Arte lance le 19-21, une nouvelle tranche horaire

  • l’année dernière
Avec Jean-Mathieu Pernin et Élisabeth Quin, journalistes

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##SUD_RADIO_MEDIA-2023-04-12##
Transcript
00:00 Sud Radio Média, 10h10h30, Valérie Exper, Gilles Gansman.
00:05 Bonjour Gilles, deux invités aujourd'hui, Elisabeth Quint et Jean-Mathieu Pernin,
00:10 deux journalistes qui sont avec nous en quasi-kaki vert aujourd'hui.
00:17 Moi j'ai mis du rose.
00:19 On est ravis de vous recevoir pour cette nouvelle formule du Harkré.
00:23 On parle pas mode !
00:26 Si on pourrait, parce qu'Elisabeth a publié un bouquin absolument formidable,
00:30 justement, "Le détail qui tue".
00:33 Ah vous êtes adorable Valérie Exper, je sais que je vous aimais mais il y a une vraie raison.
00:36 C'est un livre que j'ai trouvé absolument formidable.
00:40 C'est chez Flammarion, ajoutons-le.
00:42 C'est chez Flammarion, et c'est ce petit précis de style de Marcel Proust à Rihanna,
00:48 donc on pourrait parler mode, effectivement.
00:50 J'en reviendrai.
00:51 Vous en reviendrez pour en reparler.
00:53 Elisabeth Quint, Jean-Mathieu Pernin, on va parler avec vous de la nouvelle formule du 19/21h sur Arte.
01:01 Grand journal pour comprendre, analyser les enjeux du monde.
01:05 Évidemment on retrouve votre table d'experts et de commentateurs.
01:11 28 minutes seulement de magazine d'actualité.
01:13 On va en reparler dans un instant, mais d'abord c'est le zapping.
01:20 Comme vous êtes sur Arte à ce temps-là, je me suis dit que ce serait bien de faire un tour de vos concurrents.
01:26 Bien sûr, que vous ne regardez pas jamais.
01:30 Pour voir si les sujets auraient pu être dans le 19/21.
01:33 Vous me direz ça, on aurait pu le faire, on n'aurait pas pu le faire.
01:35 Je pense que le premier vous auriez pu le faire.
01:37 Commençons par quotidien, il recevait le ministre Olivier Dussopt d'ailleurs.
01:42 Il était un peu rouge de voir Bilal Hassani se trémousser.
01:45 Mais il y avait aussi la réaction des médias américains et des médias allemands.
01:53 Voilà pourquoi je vais sur ce terrain, suite aux déclarations d'Emmanuel Macron sur Taïwan.
01:59 La pire des choses serait de penser que nous, Européens, devrions être suivistes sur ce sujet
02:04 et nous adapter au rythme américain et à une surréaction chinoise.
02:07 Ces propos tenus face à des journalistes dans l'avion présidentiel Pékin-Paris
02:11 ont reçu un gros écho international aux Etats-Unis ou en Allemagne.
02:15 En reproche au président français de s'être fait endormir par le thé de Xi Jinping.
02:19 Le backlash contre les commentaires d'Emmanuel Macron...
02:22 ... a été un désastre.
02:23 Et en Allemagne, la presse est extrêmement sévère avec Emmanuel Macron.
02:26 Le tabloïd Bill dénonce un dangereux agenouillement devant la Chine.
02:30 Pour ce journal, la folie des grandeurs macroniennes divise et affaiblit l'Occident.
02:35 Ça, c'est très 19/21.
02:37 On en a parlé dans le livre.
02:39 On a fait un débat dans 28 minutes autour de ce qui se passe à Taïwan.
02:42 Des menaces grandissantes militaires chinoises.
02:45 Et effectivement, on avait deux experts qui ont évoqué le mélange du bris et de candeur,
02:50 pour dire le moins, de la déclaration d'Emmanuel Macron.
02:54 Effectivement, qui renverse un peu la charge en évoquant l'action des Américains
03:00 et la surréaction des Chinois, comme si c'était dans ce sens-là que ça se passait.
03:03 J'ai aussi appelé dans cet avou, un de vos concurrents également.
03:06 Ils sont revenus sur l'affaire Quatennens.
03:09 Mais il y avait aussi Philippe Catherine.
03:14 On ne se rend jamais déçu quand on a Philippe Catherine,
03:17 qui a rendu hommage au bar de l'assurance touriste qu'il joue dans le dernier Astérix.
03:22 C'était un moment savoureux.
03:24 Puisque vous partez sans voyage, puisque nous nous quittons ce soir.
03:30 L'assurance touriste, c'est un personnage qui m'a toujours fait fantasmer.
03:33 Parce qu'il est un artiste, bien sûr, maudit,
03:37 qui a été cruellement censuré,
03:39 qui montre aussi bien sûr ce que c'est qu'une société,
03:42 avec parfois des artistes qui censurent, qui emprisonnent.
03:48 Et c'est vrai qu'assurance touriste est un personnage passionnant.
03:52 Ça serait bien d'en faire un biopic, même, à un moment donné.
03:55 Son histoire, ses parents, sa sexualité, ses chansons qu'on n'a jamais entendues.
04:01 - Oui, non, mais tout à fait.
04:04 Moi, je pense qu'il a totalement sa place dans le 1921.
04:07 Vous voyez, parce qu'il vient d'en parler.
04:09 Justement, nous, on parle aussi de la censure de temps en temps.
04:11 Et c'est important aujourd'hui de souligner que certains artistes sont censurés,
04:13 notamment assurance touriste, depuis tellement d'années dans les aventures d'Astérix.
04:17 - Et puis, face à vous, l'intelligence, la finesse, n'en touche pas à mon poste.
04:20 Ils ont leur fin lignée maintenant du nouveau détective.
04:24 Ça, vous n'en avez pas des comme ça au 1921.
04:27 C'est Michel Marie. Alors, Michel Marie est très fort.
04:30 - Pour parler de tout, sans rien savoir.
04:34 - Il a résolu l'explosion de Marseille.
04:37 - A priori, il y a un problème de gaz concernant l'occupante du premier étage,
04:45 qui était une femme âgée de 88 ans et qui perdait un peu le sens des réalités, on va dire.
04:53 Elle allumait le gaz pour faire cuire quelque chose et l'oubliait comme ça pendant une heure, deux heures.
04:59 Elle ne savait plus l'éteindre. En fait, elle perdait le sens des réalités.
05:04 Les voisins du dessous lui avaient même acheté à priori une gazinière électrique.
05:09 Sauf que cette personne âgée ne voulait pas s'en servir et elle a continué à vouloir fonctionner avec le gaz.
05:16 - Je pense que demain, on aura la marque de la gazinière.
05:21 - C'est la grande saga du n'importe quoi, je ne connais pas ce monsieur.
05:24 - Mais surtout de dire autant "à priori". "A priori", c'est bizarre.
05:28 - Mais justement, ça fait un petit moment que vous êtes journaliste, un petit peu plus jeune Jean-Mathieu Pernard.
05:34 - Oui, oui, Jean-Mathieu est un fœtus.
05:36 - Mais l'évolution de l'information justement, de ce qu'est devenu les chaînes d'info,
05:43 de ce qu'est devenu l'information en général, vaste débat, ce n'est pas le sujet de filo, les presses.
05:47 - Vaste débat, c'est notre sujet de temps en autre, oui, sur la vérité alternative, les fake news.
05:52 - Et surtout ce goût extraordinaire des gens pour tout ce qui est de l'ordre du conspirationnisme et de la vérité alternative.
06:01 - On avait reçu un spécialiste de ça qui disait que quand on prouve qu'un fait n'est pas avéré,
06:07 qu'il s'agit du nain Fox ou du nain Tox, les gens ne veulent pas s'y résoudre.
06:12 - Il y a une espèce d'appétence folle, presque romanesque et démentielle.
06:16 - Vous avez vu l'histoire de Gims ?
06:18 - En effet, Gims est un des chanteurs préférés d'Elisabeth, il faut le savoir.
06:25 - Tylan et Gims, c'est eux qui ont eu l'erreur.
06:28 - Tout à fait, Gims qui a déclaré qu'en effet les pyramides seraient la preuve, je ne sais pas comment,
06:34 que l'Egypte antique connaissait l'électricité.
06:37 Alors le seul problème, c'est que ça on peut penser qu'il le disait en s'amusant,
06:40 mais c'est vrai qu'il s'adresse quand même à 3 millions de followers, et c'est là où c'est dramatique.
06:44 On peut s'en amuser de ça, mais quand on est une personne, comment on dit, influente comme aujourd'hui,
06:49 ça c'est dramatique, parce que c'est bien sûr n'importe quoi,
06:52 mais il y aura parmi ces millions des gens qui vont se dire "ah ben, c'est pas possible".
06:56 - Je leur ai posé la question dans l'émission précédente à un prof d'histoire géante,
06:59 en disant "comment tu gères avec tes élèves, est-ce qu'ils sont au courant ?"
07:02 Il a posé la question, ils étaient tous au courant.
07:04 Donc sur le lot des gamins, certains vont croire effectivement que l'or qui est en haut de la place de la Concorde
07:12 était une antenne pour que la terre ait plate.
07:16 - Et au même moment que vous, toujours sur un petit tour de ce qui est face au 1921,
07:21 sur Canal+, dans la clique, Jean-François Piège a donné des tuyaux pour bien se nourrir,
07:27 en ne sacrifiant pas la qualité des aliments à cause de l'inflation.
07:31 C'était très intéressant.
07:32 - Faut déjà acheter en pleine saison, parce qu'on paiera déjà moins cher, évidemment.
07:36 Donc si on achète des produits de saison, c'est déjà moins cher,
07:38 mais ça, personne ne veut l'entendre, parce qu'aujourd'hui, le prix du panier est en train d'exploser.
07:42 Je pense qu'il faut être un petit peu malin, c'est essayer d'utiliser deux fois le même ingrédient.
07:46 Au vu de ce contexte, j'ai réfléchi à faire un livre qui est utilisé,
07:51 ce qu'on n'utilise pas traditionnellement, d'un ingrédient.
07:54 Il va falloir revenir à une cuisine un peu plus maligne.
07:57 Il ne faut pas chercher foncièrement à économiser sur la qualité, mais il faut l'utiliser deux fois.
08:01 - C'est pas mal, hein ?
08:03 - C'est pas mal, mais j'en ai vu des exemples.
08:05 - Alors, la frise et la queue, voilà.
08:07 - Non, non.
08:08 - Un clafoutis et une chiselle au cut-cherries.
08:10 - Prenez le radis, et les fannes.
08:13 - Mais je crois que Jean-François Piège publie un livre sur le saumon.
08:16 - Oui, en fait, comme mes extraits font 30 secondes, j'ai coupé ce qu'il racontait.
08:21 - Vous êtes resté sur la théorie, vous n'avez pas voulu aller dans la pratique.
08:24 - Pour rendre hommage, il parlait ensuite d'un brocoli.
08:27 Vous pouvez faire les têtes de brocoli que vous faites revenir,
08:31 et ensuite vous faites des lamelles avec ce qui reste des brocolis,
08:35 exactement, qui fait revenir, et donc ça vous fait deux plats.
08:38 - Et en plus, pas de gâchis alimentaires.
08:40 - Pas de gâchis alimentaires, c'est le but de son livre.
08:42 - Voilà, et donc, ça aurait fait 1 minute 15, et là Valérie Moret, voilà, comme là,
08:46 t'as fait ce livre, peau dedans.
08:48 - Tac, tac, regardez ça.
08:49 - RTC aussi, la culture, et en ce moment a lieu une exposition qui réunit l'œuvre de Basquiat et d'Andy Warhol
08:53 à la Fondation Louis Vuitton, une exposition incroyable.
08:56 Et à côté, je sais pas si vous le savez, la Philharmonie de Paris.
09:00 - Basquiat sonore.
09:02 - Basquiat soundtrack, où vous avez pour les chacques tableaux,
09:06 les musiques qu'il écoutait quand il a peint ses tableaux.
09:08 Voici par exemple une musique qu'il a beaucoup inspirée pour deux tableaux de Dizzy Kalypsi,
09:13 et ça s'appelle "Peanut Salter", des cacahuètes salées.
09:16 (musique)
09:25 - Ah super, vous avez pas osé nous mettre Barbara Pravi ou...
09:29 - Non, mais je m'adapte à nos invités.
09:34 Quand je fais des efforts, vous me félicitez.
09:36 - Si, je vous félicite, bravo.
09:38 - Vos actings étaient formidables.
09:39 - En général, j'ai droit à The Voice, donc...
09:41 - Impossible.
09:42 - Merci, et on se retrouve dans un instant.
09:44 - Partez, le niveau monte.
09:45 - On va revenir sur la nouvelle formule du 19-21 d'un coup.
09:48 - Je dirais qu'on a évangélié, je vous préviens.
09:50 (musique)
09:55 - Les invités du jour, deux journalistes exceptionnels,
09:58 Elisabeth Quint et Jean-Mathieu Pernin.
10:01 C'est quand même la crème de la crème.
10:07 Du lundi au vendredi, 19h à 21h, Arte refond son accès.
10:13 C'est comme ça que ça nous est présenté, il y a le 28 minutes que tout le monde connaît.
10:16 Depuis 2012, Elisabeth Quint ?
10:18 - Depuis janvier 2012, absolument.
10:20 Lancée par Véronique Ella, Martine Sahada et Vincent Mellet.
10:23 Contre-programmation par rapport à tous les JT.
10:26 - Et par rapport à tout ce qu'il y avait.
10:28 - Avec une femme à poil blanc en plus.
10:30 - Quel est le but de cette stratégie d'avoir une grande session de 19h à 21h ?
10:37 - Jean-Mathieu Pernin.
10:39 - Le but stratégique, il est très simple, c'est de faire une bonne émission.
10:43 Tout simplement, c'est aussi véritablement, je reprends les mots d'Arte,
10:47 de réchauffer véritablement et de trouver un lien
10:51 avant que les émissions perdent leur identité.
10:53 C'est tout simplement de permettre aux spectateurs d'Arte d'être accueillis
10:58 et de comprendre qu'à travers ces cinq émissions, ces cinq regards,
11:02 il y aura un tour complet d'actualité mais pas vraiment comme les autres.
11:05 Comme le dit Elisabeth, je pense que 28 minutes a marqué profondément les esprits
11:09 par le succès de cette contre-programmation face normalement à des mastodontes
11:13 que sont les 20h.
11:15 Le 19-21 poursuit dans cet état d'esprit pour montrer qu'une autre information est possible.
11:19 - Et vous, vous faites le lien ?
11:21 - Voilà, le lien avec d'autres infos entre chaque programme.
11:25 Et donc ça nous permet comme ça d'évoluer, aussi de nous amuser avec,
11:29 de travailler dans un studio assez étonnant.
11:32 - Avec un énorme écran !
11:34 - Un écran de 9 mètres derrière moi, plein de LED.
11:37 C'est une technologie qui sert par exemple pour des séries.
11:40 Je suis assez content, je suis un peu le James Cameron de la formation maintenant.
11:44 Ça sert pour le Mandalorian, pour Last of Us ou dans le jeu vidéo.
11:48 Alors, les décors derrière, je suis un peu comme Mandalorian,
11:51 tout simplement, on affronte l'actualité, mais ça nous permet surtout d'être en immersion
11:54 complètement et de plonger aussi le spectateur en immersion dans une actualité.
11:58 - Et dans ce cas-là, comment on choisit, comment on s'habille ?
12:01 - Ah bah alors, ça c'est le problème.
12:03 - C'est une vraie question !
12:05 - C'est une vraie question, alors en effet, on a la possibilité de travailler
12:11 avec des gens qui vous proposent des vêtements.
12:15 Il y a des débats de fond.
12:18 - Par exemple, les débats de fond "Portières courtes".
12:20 - Les débats de fond, c'est "moi je ne suis pas trop t-shirt, lampe de chemise".
12:23 "Oui, oh bah non, c'est assez puissant".
12:25 - Il est l'incarnation de ce lion, c'est lui qui incarne ce lion.
12:29 - Entre les différents rendez-vous, ça commence à 19h,
12:33 "Regard pratique, l'art du reportage pour raconter le continent européen".
12:38 Le dessous des images, alors là c'est Sonia De Vilaire,
12:41 qui à chaque fois va s'arrêter sur un fait.
12:44 - C'est un nouveau rendez-vous.
12:46 - Voilà, ça c'est nouveau.
12:47 - Voilà, par exemple, ça peut être aussi bien, c'est pour expliquer véritablement
12:50 la face cachée d'une image d'actualité ou d'une séquence vidéo.
12:53 Ça peut être aussi bien, je ne sais pas, quand il y a eu en Chine,
12:57 justement on en parlait tout à l'heure, quand l'ancien président chinois
13:00 a été viré en direct à la télévision depuis la tribune,
13:03 ou par exemple, ça peut être aussi la danse de mercredi.
13:08 Vous savez cette série produite par Tim Burton, c'est une danse qui a été virale
13:11 sur les réseaux sociaux et en fait, la Sonia De Vilaire va expliquer
13:14 comment la viralité arrive et pourquoi finalement que la viralité en matière de danse
13:18 n'est surtout pas nouveau, en fait que ça a toujours existé.
13:20 Et ça on le voit, donc ça peut être aussi bien de l'actualité que de la pop culture.
13:23 C'est très large comme rendez-vous.
13:26 - Il y a ensuite un journal, un JT conçu par la rédaction franco-allemande
13:30 et puis on arrive aux 28 minutes.
13:32 - Le JT qui a une particularité par rapport aux autres JT,
13:35 le JT d'art très international, le prisme européen international,
13:39 ce qui n'est pas toujours le cas des JT sur les chaînes majeures
13:42 qui démarrent essentiellement avec la météo ou l'effet d'hiver.
13:46 Et là, ce n'est pas le cas du JT d'art.
13:48 - Comment vous expliquez le succès, la longévité du 28 minutes ?
13:52 Parce que c'est très pointu et particulier.
13:55 - C'est pointu et en même temps accueillant.
13:57 Les invités de la première partie sont des gens que vous ne voyez pas ailleurs.
14:00 Hier par exemple, on a reçu un type extraordinaire, un sociologue, Julien Damont,
14:04 qui se consacre, qui travaille depuis une vingtaine d'années
14:07 sur un champ très précis, celui des sans-abri des SDF,
14:10 mais là, qui publie un bouquin aux presses de Sciences Po
14:12 sur l'histoire des toilettes publiques.
14:15 Les petits coins, les commodités, c'est un livre génial, extrêmement drôle,
14:19 qui vous raconte toute l'histoire anthropologique, culturelle, sociale,
14:22 de ça à travers les siècles.
14:24 Ça a démarré en Mésopotamie il y a 5000 ans, jusqu'à aujourd'hui.
14:27 Pourquoi il y a de moins en moins de toilettes publiques ?
14:29 Qu'est-ce que ça veut dire ? La symbolique, le pur, l'impur.
14:31 Et le mec le raconte avec une allégresse, une alacrité.
14:34 Bon voilà, on reçoit des gens comme ça.
14:35 Donc vous ne les voyez pas ailleurs.
14:37 Des gens qui viennent témoigner de leurs conditions humaines,
14:39 et puis des débats avec du temps pour débattre,
14:42 des minutes, ce qui n'est pas rien.
14:44 Pas entrecoupés par de la publicité, aussi.
14:46 C'est aussi un facteur, peut-être, de longévité.
14:48 Et puis une équipe, une bande, qui est là,
14:51 et qui s'entend bien.
14:53 Complice, mais pas connivante.
14:54 Sans connivance, mais avec complicité.
14:56 Un ton, enfin voilà, en même temps, c'est pas moi de dire, c'est à vous de nous dire.
14:59 Qu'est-ce que vous pensez des reproches qu'on fait aux journalistes ?
15:02 Lesquels ?
15:03 On en fait tant des reproches aux journalistes.
15:06 D'être dans l'entre-soi, d'être hors-sol,
15:09 de ne pas savoir de quoi ils parlent.
15:11 D'être sous la coupe de Macron, de ne pas être libre.
15:13 D'être sous la coupe de Macron.
15:15 Alors nous, à Arte, on ne se sent pas du tout concernés par cette insinuation,
15:22 ou ce soupçon-là.
15:23 Vous, ce qu'on vous reproche, c'est quoi ?
15:24 C'est un peu de l'entre-soi ?
15:25 C'est d'être un peu trop élitiste ?
15:27 Non, on pourrait nous reprocher éventuellement, soit d'être trop élitiste,
15:29 soit d'être trop internationaux.
15:31 Donc on essaye de faire des débats régulièrement sur des sujets qui concernent
15:35 que ce soit le pouvoir d'achat, que ce soit...
15:37 Hier, il y avait un magnifique sujet sur le tuning.
15:39 Il y avait un sujet formidable par Alix Valpé sur le tuning.
15:42 Relie au bout du jour.
15:44 Mais oui, j'ai carqué à des grands yeux parce que je ne savais pas de quoi il s'agissait.
15:48 Donc j'assumais ma nullité quant au sujet du tuning.
15:53 Qu'est-ce qu'on pourrait nous reprocher d'autre ?
15:55 Vous n'avez pas des néons sous votre voiture ?
15:56 Non, mais j'y pense.
15:58 J'y songe.
15:59 Sur mon vélo.
16:00 Est-ce qu'il y a une coordination ?
16:02 Puis après, il faut évidemment parler d'Emilio Bri avec le dessous des cartes qui vient juste après.
16:08 Mais comment ça se passe justement ?
16:10 Est-ce qu'il y a une coordination, Jean-Mathieu Pernin,
16:12 sur le choix des sujets, où chacun est dans son coin et après...
16:17 Entre tous les émissions ?
16:18 Non, chacun agit de manière...
16:20 L'éditorial est strictement autodôme pour chacun de ses modules,
16:24 chacune de ses émissions.
16:25 Et après, on fait une sauce, on va dire.
16:28 C'est le mython Pernin qui incarne, qui crée du liant
16:33 et qui montre à quel point ces émissions sont complémentaires.
16:36 Complémentaires et font sens véritablement pour habiter et pour comprendre aujourd'hui le monde.
16:42 On essaye de donner un maximum de clés.
16:44 Et donc c'est pour ça que c'est varié.
16:46 Et c'est pour ça que c'est différent aussi.
16:47 C'est des programmes qui ne se ressemblent pas.
16:49 Vous parliez tout à l'heure d'Arte et Regarde qui ouvrent en effet cette tranche.
16:52 Arte et Regarde, c'est tout simplement un reportage.
16:54 Un reportage de 20 minutes.
16:56 Alors on peut se dire "un reportage de 20 minutes, ça va être lourd, ça va être long".
16:59 Et bien non, vous vous rendez compte qu'on comprend beaucoup de choses grâce à un reportage
17:03 où il n'y a pas forcément une voix off.
17:05 Ça veut dire que c'est nous-mêmes qui interprétons.
17:07 Et c'est ça qui est intéressant dedans.
17:09 Et chacun apporte son propos et sa personnalité surtout.
17:12 - Et sur le 28 minutes, vous êtes...
17:15 Comment se fait l'éditorial justement sur le choix ?
17:19 - Deux électeurs en chef, plus moi, plus une productrice,
17:22 quatre programmatrices, une équipe assez jeune, ultra dynamique
17:27 et donc des gens qui réfléchissent toute la journée.
17:29 - Qui apportent des idées.
17:31 - Où en est-on avec l'actualité ?
17:33 Comment se positionner ?
17:34 Sachant qu'on n'intervient pas de manière brûlante.
17:37 On intervient toujours avec un tout petit laps de temps pour permettre la réflexion
17:41 et pour permettre à des experts et à des gens de venir débattre.
17:44 - D'avoir le recul.
17:45 - Avec ce qui est notre spécificité,
17:47 qui est éviter le buzz, le clash, le manichéisme.
17:50 Essayer d'être une arène.
17:52 Pas une arène, mais plutôt une forme d'agora.
17:55 - Et c'est possible aujourd'hui d'éviter le...
17:57 Enfin, vous le faites.
17:58 - C'est parfaitement possible.
17:59 Je pense que c'est vraiment possible.
18:00 Il suffit de créer comme ça des paramètres
18:04 et de mettre des barrières et des garde-fous éthiques
18:07 et on y arrive très très bien.
18:08 Donc tout le monde pourra le faire.
18:10 - Pour moi, Elisabeth Quintz, c'était le cinéma sur Paris 1ère.
18:12 Vous étiez Madame Cinéma, y compris à la radio.
18:15 Ça vous manque pas le cinéma, c'est bientôt le Festival de Cannes.
18:18 Critique de critique des films.
18:20 - On a fini sur un bouton sensible.
18:22 - C'est vrai.
18:23 - On reçoit une actrice merveilleuse ce soir, Noémie Merland.
18:26 - Ah oui, très bien.
18:27 - Qui est dans le dernier Téchiné et qui était formidable face à Kate Blanchett dans Tars.
18:31 - Ah oui.
18:32 - Et puis dans L'innocent de Louis Garel.
18:33 - Et ça, ça vous manque ? Vous aimeriez ?
18:35 - Écoutez, j'en parle régulièrement quand on a des invités,
18:38 des acteurs, des producteurs, des metteurs en scène.
18:40 Refaire une émission...
18:41 Moi, j'aimais beaucoup ce que je faisais à l'époque de Paris 1ère.
18:44 Mais vous savez, on a réussi à l'imposer cette émission.
18:47 Sur le cinéma.
18:48 Mais ce n'était pas évident parce que l'économie des chaînes
18:51 est d'être productrice de films.
18:53 Comment voulez-vous qu'une chaîne admette que sur son antenne,
18:56 quelqu'un va venir parler librement des films ?
18:58 C'était très compliqué.
18:59 Paris 1ère ne produisait pas de films.
19:01 Donc c'était un sanctuaire de liberté absolue, de liberté d'expression.
19:04 C'est impossible aujourd'hui.
19:05 - C'est impossible.
19:06 - Il n'y a plus d'ailleurs de magazine de cinéma.
19:07 - Il y en a même.
19:08 - Si, il y en a un sur France 2.
19:09 - Il y a Pierre Lescure, oui.
19:10 - Il y a Pierre Lescure le dimanche soir en deuxième partie de soirée.
19:12 J'aime beaucoup Pierre Lescure.
19:13 Je n'aime pas la télé donc je n'ai pas vu ce qu'il faisait.
19:15 Mais je ne suis pas sûre qu'il y ait une vraie dimension critique.
19:17 Je pense que c'est plus montrer qui fait quoi dans le monde.
19:20 - Oui, mais la critique de cinéma en tout cas dans le visuel est très compliquée.
19:24 - De toute façon, le biotope idéal de la critique de cinéma, c'est l'écrit.
19:27 Pas besoin d'avoir le temps de lire une critique, d'être d'accord, pas d'accord.
19:30 Lire des revues spécialisées, ce n'est pas la peine.
19:32 - Et vous n'avez pas la télé ?
19:33 - Non.
19:34 Enfin, avant de dire que je mens, j'ai un écran foireux qui est grand comme ça.
19:38 C'est-à-dire une boîte à chaussures avec une antenne qui est un cintre plié.
19:42 Je ne regarde pas la télé, madame.
19:44 - Même pas les séries ?
19:45 - Je lis des livres.
19:46 Je les achète en Blu-ray.
19:47 Vingt ans après, j'ai découvert The Wire il y a deux ans.
19:50 - Ah, c'est bien.
19:51 J'en ai tué un par-là.
19:52 - Vous n'avez jamais vu danser avec les stars ou The Voice ?
19:54 - Non.
19:55 Alors, je regrette.
19:56 - Jamais ?
19:57 - Jamais.
19:58 Je pourrais les danser, vous me direz.
19:59 - Moi, si, si.
20:00 Je regarde la télévision parce que je trouve que c'est important de savoir aussi comment
20:03 ça se passe.
20:04 Je ne regarde pas The Voice, pas du tout.
20:05 Les émissions de cuisine, un peu.
20:06 Oui, pourquoi pas.
20:07 - Ah, quand même.
20:08 - Non, voilà, parce que je suis assez fasciné par certains programmes.
20:13 - Attends, il faut rajouter un truc.
20:14 Moi, je regarde sur Arte les programmes parce que la plateforme...
20:17 - Ah, bah oui.
20:18 - Non, mais c'est pas ça.
20:19 - C'est formidable.
20:20 - Mais l'accessibilité de la plateforme d'Arte, vous arrivez, vous regardez ce que vous voulez.
20:24 C'est génial.
20:25 - Et avec des...
20:26 - Il n'y a pas de mot de passe.
20:27 Il n'y a pas de login.
20:28 - C'est vrai.
20:29 - Il n'y a pas tous ces...
20:30 - Bravo.
20:31 Belle promo pour Arte.
20:32 - C'est des séries formidables en ce moment.
20:34 - Et des documentaires.
20:35 - Et des documentaires.
20:36 - Dingue.
20:37 - Eh bah voilà, on vous retrouve donc du lundi au jeudi.
20:38 Vendredi, samedi, c'est votre camarade Renaud Dévy.
20:41 - C'est Renaud Dévy.
20:42 - Et puis Jean-Mathieu Pernin aux commandes.
20:44 19h21.
20:45 Tout de suite, c'est Jean-Jacques Bourdin.

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