Elisabeth Lévy : "Transfert des SDF et des migrants en province : c'est une politique potemkine"

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##LEVY_SANS_INTERDIT-2023-05-25##
Transcript
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Patrick Roger.
00:04 Dans 5 minutes maintenant, mon invitée exceptionnelle jusqu'à 9h, Yael Brown-Pivet, la présidente de l'Assemblée Nationale.
00:11 Et elle répondra également à vos questions.
00:14 Lévis sans interdit, comme chaque matin, du lundi au jeudi à 8h10. Bonjour Elisabeth Lévis.
00:21 Bonjour Patrick, bonjour à tous.
00:23 Alors vous revenez à l'approche des Jeux Olympiques sur, évidemment, cette décision, cette volonté du gouvernement, des autorités, qui voudrait bien que les SDF et les migrants quittent Paris.
00:35 Oui, on pourrait appeler ça le programme "SDF go home", si vous me permettez de plaisanter sur ce grave sujet.
00:42 Alors on l'a appris dans 20 minutes, le gouvernement veut effectivement poursuivre son œuvre de répartition des sans-abri, en réalité essentiellement des migrants, sur tout le territoire, enfin presque.
00:52 Puisque les Hauts-de-France et la Corse seraient épargnés.
00:55 Alors l'objectif, c'est de désengorger les centres d'hébergement d'Îles-de-France.
01:00 Les préfets sont donc priés, depuis le mois de mars, d'organiser des salles d'accueil temporaires, capables de recevoir chacun une cinquantaine de personnes.
01:09 Alors pendant trois semaines, on est supposé, pendant ces trois semaines, leur trouver une solution pérenne à ces personnes.
01:15 Et puis ensuite, on recommence avec les suivants, et le tout est supposé se faire sur la base du volontariat.
01:21 Autant dire que les préfets ne sont pas au bout de leur peine.
01:24 Quant aux associations, elles, elles ont peur qu'on profite de cette mise à l'abri, comme on dit, pour renvoyer chez eux ceux qui n'auraient pas de titre de séjour.
01:33 Alors si en plus, on applique les lois, on se demande où on va.
01:37 Et la raison qui a été invoquée, c'est que beaucoup d'hôtels sont mobilisés pour l'hébergement des publics précaires.
01:43 Enfin, beaucoup des hôtels qui sont mobilisés pour l'hébergement des publics précaires se refont une beauté pour accueillir les touristes.
01:49 Il s'agit donc bien à l'approche des Jeux Olympiques, mais aussi de la Coupe du monde de rugby que vous attendez, cher Patrick, de faire place nette.
01:58 Et que penser de ces dispositifs alors ?
02:01 Eh bien, beaucoup de mal, si vous voulez, mon avis. D'abord, il y a derrière une conception technocratique qui revient, comme le disait le Duc de Saint-Simon,
02:09 le comte de Saint-Simon, pardon, à remplacer le gouvernement des hommes par l'administration des choses.
02:16 Les migrants ne sont plus des êtres humains, mais des flux à répartir.
02:20 Quant aux populations locales, bien entendu, il n'est pas question de les consulter.
02:24 D'ailleurs, le président, vous savez, quand il avait annoncé son intention de les répartir sur tout le territoire,
02:30 il avait expliqué que cet afflux permettrait d'éviter la fermeture des classes.
02:35 Il semble que beaucoup de Français soient ingrats et qu'ils n'apprécient pas cette délicate attention.
02:40 En tous les cas, ce nouveau dispositif promet de nombreux Saint-Brévin en moins dramatique.
02:45 On l'espère d'ailleurs, si on a dispensé la Corse, c'est sans doute parce qu'on a peur des réactions.
02:50 Et puis alors, le deuxième point, c'est qu'il faut protéger les touristes de la réalité.
02:54 La réalité qui est la tiermondisation de notre capitale.
02:57 Peu importe que Paris soit devenue une ville sale, impraticable et insécure,
03:02 pourvu que ça ne s'étale pas à la une de la presse mondiale en 2024.
03:06 Donc pendant deux semaines, vous agiterez vos drapeaux, Patrick, et nous serons priés de tous faire semblant.
03:12 Remarquez peut-être qu'au passage, on déplacera la colline du Crac en Auvergne.
03:17 Et il y a derrière tout ça une obsession de l'image, c'est la politique Potemkin,
03:21 puisqu'on est incapable de gérer les conséquences de notre laxisme migratoire,
03:27 d'où les bidonvilles qu'on voit aux abords de nos villes.
03:30 Eh bien, on cache la misère au sens strict de ce terme.
03:33 Espérons qu'on parviendra aussi à empêcher les touristes de se faire détrousser aux abords du Stade de France.
03:40 Merci Elisabeth Lévy.

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