Retrouvez "Lévy sans interdit" avec Élisabeth Lévy tous les matins du lundi au jeudi
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##LEVY_SANS_INTERDIT-2024-07-04##
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00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h, 8h30, Benjamin Gleize.
00:04Sud Radio, il est 8h15, les vies sont interdites. Bonjour Elisabeth.
00:08Bonjour Benjamin, bonjour à tous.
00:10On dirait qu'en période électorale, certains événements passent un petit peu sous les écrans radars des médias Elisabeth.
00:16Oui, alors je vais vous donner quelques exemples. Il y a eu récemment donc une probable, évidemment l'enquête est en cours,
00:22agression antisémite dans le Val-d'Oise. Une dame de 88 ans qui raconte avoir été agressée le 24 juin à Saint-Brice.
00:29Deux hommes l'auraient jetée au sol, frappée, traitée de sale juive. Elle portait une étoile de David et d'ailleurs le parquet a ouvert une enquête.
00:37Donc avec la circonstance aggravante d'appartenance à une ethnie, une religion, etc.
00:42Alors sa petite fille, qui est députée israélienne, a publié hier une tribune poignante sur le site de Causeur.
00:48Voilà ce qu'elle dit, ma grand-mère comme de nombreux juifs en France fait face à un harcèlement et une violence constant.
00:54Les rues, les métros, même les déplacements ordinaires sont devenus dangereux avec des agressions, des crachats, des injuréneuses.
01:01Alors elle voudrait que sa grand-mère la rejoigne en Israël et moi je pense à tous nos compatriotes qui n'ont pas d'Israël.
01:08Et en tous les cas, cette histoire donc d'agression antisémite, j'ai trouvé deux articles.
01:13Alors ensuite, ou avant disons, il y avait eu
01:18cette terrible affaire des Sables d'Olonne, le 29 juin, deux rugbymen de 20 ans qui étaient
01:25agressés au couteau à la sortie d'une boîte de nuit par une bande de jeunes, sans précision.
01:30Alors oui, on n'a pas d'éléments, mais en tous les cas, un communiqué du maire
01:34parle de deux jeunes sablés victimes de barbares. Là, il y a eu quelques articles dans la presse locale,
01:39il y a eu aussi des sujets à Suède Radio.
01:42On en a parlé.
01:42Oui, bien sûr, sur CNews, Europe 1.
01:45Mais les grands médias ont fait service minimum et hier, une candidate RN qui a été
01:51bousculée sur un marché. Alors, il y avait un papier de France Info qui confirmait, mais avec tellement de pincettes, que ça devenait vraiment
01:58presque improbable. Et l'info, surtout, elle a été un peu reprise, soyons honnêtes, mais beaucoup moins que
02:05ce qui s'est passé, ce qui est arrivé après ce qu'a fait Themno. Bien sûr, c'est
02:09inqualifiable, quel que soit le candidat.
02:12Comment on peut interpréter cette gêne médiatique, Elisabeth ?
02:17C'est un peu toujours le cas. Vous voyez bien qu'il y a des faits,
02:20si vous voulez, dont certains médias n'aiment pas parler. Ils disent que c'est des faits divers et que c'est pas bien. Mais c'est évidemment
02:25ce phénomène,
02:27disons, cette cécité partielle, est amplifiée par l'attention électorale, bien sûr, parce que, attention,
02:34les saintes prières, il ne faut pas faire le jeu de l'extrême droite. Donc, tout événement
02:39qui contrevient aux saintes écritures antifascistes, aux récits canoniques, qui est celui de la diversité heureuse,
02:45est poussé sous le tapis. Alors, par exemple, tout ce qui relève de l'antisémitisme
02:50fait mauvais genre dans le paysage, parce que,
02:54évidemment, les auteurs de l'antisémitisme sont souvent
02:58les auteurs des actes antisémites, en tous les cas, ceux qui agressent,
03:02ce sont souvent les victimes
03:05emblématiques, si vous voulez, qui ont été choisies par les médias, c'est-à-dire, c'est souvent au milieu
03:10arabo-musulman que ça se passe. Et, à l'inverse, tout ce qui montre la noirceur de l'extrême droite est abandonnement commenté, ce qui est d'ailleurs normal
03:17que ce soit commenté.
03:19Alexis, on a parlé, il y a eu beaucoup de propos, on entend beaucoup de propos racistes, il y a eu des tracts.
03:24Simplement, on dirait qu'il y a des bonnes et des mauvaises victimes, parce que, si une grand-mère voilée
03:28était agressée comme cette dame de 88 ans, eh bien, je pense que ça prêt la une.
03:33Le problème, c'est que certaines agressions, donc celle-là,
03:37celle des Sables d'Olonne, on pense à Crépole, eh bien, ces agressions
03:41révèlent la faillite du vivre ensemble avec tous les guillemets qu'on imagine, et ça, c'est un très mauvais signal pour les lecteurs, c'est le syndrome
03:48papillois, ce n'était en 2002, vous vous rappelez ? Donc, ce monsieur qui avait été agressé, on avait beaucoup parlé sur TF1,
03:55eh bien, ce n'était pas la fièvre,
03:57donc, l'insécurité, mais le thermomètre, le traitement médiatique qui expliquait le score de Le Pen, il suffisait donc de ne plus en parler.
04:05Donc, le problème, c'est qu'avec tout ça, on se rend compte que les journalistes sont naturellement et presque inconsciemment
04:10en campagne. Quand c'est l'extrême-droite, tout est autorisé, il ne s'agit pas d'informer le public,
04:16il s'agit de l'édifier en sélectionnant les faits qu'il est
04:20autorisé à connaître. Alors, ça devient un peu de la propagande plus que de l'information,
04:26à un certain point, et en plus, ça ne marche pas, parce qu'avec les réseaux sociaux qui, bien sûr,
04:31amplifient et déforment, mais qui, tout de même, alertent, avec les médias bolloré, avec Sud Radio, avec d'autres,
04:36ce déni ne marche plus et nourrit surtout le « on nous cache tout, on nous ment ». Il faudrait peut-être que
04:42toute cette profession se rende compte qu'il est impossible de congédier le réel, même si le réel est d'extrême-droite.
04:48Merci Elisabeth Lévy.
04:51Et Alexis Apoulin, vous nous avez rejoint, vous avez entendu à l'instant
04:55l'édito d'Elisabeth Lévy, une réaction notamment sur ce qu'elle appelle cette « gêne médiatique ».
05:03Ah oui, elle est réelle, et moi, pour avoir
05:08été un des rares dans le camp de gauche, on peut dire, à parler des attaques au couteau, qui sont quand même
05:15scandaleuses. Enfin, quand on voit le nombre, la multiplication du nombre de ces attaques, on ne peut pas rester dans le déni.
05:21Il y a un vrai problème de société. N'en déplaise à ceux qui veulent rester dans une idéologie
05:26et à ne pas voir la réalité, eh bien, vous vous faites accuser d'être d'extrême-droite, de faire le jeu, des fachos, etc.
05:34Alors qu'il est nécessaire, en fait, quand on fait ce travail de journaliste, de se baser sur les faits.
05:40Et les faits, ils sont là, et ils sont têtus, comme on peut le dire.
05:45Et malheureusement, ils montrent quoi ? Ils montrent une montée de la violence,
05:50une banalisation aussi de la violence qui tue, avec ces attaques au couteau qui se multiplient comme si c'était normal.
05:57On a des couteaux, cette fois-ci, c'est ça. C'est qu'à la sortie de discothèque, avant, il pouvait y avoir une petite tension, mais là, c'est les couteaux.
06:06Et ce n'est pas seulement les sorties de discothèque, et c'est pour rien, pour une voiture mal garée.
06:12Enfin, on voit ça, et c'est à la fois la faillite du politique, puisque vous avez des ministres de l'Intérieur successifs qui essayent de défendre leur bon bilan,
06:23à la fois la réalité qui rattrape toute cette fable politique, en réalité,
06:29et puis la vision idéologique du monde qui arrive à se dire, voilà, quand vous avez cette violence-là qui fait éruption dans votre quotidien, c'est insupportable.
06:40C'est insupportable. Donc il ne faut pas minimiser ces faits, comme certains essayent de le faire.
06:46Elisabeth, en un mot, là-dessus.
06:48Le problème, si vous voulez, c'est que je ne crois pas qu'ils faillent. Les journalistes ont des opinions.
06:59Ça, ça ne me paraît pas être un problème.
07:01La neutralité n'existe pas.
07:03Merci. Donc, les journalistes ont des opinions.
07:07Le problème, c'est qu'un certain nombre transforment leurs opinions en vérité, ça c'est la première chose.
07:13Et la deuxième chose, si vous voulez, c'est que quelles que soient ses opinions,
07:16elles ne devraient pas vous conduire à sélectionner les faits,
07:21et à ripolliner le réel, à le repeindre dans le sens souhaité pour vous faire bien voter.
07:26Et ça, c'est un véritable problème. C'est ça la limite entre la formation et la propagande.
07:31Mais je ne crois pas, si vous voulez, à un journalisme qui serait hors du temps.
07:36Le problème aussi, c'est qu'ils ont des opinions, et très souvent, c'est un peu moins vrai aujourd'hui,
07:41mais pendant très longtemps, ils ont tous eu la même.
07:43Je me rappelle, on faisait des sondages chez les journalistes à chaque élection.
07:47Je me rappelle, Hollande a fait 100% quand on a fait ce sondage chez des journalistes.
07:51Non, non, mais c'est vrai.
07:53C'est un peu évolué depuis, il faut le reconnaître.
07:55Le paysage a un peu évolué, mais il y a quand même des opinions qui sont dans ce qu'on appelle les grands médias,
08:01les médias de masse, considérés comme légitimes, si vous voulez,
08:05qui n'ont même pas besoin de se justifier, et d'autres qui sont nauséabondes.
08:09Avec, il faut le dire aussi, les bons scores de CNews.
08:12Donc on a quand même, on va dire, une évolution là-dessus.
08:15Alexis Poulin, Elisabeth Lévy, vous restez avec nous ?
08:18On revient dans un instant pour suivre les débats, dites-le franchement.
08:21Et puis, je vous rappelle l'invité politique, 8h30-9h de Jean-Jacques Bourdin,
08:24ce sera Manuel Valls, ancien Premier ministre.
08:27A tout de suite.