Faut-il rétablir le service militaire ?

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Elisabeth Lévy, Olivier Dartigolles et Jean-Marc Marill, Général en retraite des troupes de marine.

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2023-05-24##
Transcript
00:00 Les vraies voix sud radio, le grand débat du jour.
00:03 - Oh ! Vous avez où fait votre temps ?
00:05 - Quel temps ?
00:05 - Votre temps de service militaire.
00:07 - Je me rappelle plus d'avoir faim.
00:08 - On pourrait proposer à des jeunes de faire un service militaire qui pourrait durer 6 mois.
00:14 - C'est une main tendue des armées vis-à-vis de cette jeunesse qui le mérite parce qu'elle a beaucoup de ressources.
00:18 - Ça permet d'avoir une mixité sociale.
00:20 - Je pense, enfin, un peu obligatoire, d'avoir le choix.
00:22 - On s'est rendu compte que tous les jeunes qui rentraient là, rapidement, relivaient la tête.
00:26 - C'est un service militaire qui serait volontaire.
00:29 - J'ai plus envie de me lever le matin, je me sens plus en forme la journée.
00:32 - J'ai repris goût à la vie.
00:33 - Il n'y aurait absolument pas de retour à une obligation.
00:36 - Pour leur donner de la confiance, pour leur donner de la responsabilité, de la fierté.
00:41 Et si donc le service militaire était de nouveau à l'ordre du jour ?
00:45 C'est une proposition du chef d'état-major de l'armée,
00:47 Terre, à la commission de la défense à l'Assemblée nationale.
00:50 6 mois sur base de volontariat, cette proposition permettrait donc d'augmenter l'offre d'engagement de l'armée,
00:55 soit 10 000 jeunes pourraient être concernés chaque année, Philippe.
00:58 - 10 000 jeunes volontaires qui formeraient des bataillons de volontaires du territoire national
01:03 et qui seraient implantés à proximité des déserts militaires, comme il y a des déserts médicaux,
01:08 puisqu'on a fermé nombre de casernes avec la fin de la conscription,
01:11 dans nombre de villes petites et moyennes.
01:13 Alors est-ce que pour vous, il faudrait qu'il y ait le service militaire FUS ?
01:16 Pour 6 mois, c'était quelque part le creuset de la nation après l'école,
01:20 ou est-ce que pour vous, le service militaire c'est fini, c'est l'armée de papa ?
01:24 Vous avez des souvenirs de service militaire ?
01:26 Vous avez dit "tiens c'est très bien, il faut le remettre, appelez-nous au 0826 300 300".
01:31 - Et pour l'instant sur notre compte Twitter, vous dites "oui" à 58% !
01:34 Et on va en parler avec Jean-Marc Marie, général en retraite des troupes, Marine,
01:38 bonsoir, merci d'être avec nous général.
01:40 Petit tour avec nos colonels locaux, nos présidents, il y a un nombre de titres ce soir.
01:48 - J'escropule ma chère Cécile à émettre un avis devant des personnalités si naturellement militaires,
01:55 mais sérieusement, d'abord je note qu'on cherche désespérément dans une France
02:02 qui n'a plus de lien pour créer son unité, des moyens de la recréer.
02:08 Et en ce sens-là, je trouve que cette initiative peut être positive.
02:13 Deuxième élément et je termine, à la fois je peux comprendre l'intérêt du volontariat,
02:20 mais le risque c'est que ce volontariat réunisse des jeunes gens qui, me semble-t-il,
02:26 à cause de la formation militaire, ne représentent aucun problème.
02:30 Et donc, si on ne le rend pas obligatoire, est-ce qu'on va toucher une population
02:37 qui devrait précisément être régie par les belles vertus de cette formation militaire ?
02:42 - Et c'est nul non plus !
02:44 - Malheureusement je crains que ce soit une fausse bonne idée,
02:47 parce que ce n'est pas le service militaire qui va rétablir la France.
02:51 Malheureusement, je crains que ce soit trop tard, il y a déjà deux peuples, si ce n'est plus,
02:56 si vous voulez, le face-à-face, côte-à-côte, vous connaissez cette thématique,
03:00 mais elle est vraie pour toutes sortes de choses.
03:02 La France est un festival d'identité minoritaire aujourd'hui,
03:05 dans l'espace public, il s'ébroue dans l'espace public.
03:08 Donc honnêtement, ça, la première chose, je crains que ce soit un peu trop tard.
03:12 Deuxièmement, si vous voulez, le diable est dans les détails, il faudrait quand même demander,
03:16 je vous rappelle que le rôle de l'armée n'est pas de faire l'éducation des jeunes,
03:19 mais de défendre le territoire.
03:21 Or, organiser un cerveau, pourquoi on arrêtait la conscription ?
03:24 Parce que c'était pour l'armée un poids énorme !
03:27 C'était pas du tout, et que cette mission, ils ne savent plus, je ne suis pas sûr qu'ils savent encore la faire.
03:33 Autant je pense que les vertus des méthodes militaires en éducation sont absolument avérées,
03:38 et j'aimerais qu'on les voit un peu plus.
03:41 Par exemple, d'avoir d'anciens militaires qui vont dans l'éducation nationale, ça ce serait bien.
03:45 Autant, si vous voulez, il ne suffit pas d'une voix qui dise dans l'armée,
03:50 moi je veux demander au généraux d'actives, est-ce que vous voulez aujourd'hui faire la conscription ?
03:54 - Je pense qu'il faut quelque chose, il faut quelque chose qui ne soit pas sur la base du volontariat,
04:00 sinon ça ne veut rien dire, mais quelque chose d'obligatoire pour l'ensemble d'une classe d'âge,
04:04 c'est à peu près 800 000 personnes de mémoire, pour créer un temps, la durée,
04:09 il est à discuter de mixité.
04:11 - 800 000 c'est garçons et filles.
04:12 - Oui, mais pour...
04:13 - Et les plus vraiment gâchés.
04:15 - 800 000 pour créer un moment de mixité sociale,
04:18 qui malheureusement n'existe plus dans le système scolaire,
04:22 pour différentes raisons que je ne développe pas ici,
04:25 permettant à cette jeunesse de faire l'expérience d'un groupe,
04:29 de faire l'expérience d'une discipline, d'être éveillé au premier secours,
04:34 d'avoir une formation sur d'autres sujets,
04:37 pourquoi pas sur l'urgence climatique,
04:40 pourquoi pas sur la manière dont on peut s'engager pour la société.
04:44 - Mais il y a le service national universel pour ça déjà.
04:46 - Malheureusement le service national, la SU,
04:49 n'a pas donné ce qu'il aurait pu donner.
04:52 Il y avait des services civils,
04:54 moi j'ai beaucoup travaillé avec Unicité, par exemple,
04:56 quand j'ai été président de mission locale, avec des choses très positives,
04:59 et justement, j'en termine là, puisque j'ai vu des choses très positives
05:02 sur des services civils, je pense qu'il faut creuser l'idée.
05:05 - Ah oui. Général.
05:06 - Moi je pense plutôt en technicien,
05:08 c'est-à-dire que la guerre en Ukraine montre une chose,
05:11 c'est que les petites armées professionnelles s'effritent,
05:14 s'usent, et nous nous retrouvons dans la situation
05:17 qu'a connue l'armée britannique en 1914-1915,
05:20 lorsque leurs unités professionnelles ont été tuées au front,
05:23 ils ont été obligés de faire appel aux volontaires,
05:25 puis de faire un service national.
05:27 Or, si on se projette dans un conflit du 21ème siècle,
05:31 qui a retrouvé finalement des accents de 14-18,
05:34 pour bien des raisons,
05:36 puissance de feu, unicité de l'adversaire, ubiquité de la menace,
05:41 enfin tous ces termes qu'on a entendus sur différentes chaînes,
05:44 font qu'aujourd'hui, il faut que nous pensions aussi
05:47 profondeur stratégique d'effectifs.
05:50 L'effectif à la guerre, le maréchal Thurenne disait
05:53 "Dieu est avec les gros bataillons", c'est une donnée fondamentale.
05:56 - Est-ce que Maron, on aurait plutôt pensé le contraire
05:58 avec la guerre technologique,
06:00 on aurait plutôt pensé que les effectifs étaient moins...
06:03 - Philippe, Philippe, Philippe déjà.
06:07 - Vous pensez que c'est utile ce qu'on prévoit,
06:11 si je comprends bien votre pensée complexe ?
06:14 - Ma pensée c'est qu'effectivement,
06:16 on s'est trompé depuis 30 ans ou 40 ans,
06:18 pensant que la guerre était sortie de notre champ,
06:20 donc on a créé des armées de petits effectifs professionnels,
06:24 c'est pour ça que Jacques Chirac avait suspendu le service militaire,
06:28 puisqu'il n'est pas aboli, il est suspendu,
06:30 et que donc tout le monde s'est tourné avec joie
06:33 vers les armées professionnelles,
06:34 parce que c'est plus facile à commander,
06:36 c'est plus pratique pour être projeté sur des terres d'opération.
06:39 - À former.
06:40 - Oui, et puis c'est plus rentable, puisqu'on forme des gens sur la durée,
06:43 mais le problème c'est que c'est des petits effectifs.
06:46 Or, l'Ukraine, et je reviens à cet exemple qui est quand même fondamental,
06:50 et puis en arrière-plan vous avez la Chine, Taïwan, etc.
06:54 On est dans un monde extrêmement dangereux,
06:56 quand on regarde les effectifs de l'armée turque,
06:58 qui doivent tourner autour d'un million d'hommes,
07:00 on se rend bien compte qu'on est resté des doux rêveurs
07:04 face à la complexité et au danger du monde.
07:06 Et je sais que nos camarades généraux d'actifs,
07:09 comme moi j'y étais également,
07:11 on était tous persuadés que la guerre n'était pas sortie du champ.
07:15 - Et les faits vous ont donné raison.
07:18 On part au 0826-300-300, retrouver notre vraie voix du jour,
07:22 bonsoir Jean-Noël de Villeneuve-Loubet.
07:24 - Bonsoir, t'as fini de la ville.
07:26 - Est-ce que vous, vous voudriez rétablir la conscription ?
07:29 - Par rapport à l'armée, par rapport au service national,
07:31 est-ce qu'il faut le mettre ou pas le mettre ?
07:33 - Attendez, on vous entend mal, mettez-vous bien.
07:35 - Jean-Noël, on n'entend pas bien.
07:37 - ... pour la cohésion de la Chine.
07:38 - Jean-Noël, on ne vous entend pas du tout.
07:41 - Allo Jean-Noël ?
07:42 - Il y a beaucoup d'arguments qui sont assez partagés,
07:45 moi-même qui ai fait mon service national,
07:47 j'ai fait 12 mois par l'infanterie de marine,
07:50 je suis assez partagé par le fait que,
07:54 aujourd'hui, l'armée d'aujourd'hui que nous avons actuellement...
07:58 - On ne vous entend pas très bien.
08:02 - On ne vous entend pas.
08:03 - Jean-Noël, on va vous rappeler parce qu'on ne vous entend pas du tout,
08:05 Paul est avec nous du Lot-et-Garonne.
08:07 Bonsoir Paul.
08:08 - Bonsoir Paul.
08:09 - Oui, bonsoir à tous.
08:11 Moi, comme Philippe David, je l'ai fait mon service militaire,
08:14 je suis un peu plus vieux que lui.
08:16 Moi, je pense qu'aujourd'hui, le problème qu'il y aurait,
08:19 c'est que les jeunes d'aujourd'hui,
08:20 ce ne sont pas les jeunes de notre époque,
08:22 c'est beaucoup plus compliqué à encadrer.
08:24 Alors, sur la base du volontariat, pourquoi pas ?
08:26 Si c'est pour faire 6 mois,
08:28 et là, je ne rejoins pas du tout le général,
08:30 pourtant j'ai beaucoup de respect pour tous ces jeunes-là,
08:32 tous ces gradés,
08:34 on ne va pas former des militaires en passant par le service militaire.
08:38 Nous, on n'était pas formés, on n'aurait pas pu faire la guerre.
08:41 Moi, j'ai fait un an, on a appris à tirer, c'est sûr,
08:44 on a fait quelques trucs,
08:45 mais je ne me voyais pas aller sur un théâtre d'opération,
08:48 on n'aurait pas été capables.
08:49 Et aujourd'hui, vu la réduction des effectifs de l'armée,
08:52 je pense qu'il n'y aura pas suffisamment de cadres
08:54 pour encadrer des attraits.
08:58 - C'est intéressant, il faut regarder.
08:59 - Passez avec nous, Paul.
09:00 - Général.
09:01 - Oui, je trouve qu'il est un peu pessimiste sur sa formation,
09:04 puisque vous savez, un soldat engagé,
09:06 en général, a une formation de 4 mois d'instruction au départ.
09:10 Et en plus, les matériels modernes,
09:13 contrairement à ce que l'on croit,
09:14 sont plus faciles à servir que les matériels anciens.
09:17 Parce que vous avez des aides optroniques,
09:19 vous avez des aides au tir.
09:20 Bref, finalement, le combattant individuel
09:23 est plutôt aidé par l'armement moderne
09:26 qu'il ne l'était par rapport aux anciens,
09:28 où il fallait des compétences tactiques et techniques plus importantes.
09:31 - Et porter des trucs plus lourds.
09:34 - Général, la gendarmerie, la police,
09:37 engagent aujourd'hui des réservistes,
09:39 c'est-à-dire qu'on fait appel à de nombreux réservistes,
09:41 plutôt que de bloquer 6 mois des jeunes,
09:43 peut-être les engager en tant que réservistes,
09:45 leur apprendre et leur dire
09:47 "On vous oblige, comme on fait les réservistes,
09:50 90 jours par mois."
09:51 - Mais vous perdez l'effet creusé d'une génération à ce moment-là.
09:54 - Oui, sûrement, mais...
09:55 - Mais ça existe déjà, madame.
09:57 En fait, l'armée de terre,
09:59 toutes les armées ont des réservistes qu'ils forment.
10:02 Moi, j'ai une petite voisine
10:03 qui a choisi le 2e régiment d'infanterie de marine
10:05 pour faire son...
10:07 - Du Mans ?
10:08 - Du Mans, oui.
10:09 - Pardon, j'ai oublié quelque chose.
10:10 - Vous ne l'avez pas du tout influencé ?
10:11 - Non, absolument pas.
10:12 - Pardon, je ne voulais pas dire
10:13 sous le saut du volontariat.
10:15 Moi, je voulais dire obligatoire, en fait.
10:17 - Ah, obligatoire.
10:18 - Voilà, c'est ça.
10:19 - Ça revient au même.
10:20 De toute façon, il va falloir les former.
10:21 Et c'est sûr qu'il y a tout un tas de problèmes techniques
10:23 qui vont se poser.
10:24 D'abord, on a rendu souvent au Franc symbolique
10:29 à l'époque nos casernes.
10:31 Donc, faire venir des gens en masse
10:33 aujourd'hui, ça aura difficile.
10:35 Ou alors, on accepte de faire des camps de toile
10:37 à l'ancienne, type Seconde Guerre mondiale,
10:39 et on forme les gens, comme l'armée américaine,
10:42 lorsqu'ils se sont mobilisés pour résister
10:44 à l'agression japonaise à Père Larbourg.
10:47 Mais là, ça sera rustique.
10:49 Vous allez me dire, la guerre est rustique.
10:51 Donc, c'est une bonne appréhension du milieu militaire
10:54 et des futurs enjeux.
10:56 - Ça dépend de ce que vont faire.
10:58 - Je vous rappelle que c'est une des choses aussi,
11:00 les militaires n'en voulaient plus à ce moment-là.
11:02 Parce qu'effectivement, on pensait que la guerre
11:04 serait très technologique, que ce seraient des logiciels
11:06 plutôt que des hommes qui devaient aller sur le terrain.
11:11 Mais l'un des éléments, c'était aussi que
11:13 ça partait un peu en eau de boudin,
11:15 dans le sens où la moitié des gens se faisaient exempter.
11:18 En tous les cas, déjà, à mon époque,
11:20 moi, dans ma génération, ceux qui le faisaient vraiment
11:23 pendant leurs 12 mois,
11:25 - C'est qu'ils avaient envie de le faire.
11:27 - C'est vraiment qu'ils avaient envie de le faire.
11:29 C'est parce qu'ils étaient à l'ECPA, au service photo,
11:31 et cinéma qui a été...
11:33 Au passage, le service photo, cinéma des armées,
11:35 a été une excellente école pour beaucoup de gens,
11:38 beaucoup de techniciens du cinéma.
11:40 Mais bon, si c'est pour revivre la même chose,
11:43 c'est pas la peine.
11:44 - 0826-300-300, on a retrouvé Jean-Noël.
11:47 - Qui devait faire partie de la 7ème compagnie,
11:49 pour qu'on l'ait retrouvée.
11:51 - Jean-Noël, on t'écoute.
11:53 - Rebonjour, vous m'entendez mieux ?
11:55 - Oui, c'est mieux.
11:56 - La ligne était un petit peu...
11:58 Ce que je voulais dire par là, c'est que moi-même,
12:00 j'ai fait mon service national, j'ai fait 12 mois,
12:02 et aujourd'hui, après 20 ans où ça a été suspendu,
12:06 le service national, je suis un petit peu, quand même,
12:08 partagé, est-ce qu'il faut le faire ou pas le faire.
12:10 Il y a des arguments d'Elisabeth Lévy qui sont très justes
12:14 par rapport à notre jeunesse que nous avons aujourd'hui.
12:16 Nous avons plusieurs francs, et ça, c'est vrai.
12:19 Ensuite, au niveau de l'intensité, au niveau de l'armée,
12:22 est-ce que nous avons des budgets assez conséquents
12:25 pour avoir une armée et introduire des appelés
12:28 à faire le service national ?
12:30 Et si, par malheur, on voit un conflit,
12:32 comment se passerait cette intervention militaire
12:35 à haute intensité ?
12:36 Je ne suis pas assez qualifié pour en parler.
12:39 Je suis assez partagé par rapport à notre armée
12:43 que nous avons aujourd'hui de métier.
12:45 Et quand on met notre armée de métier aujourd'hui,
12:47 quand vous avez un ancien ministre de la Défense,
12:50 Christian Morin, qui dit que nous avons 3 ou 5 jours
12:53 de haute intensité au niveau des munitions...
12:57 - C'est Hervé Morin, Christian Morin,
12:58 c'est un éminatoire partout.
12:59 - Oui, c'est Hervé Morin.
13:00 C'est tout à fait Hervé Morin.
13:02 - Flippiste.
13:03 - Pardon pour le prénom.
13:04 - Pipou.
13:05 - Et ce que je veux dire par là,
13:06 c'est vrai que je suis assez partagé sur le fait
13:08 que faire un service aujourd'hui militaire
13:11 pour notre future génération de nos jeunes
13:13 que nous avons aujourd'hui,
13:15 je suis, comme je me répète encore,
13:17 je suis partagé parce qu'est-ce qu'il y aurait l'envie,
13:19 est-ce qu'il y aurait la défense des 3 couleurs
13:21 de ce drapeau qui est bleu, blanc, rouge,
13:23 qui nous ont fait vivre ce qu'on est aujourd'hui
13:27 par rapport aux guerres qu'on a subies en 1914
13:29 et d'autres guerres.
13:32 - Mais c'est pour ça, Philippe Gidgièvre,
13:35 merci Jean-Noël,
13:37 on se demande finalement quelle est la finalité.
13:39 Est-ce que c'est pour, entre guillemets,
13:41 je vais dire un mot dur, redresser,
13:43 redresser une jeunesse qui, voilà,
13:45 ou est-ce un besoin effectivement d'effectifs
13:48 pour les militaires ?
13:50 - Vous avez absolument raison.
13:51 - En tant que classe éducative ou militaire ?
13:52 - Moi j'étais parti dans ma réponse
13:54 sur le caractère éducatif de cette formation
13:57 et je regrettais finalement que le volontariat
14:00 probablement interdise de l'appliquer
14:03 à tous ceux qui en auraient besoin.
14:05 Mais je vois que notre invité, lui,
14:07 examine ça sous l'angle militaire.
14:09 Compléter des effectifs qui, à l'heure actuelle,
14:12 semblent insuffisants.
14:14 Là j'avoue que je n'ai pas la capacité,
14:16 ma chère Sophie, en dépit de mon omniscience
14:19 pour arbitrer.
14:21 - Justement, c'est très, pardon,
14:23 et c'est probablement la guerre en Ukraine
14:25 qui est un tournant de ce point de vue-là,
14:27 mais alors là c'est un peu inquiétant
14:29 parce que si notre armée a besoin
14:31 de transformer, disons,
14:34 une génération d'aujourd'hui en soldats,
14:37 ça va prendre un peu de temps
14:39 et si vous voulez, mon avis,
14:40 la première chose sur laquelle on va cogner,
14:42 ce sont les impératifs budgétaires
14:44 parce que dans un premier temps,
14:45 ça va coûter une blinde.
14:47 - Rien que le SNU, pour info,
14:49 12 jours, c'est 2500 euros.
14:52 - Oui mais le SNU, t'as pas de formation militaire,
14:54 y'a pas d'obligation de les garder pendant un an.
14:56 - Non, non, Elisabeth, je dis,
14:58 sur 12 jours, déjà, c'est 2500 euros par enfant,
15:02 ce qui est important déjà.
15:03 - Par enfant comme c'est million.
15:05 - Non mais ce sont des jeunes enfants.
15:07 - Vous avez posé la bonne question, Cécile,
15:09 c'est-à-dire est-ce que c'est...
15:10 - Ah bah vous le reconnaissez enfin, merci beaucoup.
15:12 - Mais quand ça arrive,
15:13 - Mais faut dire, faut dire.
15:15 - On arrête l'émission, c'est bon.
15:17 Ça fait un an qu'on attend, c'est bon, on arrête.
15:20 - Est-ce que nous sommes dans une configuration
15:23 où on veut, un peu ce que j'ai présenté
15:26 concernant cette génération, pour lui permettre
15:28 une expérience positive,
15:29 ou est-ce que nous sommes sur le fait de la préparer
15:32 à de nouvelles guerres dites conventionnelles,
15:34 de type Ukraine ?
15:36 - Ou remettre du patriotisme au sein des jeunes.
15:38 - Oui, vous parlez de ça.
15:39 - Et je sais que les débats existent,
15:41 y compris au sein même de l'armée.
15:43 C'est-à-dire est-ce que nous sommes,
15:45 est-ce que nous évoluons,
15:46 est-ce qu'il y a un retour de la guerre conventionnelle,
15:49 ou est-ce que nous devons continuer
15:53 à réfléchir les futurs conflits
15:57 sous différentes formes ?
15:59 Avec toujours aussi le fait que
16:01 beaucoup réfléchissent dans le cadre européen
16:03 et celui de l'OTAN.
16:04 C'est-à-dire que c'est aussi cette dimension-là
16:07 à prendre en considération.
16:08 Que font les autres pays aujourd'hui ?
16:10 - En fait, les autres pays étaient comme nous.
16:13 C'est-à-dire que les occidentaux,
16:14 on avait, à part les américains,
16:15 qui ont consacré des budgets énormes
16:16 et des effectifs comme très...
16:17 - Les anglais, oui.
16:18 - Les anglais, très peu.
16:19 Moi j'étais en Afghanistan avec eux,
16:20 ils sont encore plus pauvres que nous.
16:21 - Les allemands reviennent.
16:22 - Non, c'est pas peu dire.
16:23 - C'est pas peu dire.
16:24 Les allemands, ils sont sortis de leur léthargie
16:26 pour essayer de sortir une armée
16:28 qui jusqu'à présent était partie...
16:29 - Mais de métier.
16:30 - Très très loin des standards d'une armée normale.
16:33 Donc, je parle surtout au niveau psychologique.
16:36 Je pense que, non, la guerre en Ukraine
16:38 en ramène à des tas de choses.
16:39 Les belges voulaient plus d'artillerie dans leur armée
16:42 en pensant que ça servait plus à rien.
16:43 Alors la première leçon de la guerre en Ukraine...
16:45 - C'est une blague ça ?
16:46 - Non, non, c'est pas une blague.
16:47 - C'est pas une histoire belge.
16:48 - C'est pas une histoire belge.
16:49 - C'est pas une histoire belge.
16:50 Ils avaient son...
16:51 - Ils avaient plus d'artillerie.
16:52 - Ils songeaient à abandonner le canon
16:53 parce qu'ils voyaient pas l'utilité du canon
16:55 dans leurs interventions.
16:56 Or, la guerre en Ukraine montre que l'artillerie est un...
16:58 Et alors, je suis un fantasme de ma règle.
17:00 - Allez, allez, allez.
17:01 - Pardon, Hugo de Bavière aussi, il y avait du...
17:03 - Mon général, j'avais une question.
17:05 Est-ce que, quelque part, les américains...
17:06 Alors, ils dépensent 50% des budgets militaires mondiaux.
17:08 Ils ont pas trouvé la bonne solution
17:10 depuis la fin de la conscription.
17:11 C'est-à-dire une armée avec des gros budgets
17:13 et surtout derrière la garde nationale.
17:15 - Oui, c'est ça.
17:16 - Qui est une super réserve, si je peux utiliser ce mot-là ?
17:20 - Tout à fait.
17:21 C'est une sorte de service national, en fait,
17:23 qui leur permet d'avoir une réserve
17:25 qu'ils ont utilisée largement pendant la guerre du Golfe.
17:27 - Obligatoire ?
17:28 - Je ne sais pas.
17:29 - Non.
17:30 - Et après, aller chercher des jeunes,
17:31 c'est aussi aller chercher des expertises
17:32 que peut-être une autre génération n'a plus.
17:34 De se dire que ces jeunes-là
17:36 vont rentrer dans l'intelligence artificielle,
17:38 la cybersécurité,
17:40 c'est aussi intéressant d'aller les chercher.
17:42 - Tout à fait.
17:43 - L'armée militaire a été abandonnée.
17:45 Nous qui avions l'habitude, dans nos régiments d'engagés,
17:48 d'avoir des dentistes, des pharmaciens qui étaient issus,
17:52 oui, même des médecins qui étaient issus
17:54 du service national, de la conscription.
17:56 On les a perdus.
17:57 Donc c'est sûr qu'on perd beaucoup
17:59 quand on n'a plus la ressource de la nation pour une armée.
18:02 - Et en six mois, pardon, on peut faire une formation valable ?
18:06 - Oui, bien sûr.
18:07 Je pense que les Ukrainiens le montrent.
18:08 Les Ukrainiens, ils forment rapidement leurs soldats
18:10 et puis ensuite, la guerre se charge d'améliorer le produit.
18:14 Si j'ose parler ainsi, comme disait un général allemand,
18:17 la guerre est le meilleur professeur, mais c'est le son qui coûte cher.
18:19 - Mais entre nous, vu que c'est quand même
18:22 une grosse affaire à mettre en place,
18:25 que ça va coûter beaucoup d'argent,
18:27 est-ce qu'on ne parle pas là pour se faire plaisir
18:30 et est-ce que ce n'est pas encore une idée, si vous voulez,
18:32 qui ne verra jamais le jour,
18:34 faute de courage politique, faute de vision ?
18:36 - Le budget.
18:37 - Oui, le budget, toujours le budget.
18:38 - Si le chef d'état-major en a parlé, c'est que l'armée de terre,
18:41 qu'il y pense.
18:42 - C'est peut-être dans les tuyaux, comme on dit vulgairement.
18:45 - C'est ce que j'avais voulu dire.
18:46 - Merci beaucoup, général, d'avoir été avec nous
18:49 en retraite des troupes marines, Jean-Marc Maréille.
18:52 - Sauf si le général n'a pas pratiqué à l'armée
18:55 le "qui c'est qui" qu'il a dit.
18:57 En quel cas, il pourrait peut-être le faire avec nous.
18:59 Je ne sais pas ce que vous en pensez.
19:00 - Vous avez fait une excellente information.
19:02 - Général, général, le quiz de l'actu,
19:05 il n'y a plus de général, je vous dis tout de suite
19:07 parce que ça peut partir à n'importe quel moment.
19:09 - Ça vous dit de le faire ?
19:10 - Oui.
19:11 - Après, vous voudrez retourner immédiatement sur un terrain de combat.
19:14 - Allez, à tout de suite, on revient dans un instant.
19:16 - C'est un combat rapproché.
19:17 - C'est un combat rapproché et surtout en train de fiel.

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