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Dans le dernier film de Thomas Cailley, Romain Duris et Paul Kircher forment un duo père-fils dans un monde où les humains se transforment en animaux. On les a rencontrés.
Transcription
00:00 De la première page de scénario jusqu'à aujourd'hui à Cannes,
00:02 il n'y a pas un truc qui m'a déplu.
00:04 Des premiers mots de Thomas jusqu'à aujourd'hui,
00:06 j'ai tout aimé, c'est génial.
00:08 Alors, donc c'est ta faute.
00:09 Attends, tu te fous de moi ?
00:10 Alors, Primo, tu savais parfaitement qu'aujourd'hui,
00:13 on avait un rendez-vous hyper important à l'hosto.
00:15 Et ensuite... Attends !
00:16 Émile, qu'est-ce que tu fous ?
00:18 Putain !
00:19 Merde !
00:21 Émile !
00:22 Tu remontes dans la voiture !
00:24 Émile !
00:26 Émile, t'arrêtes ton sérieux.
00:29 T'as quoi ton problème ?
00:30 Écoute, on a un rendez-vous tous les deux,
00:31 on y va tous les deux.
00:32 Pour un, j'ai pas envie de discuter...
00:33 C'est un garçon qui s'appelle Émile,
00:49 qui a 17 ans et du coup, qui vit avec son père
00:52 dans un monde où les gens se transforment en animaux.
00:55 C'est un père assez drôle, plein de contradictions
00:58 et capable de sortir des grands principes sur la société.
01:01 Et en même temps, après,
01:03 elle est fumée dix clopes au volant de sa bagnole.
01:05 Il est très aimant vis-à-vis de son fils.
01:09 Il dédie beaucoup de temps à lui
01:10 parce qu'il s'occupe plus de son fils seul,
01:12 parce que sa femme est atteinte de cette maladie
01:16 qui transforme les gens en animaux.
01:18 Le fantastique permet d'amplifier le récit,
01:22 la puissance et sa puissance,
01:23 et de plonger vraiment le spectateur bien plus loin
01:27 et bien plus fort dans les enjeux du film.
01:32 Qui sont grandir, accepter...
01:36 Enfin, tout ce qui est avec les différences,
01:39 et puis le rapport père-fils.
01:40 Évidemment, quand on lit le scénar, on imagine, on fantasme.
01:44 On sait pas du tout à quoi ça va ressembler,
01:45 parce que même Thomas,
01:47 même s'il me raconte avec des mots
01:49 ses ambitions d'effets spéciaux ou de maquillage,
01:54 on sait jamais à quel point seront réussies les créatures.
01:57 Comment le concret se mêlera avec elle ?
02:00 Est-ce que ça sera dans le même ton ?
02:02 Est-ce que l'esthétisme sera beau ou étrange ou flippant ?
02:06 Comme avec le Covid, on a accepté le changement très rapidement.
02:09 C'est-à-dire pour nous, très rapidement,
02:10 c'était normal de voir tout le monde avec des masques.
02:12 Ou alors les gens tapent leur casserole à leur fenêtre.
02:15 Non, ça c'est bête, mais je veux dire,
02:16 plein de choses étaient devenues normales pour nous.
02:19 Comme là, dans le film,
02:21 finalement, quand il y a cette créature dès le début
02:23 qui fait irruption,
02:25 mi-homme, mi-oiseau,
02:26 qui crée le bazar pas possible dans cet embouteillage,
02:30 et bien finalement, ça fait peur,
02:31 mais les gens sont habitués.
02:33 Ce n'est pas non plus la panique,
02:34 tout le monde ne court pas,
02:35 juste les gens savent comment faire,
02:37 ils restent dans leur voiture et ils font
02:40 "putain, c'est le bordel, ouais, c'est le bordel".
02:42 Et en fait, c'est devenu normal aussi.
02:44 Et finalement, c'est la capacité de l'homme
02:46 à s'adapter hyper rapidement aux nouvelles, aux changements.
02:50 Qu'est-ce qui se passe ?
02:52 Un civile et son gosse, Adjudant,
02:54 ils cherchent sa femme.
02:54 C'est une bestiole, enfin, une créature.
02:56 Une victime.
02:58 Adjudant Julia Esquerdo,
02:59 on va s'occuper de vous, monsieur.
03:02 Est-ce que vous m'entendez ?
03:05 Papa.
03:06 Qu'est-ce qui s'est passé ?
03:08 Le véhicule a quitté la route.
03:10 Un arbre est tombé sur la chaussée avec la tempête.
03:12 Comment elle s'appelle, votre femme ?
03:13 Maradazlada.
03:15 [Bruit de moteur]
03:23 Là, avec Thomas, moi j'ai eu un coup de foudre.
03:25 Dès le premier jour,
03:27 j'ai trouvé sa façon de faire du cinéma,
03:31 j'étais agrippé direct.
03:32 C'est un gros bosseur,
03:33 et il est extrêmement précis sur le plateau,
03:36 dans sa direction, c'est assez impressionnant.
03:39 Mais en même temps, le gars est complètement normal aussi.
03:43 Un gars normal, mais bosseur de fou.
03:46 Et c'était cool.
03:46 Il est imprévisible, en fait.
03:48 Il n'a pas de musique,
03:49 de façon de jouer conventionnelle.
03:54 Même quand il répète une prise après une autre,
03:57 on ne sent pas de répétition,
03:58 il y a une espèce d'originalité perpétuelle.
04:03 Il m'a beaucoup apporté,
04:04 en partageant beaucoup de choses ensemble.
04:07 La première fois où je faisais un film,
04:09 qui était vraiment un duo,
04:11 c'était un super duo,
04:14 et ça donnait beaucoup de force au récit.
04:15 C'est beau de le voir évoluer.
04:17 Il n'était pas le même
04:18 dans la petite scène d'essai qu'on a faite
04:21 pour se rencontrer avec Thomas,
04:23 pour voir comment ça fonctionnait entre nous,
04:25 au dernier jour du tournage.
04:27 Évidemment, c'est des âges où la maturité va vite.
04:32 J'ai eu beaucoup à apprendre de lui,
04:34 je me suis inspiré beaucoup,
04:35 je l'ai observé, je me suis régalé.
04:37 Après le tournage du film,
04:39 j'ai senti que c'est un moment où
04:41 il fallait que je m'affirme
04:44 si je voulais faire ce métier,
04:45 que je montre que je le veuille,
04:46 que je ne suis pas seulement là,
04:48 être aussi le jeune
04:50 comme j'ai été jusqu'à maintenant,
04:54 à juste "oui, c'est cool, je fais le film".
04:57 J'ai envie d'en faire mon métier.
04:58 Et donc, aussi pour moi-même,
05:01 l'envisager différemment,
05:02 me positionner différemment,
05:04 et intégrer des nouvelles choses.
05:08 Moi, je n'aime pas ce mot carrière.
05:09 Ça fait mec qui est installé à arriver.
05:12 Non, c'est un trajet comme ça.
05:15 L'intelligence de Thomas,
05:16 elle n'est pas casse-gueule.
05:17 Non, franchement.
05:18 Moi, j'ai vu Les combattants,
05:19 déjà, les combattants,
05:20 c'est un film qui m'a percuté.
05:24 Là, ils ont embarqué dans cette histoire,
05:26 je peux vous dire qu'on veut le suivre.
05:27 On n'est pas là...
05:29 Je n'ai jamais pensé que ça allait être...
05:30 Non, non, j'étais conscient
05:35 que c'était un film important,
05:38 qu'elle allait véhiculer des choses,
05:39 qu'elle allait faire écho à plein de trucs.
05:42 Et je voulais donner le meilleur de moi-même.
05:44 Je vous laisse avec mon collègue,
05:47 il va recueillir toutes vos informations.
05:49 Quelles informations ?
05:50 Le nécessaire pour retrouver votre femme.
05:53 Ça va aller.
05:54 Merci beaucoup.
05:55 Sous-titrage ST' 501
05:57 *Musique*

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