Coup de gueule de Tugdual de Dieuleveult envers le doc' "Dieuleveult, les disparus du fleuve"

  • l’année dernière
Avec Tugdual de Dieuleveult, journaliste

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##SUD_RADIO_MEDIA-2023-05-17##

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News
Transcription
00:00 Sud Radio Média, 10h10h30, Valérie Exper, Gilles Gansman.
00:05 - Bonjour Gilles. - Bonjour Valérie.
00:07 - Et bonjour Tuguel de Dieu le Veux. - Bonjour.
00:10 - Vous êtes notre invité, vous êtes journaliste, vous êtes le fils de Philippe de Dieu le Veux,
00:14 disparu en 85 aux Ayres, mystère autour de sa disparition, plusieurs théories, plusieurs thèses.
00:22 Il y a un documentaire qui sera diffusé demain sur France 2 et vous n'êtes pas là pour faire la pub de ce documentaire,
00:28 mais au contraire, vous êtes en colère sur un certain nombre de points et sur ce documentaire en particulier
00:35 qui selon vous comporte un certain nombre d'inexactitudes et on pourra parler de la médiatisation de cette affaire,
00:42 médiatisation un peu morbide et sordide parfois. On parle de 1985, on est en 2023 et on en parle encore.
00:50 Il faut se souvenir que Philippe de Dieu le Veux a été un des... ça a été une des personnalités...
00:56 - Une des grandes stars de la télévision. - De la télévision.
00:59 - Avec la chasse au trésor. - La chasse au trésor qui était une émission mythique.
01:02 On va en reparler avec vous dans un instant.
01:04 - Et on peut dire que quand il est décédé vous aviez 4 ans, c'est ça ?
01:07 - J'avais 4 ans, ouais. - Ouais.
01:08 - On va en reparler dans un instant. Gilles, on passe aux zappings.
01:12 - Je suis déçu, vous n'avez pas mis votre fourreau ce matin, pourtant c'était le grand retour du tapis rouge,
01:20 des paillettes, des grandes robes, des bijoux.
01:23 Alors cette année, vous avez vu, c'est aussi le grand retour des stars américaines.
01:26 Ils vont en avoir plein durant 15 jours.
01:28 Et le premier d'une grande série, c'était Michael Douglas qui était sur scène
01:33 et puis ensuite en interview sur France 2.
01:35 - Parce qu'il y a des centaines de festivals dans le monde entier, mais il n'y a qu'un seul festival de Cannes.
01:43 Pendant longtemps, j'ai cru que je ne pourrais jamais être l'homme que mon père était.
01:49 Il était énergique avec une personnalité très puissante.
01:53 Et quand j'ai gagné mon Oscar pour Wall Street, c'est la première fois que j'ai eu le sentiment de sortir de son ombre.
02:01 - Est-ce que vous, vous avez été dans l'ombre de votre père ou vous ne l'avez pas assez connu pour être dans cette ombre ?
02:07 Est-ce que c'est quelque chose qu'on vous a rabâché longtemps ou pas ?
02:10 - On est toujours dans l'ombre de ses parents, non ? Je crois.
02:12 Bon, je n'ai pas l'impression de vivre dans l'ombre de mon père
02:16 parce que je fais ma vie comme mon frère et ma soeur ont fait notre vie.
02:19 Il faut bien vivre avec ça. Donc non, je n'ai pas l'impression d'être dans l'ombre de mon père.
02:23 - Sur France TV Info, Valéry Julien Bayou s'en est pris à CNews.
02:26 Il faut dire que l'Europe écologie tape énormément et très fort sur CNews.
02:33 Il a suggéré à l'Arkum d'intervenir. Vous vous doutez bien, Pascal Praud a réagi.
02:38 - Ce n'est pas de l'argent public, mais c'est une autorisation d'émettre.
02:41 Moi, je crois qu'on doit pouvoir émettre, c'est la liberté d'expression.
02:44 Et qu'il faut par contre un contrôle à postérieur, oui.
02:46 - Vous estimez que oui, il faut les interdire ?
02:48 - Ça peut aller jusqu'à la sanction interruption d'antenne.
02:52 Ça, c'est pour le coup à la justice de tranchée ou à l'Arkum.
02:55 Il y a un autre élément concernant CNews, c'est qu'ils sont partis sur une chaîne d'information.
03:01 Et aujourd'hui, c'est plutôt une chaîne d'opinion.
03:03 Le cahier des charges n'est pas rempli, on va le dire comme ça.
03:06 - CNews est victime de son succès, c'est aussi simple que ça.
03:09 C'est-à-dire que le journaliste qui est sur cette chaîne, je crois que c'est France Info,
03:14 c'est une chaîne que personne ne regarde et c'est avec de l'argent public.
03:18 - C'est des jaloux, voilà pourquoi.
03:21 - Non, mais ce qu'il faut dire, il y a une forme d'agitation médiatique quand même.
03:24 L'Arkum est là, l'Arkum fait son travail.
03:26 Tous les ans, régulièrement, je ne sais pas à quelle fréquence,
03:30 mais nous, nous remplissons des tableaux.
03:32 Nous avons une très bonne note parce qu'on a une diversité dans nos invités.
03:36 C'est la même chose pour toutes les chaînes.
03:38 Donc, CNews remplit de la même manière son cahier avec les temps de parole
03:43 et l'Arkum fait le boulot, normalement.
03:47 Enfin, normalement, pas normalement d'ailleurs.
03:49 - La colère aussi sur le plateau de quotidien de Christiane Taubira
03:53 sur la réunion à Versailles, vous savez, de tous les dirigeants
03:56 qui vont investir quand même 13 milliards, ça doit créer un peu d'emplois.
03:59 Alors, on peut imaginer que c'est une bonne nouvelle en étant juste,
04:04 justement, pour la France.
04:06 Et bien, ça ne te satisfait pas, Christiane Taubira,
04:08 qui a poussé un coup de gueule hier.
04:10 - Oui, ils investissent aujourd'hui, mais ils investissent avec la seule préoccupation
04:14 de tirer le plus de bénéfices possible pour partager des dividendes,
04:18 répartir des dividendes derrière des sociétés écrans qui évitent de payer des impôts.
04:22 C'est dans ce monde-là qu'on vit. C'est ça qui est joli, là.
04:25 Les jolis couloirs, les jolis allées, les jolies voitures, les jolis costumes,
04:29 les jolis sourires, c'est ça qui est joli.
04:31 Mais les gens crèvent dans ce monde-là.
04:33 Ça va, ils n'étaient pas supportables.
04:35 Et puis, excusez-moi de m'énerver.
04:37 - Il y a eu beaucoup de réactions sur Twitter.
04:39 S'il n'y a pas d'entreprise, il n'y a pas d'emploi.
04:41 S'il n'y a pas d'emploi, il y a du chômage.
04:43 - C'est démago. C'est totalement démago.
04:46 - Et beaucoup de gens ont réagi en disant que s'il n'y avait pas d'investissement,
04:50 nos retraites seraient encore plus loin, parce qu'il n'y aurait pas d'argent et pas d'impôts.
04:55 Voilà à peu près les réactions sur Twitter.
04:58 Je vous sens un peu...
05:00 - Je pense qu'hier, elle n'a pas voulu réagir non plus à l'homophobie.
05:05 Et en particulier au fait que des joueurs de foot refusent de porter le brassard arc-en-ciel
05:12 et n'a pas voulu évoquer la religion en disant "non, non, moi je ne parle pas de ça".
05:15 Donc là aussi, c'est un peu du deux poids, deux mesures.
05:18 Vous l'avez vu hier ?
05:20 - J'ai vu et je n'ai rien à dire sur ce point.
05:26 - D'accord. On continue.
05:28 - Voilà l'artiste Bertrand qui sort un nouveau film à raconter dans "C'est à vous".
05:32 Comment le réchauffement climatique influence aussi le monde animalier ?
05:36 - Les animaux qui vivent dans le froid, par exemple sur les tiques, sur les mouflons.
05:39 Les mouflons sont bourrés de tiques. Ils étaient habitués à monter très très haut en Corse pour se débarrasser des tiques.
05:44 Comme aujourd'hui il y a un réchauffement climatique, les tiques ne se débarassent plus.
05:47 Donc les mouflons sont en danger à cause du changement climatique.
05:50 C'est incroyable cette histoire.
05:52 - Donc ils sont parasités par les tiques.
05:54 - Par les tiques, ils ne peuvent pas se débarrasser.
05:56 Ils peuvent monter très haut avec des températures froides.
05:58 Et comme il fait beaucoup moins froid, il y a moins de neige, ils sont en danger.
06:01 - Bon, si vous voulez enlever vos tiques durant l'ascension, il faut aller en haut.
06:07 Il faut aller sur le front. On aura appris ça.
06:09 Le film de Yann Arthus-Bertrand sera aussi diffusé en télé dans une quinzaine de jours, Valérie.
06:15 Et puis il y a eu, Valérie, c'est pour vous ce son, ce moment suspendu, la magie d'une voix.
06:21 Hier, lors de la cérémonie d'ouverture du Festival de Cannes, le chanteur américain Gabriel,
06:26 une voix de cristal qui, je sais, vous a beaucoup touché.
06:30 * Extrait de Gabriel *
06:53 - Moi, c'est arrivé comme un cheveu sur la soupe, en faisant qu'on s'envoyait des SMS.
06:57 On peut partager ça avec nos auditeurs.
06:58 - J'ai l'impression d'être à The Voice.
07:00 - C'est vrai, Gabriel a bien chanté. Il a une belle voix.
07:03 - Mais il est connu ?
07:04 - Je ne le connaissais pas, mais il a une belle voix.
07:06 - Vous connaissez tous les chanteurs.
07:07 - Non, je ne le connaissais pas, j'avoue.
07:09 - Plutôt une bonne audience hier pour la cérémonie d'ouverture du Festival de Cannes.
07:13 Hier, 2 millions de téléspectateurs en moyenne, un pic à 3 millions pour la palme d'honneur à Michael Douglas.
07:20 - On peut regretter Canal+ la façon dont...
07:24 - J'ai trouvé qu'il manquait des spécialistes de cinéma, qu'il manquait vraiment derrière une vraie culture.
07:31 - Il manquait un peu de glamour.
07:32 - Oui, un peu de glamour. Et puis il manquait un peu la voix off de Philippe Dana.
07:35 Vous savez, quand il racontait, il est sur scène, il a fait ci, il a fait ça.
07:39 Moi, ça m'a manqué.
07:41 - Bon.
07:42 - Moi, ce que je vous propose, Valérie, c'est qu'on va parler de ce documentaire qui va être diffusé sur France 2.
07:46 Et pour que les gens comprennent, je vous propose d'écouter la bande-annonce, comme ça, après la publicité, on pourra en parler.
07:53 - La chasse aux trésors vous emmènera vraiment partout.
07:57 - Notre ami Philippe de Dieuleveu a disparu aux Aïrs avec 6 autres personnes.
08:02 - Où sont les corps ? Il n'y en a pas ?
08:06 - Cette expédition commence mal, en fait.
08:08 - Le régime de Mobutu a surveillé les mouvements des déplacements de Philippe.
08:14 - Il y avait des mouvements résistants, des guerrilleros, des Cubains qui étaient dans le coin, appuyés par les Soviétiques.
08:20 - On a essayé de nous donner des tas de preuves de la noyade, mais qui ne tiennent pas.
08:25 - La raison pour laquelle M. Dieuleveu était là, c'est laquelle ?
08:30 - Dieuleveu, les disparus du fleuve.
08:34 Le film inédit, jeudi soir à 21h10 sur France 2 et sur la plateforme France.tv.
08:40 - Tout est faux dans ce qu'on vient d'entendre ?
08:42 - Ah non, non, tout n'est pas faux, mais c'est très orienté.
08:44 - C'est très orienté.
08:46 - C'est très orienté dans le sens où personne n'est au courant, enfin, aujourd'hui personne ne peut prouver quoi que ce soit quant à la disparition,
08:51 quant à ce qui s'est passé le 6 août 85.
08:54 - Moi, quand j'entends cette bande-annonce, je trouve que la noyade, et je ne souscris à aucune théorie, il faut que ce soit bien clair,
09:01 - la noyade est quand même assez vite balayée.
09:04 - Donc je trouve que c'est pas sérieux quand on se prétend journaliste.
09:08 - Mais on peut faire une thèse ?
09:10 - On peut faire une thèse, mais moi vraiment je me place en tant que journaliste.
09:14 - Et pour l'information, je pense qu'on peut faire des thèses, mais il faut avoir des arguments solides, valables, et des preuves de ce qu'on avance.
09:20 - France Télévisions n'aurait pas dû faire ce documentaire ?
09:23 - En tout cas, moi je les ai prévenus depuis des mois.
09:26 - France Télévisions, comme Gaumont, qui travaillait avec une femme qui avait déjà écrit sur le sujet,
09:32 - et qui s'était déjà fait pincer pour diffuser des fausses informations,
09:35 - qui avait acheté des documents, qui se sont avérés être des faux,
09:38 - et au-delà de ces faux documents, même son enquête qu'elle avait publiée en 2001, en 2008,
09:43 - était déjà presque plus proche du roman que de l'enquête journalistique.
09:47 - Bon, on va en reparler dans un instant, on marque une pause,
09:50 - et avec vous, Tugual de Dieu le veut, on va revenir sur cette affaire,
09:55 - et puis sur comment on explique que ça encore fascine tant d'années après la disparition de votre père.
10:03 - A tout de suite.
10:05 Sud Radio Média, l'invité du jour.
10:08 - L'invité du jour, c'est Tugual de Dieu le veut, vous êtes journaliste,
10:12 - vous êtes également le fils de Philippe de Dieu le veut.
10:15 - Philippe de Dieu le veut, on s'en souvient, animait cette émission mythique,
10:19 - qui cartonnait, c'était sur France 2 à l'époque, "La chasse au trésor".
10:26 - Il est disparu sur le fleuve Zahir, entre le Zahir et l'Angola, en 1985.
10:31 - On en parle encore aujourd'hui, sa disparition reste un mystère.
10:35 - Il n'y a pas eu de preuves qu'il ait été assassiné, ni de preuves qu'il ait été noyé.
10:41 - Avec une première révélation, on est d'accord que votre papa était un espion de la DGSE française ?
10:48 - Alors, mon père était réserviste à la DGSE, donc c'est un peu différent,
10:52 - et d'ailleurs dans le documentaire, on n'évoque pas trop le fait qu'il était réserviste,
10:57 - ce qui est très différent que d'appartenir à une unité opérationnelle de la DGSE.
11:02 - Et les seules informations connues qui viennent de la DGSE,
11:05 - que j'ai pu sortir dans mon documentaire que j'ai fait il y a 15 ans avec Jérôme Pain,
11:09 - la DGSE a expliqué qu'il n'avait jamais participé à aucune opération.
11:14 - Oui, mais la DGSE n'allait pas vous dire que votre père était un espion, qu'il était sur telle et telle affaire.
11:20 - Mais c'est toujours la même chose de dire aujourd'hui qu'il était un clandestin de la DGSE,
11:26 - il a besoin d'avoir de preuves pour avancer cette théorie.
11:29 - Moi je veux bien, mais c'est parole contre parole,
11:32 - donc pourquoi je croirais plus la DGSE que quelqu'un d'autre ?
11:35 - Parce que vous m'avez interrompu Gilles, parce que j'étais en train de faire le lancement, n'est-ce pas ?
11:40 - Tu ne te suis pas encore déconstruit, il faut le savoir.
11:42 - J'étais en train de faire le lancement et d'expliquer qu'il y avait un documentaire demain
11:45 - qui sera diffusé sur France 2 à 21h, c'est assez rare pour le signaler,
11:50 - "Les disparus du fleuve", et vous vous êtes venu ce matin pour nous dire
11:54 - que vous n'êtes pas d'accord avec ce documentaire.
11:57 - Vous nous avez dit précédemment que vous aviez prévenu La Gaumont, qui est productrice, France Télévisions,
12:02 - que la journaliste, vous mettez en cause la journaliste qui a réalisé ce documentaire
12:06 - en disant que déjà elle avait écrit une histoire, raconté une histoire, avec des documents qu'elle avait achetés,
12:12 - qui étaient faux, et donc que ce n'était pas du boulot. En gros vous êtes en colère.
12:16 - Ah ben je suis clairement en colère quand je vois ça, je suis clairement en colère.
12:19 - D'ailleurs je mets en cause la journaliste Anna Miquel, mais aussi le co-auteur de ce documentaire et réalisateur,
12:25 - qui s'appelle Yannick Sayet, qui en travaillant avec elle, et Gaumont en travaillant avec ces gens-là,
12:30 - valide complètement le fait de travailler avec des gens qui n'ont aucune déontologie journalistique.
12:35 - Et je pense que sur des sujets comme ça...
12:37 - Mais pourquoi ? Qu'est-ce qui est faux par exemple dans ce qu'on va voir ?
12:40 - Alors justement c'est bien ça tout le problème, c'est qu'il n'y a pas obligatoirement des choses fausses,
12:45 - mais tout est basé sur des ressentis, et donc on laisse entendre plein de choses,
12:51 - en balayant d'autres choses. Il y a aussi des gens qui sont mis en cause dans ce documentaire,
12:57 - qui sont décédés et qui ne sont plus là pour se défendre, il y a toute contradiction.
13:01 - Ils sont des archives.
13:03 - Et ce n'est pas du travail journalistique, et vous évoquiez le fait que c'est diffusé demain jeudi,
13:07 - en prime time, et le jeudi sur France Télévisions, c'est une case qui est normalement dédiée à l'information,
13:13 - à l'envoyé spécial, donc ça a quand même aussi un impact important à mon sens, à mes yeux,
13:19 - de diffuser ça un jeudi soir à la place d'envoyer spécial, ça évoque quelque chose.
13:25 - Oui, ça donne une certaine crédibilité au documentaire, mais vous l'avez vu.
13:29 - Alors j'ai fini par le voir, malgré les refus de Gaumont et de France Télévisions depuis des mois,
13:34 - de me faire voir ce documentaire en amont, là aussi ça me pose question dans le sens où,
13:39 - si ce documentaire est complètement assumé, et qu'il n'y aurait rien à redire sur ce documentaire,
13:44 - j'ai du mal à comprendre pourquoi on refuse aux enfants du principal sujet de ce documentaire,
13:49 - de le voir avant les téléspectateurs.
13:51 - Alors, mais dans ce cas, pourquoi vous n'avez pas fait un référé ?
13:53 - Mais parce que moi je suis pour la liberté d'informer, je suis journaliste,
13:57 - et heureusement qu'on n'a pas besoin de nous demander notre avis à nous les enfants pour parler de notre père,
14:02 - il faut pouvoir en parler, c'est le principe du journalisme,
14:06 - et j'ai aucune raison de vouloir censurer quoi que ce soit.
14:10 - Alors comme disait Valérie, il y a eu une première affaire avec cette journaliste,
14:14 - et cette journaliste avait imité la signature de votre père sur un document, c'est ça ?
14:18 - Non, je ne crois pas que ce soit elle qui ait imité la signature...
14:21 - Mais c'était ça, le document était faux.
14:22 - Le document était faux, mais elle a acheté.
14:24 - C'est pas grave, c'est grave.
14:25 - Elle est allée sur place, elle a dû trouver quelqu'un qui lui a dit,
14:28 - "Bah tiens, figurez-vous que j'ai l'interrogatoire de Philippe de Dieu Leveux,
14:32 - interrogatoire qu'il n'avait même pas besoin de faire authentifier par la justice,
14:37 - parce que dedans, il y a déjà des énormes erreurs.
14:41 - Mon père évoque ses trois enfants alors que ma sœur n'est pas née,
14:45 - il y a des erreurs de date flagrantes,
14:48 - il évoque aussi une chasse au trésor qui se serait passée au Tchad,
14:51 - alors qu'il n'y a jamais eu de chasse au trésor au Tchad,
14:53 - donc c'était très facile d'avoir des gros doutes sur ce document.
14:58 - Elle a été condamnée pour ça ?
15:00 - Je ne sais pas si elle a été condamnée,
15:02 - en tout cas elle a reçu des prix pour son enquête,
15:05 - et je pense qu'elle a toujours ses prix, je ne suis pas sûr qu'on lui ait retiré ses prix,
15:08 - et c'est assez scandaleux.
15:09 - On a un auditeur qui était journaliste,
15:11 - il dit "J'ai eu la chance de déjeuner à la cafétéria de France Télévisions avec votre père,
15:14 - c'est un souvenir inoubliable, il était sympathique, gentil,
15:17 - et dégageant une énergie incroyable, un grand homme".
15:20 - Et c'est vrai que je pense que si sa popularité arrive encore jusqu'à aujourd'hui,
15:24 - c'est qu'il a... c'était un personnage hors du commun.
15:27 - Gilles, vous avez regardé le documentaire ?
15:29 - Oui, j'ai regardé le documentaire, qui est surtout fait à base d'archives.
15:32 - C'est-à-dire que la plupart des témoignages ce sont des archives,
15:35 - et donc c'est très compliqué d'interviewer quelqu'un dans une archive.
15:39 - Donc moi ce que je voulais savoir, c'est d'aller sur les faits.
15:42 - A quel moment votre papa a-t-il été déclaré mort ?
15:46 - Et officiellement il est mort de quoi ?
15:48 - Officiellement il est mort de rien, puisqu'il a disparu.
15:51 - Il a disparu.
15:52 - On n'a pas retrouvé son corps, donc en fait aujourd'hui il est disparu.
15:55 - Mais à quel... donc...
15:58 - Alors, il y a beaucoup de gens qui évoquent le fait que
16:01 - la thèse officielle est la thèse de la noyade.
16:04 - Mais... et là c'est un peu difficile, mais...
16:07 - En fait à l'époque, en 85, il y a eu des militaires qui sont venus sur place
16:10 - pour effectuer des recherches, mais il n'y a pas eu d'enquête de police
16:13 - qui a été faite à l'époque.
16:15 - Donc on peut dire qu'il y a une thèse officielle qui est la noyade.
16:19 - Il faut dire une date de mort pour l'héritage, pour passer à une succession.
16:23 - Donc à quel moment ça a l'air ?
16:25 - Je vous avoue que là, pour le coup, j'étais très petit, donc je ne sais pas.
16:30 - C'est évoqué effectivement dans ce documentaire le fait que...
16:33 - et c'est aussi pour ça que moi je suis très en colère, il y a un des témoins
16:36 - qui évoque le fait que ma mère aurait tout accepté,
16:39 - donc la thèse de la noyade, pour pouvoir toucher les assurances.
16:42 - Vous m'avez vu venir, j'allais jamais...
16:44 - Oui, oui, oui, je suis très en colère parce que, encore une fois,
16:46 - ma mère n'est pas là pour se défendre, donc j'en sais rien.
16:49 - Peut-être que c'est la personne qui dit ça, qui, elle, a poussé ma mère, j'en sais rien.
16:53 - Je ne veux même pas rentrer dans ce genre de détail,
16:55 - mais je trouve que c'est, encore une fois, pas journalistique
16:58 - de laisser dire des choses comme ça, sans qu'il y ait une contradiction de l'autre côté.
17:03 - Parce que c'est peut-être pas ce qui s'est passé.
17:05 - Et on a essayé de vous interroger, ou pas, pour le documentaire ?
17:08 - Non, ils savaient que vous y étiez aussi.
17:10 - On nous a proposé de participer, on a d'abord dit non, pour des raisons complètement personnelles.
17:14 - Parce que, là, moi, aujourd'hui, je parle parce que c'est important de parler aujourd'hui,
17:19 - mais on ne nous entend jamais, avec mon frère et ma soeur, parler de cette histoire.
17:22 - Parce qu'on fait notre vie, et qu'on laisse parler les gens.
17:25 - Mais justement, est-ce qu'il n'y avait pas un intérêt à répondre ?
17:29 - Donc, dans un premier temps, on n'a pas voulu parler,
17:32 - et on ne nous a surtout pas dit qui était derrière ce documentaire.
17:36 - Donc, on ne nous a pas du tout prévenu que c'était cette fameuse Anna Miquel,
17:40 - qui avait écrit déjà ses bêtises dans 21, qui était à l'origine de ce documentaire.
17:45 - Et quand on l'a appris, évidemment, on n'allait pas s'associer à une personne qui diffuse des fake news.
17:50 - Ça aurait pu être l'occasion de dire votre vérité, ou en tout cas, ce que vous aviez à dire.
17:56 - Mais c'est ce que j'essaye de vous dire depuis tout à l'heure.
17:58 - Oui, c'est ce que vous faites aujourd'hui.
17:59 - Moi, je n'ai pas de vérité.
18:00 - Vous n'avez aucune conviction sur comment votre père est décédé ?
18:04 - Mais en fait, comment peut-on... - Il n'y a pas de preuve. Il n'y a aucune preuve.
18:07 - Qui pourrait accepter de dire "Moi, je pense qu'il s'est passé ça, je crois..."
18:12 - C'est mon père, on parle quand même de mon père.
18:14 - Moi, je veux bien accepter tout ce qui lui est arrivé, mais qu'on m'amène des preuves.
18:18 - Oui, mais là, c'est des hypothèses qui sont émises dans le documentaire.
18:23 - Mais voilà, on peut émettre des hypothèses, mais émettre des hypothèses, ce n'est toujours pas des preuves.
18:28 Et quand on oriente son documentaire...
18:32 - Ce n'est plus vendeur de dire que c'était un espion d'ADGQ qui a été assassiné, que Pierre qui s'est noyé.
18:38 - Évidemment, et ce documentaire se termine quand même en accusant la France avec des sous-entendus assez graves.
18:44 Il y a même, il me semble, Christian Proutot qui fait une espèce de parallèle bizarre
18:49 entre l'assassinat de Kennedy et cette affaire, ça n'a aucun sens.
18:52 - La famille est très divisée, votre famille.
18:56 Il y a un de vos cousins qui a demandé à ce qu'on réouvre l'enquête.
19:00 Il a été débouté, je crois.
19:02 - En tout cas, la justice a décidé de ne pas rouvrir l'enquête.
19:05 - Oui, et puis il dit qu'il a été assassiné pour des raisons militaires.
19:09 Et effectivement, un auditeur dit "mais si cela avait été une affaire d'Etat liée à l'espionnage,
19:14 pensez-vous qu'un agent de l'ADGSE aurait mis en danger toute une équipe de tournage et des civils ?"
19:18 Là, on est sur des hypothèses.
19:20 - Mais je suis assez d'accord dans cette expédition.
19:23 Il y avait aussi un monsieur qui s'appelle François Lourenço, qui est le meilleur ami d'enfance de mon père.
19:28 Comme vous évoquiez mon père tout à l'heure en disant que c'était quelqu'un de bien, de droit et tout,
19:34 je ne vois pas comment mon père aurait pu dire à son meilleur pote
19:38 "Viens, alors que c'est un truc super bizarre et qu'il y a des gros risques."
19:42 - Est-ce que les autres familles qui ont perdu, parce qu'il n'y a eu qu'un corps qui a été retrouvé...
19:49 - Il n'y a eu qu'un seul corps qui a été retrouvé, celui de Guy Collette, oui.
19:52 - Est-ce qu'ils ont les mêmes thèses que vous ou eux vont dans la thèse qui va être montrée demain soir ?
19:58 - Je n'ai pas de lien avec toutes les familles.
20:01 Je suis effectivement en lien avec la famille de Guy Collette,
20:04 qui elle, aimerait qu'on laisse clairement leur père et leur mari en paix.
20:09 C'est bien lui, ça a été prouvé par A+B, par la police scientifique, par analyse ADN.
20:14 Il est bien mort par noyade, il n'a pas eu de traces de balles,
20:18 et c'est bien son corps à lui qui a été rapatrié.
20:20 - Est-ce que l'État connaît la vérité, l'État français ?
20:23 - J'en sais rien moi, je ne peux pas vous dire.
20:26 - Si le savait qu'il y avait eu une thèse, il y aurait...
20:29 - On aurait classé des secrets d'enfance.
20:31 - On continue de chercher, on continue de faire déclassifier des documents.
20:34 - Donc il y a des documents qui ont été classés sur votre père ?
20:37 - Les archives diplomatiques sont classées comme pour tout,
20:42 et peuvent être déclassifiées au bout d'un moment quand on est historien.
20:45 Tout le monde peut potentiellement demander à déclassifier ces documents.
20:49 - Ce qui a été fait par mon cousin, moi j'ai eu aussi accès à ces documents.
20:54 C'est d'ailleurs ces documents-là que mon cousin a donnés à la justice
20:58 pour demander la réouverture de l'enquête.
21:01 Et apparemment ces documents ne devaient pas être assez probants pour la justice.
21:04 - Merci d'être venu ce matin du duel de Dieu le veut pour nous parler,
21:09 pour évoquer la mémoire de votre père.
21:12 - C'était quelqu'un de formidable quand même à sa présence.
21:17 - Les gens s'en souviennent encore.
21:19 - Les gens s'en souviennent encore, il a 85 sa disparition.
21:22 - 72 ans il aurait aujourd'hui.
21:24 - Je lui disais même avant la préparation de l'émission que notre réalisateur,
21:28 qui est né après la mort de Philippe de Dieu le veut, le connaissait.
21:32 - Bien sûr.
21:33 - C'est pour vous dire comment ça a traversé les générations.
21:35 - Merci, merci.
21:36 Alors Stéphane, aimeriez-vous monter votre propre enquête ?
21:38 Ça a été fait, vous l'avez fait il y a 15 ans.
21:40 - Il y a 15 ans.
21:41 - On peut le trouver sur Youtube ou pas votre film ?
21:42 - On peut le trouver sur Youtube.
21:43 - Il s'appelle comment ?
21:44 - Dieu le veut enquête sur un mystère.
21:45 - Voilà, merci à vous et on se retrouve demain.
21:48 Très bonne journée, on sera là demain, jeudi de l'ascension.
21:51 - Oui, on va avoir le meilleur moment.
21:52 - Non mais moi je suis là en débat, je vous remercie, je travaille.
21:55 Vous, vous travaillez pas, mais moi je travaille.
21:57 Et dans un instant c'est Jean-Jacques Bourdin.
21:58 Très bonne journée.
21:59 *Rire*

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