Elisabeth Lévy : "#MeToo, c'est de la barbarie !"

  • il y a 5 mois
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##LEVY_SANS_INTERDIT-2024-05-15##

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Transcription
00:00 - Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Patrick Roger.
00:04 - Il est 8h13, Lévis sans interdit, bonjour Elisabeth Lévy.
00:07 - Bonjour Patrick, bonjour à tous.
00:09 - Françoise de Goy, évidemment, qui est aussi avec nous tout à l'heure pour débattre dans un instant.
00:12 Alors, vous revenez Elisabeth sur Polanski, le cinéaste,
00:17 qui était poursuivi en diffamation par la comédienne Charlotte Lewis et qui a été relaxée.
00:22 - Eh bien oui Patrick, la terreur #MeToo s'est fracassée sur le rock Polanski,
00:27 l'ex-comédienne, parce que franchement depuis la fin des années 90, elle est quasi absente des écrans.
00:32 Donc, l'ex-comédienne qui a accusé Polanski de viol sans preuve et sans plainte pénale s'estimait outragée et diffamée
00:39 parce que lui avait répondu en la traitant de menteuse.
00:41 Eh bien le tribunal a estimé qu'il avait le droit de se défendre et que la comédienne avait participé, je cite,
00:47 "à la vindicte engagée contre lui".
00:50 Cela signifie peut-être que la parole d'un accusé ne vaut pas moins que celle d'une accusatrice
00:56 et c'est surtout, je m'en réjouis, le premier réveillard de taille pour les escouades de médiocres
01:01 qui voudraient, sous la sainte bannière de #MeToo, recueillir les bénéfices de la victimisation,
01:06 faute de pouvoir compter sur ceux de leur talent ou de leur succès.
01:10 Alors avec Polanski et Depardieu, ces escouades ont fabriqué des monstres,
01:14 on est dans un registre politico-religieux, Godrej avec ses pulls, avec des spiroux,
01:20 n'est plus comédienne, c'est la mater ou la fillette Dolorosa,
01:24 le gourou, la Torquemada, en chef de cette inquisition.
01:27 Et seulement c'est bien ça le problème, la justice pèse en effet peu face aux meutes médiatiques.
01:32 Charlotte Lewis, qui vient d'être déboutée et un peu ridiculisée par le jugement,
01:37 figure dans les 100 visages choisis par le monde pour célébrer en fanfare
01:41 ce nouveau maccartisme, le #MeToo cinéma, en ouverture de Cannes,
01:45 qui deviendra, enfin qui sera, un festival d'accusations, de soupçons, de rumeurs et de règlements de comptes.
01:51 Et bien Kamikota était ovationnée quand elle a réclamé cette loi #MeToo,
01:55 initiée par Muriel Reus et donc Anna Mouglalis.
02:00 - Bah oui, on en a parlé tout à l'heure.
02:01 Alors pourquoi ce serait une mauvaise idée, on l'a vu tout à l'heure avec Muriel Reus,
02:06 ça peut être une bonne idée, Françoise y reviendra.
02:09 - Oui, je suis en désaccord total peut-être, sans doute avec Françoise,
02:12 mais en tous les cas avec Muriel Reus, mais alors de bout en bout.
02:15 - Pourquoi ?
02:16 - Bah d'abord parce qu'il y a déjà des lois, figurez-vous,
02:18 qu'on n'a pas découvert, si vous voulez, la France n'est pas passée en 2020,
02:22 de l'ombre à la lumière, s'il vous plaît, il y avait déjà des condamnations pour viol,
02:25 donc elles peuvent être améliorées, mais elles existent.
02:28 Et surtout ce que veulent les pétitionnaires, ce n'est pas la justice,
02:31 c'est une loi des suspects et une justice d'exception qui condamne son preuve,
02:36 elles veulent une définition du viol tellement extensible
02:39 qu'elle permettra de requalifier tout rapport sexuel au nom d'un ressenti postérieur,
02:45 et elles veulent en fait des tribunaux qui croient les femmes sur parole,
02:48 elles ne veulent pas les formes de la justice.
02:51 Et le problème, si vous voulez, c'est que souvent dans ces affaires,
02:53 et bien quand il n'y a pas de preuve, on ne peut pas condamner, c'est comme ça.
02:56 C'est peut-être terrible, mais quand vous n'avez pas de preuve,
02:59 vous ne pouvez pas demander à un tribunal de condamner.
03:02 Godrej et ses adeptes censurent, j'incause des classements sans suite,
03:06 donc plus de 90% des ateliers,
03:09 et si c'était le nombre d'accusations fantaisistes qui explosait,
03:13 vous croyez vraiment que les tribunaux aujourd'hui se fichent des affaires de viol ?
03:17 C'est ridicule.
03:18 - C'est pas que les tribunaux, parce que parfois, ça n'a pas le temps d'aller jusqu'au bout.
03:21 Bon, je vous laisse terminer.
03:23 - Honnêtement, de simples rumeurs, il y a 15 jours,
03:25 on se met la panique dans le milieu du cinéma,
03:28 il y a des projets qui ont été interrompus, il n'y avait rien.
03:31 Il n'y avait même pas une liste, il n'y avait rien.
03:33 Il y avait des rumeurs et des ragots,
03:35 parce que chacun a la peur que son poulain ou soi-même soit dans la nouvelle charrette.
03:39 Alors il y a une bonne nouvelle, c'est quand même que la résistance commence,
03:42 dans l'opinion hier, David Lyssenaar et Chloé Morin, la politologue,
03:46 s'insurgent contre cette terreur, parce que ne vous y trompez pas, chers amis,
03:49 aujourd'hui ce sont les célébrités, demain tout le monde y passera,
03:52 tout homme qui n'a pas une sexualité de moine ou de bon,
03:55 père de famille et même parfois cela,
03:58 risquera d'être jeté au chien.
03:59 Après #MeToo cinéma, #MeToo sport, #MeToo médias, #MeToo théâtre, hôpital, église,
04:04 on attend #MeToo boulangerie et #MeToo des clubs échangistes,
04:07 un #MeToo partout, ça s'impose, met la pothéose.
04:10 Bien sûr ce sera #MeToo, #MeToo quand cette sordide révolution
04:14 finira par guillotiner, symboliquement bien sûr, les Robespierres d'aujourd'hui.
04:19 [Musique]
04:23 - Alors Françoise de Bois, vous vous avez entendu aussi tout à l'heure, Muriel Reyes,
04:26 qu'est-ce que vous dites à Elisabeth Lévy ?
04:30 - Qu'est-ce que vous voulez que je dise à Elisabeth Lévy comme chaque semaine,
04:33 chaque fois que je suis face à Elisabeth Lévy,
04:34 c'était le cas déjà la semaine dernière sur la question de #MeToo,
04:37 je ne peux pas évidemment pressionner tout ce que vous dites,
04:39 et d'ailleurs je suis totalement opposée à tout ce que vous dites,
04:42 et à cette caricature, la révolution qui dévore ses propres enfants.
04:46 Bien sûr que la tribune de Muriel Reyes,
04:48 instaurée par Muriel Reyes et Anna Mouglagis,
04:52 elle est très intéressante.
04:54 Sur les classements sans suite, Patrick ne vous a pas interrompu,
04:57 moi non plus d'ailleurs, mais le classement sans suite,
04:59 ce n'est pas simplement quand les plaintes arrivent au tribunal,
05:02 c'est déjà pour commencer sur le commissariat.
05:04 Je vous trouve vraiment absolument injuste avec la parole des femmes,
05:08 je vous le dis Elisabeth, et chaque semaine je vous le dis,
05:10 mais on ne sera jamais d'accord,
05:12 je pense que ce que vous faites, la caricature que vous faites,
05:14 par exemple de Judith Gaudel, de la souffrance des femmes,
05:18 de la définition du viol,
05:19 ce n'est pas que ça m'étonne de vous,
05:21 mais vous devriez avoir une sensibilité plus importante
05:25 à ce qu'est la souffrance des femmes.
05:27 Donc je suis complètement en désaccord avec ce que vous dites,
05:30 je pense que cette loi est importante,
05:32 je pense que ce qui se passe avec #MeToo est fondamental,
05:35 c'est une libération, que vous le vouliez ou pas,
05:37 eh bien il faut rééquilibrer ces rapports-là,
05:40 ils sont en train d'être équilibrés.
05:42 - Attendez, je vous réponds maintenant.
05:44 - D'ailleurs, je termine en disant que sur la liste,
05:46 en fait on était d'accord sur l'horreur de la méthode de la liste,
05:50 mais il y a quand même un fait,
05:52 il n'y a aucun nom cité sur la liste,
05:55 mais il y a Alain Sard, 9 personnes qui portent plainte contre lui pour viol,
05:58 c'est beaucoup Alain Sard, producteur star du cinéma français.
06:01 - Alors, si 9 personnes portent plainte,
06:06 j'entends bien, c'est très bien,
06:08 peut-être que 9 personnes portent plainte,
06:10 je pense qu'on pourrait attendre de voir ce qu'ont donné les plaintes,
06:12 mais je crois surtout que c'est que 9 personnes qui témoignent dans elle.
06:14 Et excusez-moi, vous dites que je caricature, non,
06:17 et je vous donne rendez-vous ici dans quelques années,
06:19 quand cette terreur...
06:21 - Dans quelques années, eh bien dîtes donc.
06:23 - Oui, vous n'êtes pas débarrassé de nous,
06:25 si c'est ça l'affaire,
06:27 sinon ça vous serait considéré comme une agression sexiste.
06:29 - Ohé !
06:31 - Non, non, et vous me demandez d'être sensible
06:35 à la souffrance de X, Y et Z,
06:37 moi je vous demande d'être sensible au ridicule,
06:39 au côté gourou, au prêche,
06:41 mais enfin, je ne suis pas la seule à voir,
06:43 si vous voulez, quand elle parle,
06:45 excusez-moi, on est dans une réalité parallèle.
06:47 Moi, je ne la vois pas comme un gourou,
06:49 une espèce de...
06:51 Ecoutez, cette histoire de fillette,
06:53 on appelle fillette,
06:55 elle s'appelle fillette,
06:57 dans un monde où on demande aux pro...
06:59 où les adolescents ont le droit de dire qu'ils peuvent se faire appeler
07:01 Pierre ou Paul quand ils sont des filles,
07:03 si vous voulez, une fille de 14 ans,
07:05 c'est une adolescente, d'abord, ce n'est pas une fillette,
07:07 est arrivée à 55 ans,
07:09 elle n'a que des pulls avec des babarres,
07:11 c'est un message,
07:13 c'est un message, je suis l'enfant
07:15 sous trajet à jamais, maintenant,
07:17 on a la fifi de Dieu, maintenant,
07:19 si, je suis désolée,
07:21 je la trouve ridicule, c'est mon droit.
07:23 - Vous avez le droit, vous avez absolument le droit,
07:25 moi je connais votre... - Et je ne suis pas la seule.
07:27 - Vous n'êtes pas la seule, mais vous n'êtes pas non plus majoritaire,
07:29 j'entends votre diatrie, mais vous pouvez entendre
07:31 ce que je vous dis, moi, je pense qu'il faut entendre
07:33 la sincérité, je pense que tout n'est pas
07:35 fabriqué, je pense que y'a des...
07:37 et il s'est avéré,
07:39 Gérard Depardieu, ça n'est pas qu'une fabrication
07:41 médiatique, rien,
07:43 tout n'est pas qu'une fabrication médiatique,
07:45 à partir du moment où vous jetez l'opprobre
07:47 comme ça sur les porteurs du message,
07:49 Elisabeth, vous savez très bien que vous jetez l'opprobre
07:51 sur le message en entier, je ne peux pas
07:53 imaginer, vous Elisabeth, que vous ne soyez pas
07:55 sensible à l'idée que des femmes
07:57 doivent libérer leur parole. - Je réponds d'un mot,
07:59 parce que ça paraît très important,
08:01 je vous le dis, je ne suis
08:03 sensible à rien de tout cela, je n'y crois pas
08:05 un instant, c'est une révolution
08:07 comme elle le dit elle-même, et c'est
08:09 une révolution qui porte sa terreur
08:11 dès le début, car on n'aura
08:13 jamais, jamais, jamais la justice
08:15 en lynchant dans
08:17 les médias, jamais.
08:19 C'est la barbarie.
08:21 C'est la barbarie. - Le vrai sujet,
08:23 c'est vrai, on l'a évoqué, en fait, aussi.
08:25 - Oui, c'est la barbarie, on l'a évoqué tout à l'heure,
08:27 quand des hommes sont
08:29 jetés en panne dure,
08:31 la moindre preuve, c'est de la barbarie.
08:33 - OK, mais forcément, il y a des enquêtes
08:35 qui sont en cours, il y a des témoignages
08:37 qu'il faut entendre, enfin, vous n'allez pas
08:39 inverser quand même la charge de la preuve.
08:41 - C'est vous qui m'inversez.
08:43 - Mais quand vous avez un homme qui se comporte comme un prédateur,
08:45 - C'est pas un homme de prouver qu'il n'a pas violé.
08:47 - Mais écoutez-moi, quand vous avez un homme qui se comporte comme un prédateur
08:49 avec des choses qui sont avérées,
08:51 on a l'impression que tous les hommes sont innocents
08:53 et que toutes les femmes sont capables de nous en...
08:55 - Mais pas du tout ! - On a l'impression que les femmes sont de saintes femmes
08:57 qui ne se vengent jamais de rien,
08:59 qui ne veulent jamais récupérer la garde des enfants,
09:01 qui ne veulent jamais se venger d'un mec.
09:03 Mais enfin, vous en avez 50 000 autour de vous,
09:05 c'est incroyable !
09:07 - OK, tout est arrêté, Elisabeth, arrêtez, vous faites comme si les gens...
09:09 - Non, je n'arrêterai pas !
09:11 - Très bien, moi non plus.
09:13 - Petite pause,
09:15 mais on discute,
09:17 on continue dans un instant,
09:19 et puis on va parler aussi de la campagne des Européennes
09:21 qui est percutée aussi par cette ultra-violence.
09:23 Évidemment,
09:25 le fourgon hier,
09:27 c'est assez terrible,
09:29 et puis la nuit des meutes du côté de la Nouvelle-Calédonie,
09:31 on l'évoque dans un instant.
09:33 Adrien Quatennens, invité tout à l'heure de Jean-Jacques Bordin, 8h30.

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