SMART JOB - Emission du jeudi 25 mai

  • l’année dernière
Jeudi 25 mai 2023, SMART JOB reçoit Olivia Coppin (CEO, Juste Business, Ni Victime Ni Bourreau) , Fix (dessinateur) (Auteur et dessinateur) , Barbara Rallu (vice-présidente Transformation, Change Management, CGI Business Consulting) , Alexandre Lamy (avocat en droit social & membre de l'Institut Sapiens, Think Tank Neos) , Antoine Foucher (Président, Quintet Conseil) et Manon Chevalier (Responsable développement pour Le Match du Siècle, Ticket For Change)

Category

🗞
News
Transcription
00:00 [Musique]
00:08 Bonjour à tous, ravi de vous retrouver dans Smart Job, votre rendez-vous emploi RH, c'est tous les jours du lundi au vendredi,
00:13 débat, analyse, expertise et vos rubriques habituelles évidemment. Bien dans le job aujourd'hui, le match du siècle, vous en avez entendu parler,
00:20 c'est aider les jeunes à dessiner leur avenir professionnel et pas seulement, on va parler aussi d'environnement et d'écologie,
00:26 on en parlera avec Manon Chevalier, responsable de développement justement du match du siècle, ça se passe partout en France,
00:32 organisée par Ticket for Change, elle est notre invitée. Le livre de Smart Job, quelques images de la BD pour se moquer un petit peu,
00:40 beaucoup même d'ailleurs, du monde de l'entreprise, on parlera de cette BD en deux volumes, Chief Bullshit Officer, son auteur sera avec nous,
00:48 Fix François-Xavier Cheneva, il est auteur et dessinateur et puis le Cercle RH, c'est le cercle des experts, comme chaque semaine,
00:55 on parlera du patronat du Medef qui a rencontré Elisabeth Born avec un sujet central, la situation des seniors, on reparlera des négo-salariales,
01:03 elle démarre dans la fonction publique et c'est pas simple et puis on parlera du top 10 des emplois, 3 millions d'emplois et recrutement cette année,
01:12 on fera le point avec nos experts. Et pour terminer, fenêtre sur l'emploi, les tensions et les rages dans le secteur bancaire,
01:17 bah oui, c'est un métier qui n'attire plus, on en parlera avec Barbara Ralu, elle est vice-présidente Transformation et Nouveau Management,
01:24 c'est CGI Business Consulting, voilà le programme, tout de suite c'est Bien dans son job.
01:41 Bien dans son job, on parle du match du siècle, est-ce que vous avez entendu parler de ce match du siècle ? Peut-être, peut-être dans vos villes,
01:48 dans les grandes villes, on va en parler avec Manon Chevalier, bonjour Manon.
01:51 Bonjour.
01:52 Responsable développement du match du siècle, vous travaillez pour Ticket for Change, on va parler de ces initiatives qui est un vrai travail territorial,
02:01 ça se passe pas qu'à Paris.
02:03 Bien sûr.
02:04 D'abord, un petit mot, juste un mot sur vous d'ailleurs, parce que vous êtes une des responsables de cette structure, vous aussi,
02:10 vous avez changé un peu de vie, vous étiez dans le marketing digital et vous avez basculé dans l'associatif qui donne du sens, pourquoi ?
02:17 Pourquoi ce changement de vie ?
02:18 Eh ben tout simplement pour une question de recherche de sens finalement, j'avais envie aussi de me dire que mon travail servait à quelque chose
02:25 pour le monde qui nous entoure et la société aussi, aujourd'hui on fait face à une certaine urgence écologique et sociale
02:33 et moi je ne me voyais plus ne pas avoir ce sens-là et pas cet impact-là au travers de mon travail.
02:37 Ticket for Change crée en 2014 une association avec l'événement match du siècle.
02:44 L'esprit c'est quoi ? C'est quoi de faire de tous ces citoyens et ces salariés des militants ?
02:50 Alors pas tout à fait des militants.
02:52 Je vais un peu loin ?
02:53 Oui, peut-être un peu plus loin. En réalité, Ticket for Change, effectivement, c'est né il y a 10 ans dans l'objectif de pouvoir aider et accompagner
03:01 toutes les personnes qui veulent avoir de l'impact au travers de leur travail, quel qu'il soit.
03:05 Aujourd'hui, on accompagne à la fois des entrepreneurs à monter leurs projets à impact, au travers des entreprises, des associations, des organisations,
03:13 mais on accompagne également les entreprises, les collaborateurs, les dirigeants à changer les choses de l'intérieur,
03:19 donc à transformer un petit peu l'impact que les entreprises actuelles veulent avoir sur le monde,
03:24 mais également aider les salariés à s'engager par leur travail, à postuler et donc être engagés dans des structures à impact.
03:32 Votre postulat, c'est de dire que tout le monde peut changer à sa manière, à son niveau, le monde et l'environnement,
03:38 parce qu'on n'a jamais autant parlé d'environnement, de réchauffement climatique, de dérèglement.
03:42 3 000 personnes sensibilisées, dont 1 000 étudiants, et ça va se passer dans combien de villes ? Plus de 20 villes en France ?
03:47 Oui, pour le Match du siècle, c'est exactement ça. La semaine prochaine, nous lançons la Semaine du siècle,
03:52 qui est un événement inédit en France et c'est la première édition qu'on lance avec le Match du siècle,
03:57 parce que ça fait tout juste un an aujourd'hui que le Match du siècle existe.
04:00 Notre objectif, c'est de réunir 1 000 citoyens un peu partout en France, dans 20 villes et villages de France,
04:07 avec cet objectif de créer un mouvement collectif pour retrouver l'espoir, retrouver de l'envie d'agir
04:13 et de construire un monde beaucoup plus durable pour demain.
04:15 Ça ressemble, et ce n'est pas la même chose, à la fresque du climat. Il y a ce petit côté-là, on réunit des citoyens,
04:22 parfois ils sont des béossiens, ils n'y connaissent rien. On les accompagne, j'imagine qu'on les encadre, on les forme,
04:27 on les éclaire, puis ensuite ils construisent quelque chose.
04:30 Exactement. En fait, la fresque du climat est là vraiment pour la partie sensibilisation,
04:34 donc apprentissage sur les causes, les conséquences des effets climatiques et sur l'environnement finalement.
04:40 Nous, on vient plutôt se placer sur la partie passage à l'action, donc une fois qu'on sait concrètement
04:45 comment est-ce que moi, à mon échelle, en tant qu'individu, je peux agir, quels sont mes leviers d'action,
04:50 sur quoi est-ce que j'ai envie de participer finalement dans la construction d'un monde plus désirable.
04:55 Vous avez déjà une expérience, un recul d'un an, vous allez le refaire pour mobiliser un peu plus.
05:01 Qu'est-ce qui ressort dans les actions concrètes ? J'imagine que les personnes qui écoutent les ateliers
05:06 et qui participent se disent "mais moi, comment je peux faire ? Qu'est-ce qu'ils peuvent faire ?"
05:09 Eh bien, énormément de choses. En réalité, ça va vraiment dépendre de la situation et un petit peu aussi
05:14 la personnalité des différents individus. L'objectif, c'est que nous, on ne leur dise pas "voilà, vous, vous pouvez faire ceci, cela".
05:20 Ça vient vraiment d'eux-mêmes, de leur propre expérience.
05:23 Exactement, c'est ça. Ils vont pouvoir agir finalement à la fois dans leur vie personnelle, mais aussi dans leur vie professionnelle.
05:30 Et donc peut-être parfois se réorienter vers des métiers dits à impact, et donc avoir une carrière à impact.
05:36 Ou bien simplement s'engager au travers du bénévolat, dans une association au niveau local,
05:40 ou s'engager au sein de son établissement scolaire, si on est étudiant par exemple.
05:44 Donc il y a quand même l'idée de faire sortir le citoyen, le salarié du petit cocon, parfois un peu confortable,
05:51 et lui dire "c'est un peu ça, bouge, fais quelque chose".
05:54 En réalité, la plupart des personnes qui viennent vivre le match du siècle sont quand même des personnes déjà, on va dire,
05:59 à peu près engagées ou en tout cas convaincues qu'il faut faire quelque chose pour le monde qui nous entoure.
06:04 Donc on ne les chamboule pas non plus énormément, mais en tout cas il y a vraiment cette partie créée de l'énergie,
06:12 de l'enthousiasme pour agir, et donc là il y a un vrai déclic qui peut se faire grâce à cet atelier par exemple.
06:18 Du 30 mai au 4 juin 2023, on ne peut pas citer toutes les villes, mais il y a évidemment toutes les grandes villes de France,
06:24 et j'ai vu qu'il y avait un match en ligne avec un objectif de 200 participants. C'est quoi un match en ligne ?
06:29 Alors c'est exactement le même atelier, donc le match du siècle.
06:32 On a voulu proposer avec l'un de nos partenaires qui s'appelle "On est prêt" un format en ligne,
06:36 tout simplement pour permettre aux personnes qui ne peuvent pas se déplacer dans les villes,
06:40 ou pour qui ça ne colle pas, enfin ils ne se trouvent pas géographiquement proches d'une ville ou d'une session,
06:45 de pouvoir quand même vivre cette expérience-là. Et donc il y aura cette formule en ligne qui aura lieu jeudi prochain,
06:52 et où effectivement on espère avoir à peu près 200 personnes en ligne.
06:56 Avant de nous quitter, on a démarré l'entretien avec vous sur votre changement de vie, vous êtes jeune, vous êtes vieille,
07:00 je ne trouve pas de sens forcément dans ce que j'ai, je vais partir chez Ticket for Change.
07:04 Vous vous y retrouvez, vous, dans votre vie personnelle, parce que c'est un enjeu,
07:09 on en parle beaucoup de cette fameuse génération Z, de cette nouvelle génération.
07:12 Vous avez trouvé un sens à votre vie à travers cette action ?
07:16 Oui, complètement. En réalité, moi ce qui m'anime personnellement, c'est de pouvoir accompagner un maximum de personnes,
07:23 à retrouver du sens, à faire en sorte qu'elles puissent être à la fois épanouies, à trouver du sens, à avoir de l'impact,
07:30 et que finalement tout ce monde-là ait un sens finalement, et qu'on aille vers du mieux
07:35 par rapport à tous les enjeux écologiques, sociaux auxquels on fait face aujourd'hui.
07:38 Allez donc regarder le site Ticket for Change, parce qu'il y a les villes, il y a les horaires, il y a les lieux, il y a tout,
07:45 et ça c'est organisé par Manon, les étudiants, les citoyens, et les entrepreneurs.
07:51 Tout à fait. Pour le coup, le format qu'on va proposer pour la semaine du siècle, c'est vraiment le format grand public.
07:57 Aujourd'hui, ce format-là, il existe aussi dans l'enseignement supérieur, mais aussi en entreprise,
08:02 pour justement permettre aussi aux collaborateurs de se réunir autour d'une vision,
08:07 de construire une vision peut-être aussi de l'impact qu'ils ont envie d'avoir au travers de leur entreprise d'ici 2050,
08:13 et mettre en place des projets au sein de ces entreprises-là pour faire changer les choses.
08:18 Merci Manon Chevalier pour cet enthousiasme.
08:20 Merci à vous.
08:21 Responsable développement du match du siècle, allez sur le site Ticket for Change, je l'ai bien dit.
08:26 Exactement.
08:27 C'est un plaisir de vous accueillir.
08:28 Merci à vous.
08:29 Et vous savez, dans le livre de Smart Job, vous allez voir, son auteur est avec nous, il s'appelle Fix.
08:32 On se marre bien, on se moque un petit peu de la vie en entreprise.
08:36 Bah oui, rions un peu. C'est le livre de Smart Job.
08:39 Le livre de Smart Job, rions un peu avec une BD, c'est poilant.
08:48 « Chief Bullshit Officer 2.0 », c'est le tome 2, et vous avez probablement lu le premier.
08:54 Si vous n'avez pas lu, lisez les deux, « Chief Bullshit Officer », c'est les deux chez Dianetto.
09:00 Et j'accueille Fix, alors Fix, c'est votre nom de dessinateur, François-Xavier Chenevat.
09:05 Bonjour.
09:06 On est très heureux de vous accueillir.
09:07 Merci.
09:08 Qu'est-ce qu'on se marre en lisant votre BD ?
09:10 D'abord, quand on lit, et évidemment il faut l'acheter, je ne vais pas tout spoiler,
09:14 on se dit quand même, Fix, il n'a pas été que dessinateur.
09:18 Non, pas du tout.
09:19 Moi, ça fait 10 ans que je suis dessinateur à temps plein,
09:22 mais j'ai passé auparavant une douzaine d'années dans un cabinet de conseil,
09:26 en organisation et dans une start-up également.
09:28 Ça se voit.
09:29 Oui, ça se voit un petit peu.
09:31 Le dessinateur, c'est quelqu'un qui est plutôt silencieux et qui observe.
09:34 C'est très dur d'interviewer un dessinateur, parce qu'en général, il parle avec le dessin.
09:38 Il y a quand même des scènes de vie que vous avez forcément vécues,
09:40 parce que dans le tome 1, la couv', c'est un type en calbute dans un bazar sans nom, c'est le Covid.
09:46 Et puis, le tome 2, là, on passe en 2.0, il y a l'intelligence artificielle qui arrive,
09:50 dont on parle beaucoup.
09:51 Il y a du vécu là-dedans.
09:53 C'est pratiquement que du vécu, mais un petit peu tiré vers la caricature,
09:57 pour que ce soit humoristique.
10:00 Effectivement, le tome 1, il est né pendant le Covid,
10:02 et donc, c'était le moment où tout le monde se mettait au télétravail
10:05 et c'était une nouvelle réalité qui s'imposait à beaucoup de gens.
10:10 Et dans le tome 2, j'aborde d'autres sujets tout aussi d'actualité pour les entreprises,
10:15 la responsabilité sociale, le burn-out, les problèmes humains de RH,
10:19 l'intelligence artificielle, etc.
10:21 C'est un vieux lion fatigué, c'est comme ça que vous le décrivez, Léonce,
10:26 qu'on retrouve en fil rouge dans le tome 1 et dans le tome 2.
10:29 Le dernier vient de sortir, c'est le tome 2.
10:32 Pourquoi un lion ? Parce que vous avez quand même choisi, ça c'est vraiment très original,
10:35 ça vous permet quoi ? D'aller plus loin, de choisir des animaux à la place d'humains ?
10:39 Alors, oui, le choix des animaux, il vient d'abord d'un fait très simple,
10:43 c'est que c'est des personnages qui sont sympathiques.
10:46 Au premier abord, on aime bien les personnages avec des têtes d'animaux.
10:49 L'écureuil, on y reviendra.
10:50 Il est un peu psychopathe.
10:52 Il est un peu psychopathe, c'est le directeur financier.
10:54 Un peu psychorigide, oui.
10:55 Et il y a cette espèce de capital sympathique,
10:58 et puis on peut faire passer des traits de caractère très fortement à travers le choix d'un animal.
11:03 Dans le tome 2, il y a un fournisseur que je dessine en crocodile.
11:07 On imagine tout de suite qu'il va chercher à bouffer son client.
11:10 On va voir l'écureuil, là, parce que ça c'est le tome 2.
11:13 Quoi ? Vous voulez encore réduire le budget de mon service ?
11:16 Non, j'ai dit optimiser.
11:18 Oui, tout à fait.
11:19 Ça, c'est les mots "bullshit",
11:20 parce qu'en l'occurrence, ça correspond bien au titre du chief bullshit officer.
11:24 Alors, "bullshit", dans votre esprit, ça veut dire quoi ?
11:28 On cache des vérités, on jargonne ?
11:31 Alors, en jargonne, ce n'est pas uniquement une volonté de cacher la vérité,
11:34 mais c'est une volonté de l'embellir.
11:36 Pour moi, le "bullshit", c'est le pouvoir hypnotisant des beaux mots à la mode
11:39 qu'on va balancer à droite à gauche, c'est du "name dropping",
11:42 j'utilise un anglicisme, mais avec les mots à la mode.
11:45 Et effectivement, c'est le moment où il y a le fond,
11:48 pardon, il y a la forme, ça qui est obligatoirement le fond, justement.
11:51 La forme supplante le…
11:53 On "ripoline" du vide, quoi.
11:55 C'est ça.
11:56 Juste sur le regard que vous portez aujourd'hui sur l'entreprise
11:59 et que vous portiez à l'époque, quand vous étiez consultant,
12:01 nous, on parle beaucoup d'emploi, de RH, "onboarding", "offboarding",
12:04 tous ces mots-là, évidemment, vous ont traversé.
12:07 Comment vous vous situez maintenant que vous avez fait un pas de côté,
12:09 que vous êtes totalement à côté ?
12:11 Est-ce que vous vous sentez plus heureux, plus libre, plus, je sais quoi,
12:14 nettoyé de tout cela ?
12:16 Alors, je pense qu'il y a un grand sentiment de liberté, effectivement,
12:19 puisque j'ai choisi de partir sur ma voie,
12:23 en pionnier à la conquête de l'Ouest, en quelque sorte.
12:26 Mais il y a toujours aussi beaucoup de sympathie, d'empathie
12:30 pour ce monde que j'ai bien connu.
12:32 Moi, j'ai été manager, j'ai été managé, j'ai fait des entretiens,
12:35 j'ai fait des entretiens qui se sont mal passés aussi.
12:38 J'ai conduit des centaines de réunions.
12:41 C'est quelque chose, c'est ma culture, c'est de là que je viens,
12:44 je ne le renie pas.
12:46 On a un autre dessin, celui-ci.
12:48 Est-ce que vous pouvez nous le commenter ?
12:50 Parce que là, on touche à quelque chose d'intéressant.
12:53 On parlera de l'IA pour terminer, mais là, on est dans une espèce de génération Z,
12:56 où le manager se retrouve face à des gens, globalement,
12:59 où c'est la rencontre d'un l'Indien d'Amérique avec un papou, quoi.
13:02 Alors là, sur le dessin, effectivement, c'est Sandy qui est la geek de l'équipe,
13:07 qui est occupée à jouer à Mario Kart sur son poste de travail au bureau.
13:13 Et donc, Léonce qui arrive et qui se demande ce qui se passe.
13:17 Parce que là, Léonce, en fait, ce que vous nous dites dans le dessin quand même,
13:19 c'est que Léonce, il ne sait pas trop si elle travaille,
13:21 s'il doit rentrer dans son travail ou si elle glandouille.
13:24 Parce qu'elle est experte sur son sujet, et c'est un sujet un peu techno.
13:27 Lui, il n'y comprend rien, il n'en sait rien.
13:30 Elle lui explique "mais non, je ne suis pas en train de jouer,
13:34 j'ai simplement rendu mon boulot un peu plus user-friendly".
13:39 Elle lui retourne la tête.
13:41 Elle le balade complètement.
13:43 Est-ce qu'il vous est arrivé, peut-être, d'avoir quelqu'un en face de vous
13:45 qui, globalement, vous embrouille ?
13:47 Sans doute, mais je ne m'en suis pas aperçu.
13:49 Vous n'en êtes pas aperçu, d'accord.
13:50 Même 12 ans après, vous ne vous dites pas "tiens, lui, il a essayé de m'embrouiller".
13:52 Je ne passe pas mon temps à ressasser, heureusement.
13:54 Un mot quand même sur l'IA, parce que c'est le sujet qui est en train de monter.
13:57 On nous dit "ça remplace les managers, les RH vont disparaître,
14:00 il n'y aura plus d'avocats, d'experts comptables".
14:02 Vous le faites rentrer, l'IA, vous.
14:04 Le dessinateur que vous êtes, là aussi, pas de côté,
14:07 vous dites "attention, danger, il faut l'apprivoiser, il faut jouer avec".
14:11 Comment vous le regardez, vous ?
14:13 Alors, j'ai fait quelques dessins sur l'IA,
14:15 alors que je représente de manière très bête, finalement,
14:19 sous la forme d'une espèce de robot qui se balade,
14:21 qui transforme tous les employés en plantes en pot, en plantes vertes.
14:26 Donc derrière, il y a un peu cette peur de l'IA qui arrive dans le monde du travail.
14:32 Pour ma part, j'ai l'impression que ça va être de toute façon quelque chose
14:35 qui va se mettre en place dans tous les métiers, à peu près.
14:38 Il y en a certains qui vont être très fortement chamboulés, d'autres moins.
14:41 J'ai l'impression qu'il faut apprendre à s'en servir, tout simplement.
14:43 Il faut apprendre à s'en servir.
14:45 Il y avait un petit dessin sur le tome 1, on ne l'a pas sélectionné,
14:47 mais je trouvais très marrant, c'est ce salarié qui a innovation d'un côté,
14:52 et puis de l'autre côté, comme d'hab.
14:54 Et en fait, le salarié, les mains dans les poches, il repart un peu dépité,
14:57 il va vers comme d'hab. Je trouve que ce dessin, il dit tellement de choses.
15:00 - Parce que la plante est plus douce, elle va dans ce sens-là.
15:02 - Exactement. Et pourtant, on ne nous a jamais autant parlé d'innovation
15:05 et de transformation du monde. Ça, c'est bullshit aussi.
15:08 - Ce n'est pas bullshit. Il y a une volonté d'aller dans ce sens-là,
15:11 mais tout le vent qu'on remue autour, oui.
15:15 - Lisez Chief Bullshit Officer, vous allez passer du bon temps.
15:18 Les personnages sont truculents. Ils sont sympathiques d'apparence,
15:21 mais c'est vrai que certains sont un peu branques,
15:23 avec des typologies de personnages assez incroyables.
15:25 Le Glander, celui qui est à fond, Sandy, la geek.
15:29 Et puis évidemment, Léon, ce vieux lion, qui dans le Hinge,
15:32 où le monde quand même était en couv' en train de faire une visio.
15:35 En quel but ? Dans un bazar incommensurable,
15:39 comme on a pu le vire avec derrière, en plan derrière,
15:42 pour montrer qu'il est intelligent.
15:43 Kant, Proust et Hegel, ça fait toujours chic sur une visio.
15:47 Merci François-Xavier Cheneuva d'être venu nous rendre visite.
15:50 L'éditeur... - Diatheno.
15:53 - Diatheno, je ne voulais pas écorcher le nom de votre éditeur.
15:55 C'était un vrai plaisir de vous accueillir.
15:57 On marque une courte pause, on revient à l'actualité.
15:59 Ça va intéresser évidemment Fix, peut-être qu'il croquera un jour nos émissions, je ne sais pas.
16:03 Actualité, les experts de Smart Job avec le patronat,
16:06 donc le Medef qui a rencontré Elisabeth Borne.
16:08 On va s'intéresser au début des négociations dans la fonction publique,
16:11 assez complexe pour le ministre Stanislas Guérini.
16:14 Et puis on parlera du top 10 des métiers en tension,
16:18 en forte tension avec des métiers classiques, traditionnels.
16:20 On y reviendra.
16:21 C'est les experts de Smart Job, c'est juste après la pause.
16:24 Le cercle des experts, comme chaque semaine pour balayer l'actualité,
16:39 avec beaucoup de sujets.
16:40 Aujourd'hui, la rencontre du Medef, du patronat avec Elisabeth Borne
16:44 sur un certain nombre de sujets, les seniors en particulier,
16:46 mais pas seulement.
16:48 On parlera du début des négociations dans la fonction publique,
16:50 ça c'est Stanislas Guérini qui va se pencher sur le sujet.
16:53 C'est un peu compliqué, on y reviendra.
16:55 Et le top 10 des métiers, ça c'est Pôle emploi qui le publie,
16:58 avec des métiers souvent en tension et des métiers souvent pénibles.
17:02 On en parlera.
17:03 Mes invités sont là, Olivia Coppin, ravie de vous accueillir.
17:05 Vous êtes fondatrice de Juste Business, ni victime ni bourreau,
17:08 ça c'est votre association, c'est bien cela ?
17:10 Organisme de formation.
17:11 Organisme de formation, pardon, Calliope donc.
17:13 Et on en a parlé sur le plateau il y a quelques semaines.
17:17 Alexandre Lamy est avec nous, bonjour Alexandre.
17:19 Avocat spécialiste en droit social, membre de l'institut Sapiens,
17:23 et le think tank NEOS.
17:26 Vous aviez remis un rapport à Thibault Guillouis sur ?
17:29 Sur France Travail.
17:30 France Travail.
17:31 Le service public de l'emploi idéal pour les entreprises.
17:33 Non mais je vous lance là-dessus parce que France Travail,
17:35 c'est un sujet qu'on aura dans les experts,
17:37 puisqu'il y a une loi travail en préparation,
17:39 et probablement une loi qui traitera de France Travail.
17:41 Antoine Fouché est avec nous, bonjour Antoine.
17:43 Bonjour.
17:44 Président du Quintet de Conseil et ex-directeur de cabinet
17:47 de Muriel Pénicaud au ministère du Travail.
17:49 C'est un sujet que vous connaissez parfaitement bien.
17:51 Commençons par le patronat reçu,
17:55 le patronat, le MEDEF reçu par Elisabeth Borne.
17:57 Il y a les seniors sur la table, je ne sais pas si vous avez bien regardé,
18:00 mais il n'y avait pas que ça.
18:02 Il a été évoqué par la première ministre la réforme de l'assurance chômage,
18:05 et l'idée de conditionner les aides d'État, les aides publiques,
18:10 aux activités.
18:12 Commençons par les seniors, parce que c'est un peu le sujet classique.
18:15 Le MEDEF remet le sujet sur la table.
18:17 Ce qui est assez logique, puisqu'on avait un déficit de méthode à la base.
18:22 On a choisi de passer cette réforme dans le cadre d'une loi budgétaire,
18:25 une réforme de la sécurité sociale.
18:27 Et le Conseil constitue adéquat.
18:28 Et qui, logiquement, est venu nous dire,
18:30 les mesures d'accompagnement social, les peu qu'il y avait, on les oublie.
18:33 Donc il y a cet enjeu de méthode,
18:35 donc il est naturel que ces sujets d'accompagnement reviennent sur la table,
18:39 d'une part.
18:40 Et puis d'autre part, il y a un enjeu de méthode fondamental,
18:42 qui est à mon sens posé dans le cadre des discussions qu'on reprit,
18:46 c'est que le Président, dans son allocution récente,
18:49 a quand même dit qu'avant de passer par la loi,
18:52 on allait passer d'abord par la négociation.
18:54 Donc c'est renvoyer les partenaires sociaux à leurs responsabilités.
18:58 - Au moment où le syndicat disait "on ne veut pas y aller".
19:00 - Absolument.
19:01 Mais c'est une sorte de révolution,
19:03 parce qu'on a un article fondamental dans le code du travail,
19:05 qui est l'article 1,
19:06 qui dit qu'avant toute réforme en matière de droit du travail,
19:09 on doit se concerter.
19:11 Et la concertation, ce n'est pas la négociation.
19:13 Et donc le message qui est donné,
19:14 et mon avis c'est un message assez fort,
19:16 c'est de dire "négociez, et moi je tirerai les conséquences des négociations qui sont les vôtres".
19:21 On l'a vu que ça a fonctionné sur le partage de la valeur,
19:23 sur la transition écologique.
19:25 Maintenant, à charge pour vous de vous mettre d'accord
19:27 sur des mesures d'accompagnement social, notamment sur les retraites.
19:29 - Les seniors, c'est un sujet essentiel,
19:31 il faut le remettre sur la table, ce sujet des seniors.
19:33 Antoine Fouché, on l'a entendu, le conseil Constit a retoqué cette partie.
19:37 C'était important que le MEDEF porte de nouveau ce sujet ?
19:40 - C'était important, mais après, on ne va pas se mentir,
19:43 c'est son intérêt.
19:45 Parce que ce qui se passe sur le marché du travail,
19:47 c'est que pour la première fois depuis 30 ans,
19:49 la population active n'augmente pas,
19:51 et n'augmentera plus.
19:54 Et la démographie, ce n'est pas comme l'économie,
19:56 c'est vraiment robuste, c'est vraiment prévisible et fiable.
19:58 Et donc on le sait,
20:00 le MEDEF cherche des sources de main d'oeuvre,
20:03 il fait son job, il cherche des réserves de main d'oeuvre,
20:05 là où il y en a, et quand on fait du benchmark international,
20:07 on sait qu'il n'y en a pas sur les 25-49,
20:11 on est au même niveau que l'Allemagne,
20:13 là où il y en a, c'est sur les plus de 50,
20:15 et en fait, sur les plus de 55-60,
20:17 et un peu sur les moins de 25,
20:19 même si avec le triplement du nombre d'apprentis en 3 ans,
20:22 on a moins de marge.
20:24 Donc c'est là, il faut travailler sur l'emploi des seniors,
20:26 c'est la seule manière, avec l'immigration,
20:28 d'augmenter la population active en France.
20:31 - Olivier, vous pouvez répondre sur les seniors,
20:34 mais juste un mot, parce qu'il faut qu'on parle de la fonction publique,
20:36 ça c'est un sujet très important,
20:38 mais l'idée d'assujettir les aides publiques
20:40 à des contreparties,
20:42 c'est-à-dire, c'est porté par un nombre d'élus de gauche,
20:44 notamment, qui disent, quand on est d'une entreprise,
20:47 il faut des contreparties, création d'emplois,
20:49 que l'entreprise reste en France,
20:51 qu'est-ce que vous en pensez ?
20:53 - Alors oui, sur la question,
20:55 ça renvoie à la question de l'attractivité des seniors,
20:58 et on se retrouve un petit peu dans la même situation,
21:00 par rapport à l'attractivité des femmes à des postes de dirigeante,
21:02 où on a dû passer par des règles,
21:04 par contraintes des entreprises,
21:06 pour que les mentalités changent,
21:08 et par rapport aux seniors, on arrive un petit peu à cet impasse,
21:10 c'est-à-dire qu'on n'a plus le temps, en fait,
21:12 pour changer les mentalités,
21:14 il faut mettre des choses en place,
21:16 pour rendre, évidemment, ces profils plus attractifs.
21:18 Après, je pense que c'est vraiment un sujet aussi,
21:20 qui touche vraiment une grande partie de l'opinion publique,
21:23 on a vu avec les retraites que, justement,
21:25 la fin de carrière est devenue un enjeu aussi,
21:27 pour beaucoup de Français,
21:29 puisqu'on va travailler plus longtemps,
21:31 on ne veut pas travailler de manière plus précaire,
21:33 parce qu'on a vu aussi dans les débats,
21:35 le V9 a aussi parlé éventuellement,
21:37 que les profils des seniors,
21:39 le problème, c'est que leur salaire était très élevé,
21:41 encore heureux, c'est-à-dire que ça pose la question,
21:43 pourquoi ils sont très élevés, parce que c'est des profils
21:45 très riches, en expérience, et donc, du coup,
21:47 - Et chers. - Et chers, mais,
21:49 ce qui est de la valeur, on est dans le capitalisme,
21:51 ce qui a de la valeur, c'est ce qui...
21:53 C'est-à-dire, à partir du moment où on met en cause
21:55 le prix du senior,
21:57 on met en cause aussi, derrière, l'expertise,
21:59 la compétence qu'il peut avoir. - Bien sûr.
22:01 - Donc, peut-être commencer, effectivement, par contraindre,
22:03 mais ce qu'il faut surtout, c'est changer un peu
22:05 de "mindset" sur le fait qu'aujourd'hui,
22:07 on est senior, quand même, en France, à partir de 40 ans.
22:09 - 45. - 45. - Vous êtes dure.
22:11 - Chez les femmes, un peu plus tôt. - Là, on est tous...
22:13 On est cuit, là, sur le plateau. - Voilà.
22:15 - Chez les femmes, peut-être un peu plus tôt, à 40 ans,
22:17 c'est vraiment un enjeu sur le fait que c'est toute une partie
22:19 de la population qui ne doit pas être mise au plateau.
22:21 - Juste un mot. Antoine-Alexandre Lamy,
22:23 Antoine Fouché, on assujettit
22:25 les aides ? On les conditionne,
22:27 ces aides, ou pas ? Parce que c'est un sujet qui date...
22:29 Vous avez un petit peu de retour et de culture politique.
22:31 Ça fait longtemps
22:33 que cette question est liée. Quand François Hollande
22:35 avait lancé le pacte de compétitivité, tous ces sujets
22:37 étaient sur la table, déjà. On les assujettit,
22:39 ou pas ? On donne de l'argent, comme ça,
22:41 quitus à l'entreprise, ou on lui dit
22:43 "OK, on vous aide, mais en échange,
22:45 il faut faire des efforts". - C'est un dispositif auquel on est
22:47 habitué. Beaucoup d'aides,
22:49 alors là, on parle d'une exonération de cotisations,
22:51 sur l'emploi
22:53 de certains seigneurs. Donc c'est un dispositif
22:55 auquel on est habitué et qui a montré ses preuves.
22:57 Maintenant, les dispositifs d'allègement de charges,
22:59 je ne suis pas certain, moi, à titre personnel,
23:01 que ce soit la bonne réponse. - Non, mais c'est le donnant-donnant,
23:03 moi. Parce que c'est ça, la question
23:05 qui est posée, c'est "on vous aide, on vous allège
23:07 des charges, on s'organise, on allège
23:09 des cotisations sur des salaires, mais en échange,
23:11 vous faites, à sa longue de règle,
23:13 et je précise que dans le même temps, Elisabeth
23:15 Bord a reçu le patronat, elle a lancé le grand plan
23:17 de transformation énergétique,
23:19 il faut transformer la planète, il faut trouver
23:21 des milliards d'euros en plus.
23:23 Excusez-moi. - Mais le
23:25 principe du donnant-donnant, en soi,
23:27 il fait sens et puis il est pratiqué dans
23:29 plein de pays et on pourrait avoir ça, par exemple,
23:31 sur
23:33 les aides à la localisation,
23:35 c'est-à-dire on vous aide à vous implanter en France, à développer
23:37 un business en France, en échange, vous restez au moins
23:39 5 ans, 10 ans, voilà.
23:41 - Je pense que sur les allègements de charges,
23:43 ça n'a pas de sens, parce que c'est pas une aide.
23:45 C'est la compensation du fait
23:47 qu'on finance notre modèle de protection sociale
23:49 sur les salaires et qu'en faisant ça,
23:51 on crée du chômage. Et donc,
23:53 la pire chose qui puisse arriver,
23:55 ça serait que les boîtes ne respectent pas,
23:57 que les soi-disant aides soient supprimées,
23:59 parce que ce qui se passerait, c'est qu'on verrait une augmentation
24:01 en flèche du chômage.
24:03 Donc, oui sur le principe de donnant-donnant,
24:05 pas sur les allègements,
24:07 parce que les allègements... - Bon, mais...
24:09 - C'est la compensation du fait
24:11 que, encore une fois,
24:13 on finance notre modèle de protection sociale,
24:15 au lieu de le faire sur l'impôt,
24:17 on est le pays qui le finance le plus sur le travail,
24:19 donc on pénalise le travail,
24:21 et on peut pas dire à la fois, il y a des problèmes
24:23 de pouvoir d'achat, et taxer encore plus le travail,
24:25 parce qu'à la fin, les entreprises, c'est pas juste.
24:27 Et donc,
24:29 on a toujours
24:31 ce problème, même avec les allègements.
24:33 Le pire, en plus, c'est que même avec
24:35 les allègements, dès qu'on est au-dessus de 2,5 SMIC...
24:37 - Y a des poches.
24:39 - Non, mais, et surtout, on est encore,
24:41 on est toujours plus cher.
24:43 C'est-à-dire que vous avez, n'importe qui peut faire
24:45 le calcul, il faut aller sur un site,
24:47 un moteur de recherche, et voir en super brut
24:49 comparé, pour 4 ingénieurs allemands,
24:51 il y a 3 ingénieurs français.
24:53 C'est impossible de se battre avec ça.
24:55 - Donc vous nous dites en creux que notre niveau de charge,
24:57 même lorsqu'on fait des allègements, reste encore trop élevé.
24:59 - Au-dessus de 2,5 SMIC, c'est factuel.
25:01 Chacun peut dire "bah c'est pas grave",
25:03 on peut dire "c'est pas grave" ou "c'est grave",
25:05 mais on peut pas contester le fait que ça existe.
25:07 - Vous lancez pas un débat politique,
25:09 vous affirmez effectivement factuellement que notre
25:11 niveau de charge, 45,3% de prélèvements...
25:13 - Que patronal, faut rajouter 22% de charge salariale.
25:15 - Salariale.
25:17 - Plus l'IR.
25:19 - Juste sur cette question, je leur dis,
25:21 Elisabeth Born a lancé cette feuille de route
25:23 qui est pas rien, quand même,
25:25 de transformation, et elle dit
25:27 "ça sera pas sur le travail, ça sera les entreprises
25:29 qui paieront", vous avez entendu Olivia Coppin,
25:31 donc elle entend un peu le message que vous avez sur le plateau.
25:33 On peut pas aller chercher sur le travail,
25:35 on ira chercher sur les entreprises.
25:37 Et le Medef dit "attention, nous aussi on a compressé nos marges,
25:39 on a fait des efforts, on a augmenté les salaires".
25:41 Qu'est-ce que vous en pensez ?
25:43 C'est aux entreprises, finalement, de porter l'effort
25:45 de la transformation énergétique
25:47 et écologique pour être plus larges ?
25:49 - En tout cas, aujourd'hui, on est dans un climat
25:51 social qui fait que les salariés sont pas prêts
25:53 à le porter, donc je pense qu'il y a aussi
25:55 une stratégie de com' et des éléments de langage
25:57 bien travaillés. Ensuite,
25:59 c'est tout l'enjeu sur la place
26:01 de l'entreprise, est-ce qu'elle doit accompagner
26:03 la transition écologique ? Oui. Est-ce qu'elle doit
26:05 accompagner la transformation du marché du travail ?
26:07 - Et la financer, d'ailleurs. - Et la financer.
26:09 On est quand même sur un sujet qui touche
26:11 une majorité des gens.
26:13 Comment mettre en place des solutions
26:15 pour que les seniors ne soient plus mis au placard ?
26:17 - Pour revenir sur la question écologique...
26:19 - Un tout petit mot, parce que c'est qu'on parle d'un sujet...
26:21 - Très rapidement, il y a une petite musique
26:23 qu'on entend beaucoup, c'est "à la dette publique",
26:25 on nous oppose beaucoup la dette climatique.
26:27 Je veux pas entendre parler de la dette publique,
26:29 moi ce qui m'intéresse, c'est la dette climatique.
26:31 Ce qui est une hérésie en soi,
26:33 parce que pour répondre à la dette climatique,
26:35 on a besoin
26:37 d'investissements lourds.
26:39 Moi, le constat que je fais, en revanche,
26:41 s'agissant des efforts des entreprises,
26:43 certaines le font, on est encore
26:45 au balbutiement de la prise en compte
26:47 par les entreprises
26:49 de leurs impacts environnementaux et climatiques.
26:51 Quand on regarde les négociations,
26:53 les accords GEPP, et c'est aujourd'hui
26:55 un thème obligatoire,
26:57 on reste vague,
26:59 on reste dans les grands attendus de principe,
27:01 et on n'est pas encore dans le plan d'action concret.
27:03 - Ou du gadget. - Et voilà.
27:05 - On y vient, mais doucement.
27:07 - Antoine Fouché, la fonction publique,
27:09 on a beaucoup parlé dans le privé des négociations
27:11 et NAO, les choses se sont plus ou moins bien passées,
27:13 le Medef dit d'ailleurs, vous avez vu, il n'y a pas eu de problèmes
27:15 et de grèves sur les augmentations de salaires,
27:17 c'est ce que dit Geoffroy Roux de Bézieux,
27:19 qui va quitter le Medef, et ce qui est vrai,
27:21 sur la fonction publique, Stanislas Guérini,
27:23 c'est compliqué, parce que lui aussi,
27:25 il y a des révolutionnaires qui lui disent
27:27 "mais nous, attendez, on perd du pouvoir d'achat,
27:29 il faut nous augmenter",
27:31 et lui répond "oui, d'accord, mais on va revoir
27:33 l'ensemble de la grille d'évolution de carrière,
27:35 on va toucher aux aides
27:37 annexes sur les aides familiales,
27:39 qu'est-ce qu'on fait avec la fonction publique ?
27:41 Parce que là, la fonction publique
27:43 dit "il faut nous augmenter au moins de 10%",
27:45 mais Stanislas Guérini, il ne les a pas dans sa poche,
27:47 ces 10%.
27:49 - C'est épouvantablement difficile, la fonction publique,
27:51 parce qu'il y a un passif...
27:53 - Il y a un passif où on a gelé le point
27:55 de la fonction publique pendant des années,
27:57 donc il y a eu une perte de pouvoir d'achat factuellement,
27:59 même si l'inflation était beaucoup moins forte,
28:01 là, ils ont augmenté de 3,2 alors que l'inflation était de 6,
28:03 donc il y a eu quand même l'année dernière de la perte,
28:05 et il risque d'avoir de la perte cette année,
28:07 par ailleurs, il y a un besoin
28:09 de revalorisation salariale, parce que
28:11 quiconque a fait à travailler et dans le public et dans le privé
28:13 sait qu'on travaille moins pour gagner plus
28:15 dans le privé...
28:17 - Ça, vous m'étiez mis pied dans le plat, quand même.
28:19 - Non, mais donc, on travaille moins pour gagner plus
28:21 dans le privé, je parle d'expérience,
28:23 et à tous les niveaux,
28:25 de catégorie C à catégorie A+.
28:27 - Travailler en cabinet, c'est spécial,
28:29 c'est 15h dans le cours.
28:31 - Non, non, même dans l'administration centrale,
28:33 un sous-directeur dans l'administration centrale,
28:35 il travaille 70-80 heures par semaine,
28:37 sinon il ne peut pas faire son job,
28:39 par semaine,
28:41 et il prend ses 5 semaines de congé, pas plus, etc.
28:43 Donc, il y a ça,
28:45 donc il y a besoin de revalorisation salariale,
28:47 et par ailleurs,
28:49 il faut faire des économies.
28:51 - C'est ce qu'il a dit, il avait le droit d'achat du ministère.
28:53 - Et le problème, c'est que les 4 sont vrais,
28:55 et après, un autre pied dans le plat,
28:57 là où je trouve que ça ne dépend pas
28:59 que de Stanislas Guérini, ça dépend de l'ensemble
29:01 du gouvernement, mais la seule manière
29:03 de s'en sortir, c'est de simplifier
29:05 le millefeuille territorial, parce que c'est
29:07 le seul endroit où on peut faire
29:09 des économies intelligentes, c'est-à-dire
29:11 dépenser moins pour servir mieux,
29:13 pour avoir un meilleur service public.
29:15 - Il faut rappeler Nicolas Sarkozy...
29:17 - Il faut rappeler que 3 ou 4 instances
29:19 qui s'occupent de la même chose, ça ne marche pas.
29:21 - Mais évidemment.
29:23 - Et là, on revient en basique.
29:25 - On revient en basique fondamentaux.
29:27 - Mais c'est difficile à faire politiquement.
29:29 - C'est extrêmement dur, on fait un courage politique.
29:31 - Mais c'est la seule manière de le faire.
29:33 - Mais là, pas dans le contexte social qu'évoquait Olivier Copain.
29:35 - Mais Antoine, en parallèle, le public et le privé,
29:37 on sait que dans le privé, l'augmentation des salaires
29:39 est conditionnée à l'augmentation de la productivité.
29:41 Et pour augmenter la productivité, on se réorganise.
29:43 Et effectivement,
29:45 c'est un des piliers...
29:47 - Mais on résume à Mouth, un peu ?
29:49 - Oui, on se réorganise.
29:51 Le millefeuille territorial, c'est la faculté
29:53 de créer un nombre de doublons incalculables.
29:55 Donc ne serait-ce que d'agir sur ce levier-là,
29:57 oui, on a des leviers.
29:59 - Là, il n'y a qu'à Faucon, parce que ça fait 20 ans qu'on en parle.
30:01 - Mais les agents en souffrent en plus.
30:03 - Parce qu'ils se tirent,
30:05 pas les uns sur les autres,
30:07 mais ils font la même chose,
30:09 donc c'est redondant, donc ils ont l'impression de ne pas être efficaces,
30:11 donc de ne pas bien faire leur boulot.
30:13 - Donc ils perdent de sens.
30:15 - Exactement, donc ils compensent, c'est aussi pour ça qu'on travaille beaucoup plus
30:17 dans la fonction publique, parce qu'il faut compenser
30:19 la désorganisation.
30:21 Parce que c'est conditionné au gain de productivité
30:23 dans le privé, c'est moins désorganisé,
30:25 sauf dans certaines grandes boites où c'est un peu le bazar,
30:27 mais sinon quand même c'est plus efficace,
30:29 l'organisation du travail est plus efficace,
30:31 donc il y a vraiment quelque chose à faire, il n'y a que,
30:33 entre guillemets, les syndicats à prendre de front.
30:35 Mais les agents soutiendraient.
30:37 - Vous avez bien raison, il n'y a que les syndicats
30:39 à prendre de front, parce que déjà...
30:41 - Oui, les CGT et FO sont vent debout,
30:43 et exigent évidemment, dans un contexte
30:45 où ils avaient évoqué qu'il n'y aurait plus de négo,
30:47 mais on s'aperçoit à travers notre émission
30:49 qu'en fait les négociations ont pris sur plein de sujets,
30:51 et notamment sur celle-ci.
30:53 Vous en pensez quoi, Livia Coppens,
30:55 du casse-tête face auquel est
30:57 confrontée Stanislas Guérini,
30:59 parce qu'il a bien compris qu'il fallait augmenter,
31:01 et que la ministre, au même moment, la première ministre,
31:03 dit "il faut serrer la vis dans tous les ministères".
31:05 C'est intenable pour lui.
31:07 - Oui, c'est un peu ce qui vient d'être dit, c'est vrai que c'est un casse-tête
31:09 qui est assez compliqué, surtout qu'on n'est pas dans la même temporalité,
31:11 c'est-à-dire effectivement, je pense qu'on est tous d'accord
31:13 pour dire qu'il faut transformer,
31:15 il faut vraiment, structurellement, cette fonction publique,
31:17 mais ça, on est sur un temps long,
31:19 on est sur des décennies.
31:21 - Et du courage politique !
31:23 - Et du courage politique, et puis aussi une continuité politique,
31:25 c'est-à-dire que ça ne change pas d'un quinquennat à un autre.
31:27 Et puis là, pour le coup,
31:29 on est dans un temps court, c'est-à-dire qu'aujourd'hui
31:31 la grande sociale, elle est présente, la fonction publique,
31:33 elle entend, elle souffre,
31:35 et puis du coup, c'est un impact aussi sur la qualité
31:37 des services rendus,
31:39 on est en plein dans l'actualité dramatique.
31:41 - Des hôpitaux. - Voilà, des hôpitaux notamment,
31:43 des écoles, enfin, où du coup, on est sur des piliers
31:45 de la démocratie, quoi,
31:47 et c'est là, du coup, il n'y a plus d'argent,
31:49 et voilà, et donc on s'asphyxie.
31:51 Donc il faut trouver une solution, maintenant,
31:53 sachant que la solution, la vraie solution,
31:55 elle est pérenne et elle va prendre du temps,
31:57 et c'est très compliqué à exécuter.
31:59 - Top, des emplois, je voulais juste préciser,
32:01 ils ont ce budget militaire, j'ai vu ça, 413 milliards
32:03 pour le budget, Sébastien Lecornu porte ce ministère,
32:05 30 milliards consacrés
32:07 exclusivement à l'inflation.
32:09 Donc, c'est-à-dire qu'il y a 30 milliards
32:11 qui partent pour compenser
32:13 et revaloriser le rattrapage
32:15 de l'inflation. - Oui, mais c'est ce que
32:17 vous disiez, Antoine, le top 10 a été relevé, mais pas suffisamment.
32:19 - Top 10 des métiers,
32:21 ça, c'est intéressant, parce qu'on se dit,
32:23 après tout, c'était un peu un marronnier,
32:25 mais c'est important de le traiter, parce que quand on regarde la liste
32:27 des métiers, on se dit, mais en fait,
32:29 c'est des métiers où il y a 3 millions
32:31 d'emplois à pourvoir, donc c'est colossal,
32:33 vous l'évoquiez, Antoine, mais dans les métiers,
32:35 serveurs, aides-apprentis,
32:37 employés polyvalents, agriculteurs,
32:39 ouvriers agricoles, ceux qui vont ramasser
32:41 les fruits, les aides-soignantes
32:43 et aides-soignants, ouvriers non qualifiés,
32:45 viticulteurs, arboriculteurs,
32:47 salariés-cueilleurs,
32:49 agents d'entretien, donc le ménage,
32:51 et aides à domicile. Les métiers les plus
32:53 pénibles qu'aujourd'hui, j'allais dire,
32:55 les personnes à Pôle emploi
32:57 ne veulent même pas faire. - Mais c'est pas surprenant.
32:59 - C'est terrible ! - On retrouve les mêmes métiers,
33:01 ça fait plusieurs mois. - Mais c'est marronné,
33:03 ces métiers. - En revanche,
33:05 ce qui est intéressant à reprendre
33:07 cette liste et de découvrir que ce sont
33:09 les mêmes métiers dont on parle, c'est que ça
33:11 renvoie au fait qu'aujourd'hui on est vraiment, je pense,
33:13 à un point de bascule
33:15 en lien avec le fait qu'on hérite des métiers
33:17 qui sont liés à une économie servicielle. On a fait
33:19 le choix, il y a plusieurs décennies,
33:21 de l'économie servicielle au déploiement de l'industrie,
33:23 ce sont des métiers liés
33:25 à l'économie de service. Les Français
33:27 veulent être en terrasse, mais personne ne
33:29 veut les servir. C'est un peu ça l'idée.
33:31 - C'est terrible. - Donc c'est terrible.
33:33 Donc à un moment, il va falloir clairement
33:35 poser le choix sur la table
33:37 en disant "Soit vous prenez ces métiers,
33:39 soit vous faites
33:41 l'effort de la formation, vous vous accompagnez
33:43 pour le faire, donc on renvoie à l'effort
33:45 fondamental qui doit être fait plus encore, même si
33:47 beaucoup a été fait, et je regarde Antoine,
33:49 sur le sujet, il y a encore
33:51 beaucoup à faire, on a besoin de 4 points
33:53 de pible en matière d'investissement de formation à minima,
33:55 et notamment renforcer
33:57 les investissements sur l'éducation
33:59 privée. - L'expérience, ramasser
34:01 des fruits, des cerises, des cornichons,
34:03 des pommes, des bouteilles de terre... - C'est extrêmement pénible. - Moi je veux bien que vous me parliez
34:05 de formation. - Et l'immigration professionnelle
34:07 permet de répondre à ça. - Je mets les pieds dans le plat
34:09 parce qu'il y a une loi, une immigration qui devrait
34:11 revenir, parvenir, on ne sait pas trop.
34:13 Que vous en pensez, Olivia ? Parce qu'il y a un débat là,
34:15 globalement, ramasser des fruits, c'est pénible,
34:17 pas besoin de faire 15 jours de formation,
34:19 on comprend assez vite qu'il faut ramasser le fruit, le mettre dans une
34:21 cagette. On ne les trouve pas, ces salariés.
34:23 C'est saisonnier, c'est plutôt mal payé,
34:25 c'est pénible, ils n'y vont pas. - Oui,
34:27 ce qui est le plus terrible, c'est que dans ce classement, il y a aussi les aides-soignants,
34:29 les adultes aussi, donc là on renvoie
34:31 aussi à notre question, enfin c'est des questions civilisationnelles
34:33 sur comment on traite nos aînés, et on va tous...
34:35 C'est une question qui nous concerne. - C'est un problème de salaire ?
34:37 - J'ai envie de dire que c'est le top des... C'est les 10 métiers
34:39 en crise, quoi, c'est pas qu'un problème de salaire.
34:41 Depuis le Covid, il y a quand même
34:43 une profonde transformation de nos rapports
34:45 au travail, donc oui, c'est une question de rémunération,
34:47 c'est une question de conditions de travail,
34:49 notamment dans la restauration, le taillerie,
34:51 ça n'attire plus personne, parce que c'est des métiers qui
34:53 empiètent complètement sur votre vie privée, qui sont pas
34:55 du tout rémunérés, et aussi,
34:57 parlons, on parle beaucoup de la reconnaissance
34:59 dans le monde de l'entreprise, mais c'est des métiers qui ne sont pas
35:01 reconnus socialement. Et donc
35:03 du coup, effectivement, et bien c'est des métiers
35:05 qui vont attirer personne, qui n'ont pas d'autre
35:07 choix que d'accepter ces métiers-là. Donc les personnes
35:09 les plus précaires, les moins instruites,
35:11 les moins formées, du coup sur des métiers,
35:13 pour moi c'est très grave, sur des métiers comme aides-soignants,
35:15 aides à domicile, où pour moi on devrait être sur des métiers
35:17 patients, parce que s'occuper de personnes âgées,
35:19 c'est quand même, voilà, il faut quand même
35:21 des qualités humaines intrinsèques, et du coup
35:23 qu'est-ce qu'on retrouve à la fin ? De la maltraitance
35:25 dans les EHPAD, de la maltraitance dans les hôpitaux,
35:27 c'est vraiment un problème.
35:29 - Une souffrance au travail de ceux qui font le boulot
35:31 sur l'immigration.
35:33 On accueille dans une loi
35:35 des personnes,
35:37 des quotas, Nicolas Sarkozy,
35:39 on en a beaucoup parlé aujourd'hui,
35:41 on dit, ben voilà, on a besoin de 10 000
35:43 personnes pour faire le nettoyage,
35:45 on a besoin, comme on fait, complètement.
35:47 Pour l'emploi, fait la liste, bon très bien.
35:49 - Enfin moi je pense que de toute façon
35:51 on n'a pas le choix, c'est-à-dire que là,
35:53 le débat montre que
35:55 on est face à nos contradictions
35:57 d'un côté, je ne sais pas si les contradictions
35:59 consommateurs-citoyens ou
36:01 contradictions, pardon,
36:03 intrinsèques. - Et politiques même d'ailleurs.
36:05 - Et totalement politiques.
36:07 - Ben évidemment. - Encore une fois,
36:09 cette liste-là, grosso modo depuis 10-15 ans,
36:11 elle ne bouge pas.
36:13 Donc on peut dire, sans être polémique et en étant factuel,
36:15 que c'est les métiers que les Français,
36:17 qui soient français depuis une ou dix générations,
36:19 ne veulent pas faire.
36:21 Donc ensuite, la question c'est,
36:23 qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce qu'il y a un contrat
36:25 social plus dur qui dit, ben en fait
36:27 si, quand même, même si vous ne voulez pas,
36:29 quand même, donc là c'est, ben on baisse
36:31 ou on supprime les aides sociales pour en bliche,
36:33 c'est le bâton, ou alors,
36:35 ou alors, mais il n'y a pas de
36:37 troisième, hein, ou alors c'est
36:39 une immigration beaucoup plus massive
36:41 sur ces métiers-là,
36:43 et donc ciblée et contrôlée.
36:45 Mais on n'a pas,
36:47 ou alors, non, si la troisième solution,
36:49 c'est de rester... - Ou d'accumuler les migrants qui dorment dehors.
36:51 - Oui, mais ça ne fait pas la masse, parce que comme vous dites,
36:53 c'est des centaines de milliers de personnes
36:55 qu'il faut, donc, et par an.
36:57 - Merci. - Donc en fait, sinon la troisième
36:59 solution, c'est de faire comme on fait
37:01 depuis 10 ans, c'est-à-dire que ça reste non pourvu,
37:03 et c'est super dur pour ceux qui y vont,
37:05 parce qu'ils doivent compenser l'absence des autres.
37:07 - Et au moment où ils craquent, Olivier Coppin ? - Et au moment où ils craquent.
37:09 - La liste va peut-être amener à être évoluée,
37:11 peut-être qu'un jour, ce sera aussi les enseignants,
37:13 les professeurs qui font partie des métiers. - Ils ne sont pas loin.
37:15 - Ça commence. - Ils ne sont pas loin, les enseignants.
37:17 - Donc quand même, gros warning.
37:19 - Source d'inquiétude, parce que le marché de l'emploi
37:21 n'a jamais été aussi tendu. - Et ça renvoie à la négociation
37:23 sur l'attractivité. - Merci pour ce débat.
37:25 Je resterai bien avec vous encore un petit quart d'heure,
37:27 parce qu'il y a tellement de sujets à traiter, et c'est passionnant.
37:29 À vous, Olivier Coppin, fondatrice de Just Business,
37:31 ni victime, ni bourreau, organisme de formation.
37:33 Antoine Fouché, merci. Quintet de conseil,
37:35 ex-DIRCAP de Muriel Pénicaud.
37:37 Et merci, Alexandre Lamy, spécialiste
37:39 et avocat en droit social.
37:41 L'Institut Sapien, c'est le think tank néo.
37:43 Vous avez quand même une sacrée liste, quand même.
37:45 Ça ne rigole pas. On tourne une page,
37:47 fenêtre sur l'emploi, on parle de... Tiens, c'est exactement
37:49 le sujet, les métiers de la banque,
37:51 n'attirent plus, eux non plus. Pourtant,
37:53 auparavant, on voulait travailler dans les banques.
37:55 Mais ce n'est plus le cas, et on en parle dans Fenêtre sur l'emploi.
37:57 [Générique]
38:09 Fenêtre sur l'emploi, pour parler des métiers
38:11 de la banque, pour rester finalement dans l'esprit
38:13 de ce top 10 des métiers.
38:15 La banque n'était pas dans la liste,
38:17 mais c'est un métier qui n'attire plus
38:19 ou qui attire moins. On en parle
38:21 avec Barbara Ralu. Bonjour, Barbara.
38:23 - Bonjour. - Ravi de vous accueillir. Alors,
38:25 vice-présidente, vous n'aimez pas ce titre...
38:27 - Vice-présidente conseil expert.
38:29 - Vice-présidente conseil expert chez CGI
38:31 Business Consulting. Jusque-là,
38:33 tout va bien. Quand même, c'est intéressant
38:35 dans votre parcours, grand parcours dans la banque,
38:37 à l'intérieur d'une banque, puis aujourd'hui,
38:39 vous faites du conseil. Qu'est-ce qui se passe ?
38:41 Quel est votre regard sur
38:43 ce désamour des candidats
38:45 pour la banque ?
38:47 - Alors, en fait, c'est une bonne question.
38:49 Ça s'inscrit, on va dire, dans un contexte
38:51 plus général. Le marché du travail
38:53 est tendu. Donc, en fait,
38:55 il y a beaucoup de secteurs qui ont du mal à tirer.
38:57 La banque n'échappe pas à ça.
38:59 Et la banque doit aussi retravailler
39:01 son attractivité aussi vis-à-vis des
39:03 candidats.
39:05 - Il y a évidemment le débat du sourcing, et puis il y a la réalité
39:07 des collaborateurs, parce que vous les rencontrez,
39:09 parce que vous allez les accompagner.
39:11 Il y a ceux qui sont au contact du public
39:13 et qui, on peut le dire,
39:15 vivent parfois des souffrances.
39:17 Et puis, il y a tout le back-office. Quels sont ceux
39:19 qui sont le plus en difficulté au sein des banques ?
39:21 - C'est compliqué.
39:23 Après, on a vraiment des difficultés
39:25 quand même sur la partie conseiller clientèle,
39:27 sur la partie réseau,
39:29 parce qu'ils ont aussi
39:31 moins de flexibilité. On a vu post-pandémie
39:33 qu'il y a eu une nouvelle organisation des modes de travail,
39:35 plus de flexibilité, le travail hybride
39:37 avec du télétravail, du présentiel.
39:39 Et c'est vrai que c'est plus facile
39:41 et ça a été plus "rapide"
39:43 à développer dans les fonctions sièges,
39:45 dans les services centraux.
39:47 - En agence, c'est plus compliqué
39:49 parce qu'il faut toujours qu'il y ait quelqu'un face aux clients.
39:51 - Il y a des horaires.
39:53 - Du coup, il y a moins de flexibilité.
39:55 Or, ça fait partie des attentes des candidats.
39:57 Donc, il y a un petit peu aussi de découragement
39:59 dans le réseau qui peut être lié à ces sujets-là.
40:01 - Le secteur bancaire a perdu en 10 ans
40:03 10% de ses collaborateurs
40:05 et on a 72%
40:07 des salariés du secteur
40:09 de la banque, source
40:11 Upslide, qui envisagent
40:13 de quitter le secteur
40:15 pour éviter le burn-out.
40:17 On a atteint un niveau très élevé
40:19 de tension.
40:21 - Il y a eu une vraie charge de travail
40:23 parce qu'il y a eu aussi une réduction
40:25 qui était liée à des exigences
40:27 d'efficacité opérationnelle.
40:29 Il y a eu le développement du digital
40:31 qui fait qu'on a pu automatiser
40:33 certaines tâches à moindre valeur ajoutée.
40:35 Mais c'est vrai que du coup, il y a vraiment
40:37 des sujets de charge de travail
40:39 et qu'il faut aussi donner des perspectives
40:41 aux collaborateurs par rapport à ces sujets-là.
40:43 - Et sur les RH, parce que ça c'est un sujet
40:45 sur lequel vous travaillez,
40:47 il faut repenser quoi ?
40:49 Même la façon dont on ouvre une agence ?
40:51 Parce que de l'autre côté, vous avez des directions
40:53 qui disent qu'il faut aussi ouvrir plus largement
40:55 sur des horaires plus larges, parce que les gens
40:57 ne peuvent pas arriver à 17h pour déposer leurs chèques.
40:59 Tout ça, en fait, disrupte
41:01 le modèle bancaire.
41:03 - Il faut revoir le modèle bancaire,
41:05 il faut revoir l'équilibre aussi
41:07 entre ce qui est digitalisé,
41:09 parce qu'on encourage beaucoup le self-care
41:11 dans tous les secteurs. - Les applis.
41:13 - Voilà, on va faire ces opérations courantes
41:15 soi-même, mais le rôle du conseiller,
41:17 en fait, on voit bien que malgré
41:19 le succès des banques en ligne,
41:21 il y a beaucoup de Français
41:23 qui veulent encore avoir un conseiller
41:25 dédié, parce qu'il y a vraiment
41:27 ce rôle de conseil. Donc on a
41:29 vraiment cette
41:31 tendance à
41:33 faire monter les conseillers sur
41:35 un vrai rôle de conseil,
41:37 et tout ce qui est opération quotidienne,
41:39 on le fait tout seul sur une appli.
41:41 - Il y a un vrai sujet à traiter d'ailleurs dans nos débats
41:43 de Smart Jobs sur les enjeux
41:45 du secteur bancaire, qui est vraiment à la fois en
41:47 transformation. Qu'est-ce qu'on doit faire en priorité,
41:49 en quelques mots ? Qu'est-ce que les RH
41:51 doivent faire ? Sourcer différemment, aller
41:53 plus vite dans le recrutement, être plus
41:55 moderne dans le recrutement ? - Je pense qu'il y a
41:57 vraiment des possibilités
41:59 d'être, comme vous dites, plus moderne,
42:01 aller plus vite, faciliter, utiliser tous les
42:03 outils, s'appuyer aussi sur
42:05 les nouvelles tendances,
42:07 parce que quand on veut attirer
42:09 les jeunes générations, les candidats qui arrivent
42:11 sur le marché du travail, c'est la vidéo qui marche,
42:13 c'est pas forcément LinkedIn,
42:15 ça va être Instagram, TikTok,
42:17 et le média vidéo,
42:19 parce qu'il faut aussi que le candidat se projette,
42:21 donc si on fait une présentation
42:23 vidéo, si on fait
42:25 des témoignages, c'est quelque chose qui est très important,
42:27 et qui se fait de toute façon déjà depuis le début,
42:29 c'est des témoignages collaborateurs pour qu'ils puissent
42:31 se projeter, et puis peut-être
42:33 donner de la visibilité sur la diversité des métiers,
42:35 parce qu'en fait, la banque, c'est pas
42:37 - C'est pas que le guichet, mais évidemment - Voilà, c'est pas que le conseiller,
42:39 il y a plein de métiers, il y a une grande richesse,
42:41 et pour attirer notamment sur les métiers du
42:43 digital, les métiers, tout ce qui est
42:45 dans les DSI où il y a une vraie pénurie, comme dans
42:47 tous les secteurs, la banque ne fait pas
42:49 exception, il faut
42:51 vraiment pouvoir expliquer tout ce qui peut être fait dans la banque.
42:53 - Vous reviendrez nous en parler dans
42:55 un débat, parce que c'est important vraiment d'essayer
42:57 de comprendre le modèle et sa
42:59 transformation, et comment justement accompagner
43:01 le secteur bancaire pour donner
43:03 envie de pousser la porte d'une banque et y travailler.
43:05 Merci à vous Barbara Ralu d'être venue sur le
43:07 plateau, vice-présidente,
43:09 consultante - Conseil expert.
43:11 - Conseil expert, non mais j'ai essayé de compléter,
43:13 CGI, business consulting. Merci à vous,
43:15 l'émission est terminée, merci à toute
43:17 l'équipe, merci à Ulysse à la réalisation, merci Alexis
43:19 Ausson, merci à l'équipe de programmation, Nicolas
43:21 Juchat et Alexis, j'ai essayé d'accélérer
43:23 pour ne pas être trop en retard, je vous remercie
43:25 évidemment pour votre fidélité et l'intérêt
43:27 que vous portez à nos programmes, je vous dis
43:29 à demain, bye bye.
43:31 ♪ ♪ ♪

Recommandations