• l’année dernière

Avec Pierre Gentillet, avocat

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##LE_FACE_A_FACE-2024-10-09##

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Transcription
00:00Sud Radio Bercoff, dans tous ses états, le face à face.
00:05Et je vous rappelle notre numéro si vous voulez réagir, c'est le 800 026... 826, pardon.
00:110826.
00:120826, décidément. 300 300, je ne vais pas y arriver.
00:16Et c'est Manu qui vous répondra, et aujourd'hui dans son face à face, André Bercoff reçoit l'avocat Pierre Gentillet.
00:23Eh bien bonjour Pierre Gentillet.
00:24Bonjour André Bercoff.
00:26Écoutez, on est toujours content de vous recevoir, et on vous reçoit parce qu'il se passe beaucoup de choses.
00:32On a beaucoup parlé des OQTF, on va en parler encore, mais auparavant, je voudrais quand même vous faire entendre un certain nombre de sonores.
00:39Pierre Gentillet, et faire entendre évidemment à tous les auditeurs, à tous les résistants, à tous les auditeurs et les auditrices de Sud Radio,
00:47il se passe quand même des choses assez incroyables.
00:50Par exemple, militante vendredi, vous voyez tout ça, et je vous parle de faits qui se sont passés il y a quelques jours, encore aujourd'hui ce matin.
01:00On appelle ça faits d'hiver, non, ce ne sont plus des faits d'hiver.
01:04Par exemple, écoutez ce qui s'est passé pour une militante syndicat de la famille Aix-en-Provence, vendredi 4 octobre, écoutez.
01:11Nous avons commencé hier la manifestation à 15h30, ça s'est bien passé, nous avons fait un petit rassemblement, un bon enfant, avec des gens de tous les âges.
01:19Qu'est-ce que vous entendiez dénoncer à un vendredi ?
01:22Le simple fait que la sexualité, ça concerne tout le monde, mais pas les enfants, ça concerne les personnes adultes.
01:29Quand on parle de sexualité aux enfants, à partir du collège c'est une chose, mais quand on dit école, ça sous-entend maternelle et primaire.
01:36Ce n'est pas l'âge, ce sont des enfants, il faut les laisser s'amuser, leur apprendre à lire, à écrire, de manière ludique,
01:41pour qu'ils arrivent au collège en sachant au minimum lire et écrire, enfin.
01:46Un employé du rectorat de 31 ans est sorti, un des jeunes lui a donné un tract, il l'a pris, il l'a déchiré, il m'a insulté,
01:52et quand je lui ai demandé pourquoi il me parlait comme ça, il m'a donné un coup de poing, mais très violent.
01:57Voilà, donc elle distribuait un tract, elle expliquait pourquoi cette mère de 20 milles, et bien voilà, pour toute réponse,
02:05elle a eu un coup de poing, elle a dû aller à l'hôpital, ça passe dans le cadre du libre débat d'idées, bien sûr.
02:12Alors autre fait, Pierre Gentillet, le champ de Mars, et bien le champ de Mars, et bien la tour Eiffel, ça va être fermé.
02:21Ça va être fermé, pourquoi ? Écoutez.
02:25Le fermer, pourquoi pas, ça permettrait de le protéger un peu plus, et puis aussi protéger les habitants,
02:29et aussi les touristes, même s'ils ne le savent pas encore.
02:31Avant de le fermer, pour l'association des amis du champ de Mars, il faut faire le maximum pour améliorer sa sécurité.
02:38Et après, si projet de fermeture il y a, il faudrait quand même qu'on puisse en discuter, comprendre ce que ça veut dire.
02:42On n'est pas à fond pour la fermeture, on est par contre, effectivement, pour garantir une meilleure sécurité sur le jardin public.
02:50Des barrières tout autour du champ de Mars, il y en a eu tout l'été pour les Jeux Olympiques et Paralympiques.
02:55Elles sont encore présentes, vous pouvez les voir, pour permettre le démontage des sites d'épreuve.
03:00La mairie du 7e arrondissement n'a pas de choix, arrêtée quant aux barrières qui permettraient de fermer la nuit le champ de Mars.
03:07De toute façon, il faut trouver des solutions pour sécuriser.
03:09Une fermeture, certes, mais dans le respect des règles de l'urbanisme, évidemment.
03:13Ah ! Magnifique ! Une fermeture, certes, mais dans le respect des règlements de l'urbanisme.
03:18Attendez, vous imaginez Paris, la tour Eiffel ?
03:21La tour Eiffel, l'un des phares, effectivement, des dizaines de millions de touristes qui vont nous en tirer.
03:27Eh bien voilà, ça va être un champ retranché, ça va être un bunker, absolument.
03:31Parce que, voilà, il y a des viols, des vols, des tabassages, pratiquement tous les jours.
03:36Ça se passe, effectivement, aujourd'hui, 2024, l'an de grâce.
03:41Je continue, je continue.
03:44Un professeur, ça se passe à Tourcoing, là.
03:46C'est BFM qui le raconte, notamment.
03:49Écoutez.
03:50Les faits qui sont donc reprochés à cette lycéenne qui se serait passée hier soir ici sont particulièrement graves.
03:56Elle, elle a été interpellée à son domicile hier après-midi.
03:59Elle est soupçonnée d'avoir porté des coups à une enseignante qui lui aurait demandé de retirer son voile
04:05alors qu'elle quittait l'établissement.
04:07Voilà.
04:08Et on pourrait raconter qu'effectivement, il y a donc des élèves qui ont pris le parti de l'enseignante
04:14et beaucoup d'autres élèves aussi qui ont pris le parti, effectivement, de celle qui a giflé ce professeur
04:20en lui disant, mais vous n'avez pas le droit d'enlever mon voile.
04:23Voilà.
04:24Là aussi, c'est encore aujourd'hui et hier soir.
04:29Hier soir, eh bien évidemment, encore un peu de rodéo magnifique.
04:32Voiture de police incendiée devant le commissariat de Cavaillon hier soir.
04:38Écoutez, encore BFM TV.
04:40Alors, on a comme information que ça s'est passé cette nuit.
04:43Ça a été constaté vers 5h du matin.
04:45Plusieurs véhicules de police qui ont été incendiés, vous le voyez sur ces images.
04:49On en compte déjà au moins quatre.
04:51Ce sont des véhicules qui sont soit siglés, soit banalisés.
04:55Celui-ci, vous le voyez, il est ce qu'on appelle un véhicule sérigraphié, c'est-à-dire qu'il porte les insignes de la police.
05:00On ne connaît pas l'origine de l'incendie pour l'instant.
05:03Ce que l'on sait, c'est qu'au moment où l'incendie se nourrit et se propage,
05:07il y a à l'intérieur du commissariat plusieurs gardes à vue en cours.
05:11La vie classique d'un commissariat.
05:13Et donc, les gardes à vue ont été évacués.
05:16On a dû évacuer le commissariat.
05:18Pas de blessés, ça c'est important de le dire, que des dégâts matériels.
05:23Voilà, on a sorti effectivement un commissariat de police.
05:26Bon, écoutez, on ne va pas quand même en faire une...
05:30Ah bon, on ne va pas, oui ?
05:31Je rappelle simplement à propos de la Tour Eiffel, j'ai oublié de vous dire que
05:34le maire du 7e arrondissement et ministre de la Culture, Rachida Dati, a proposé donc lundi
05:39la fermeture nocturne du Champ de Mars.
05:41Tout va bien, tout va bien dans le meilleur des mondes.
05:45Et je pourrais continuer comme ça pendant des heures, mais on a beaucoup de choses à dire avec Pierre Gentillet.
05:52Un chauffeur VTC mort, victime collatérale du narcotrafic, le tueur présumé est âgé de 14 ans.
05:59Un homme de 36 ans est tué par balle dans sa voiture, c'était le 4 octobre dernier.
06:06L'homme a été tué par balle, l'adolescent interpellé est placé en garde à vue.
06:12Ça c'est du narcotrafic, paraît-il.
06:15Alors c'est intéressant, on dit ceci, l'adolescent tué mercredi a été tué dans le cadre de l'exécution
06:20d'un contrat pour lequel il avait été recruté pour 2000 euros
06:24par un homme de 23 ans détenu au centre pénitentiaire de Lune, près d'Aix-en-Provence.
06:29C'est-à-dire voilà, on fait un contrat, on le provoque, tu vas avoir 2000 euros
06:33et se présentant comme appartement à la déesse mafia.
06:37Il faut savoir qu'aujourd'hui, on a vu effectivement les images un peu partout,
06:41il y a la déesse mafia du côté de Marseille, comme il y a aussi la mort...
06:47DZ mafia, oui c'est ça, du côté de Marseille, comme il y a la morcomafia
06:51du côté effectivement de Montpellier et ailleurs, voilà.
06:55Donc, exécution de contrat, mafia et compagnie, voilà.
06:59On est au Chicago des années 30, le parrain est là,
07:04simplement il ne s'appelle plus Marlon Mando mais il est là.
07:08Et c'est très intéressant parce qu'à la suite de cette mort, le même détenu de Lumines,
07:13encore une fois je reste là-dessus, a commandité un second contrat pour se venger
07:16en recrutant un mineur de 14 ans pour aller tuer un membre de la banque des Blacks
07:20pour 50 000 euros cette fois-ci, voilà.
07:2214 000 euros, 50 000 euros et puis voilà, vous exécutez, vous me supprimez celui-là, tout va bien.
07:28Et enfin, je termine là-dessus, ce matin,
07:32viol d'une jeune femme par un glandestin sous au QTF,
07:36voilà, c'est mercredi, ce matin, effectivement,
07:40un individu marocain de 37 ans sous au QTF a été placé en détention
07:44après le viol d'une jeune femme avec usage d'une arme à un mien, voilà.
07:48Et ça, encore une fois, on pourrait vous en citer, voyez, je n'ai cité que des exemples
07:52d'il y a quelques heures, quelques jours, et on pourrait en parler pendant des heures.
07:56Pierre Gentillet, au-delà des au QTF, au-delà de tout ça,
08:00est-ce qu'on a, alors, est-ce qu'on a glissé dans quelque chose
08:04qui va devenir dans le quotidien, encore une fois, comme était le Salvador
08:08il y a 5 ans, comme sont un certain nombre de pays
08:12dits du tiers monde ou pays en développement, on en est là
08:16et on en est là en Europe, qu'est-ce qui se passe, selon vous ?
08:20C'est un point de bascule, c'est-à-dire que
08:24nous sommes face à un choix, aujourd'hui, alors je dis aujourd'hui en fait
08:28de plus en plus au fil des années, il y a deux choix, il n'y en a pas 36 000.
08:32Soit on considère que
08:36la situation face à laquelle nous sommes, et je reprends la liste
08:40de ce que certains appellent pudiquement des faits divers, c'est-à-dire, qualifions-les,
08:44des crimes et des délits commis en France qui n'ont cessé
08:48d'augmenter en 30-40 ans, c'est la chose qui a baissé, c'est les cambriolages.
08:52Soit on considère que cette explosion
08:56de la violence, cette explosion de l'insécurité
09:00au fond, on doit s'y accoutumer, c'est un peu comme la météo
09:04si vous voulez, tant pis.
09:08Ça devient, j'insiste, vis-à-vis de tous les auditeurs qui nous écoutent,
09:12c'est à tous les Français de se poser cette question, c'est-à-dire, est-ce que nous voulons de cette société,
09:16est-ce que nous considérons qu'au fond nous sommes dans une société à risque,
09:20à risque pour nous-mêmes, à risque pour nos enfants quand ils rentrent
09:24le soir, en particulier en milieu urbain, et au fond, on va
09:28s'accoutumer à quelque chose qui n'existait pas dans ces dimensions
09:32il y a 50 ans, à quelque chose qui n'existe pas dans tous
09:36les pays du monde, qui n'existe pas en Europe de l'Est, qui n'existe
09:40pas dans nombre de pays d'Asie, un des meilleurs exemples
09:44c'est le Japon, ou alors
09:48on décide de réagir justement, on décide de ne plus s'habituer
09:52à quelque chose, pardon c'est évident, mais qui est
09:56inacceptable, Lola c'est inacceptable, Crépole c'est
10:00inacceptable, ce qui s'est passé avec cette enseignante agressée parce qu'elle a demandé
10:04de retirer le voile, c'est-à-dire de faire appliquer les lois françaises, c'est
10:08inacceptable, si on s'accoutume à ça, si on dit au fond
10:12il y en aura toujours, c'est toujours comme ça, évidemment qu'il y aura toujours des crimes et toujours des délits
10:16évidemment qu'il y aura toujours des infractions aux droits, mais la question n'est pas là, la question est
10:20de savoir à quel niveau de tolérance
10:24on place le curseur, et bien je pense qu'on doit le placer le plus bas possible
10:28Pierre Gentillet, très bien de lire ça, on va en parler justement
10:32qui doit faire quoi, comment réagir et de quelle façon
10:36est-ce qu'un certain nombre de gens, dont la politique
10:40le pouvoir exécutif, le pouvoir judiciaire, etc
10:44comment, parce qu'on voit bien ce sentiment d'impuissance
10:48comment y remédier, et y remédier de manière claire et nette
10:52on en parle tout de suite après cette petite pause.
10:56Et si vous voulez réagir, n'hésitez pas à nous appeler au 0 826 300 300
11:00Berkhoff dans tous ses états revient tout de suite.
11:04Sud Radio.
11:08Sud Radio, Berkhoff dans tous ses états.
11:12La France orange mécanique, la France violente, bien sûr qu'il n'y a pas que ça
11:16et heureusement qu'il n'y a pas que ça. Vous avez entendu
11:20ce qu'on vous a donné comme sonore, etc
11:24sur effectivement un climat, aller dans le sauvagement, appelons-le
11:28comme on veut, mais Pierre Gentillez justement vous disiez
11:32l'état des lieux, on le connaît, on en parle, etc
11:36mais que faire aujourd'hui ? On en est là, aujourd'hui
11:40il y a un nouveau gouvernement, un principe qui va bouger
11:44qu'est-ce que vous attendez vous, par exemple, d'un Bruno Retailleau ministre de l'Intérieur ?
11:48A vrai dire, pas grand-chose
11:52quand je sais qui est le ministre de la Justice, c'est-à-dire Didier Migaud. Encore une fois
11:56la réponse pénale, c'est une chaîne en trois temps. La réponse de la police, la réponse
12:00de la justice et la réponse pénitentiaire. Ces trois maillons
12:04sont indissociables les uns des autres. Donc si
12:08vous avez des arrestations qui se multiplient, que vous avez
12:12une justice qui ne condamne pas
12:16et qui ne condamne pas à forcerie parce qu'il n'y a pas de place de prison, parce que les prisons sont pleines, etc
12:20mécaniquement on n'y arrivera pas. Ce que j'attends de ce gouvernement
12:24j'écoute avec attention ce que dit Bruno Retailleau
12:28je le dis sans difficulté parce que je ne suis pas de sa famille politique
12:32mais c'est encourageant. Au moins dans les mots, c'est encourageant.
12:36Maintenant, words words. Il s'agirait d'aller
12:40un peu plus loin, d'aller dans les actes et c'est là
12:44où on va avoir une difficulté. On est obligé de parler un peu de politique. Si Bruno Retailleau
12:48veut accélérer les expulsions, veut renforcer
12:52le dispositif pénal, mettre en place par exemple
12:56des lois sur les peines planchers. On rappelle ce que sont les peines planchers
13:00dans le droit pénal, quand vous avez une infraction qui a été finie, vous avez
13:04une peine. Les gens pensent que la peine, quand on vous dit par exemple que c'est 10 ans ou 5 ans
13:08par exemple, 5 ans pour un vol, ce qui n'arrive jamais, disons-le clairement
13:12en réalité c'est un maximum. La philosophie des peines planchers
13:16c'est de dire, à partir du moment où on a fixé un plafond
13:20on peut aussi définir un plancher, à partir du moment bien sûr où la personne
13:24est reconnue coupable. C'est ce qui avait été fait sous Nicolas Sarkozy
13:28des peines planchers. Donc Bruno Retailleau, s'il veut avancer
13:32sur ce dossier, très bien, mais va-t-il trouver la majorité pour ?
13:36Ça ne s'est pas dit du tout.
13:40Bien sûr, c'est une loi. Et une loi suppose d'avoir
13:44une majorité de 289 députés, en tout cas une majorité de députés
13:48au moment où est votée la loi. Et deuxièmement, j'en reviens toujours à ma marotte, vous me connaissez un peu
13:52c'est que si cette loi est votée, encore faut-il demain qu'elle passe les fourches
13:56codines du conseil constitutionnel. Ce qui n'est pas dit
14:00à ce stade. Donc il y a à la fois un obstacle politique et aussi un obstacle
14:04entre guillemets juridique, mais on peut saluer la volonté politique
14:08moi sérieusement, si vous voulez que je vous donne mon avis, je pense que
14:12si vraiment on veut agir dans ce pays sur les questions
14:16d'insécurité, sur les questions d'immigration, c'est pas à coup de petites lois et à coup de mesurettes
14:20il faut vraiment repenser, refondre
14:24totalement l'édifice, et j'irai jusqu'au niveau constitutionnel
14:28j'irai au niveau des traités, des traités européens,
14:32d'autres traités internationaux, qui posent des normes
14:36qui s'appliquent aux législateurs français
14:40mais j'insiste aussi, les tâches constitutionnelles, si vraiment
14:44on veut changer ce pays, je le dis, la situation que nous vivons ici
14:48elle est dramatique. Il nous faut donc prendre des mesures qui soient adaptées,
14:52proportionnées à l'étendue des menaces, et les menaces sont considérables
14:56Oui mais ça, ce que vous dites, et je pense qu'il y a un certain nombre de gens
15:00qui seraient d'accord avec vous, ça veut dire un changement, je dirais
15:04pas un coup d'état, mais un changement profond, un changement
15:08constitutionnel et un changement politique. Un coup d'état, c'est l'Etat qui décide de renverser la balance
15:12et de renverser les normes juridiques. Ici, il ne s'agit pas d'organiser un coup d'état
15:16il s'agit simplement de consulter les français, à travers par exemple
15:20un référendum, vous voyez, typiquement, sur la question du droit du sol
15:24pourquoi pas aussi sur la question des peines planchers, parce que si les peines planchers sont adoptées
15:28non pas par une loi mais par référendum, alors le conseil constitutionnel ne pourra pas s'y opposer
15:32alors les traités ne pourront pas s'opposer à cela, vous voyez, il reste un instrument
15:36Le référendum est plus fort que tout !
15:40Il faut vraiment en avoir conscience, pour moi c'est vrai que c'est une évidence en tant que juriste, mais
15:44l'outil normatif le plus important, c'est même pas l'outil normatif
15:48c'est la décision juridique la plus importante, celle contre laquelle
15:52il n'y a pas de recours possible, celle qui dépasse toutes les autres, c'est la décision
15:56prise par référendum. Donc demain, s'il y avait un président de la République
16:00il devrait légiférer par référendum. Absolument ! Vous savez, c'est la philosophie
16:04du général de Gaulle, c'est la philosophie de la Vème République. Au départ
16:08la Vème République, surtout en 62, c'est une démocratie
16:12référendaire, on gouverne par le peuple, et d'ailleurs le général de Gaulle, quand il n'a plus
16:16le peuple en 69, lorsqu'il perd son référendum, il perd, Macron il perd les élections
16:20législatives, il perd les élections européennes, il reste. Vous voyez, donc on n'est plus du tout là-dedans
16:24en réalité il faut un retour à l'origine de cette Vème République. Moi je crois en la démocratie
16:28Demos Kratos, le pouvoir du peuple, c'est pas de la démagogie
16:32soit on est en démocratie, soit on considère qu'il y a une petite élite qui dit ce qui est juste
16:36il faut savoir ce qu'on veut et ce qu'on choisit. Soit on dit que la démocratie
16:40est un théâtre, mais d'accord, très bien, soit on y croit, moi j'y crois.
16:44Bien gentil, et on va continuer à parler de tout cela, et justement
16:48entrer peut-être dans le vif du sujet, que peut-on faire au fur et à mesure
16:52s'il n'y a pas référendum, parce que hélas
16:56je ne suis pas pessimiste, mais ça m'étonnerait qu'on arrive à une majorité référendaire
17:00aujourd'hui pour le référendum, quel qu'il soit, on a vu le...
17:04C'est aussi un pouvoir du Président de la République, le Président de la République peut déclencher
17:08un référendum par le biais de l'article 11.
17:10Vous avez vu que depuis 2005, on n'a pas eu abondance en la matière, c'est le moins qu'on puisse dire
17:14Oui, mais ça dépend du bon vouloir du Président de la République, dont on peut un peu douter
17:18Je vous le conseille.
17:22On se retrouve après cette petite pause.
17:26Et aujourd'hui dans son Face à Face, André Bercoff reçoit l'avocat Pierre Gentillet, si vous avez une question
17:30ou une réaction, n'hésitez pas à nous appeler au 0 826 300 300
17:34Dans tous ces états.
17:38Et nous sommes toujours avec l'avocat Pierre Gentillet, et on essaie de voir
17:42au fond, par rapport à ce qui se passe, par rapport à, encore une fois,
17:46par rapport à la violence quotidienne, par rapport à l'insauvagement, par rapport à l'impunité
17:50Mais à tous les niveaux, que ce soit sur le trafic
17:54de drogue, que ce soit sur les agressions, que ce soit sur le fait qu'on
17:58doit fermer le périmètre du champ de Mars, la tour Eiffel, et oui
18:02On va même, maintenant, je ne sais pas, on va fermer tous les lieux
18:06touristiques, et puis un peu partout
18:10les attaques, les incendies de commissariat, etc.
18:14Enfin, on pourrait vraiment rester un quart d'heure
18:18On a parlé du référendum Pierre Gentillet, bon, en attendant le référendum
18:22encore une fois, on ne va pas discuter de comment ça peut se faire
18:26C'est évidemment souhaitable, et ça, on est tout à fait d'accord
18:30En attendant, qu'est-ce qui peut avancer aujourd'hui, que ce soit au niveau des OQTF
18:34que ce soit au niveau des sanctions, que ce soit au niveau
18:38des arrestations, que ce soit au niveau de la mise hors d'état de nuire d'un certain nombre
18:42de gens qui, visiblement, ne pensent qu'à une chose, c'est de casser la baraque
18:46Qu'est-ce qu'on peut concrètement faire, alors ?
18:50Concrètement, si on ne passe pas par un référendum, puisque je précise que c'est quand même l'outil majeur
18:54on peut quand même agir, et on a un certain nombre de pistes, je peux vous en donner ?
18:58Alors, si on veut faire baisser les OQTF, déjà, d'où on part ?
19:02On part, donc, OQTF, obligation de quitter le territoire français
19:06C'est une décision administrative, d'accord, c'est une décision administrative qui est prononcée
19:10par une autorité administrative, en réalité, ce qu'on voit, c'est que dans 93%
19:14des cas, elles ne sont pas exécutées, ça veut dire que les gens ne sont pas
19:18reconduits, ou ne partent pas, tout simplement, pour retourner
19:22dans leur pays d'origine. Donc, comment faire en sorte que ce chiffre de 93%
19:26passe sensiblement à 1-2% ?
19:30Alors, plusieurs pistes. Première piste, vous avez à peu près
19:3420% des obligations de quitter le territoire français
19:38qui tombent devant les juridictions administratives. Elles tombent pour des vices de formes
19:42et elles tombent aussi parce que
19:46les avocats avancent un certain nombre, et les avocats, je m'empresse de le dire
19:50s'appuient sur le droit existant, avancent un certain nombre
19:54d'arguments juridiques qui consistent à mettre en balance
19:58le droit à mener une vie familiale normale
20:02parfois, un certain nombre d'autres droits
20:06je ne vais pas faire un catalogue, mais en tout cas, ça varie, mais c'est
20:10entre 15 et 20% des obligations de quitter le territoire français
20:14qui sont prononcées, tombent là-dessus, devant les juridictions administratives
20:18c'est minoritaire, mais c'est quand même une part importante.
20:22Par ailleurs, il y a une autre donnée que les gens ne connaissent peut-être pas là-dessus
20:26c'est qu'une obligation de quitter le territoire français, vous avez un délai
20:30dans lequel cette obligation est enferrée. Ce délai est d'un an
20:34absolument, ce délai est d'un an. Ça signifie donc que vous prononcez votre QTF
20:38aujourd'hui, si dans un an, vous, vous n'avez pas quitté le sol, le QTF
20:42de toute façon, elle est caduque. Donc si la police vient vous chercher
20:46au bout d'un an et un jour, elle ne peut pas vous expulser
20:50dans votre pays d'origine parce que le QTF est caduque.
20:54Donc elle dure un an. Je précise aussi autre chose, c'est que quand le QTF
20:58est prononcé, systématiquement, très souvent, on a
21:02un recours devant le tribunal administratif. Le recours, le droit
21:06des étrangers en matière administrative, c'est le premier contentieux.
21:10Vous voyez, quand on dit que l'immigration a un coût, ça a un coût considérable, ça engorge le tribunal.
21:14En moyenne, c'est 3, 4, 5, parfois 6 mois
21:18de délai devant la juridiction administrative.
21:22Pour avoir la réponse du tribunal. Et dans cette attente, vous n'avez pas à être expulsé.
21:26Donc vous voyez bien qu'on peut faire traîner, traîner comme ça. Donc premièrement,
21:30ce qu'on pourrait faire, tout de suite, à travers une loi, c'est faire passer ce délai
21:34d'un an, au bout duquel le QTF est caduque. On pourrait la faire passer
21:38par exemple à 3, 4, 5 ans. Premier élément. Ou 10 ans, ou 20 ans, soyons fous.
21:42En tout cas, l'augmenter sensiblement. Ça, c'est la première mesure à faire.
21:46Deuxième élément. L'OQTF, pourquoi est-elle prononcée ?
21:50Elle est prononcée dans 3, 4 figures. Elle est prononcée soit parce que votre demande de visa
21:54a été refusée, soit parce que votre demande d'asile
21:58a été refusée, soit parce que vous avez été contrôlé en situation
22:02irrégulière par un policier. Il arrive
22:06parfois qu'on vous mette dans des CRAS, des centres de rétention administrative. Le problème, c'est que
22:10c'est des centres de rétention administrative qui représentent, il ne faut pas dire de bêtises,
22:14plusieurs dizaines de milliers de personnes qui sont, je n'ose pas dire incarcérées, mais qui sont
22:18retenues. Parce qu'encore une fois, on n'est pas face à du droit pénal. Ces gens-là n'ont pas commis un délit
22:22ils ont commis un crime quand on a une OQTF. En tout cas, pas systématiquement.
22:26Ils sont illégalement sur le territoire français. Ils sont illégalement
22:30sur le sol français du fait, effectivement, de cette OQTF qui est prononcée.
22:34Et ils sont placés temporairement en attendant leur expulsion
22:38ou pas, en centres de rétention administrative.
22:42Mais ces centres de rétention administrative, un, ils sont plats.
22:46Et deuxièmement, la durée de détention de ces centres
22:50de rétention administrative est limitée à 90 jours. Le ministre Rotaillot
22:54a parlé de faire passer cette détention à 180 voire
22:58210 jours. Il est vrai qu'il y a un cas dans lequel on peut dépasser 90 jours
23:02c'est le cas où on suspecte que la personne qui est retenue
23:06est liée à un mouvement terroriste.
23:10Voilà, c'est un cas particulier. Donc, on pourrait augmenter effectivement
23:14ce délai de détention, mais encore une fois, il faut construire plus de places
23:18de cras. Ça, c'est évident. Mais, première piste...
23:22Aujourd'hui, les centres de rétention sont saturés puis sursaturés.
23:26Complètement saturés. C'est pour ça qu'on ne peut pas, je ne suis pas emprisonné,
23:30mais qu'on ne peut pas mettre en détention administrative ces personnes.
23:34Les centres de rétention sont mis dans des cras. Dans des centres de rétention administrative.
23:38Parce qu'on attend d'avoir l'accord du pays d'origine
23:42pour expulser. Vous ne pouvez pas envoyer un avion et larguer par parachute
23:46tout le monde. Ce n'est pas possible.
23:50Donc, là-dessus, il y a un bras de fer évident
23:54avec les pays d'origine. Il y a un pays qui est très connu pour ça,
23:58avec lequel on a de très mauvaises relations diplomatiques, et qui est un des pays dans lequel on a le plus
24:02ressortissant à expulser. C'est l'Algérie. Les relations se sont
24:06considérablement dégradées depuis que la France a reconnu que le Sahara occidental
24:10était un territoire marocain.
24:14C'était une grande avancée. D'ailleurs, on peut s'en réjouir.
24:18L'Algérie veut faire un bras de fer avec nous et dans le chantage permanent.
24:22Là-dessus, encore une fois, il y a des décisions politiques à prendre. Qu'est-ce qu'on peut faire ?
24:26On peut dénoncer la convention signée entre la France
24:30et l'Algérie en 1968. Cette convention, ce traité,
24:34prévoit des facilités de visa,
24:38des facilités au regard du regroupement familial, bref,
24:42qui simplifie les démarches pour les ressortissants algériens
24:46qui voudraient venir en France. Cette convention, on peut la dénoncer.
24:50On peut la dénoncer. – On n'a pas besoin de l'avis de l'Europe pour ça ? – Non, absolument pas.
24:54C'est un pouvoir souverain. – Et l'accord entre Bernard Kouchner et son homologue
24:58algérien de 2007 ? – C'est un accord qui se rajoute, je ne connais pas le détail.
25:02Je sais que le traité le plus important là-dessus,
25:06et qui a d'ailleurs été pointé par un ancien ambassadeur de France
25:10en Algérie, c'est ce traité, c'est cet accord de 1968.
25:14Par ailleurs, il y a d'autres moyens sur lesquels nous pouvons
25:18appuyer pour précipiter la cohabitation de nos homologues
25:22algériens, avec lesquels nous espérons que nous aurons un jour de bonnes relations.
25:26En tout cas, moi je l'espère. Le but c'est d'avoir de bonnes relations avec tout le monde.
25:30Mais si nous n'avons pas ces bonnes relations, écoutez, nous pouvons bloquer
25:34les transferts d'argent, nous pouvons suspendre
25:38la délivrance de nouveaux visas, et je vous garantis,
25:42pour en avoir discuté, je vous dis avec des diplomates
25:46sur ce sujet, qu'il y a matière
25:50à très sensiblement changer l'attitude de l'Algérie à notre égard.
25:54Je rajoute aussi une autre donnée dans la balance, il y a
25:58une vingtaine de consulats algériens en France. Ces consulats servent pour
26:02faciliter la délivrance de visas, de laisser-passer, etc.
26:06Eh bien on peut réduire significativement ce nombre
26:10de consulats, qui est de 18 ou 20 je crois, à 3 ou 4.
26:14Voilà ce qu'on peut faire, mais encore faut-il le vouloir.
26:18Il faut-il, si le consentement des Etats à
26:22retrouver la ressortie s'en ne se fait pas, il y a des armes de rétorsion.
26:26Il y a des armes de rétorsion, elles existent.
26:30Ni de l'Europe, ni du Président de la République. Elles dépendent
26:34de la volonté du gouvernement, c'est-à-dire du Premier ministre, du ministre des Affaires étrangères
26:38et du ministre de l'Intérieur. Si ces trois ministres se mettent d'accord
26:42sur tous ces points que je vous ai évoqués à l'instant,
26:46alors on peut renverser la tendance. Donc oui, c'est une question de volonté politique,
26:50et ça, je ne vais pas dire que ça se fait en un claquement de doigts,
26:54mais ça se fait en quelques semaines.
26:58Mais le claquement de droits est pas mal non plus.
27:02Et nous avons un auditeur en ligne qui souhaite vous poser une question, c'est Marc-Antoine
27:06de Paris. Bonjour Marc-Antoine. Bonjour Marc-Antoine, bonjour monsieur.
27:10Bonjour André Bercoff et bonjour à votre invité.
27:14J'ai une réflexion et une question.
27:18Ça fait depuis Giscard d'Estaing et Barre
27:22qu'on est soumis au Conseil constitutionnel et puis après à la CEDH.
27:26Oui, Commission européenne.
27:30Des gens qui sont constitués, c'est bizarre, de gens qui vont toujours à l'encontre
27:34de l'histoire de France, du peuple français, de la France et même du pays réel actuel.
27:38Comment ça se fait ça ? C'est quand même curieux.
27:42Il n'y a jamais des gens qui sont d'accord avec le pays réel qui sont
27:46au Conseil constitutionnel.
27:50Je vais répondre. Effectivement, je rejoins
27:54votre constat, cher monsieur. Effectivement, il y a une certaine opposition
27:58par rapport au pays réel, comme vous dites,
28:02ce pays légal, si vous voulez qu'on poursuit dans les références,
28:06à sa vision du droit. Et vous avez mentionné deux institutions particulièrement importantes,
28:10la CEDH et le Conseil constitutionnel. Je ferai simplement une correction.
28:14La CEDH, vous parlez aussi du Conseil constitutionnel, est puissante
28:18sous Giscard d'Estaing et sous Barr. En tout cas, a été instituée sous Giscard d'Estaing et sous Raymond Barr.
28:22En réalité, il existe depuis 1958. Mais il est vrai qu'à partir de 1971,
28:26et à l'époque, ce n'était pas Valéry Giscard d'Estaing, c'était Georges Pompidou,
28:30le Conseil constitutionnel, par une décision très connue, a décidé de devenir
28:34non plus simplement le juge de la Constitution, mais le juge des droits à liberté. Il s'est intéressé
28:38aux droits des individus. Ça avait l'air fantastique, mais en réalité, ça aboutit à quoi ? Ça aboutit à des décisions
28:42catastrophiques, comme la décision Cédric Ayroult, qui est passée en 2008 et qui a permis à ce passeur
28:46de migrants, qui aujourd'hui peut héberger, alors qu'avant c'était un délit,
28:50c'était dicté par la loi, mais le Conseil constitutionnel a dit non,
28:54cette loi est contraire à la Constitution. Donc là-dessus, les juges constitutionnels
28:58ont effectivement une vision de ce qui est juste,
29:02en opposition, manifeste, avec ce que pense la majorité des gens.
29:06Encore une fois, la difficulté, pour une raison très simple, c'est parce que ces gens-là
29:10s'imaginent être l'élite éclairée et ont
29:14la vision, pour eux, qui est la vision de la justice.
29:18Vous savez, c'est un peu le débat qui s'est précipité
29:22il y a deux semaines, j'en étais ravi, avec les propos de Bruno Retailleau sur l'état de droit, qui ont fait beaucoup jaser.
29:26Au fond, quelle est la question ici ? Sommes-nous en démocratie ? C'est-à-dire
29:30qui dirige ? Est-ce que ce qui dirige,
29:34ce qui doit diriger, ce qui doit présider à la destinée de notre nation,
29:38c'est la décision du peuple souverain, exprimée par les élections,
29:42par référendum, etc. ? Ou alors, ce que considèrent
29:46neuf juges, si on prend l'exemple du Conseil constitutionnel,
29:50comme étant juste ? Voilà, moi je considère...
29:54Les juges sont toujours du même avis, cher monsieur, alors pas toujours, mais il y a
29:58une homogénéité qui est évidente,
30:02à la fois, je dirais, pour une question sociologique, ils appartiennent, je vais faire du marxisme de bas état,
30:06je mets un peu à la même classe, donc il arrive qu'on partage un peu les mêmes opinions,
30:10qui vont très péniblement du centre-gauche au centre-droit, dans ces milieux-là,
30:14et aussi par esprit de corporation, par formation, et aussi, si vraiment vous voulez qu'on aille
30:18dans le détail, parce que les juges en France et le Conseil constitutionnel
30:22ont une saine méfiance, enfin une saine méfiance,
30:26ont une antique méfiance de tout ce qui s'apparente
30:30comme une aspiration populaire, parce qu'ils considèrent qu'il y a quelque chose
30:34de dangereux dans le peuple. Vous savez, il y a un petit livre qui a été écrit il y a une centaine
30:38d'années, qui s'intitule « Psychologie des foules » de Gustave Lebon,
30:42et qui a décrit la foule, qu'on confond assez aisément
30:46avec le peuple, comme un être irrationnel, comme un être passionnel, et au fond, tout ça,
30:50ça dérive à la fin sur Adolf Hitler en 1933.
30:54Il ne faut pas aller trop loin, quand même.
30:58C'est caricatural, parce que je pense que dans l'esprit de ces élites, il y a l'idée que
31:02le peuple, c'est un être irrationnel, il y a quelque chose de dangereux.
31:06Moi, je pense le contraire, je pense qu'il y a des affects profondément conservateurs dans le peuple.
31:10Et c'est ça qui fait qu'ils s'imaginent qu'ils ont une mission pour
31:14limiter la volonté du peuple. Quand Laurent Fabius s'exprime depuis quelques années, ce n'est que pour dire
31:18« nous n'avons pas le droit de nous exprimer sur tel ou tel sujet »,
31:22parce qu'ils se considèrent comme les gardiens de ce qui est juste.
31:26– Il l'a encore dit sur le référendum, mais je crois qu'il y a quelqu'un qui l'a exprimé mieux que personne,
31:30il a dit dans une de ses pièces… – Quand le peuple a tort.
31:32– Quand le peuple a tort, le gouvernement excédé décide de dissoudre le peuple.
31:36– Bien sûr. – Parce qu'on sait mieux que vous ce qui est bon pour vous.
31:38Je crois qu'on a un autre auditeur.
31:40– Oui, nous avons encore un auditeur en ligne, et c'est Philippe qui nous appelle de Caen. Bonjour Philippe.
31:44– Bonjour Philippe.
31:46– Bonjour Henri, maître gentil et bonjour. – Bonjour monsieur.
31:50– J'ai commencé par une remarque et un appel à Caen,
31:54une mobilisation globale des droits factuels
31:58à l'Assemblée nationale pour faire, tout simplement, des états généraux de la sécurité.
32:04Ça c'est un thème important, parce que là on arrive à l'inacceptable.
32:10En fin de compte, les gouvernements quand même ont toujours fait, pour info,
32:14un référendum, mais inversé in vitro, par le 49-3.
32:18– Ah oui, le référendum du gouvernement c'est le 49-3 pour vous ?
32:22– Oui, mais je comprends.
32:24– C'est-à-dire qu'ils tiennent la barre.
32:28Une question pour maître.
32:30– Oui, allez-y.
32:32– Est-ce que, d'après vous, l'utilisation du 49-3 et des ordonnances,
32:36est-elle possible et réalisable, comme promis au peuple, et pour l'instant non réalisée ?
32:44– C'est-à-dire ?
32:46– Vous voulez utiliser le 49-3 ou une ordonnance, sur quel sujet cher monsieur ?
32:50– Alors les ordonnances, apparemment, le gouvernement peut gouverner par ordonnance
32:56et prendre des décisions, on va dire unilatérales.
33:00– Oui, mais pour gouverner, alors je vous réponds tout de suite là-dessus
33:02et après on parlera des états généraux de la sécurité.
33:04Alors là c'est deux choses différentes, vous avez le 49-3,
33:06le 49-3 c'est ce qui permet au gouvernement de passer un texte en force,
33:10sauf si derrière une motion de censure est votée par la majorité des députés,
33:16plus que la majorité en réalité c'est pile 289 députés,
33:19mais pour légiférer par ordonnance, il faut quand même,
33:23si vous voulez c'est pas le gouvernement qui décide de lui tout seul,
33:25de légiférer par ordonnance, il faut derrière que l'Assemblée nationale
33:29donne son aval et qu'il n'y ait pas une motion de censure qui soit votée à ce propos.
33:35Or aujourd'hui au moment où nous parlons, je ne suis pas sûr que le gouvernement ait cette capacité
33:41pour obtenir une délégation du Parlement afin de légiférer par ordonnance,
33:47la majorité n'existant pas vraiment, le gouvernement est en état de minorité,
33:51donc ça me paraît assez compliqué.
33:53Et les états généraux de la sécurité ?
33:55Et d'un mot sur les états généraux de la sécurité,
33:57je vous rejoins tout à fait cher monsieur,
33:59je pense que ça fait partie effectivement des priorités,
34:02mais attention si on dit états généraux, moi je vous prends au pied de la lettre,
34:06les états généraux qu'est-ce que c'est ?
34:08Les états généraux c'est ce qui est réuni par le roi de France
34:11et ce qui conduit d'ailleurs à la révolution française en 1789,
34:14c'est-à-dire que là on arrive à un étage qui est un étage quasi constitutionnel,
34:18j'en reviens encore à Émarotte,
34:19donc ça veut dire qu'on va se donner les pleins, j'insiste, les pleins moyens d'agir,
34:24c'est-à-dire qu'on va renverser la table.
34:26Moi aussi je signe, donc nous sommes déjà deux,
34:28pour mettre fin à ce fléau de l'insécurité en France,
34:34à cette multiplication de faits divers,
34:36qui n'est pas en réalité du fait divers mais bien un fait de société.
34:41Encore faut-il que nous ayons une majorité
34:45pour se donner là-dessus les moyens d'agir sur l'insécurité,
34:52à travers les mesures qu'on a évoquées ici,
34:54les peines planchers, durcir la répression, etc.
34:57– Les états généraux de l'insécurité c'est intéressant,
34:59c'est-à-dire de lancer la chose, ça vous le convient ?
35:01– Je suis d'accord, comme il y aurait des états généraux sur l'insécurité,
35:03comme il y aurait des états généraux sur tout un...
35:05Enfin ça c'est des grands sujets.
35:06– On retourne déjà sur l'insécurité, c'est déjà pas mal.
35:08– Bien sûr.
35:09– Vous savez, commençons point par point.
35:12Merci Philippe, on se retrouve...
35:15– On se retrouve juste après la publicité,
35:17et si vous avez une réaction ou une question,
35:19continuez à appeler au 0 826 300 300.
35:30– Et nous sommes toujours avec l'avocat Pierre Gentillet
35:33pour parler de cette France, de cette France ensauvagée
35:37qui nous donne, hélas, hélas,
35:39et vraiment ça commence à bien faire,
35:41tous les jours, tous les jours,
35:43et peut-être quelques fois plusieurs fois par jour,
35:45des preuves de l'impunité, de la violence,
35:47de tout ce qui est en train de se passer.
35:49On ne va pas revenir sur tout ce qu'on a dit,
35:52mais là on est en train d'aborder des points très précis
35:55avec Pierre Gentillet, avec vous, auditeurs du Sud Radio,
35:59c'est que, comment faire ?
36:02Et moi je voudrais, et personne ne le souhaite en tout cas,
36:05je ne souhaite pas, Pierre Gentillet,
36:07mais est-ce que devant ce qui se passe,
36:09vous avez parlé des politiques,
36:11vous avez parlé des juges, vous avez parlé des policiers,
36:13vous avez parlé du triptyque,
36:15effectivement, pour sortir de cette ornière,
36:18mais le citoyen, le citoyen, qu'est-ce qu'il peut faire ?
36:22Il peut se dire, là c'est terrible, regardez,
36:24je viens de voir ça à la télévision,
36:26c'est terrible, je viens de voir ça au coin de ma rue,
36:28c'est terrible, je viens de voir ça,
36:30et qui est arrivé avec des amis, avec une fille de mes copains, etc.
36:33Qu'est-ce qu'il peut faire ? Franchement, est-ce qu'on peut,
36:36tout en étant, on n'est pas des bouts de feu,
36:38on ne va pas appeler à la violence,
36:40mais quand même, que messieurs les assassins commencent,
36:44et on sait très bien que la peine de mort, elle s'applique tous les jours,
36:47par des gens qui se foutent totalement de savoir
36:50s'il faut l'appliquer ou pas. Qu'est-ce qu'on fait ?
36:52Je pense qu'encore une fois, la réponse est dans le terme
36:55que vous avez employé, le terme citoyen.
36:57Citoyen, ça veut dire que nous sommes membres de la cité.
36:59Nous sommes donc liés par un contrat,
37:02un contrat qui fait que nous pouvons nous intéresser à la vie de la cité.
37:05Alors, vous pouvez rejoindre des partis politiques,
37:07mais il y a même encore plus simple, et peut-être plus sain,
37:10chacun fait ce qu'il veut,
37:12mais vous pouvez tout à fait vous investir
37:15dans des associations qui mettent en avant ce sujet.
37:18J'en cite un exemple, l'Institut pour la Justice,
37:21que vous connaissez, c'est une association,
37:23c'est aussi grâce, et je rends hommage à l'Institut pour la Justice,
37:27à Pierre-Marie Sèvres, effectivement,
37:29et à tout le travail qui a été réalisé par ces équipes
37:32pour mettre en avant ce sujet
37:36sur les plateaux de télévision, auprès des radios,
37:39et faire en sorte qu'on considère que c'est une priorité nationale.
37:44Vous savez, ce n'est pas un hasard si les politiques aujourd'hui,
37:47comme M. Retailleau, parlent avec autant de véhémence
37:50de la question, et autant de conviction presque, on peut le dire,
37:53de la question de l'insécurité,
37:55parce qu'au préalable, il y a eu tout un travail,
37:58il y a tout un travail en aval,
38:00qui a été réalisé par ces structures-là.
38:03Donc si j'ai un conseil à vous donner,
38:05vous êtes des citoyens, vous avez le droit de vote,
38:08mais vous n'avez pas que le droit de vote,
38:09vous avez aussi le droit d'engagement,
38:11donc engagez-vous, comme dirait l'autre.
38:12Alors moi je voudrais poser une question qui fâche,
38:14mais qui nous fâche tous,
38:16est-ce qu'il faut aller plus loin,
38:17et sans prendre le second amendement de la Constitution américaine
38:22sur le port des armes,
38:24mais est-ce que, à un moment donné,
38:26est-ce que le citoyen, constitutionnellement,
38:28a le droit de se défendre,
38:29puisque le droit de propriété, ça crée,
38:31le droit de sécurité, etc.
38:32On le sait, c'est même dans l'intégration des droits de l'homme.
38:35Oui, alors...
38:36Jusqu'où on va là ?
38:37Et on peut, d'abord, jusqu'où on peut aller,
38:39parce qu'on n'en parle jamais de ça,
38:41c'est tabou, il ne faut pas en parler.
38:42Vous ne pouvez pas vous faire justice vous-même,
38:44ça clairement, vous ne pouvez pas vous faire justice vous-même,
38:46il y a la légitime défense qui existe,
38:47mais la légitime défense, elle est très encadrée,
38:49c'est-à-dire qu'il faut vraiment qu'il y ait
38:50une atteinte immédiate et imminente,
38:54un péril à votre sécurité.
38:56Vous voyez, quelqu'un qui arrive avec une arme
38:57et qui va vous planter,
38:58là, effectivement, vous pouvez.
39:00Maintenant, la difficulté aujourd'hui,
39:03c'est qu'on a de plus en plus de gens
39:06qui sont tentés de se faire justice eux-mêmes,
39:09parce qu'ils voient l'inefficience
39:12de notre système judiciaire,
39:14qu'ils voient l'impunité tous les jours,
39:17qu'ils voient les mêmes profils,
39:19qu'ils voient les mêmes policiers,
39:20tout simplement, qui vous racontent
39:21qu'ils arrêtent des gens un jour un,
39:24et le jour deux, cette personne est relâchée,
39:27et effectivement, là, en train de narguer les policiers.
39:30Donc tout cela, effectivement, incite
39:32à se faire justice soi-même,
39:34peut-être aussi même à l'autodéfense.
39:36Moi, ma position, c'est plutôt une position
39:38un peu juste naturaliste, c'est de dire
39:40quand l'État est défaillant,
39:41quand la justice est défaillante,
39:42finalement, le naturel revient au galop,
39:44les gens ont envie de se faire justice eux-mêmes.
39:46Et je les comprends, je les comprends,
39:47mais légalement, je ne peux pas les approuver
39:49parce que ce n'est pas possible.
39:50Évidemment, c'est impossible.
39:51En réalité, ce qu'il faudrait,
39:53c'est un sursaut des états généraux
39:55de l'insécurité et de la sécurité,
39:57comme mentionnait tout à fait votre auditeur tout à l'heure.
40:00Pour ça, il faut une prise de conscience.
40:02C'est pour ça que je vous dis
40:03que vous pouvez vous engager
40:04pour faire monter ce sujet
40:05dans différentes structures associatives
40:07et remettre les choses en ordre.
40:10Remettre les choses en ordre,
40:12ça paraît très intéressant.
40:14Le désordre établi,
40:16ça ne va rien régler.
40:18Merci Pierre Gentilet.
40:19Merci à vous André Bercoff.

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