Violence partout, autorité nulle part

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Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce mercredi, il s'intéresse à l'augmentation de la violence en France et au manque d'autorité pour y faire face.

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Transcript
00:00 Dimitri Pavlenko.
00:01 L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro.
00:04 Bonjour Vincent Trémolet de Villers.
00:05 Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour Vincent, bonjour à tous.
00:09 Vincent Alban nous faisait le résumé de la journée.
00:11 Il y aura cette manifestation à l'appel du PS à Saint-Brévin,
00:13 aujourd'hui contre les violences qui frappent les élus.
00:16 Sept minutes de silence à l'hôpital, dans tous les hôpitaux de France,
00:19 aussi à la mémoire de Karen, tuée hier dans l'exercice de ses fonctions.
00:23 Les forces de l'ordre, les fonctionnaires, les élus,
00:26 Vincent, sont de plus en plus nombreux à subir insultes, menaces et agressions.
00:29 Que révèle selon vous ce phénomène ?
00:31 Que nous ne cessons de franchir des seuils.
00:35 Si l'on se place un peu au-dessus des récupérations politiciennes,
00:39 qu'est-ce qu'on voit ?
00:40 Que cette violence n'épargne plus aucune figure d'autorité.
00:43 Le policier, le professeur, le magistrat, l'infirmière, le soldat, le curé, le maire,
00:48 donc le député et même le président de la République.
00:50 Plus personne n'est à l'abri d'une insulte, d'une gifle ou d'une attaque au couteau.
00:55 On récolte les fruits d'un terreau éducatif défaillant à tous les niveaux,
00:58 d'une permissivité coupable qui protège le délinquant plus que la victime,
01:02 d'une immigration anarchique qui évolue dans le pays d'accueil sans aucun repère d'autorité,
01:06 d'un sentiment d'impunité qui fait que l'on brûle la maison d'un maire si l'on est hostile à ses décisions.
01:11 Alors vous me direz, la violence existe depuis Carrière Belle,
01:13 mais dans nos sociétés civilisées elle s'était atténuée
01:17 et elle revient comme une composante de notre vie quotidienne.
01:20 Et pour finir, elle bénéficie avec les réseaux sociaux d'un amplificateur d'une puissance inouïe.
01:24 C'est violence partout, autorité nulle part.
01:26 - La vie politique elle-même, Vincent, se fait plus violente.
01:29 - Oui et non. C'est un sujet très compliqué en vérité sur lequel on a tendance à tout confondre.
01:35 D'abord, nous avons une gauche radicale qui voit des violences symboliques partout,
01:39 mais qui détourne le regard sur la violence physique quand elle contredit sa grille de lecture.
01:43 Elle est intraitable avec les écarts de langage à la télévision,
01:45 mais elle est indifférente à la délinquance ordinaire qui menace les plus humbles.
01:49 Ensuite, les discours à l'Assemblée ne sont pas plus violents qu'hier,
01:53 ils sont plus vulgaires et plus relâchés.
01:55 L'affrontement entre Jaurès et Clémenceau n'était pas tendre,
01:57 mais c'était autre chose que les buglements de Louis Boyard et de ses amis insoumis.
02:01 On est passé de l'éloquence féroce au ricanement débraillé.
02:04 Enfin, hormis une extrême droite marginale,
02:07 c'est à l'extrême gauche et chez les écolos radicaux
02:09 que l'on voit revenir une pratique assumée de la violence politique.
02:12 C'est celle que l'on voit à la fin des manifs depuis la loi Travail,
02:15 c'est celle que l'on voit dans les ZAD de Notre-Dame-des-Landes à Sainte-Sauline.
02:19 Et cette violence révolutionnaire se pense légitime face à un régime qu'elle juge à la limite du fascisme.
02:24 Elle s'appuie sur deux piliers théoriques que l'on retrouve chez Jean-Luc Mélenchon,
02:28 comme chez Sandrine Rousseau.
02:30 Le premier, c'est l'état d'urgence écologique qui autorise la désobéissance.
02:34 Le second, ce sont les violences policières, et je mets des guillemets,
02:37 qui transforment les centaines de flics agressés en bourreaux,
02:41 et ceux qui les agressent en victimes.
02:42 - Mais Vincent, comment peut-on enrayer ce phénomène de montée de la violence ?
02:46 - Puisque la décence commune s'efface, on est obligé de légiférer, de surveiller,
02:52 comme si la police pouvait elle seule contenir la barbarie qui remonte à la surface.
02:56 Mais la matraque, les drones et la reconnaissance faciale seront impuissants face à une crise aussi profonde.
03:02 La société liquide, déconstruite, ouverte à tous les vents,
03:05 produit la société des barrières, des digicodes et des portiques.
03:08 Et pourtant, c'est par l'éducation et par la culture que l'homme se civilise.
03:12 Le problème, c'est que l'école est à l'abandon,
03:14 et que la culture est broyée par le divertissement de masse et l'instagramisation du monde.
03:19 Alors, fort heureusement, Dimitri, il reste dans la politique,
03:22 à l'hôpital, dans la police, dans l'armée, chez les professeurs, dans les familles,
03:25 des figures qui chaque jour perpétuent les formes élémentaires de la civilité.
03:29 Cette élite souvent invisible mériterait d'être plus souvent mise en lumière.
03:34 C'est elle, plus que les coups de menton et les cortèges indignés, qui peut répondre à la crise de l'autorité.
03:38 - Merci beaucoup Vincent Trémolet de Villers, l'édito politique sur Europe 1.
03:42 Et d'ailleurs, nous reparlerons tout à l'heure dans le club de la presse Europe 1 à 8h40
03:45 de cette montée de la violence dans la société.
03:48 Et je signale à une de votre quotidien, le Figaro, c'est Russes qui font la guerre à Vladimir Poutine.

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