La taxe foncière augmentera cette année de +7,1% lié à la revalorisation des valeurs locatives cadastrales des biens. Mais dans certaines villes, il faudra ajouter une hausse supplémentaire à ce chiffre comme 52% à Paris et 25% à Grenoble. La chronique économie de Nicolas Doze, éditorialiste à BFM Business
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00:00 - On va parler de pouvoir d'achat, des propriétaires avec Nicolas ce matin.
00:03 Les propriétaires sont très en colère en fait.
00:05 L'UNPI, l'Union Nationale des Propriétaires Immobiliers, dénonce sur BFMTV
00:09 les fortes hausses de taxes foncières qui font des propriétaires à l'éternel variable d'ajustement.
00:16 Les hausses sont vraiment spectaculaires cette année ?
00:19 - Dans certaines villes, ce sont des records.
00:21 +52% à Paris en 2023, +25% à Grenoble, 24% à Metz, 17% à Mulhouse, 9% à Lyon.
00:28 Et à ces chiffres que je viens de vous donner, vous ajoutez +7%.
00:31 C'est mécanique.
00:32 C'est l'actualisation des valeurs locatives des biens qui s'imposent tous les ans.
00:37 Il y a de l'inflation. Cette actualisation suit l'inflation.
00:39 Donc il y a 7% quoi qu'il arrive, c'est le prix de départ.
00:42 À Paris, vous mettez +52 et vous ajoutez +7, ça fait 59% d'augmentation en 2023.
00:47 Et la douloureuse, ça se paiera en octobre comme d'habitude.
00:49 - Ça se justifie comment, l'hôtel haut ?
00:51 - Ça repose donc sur les valeurs locatives.
00:53 C'est-à-dire le loyer théorique que votre logement rapporterait s'il était loué.
00:58 La valeur locative cadastrale, elle est mécaniquement revalorisée en fonction de l'inflation.
01:02 Vous savez qu'il y a de l'inflation.
01:03 Deuxièmement, ça repose sur les choix tout simplement des municipalités.
01:06 Et aujourd'hui, il faut bien reconnaître que le dernier vrai levier fiscal pour une ville
01:10 depuis la fin de la taxe d'habitation, c'est la taxe foncière.
01:13 Il n'y en a pas d'autres de vrais leviers fiscales.
01:16 Et puis après, vous avez des taxes incluses dans la taxe foncière
01:19 qui peuvent connaître des hausses un peu mécaniques.
01:21 La taxe d'enlèvement des ordures ou alors la taxe de prévention des inondations.
01:24 Voilà les éléments qui expliquent, principalement c'est quand même le choix des communes.
01:28 Alors justement, j'avais relevé quand même des déclarations de maire.
01:33 Le maire de Metz, François Grosdidier, il dit "Comment voulez-vous que je fasse ?
01:37 Toutes mes dépenses de fonctionnement doivent forcément être réalisées par des vraies recettes.
01:41 On n'a pas le droit.
01:42 Une ville ne peut pas emprunter pour financer ses dépenses de la vie de tous les jours.
01:46 Elle n'a pas le droit. Ça c'est la vérité.
01:47 Vous prenez le maire adjoint à Grenoble, l'écologiste.
01:50 Il dit "Moi je suis désolé mais si je veux continuer à planter les arbres
01:52 et à retirer les bitumes devant les écoles, il me faut de l'argent."
01:55 Vous prenez le maire de Fontenay-aux-Roses, 30% de hausse en 2023.
01:59 "Comment je fais ?" dit-il.
02:00 "J'ai payé 2 millions d'euros de plus l'énergie sur un an.
02:03 Il faut bien que j'aie de l'argent."
02:04 Ça c'est la dépense de fonctionnement, l'énergie.
02:06 On ne peut pas emprunter effectivement pour la financer.
02:08 Et donc les propriétaires ont le sentiment d'être une vache à lait.
02:11 C'est totalement vrai.
02:12 Parce qu'avant les locataires payaient avec la taxe d'habitation.
02:15 Mais maintenant c'est terminé.
02:16 Et d'ailleurs vous prenez bout à bout tous les prélèvements obligatoires qui touchent la pierre.
02:20 C'est pratiquement le secteur le plus taxé de France.
02:22 Ça rapporte tous les ans 90 milliards d'euros.