttent de manière extrêmement forte contre les trafics stupéfiants,
01:04 qui réalisent 70% des saisies.
01:06 Et c'est vrai qu'ils attendent et on leur doit d'avoir une réponse judiciaire
01:10 qui permet de protéger les Français
01:14 et de répondre à ce sentiment qu'il peut y avoir parfois d'impunité.
01:18 Alors, j'ai vu que dans le cas de la personne concernée,
01:22 les premières inscriptions au casier judiciaire,
01:24 en tout cas les premiers faits, dataient de ses 16 ans.
01:26 On a fait une réforme ces dernières années qui me semble très importante,
01:29 qui est celle du Code de justice des mineurs.
01:31 Avant, il fallait deux ans, voire trois ans pour juger un mineur.
01:34 Il était souvent d'ailleurs devenu majeur entre temps.
01:36 On a mis en place une réforme pour réduire très fortement les délais,
01:39 pour passer à six mois maximum.
01:42 Je pense et je me dis, toujours quand je vois,
01:44 je ne connais pas dans les détails cette situation,
01:45 quand je vois ce type de trajectoire, je me dis toujours
01:47 s'il y avait une réponse extrêmement ferme, extrêmement rapide,
01:50 extrêmement efficace très tôt, peut-être que ça aurait changé cette trajectoire.
01:53 Donc ça, c'est la première chose.
01:55 Deuxième chose, donner plus de moyens à la justice
01:57 pour qu'elle puisse agir plus efficacement d'une manière générale.
01:59 Vous pensez que c'est une histoire de moyens ?
02:00 Non, justement, justement, je pense qu'il y a d'abord un enjeu de réponse et de fermeté.
02:04 Et donc, le Code de justice des mineurs, il a été modifié.
02:07 Deuxième chose, le budget, parce que ça compte quand même
02:09 et que la justice, elle a besoin aussi de moyens
02:11 pour pouvoir répondre rapidement, efficacement.
02:13 Il n'y a rien de pire qu'une personne qui est interpellée
02:15 et qui se retrouve le lendemain dans la même rue,
02:17 sur le même trottoir, dehors, à faire les mêmes choses
02:19 parce que la justice ne répond pas assez rapidement.
02:21 Depuis 2017, le budget de la justice aura augmenté de quasiment 50%.
02:26 Et on va continuer à l'augmenter en recrutant des greffiers,
02:29 des magistrats pour être plus efficaces.
02:31 Et il y a une loi de programmation sur la justice
02:33 qui va être discutée dans les prochains mois,
02:35 qui est portée par mon collègue, garde des Sceaux.
02:37 L'objectif, c'est d'être encore une fois beaucoup plus efficace
02:40 et de mettre fin à ce que beaucoup de Français ressentent comme de l'impunité.
02:43 Et il y a cette colère des Français qui se disent,
02:45 voilà, nous, on paye nos impôts et l'État est impuissant.
02:48 L'État se retire des quartiers les plus difficiles
02:50 parce que là aussi, les habitants sont les premières victimes de ce type d'individus.
02:54 Non, mais c'est pour ça qu'on doit continuer à agir, à investir.
02:56 On travaille aussi, vous savez, sur un engagement du président de la République
02:58 pris pendant la campagne, les forces d'action républicaines,
03:01 pour dans les quartiers les plus difficiles,
03:03 ceux où la République recule et où la criminalité progresse,
03:06 on puisse envoyer une réponse extrêmement ferme, extrêmement ciblée.
03:09 Le pouvoir d'achat, autre grande préoccupation des Français.
03:11 Bruno Le Maire reçoit demain les industriels
03:13 qui sont pointés du doigt par la grande distribution
03:15 parce qu'ils ne veulent pas de nouvelles sessions de négociation des prix.
03:19 Il faut les forcer, les obliger à baisser leurs prix
03:22 alors que les prix sur les marchés de gros sont en train de diminuer
03:24 et pas dans les rayons ?
03:26 Notre logique, elle est claire.
03:27 Il y a eu ces derniers mois et notamment l'an dernier,
03:29 une hausse très forte des prix des matières premières,
03:32 les prix de gros, les prix du fret, les prix de l'énergie.
03:34 Et donc, vous avez des industriels dont les coûts ont augmenté,
03:37 qui l'ont répercuté sur le prix auquel ils vendent à la grande distribution.
03:40 Jusque là, on peut l'entendre,
03:42 mais là, on voit que les prix de gros baissent,
03:44 les matières premières s'abaissent, le fret s'abaisse et l'énergie s'abaisse.
03:47 Et donc, nous, ce qu'on demande de manière très ferme,
03:49 c'est que ça se répercute sur les prix pour le consommateur.
03:53 Donc Bruno Le Maire et ma collègue Olivia Grégoire
03:55 ont réuni la semaine dernière la grande distribution.
03:57 Ils réunissent cette semaine les industriels.
03:59 On leur donne 15 jours pour qu'ils se remettent autour de la table
04:02 et qu'ils négocient des nouveaux prix pour répercuter
04:06 sur la facture des consommateurs, les baisses.
04:08 Sinon, sinon quoi ?
04:09 D'abord, il y a plusieurs pistes qui ont été avancées par mes collègues.
04:13 Bruno Le Maire l'a rappelé hier, notamment le fait de dire aux Français
04:16 qui sont les industriels qui ne jouent pas le jeu ?
04:18 Vous croyez que ça va leur faire peur ?
04:19 Je pense que les Français, vous savez, ils sont très attentifs
04:22 à ce que les entreprises jouent le jeu.
04:23 Et donc, s'il s'agit de multinationales,
04:26 si on leur dit, comme Bruno Le Maire l'a évoqué,
04:28 qui sont les entreprises qui ne jouent pas le jeu
04:30 et qui en profitent pour faire de la marge ?
04:32 Mais la grande distribution, on le dit tous les jours,
04:33 à chaque fois qu'on est sur nos plateaux,
04:35 où M. Gauthier, M. Leclerc, ils donnent le nom de ces multinationales.
04:37 Là, je pense qu'on peut le faire de manière encore plus forte et solennelle.
04:41 Et puis ensuite, on regardera toujours
04:43 quelles sont les possibilités législatives, réglementaires
04:46 pour inciter ces entreprises à répercuter sur les prix.
04:49 Ça veut dire sanctions financières, c'est ça ?
04:50 Ça veut dire une taxe ? Ça veut dire quoi ?
04:52 Ça, c'est l'ultime arme pour mettre une forme de pression.
04:56 Moi, je fais toujours très attention aussi,
04:58 quand on actionne ce type de levier,
04:59 à ce que ça ne se retrouve pas in fine dans la facture du consommateur.
05:02 Parce que vous pouvez avoir des entreprises...
05:03 Ça ne fait pas baisser les prix, ça.
05:04 Vous pouvez avoir des entreprises qui vont dire,
05:05 à ce moment-là, on va répercuter sur la facture.
05:08 Cela dit, c'est ce qu'on a fait, par exemple, sur les prix de l'énergie.
05:11 Vous savez que des énergéticiens avaient "profité"
05:14 de la situation de l'inflation sur les prix de l'énergie, de la spéculation.
05:18 On a fait une taxe sur leur super profit,
05:20 une contribution sur la rente inframarginale,
05:22 pour parler avec un terme technique,
05:23 et on a récupéré plusieurs milliards d'euros
05:25 qui nous ont permis de financer le bouclier énergétique des Français.
05:28 Puisque je rappelle que les prix de l'électricité et du gaz ont été bloqués,
05:32 alors même que la facture aurait dû augmenter de 180 à 200 euros
05:34 pour tous les Français qui nous regardent.
05:36 Oui, mais là, ce n'est pas en taxant les grands industriels
05:38 que vous ferez baisser les prix des produits en rayon ?
05:39 C'est pour ça que je vous dis que ce n'est pas du tout notre première réponse.
05:42 Notre première réponse, c'est de mettre une pression extrêmement forte,
05:44 de les mettre autour de la table avec la grande distribution,
05:47 de leur dire "on voit les prix de gros qui baissent,
05:49 on attend de vous et on sera extrêmement ferme à ce que les prix baissent".
05:52 Je rappelle qu'on a mis en place le trimestre anti-inflation
05:54 aussi dans les supermarchés, depuis le 15 mars dernier,
05:57 qui court jusqu'au 15 juin.
05:59 On veut que cette opération puisse se poursuivre,
06:00 c'est-à-dire que tous les Français aient accès à une gamme de produits
06:03 pour lesquels on garantit que l'inflation a été extrêmement limitée.
06:07 16% quand même sur l'année, c'est extrêmement élevé.
06:11 C'est des produits sur lesquels la distribution garantit
06:16 qu'elle ne fait quasiment aucune marge,
06:18 sur lesquels on limite au maximum l'inflation sur cette gamme de produits
06:21 auxquels tous les Français peuvent accéder.
06:23 On veut poursuivre cette opération.
06:24 16% c'est évidemment sur l'inflation alimentaire.
06:27 Les classes moyennes, visiblement vous vouliez il y a quelques semaines
06:30 un plan Marshall pour les classes moyennes.
06:32 Le Président souhaite désormais un nouvel allégement fiscal
06:35 pour ceux qui gagnent entre 1 500 et 2 500 euros.
06:38 En gros, ce serait une enveloppe de 2 milliards d'euros
06:40 de baisse d'impôt d'ici 2027.
06:42 On n'a aucun détail. C'est quoi ?
06:44 Comment vous allez procéder ? Qui sera concerné ?
06:47 Notre action pour les classes moyennes a commencé depuis 2017.
06:50 Je rappelle juste très rapidement,
06:51 suppression de la taxe d'habitation autour de 800 euros en moyenne,
06:54 suppression de la redevance télé, 138 euros,
06:57 défiscalisation des heures supplémentaires,
07:00 baisse des deux premières tranches de l'impôt sur le revenu de 5 milliards d'euros,
07:03 monétisation des RTT.
07:04 Cette année, on relève le plafond pour le crédit d'impôt garde d'enfants,
07:07 pour toutes ces familles de classe moyenne qui bossent,
07:09 qui doivent faire garder leurs enfants.
07:10 Ça coûte de l'argent la crèche, l'assistante maternelle.
07:13 Ils peuvent défiscaliser davantage, baisser davantage leurs impôts
07:17 en déduisant ce qu'ils payent pour la garde d'enfants.
07:19 Donc ça, c'est ce qui a été fait.
07:20 Et le président de la République l'a dit,
07:21 on veut poursuivre avec une nouvelle baisse d'impôt dans le quinquennat
07:25 pour les classes moyennes.
07:26 Vous me dites quel impôt, comment ça va se faire et quand, etc.
07:29 Précisément, le président nous a demandé à Bruno Le Maire et moi
07:31 de lui faire des propositions.
07:33 Qu'est-ce que vous lui proposez ?
07:34 On travaille, et vous me permettrez de lui dire avant de le dire sur ses noms.
07:39 Je reviendrai sur ces news avec plaisir,
07:40 mais avant, il faut évidemment que je fasse mes propositions au président.
07:43 Mais il y a plusieurs leviers qui sont possibles.
07:45 Il y a l'impôt sur le revenu, il y a les cotisations salariales,
07:48 c'est-à-dire la différence entre le brut et le net
07:49 sur la fiche de paye pour le salarié.
07:51 Il y a différentes pistes qui sont possibles.
07:53 L'intérêt, c'est quoi ?
07:53 C'est de se dire qu'il faut que les Français,
07:55 et notamment la classe moyenne,
07:56 ils en aient pour leurs impôts et pour leur travail.
07:58 C'est ça, ma préoccupation.
07:59 L'objectif, c'est qu'ils aient davantage d'oxygène.
08:02 Ils bossent, ils ont le sentiment de financer un modèle
08:05 qui parfois permet à certains de ne pas travailler,
08:07 un modèle social dont ils bénéficient peu, eux, en termes d'aide,
08:10 même si en réalité, il y a tout ce qui est possible en matière de santé, etc.
08:14 Ils payent des impôts pour des services publics
08:15 dont ils peuvent avoir le sentiment qu'ils se dégradent,
08:17 confère la discussion qu'on a eue au début.
08:19 C'est pour ça qu'on doit être beaucoup plus efficace
08:20 dans la manière dont on dépense leurs impôts.
08:23 Et ils attendent aussi qu'on lutte contre la fraude,
08:25 toutes les fraudes, qu'elles soient fiscales, sociales et douanières,
08:28 parce que c'est de l'argent qui manque aussi aux services publics,
08:30 alors qu'eux-mêmes, ils respectent les règles et ils payent les impôts.
08:32 On va parler de la fraude dans un instant.
08:34 Juste là, on parle des comptes aussi, de la Nation.
08:37 La Cour des comptes et la Banque de France disent
08:39 que c'est absolument n'importe quoi de continuer à diminuer les impôts
08:42 quand on a une dette de 3 000 milliards.
08:43 Qu'est-ce que vous répondez à Pierre Moscovici qui dit
08:46 "il faut absolument éviter les baisses d'impôts non compensées,
08:48 quelles qu'en soient la nature".
08:49 D'abord, moi, j'écoute toujours ce que dit Pierre Moscovici,
08:51 évidemment, et la Banque de France.
08:53 Ce qu'on a constaté, c'est qu'en baissant certains impôts,
08:56 on reçoit plus d'impôts.
08:57 Je vous donne un exemple.
08:59 L'impôt sur les sociétés.
09:00 On l'a passé de 33% en 2017 à 25% en 2022.
09:05 On l'a baissé et ça concerne toutes nos entreprises, les PME.
09:07 On a baissé l'impôt sur les sociétés.
09:09 On collecte plus d'impôts sur les sociétés avec un taux à 25%
09:13 qu'à l'époque où il était à 33%, 15 milliards de plus.
09:15 Pourquoi ?
09:16 Parce que quand vous baissez certains impôts,
09:18 notamment ceux qui pèsent sur l'économie ou sur le travail,
09:21 vous permettez à l'activité économique de se développer.
09:23 En gros, ça rapporte plus de taxer moins un gâteau qui grossit
09:27 plutôt que de surtaxer un gâteau qui rétrécit
09:29 parce que l'assiette, entre guillemets, est plus faible.
09:30 Donc, ce n'est pas aussi évident que ça, première chose.
09:32 Deuxième chose, moi, depuis que je suis en âge
09:34 de m'intéresser à la politique, d'écouter l'actualité,
09:36 je n'ai entendu que des gouvernements qui étaient critiqués
09:38 parce qu'ils augmentaient les impôts.
09:40 Très rarement des gouvernements critiqués parce qu'ils baissent les impôts.
09:43 Donc, je vais vous dire, je le prends comme un compliment.
09:46 Voilà, ça montre effectivement aux Français,
09:48 y compris de la part d'autorités éminentes comme la Banque de France
09:50 ou Pierre Moscovici, le premier président de la Cour des comptes,
09:52 que la baisse des impôts est une réalité dans notre pays.
09:54 D'accord, mais avec une explosion de la dette à la clé.
09:57 Mais en fait, les deux ne sont pas contradictoires.
09:59 Qu'est-ce qu'on a montré ces dernières années ?
10:01 C'est que l'explosion de la dette, il faudra l'éviter.
10:03 Justement, on a fixé une trajectoire qui permet de désendetter le pays,
10:05 de commencer à rembourser notre dette à partir de 2026,
10:08 de revenir sous les 3% de déficit en 2027.
10:11 Comment ? D'abord, grâce à l'activité économique,
10:13 je le disais à l'instant, c'est des recettes supplémentaires.
10:15 Ensuite, en faisant des économies,
10:16 on va faire des propositions très claires avec Bruno Le Maire.
10:18 Le déficit...
10:19 Qui va faire des économies ?
10:20 Le déficit, il était de 9% en 2020.
10:23 On l'a baissé à 6,5% en 2021, 4,7% l'an dernier.
10:26 Ça fait beaucoup de chiffres, mais tout ça pour dire que depuis 2020,
10:29 le déficit public ne cesse de diminuer
10:32 et on le ramènera sous les 3% en 2027, comme on s'y est engagé.
10:35 Et donc, on va faire des propositions avec Bruno Le Maire sur des économies.
10:38 Qui va faire des économies ?
10:39 Vous demandez.
10:39 Quel ministère ?
10:40 La première ministre a demandé à tous les ministères d'identifier 5%
10:43 de marge de manœuvre dans leur budget pour qu'on puisse identifier des économies.
10:47 Ensuite, vous avez...
10:47 Gérald Darmanin est d'accord.
10:48 François Braune est d'accord.
10:50 Intérieur, santé.
10:51 Attendez, tous les ministères...
10:52 Pas besoin de...
10:53 Non, mais tous les ministères doivent identifier ces possibilités.
10:57 Ensuite, il y a des secteurs sur lesquels on travaille davantage.
11:00 Je pense par exemple à tout ce qui est aide au travail.
11:03 On a aujourd'hui le taux de chômage le plus bas depuis 15 ans.
11:06 Donc, il y a un certain nombre de dispositifs
11:07 pour lesquels on peut peut-être réduire la voilure.
11:09 Au secteur du logement, par exemple, aussi,
11:11 on sait qu'on dépense beaucoup plus que nos voisins européens.
11:14 Sans qu'on puisse dire que les résultats
11:15 soient particulièrement meilleurs que nos voisins européens.
11:17 Sur tous ces sujets-là, on va avancer sans tabou dans les semaines qui viennent
11:20 et on fera des annonces très concrètes.
11:22 Tout ça, c'est évidemment pour envoyer un signal aux classes moyennes
11:25 de dire, voilà, on essaie de passer au-delà de cette réforme des retraites
11:28 qui ne passe pas en réalité.
11:30 C'est ce que va faire aujourd'hui encore Elisabeth Borne
11:32 en tentant de renouer le dialogue avec les syndicats.
11:35 Je pense que c'est important d'avancer.
11:36 La réforme des retraites, elle a fait beaucoup de débats.
11:39 On peut revenir sur la séquence,
11:40 dire qu'il y a des choses que nous-mêmes,
11:41 on aurait pu mieux faire, mieux présenter,
11:45 dont on aurait pu mieux tenir compte.
11:46 Mais le fait est que le texte a été adopté à l'issue d'un 49.3,
11:50 mais il a été adopté, validé par le Conseil constitutionnel.
11:52 Moi, je pense que les Français, ce qu'ils attendent aujourd'hui,
11:55 c'est qu'on avance sur un certain nombre de sujets
11:56 qui sont au cœur de leur quotidien et de leurs préoccupations.
11:58 On en a parlé.
11:59 La question du pouvoir d'achat, la question de la sécurité,
12:03 la question de la santé.
12:04 Sur ces sujets-là, on est très attendus
12:05 et on doit avancer avec les partenaires sociaux, avec les parlementaires.
12:09 Et c'est pour ça que la première ministre rencontre les syndicats à partir de...
12:11 Mais c'est l'histoire de passer cette réforme des retraites
12:13 qui, encore une fois, je le dis, ne passe pas.
12:15 Mais encore une fois, elle a été adoptée.
12:17 Moi, je pense que l'important, c'est d'avancer sur tous ces sujets-là.
12:20 Moi, je pense que ce qui ne passerait pas,
12:21 c'est si j'étais là en train de vous expliquer
12:23 qu'on ne s'occupe pas de la question du pouvoir d'achat,
12:25 qu'on ne s'occupe pas de la question de la santé
12:26 alors qu'il y a des difficultés pour accéder aux soins.
12:28 On ne s'occupe pas de la question de la sécurité
12:30 alors qu'il y a des situations telles que celles que vous avez évoquées
12:32 qui sont inacceptables.
12:32 Absolument. Il y en a d'autres et je vais vous en parler dans un instant.
12:34 Fraude fiscale, vous avez annoncé un plan avec l'augmentation de 25%
12:40 des contrôles fiscaux des plus gros patrimoines d'ici la fin du quinquennat.
12:44 Fraude sociale, c'est pour quand ?
12:46 Qu'est-ce que vous allez annoncer exactement ?
12:48 Je présenterai mon plan de lutte contre la fraude sociale d'ici à la fin du mois.
12:52 Il y a trois grands sujets.
12:53 Le premier sujet, c'est les cotisations sociales non payées par les entreprises,
12:57 c'est-à-dire le travail dissimulé.
12:58 C'est la première chose.
12:59 Il y aura des mesures sur le sujet.
13:01 Deuxième chose, fraude à l'assurance maladie.
13:03 On a déconventionné un certain nombre de centres de santé,
13:05 de centres dentaires qui facturaient à l'assurance maladie
13:07 des actes qu'ils n'ont pas fait à aucun patient.
13:10 Donc des mesures aussi sur ce sujet-là et sur le sujet des fraudes
13:14 qui ont pu exister à la carte vitale.
13:15 Là, vous nous confirmez qu'il n'y a plus que 1000 cartes vitales surnuméraires
13:18 dans notre pays ?
13:19 Absolument. On a désactivé ces dernières années plus de 2 millions de cartes vitales
13:23 qui étaient en circulation dans notre pays.
13:25 Il y a eu un énorme travail qui a été fait.
13:27 Il y avait plus de 2 millions de cartes vitales qu'on appelle surnuméraires.
13:30 On les a désactivées.
13:31 Il reste aujourd'hui un peu moins d'un millier de cartes vitales.
13:33 On continue à agir pour aller jusqu'au bout.
13:36 Mais il y a eu cette action très forte.
13:37 Mais on peut prendre d'autres actions pour sécuriser encore ces sujets-là.
13:40 Et troisième sujet, la fraude aux prestations sociales, aux allocations sociales.
13:43 Et sur ce sujet aussi, je présenterai des mesures d'ici la fin du mois.
13:46 Et le conditionnement du RSA, une activité, ça pareil ?
13:49 Vous allez...
13:50 Alors ça, c'est un autre chantier qui est porté dans le cadre
13:53 de ce qu'on appelle France Travail.
13:54 Mais l'objectif, c'est quoi ?
13:55 C'est de dire qu'on doit avoir un système social
13:58 qui incite davantage à la reprise d'emploi,
14:00 surtout quand vous avez des perspectives en matière d'emploi
14:02 comme aujourd'hui, où partout où vous vous déplacez,
14:04 vous rencontrez des chefs d'entreprise qui vous disent
14:05 "je cherche à recruter, j'y arrive pas".
14:07 Donc on a déjà fait la réforme de l'assurance chômage
14:09 pour réduire la durée d'indemnisation,
14:11 la durée pendant laquelle on peut toucher les allocations chômage
14:14 avant de reprendre un emploi.
14:15 Ça a été difficile, on a été assez seuls pour porter cette réforme.
14:19 Il y a eu beaucoup d'opposition, mais on l'a fait.
14:21 Maintenant, on va le faire sur le RSA
14:22 pour qu'il y ait effectivement davantage de contrepartie,
14:25 d'insertion dans l'emploi en face du RSA
14:27 et pour ceux qui ne respecteraient pas des sanctions.
14:30 J'ai une dernière question qui concerne la façon dont on fait société,
14:33 dont on fait nation dans notre pays.
14:35 On a beaucoup parlé de violences envers les élus récemment,
14:38 le maire de Saint-Brévin a démissionné.
14:40 Là, il y a un joueur du FC Toulouse qui a été écarté du club
14:44 après une altercation avec une élue, justement.
14:46 Il s'en est pris, ce joueur marocain,
14:48 Laurence Haribagé, adjointe au sport de la mairie de Toulouse.
14:52 Il célébrait la victoire de son club en Coupe de France.
14:54 L'élue lui a demandé de faire moins de bruit.
14:56 Il lui a répondu que dans son pays,
14:57 les femmes ne parlent pas aux hommes comme cela.
14:59 Il avait déjà ce week-end refusé de porter le maillot arc-en-ciel
15:02 pour lutter contre l'homophobie dans le football.
15:05 Qu'est-ce que ça vous insiste ?
15:06 Alors vous m'apprenez, je n'étais pas du tout au courant de cette situation
15:08 et je fais toujours attention à ne pas commenter des faits
15:11 pour lesquels je ne suis pas au courant.
15:13 Par ailleurs, je connais l'élu Laurence Haribagé qui a été député.
15:17 Si c'est confirmé, si la scène s'est déroulée comme celle-ci,
15:20 c'est absolument inacceptable, évidemment.
15:23 Je vais me renseigner sur ce sujet-là,
15:24 en parler à ma collègue Amélie Houdéa Castera, la ministre des Sports.
15:28 Ce sont des propos qui n'ont pas leur place dans notre République.
15:33 De la même façon que de refuser de porter le maillot arc-en-ciel
15:35 lors de la journée de lutte contre l'homophobie ?
15:37 Oui, je pense que sur ce sujet-là aussi.
15:39 Après, il y a une responsabilité des clubs sportifs.
15:41 Moi, je ne me mets pas à la place des responsables des clubs
15:43 qui doivent eux-mêmes faire en sorte que des opérations comme celle-ci
15:46 puissent se dérouler et se tenir.
15:48 Merci Gabriel Attal.
15:49 Être revenu ce matin dans la matinale de CNews à vous,
15:51 Romain Désarme pour la suite.
15:52 [Musique]
15:56 [SILENCE]