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Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce mercredi, il s'intéresse au traitement médiatique des agriculteurs qui se mobilisent pour pouvoir vivre dignement de leur travail.
Retrouvez "L'édito politique" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video
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NewsTranscription
00:00 7h-9h, Europe 1 Matin.
00:03 L'édit politique sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Vincent Trémolet de Villers.
00:08 Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour Vincent, bonjour à tous.
00:10 Vincent, il a fallu des blocages, un drame épouvantable également, la mort tragique de cette agricultrice et de sa fille hier mardi,
00:16 pour que l'intégralité du personnel politique prenne la mesure de la crise traversée par les agriculteurs français.
00:23 Bon, maintenant que le mouvement est lancé, Vincent, comment le gouvernement peut-il le contenir ?
00:27 D'abord, il faut aller vite, c'est ce que compte faire apparemment Gabriel Attal, il devrait annoncer aujourd'hui ou demain matin les réponses du gouvernement aux paysans.
00:35 Je vous rappelle que demain après-midi, le Conseil constitutionnel rend son avis sur la loi immigration,
00:40 raison supplémentaire pour ne pas se faire rattraper en même temps par deux sujets très sensibles.
00:45 Alors que peut faire le Premier ministre ? Il paraît inévitable de supprimer la taxe sur les gazoles,
00:50 d'arracher les mauvaises normes comme on le fait avec les mauvaises herbes,
00:53 de sortir enfin du double jeu qui consiste à dire non aux paysans depuis Bruxelles et oui depuis Paris.
00:58 Mais tout cela, c'est un préalable, ça peut calmer les choses en surface,
01:02 mais ce que nous disent ces engins agricoles sur l'autoroute est beaucoup plus profond.
01:06 C'est un retour violent du réel auquel on assiste,
01:09 on a l'impression que les grosses roues des tracteurs roulent sur les confettis d'une rentrée politique réduite à des querelles de casting et à des polémiques de cours d'école,
01:17 comme si nous étions occupés à attraper des bulles de savon quand couvait la révolte existentielle de centaines de milliers de paysans qui ne veulent pas mourir.
01:24 - Révolte existentielle, la crise est aussi profonde vous pensez ?
01:27 - Survivre, pour nos travailleurs de la terre, c'est bien de cela dont il s'agit.
01:31 La conjugaison de normes écologiques de plus en plus contraignantes et d'une mise en concurrence intenable,
01:36 puisque les concurrents n'obéissent pas aux mêmes règles, rendent leur exercice professionnel simplement suicidaire.
01:42 Ils subissent le harcèlement réglementaire, le soupçon permanent sous couvert d'impératifs climatiques,
01:47 le sentiment d'abandon face à l'ampleur de la tâche, la pauvreté matérielle sur fond de subvention,
01:52 tout cela nourrit un profond découragement et il faut y ajouter les représentations collectives dans lesquelles l'agriculteur français est trop souvent ridiculisé.
02:00 Hormis pour des émissions de divertissement où il n'est pas toujours à son avantage,
02:04 il est comme une survivance des temps anciens le dépôt d'une bouteille hors d'âge.
02:08 Pour le promoteur de viande de synthèse et de tracteurs électriques,
02:11 le paysan c'est au mieux le gardien d'un folklore qui agrémente un week-end à la campagne.
02:15 Au pire, c'est un pollueur qui assassine la terre, un voleur au dos, une brute qui maltraite les bêtes, le moisi d'une société révolue.
02:22 Pour l'urbain dominant, le paysan c'est le déchien, vous savez, un peu attardé qui ferme le dernier bouton de sa chemise.
02:27 Pour la start-up nation, le paysan c'est la soupe aux choux.
02:30 De là à penser qu'un petit monde culturel parisien se complait dans une forme de mépris social,
02:34 il n'y a qu'un pas que l'on peut aisément franchir.
02:37 - Pourtant, on le voit notamment à travers les enquêtes d'opinion, Vincent, la cote des agriculteurs, elle est très élevée dans l'opinion.
02:44 - Vous avez raison, pour l'opinion silencieuse et très majoritaire, le paysan c'est un symbole, c'est la figure immémoriale de la France laborieuse.
02:52 Les jours que nous vivons nous rappellent la puissance immatérielle de l'agriculture dans notre imaginaire.
02:57 Au pays de Sully, de l'Angélus de Mille et des romans de Giono,
03:00 cette force symbolique de l'agriculture est inversement proportionnelle à son déclin économique
03:04 et c'est pour cela que la révolte à laquelle nous assistons va bien au-delà des agriculteurs eux-mêmes.
03:09 Elle rejoint les attachements profonds et les vives inquiétudes de millions de nos concitoyens.
03:14 Ces français ont quitté le travail des champs depuis des générations,
03:17 mais ils veulent que continue la trinité de Fernand Braudel, pays, paysans, paysages.
03:22 - L'édito politique sur Europe 1, merci Vincent Trémolet de Villers.