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Les Editos Philosophiques de Pascal Dolhagaray, Semaine 23/2023


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Amusant
Transcription
00:00 *Musique*
00:17 *Son de clavier*
00:20 Bonjour, bienvenue sur 300 secondes maxi.
00:23 Je vous propose 12 détours d'une même durée, autant de parenthèses éphémères.
00:27 Ponctuons l'espace inclus entre les deux grandes qui nous contiennent.
00:30 Juste des clins d'oeil sonores, une autre façon de vous décrire un détail dans ce paysage qui défile à cette même vitesse que notre vie passe.
00:38 Bonne émission à vous.
00:40 *Son de clavier*
00:43 Bonjour à vous.
00:47 La vie humaine, si elle est synonyme d'absorption, est promise à générer bien des désastres.
00:55 Cette intention là exprimera comme ambition par définition son lendemain de satisfaire les puissants fonds que nous sommes.
01:05 Paradoxalement nos capacités à nous dire contentés sont calées à notre espérance de vie.
01:11 A cela, plus notre entendement gagnera en portée, plus notre finitude nous fera en nous même étouffés.
01:20 Alors des désirs de consolation incompressibles en nous réclameront leur dû.
01:27 A défaut de nous posséder, nous envisagerons de détenir autrement.
01:32 Cette volonté nous infligera plus encore de frustration.
01:36 Car à notre dernier jour, ces autres corps représentés par nos possessions de tous ordres,
01:43 nous seront repris à ce point que nous comprendrons vaincus à cet instant ultime qu'ils ne furent jamais les nôtres.
01:52 A cela, ces recours à l'appropriation se constitueront en désappropriant le monde de ce qui le permet,
02:01 l'état de notre environnement naturel en témoigne.
02:04 Nos pseudo acquisitions laissent apparaître un mode de fonctionnement équivalent à ce que nos corps requièrent.
02:13 A cette différence que ce qu'ils rejettent ne signifie aucune suite possible ici-bas.
02:20 Pour se convaincre de cet état de fait, il suffit de considérer le fonctionnement de nos automobiles.
02:27 Tous les paramètres qui les permettent s'avèrent sans lendemain, de leur gaz d'échappement à ses déplacements qu'elles nous autorisent
02:36 et qui, sur un plan existentiel, non seulement nous maintiennent sur place autrement,
02:43 mais nous font plus figés encore que ce que nous sommes à l'origine.
02:48 Leurs conséquences sont toujours offertes à cette absence qui nous habite,
02:55 à travers elle nous confondant compensation et réhabilitation.
03:00 Plus nous nous constituons en usant de leurs prérogatives, plus nous partons en lambrouf.
03:08 Lorsque je prétends parfois que nous avons un monde à démonter,
03:13 cette déconstruction Nietzscheenne n'est pas bien éloignée de cette invitation.
03:19 La différence que cette incitation est à mon interprétation la possibilité de se nourrir autrement de ce que nous désirons ne plus être,
03:29 en admettant en guise d'exemple que ces quelques hectares sur cette planète faisant office, pour nous comme pour quelques autres, d'espace vital,
03:40 nous proposerons sans peine en guise de déplacement vrai un voyage suffisant.
03:46 Notre finitude nous propulse déjà en nous à vive allure, assez pour que nous lui accordions par nos turpitudes plus de vitesse encore.
03:59 Pour exister, il nous faut ralentir et nous n'avons de cesse d'accélérer.
04:04 Cette manie est diamétralement inverse à la théorie d'Einstein,
04:08 à savoir que plus vous cédez à la rapidité et plus vous gagnez en âge.
04:13 Regarde ces années consommées dans la précipitation, plus vous voulez faire, moins vous faites.
04:20 Plus selon ces mêmes élans vous escomptez devenir, moins à ce même propos vous advenez.
04:27 Ainsi, sans bouger, plus vous regardez la réalité en face, plus celle-ci en retour vous fait vrai en proportion.
04:39 Santé Gratos !
04:46 Compi !
04:48 Bonjour à vous !
05:00 J'ignore si un jour l'on se rendra compte que la dissuasion nucléaire détourna la guerre de son expression de coutume.
05:11 Il est évidemment fondé de s'opposer à ce qui nous nuit,
05:15 mais avant de faire que nos dérives ne puissent plus laisser apparaître leur corrosivité,
05:21 il aurait été prudent d'analyser ces mêmes circonstances à partir desquelles elles se distinguent.
05:27 Cette malfaçon qui nous habite ne doit pas être seulement empêchée en l'occurrence dans ses finalités pratiques,
05:35 mais traité en amont afin de venir à bout, si possible, de sa signification originelle.
05:42 Cette nécessité met en avant de nous cette particularité,
05:46 nous offrant de croire que nos commands feront l'affaire,
05:49 qu'il suffira à formuler autrement, d'installer sur cet autre fleuve,
05:54 un barrage à hauteur de notre intention consistante à vouloir interrompre son cours
06:00 pour que les eaux qui le constituent méthodiquement s'arrêtent de couler.
06:05 La dissuasion nucléaire a orienté nos ardeurs belliqueuses et néfastes ailleurs,
06:12 puisque les armes conduiraient un désastre indépassable,
06:17 en emploierait pour se battre l'argent,
06:20 et les dégâts produits par ces autres batailles se manifesteraient autrement.
06:26 La bombe autorisa à ce propos un report et la nature en paya le prix.
06:32 En tant qu'espèce, pour constituer un tout, nous représentons un corps,
06:38 et celui-ci ressemble à un avion sans pilote.
06:41 Les autres races de ce monde, si elles se remarquent aussi par des affrontements internes,
06:48 ceux-ci à leur manière sont au service de l'ensemble.
06:52 En règle générale, ces luttes sont chargées de désigner un plus fort
06:56 qui se verra attribuer pour ses succès le rôle de reproducteur et selon ses principes.
07:01 La lignée qui s'en suivra démontrera un gain de puissance équivalent.
07:06 Nos guerres de jadis, pour certaines du moins,
07:10 avant que l'on ne s'élimine à distance,
07:13 reflétaient cette inspiration des plus radicales,
07:17 les corps à corps alors permettaient aux plus costauds
07:20 comme aux plus adroits d'user de leur supériorité,
07:23 des nations aujourd'hui disparues tenir compte de ces critères.
07:28 Ce fut avant que le christianisme minverse ses valeurs tant appréciées par Nietzsche,
07:34 leur architecte, selon ses conceptions à ce sujet,
07:38 allait promouvoir le bien comme le mal,
07:40 on se vouerait par cette stratégie avoir raison à moindre coût,
07:45 autorisant des conclusions affichant un prix équivalent à ces recours bon marché.
07:51 Que l'on jue cette réalité comme inadmissible,
07:54 cela ne change rien à la faire.
07:57 La résistance du corps permet une susceptibilité moins irascible.
08:03 A défaut de pouvoir relever ces défis diverses,
08:06 de ces âpretés que la vue dissimile,
08:09 on se cherche un genre de force subalterne en capacité de donner le change.
08:15 Mais ce jeu entre nous ne tient aucun compte de nos détournements
08:20 et continue d'instaurer entre nous de mêmes règles.
08:23 Ainsi avons-nous imaginé quelques parades pour détourner la guerre de ces conclusions de toujours.
08:29 Une question alors se pose, sous quelle forme apparaîtront-elles demain ?
08:36 C'est gratuit !
08:44 Bisous !
08:50 Bonjour à vous !
09:05 Peut-on réellement éliminer toute possibilité de guerre entre nous
09:12 si nous ne réfléchissons pas à ce pourquoi elles adviennent ?
09:16 Formule autrement.
09:18 Il y a peu le cancer du fumeur faisait plus de victimes encore que de nos jours
09:22 parce que le tabac avant tout, à l'estime de ceux qui ont consommé,
09:27 ne pouvait être la cause de tels soucis.
09:30 Aujourd'hui, un conflit généralisé entre nous inflige en priorité ses nuisances à notre environnement naturel.
09:38 Un vivant qui se trouve ne pas être nous explicitement
09:42 paie le prix fort de ses oppositions qui, continuées selon des principes ancestraux,
09:48 ont constitué entre nous autant de clans prongs à se taper dessus.
09:52 Autrement, nous ouvrons le feu en usant d'autres procédés,
09:57 désherber des millions d'hectares en réduisant un néant par ses recours toute vie,
10:02 abattre trois millions d'animaux chaque jour dans l'Hexagone,
10:06 témoigner d'une guerre qui se poursuit malgré cette paix revendiquée à grand bruit.
10:12 Cette violence qui la caractérise ne nous rattrape pas comme d'ordinaire.
10:18 Les bombes employées, en l'occurrence, explosent autrement.
10:22 Les verduns et autres chemins des dames se remarquent dans nos champs et autres usines où le sang coule à flots.
10:29 Bien sûr, j'entends déjà mes détracteurs.
10:33 Ces animaux dits « domestiques » étaient tout autant tués en ces époques
10:38 où l'on payait de façon plus directe, expéditive, les conséquences de nos exactions guerrières.
10:45 Mais pour ceux qui conservent de la nature dans l'Hexagone un souvenir minimum,
10:50 qu'ils se rappellent à quoi elle ressemblait ce second conflit mondial juste achevé.
10:56 Là où je vécus mon enfance, à cette époque, aux abords de ce cours d'eau insignifiant appelé la Nîmes,
11:04 se remarquait une nature généreuse, la vie sauvage affichait une santé respectable.
11:12 Aujourd'hui, une litanie voulue réconfortante nous répète qu'aucune guerre ne s'est plus manifestée
11:19 sur notre sol depuis presque 80 ans.
11:23 Mais si tel est le cas, de quel est le genre des agressions qui, tout au long de la nuit,
11:30 sont parvenues à produire tant de dégâts ?
11:33 D'où provient cette autre radicalité ?
11:37 La paix est-elle seulement le refus d'une guerre ?
11:40 Considéré comme tel, regard des outils employés,
11:44 ces armes par lesquelles on la reconnaît officiellement,
11:47 ne permettent-elles pas une vraie hypocrisie ?
11:50 Et puis, selon une certaine finalité malheureusement envisageable,
11:54 le monde dévasté, pour nous être opposés à nous-mêmes autrement,
11:59 ne nous restera-t-il plus comme option que de nous battre en nous alignant cette fois à nos manières de toujours,
12:06 nos moyens modernes tous confondus,
12:08 nous ont constitué un corps peu disposé à nous combattre selon ce que la guerre requiert,
12:14 pour que la guerre avant tout se limite à nos seuls enfrontements ?
12:18 Aujourd'hui, nous n'avons de cesse de guergoyer,
12:21 en veillant à garder nos distances, alors ces dommages s'étalent ailleurs.
12:26 La guerre, à défaut d'être visible, profite de notre cécité volontaire pour se faire omniprésente.
12:35 Oh ben zut alors !
12:39 Pardon, j'ai des grottes aux rouges.
12:44 Bonjour à vous.
12:59 Lorsque l'on regarde notre histoire,
13:04 l'on constate que ces façons touchantes à nos oppositions, en l'occurrence armées,
13:09 n'ont-eux de cesse de permettre entre nous plus de distance,
13:14 offrant à la guerre par ses procédés de gagner en abstraction.
13:18 Les corps à corps de jadis délivraient en retour autant de possibilités d'identification,
13:25 de celui qu'il vous fallait oxyre pour espérer survivre,
13:29 lorsqu'on étudie les batailles du premier conflit mondial,
13:34 depuis belle lurette déjà se distingue une dépersonnalisation,
13:38 associée à un sort, au corps de la mêlée rattachée de plus en plus exclusivement aux caprices du hasard.
13:45 La guerre, par ses moyens nouveaux, par cette perte de rationalité,
13:50 rattachée justement à ces procédés dits modernes,
13:53 perdue selon une équivalence très proportionnelle en sens,
13:58 jusqu'à défaut de pouvoir un minimum la comprendre,
14:01 certains trop nombreux renoncèrent seulement à tenter de l'expliquer.
14:06 Cette forme d'incompréhension entendue maintint la guerre dans une sorte de fou grandissant
14:13 qui eut offri un genre d'invisibilité.
14:16 Cet éloignement croissant instauré entre nous dans nos combats
14:21 réussit même à nous inciter à en conclure que nous ne nous opposions plus,
14:27 déverser des millions de tonnes de poison sur la terre,
14:31 jusqu'à éradiquer toute vie, réduire des êtres vivants à une existence de misère,
14:36 jusqu'à les assassiner dans des usines organisées à cet effet,
14:40 ne nous semblant en rien correspondre à ces guerres par lesquelles on risquait de périr.
14:46 Les êtres humains que nous sommes, pour ne plus s'opposer,
14:50 jugèrent cet état de fait comme une paix digne de ce nom.
14:54 Même si cette pseudo-tranquillité nous valait de livrer bataille contre le reste du monde,
15:01 en veillant pour se prétendre civilisés à ce que le sang humain ne coule pas,
15:07 même si sur le reste de la galaxie terrienne, en l'occurrence,
15:12 il pouvait se déverser à gros flots,
15:15 ne se révélerait à ce propos aucun point commun.
15:18 Ainsi, paradoxalement, ces guerres qui conduisirent entre nous à des mêlées sans nom,
15:24 au regard de leur cruauté, celles se consommant l'épée à la main,
15:29 nous anéantirent tout en nous préservant,
15:32 on savait en les déclarant à quoi s'attendre,
15:36 puis la force nous manqua, et il fut même de bon ton
15:40 de montrer à ce sujet de ses insuffisances certaines idéologies enfinies en leur choux gras.
15:46 De plus en plus, on opta pour une mise en pratique de nos haines respectives,
15:51 le plus éloignées possible de ceux détestés de la sorte.
15:55 On en fit même tuer d'autres à notre place pour venir à bout de ces humeurs spécifiques.
16:01 La guerre à se faire de loin gagna en inaperçue,
16:06 pendant qu'une faiblesse en nous, croissante, fit qu'on ne l'aperçut plus en proportion,
16:13 pour ne plus vouloir surtout l'apercevoir tellement qu'on l'a poursuivi ailleurs,
16:19 au détriment de tout ici-bas.
16:24 C'était Gratos !
16:29 Besous, besous !
16:41 Bonjour à vous !
16:45 Il y a une inversion auquel Nietzsche n'a pas songé.
16:52 D'ailleurs, comment aurait-il pu l'émettre, le beau Frédéric,
16:57 vivé dans des temps et des espaces bien différents des nôtres ?
17:01 Remarque qui paraîtra à certains puéril,
17:04 je pense qu'il n'existait pas à son époque de route goudronnée.
17:08 Les détracteurs s'amuseront de cette éventualité,
17:11 en cherchant à considérer avec peine un moindre rapport avec mon philosophe fétiche.
17:18 Nous sommes des éponges, et les éléments qui nous entourent nous prennent à leur manière en otage
17:24 leurs influences à notre égard sur leur façon de nous faire chanter.
17:30 Aussi certaines de mes réflexions ne pouvaient être les siennes
17:34 comme celles qu'il formula peuvent pour certaines d'entre elles ne plus correspondre à notre condition.
17:41 Ainsi lorsque vous disposez d'une nature
17:45 qui inflige à la race à laquelle vous appartenez un genre précis,
17:50 cette définition est une adaptation de vos spécificités autant comme à l'espace qui vous entoure.
17:58 Ces deux facteurs fondamentaux ainsi harmonisés à vos caractéristiques se font en vous
18:06 et vous les employez autant qu'ils vous emploient.
18:09 Il paraît y avoir entre vous un échange qui fait que ces deux tendances de fond
18:14 ne vous déstabilisent pas au point de vous remettre en cause sans interruption.
18:20 Les êtres humains que nous sommes sommes dépourvus de nature,
18:24 aussi nous ne bénéficions pas en quelque sorte d'un traitement entendu de l'espace et du temps.
18:31 Ce manque se remarque dans nos agissements.
18:35 L'espace au sens propre doit être par nous conquis.
18:38 Le temps n'échappe pas à cette même volonté.
18:42 Et plus nous désirons les faire nôtres, plus nous nous livrons à eux.
18:47 Évidemment cette ambition que l'on peut prétendre maladive au sens propre du terme
18:52 n'est autant un jeu sans fin qu'un combat perdu d'avance.
18:56 Pouvons-nous avertir que nous risquons, dans Gécocas, d'être rayés de la carte
19:02 par la pesanteur ininterrompue de l'espace en personne ?
19:07 Maintenant le hasard qui sait exprime peut-être des intentions.
19:13 Notre absence de nature pourrait nous signifier un appel à passer outre l'espace et le temps
19:19 nous dématérialisant.
19:22 Cette fois ceux qui me contredisent vont se déchirer la bodem de rire à cette possibilité
19:28 qu'ils se calment d'entrée.
19:30 Nous n'avons déjà de cesse de rompre ces liens qui nous retiennent à notre corps,
19:35 de nos téléphones portables à nos moyens de transport, ces règles rattachées au temps comme à l'espace
19:41 exprimées par cet organisme qui nous fait envie sa remise en cause,
19:47 nous mettant de façon contradictoire établie de plus belle, par cette nécessité en nous,
19:53 nous poussant de façon illusoire à nous faire propriétaire.
19:57 L'être humain pour l'heure n'est pas humain autant qu'il devrait l'être
20:02 pour fuir ce défi qu'il incarne et l'oblige à la fois.
20:08 C'était Gratos.
20:16 Bisous, bisous.
20:18 Bonjour à vous.
20:30 La dématérialisation pour l'être humain n'est pas qu'une solution,
20:38 elle s'avère être en fonction de ce qui le constitue une finalité.
20:43 La nature est pour toute espèce un agencement qui permet aux races de composer avec l'espace et le temps.
20:51 Le hasard, à notre égard, de façon décidée ou pas, je l'ignore, n'a pas rompu nous concernant ces liens spécifiques.
20:59 En l'occurrence, nous n'avons jamais bénéficié de ces attaches.
21:04 Maintenant, nous sommes dans la peau de ces premiers oiseaux,
21:07 se demandant si leurs ailes sont un appel à affronter les cieux ou à apprécier plus encore et par opposition la terre ferme.
21:17 Si vous effectuez concernant nos religions toutes confondues un tour d'horizon,
21:21 vous vous rendrez compte que celles et ceux qui les incarnent sont par définition dématérialisées.
21:28 L'âme correspond par rapport à nous à un état de ce genre,
21:32 sauf qu'elle nous est promise à notre fin de vie.
21:36 Notre absence de nature nous invite peut-être à nous constituer un état semblable avant d'expirer pour de bon,
21:44 à ce point que notre vie n'aura plus de compte à rendre à ce corps qui la permet,
21:49 comme à ce temps et à cet espace qui nous possède.
21:54 Ce que je sous-entends en amusera certains.
21:58 Ces mèmes prétendront que je confonds philosophie et science-fiction,
22:03 au point en les associant de déboucher sur une espèce de confusion des genres
22:08 qui ne saurait rentrer grâce à ces courants ainsi mêlés,
22:12 autant qu'à ce résultat qui les mélange.
22:16 Et autour de moi, je considère nos opinions, voire même nos certitudes,
22:19 nos avancées scientifiques comme nos projections à ce même sujet,
22:24 comme autant de pièces d'un puzzle par elles signifiées
22:28 et qui, assemblées en usant pour se faire de la philosophie,
22:32 accouchent d'une ambition passée pour l'heure de façon paradoxale, inaperçue.
22:39 Nous correspondons à celui qui avance parce qu'il ressent en lui cette obligation
22:44 et qui progresse pour l'heure, pour progresser seulement,
22:47 en attendant d'avoir sous ses pas cette direction conférant à cette nécessité ce sens manquant.
22:55 L'être humain ne peut être vivant en ce monde, comme le sont tous ces autres,
23:01 qui comme lui parcourent cette terre, de multiples critères reflétés par nous,
23:06 ainsi nue cette hypothèse.
23:09 Formidablement, l'on peut même prétendre qu'intrinsèquement,
23:12 nous sommes dépourvus de ce nécessaire, vous conférant de quoi être vivant ici-bas.
23:19 L'interprétation que nous formulons, notre vie achevée,
23:23 par l'invention de la mort en témoigne, se manifeste en nous,
23:27 comme à travers nous une sorte de dimension très différente à celle qui nous contient pour l'heure,
23:33 et par essant attendre de façon opposée aux conditions dictées à cette terre,
23:39 que nous les rejoignons pour qu'elle soit constatable,
23:43 comme si notre état, nous conditionné en guise de survie,
23:48 a institué en conclusion un monde pour nous seul.
23:54 C'était Kratos.
24:01 Gros bisous.
24:05 [Musique]
24:13 Bonjour à vous.
24:17 Dans l'édito 411, je sous-entendais que nous sommes peut-être appelés à rejoindre un monde
24:27 qui n'aura de consistance réelle que pour nous,
24:31 entre dématérialisation et virtualité,
24:35 se reconnaît un lien pour l'heure subjectif,
24:38 qui résonne à nos entendements comme au temps de suppositions à l'égard de ce à quoi
24:44 nous nous devons de rendre grâce pour tenter de nous poursuivre.
24:49 Si ce genre qui constitue l'identité au point de dicter aux races
24:54 qui en détiennent un, une fonctionnalité précise,
24:58 une manière de procéder à leur propre égard,
25:01 nous concernant, notre absence de nature, à sa manière, nous oblige à nous considérer,
25:07 en nous privant pour se faire de toute influence,
25:10 une caractéristique majeure en capacité de nous exprimer pour de bon,
25:15 à partir de nous-mêmes, sans détenir pour y réussir quelques enseignements de base à cet effet.
25:22 Nous sommes de ces êtres bizarres qui ne peuvent emprunter une direction déjà existante,
25:29 sans être condamnés selon un processus redoutable
25:33 pour parvenir à épouser cette trajectoire leur correspondant vraiment,
25:37 à lui donner corps avant de la fouler.
25:41 Cet autre sol sous nos pieds réclame pour devenir une terre ferme
25:46 que nous enjamber le constitue,
25:49 en épousant cette volonté étrange consistant à le rejoindre.
25:54 Cette caractéristique souligne un paradoxe terrifiant
25:58 où l'indétermination fricote avec une détermination en l'occurrence proportionnelle.
26:05 Comment, lorsque se dégage de nous autant d'éléments manquants
26:10 de ce qui vous compose une identité,
26:13 réussir à honorer la nécessité malgré tout de s'en aménager une,
26:18 que cette réalité se vérifie dans nos tentatives à ce propos,
26:23 passées comme présentes et foncièrement contradictoires,
26:27 laissant apparaître une opposition déstabilisante si analysée,
26:32 ainsi lorsque nous nous rangeons à un genre collectif,
26:36 ainsi uniformisé, cette déresponsabilisation qui s'initie en nous,
26:42 nous efface à nous-mêmes et en nous-mêmes en proportion,
26:46 plus nous veillons à nous faire pluriel, moins nous sommes à l'unité,
26:51 moins nous sommes pour de bon.
26:53 Et lorsqu'à l'opposé, nous cédons à une sorte d'inviguation forcenée,
26:57 ce désir de précision insistante auquel nous nous rangeons,
27:02 nous fait quelqu'un cette fois de trop par rapport à nous-mêmes,
27:07 et les insignifiances qui insinuent cette volonté
27:10 nous contractent tellement qu'elles nous écrasent en nous-mêmes
27:14 jusqu'à nous dissoudre.
27:17 Entre ce que signifie pour ceux qui en bénéficient
27:21 de tenir une nature propre au-delà du genre qu'elle instaure,
27:26 de sa représentation à travers les espèces qu'elle définit,
27:30 se tient une formulation de la nature en tant que telle,
27:33 de la nature elle-même, de ce qu'elle impose lorsqu'elle se constate,
27:37 de ce qu'elle requiert lorsqu'elle s'avère absente.
27:41 Cette autre inversion aussi qu'elle insinue,
27:45 obligeant les uns à faire à partir de ce qu'ils sont,
27:48 et ces quelques autres à partir de ce qu'ils ne sont pas.
27:53 C'était gratoche.
28:06 Bonjour à vous.
28:11 En règle générale, je me méfie des bannières,
28:17 même lorsqu'elles sont brandies a priori pour des causes honorables.
28:22 Souvent ai-je écrit que toute uniformisation exprimée pour tendance détestable,
28:28 d'abord de nous rassembler et l'être humain, j'insiste à nouveau,
28:32 n'est pas et ne doit pas devenir un animal de troupeau.
28:36 Ensuite, ces compactages à caractère collectif nous déresponsabilisent,
28:43 car ils détiennent pour manie de hisser sur un piédestal ses représentants,
28:48 souvent aussi intéressés par la cause, en l'occurrence défendus que par eux-mêmes.
28:54 Ce principe a enclenché des ordres ne tarderont pas à s'entendre
28:59 et l'obéissance qui en découlera fera encore moins concerner ceux
29:04 qui leur donneront par leur docilité une finalité pratique.
29:09 Cette entrée en matière consommée, on comprendra que je réprouve,
29:13 tout pas condensé où l'existence humaine, par définition,
29:17 incarne une responsabilité à prendre.
29:20 Bien sûr, il est entendu qu'ensemble nous paraissons plus puissants,
29:25 mais cette force plurielle ne penche-t-elle pas à ce point d'un bord
29:30 qu'elle nous affiblie de l'autre à l'unité ?
29:33 Ces prises en charge permises par l'ensemble ne nous délivrent-elles pas
29:37 de quoi fournir moins d'effort de notre côté ?
29:40 Sans me vouloir provocateur pour satisfaire ce genre de plaisir puiril
29:44 consistant à déranger, l'état de nos finances publiques
29:49 témoigne d'un retour de bâton de cet ordre.
29:52 À mon humble avis, tout rassemblement ici anonyme sur un plan humain
29:57 de flou artistique, existentiellement parlant, nous ne devons,
30:03 au sujet de nos actes, nous cacher seulement derrière nous-mêmes
30:07 et je dois à ce propos vous formuler un aveu.
30:11 À l'égard de cette nécessité, je m'affaire loin du compte,
30:14 car prendre de soi-même, sans assurer un tant soit peu ses arrières,
30:19 la défense de l'aveu comme de l'orphelin n'est pas une mesure des plus aisées.
30:25 Pourtant je reste persuadé que nos mises en paquet signifient
30:29 une inversion des valeurs et non des moindres.
30:32 L'anarchie à ce sujet a loupé le coche.
30:36 Une insistance à travers elle, vitale, était à promulguer.
30:40 Nous devons être dieu et maître de nous-mêmes.
30:44 Cette priorité, évidemment, peut porter ses fruits
30:46 si l'on veille à réduire nos compétitions à ces seuls challenges
30:50 qui nous regardent, nous et nous seuls.
30:54 Si jamais nous nous opposons à d'autres, ces possibilités de dissimulation
30:58 qui nous servent d'excuse se font alors accessibles
31:01 et l'on se prétend comme le meilleur à partir de ces aspects de nous
31:05 qui nous offrent d'exceller.
31:08 Nos capacités ainsi mises en avant de façon excessive masquent nos limites.
31:14 Il est banal de souligner qu'on peut être premier et dernier à la fois.
31:19 Bien d'autres nous ont avertis en ce sens.
31:23 Les bannières sont des tenues de camouflage bon marché
31:27 n'exigeant que des bulletins de vote ou des applaudissements pour être épousés.
31:32 Elles sont de formidables patates chaudes
31:36 qui nous inoculent un drôle de réflexe
31:40 consistant à chaque miroir croisé à regarder ailleurs.
31:46 C'est du gratos les amis !
31:51 Bisous !
32:07 Bonjour à vous !
32:11 Nous sommes pour l'heure nous autres humains
32:18 concentrés sur les moyens, peu importe leur forme,
32:21 jusqu'à obéir à cette inversion cocasse
32:24 nous donnant à croire que cette somme considérable de "comment" accumulée
32:30 nous signifiera ce "pourquoi" majeur à épouser.
32:34 La formule, même si elle semble de visure au cambolesque,
32:37 n'est pas aussi mal fichue qu'il y paraît, après tout.
32:40 Pouvoir tenter plus peut vous indiquer
32:44 par ce qu'il permet justement ce que vous devez d'accomplir
32:49 à condition sur un plan pratique
32:52 que les destinations empruntées ne soient pas de ces voies étranges
32:57 faisant que le sol qui les permet se dérobe derrière vous
33:01 juste après que votre pas pour en produire un suivant
33:05 ait rompu ce contact pour se rendre au devant de celui d'après.
33:10 Nous ignorons de façon concrète ce que nous faisons
33:14 et nous comptons de manière paradoxale sur nos progrès techniques en priorité
33:19 pour tenter de nous dégoter à travers eux une trajectoire digne de ce nom.
33:24 Seulement, cette espèce d'expectative productive par défaut
33:30 pose deux problèmes et non des moindres.
33:33 Le premier est que les caps empruntés doivent être conçus pour être épousés.
33:39 Ils ne sont pas de ces chemins installés au devant de nous par avance.
33:44 Plus encore, ces routes d'un autre genre imposent autant de voies sans essu,
33:50 laissant entrevoir une subtilité piégeuse,
33:53 à savoir que cette impossibilité se remarque s'il vous prend en elle de faire demi-tour.
33:59 Le second souci est qu'elles sont accaparantes.
34:03 Les moyens aménagés pour qu'elles se révèlent dictent leur loi
34:08 en devenant autant de pourquoi à part entière.
34:11 Alors vous vous retrouvez à faire parce que sous le joug de leur dictat,
34:16 vous ne disposez plus de quoi ne pas faire.
34:19 Si vous en doutez, imaginez que nous décidions demain d'abandonner tous nos instruments,
34:25 peu importe leur genre, à eux-mêmes,
34:28 nous serions en deux temps trois mouvements rattrapés par eux.
34:31 Nos moyens ont pris le pouvoir et plus encore,
34:34 autant de pouvoir de tout accabi s'avère pris à travers eux.
34:38 Formule autrement, c'est parce que nos automobiles nous offrent de nous déplacer
34:44 qu'en nous rendant d'un point A à un point B,
34:48 nous sommes convaincus en proportion de nous rendre quelque part.
34:53 Depuis toujours, nos religions à ce propos en témoignent,
34:56 nous n'avons eus de cesse de nous raconter des histoires,
35:00 nos avancées technologiques orchestrées de façon inconsciente.
35:05 Nous sommes en priorité permis d'y croire de plus belle,
35:08 nos moyens ne sont que des réponses rafistolées,
35:11 dépourvues de ces questions de fond comme de base qui est légitime.
35:16 Nos actions sont chargées de conférer plus de constance à cet ensemble de décors,
35:22 chargées de nous persuader à ce même sujet.
35:25 Qui osera alors s'immobiliser pour tenter de comprendre,
35:29 en prenant ce risque, à nos entendements craintifs absolus,
35:34 pouvant consister à considérer que nous sommes dépourvus à jamais d'une finalité directrice ?
35:42 [Musique]
35:45 On se calme, on se calme, chuuut, c'est gratos !
35:51 [Musique]
36:03 Bonjour à vous !
36:08 [Musique]
36:12 Dans la suite de l'édito 414,
36:15 cette invitation consistante à s'immobiliser traduit très exactement le pourquoi de la philosophie,
36:21 comme la mise en danger sur un plan existentiel qu'elle est en capacité de provoquer.
36:28 Si vous observez nos pérégrinations toutes confondues,
36:31 vous remarquerez que nombre d'entre elles sont synonymes de déficits majeurs
36:36 qu'il nous faut remettre au pot pour nous poursuivre en nous rendant à ce à quoi elles nous obligent.
36:43 Elles ressemblent à ces nombres à 8 ou 9 chiffres que l'on propose à nos calculatrices
36:48 et que l'on s'amuse à diviser par deux jusqu'à saturer les capacités de l'engin en question
36:54 pour afficher sur son écran un zéro symptomatique,
36:58 laissant entrevoir sa défaite par son impuissance à pouvoir se rendre au-delà.
37:03 Nos sociétés témoignent de ce genre de perspectives,
37:07 leurs limites sont représentées les concernant par ce monde clon qui nous possède,
37:13 comme par ses ressources restreintes.
37:16 Nous aussi nous sommes promis à être broyés paradoxalement par nos propres moyens,
37:22 exigeant pour se maintenir que de moyens encore.
37:26 Les êtres humains que nous sommes, sommes les champions en termes de réflexion subalterne,
37:31 chargés de nous délivrer de quoi faire l'impasse sur ses autres réflexions,
37:36 concentrées elles sur un essentiel de prédilection,
37:40 permettant d'abord à son propos de savoir si à notre égard,
37:44 nous pouvons au minimum en bénéficier d'un.
37:48 C'est à ce niveau où la philosophie s'élève comme une sorte de nécessité vitale,
37:53 savoir ce que l'on fait d'abord,
37:56 savoir si à partir de ce qui nous compose,
37:59 nous sommes seulement capables de faire,
38:02 non de faire pour faire, mais de faire en sachant très exactement ce que l'on fait.
38:07 Après tout, nous sommes peut-être de ces êtres vivants,
38:11 qui pour être dépourvus de nature,
38:13 sont en simultané éloignés de ces facultés qui vous permettent d'élaborer de ces éventualités
38:19 capables de générer autant de conclusions,
38:22 sachant tenir debout à partir d'elles seules.
38:26 Cette absence de nature qui nous caractérise,
38:29 identifiée comme telle,
38:31 peut-être cet avertissement majeur nous ordonnant de ne rien entreprendre,
38:36 lorsque l'on est abandonné comme nous le sommes, à ce point à soi-même.
38:41 Cet espace nu tout autour de nous, pour être conjuré,
38:46 peut nous inspirer en guise de recours à ce propos
38:50 qu'on le considère comme une sorte de liberté proportionnelle.
38:54 Alors pour meubler ce vide qui nous encercle,
38:57 on se sent contraint de l'occuper à tout va.
39:01 Cette obligation se constate à travers nos agissements.
39:05 Nos entreprises, toujours compris, sont chargées de nous habiller.
39:09 Mais ce même noman slen témoigne d'un appétit vorace.
39:13 Plus on le nourrit en ce sens, plus sa faim s'accroît.
39:18 Plus nous l'alimentons de craintes qu'il nous dévore,
39:22 si nous choisissons à ce propos de le restreindre.
39:25 Voilà pourquoi démonter le monde s'avère de façon maîtrisée,
39:29 de mettre cette entité abstraite à la diète,
39:33 avant qu'à force de service à ce sujet,
39:37 cette autre succession ne nous fasse passer à la casserole.
39:43 C'était Gratoch.
39:49 Des bijoux, des bijoux, des bijoux...
39:52 Bien sûr...
39:55 Bonjour à vous.
40:08 Mes détracteurs à nouveau prétendront que je me répète.
40:15 Que voulez-vous ? Ces insistances opposées qui m'alertent
40:19 me contraignent à forcer le trait.
40:22 Lorsqu'averti, celui-là même, mis au courant des périls qui le guettent,
40:27 se précipite vers ce danger qui justement le menace
40:31 et qu'on envisage par nos signaux de lui épargner,
40:34 on se sent obligé, à ce propos, de redoubler l'ardeur.
40:39 Cette société humaine ne se contente pas d'aller au devant de sa perte,
40:43 mais à cette éventualité, paradoxalement,
40:47 à l'accentue, cette même allure qui la propulse en ce sens,
40:51 son réflexe contre-productif ô combien,
40:55 doit être de ceux qui, malgré leur signification réelle,
40:59 vous sous-entendent, que vous possédez en les requérant un pouvoir
41:04 sur ce qui vous embarque.
41:07 Les êtres humains que nous sommes détenons la faculté de matérialiser
41:11 ce qui, par définition, ne s'avère pas palpable d'entrée de jeu,
41:15 l'argent, à ce propos, su par notre intermédiaire entre grâce au pouvoir,
41:20 l'amour, à cet élan incompressible ressenti en nous,
41:24 nous conditionnant à assouvir le dik-tak de notre sexualité,
41:28 nos dieux firent les concernants apparaître,
41:31 une interprétation de nous, éliminant les arrafres de notre finitude.
41:36 La démocratie, par ses bulletins de vote,
41:39 tente de nous garantir que nos personnalités expriment une égalité parfaite,
41:45 et ainsi de suite.
41:47 En termes de matérialisation, non seulement nous sommes capables
41:51 de donner corps à ce qui n'existe pas,
41:54 comme nous pouvons aussi permettre ce qui ne devrait pas exister.
41:59 Si l'argent, Dieu, l'amour ou la démocratie,
42:02 caractérisent par leur signification autant de prolongements
42:06 pourront être vérifiables,
42:08 même sous une autre forme que celle, en l'occurrence, représentée,
42:13 ces arbres-là détiennent des racines qui ne correspondent pas toujours
42:17 à l'origine insinuée à partir d'elles,
42:20 ces ramifications souterraines pourraient être à l'origine celles d'un pommier,
42:25 exprimerant, par nos interprétations,
42:28 un genre correspondant davantage à un platane,
42:31 mais au moins, cette possibilité conservera de sa substance
42:35 à propos de notre absence de nature.
42:38 Cette suite donnée conserve cette tendance,
42:42 ce qui se poursuit à ce niveau à travers elle,
42:46 déroge un peu avec son expression de départ,
42:49 tout en maintenant ses prérogatives de fond,
42:52 à savoir, cette absence se remarque dans nos pseudo-finalités,
42:56 plus encore que ses autres volontés similaires,
43:00 celles-ci, sans comparaison, continuent à ne pas être,
43:03 en usant pour se faire de ce qui est.
43:06 Tous nos moyens pour lui permettre de lui donner le change
43:10 témoignent de cette contradiction,
43:13 parce qu'ils réclament pour être maintenus
43:16 au sein de cette réalité étrange,
43:18 réussissant à se dire vrai par leur seul concours.
43:22 Formuler autrement, fermer le robinet de ces engins-là,
43:26 et la baudruche se dégonfle,
43:28 c'est sur un plan artistique,
43:30 la valeur d'une œuvre financière,
43:33 qui incite plus encore à la posséder,
43:35 cette absence qui nous possède,
43:38 élevée au statut de présence à part entière,
43:41 nous approprie de plus belle,
43:44 ainsi révéler notre absence de nature et des possessions absolues,
43:48 l'état de tout ce qui nous frôle à ce propos,
43:52 de près comme de loin,
43:55 en témoigne.
43:59 Ah ben dis donc !
44:02 C'était Gratos !
44:06 Bisous !
44:08 Bonjour à vous !
44:18 Bien sûr, on me rétorquera qu'une absence de nature
44:25 ne signifie pas pour autant comme prolongement
44:28 la garantie d'une identité en l'occurrence manquante.
44:32 C'est le souci à cette remarque.
44:35 Cette personnalité alors constatée en termes de fondement de base,
44:40 de fondation, reposera sur elle-même.
44:43 À l'égard de certains principes, l'autarcie est déconseillée,
44:46 ces représentations qui nous caractérisent
44:48 ne sont pas assujetties à une réalité.
44:52 Aussi, et cela se vérifie à travers nos finalités individuelles,
44:56 pouvons-nous être tout, voire n'importe quoi et rien en conclusion ?
45:01 Si vous observez toutes les autres espèces de ce monde,
45:04 elles sont toutes explicitement rattachées à ce vrai constituant,
45:09 incarné par la nature.
45:11 Celui-ci leur fait office de sol sous leurs pieds.
45:15 Nous autres humains ne reposons sur rien,
45:17 notre histoire ressemble à une longue chute libre.
45:21 Bien sûr, pour tenter d'opposer à notre état
45:24 quelques perspectives moins rédhibitoires,
45:27 nous nous racontons des histoires,
45:30 jusqu'à inventer les moyens voulus
45:32 pour qu'elles ne soient plus contestables.
45:36 Formuler autrement, nous sommes entrés en guerre contre la réalité
45:39 en envisageant d'élever au-dessus d'elle une réalité plus exacte,
45:43 dans ses formulations,
45:45 qui fonctionne à ce propos tout en ne fonctionnant pas,
45:49 pour ne pas réussir,
45:51 comme une réalité y parvient à fonctionner à partir d'elle seule
45:55 au fil d'un temps suffisamment long
45:58 pour mériter le titre de réalité.
46:01 Voilà pourquoi je préconise un démontage du monde,
46:05 en sachant pertinemment que celui-ci ne sera pas entendu.
46:08 D'abord, pour être réclamé par une personne de mon acamie,
46:12 ma petitesse récurrente risque de donner à penser
46:15 que mes analyses génèrent une pertinence de même taille.
46:19 J'entends d'ici, de là, parler de décroissance.
46:22 Ce terme me paraît insuffisant,
46:25 non au regard de l'urgence, soi-disant,
46:28 mais de cette prise de conscience devant être rattachée à cette décision.
46:32 Pour l'être humain, rendre ici cette place à ce monde qui l'occupe,
46:37 c'est vouloir aussi orienter son génie en sens inverse
46:41 à cette direction voulue par lui jusqu'à ce jour,
46:45 en cherchant, par notre inventivité, à nous fondre dans la nature
46:50 jusqu'à rejoindre sa nature même, place en l'occurrence inoccupée,
46:55 où cet autre esprit humain rangé à une réalité assez vaste pour le canaliser
47:01 dégotera une niche de choix.
47:04 Mais évidemment, il ne faut pas être détenteur d'une lucidité extrême
47:09 pour se rendre compte que nous fonçons pile en épousant
47:13 pour se faire une direction opposée.
47:16 Un miroir peut multiplier les miroirs
47:20 pour apercevoir dans sa propre reproduction ce qu'il lui semble être,
47:24 mais il manquera à ses confrontations, ses reflets provenant du dehors
47:29 et le faisant alors miroir pour de bon.
47:32 Ce miroir, en étant miroir de lui-même, s'apercevra d'autant plus
47:37 qu'il n'apercevra rien d'autre et vice-versa.
47:40 À son tour, comme nous, il se verra lui
47:43 et pour se voir à ce point, en deviendra aveugle en proportion
47:48 jusqu'à atteindre une sorte d'emprisonnement mortifère
47:52 rattaché à sa propre représentation,
47:55 consommé comme un suicide paradoxal pour être dit involontaire.
48:02 C'était Gratos.
48:08 Oh oh !
48:09 Bisous, mes sœurs.
48:15 Bonjour à vous.
48:35 La probabilité que nos turpitudes, au final,
48:39 se concluent par un apocalypse nucléaire
48:42 obie à une logique qu'il faut savoir prendre au sérieux.
48:46 De manière inconsciente,
48:48 cette absence généralisée de perspectives rattachées à notre sort collectif
48:53 de façon indirecte nous influence,
48:57 l'aide à mourir lorsque toute possibilité s'avère consommée fait son chemin.
49:02 Je ne suis pas sûr que cette proposition bénéficierait d'une même adhésion
49:07 si l'humanité se savait promise un avenir radieux.
49:11 Ces perspectives alors rayonnantes
49:14 parviendraient à l'esprit désagonisant à donner le change.
49:18 On saute plus facilement d'un bateau,
49:21 et cela de façon paradoxale, lorsqu'il est en train de couler.
49:25 Réaction étrange et très humaine en simultané
49:28 puisque cette noyade juste reportée
49:31 pouvait tout autant être consommée à bord.
49:34 Le capitalisme, pour l'heure, nous offre de tirer la couverture à soi,
49:38 pour le meilleur.
49:40 Ce principe ô combien contre-productif
49:43 continuera de générer ses profits hors l'occurrence, illusoire,
49:47 tant que demeurera entre nous cette même couverture, potentielle.
49:52 Le jour où celle-ci n'existera plus,
49:55 nous nous montrerons alors belliqueux pour le pire.
49:59 Cette guerre entre nous n'est pas considérée comme telle
50:02 pour être vectrice de profit.
50:05 Elle se fera à nos dépens, guerre pour de bon,
50:08 lorsqu'au-delà de ne plus rien nous rapporter,
50:11 elle ne sera que coût toujours plus élevé.
50:14 Alors, nous ne bataillerons plus à travers elle les uns contre les autres,
50:19 mais cette guerre-là nous contraindra à lutter contre elle-même
50:24 au fil d'un face-à-face à la fois exponentiel et sans lendemain.
50:29 Et la bombe, à l'image d'une euthanasie
50:32 exprimant une sorte de pluriel absolu,
50:35 nous semblera, par cette fonction alors insoupçonnée,
50:40 comme une évidence aussi abominable que logique.
50:44 À ceux qui en doutent,
50:46 qu'ils observent déjà les conséquences de nos turpitudes,
50:49 cet apocalypse tant redouté
50:52 n'exige même pas le concours de l'atome
50:55 pour exposer Ratuva.
50:58 L'humanité, plus que l'être humain,
51:01 est une formidable arme de destruction massive,
51:05 affichant de telles capacités d'anéantissement
51:08 qu'elle est parvenue à mettre au point
51:10 un recours pratique en parfaite adéquation
51:13 avec ses mêmes facultés de nuisance généralisée.
51:17 Au sujet du nucléaire,
51:19 une majorité d'entre nous redoute cette même arme en priorité.
51:23 Je casse arrêté à ce propos,
51:25 à sa seule signification matérielle.
51:28 Permettez-moi de nous craindre plus encore que la bombe en question,
51:31 l'inventeur étant à mon analyse
51:34 toujours plus dangereux que l'invention.
51:37 À cela, on ne peut écarter de cette interprétation
51:40 une certaine graduation.
51:43 La bombe signifiant à ce propos une sorte d'extrémité
51:47 tellement radicale pour être sans retour,
51:50 combien d'engins différents par leur genre
51:53 et semblables en simultané au regard de leur finalité
51:57 peuvent se remarquer de ci, de là ?
52:00 Ainsi la dite bombe autrement,
52:03 sans ce champignon qui la représente de coutume,
52:07 n'a-t-elle pas déjà explosé depuis belle durête sous d'autres formes
52:12 au fil d'une permanence
52:15 devant ce chlore par une conclusion forcément atomique ?
52:20 (soupir)
52:23 Ah bah c'est pas drôle, là !
52:26 (soupir)
52:29 (soupir)
52:32 C'est gratos, hein ! Et puis c'est un minimum !
52:35 Bisous !
52:38 (musique)
52:41 (musique)
52:44 (musique)
52:47 (musique)
52:50 Bonjour à vous !
52:53 (musique)
52:56 Hiroshima, comme Nagasaki d'ailleurs,
53:00 ne furent-ils pas, au-delà de cette temporalité
53:04 pour leur inscrite dans le passé,
53:07 autant de rendez-vous pris,
53:10 cette radicalité adoptée,
53:13 ne devait-elle pas être analysée
53:16 en ne prêtant pas à ses seuls dégâts,
53:19 hélas trop visibles, se tournant dans l'histoire,
53:22 à mon interprétation exprimée,
53:25 cette contre-productivité épousée par nous, sans complexe,
53:28 interdite par la bombe,
53:31 juste pour pouvoir être honorée autrement,
53:34 en attendant de s'abandonner de nouveau
53:37 à ces deux conclusions spécifiques,
53:40 pouvant par leur grand nombre,
53:43 être la première, la plus importante,
53:46 à l'épreuve de l'innovation,
53:49 se naît ici-bas, les trois coups du mot
53:52 "fin de l'aventure humaine".
53:55 D'ailleurs, cet autre regard,
53:58 sous cet épisode terrifiant,
54:01 pouvait se lire sous forme d'intitulé
54:04 inscrit sur la première des bombes,
54:07 en l'occurrence "Little Boy",
54:10 un film condensant en un seul,
54:13 caractérisé par l'emploi de l'atome,
54:16 pour venir à bout d'un contentieux,
54:19 en l'occurrence comme en priorité humain trop humain.
54:22 Le second fut ce qui se déroula à Babi Yar,
54:25 dit dans "Le Ravin de la vieille femme"
54:28 en Ukraine en 1941,
54:31 où plus de 33 000 êtres humains
54:34 furent, par d'autres êtres humains,
54:37 tués en moins de 50 heures.
54:40 Au nom de différences tellement subjectives
54:43 qu'on ne peut retenir de ces raisons-là
54:46 ces excuses avant tout mauvaises qu'elles signifient.
54:49 À ce moment de mon existence,
54:52 par ce genre attaché à cette race qui est la mienne,
54:55 je me sentis de façon irréversible prise au piège.
54:58 Nietzsche fut un recours momentané.
55:01 Il m'a pris à réfléchir par de la bien et mal,
55:04 ainsi dire que les pilotes des bombardiers
55:07 qui larguèrent sur Hiroshima et Nagasaki
55:10 se nécessairent aux feux nucléaires furent des salauds,
55:13 comme de prétendre que les éléments
55:16 qui constituèrent les rangs des ZAZ-Gruppen
55:19 furent alors d'où des moins que rien, voire moins encore.
55:22 À mon esprit, il ne changeait rien à l'affaire.
55:25 Ces conséquences obéissaient à une certaine mécanique
55:28 qui happait au passage des individus,
55:31 pouvant le plus souvent par absence de résistance à ce sujet
55:34 que de volonté réelle servir de relais à l'innommable.
55:39 Ainsi rapidement, ces fusibles à ma sensibilité
55:42 se firent moins primordiaux
55:45 que cette espèce d'orchestration répandant
55:48 pour advenir à des agissements généralisés.
55:51 Alors les accusations qui s'en suivirent,
55:54 comme ces exécutions qui en firent se retrouverent
55:57 certains pendus au bout d'une corde,
56:00 me parurent ressembler,
56:02 même au travers de formes opposées
56:04 à ces applaudissements de départ
56:06 qui permirent ces mêmes conclusions désastreuses.
56:09 Si le mal existait, c'est parce que ce bien
56:12 validé comme tel, à l'origine,
56:15 en possédait les germes,
56:17 l'apse d'eau sainteté des uns,
56:20 devait par l'intermédiaire d'autant de hasards
56:23 en propulser d'autres à la faute.
56:25 Il fallait à notre innocence des coupables.
56:28 Le défi qui s'en suivait s'avérait alors abyssal,
56:32 voire joué d'avance.
56:34 L'être humain était promis par cette confrontation
56:37 à être opposé à lui-même
56:40 et dans cette seule déclaration de guerre
56:43 s'entendait déjà une autodestruction inéluctable.
56:49 C'est gratos.
56:55 Bisous, bisous.
56:59 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
57:02 Merci pour votre attention.
57:04 Le temps nous a imposé sa loi
57:06 en nous entraînant dans nos vies respectives
57:08 une heure plus loin.
57:09 J'ignore où vous vous trouverez la semaine prochaine
57:12 mais si le cœur vous en dit.
57:14 Je vous donne rendez-vous pour renouveler l'expérience
57:16 en vous souhaitant d'ici là
57:18 plein de hasards heureux.
57:19 Bien à vous.
57:21 Sous-titrage FR : VNero14
57:26 [Musique]
57:43 [Musique]

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