Opération Wuambushu : "Il y a une grosse augmentation des violences" - Pierre, habitant de Mayotte

  • l’année dernière
Avec Pierre, habitant de Mayotte

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##LE_FAIT_DU_JOUR-2023-05-18##

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News
Transcription
00:00 Sud Radio Bercov dans tous ses états. Le fait du jour.
00:04 C'est la reprise de l'opération Wambushu qui consiste à arrêter expulser les clandestins comoriens.
00:12 Dans l'île, nous sommes en compagnie de Pierre, français qui vit là-bas à Mayotte. Bonjour Pierre.
00:18 Bonjour.
00:20 Il y a trois semaines avait commencé, il y a eu la suspension depuis trois semaines de l'opération Wambushu.
00:25 Quelle est la situation aujourd'hui à Mayotte ?
00:28 Écoutez, actuellement, une situation où on a l'impression ici de vivre un peu dans l'œil du cyclone
00:36 puisque si l'arrêt de l'opération Wambushu ces trois dernières semaines a été fortement médiatisé en France métropolitaine,
00:45 malheureusement ici les nombreuses violences à l'endroit des civils, des particuliers, de leur habitation, des soignants
00:54 ont été plus que sous-médiatisés, donc des véritables problèmes, des véritables cash-faites,
01:01 où ici majoritairement la population maoraise comme métropolitaine a peur,
01:08 a peur d'être dans l'œil du cyclone et a peur de ce qui peut se dérouler ces prochains jours ou ces prochaines semaines.
01:14 Quand vous sortez, vous, dans la rue, vous avez peur ?
01:18 Alors la journée, dans certains quartiers, on peut, tout comme en France métropolitaine, s'y promener et traverser sans grande crainte,
01:27 mais malheureusement on sait très bien qu'à la nuit tombée, même dans les quartiers où habituellement la journée on peut traverser ceci à pied ou en voiture,
01:35 mieux vaut ne pas s'y promener ou s'y rendre parce que ici le phénomène de bande avec des chiens d'attaque,
01:43 de jeunes gens, notamment des mineurs isolés, est très important. Les agressions malheureusement sont très violentes
01:50 et cela ne permet guère, pour ne pas dire pas du tout, au monde de la nuit, aux hôtels, aux restaurants, aux discothèques,
01:59 de pouvoir accueillir une clientèle convenablement et sereinement.
02:02 Est-ce que la première phase de l'opération Wambushu a été efficace ? Est-ce qu'elle a un peu changé la vie sur l'île ?
02:09 Malheureusement non, puisque très rapidement, suite à la décision d'une juge de suspendre l'opération Wambushu,
02:22 une juge d'ailleurs au civil et non pas au tribunal administratif, faisant partie d'ailleurs de la gauche ausse faire et du syndicat de la magistrature,
02:32 qui a donc décidé unilatéralement de mettre un frein, si vous voulez, judiciaire à cette opération-là.
02:37 Si vous rajoutez en plus le fait que l'union des Comores ces dernières semaines a médiatiquement joué sur le fait qu'ils n'accueilleraient pas leurs ressortissants à Mutsamoudou,
02:48 c'est-à-dire la capitale et le port d'Anjouan, et bien cela, sur place ici à Mayotte, a contribué à beaucoup de colère,
02:55 au fait que beaucoup de maorais et de français métropolitains se sont retrouvés à plusieurs milliers pour faire des manifestations en soutien à l'opération Wambushu
03:03 et surtout pour ne pas abandonner cette opération qui ces dernières semaines, et bien, comme je vous disais, on est un peu dans l'œil du cyclone,
03:10 on est en attente et on ne sait pas trop ce qui va se passer, puisque ces dernières semaines, les violences à l'égard des particuliers et de leurs biens ont quand même été très importantes.
03:18 Il y a de nombreux gendarmes, policiers et CRS qui ont été blessés, et actuellement, un fait nouveau, ce sont les soignants et les dispensaires et l'hôpital qui est pris pour cible,
03:28 et qui n'était pas encore arrivé à Mayotte. - Quelles sont les relations entre les maorais, les métros, comme on dit, pour les métropolitains, et les comoriens sur l'île ?
03:38 - Le rapport entre les maorais et les français sont très bons. Vous savez, l'île de Mayotte, depuis 1841, depuis le 19ème siècle, est française.
03:48 Depuis 1843, donc cette année, ça fait 180 ans, les français métropolitains se retrouvent ici, à Mayotte, donc les relations sont très bonnes.
03:57 N'oubliez pas que, sur les capuces de l'archipel des Comores, Mayotte a été la seule, dans les années 1970, par trois fois et par référendum, à souhaiter rester française, à ne pas être indépendante.
04:08 Donc les relations sont excellentes. Là où les relations sont exécrables, c'est malheureusement entre l'Union des Comores, et principalement Moroni, la capitale de l'Union des Comores, et Mayotte,
04:19 puisque l'Union des Comores, le président Azali, actuellement, instrumentalise tout un discours de propagande décolonisatrice.
04:35 Je crois qu'on pourrait lui conseiller l'ouvrage de Driss Ghali, "Une contre-histoire de la colonisation française", où il apprendrait que, contrairement à ce qu'il peut croire,
04:43 la France ne s'est pas enrichie aux colonies, que la colonisation, ça a été une très mauvaise affaire d'un point de vue économique et financier,
04:49 et qu'à contrario, aussi, ce n'est pas quelques milliers de kilomètres de routes et de canaux d'irrigation que la France allégait avaient de quoi assurer un décollage économique des colonies.
04:58 Donc, il y a toujours une instrumentalisation de ce discours de la gauche au sphère, par le président Azali, aidé en ça par des associations de droits de lobbyistes,
05:07 le syndicat de la magistrature, la CIMAD, la CGT, ces derniers temps, ont eu un discours sur Mayotte totalement inaudible pour la population maoraise ou les métropolitains vivant ici,
05:18 à tel point que même le porte-parole local, Nikhidadi Abdallah, de la France insoumise, ici, a plus ou moins dit qu'il allait faire cession avec la France insoumise de métropole,
05:29 puisque celui-ci a dit qu'il ne condamnait pas l'opération Rambouchou, et au contraire qu'il a comprené.
05:34 Pareil pour la CGT Mayotte qui a fait cession avec la CGT métropolitaine en soutenant l'opération Rambouchou,
05:40 et pareil pour d'autres associations qui œuvrent dans tout ce qui concerne la fraternité et l'humanisme, et qui ont fait cession aussi bien avec la CIMAD qu'avec le syndicat de la magistrature.
05:51 Alors, quelques heures avant la décision de la justice de reprendre Rambouchou, la liaison maritime avec les Comores avait repris après plus de trois semaines de suspension.
06:00 Comment interpréter ça ?
06:02 - Ici, on en sourit, pour ne pas dire qu'on en rigole, puisque depuis des années et des années, c'est un moyen de pression, si vous voulez, de la part de l'Union des Comores,
06:13 du fait que la capitale d'Anjouan et le port de Moutsamoudou est la seule liaison, si vous voulez, maritime et nautique que l'Union des Comores a avec le reste du monde,
06:23 et donc ça permet également, d'un point de vue économique, aux ressortissants comoriens d'amener énormément d'électroménagers, de devises, d'habits, etc.
06:31 Donc on savait très bien que très rapidement, au bout de quelques semaines, cette liaison maritime allait reprendre.
06:37 Et ce qui fait actuellement sourire, c'est de voir, c'est pour ça que je vous disais qu'on est dans l'œil du cyclone, c'est de voir qu'il n'y a encore que quelques immigrants, si vous voulez, volontaires,
06:47 qui ont été reconduits à Anjouan et à l'Union des Comores.
06:51 Alors il paraîtrait actuellement que ces dernières semaines, on n'a jamais aussi peu expulsé de ressortissants sans papiers de maillot,
07:01 puisqu'on parle d'un chiffre de 17 personnes qui auraient été principalement des malgaches et des gens de la région des Grands Lacs en Afrique,
07:08 contrairement habituellement à plusieurs dizaines par semaine qui sont expulsés.
07:12 Donc la reprise de l'opération Mambushu va permettre de désengorger le centre de rétention de Petite Terre et le centre de rétention provisoire à Mamoudzou, à Mtsateré,
07:21 puisqu'on parle d'environ 500 personnes en entente d'expulsion, majoritairement vers l'Union des Comores et majoritairement vers Anjouan et Moutsamoudou.
07:29 Alors le gouvernement de Moroni a prévenu qu'il n'accueillerait que les Comoriens en situation irrégulière volontaire pour rentrer chez eux.
07:35 Le collectif des citoyens de Mayotte a dénoncé cette décision et appelle au blocage des accès au centre hospitalier de Mamoudzou et à d'autres établissements de soins.
07:43 La situation s'annonce tendue pour encore longtemps ?
07:46 Très tendue pour encore très longtemps et avec toujours, comme le député Mansour Kamardine ou Estelle Youssoupha,
07:53 les deux députés maorais qui représentent fort bien d'ailleurs la population maoraise et métropolitaine au Palais-Bourbon,
08:01 une peur irrationnelle certes, mais qui couvre ici depuis déjà très longtemps, une peur d'une quasi-guerre civile entre Comoriens et Maorais.
08:14 Ça se dit, ça se murmure, en espérant que cela n'arrive jamais, mais en tout cas regardez les communiqués de presse officiels de nos deux députés de Mayotte française au Palais-Bourbon.
08:24 Malheureusement, ceux-ci ont de grandes craintes pour la sécurité publique pour ces prochains jours et ces prochaines semaines.
08:29 Merci beaucoup Pierre, résident métropolitain à Mayotte, de nous avoir éclairé sur la situation dans l'île qu'on va suivre évidemment de très près sur Sud Radio.

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