• le mois dernier
Avec Avec Frédéric Dabi, Pierre Martinet, Virginie Le Guay et Mehdy Raïche.

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Transcription
00:00Le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
00:04Avec vous sur Sud Radio pour les débats, avec aujourd'hui Frédéric Dhabi.
00:07Bonjour Frédéric, directeur général de l'IFOP.
00:10Vous venez tout juste de publier « Parlons-nous tous la même langue » aux éditions de l'Aube.
00:15Avec Brice Socolin.
00:16Avec Brice Socolin, on va dire à Juliette de le noter, votre co-auteur.
00:21Je ne l'ai pas encore lu mais je vais le lire.
00:23Pierre Martiney, fondateur de Windcorp Security Defence.
00:26Vous êtes ancien cadre du service Action à la DGSE.
00:29Vous avez publié « Pris en otage » aux éditions Mareuil.
00:32Chez Mareuil Éditions.
00:33Virginie Legay, journaliste et éditorialiste politique chez France Info TV.
00:38Bonjour.
00:39Et Mehdi Raïch, vous êtes porte-parole de Génération Libre.
00:42Bonjour et bienvenue à tous.
00:43Alors, on va revenir sur ce qui s'est passé à Tourcoing.
00:47Cette professeure agressée à cause d'un voile.
00:50On peut mettre ça en parallèle avec un certain nombre de choses qui se sont produites ces derniers jours.
00:56Et sur cette progression inéluctable d'un islam politique en France.
01:01Le budget, le tour de vice-fiscal à venir pour toutes les entreprises.
01:05Je ne sais pas si vous avez entendu ce matin le patron de la CGPME qui expliquait
01:10que ça allait devenir extrêmement compliqué, même pour les PME.
01:13Et puis Rima Hassan qui défie BFM.
01:15Ça rentre dans le cadre, j'ai envie de dire, du même sujet que la professeure agressée à Tourcoing.
01:23On va commencer avec vos coups de cœur, vos coups de gueule.
01:25Moi, j'ai un petit coup de cœur pour Gad Elmaleh qui a décidé de reprendre le cabaret de Michoud.
01:30Donc, on ne sait pas ce qu'il va en faire.
01:31Mais en tout cas, ça restera un lieu de spectacle.
01:33Et ça, c'est plutôt une bonne nouvelle.
01:36Ça ne deviendra pas un kebab ou un magasin de vêtements ou que sais-je encore.
01:46Donc, le cabaret chez Michoud va revivre d'une manière ou d'une autre.
01:50Alors, on commence avec vous Frédéric.
01:54Oui, ce n'est ni un coup de cœur ni un coup de gueule.
01:56C'est un fait d'actualité.
01:58Brigitte Fourré, vous la connaissez ?
02:01C'est la mère d'Amien qui est élue depuis quelques années.
02:04Qui est du centre, je crois qu'elle était de l'UDI ou du Modem.
02:08Qui a annoncé sa démission de la mairie d'Amien.
02:10Elle laisse la place à son premier adjoint, monsieur Dejean-Lys.
02:13Elle a dit place aux jeunes.
02:14Monsieur Dejean-Lys a 56 ans.
02:16Donc, à 56 ans, on est jeune.
02:17C'est une très bonne nouvelle pour beaucoup d'entre nous.
02:21Non, c'est moins le fait de sa démission que ce que ça dit.
02:25On voit très bien à travers nos enquêtes, à travers des faits d'actualité.
02:30Le maire de Saint-Brieuc agressé au couteau il y a une dizaine de jours.
02:34A quel point c'est dur pour les maires.
02:36On sait très bien, on voit que dans des enquêtes,
02:40il y a aussi la réalité que beaucoup de maires ne veulent pas se représenter
02:44dans la perspective de 2026.
02:46Alors, on a sorti un chiffre très très fort.
02:48Une majorité qui envisageait peut-être de ne pas se représenter il y a deux ans.
02:52On sait très bien que ça va baisser au fur et à mesure qu'on va arriver à l'échéance de mars 2026.
02:57Mais il y a un vrai malaise, un vrai mal-être des maires.
03:00C'est l'élu de confiance.
03:01C'est l'élu qui change la vie.
03:02C'est l'élu qui est très rarement sanctionné par ses habitants.
03:06C'est l'élu qui, vraiment, matérialise la promesse du politique.
03:10C'est-à-dire, en échange de votre vote, je contribue à améliorer votre vie quotidienne,
03:14à transformer, à peser sur le cours des choses.
03:17On reprend le slogan mitterrandien et les incendies du PS changent la vie.
03:20Et on voit que la contrepartie, c'est des maires qui sont très fortement au contact,
03:26à portée d'engueulades, parfois malheureusement à portée de bave de leurs concitoyens.
03:30Et j'ai souvenir d'une enquête faite il y a quelques années pour le groupe LR du Sénat.
03:34On interrogeait des maires avant les municipales de 2020.
03:37C'était à mon avis fin 2019.
03:39On leur demandait qu'est-ce qui est le plus difficile dans votre fonction, dans votre métier de maire.
03:43Et bien, ce n'était pas la baisse des dotations, ce n'était pas les dimensions financières,
03:47ce n'étaient pas les relations parfois compliquées avec l'intercommunalité.
03:51Ce qui arrivait en fait, c'était le niveau d'exigence toujours plus élevé des citoyens.
03:55Je ne dis pas que la démission de la maire d'Amiens, c'est lié à ça.
03:58Mais on va peut-être avoir des surprises en 2026,
04:02sur une part, peut-être, record des maires des plus grandes villes.
04:07Vous savez, il n'y a que 1000 ou 1050 villes de plus de 10 000 habitants en France.
04:11C'est des petites issues communales, c'est des toutes petites villes.
04:13C'est là, dans les villes de moins de 1000, de moins de 2000,
04:15que peut-être beaucoup de maires ne vont pas se représenter.
04:18Parce que, je le dis, ils sont très mal payés par rapport au temps qu'ils passent.
04:21Pour nous, pour nos concitoyens, pour nos administrés.
04:25Et il y a cette véritable lassitude.
04:27Quel est l'état de l'opinion en France en ce moment ?
04:31C'est une vaste question.
04:33Si il n'y a pas de but, on peut y aller.
04:36Il nous reste en gros une minute.
04:39Donnez un sondage avant qu'on...
04:41L'état d'opinion, je crois que les Jeux Olympiques ont fait beaucoup de bien.
04:44Ça a été un shoot anti-déclin, une parenthèse enchantée.
04:46Mais c'est très loin.
04:47C'est très loin.
04:48Mais le moral en septembre a été plutôt boosté.
04:51On a vécu une période sans politique.
04:54Une absence du politique en France, qui a fait du bien aussi.
04:57Michel Barnier a apaisé la situation.
05:00Il est très fragile politiquement, on va en parler.
05:02Il suffit que le RN et le NFP baissent le pouce pour qu'il soit renversé.
05:07Hier, il a évité largement une première motion de censure.
05:11Mais on a un paradoxe entre un Premier ministre qui ne connaît pas un état de grâce,
05:14mais une attente bienveillante de la part des Français,
05:17et sa situation très fragile.
05:18L'état d'opinion, c'est aussi une focalisation sur ce qui est au cœur du déclin français,
05:22c'est-à-dire la situation de l'hôpital, de l'école, de la santé, de l'éducation.
05:26C'est notre enquête du début septembre à vous lancer.
05:28Je ne m'arrête plus.
05:29Il ne faut pas que je file du ciel pour suivre Radio,
05:31où jamais ces priorités ont été aussi élevées dans les attentes des Français.
05:35Justement, comme vous n'en avez pas eu depuis un petit moment, c'était intéressant.
05:38Moins de 15 jours.
05:39Et puis, on apprend que la députée LFI Aurélie Trouvé vient d'être élue présidente
05:45de la Commission des affaires économiques à l'Assemblée nationale.
05:49Ça vous inspire quelque chose ?
05:50Pas spécialement.
05:54On va revenir sur tous ces sujets, en tout cas avec vous, dans un instant, sur Sud Radio.
06:00C'est l'heure des infos.
06:01Sud Radio.
06:02Parlons vrai.
06:03Parlons vrai.
06:04Sud Radio.
06:06Sud Radio.
06:07Le 10h midi.
06:08Mettez-vous d'accord.
06:09Valérie Expert.
06:10Je ne sais pas si je miserais sur Mbappé.
06:13On est ensemble pour commenter l'actualité.
06:15Frédéric Dhabi, directeur général de l'IFOP.
06:18Je rappelle votre dernier livre « Parlons-nous tous la même langue »
06:21qui est paru aux éditions de l'Aube, pardon, et pas de l'Ombre, que vous avez co-signé.
06:26Avec Brice Socol.
06:27Avec Brice Socol.
06:29Pierre Martinet, fondateur de WinCorp Security Defense, ancien cadre du service Action à la DGSE.
06:35Vous avez publié « Pris en otage » chez Mareuil Editions.
06:38Virginie Legay, journaliste et éditorialiste politique à France Info TV.
06:41Et Mehdi Raïch, porte-parole de Génération Libre.
06:44On va revenir sur l'agression à Tourcoing d'une professeure qui demandait à une élève
06:50de retirer son voile dans l'enceinte de l'école.
06:53Rima Hassan qui défie BFM et qui menace en disant « Vous aurez des comptes à rendre ».
06:59Évidemment, ça va faire partie de nos sujets.
07:03Et puis le budget, le tour de vice-fiscale à venir.
07:07On continue à faire le tour de table de ce qui a retenu votre attention.
07:11On revient sur de la politique avec Virginie, peut-être un coup de gueule ?
07:16Oui, moi je suis très fatiguée de toutes ces postures que prennent en ce moment tous nos hommes politiques.
07:22Je ne reviendrai pas sur Gérald Darmanin qui juge que le budget est inacceptable
07:26et qui dit rien sur l'état des finances du pays.
07:29Sur Gabriel Attac qui mène une guerre ouverte avec Michel Barnier
07:34mais qui était tout prêt à rester dans le gouvernement si on lui avait offert une place.
07:38Surtout ce qu'on disait hier, c'est de trouver des solutions.
07:41Ah bah non, ça non.
07:43Maintenant ils ont des solutions alors qu'ils n'en avaient pas pendant 7 ans.
07:46Et puis des solutions d'une situation qu'ils ont laissée.
07:48Et qu'ils ont laissé en plus sans dire vraiment la gravité.
07:51On a découvert la gravité après leur départ.
07:53Moi déjà, tout ça me choque horriblement.
07:55Et je suis également, mais peut-être c'est moi, je suis horriblement choquée par le comportement de François Hollande
08:00qui vote une motion de censure.
08:02A priori, il l'avait déjà dit il y a un mois, c'est-à-dire avant même que les choses soient en place.
08:07Et qui en même temps a le culot, pardonnez-moi d'utiliser cette expression, de dire
08:11Ah oui mais il faut une personne nouvelle pour incarner la social-démocratie, pour incarner le nouveau PS.
08:17Sauf Olivier Faure.
08:19Le nouveau PS est simplement dégagé, Olivier Faure.
08:21Tout en étant encore au Nouveau Front Populaire.
08:23Tout en disant, bah non il faut un vrai parti de gouvernement.
08:26Là franchement, je trouve que quand on a été Président de la République,
08:29qu'on a été le seul Président de la République à être incapable de se représenter
08:33tellement il était en fragilité dans les sondages.
08:35Je crois qu'il ne faut pas donner de leçons.
08:37Et puis surtout il faut savoir où on est, où on habite, comme diraient nos enfants.
08:41Et je ne sais pas où habite François Hollande.
08:43Oui, Mehdi ?
08:45C'est de la politique façon PS.
08:47C'est un peu traditionnel de réagir de cette manière.
08:49Je suis parfaitement d'accord avec l'avis.
08:51En fait, j'ai l'impression qu'on est complètement déconnecté.
08:54À un moment, je décroche totalement de qui dit quoi, notamment à gauche.
08:57À droite, il y a encore un semblant de cohérence à peu près.
09:00Vague.
09:01Très vague.
09:02Mais à gauche, c'est vrai que c'est très...
09:04Honnêtement, j'ai du mal à suivre le rythme.
09:06Mais c'est vraiment la petite guerre des chefs.
09:09Donc moi, c'est pas que ça m'a dit faire, mais c'est décevant.
09:13Frédéric, vous avez interrogé les Français là-dessus ou pas ?
09:16Sur leur rapport aux politiques ?
09:19On le fait dans beaucoup d'enquêtes.
09:21D'ailleurs, dans le livre dont vous citiez gentiment,
09:25je commence par ce décalage de plus en plus fort
09:27entre une classe politique nationale,
09:29des élus nationaux décriés parce qu'ils sont impuissants,
09:32parce qu'ils sont souvent dans des postures.
09:33Toutes les personnalités que vous avez citées,
09:35le souci, je ne les juge pas.
09:37Je suis même moins sévère que vous sur François Hollande.
09:39Mais elles ont peut-être un agenda.
09:41Qui est l'agenda de 2027.
09:43Il y a 2024, il y a la dette, il y a un budget à faire.
09:47Je vous dis tel que c'est perçu par les Français.
09:55Vous m'avez fait perdre mon idée, mais c'est pas grave.
09:57Si on ne s'interrompt pas, il n'y a plus de vie.
10:00C'est vrai qu'il y a ce décalage entre ces élus nationaux
10:03et les élus locaux qui, eux, parviennent à avoir du résultat.
10:07Et la crise du politique, c'est une crise du résultat.
10:10Et une crise de l'écoute, avec ce sentiment de déconnexion.
10:13Les Français, ça me revient, ne sont pas du tout sur l'agenda de 2027.
10:17Ils vont s'intéresser à la présidentielle.
10:18Il y a le souvenir d'une campagne de 2022 ratée, tronquée,
10:21parce que percutée par le Covid, phagocytée par la guerre.
10:24Donc ça sera un grand moment démocratique.
10:26Mais les Français ne sont pas là-dedans.
10:28Et c'est vrai que ce qui est très cruel des politiques,
10:35Emmanuel Macron est, si je peux dire, l'archétype de cette déconnexion.
10:38Quand les Français nous disent qu'ils ne nous comprennent pas,
10:40qu'ils ne nous écoutent pas, qu'ils ne connaissent pas nos vies,
10:43c'est ce décalage entre les postures, ce jeu,
10:46même si la scène parlementaire n'est pas une scène visible,
10:49et ce que vivent les Français.
10:50Quand l'élu local arrive, difficilement,
10:52on ne va pas non plus mettre des lunettes roses,
10:54à connecter ces deux mondes.
10:55Et puis c'est très parisien, au centré.
10:57C'est-à-dire que la déconnexion que vous décrivez,
11:00quand on prend, je pense que le sentiment qu'on a,
11:03c'est que tout se passe à Paris.
11:04Et pour le reste de la France, on dit qu'on ne parle pas de moi,
11:07c'est la petite guerre entre eux pour savoir qui sera le prochain candidat.
11:10Mais le français moyen, finalement, tout le monde s'en fout.
11:12Enfin, c'est la sensation générale, je pense qu'on a.
11:16– Je suis absolument d'accord avec ce qui vient d'être dit,
11:19et puis maintenant que j'habite en province, je le perçois encore plus.
11:22– Bien sûr, on n'a pas besoin d'aller très loin.
11:24– Quand je reviens à Paris, j'ai l'impression d'être dans un autre pays.
11:27– Je veux simplement dire une chose,
11:30c'est que toutes ces postures, ces jardins à peine cachés,
11:36dans le fond nourrissent la colère des français
11:39contre des hommes politiques qui ne les représentent plus
11:42depuis très très longtemps, et favorisent quoi ?
11:44Le vote du Rassemblement National qui, pour l'instant, dit
11:47« Ah mais nous, on n'a jamais été au pouvoir, vous allez voir ce que vous allez voir. »
11:49Je ne suis pas sûre qu'on va voir ce qu'on va voir,
11:51mais voilà, ce sont d'une certaine façon les idéaux idylles du système.
11:54Donc, ils croient jouer pour eux, mais en fait,
11:56ils jouent surtout pour celui qui attend dans l'ombre
11:59et qui est prêt à prendre la succession.
12:01– Parce que le Rassemblement National, il a un avantage
12:03sur notamment tous les partis de gauche, c'est qu'il paraît monolithique.
12:06Il paraît monolithique, il paraît unifié,
12:08alors que les autres se divisent tout le temps.
12:10– Tout le temps, c'est un bloc uni.
12:12– C'est un bloc uni, c'est son avantage.
12:14– C'est à peu près le seul bloc unique dans la représentation nationale politique.
12:16– C'est un énorme avantage dans l'opinion de Médic.
12:18– Alors, Médic, c'est un coup de gueule
12:20qui va compléter aussi, que Pierre Martinet va compléter ensuite.
12:24– Oui, sur les drapeaux palestiniens, sur l'incitation de Jean-Luc Mélenchon
12:27à ce que notamment Sciences Po ou les militants de gauche…
12:30– Sciences Po qui est bloqué ce matin.
12:31– Oui, j'ai vu ça.
12:32Et moi, ce qui m'interroge, c'est que si je pose la question
12:35notamment aux étudiants de Sciences Po ou de manière générale aux militants de gauche
12:39de ce qu'est le drapeau palestinien à l'origine,
12:41il n'y en a pas un qui est capable de répondre.
12:43À l'origine, c'est le drapeau du nationalisme arabe ou du pan-arabisme.
12:46C'est quand même quelque chose de très précis.
12:48C'est une idéologie qui consiste à réunir tous les peuples arabes sous une même bannière.
12:52Sauf que la manière dont l'utilise Jean-Luc Mélenchon,
12:54c'est qu'il l'utilise comme un symbole nouveau.
12:56C'est-à-dire qu'on enlève totalement la substance du drapeau
12:59et en fait, le drapeau devient un symbole de solidarité, de compassion, d'humanisme.
13:03Mais au fond, ce n'est pas du tout ça ce qu'il y a derrière.
13:05Et moi, ça m'interroge sur la manière, la méthode qu'il utilise pour faire ça.
13:10Et je pense que vous aurez à peu près le même avis,
13:12c'est que les frères musulmans, notamment en Algérie,
13:14donc pour connaître bien le cas algérien, ont utilisé la même méthode sur le hijab.
13:17En fait, on vide de substance ce qu'est le hijab.
13:19À l'origine, c'est la séparation de la femme libre de la femme esclave.
13:22Et en fait, on en fait un objet cool.
13:24– L'émancipation ?
13:26– Oui, en défense de la pudeur, c'est devenu un objet de liberté.
13:31Alors qu'à l'origine, ce n'est absolument pas le cas.
13:33Et donc moi, je m'interroge sur trois choses.
13:35Pourquoi Jean-Luc Mélenchon fait ça ?
13:37Je pense qu'il y a un pari cynique politique, effectivement.
13:39Je pense qu'il y a le vote musulman.
13:41Il y a aussi une considération qui, moi, me dérange beaucoup
13:44dans tout le débat qu'on peut avoir sur le conflit israélo-palestinien.
13:47C'est que, comme il se présente comme le sauveur des minorités,
13:51en fait, il défend une minorité en prenant ce drapeau-là.
13:53Il sait très bien que c'est un sentiment qui traversera le monde arabe
13:56et la communauté musulmane.
13:58Il se présente comme le défenseur de la minorité.
14:00Et donc, toute personne qui va aller à l'encontre de cet argumentaire-là
14:03deviendra de facto soit un pro-israélien,
14:05alors qu'on peut très bien critiquer la politique de Netanyahou,
14:08soit un pro-génocide, soit un pro…
14:10En fait, on devient l'axe du mal et, par essence, un ennemi politique.
14:13– Il crée, il accentue les deux camps qu'on a aujourd'hui.
14:15– Pierre Martinet.
14:16– Et encore plus depuis le 7 octobre, c'est ce que je me suis…
14:19Enfin, ça confirme tout ce que je disais.
14:21– Oui, oui, allez-y.
14:23Votre coup de gueule concernait justement la non-action.
14:27Et il y a beaucoup de faits ces jours-ci, enfin depuis plusieurs années,
14:30mais encore plus si on les pointe du doigt là,
14:33qui montrent cette inaction et cette non-prise de conscience.
14:36– J'ai été confronté au terrorisme islamiste en 1983.
14:40C'était le Hezbollah, c'était l'échid Amal à l'époque.
14:45Et depuis, j'ai travaillé sur le sujet
14:49quand j'étais au service d'action de la DGSE.
14:51Essentiellement, je travaillais sur les groupes islamistes
14:53et les dirigeants et les cadres, entre guillemets, des groupes islamistes.
14:58C'était surtout les GIA. On ne parlait pas de…
15:00C'était les balbutiements d'Al-Qaïda, c'était vraiment les GIA algériens.
15:03Notamment, je travaillais essentiellement sur les GIA algériens.
15:06C'est pour ça que je ne peux pas me mettre les pieds en Algérie.
15:09Bien que mes ancêtres sont enterrés à Oran.
15:12Mais voilà, donc je l'ai vu grossir pendant des années.
15:15Et encore plus quand j'étais au service.
15:17Et encore plus quand j'étais otage en Libye aux mains d'une katiba islamiste
15:22dont l'un des représentants avait sa famille protégée par le Qatar.
15:26Donc moi, mon coup de gueule, c'est que
15:28à quel moment on va prendre conscience qu'il y a un réel projet derrière cette mouvance ?
15:33Un projet qui a commencé en 1928
15:36et aujourd'hui qui est alimenté également idéologiquement et financièrement
15:42par certains États pour ne pas le nommer le Qatar.
15:46Et d'autres, il y a aussi autre chose qui vient dans ce projet.
15:49Il y a toute la partie halal, le commerce halal.
15:53Il y a certains pays aussi maghrébins qui alimentent.
15:56Mon coup de gueule, c'est à quel moment un dirigeant français aura le courage de dire
16:00on va faire une vraie loi pour lutter contre le projet islamiste.
16:04Pour stopper les frères musulmans, criminaliser les salafismes
16:07et enfin on aura peut-être des résultats.
16:09Cependant, il va falloir assumer les répercussions dans les rues.
16:12Il va falloir assumer le changement de coopération avec les pays comme le Qatar.
16:17C'est du courage politique de le faire et d'assumer les conséquences.
16:24Pour l'instant, je n'ai pas vu venir.
16:25J'ai des solutions, j'ai même été auditionné au Sénat pour apporter des solutions.
16:28On ne le fera jamais, on me dit.
16:29Non, c'est volonté politique.
16:31Mais ce que vous dites là, ça a été raconté par des tas de gens.
16:34Je l'ai vécu sur le terrain.
16:35Oui, mais Jamila Benhabib qui avait écrit « Ma vie à contre-coran »
16:38et qui racontait il y a une vingtaine d'années déjà ce qui allait se passer.
16:42Il y a Florence Bergeau-Blackler qui aussi raconte comment on arrive.
16:46Effectivement, c'est son livre sur le halal.
16:47Vous parlez femmes aujourd'hui.
16:49Effectivement, le voile que vous évoquiez...
16:51On va revenir sur le voile tout à l'heure.
16:54Moi, ce qui me dérange vraiment, c'est que les constats sont faits et refaits.
16:59Vous parliez de tous les livres qui sont sortis.
17:01Tout le monde est d'accord pour dire qu'il y a un changement,
17:04qu'il y a une évolution dans ce projet islamiste.
17:06Mais personne n'apporte des solutions concrètes.
17:08J'ai vécu à Londres pendant cinq ans.
17:10Je peux vous dire qu'aujourd'hui, Londres, c'est catastrophe.
17:13Il y a des quartiers, c'est Kaboul.
17:16En plus, la méthode, elle est toujours connue.
17:18La méthode est connue.
17:19Et ils le disent.
17:20Oui.
17:21Le fils algérien a exactement fait la même chose.
17:24Il rentre dans les universités ou les lieux de pouvoir.
17:27On touche essentiellement à la jeunesse.
17:29On propose un islam light, un peu soft power.
17:33Un peu soft power.
17:35Pas vraiment l'islam sunnite tel qu'il est présenté dans les textes.
17:38D'ailleurs, absolument pas.
17:39Et puis, en fait, notamment quand il y a un moment de crise,
17:41et ce qui s'est passé, c'est ce que Kamel Daoud y décrit,
17:43c'est qu'au moment de la guerre, au moment de la décennie noire algérienne,
17:46juste avant, il y a eu les chocs pétroliers.
17:48Les besoins de la population se font sentir.
17:51Les islamistes, notamment avec le fils, se sont présentés dans les universités.
17:56On commence à faire des maraudes, des distributions alimentaires.
17:58Ils ont un point important dans la société.
18:00Et quand arrive le moment où il y a une friction,
18:03là, c'est qu'on commence à prendre le pouvoir.
18:05Il y a trois parties dans ce projet islamiste.
18:08Un, l'idéologie.
18:09Deux, le financement.
18:10Trois, les actions violentes.
18:11On pourra y revenir tout à l'heure.
18:12Oui, on va en reparler.
18:14On va en reparler, puis je voudrais qu'on revienne aussi
18:16sur ce qui se passe dans les universités à Sciences Po
18:19et sur Ritchie Thibault, l'assistant parlementaire d'Arcelia Soudé,
18:24qui soutient l'intifada dans les rues de Paris.
18:26A tout de suite.
18:27Sud Radio.
18:28Parlons vrai.
18:30Sud Radio.
18:31Parlons vrai.
18:32Sud Radio.
18:33Le 10h midi.
18:34Mettez-vous d'accord.
18:35Valérie Expert.
18:37Pour poursuivre notre discussion précédente,
18:41il y a eu hier les propos de Ritchie Thibault,
18:45qui est l'assistant parlementaire d'Arcelia Soudé.
18:48Écoutez, il était, je crois que c'était à Sciences Po,
18:53ou devant une fac, je ne sais plus très bien où il était.
18:55Écoutez ce qu'il disait.
18:56On va aller jusqu'au bout.
18:57Et oui, notre camarade Elias avait raison.
18:59Le seul chemin dans les rues de Paris, partout, c'est l'intifada
19:03pour la libération du peuple palestinien,
19:05la libération de tous les peuples qui subissent la domination coloniale.
19:10Alors, c'était lors d'une manifestation pro-palestinienne et anti-israélienne.
19:14Peut-être, Pierre Martinet, me tournez vers vous
19:17pour expliquer un petit peu aussi ce que c'est que le Hezbollah,
19:21ce qu'est le Hamas d'un point de vue humain.
19:24On ne peut pas dire que ça libère les peuples.
19:27Alors, le Hamas et le Hezbollah sont deux mouvements.
19:30L'un est chiite pour le Hezbollah, l'autre est sunnite pour le Hamas.
19:33Mais ils ont le même but, c'est détruire Israël.
19:35Le Hezbollah est une émanation du...
19:38Nasrallah était chiite à mâle à la période où j'étais à Beyrouth.
19:43Le Hezbollah, c'était l'ébalbutiment du Hezbollah en 83.
19:47Il luttait pour que Israël quitte le Liban Sud.
19:53Une fois qu'Israël a quitté le Liban Sud,
19:55en théorie, il n'avait plus lieu d'exister.
19:58Ils se sont retournés vers la politique.
20:00C'est devenu un mouvement politique.
20:01Ils ont cannibalisé le Liban.
20:02Et c'est le Liban qu'on voit aujourd'hui.
20:04Alors que le Liban, c'est un magnifique pays
20:07qui était appelé la Suisse du Moyen-Orient à l'époque.
20:11Et aujourd'hui, on voit dans quel état est le Liban.
20:14Et le Hezbollah n'a de cesse de...
20:16Le Hezbollah est devenu une sorte de porte-avions de l'Iran
20:21et peut mener des attaques très proches, très rapides
20:25et très efficaces sur Israël.
20:28Mais ce sont des organisations mafieuses aussi.
20:30En tout cas, quand on parle du Hezbollah...
20:32Ça aussi, ça a été un de mes grands combats,
20:37c'est de ne pas mettre uniquement le narcotrafic.
20:40Le narcotrafic sert aussi de financement.
20:42Les hakmis, Al-Qaïda au Maghreb et en Afrique,
20:47ont aussi fait du trafic, notamment de cigarettes,
20:49du trafic d'otages, pour se financer.
20:51Parce que le djihad coûte cher.
20:54On a besoin de matériel, matériel véhicule, radio, etc.
20:58Donc ça coûte cher.
21:00Même s'il y a des États qui financent derrière.
21:02Donc il faut bien aussi préciser que ces groupes,
21:06les représentants de ces groupes sont très riches.
21:09Donc c'est un peu antinomique avec ce qu'ils développent,
21:12ils sont très riches.
21:14Arafat, c'était un des plus riches.
21:17Il a une fortune colossale.
21:19D'ailleurs, il est venu mourir en France.
21:21Et je pourrais vous citer quelques trucs aussi,
21:23ce qu'on a fait pour eux.
21:25Et donc le Hamas, c'est exactement la même chose.
21:28Le Hamas n'a de cesse de vouloir détruire Israël.
21:31Le Hamas et le Hezbollah se moquent complètement
21:33des Palestiniens et de la terre de Palestiniens.
21:35À aucun moment dans les textes fondateurs de ces deux parties,
21:38de ces deux groupes terroristes,
21:40il y a marqué qu'il fallait libérer le peuple palestinien.
21:42Le peuple palestinien, c'est un prétexte
21:44pour lutter contre Israël.
21:46Si demain Israël s'attaque à Al-Qaïda,
21:48ou à Daesh, ou à Boko Haram,
21:51on aura les mêmes réactions en France.
21:53Moi, ce qui me désole, c'est qu'une partie
21:56de la population européenne,
21:58une partie de la gauche européenne,
22:00s'associe à ça.
22:02Et encore plus, ce qui est intéressant,
22:04le point positif, si j'ose dire,
22:06depuis le 7 octobre, c'est qu'on voit
22:08la réelle photographie de la situation
22:10de la situation,
22:12en Europe,
22:14le degré d'islamisation
22:16de cette Europe.
22:18Et ça, c'est très intéressant, parce qu'on peut travailler là-dessus.
22:20Frédéric ?
22:22Non, ce que je veux dire, c'est qu'il y a, une fois de plus,
22:24les happenings de la France insoumise,
22:26vous citez Ritchie et Thibault,
22:28il y a les réseaux sociaux
22:30qui donneraient à voir une opinion publique
22:32très anti-israélienne,
22:34qui reprend le terme
22:36absolument inapproprié de génocide.
22:38Mais il y a aussi l'opinion sondagière,
22:40l'opinion publique. Je le dis toujours, le sondage,
22:42c'est pas une réalité, c'est une perception
22:44du réel, qui a bien sûr des limites,
22:46on a souvent fait des émissions ensemble, mais qui est quand même
22:48infiniment plus fiable que des réseaux sociaux
22:50où il n'y a pas nombre d'activités,
22:52des conversations dans les bistrots,
22:54ou des manifestations avec 30 étudiants de Sciences Po,
22:56et on va dire, Sciences Po...
22:58Sauf qu'ils ont un écho
23:00colossal dans les médias.
23:02Quand je vois les enquêtes qu'on a faites régulièrement
23:04pour le CRIF depuis le 7 octobre,
23:06on a 91% des Français
23:08qui disent que les actes du Hamas du 7 octobre
23:10c'est des actes terroristes,
23:12ou des crimes contre l'humanité.
23:14Quasiment deux tiers qui disent qu'Israël a le droit
23:16de se défendre. Trois quarts
23:18qui sont favorables à l'interdiction,
23:20les mots ont un sens, des manifestations
23:22propagandistes israéliennes, parce que
23:24il y a cette idée maintenant en France depuis
23:2610 ans, depuis les manifestations
23:28de 2016 sur le travail qu'une manifestation est synonyme
23:30de désordre, de casse,
23:32un rejet massif
23:34du Hamas comme groupe,
23:36sauf dans deux catégories, les plus jeunes,
23:38les moins de 25 ans, ce n'est pas une majorité
23:40qui dit que c'est ça, mais il y en a plus que la moyenne
23:42et les sympathisants de la France insoumise
23:44et même les sympathisants ou les électeurs
23:46de Jean-Luc Mélenchon sont une majorité à dire
23:48que le 7 octobre c'était
23:50des actes terroristes ou des crimes
23:52de guerre. Donc ça relativise
23:54un peu, mais c'est vrai qu'il y a un
23:56relais médiatique, c'est le jeu et une sorte
23:58d'hystérisation, alors qu'une opinion publique
24:00qui est plus intéressée pour passer aux questions
24:02internationales et qui ne veut surtout pas
24:04l'importation du conflit et mettre des drapeaux palestiniens
24:06c'est une importation du conflit
24:08ce qui n'empêche pas le droit d'avoir de la
24:10sympathie pour un grand ou un autre, là
24:12on est vraiment dans une opinion qui ne se reconnaît
24:14pas dans le spectacle qu'on leur offre.
24:16Je voulais juste dire un mot sur
24:18Ersilia Soudé, je rappelle que c'est une députée de la
24:20France insoumise et qu'elle s'est fait remarquer
24:22avant le début des Jeux Olympiques en relayant
24:24une fake news, mais une fake news ouvertement
24:26fake news, elle a été obligée de rétro-pédaler
24:28la fake news concernait
24:30les sommes dépensées
24:32pour assainir la Seine et tous les gens
24:34qui auraient été malades, et c'était une fake news
24:36fabriquée par la propagande russe
24:38et voilà, la crédibilité de ces gens-là
24:40c'est ça aussi, c'est-à-dire que c'est des gens qui
24:42parlent vite, trop vite, qui ne vérifient
24:44pas ce qu'ils disent, elle est députée
24:46voilà, et ben je sais pas, voilà.
24:48Merci Ersilia Soudé qui se vantait
24:50pardon, d'avoir dans son
24:52équipe un harceleur
24:54de journalistes, et on connaît des journalistes
24:56il vient souvent de Séville. Moi je voulais revenir sur
24:58je voulais revenir sur ce que disait Richi Thibault
25:00à un moment, il dit le mot colonial
25:02dire qu'il y a un espèce de blugi-boulga
25:04intellectuel, entre
25:06le colonialisme, l'anti-impérialisme
25:08il y a une notion d'anti-occidental aussi derrière
25:10c'est très flou finalement, je pense que
25:12le mot intifada aussi, je pense que si on continue
25:14si on creuse
25:16un peu, je pense que le mot islémophobie vient pas très loin
25:18derrière, et donc cette espèce de blugi-boulga
25:20en fait, il montre juste une espèce de
25:22pseudo-cohérence intellectuelle qui consiste à dire
25:24que c'est celui qui possède qu'est nécessairement le méchant
25:26donc dans le conflit israélo-palestinien
25:28celui qui possède c'est l'israélien
25:30donc il est le mal absolu, et celui qui ne possède pas
25:32en dépit de ce qu'il peut faire
25:34même si effectivement la situation sur place elle est tragique
25:36on peut légitimement dire
25:38dans ce cas-là, dans cette idéologie-là
25:40que le Hamas devient un espèce de
25:42d'acte résistant, puisque eux ne possèdent pas
25:44ils luttent contre le méchant colon israélien
25:46Passons à ce qui s'est passé
25:48à Tourcoing, donc cet élève
25:50qui est soupçonné
25:52d'avoir giflé une enseignante
25:54puis de l'avoir roué de coup
25:56l'enseignante lui avait demandé
25:58de retirer son voile religieux
26:00alors il y a une chose
26:02moi qui m'a interpellée
26:04quand j'ai entendu cette histoire
26:06c'est les micro-trottoirs des autres
26:08élèves qui disaient, bah oui
26:10comme tout le monde, elle a remis son voile dans les toilettes
26:12avant de sortir
26:14comme tout le monde, c'est-à-dire qu'à l'école
26:16le voile n'est pas autorisé
26:18mais on le remet en sortant, et elles vont aux toilettes
26:20remettre le voile, et donc cette prof a interpellé
26:22cet élève, qui l'a giflé
26:24et que l'enseignante
26:26lui a rendu, et ensuite elle a été
26:28agressée, plusieurs coups
26:30et bousculades, elle sera jugée cet après-midi
26:32en comparution immédiate
26:34cette même élève
26:36on a appris qu'elle s'était présentée
26:38le 5 septembre
26:40avec une abaya
26:42on n'en finit pas
26:44du voile dans l'espace
26:46public, du respect
26:48de la laïcité
26:50on a mal commencé
26:52la première loi c'est 94
26:54et on a mal commencé
26:56parce qu'on n'a pas
26:58voulu voir ce qui se cachait derrière le voile
27:00on a juste parlé de la condition féminine
27:02or selon moi
27:04ça va peut-être vous choquer, mais la condition
27:06féminine, c'est secondaire
27:08par rapport au voile, le voile c'est un élément
27:10politique, le voile c'est un élément de propagande
27:12et
27:14la loi
27:16n'a jamais parlé de ça, qu'est-ce qu'il y a
27:18c'est exactement pareil que la loi sur le séparatisme
27:20elle est vide, la loi sur le séparatisme
27:22à aucun moment on parle
27:24de projet, on parle de frères musulmans
27:26on parle d'entrisme
27:28on ne parle pas de tout ça
27:30on a mal commencé
27:32ce combat-là
27:34et aujourd'hui on en est là
27:36parce qu'on ne sait pas s'il doit mettre le voile
27:38dans les toilettes, pas dans les toilettes
27:40l'abaya, pas l'abaya, tout ça ce sont des
27:42tentatives
27:44d'intrusion idéologique dans les sociétés
27:46et pour rappel
27:48dans toutes les strates des sociétés européennes
27:50les frères musulmans sont présents
27:52dans toutes les strates des sociétés françaises
27:54récemment on a vu
27:56parmi certains
27:58avocats
28:00qu'il y avait
28:02une mouvance des frères musulmans
28:04qui était très présente
28:06les médecins qui accordent
28:08des certificats
28:10médicaux de complaisance aux petites filles
28:12elles sont toutes
28:14allergiques au chlore
28:16ça aussi ça fait partie du projet
28:18et on laisse faire
28:20il faut qu'il y ait une vraie fermeté
28:22et parallèlement un vrai projet à leur mettre en face
28:24on n'a pas de projet à leur mettre en face
28:26il n'y a pas de volonté, vous voyez qu'il y a
28:28des enseignants qui ont soutenu la jeune fille
28:30il y aura toujours des enseignants qui soutiennent
28:32parce que comme vous le disiez si bien
28:34c'est aussi se mettre du côté
28:36de l'opprimé
28:38ça fait aussi partie du projet
28:40la victimisation amène ça
28:42et cet acte violent fait partie du projet
28:44il y a
28:46cette victimisation
28:48peut engendrer des actes violents
28:50ces actes violents peuvent engendrer autre chose aussi
28:52on y revient dans un instant avec vous
28:54Sud Radio
28:56parlons vrai
28:58Sud Radio
29:00le 10h midi
29:02mettez vous d'accord
29:04avec vous sur Sud Radio pour commenter l'actualité
29:06donc l'actualité de cette jeune fille
29:08qui a giflé son enseignante
29:10et puis une forme de ras-le-bol
29:12je ne sais pas si on a les propos
29:14de la ministre de l'éducation hier
29:16à l'Assemblée Nationale
29:18je n'accepterai
29:20jamais que l'on porte atteinte
29:22à l'intégrité physique d'un professeur
29:24que l'on porte atteinte à nos lois
29:26et à nos valeurs
29:28menacer un professeur
29:30c'est menacer la République
29:32frapper un professeur
29:34c'est frapper la République
29:36bah ouais
29:38elle aurait pu allumer une bougie
29:40mettre des fleurs
29:42je rappelle que tout ça est un
29:44une suite d'énoncés
29:46de principes qui ne sont pas respectés
29:48depuis des années
29:50à commencer par toute la hiérarchie de l'éducation nationale
29:52ils le savent tous
29:54et qu'ils demandent eux-mêmes aux professeurs
29:56vous vous rappelez des manifestations après
29:58l'assassinat
30:00et la décapitation de Samuel Paty
30:02c'était pas de vagues, ne faites pas de vagues, ne faites pas d'histoire
30:04ne venez pas vous plaindre dès qu'il y a un problème
30:06les professeurs ont pris l'habitude
30:08de baisser la tête
30:10et moi je voudrais souligner le courage de cette enseignante
30:12qui peut être consciente
30:14que le corps professoral
30:16de cet établissement scolaire
30:18a été divisé, a voulu simplement
30:20que la règle soit respectée
30:22et a été jusqu'au bout de ce qui est finalement
30:24la règle c'est ça, tu la respectes, point barre
30:26cet élève avait déjà été
30:28plusieurs fois mis en cause
30:30enfin épinglé pour ce même genre d'attitude
30:32et je voudrais dire aussi qu'il y a une forme
30:34de lâcheté dans le système
30:36dans lequel nous vivons
30:38malheureusement qui se vit comme une démocratie
30:40et qui au nom de cette démocratie
30:42évite de prononcer les mots qu'il faudrait
30:44prononcer, donc contourne
30:46et du le corps, minimise
30:48et minimise comme c'était expliqué depuis maintenant
30:50plus de 25 ans pour ne pas dire 30 ans
30:52et là il y a un décalage très fort
30:54avec ce que vivent les gens sur le terrain
30:56et ce que pensent ou ne pensent pas
30:58ou refusent de penser une partie
31:00de nos responsables politiques
31:02C'est vrai que
31:04sur cette question, il y a très vite
31:06chez les français, alors les mots sont
31:08sont clairs mais il y a
31:10ce sentiment d'impuissance
31:12puisque ce n'est pas la première fois
31:14il ne faut pas oublier, on l'a dit ici, à quel point
31:16les assassinats de Samuel Paty
31:18et de Mickey Bernard
31:20ce dernier peut être vu comme une victime
31:22collatérale du 7 octobre, c'est arrivé le 13 octobre
31:24une semaine après
31:26il y a peut-être un lien entre les attentats
31:28et tout ce que ça a suscité
31:30Je pense que ça a profondément choqué
31:32les français, c'est presque une rupture
31:34anthropologique. C'est vrai que
31:36j'ai souvenir d'une enquête qu'on avait restituée ici
31:38pour le CNAL, le Comité National de l'Action Laïque
31:40auprès des enseignants de 2023
31:42où on avait vu des chiffres qui faisaient peur
31:44un tiers des enseignants qui avaient l'impression
31:46de se censurer
31:48la crainte, le fait d'être pas assez soutenus
31:50mais, voilà, j'essaie de positiver
31:52il y avait des résultats qui montraient
31:54une prise de conscience, qui montraient que les formations
31:56à la laïcité
31:58étaient plus fortes que par le passé
32:00chez les enseignants, qui avaient aussi un sentiment
32:02d'un soutien plus fort. Mais on est sur un sujet
32:04difficile parce que ce qu'on ne dit pas
32:06toujours, c'est que sur ces questions
32:08il n'y a plus un clivage
32:10générationnel, il y a une fracture
32:12générationnelle, c'était mon premier livre, on avait parlé ici
32:14c'est-à-dire que sur la question de la
32:16laïcité, le mot
32:18le même mot, comme le blasphème
32:20comme le fait de se sentir
32:22offensé, ne renvoie pas aux mêmes
32:24réalités. Chez les personnes
32:26on va dire de plus de 35-40 ans
32:28la laïcité c'est simple
32:30c'est séparer le religieux
32:32du politique, c'est que le
32:34religieux reste dans l'espace privé
32:36on a le droit chez soi de faire toutes les fêtes
32:38toutes les célébrations, de pratiquer sa religion
32:40mais on ne l'impose pas. Chez les plus jeunes
32:42la laïcité
32:44renvoie davantage à la liberté
32:46de conscience et assurer
32:48l'égalité et très vite ça
32:50comment dire, ça glisse vers la visibilité
32:52des différentes religions. C'est pour ça
32:54qu'il y a ces clivages jeunes-moins-jeunes
32:56sur le fait que des mamans voilées
32:58puissent accompagner ou pas des sorties scolaires
33:00la question des signes religieux
33:02dans une école, j'avais dit
33:04c'est un peu
33:06l'image McDo, venez comme vous êtes
33:08et de ce point de vue là
33:10c'est vrai qu'on oublie
33:12à l'école il y a une jeunesse
33:14et elle ne se reconnaît plus
33:16je ne suis pas là pour juger, c'est ce qu'on voit
33:18dans nos enquêtes, dans la
33:20laïcité
33:22tel que les français dans leur
33:24énorme majorité se reconnaissent
33:26mais comment on
33:28explique encore une fois
33:30on revient un petit peu à ce qu'on a dit au début
33:32cette minorité qui
33:34aujourd'hui imprime
33:36sa volonté ou imprime
33:38une volonté de
33:40changer la société, Mehdi peut-être
33:42sur
33:44pourquoi la minorité comprend
33:46est-ce que c'est une minorité déjà ?
33:48c'est juste ce que vient de dire Frédéric
33:50je parle du regard
33:52sur la laïcité entre jeunes et moins jeunes
33:54d'accord
33:56sur les jeunes
33:58je suis d'accord avec le fait que
34:00déjà je pense que de manière générale la laïcité
34:02elle n'est pas forcément très bien comprise, à chacun un petit peu
34:04sa propre définition, c'est ce que vous
34:06disiez, sur les jeunes je pense que la laïcité
34:08elle est comprise comme une contrainte
34:10souvent, notamment le fait que
34:12lorsque vous êtes dans un environnement qui est très
34:14religieux, il n'y a pas de problème là-dessus
34:16la laïcité elle peut être comprise
34:18comme un frein à la propre expression de son individualité
34:20donc de sa religiosité
34:22et je pense que ce prisme-là
34:24dans la manière dont il est
34:26présenté, notamment dans le débat public
34:28ou sur certains médias, ou par certaines personnalités
34:30politiques, ça crée un fossé entre les
34:32individus, et donc la laïcité
34:34devient finalement une sorte de
34:36je vais taper sur telle religion, ça se transforme en une
34:38norme islamophobe par exemple, anti-chrétien
34:40ou anti-judaïsme, peu importe
34:42la religion que vous avez, et ce
34:44cet écart-là je pense qu'il n'est pas compris
34:46et c'est souvent l'objet d'une manipulation
34:48qui est, à mon sens, soit très politique
34:50soit très communautaire.
34:52Moi ce que je dirais simplement, c'est que
34:54la classe politique est responsable
34:56depuis des années
34:58du fait de ne pas avoir mis les bons mots sur les
35:00bons phénomènes
35:02par je le redis, par lâcheté
35:04par oh là là, on ne veut froisser personne
35:06oh là là, dans ma circonscription
35:08il y a des gens qui pensent qu'eux, oh là là
35:10dans l'endroit où je suis maire, il y a des gens
35:12qui pensent qu'eux, et finalement à force de pas
35:14transformer les choses, et là je rejoins
35:16ce qu'a dit Frédéric, il y a un décalage énorme
35:18entre une partie de la jeunesse
35:20qui ne sait plus très bien quelles sont
35:22les règles du pays dans lequel elle vit
35:24parce qu'elle y vit, dans ce pays
35:26qu'est la France, parce qu'on ne lui a pas
35:28assez rappelé, parce qu'on n'a pas assez défini
35:30le cadre, et qui à force de vivre
35:32dans le flou, pense flou
35:34et que là, c'est pas le hasard, c'est pas
35:36un glissement, c'est un glissement qui a été
35:38entretenu par nos responsables politiques.
35:40Vous voyez, les réactions de nos auditeurs, c'est de penser
35:42bien sûr,
35:44le courage qu'elle a eu.
35:46Comment elle va vivre là-près ?
35:48Est-ce qu'elle va rester dans le même lieu ?
35:50On enlève
35:52l'agressé, et on laisse.
35:54Il y a plusieurs réactions qui jouent dans ce sens-là.
35:56Je vous rappellerai que le proviseur de Paris
35:5820ème, que je connais
36:00en plus indirectement,
36:02a pris sa retraite.
36:04La version officielle, c'était
36:06oui, il prend sa retraite, mais il avait encore
36:08quelques mois à faire. Il est parti
36:10en retraite anticipée, même si c'est une affaire de 2-3 mois.
36:12On le voit au fait que
36:14des parents d'élèves ou des élèves se mettent
36:16à soutenir l'élève.
36:18Ça montre bien ce phénomène.
36:20Je pense qu'effectivement...
36:22Cette enseignante va avoir
36:24du mal à rester dans cette école.
36:26Je pense qu'elle aura du mal.
36:28C'est là où je vous rejoins
36:30quand vous dites que la laïcité, pour certains,
36:32c'est uniquement l'atteinte à la religion
36:34et non pas la préservation de notre histoire.
36:36Pour beaucoup,
36:38moi j'en connais beaucoup, qui me disent
36:40que la laïcité est faite uniquement
36:42pour taper sur les musulmans.
36:44La laïcité, c'est...
36:46C'est une représentation
36:48majoritaire chez les jeunes.
36:50Je revois notre enquête
36:52qui s'appelait
36:54Fracturant générationnel après l'assassinat de Samuel Paty
36:56où il y avait 31%
36:58des jeunes de 18 à 30 ans. C'est une minorité
37:00mais derrière 31%, il y a du monde
37:02dans une logique d'extrapolation
37:04qui considérait que Samuel Paty
37:06a eu tort ou qui n'était pas justifié
37:08de montrer des dessins et des caricatures
37:10pour illustrer la liberté d'expression.
37:12C'est une perception qui est
37:14ultra minoritaire chez les plus de 35 ans.
37:16Mais c'est ce que Plantuc,
37:18le dessinateur qui va dans les écoles, raconte.
37:20Il arrive au midi
37:22sur des élèves de 6ème, 5ème, qui lui disent
37:24Monsieur, vos copains, ils l'ont bien mérité.
37:26Donc c'est ce qu'il entend.
37:28Après, il y a de la discussion,
37:30il y a du débat et il y va pour ça.
37:32La Tifa Indiatez raconte toujours qu'elle arrive
37:34à convaincre.
37:36Mais il y a un grand travail de pédagogie à faire.
37:38Ce discours-là, par exemple,
37:40sur les enfants en 6ème,
37:42il vient d'où ce discours ?
37:44Il est entendu où ?
37:46Dans la sphère familiale.
37:48Et la sphère familiale, elle entend où ce discours ?
37:50Elle l'entend où ? Dans la sphère politique ?
37:52À la mosquée ou sur le réseau ?
37:54TikTok, c'est la plus grande mosquée
37:56de l'histoire.
37:58Quand j'ai commencé à travailler là-dessus,
38:00le message était dispensé par les paraboles.
38:02Oui, les paraboles,
38:04ils étaient tous sur certaines chaînes
38:06qui dispensaient ce message-là.
38:08Victimisation...
38:10Mais c'est exactement ce que...
38:12Une anecdote, quand j'étais en Libye,
38:14les gens du CNT qu'on aidait,
38:16ils nous disaient merci pour l'aide que la France,
38:18que Sarkozy apporte.
38:20Cependant, vous traitez mal les musulmans en France.
38:22Et quand je dis pourquoi on les traite mal ?
38:24Parce que vous ne leur laissez pas vivre
38:26leur religion selon le livre.
38:28Ça, c'est texto.
38:30Mais il y a des pays,
38:32je pense,
38:34au Tadjikistan, l'Ouzbékistan,
38:36dont la religion principale
38:38est l'islam, mais qui ont
38:40des règles extrêmement strictes,
38:42c'est-à-dire que les hommes n'ont pas le droit d'avoir une barbe
38:44de plus d'un certain nombre de centimètres,
38:46ou les femmes n'ont pas le droit d'être entièrement voilées.
38:48Ce sont des pays musulmans.
38:50Il y a des pays qui ont ça.
38:52Après, il y a un prisme aussi,
38:54je connais plus le cas algérien,
38:56mais ils savent ce que c'est que la guerre civile.
38:58Et d'ailleurs, dans ces pays-là, la plupart du temps,
39:00les frères musulmans ou des organismes,
39:02ils n'aiment pas trop.
39:04Alors, ils ont une énorme importance dans la population,
39:06mais dans les cercles politiques, c'est plutôt quelque chose
39:08qu'ils rejettent. Les frères musulmans, si je ne me trompe pas,
39:10sont interdits en Arabie Saoudite.
39:12En Égypte aussi.
39:14Même dans le monde arabo-musulman,
39:18c'est plutôt quelque chose qu'on a tendance à rejeter.
39:20Ils ont une importance dans la population,
39:22puisqu'il y a ce discours qui consiste à dire
39:24que celui qui va le plus vers
39:26l'aspect pieux, celui qui s'inscrit
39:28le plus dans la religion, est forcément
39:30quelqu'un de bien, parce que ce sont des pays
39:32qui s'inscrivent dans une logique de charia.
39:34La constitution est inscrite dans la charia
39:36dans ces pays-là. Et donc, les personnes
39:38qui s'en écartent, finalement, sont nues comme...
39:40Ils perdent une partie de leur identité,
39:42quelque part. C'est comme ça que c'est compris.
39:44Mais ces pays-là,
39:46ils ont l'expérience de s'émouvant ça. Nous, absolument pas.
39:48Ou alors, on va regarder ça sous un œil
39:50de... Ah bah, si on a dit ça, par exemple,
39:52je suppose, sur l'islam, quelqu'un veut critiquer,
39:54ou sur le judaïsme, ou sur le christianisme,
39:56on va tout de suite se retrouver...
39:58Attention, vous ne les respectez pas.
40:00On ne s'attaque pas à l'individu. L'individu, il a tous les droits.
40:02Par contre, les idéologies, elles,
40:04n'en ont aucun. Donc, il faut toujours s'attaquer
40:06à l'idée et non à la personne.
40:08Ce sont des nuances compliquées.
40:10Si, à côté de la laïcité,
40:12on mettait
40:14en parallèle...
40:16C'est uniquement pour remettre la religion
40:18dans la sphère du privé. En France,
40:20je parle, ça, ça pourrait aider, ça pourrait être
40:22une aide pédagogique pour leur faire
40:24comprendre que toutes les religions ont leur place chez nous.
40:26Mais ce qui était le cas il y a une vingtaine
40:28d'années, ce qui était le cas il y a
40:30une vingtaine ou une trentaine d'années,
40:32chacun vivait, et les musulmans vivaient très bien
40:34leur religion
40:36chez eux, dans leur intimité, comme le font
40:38les catholiques, les juifs,
40:40les bouddhistes, et toutes les religions.
40:42C'est-à-dire que cette volonté
40:44d'afficher et de revendiquer,
40:46elle est relativement nouvelle et elle correspond
40:48à cet islam politique. Moi, je viens d'un milieu
40:50militaire, il y a 40 ans,
40:52où il y avait de tout,
40:54mais personne n'en parlait. Ça se voyait pas,
40:56on avait tous le même projet, on avait tous
40:58la même tenue.
41:00Chacun vivait sa religion à sa façon.
41:02Évidemment, il y avait
41:04des rassemblements autour des saints patrons
41:06de l'armée, mais ça a changé, ça.
41:08Ça a aussi changé, parce qu'il y a des revendications
41:10religieuses
41:12dans l'armée, dans les entreprises énormément
41:14où j'ai travaillé avec des DRH qui ne savaient plus comment faire
41:16avec les revendications religieuses du quotidien, c'est-à-dire
41:18pendant le ramadan.
41:20Aujourd'hui,
41:22je ne fais plus ça
41:24avec eux, je l'ai fait avant de partir à Londres.
41:26Mais c'était
41:28les revendications religieuses du quotidien,
41:30c'est ce qu'il y a de pire.
41:32C'est ce qui fera aboutir le projet.
41:34Les attentats, pour moi,
41:36c'est peanuts.
41:38Quand je dis
41:40c'est peanuts, je parle sur du long terme,
41:42j'analyse froidement. Un attentat, au contraire,
41:44ça a l'effet inverse.
41:46Donc en fait,
41:48les demandes quotidiennes, c'est d'adapter
41:50l'entreprise
41:52à la religion en fonction des périodes.
41:54On se retrouve dans un instant avec vous
41:56sur Sud Radio.
42:16Et on est avec vous jusqu'à midi.
42:18On va quand même changer de sujet, on va parler du budget.
42:20Ce matin, moi, j'ai été
42:22passionnée par l'interview de Jean-Luc Duménil
42:24qui était chez Jean-Jacques Bourdin
42:26et qui s'exprimait,
42:28qui a rencontré hier
42:30le Premier ministre
42:32sur le projet de budget qui doit être présenté
42:34demain. On a dit que ce seraient
42:36les grandes entreprises qui seraient taxées.
42:38Or, visiblement, les PME
42:40vont être à leur tour
42:42taxées. Et en particulier,
42:44ça va être très compliqué
42:46pour les entreprises qui ont beaucoup de salariés
42:48au SMIC. Frédéric, sur le budget, qu'est-ce qu'on peut dire ?
42:50En plus, les temps ont changé. S'agissant
42:52de l'opinion publique, il y a encore quelques années,
42:54il y avait un jugement globalisant
42:56sur l'entreprise. Pour les Français,
42:58c'étaient surtout les grosses boîtes. Maintenant,
43:00les Français, de plus en plus, on va dire que Fiducière
43:02a fait un travail de pédagogie avec le baromètre TPE.
43:04On sait que c'est 94% des boîtes
43:06françaises, les 0,19.
43:08On a une sorte d'affection pour la PME.
43:10Il peut y avoir un discours
43:12repoussoir sur le
43:14grand groupe. Mais, effectivement,
43:16autant les Français pouvaient, entre guillemets,
43:18acheter un prélèvement exceptionnel
43:20du côté des ménages,
43:22sur les plus grosses fortunes, les 65 000
43:24ménages ou foyers qui gagnent
43:26plus de 500 000 euros par an.
43:28Autant la contribution sur les 40
43:30boîtes du CAC 40, si je puis dire,
43:32ça passait. Si ça touche au PME,
43:34s'il y a des conséquences en termes
43:36de destruction d'emplois, on n'arrête pas de dire
43:38que le chômage s'est
43:40un peu évaporé, s'est effondré dans
43:42la hiérarchie des préoccupations des Français.
43:44Mais, attention à
43:46un mauvais signe envoyé à l'opinion
43:48publique et, bien sûr, à ces dirigeants
43:50d'entreprises qui souffrent énormément de la
43:52pression, des charges.
43:54De ce point de vue-là, il y a une continuité en France.
43:56Ce n'est pas seulement les années
43:58Macron, c'est depuis François Hollande et le CICE
44:00qui, contrairement à ce qu'on dit, n'a
44:02peut-être pas créé beaucoup d'emplois
44:04mais qui a fait beaucoup de bien
44:06à des PME. Eliphobe, sais-tu de quoi tu parles ?
44:08Écoutez ce que disait
44:10Jean-Luc Duménil. Le gouvernement
44:12nous dit qu'on va
44:14modifier les allègements de charges pour
44:16que ce soit fait de manière
44:18plus progressive et qu'on n'ait plus
44:20cette trappe à bas salaire, ce qui en soi est
44:22une bonne idée. Sauf que dans la méthode
44:24proposée, on aboutit à la chose suivante.
44:26Pour les salariés qui sont au SMIC,
44:28on aura deux points de charge
44:30supplémentaires au niveau du SMIC
44:32pendant deux ans. Donc, ça va représenter
44:344% de charge supplémentaire.
44:36Donc, une très forte
44:38augmentation du coût du travail pour les employeurs
44:40qui emploient des salariés au SMIC.
44:424% de charge supplémentaire,
44:44ça va devenir insupportable.
44:46Cette pression fiscale et de plus en plus
44:48d'entrepreneurs vont faire
44:50ce qui se passe en ce moment. C'est-à-dire qu'on n'a plus de salariés
44:52et on n'a plus que des auto-entrepreneurs
44:54ou des gens qui sont employés sur
44:56facture. J'ai pas un mot sur le budget
44:58Pierre Martinet ? J'ai été confronté à ça
45:00quand j'étais chef d'entreprise
45:02en France et on ne pouvait pas
45:04embaucher parce que ça nous coûtait
45:06trop cher. On faisait partie des TPE
45:08et c'était vraiment problématique
45:10et moi la question que j'aimerais poser
45:12à quel moment on va revoir
45:14notre système social, notre système
45:16de prélèvement et de répartition
45:18et de redistribution
45:20et quand on voit le millefeuille
45:22administratif qui coûte
45:24au contribuable et toutes les strates
45:26dans certaines régions où
45:28il faut toucher 15 personnes pour avoir
45:30une réponse, moi je suis très inquiet.
45:32Je vais souvent aux Etats-Unis
45:34je prends souvent les Etats-Unis
45:36comme référence contraire
45:38on est aux antipodes l'un de l'autre
45:40et effectivement c'est pas
45:42la panacée les Etats-Unis
45:44mais bien sûr je le vois
45:46j'ai des amis qui travaillent là-bas
45:48j'ai moi-même travaillé là-bas mais ce que je veux dire
45:50c'est qu'on est aujourd'hui
45:52englués dans un système social
45:54et moi je suis désolé c'est toujours
45:56plutôt que moins de dépenses
45:58plus de prélèvements c'est quand même
46:00c'est invivable en fait
46:02à la fin.
46:04Moi je réfléchis
46:06un peu différemment comment
46:08on s'est retrouvé dans cette situation
46:10comment en 7 ans Emmanuel Macron
46:12a laissé la dette augmenter
46:14de 1000 milliards je le rappelle
46:16enfin il faut quand même mettre les mots
46:18et comment au départ de toute
46:20cette équipe qui n'avait
46:22pas dit un mot sur l'ampleur de la situation
46:24on découvre qu'il y a
46:26autant de trop, autant de
46:28difficultés à boucler le budget
46:30une dette abyssale
46:32et un budget qu'on ne peut pas boucler
46:34alors on avait parlé de 20 milliards maintenant on parle de
46:3640 milliards maintenant on parle de 60 milliards
46:38je crois que finalement ce ne sera pas 60 milliards mais 50
46:40et en fait je ne vois pas comment
46:42pris
46:44de court comme il est pris de court
46:46Michel Barnier je rappelle qu'il a été nommé il y a quelques semaines
46:48et je rappelle que
46:50on ne lui avait pas franchement indiqué
46:52la situation telle qu'elle était
46:54donc effectivement il recourt
46:56à une solution de facilité
46:58qui est d'augmenter la pression fiscale
47:00c'est sûr dans un pays où déjà
47:02elle est très forte mais qu'est-ce qu'il a
47:04comme autre solution en fait et je rappelle
47:06aussi une dernière chose c'est que si
47:08la fameuse réforme de l'état qu'avait promis Emmanuel Macron
47:10en 2017 avait été faite
47:12là on parle de doublons
47:14mais tous ces doublons auraient été identifiés
47:16auraient peut-être été pour certains
47:18il y aurait eu des
47:20je ne sais pas comment on appelle ça
47:22des entités
47:24ça aurait été supprimé, ça aurait été fait
47:26ce travail de fond qui n'a jamais été fait
47:28donc là on se retrouve au pied du mur devant un truc
47:30qui est quasiment insurmontable
47:32et la solution la plus rapide
47:34et la plus efficace pour boucler le budget
47:36c'est d'augmenter les impôts. Je ne vois pas l'autre solution
47:38alors on peut s'en plaindre
47:40c'est ce qui va se passer vraisemblablement
47:42mais il n'y a pas d'autre solution en fait
47:44qu'est-ce qu'il peut faire Michel Barnier, il peut dire attendez
47:46il faut déjà que je réfléchisse
47:48à toutes les structures de l'état qui sont
47:50pas en place ou à celles qui coûtent trop cher
47:52beaucoup ont été quand même supprimés
47:54objectivement
47:56beaucoup ont été supprimés
47:58et en tout cas il y a eu des efforts
48:00et comment dire
48:02c'est peanuts en termes de budget
48:04n'oublions pas aussi qu'on est dans un moment, pardon de vous interrompre
48:06en particulier
48:08de reprendre la parole plus tôt
48:10parce que je n'ai pas encore parlé
48:12dans un moment de changement
48:14chez les français, on l'a vu dans l'enquête
48:16de début septembre, la question de la dette
48:18et des déficits en termes de priorité
48:20pour les français a gagné 11 points
48:22entre septembre 2023 et septembre 2024
48:24les français
48:26ça ressort de vos propos
48:28sans cette question de leur vie quotidienne
48:30l'accès au crédit, les taux d'intérêt
48:32les taux d'emprunt
48:34l'accès à la propriété
48:36donc la dette rentre petit à petit dans l'atmosphère
48:38ce n'est toujours pas
48:40on n'est pas dans le contexte 2007-2008
48:42avec François Bayrou, la présidentielle, François Fillon
48:44qui parlait d'un état en situation de faillite
48:46c'était au coeur des préoccupations
48:48ce qui n'était pas le cas à l'époque
48:50ce qui n'était pas le cas du tout à l'époque
48:52d'ailleurs entre 2007 et 2012, la dette française
48:54a très fortement augmenté
48:56elle est restée plutôt stable sous François Hollande
48:58il faut le reconnaître, c'est un effet que tout le monde pourra vérifier
49:00c'est vrai que c'est un sujet
49:02qui maintenant inquiète les français
49:04parce qu'il y a aussi ce pessimisme de projection
49:06ce sentiment que ces enfants
49:08vivront moins bien que soi
49:10à l'avenir, et la dette c'est l'épée de démocratie
49:12par excellence.
49:14Je pense que beaucoup de personnes ont découvert
49:16la problématique de la dette cet été
49:18le fait que la séquence du budget
49:20vous parliez des 20, 40, 60 milliards
49:22personne ne sait exactement quelle est la situation économique
49:24il y a le discours politique qui consiste à dire
49:26où j'ai découvert la situation
49:28et puis ensuite
49:30on entend un deuxième discours de la part de Michel
49:32en fait la situation est encore plus grave que prévu
49:34elle est grave grave grave !
49:36on est plus rouge, on est plus rouge et carlate
49:38là c'est marqué, on est tous en faillite
49:40plus grave que grave, c'est quoi, c'est grave
49:42enfin je sais pas, il y a un discours
49:44ambiant autour de ça
49:46c'est même difficile de comprendre ce qui se dit
49:48ou ce qui se passe
49:50c'est même assez obscur pour revenir sur les TPE
49:52les petites entreprises
49:54il ne faut pas oublier, il me semble
49:56il faudrait que je vérifie l'information
49:58il me semble que les chefs
50:00de petites entreprises
50:02ne se versent pas des salaires énormes
50:04dans une enquête fiduciale
50:06c'était parfois en dessous de 3000 euros
50:08pour acheter uniquement
50:10des fréments
50:12c'est une statistique ultra inquiétante
50:14un éditeur me signale effectivement
50:16que l'Etat n'a pas payé les loyers
50:18pour des gendarmeries
50:20200 millions d'euros dans le budget prévu
50:22Gérald Darmanin avait donné l'ordre
50:24d'arrêter de payer
50:26super, aujourd'hui Gérald Darmanin
50:28il critique, il cherche des solutions
50:30merci à tous les quatre
50:32très bonne journée sur Sud Radio
50:34Sud Radio, parlons vrai
50:36Parlons vrai

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