SMART IMPACT - Emission du vendredi 11 octobre

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Vendredi 11 octobre 2024, SMART IMPACT reçoit Luc Moneger (Urbaniste et paysagiste associé, Cobe) , Marc Lafont (Président exécutif, WO2) , Guillaume Lafont (Cofondateur, Vizcab) et Stanislas Pottier (Président, BBCA)

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Transcription
00:00Retrouvez Smart Impact, partenaire du CYPCA, le salon de l'immobilier bas carbone.
00:16Bonjour à toutes et à tous, Smart Impact au cœur du CYPCA, le salon de l'immobilier bas carbone.
00:22On est ici au Carousel du Louvre à Paris et dans cette émission on va parler de la valorisation future de l'immobilier.
00:31Vous allez le voir, des solutions existent déjà, des innovations, j'en vois autour de moi,
00:36elles sont proposées chaque année, des bonnes pratiques à découvrir et à partager dans les allées du salon et dans ce Smart Impact.
00:44L'invité de ce Smart Impact c'est Stanislas Potier, bonjour.
00:54Bonjour.
00:55Bienvenue, vous êtes le président de l'association BBCA, co-organisateur de ce troisième salon de l'immobilier bas carbone.
01:02Pour commencer, présentez-nous cette association pour le développement du bâtiment bas carbone.
01:08Depuis quand vous êtes mobilisé sur ces enjeux, est-ce que vous étiez des pionniers ?
01:13Absolument, l'association est née de la volonté des acteurs de créer quelque chose qui permette de montrer au marché,
01:24à tout le monde, ce qui se fait de bien en matière de décarbonation.
01:28L'objectif, le focus est carbone, on ne traite qu'un seul aspect de la transition écologique globale, mais fondamental.
01:39En revanche, c'est de traiter tout le carbone.
01:42Si on remonte 2015, l'année de création de BBCA, automne 2015, juste avant la COP21,
01:48on a un système réglementaire, un système de préférences collectives, financières, etc.
01:53qui ne valorise pas ce qui se fait de bien en matière de décarbonation.
01:57Même parfois, les acteurs sont pénalisés.
01:59Ils se sont dit, réunissons-nous dans une association et l'association va montrer comment on peut compter le carbone
02:06et comment on peut établir des seuils de performance et montrer à tout le monde que ça marche.
02:11C'est ce que BBCA a fait.
02:13Avec tous les acteurs de la construction, constructeurs, bureaux d'études, promoteurs, architectes,
02:21la seule chose qu'on n'a pas mis dans l'association, c'est des fabricants de matériaux.
02:25L'association voulait rester libre vis-à-vis des modes constructifs, être humainique.
02:31Les choses évoluent très vite, il y a beaucoup d'innovations.
02:35On est nés à l'automne 2015, un peu avant la COP21.
02:40On a bénéficié du succès de la COP21, puisqu'il y a eu une mobilisation politique internationale sur le carbone.
02:46On a commencé à produire nos référentiels, qui eux-mêmes sont traduits en labels,
02:53BBCA distribué par les certificateurs, dès le début 2016.
02:58J'aimerais qu'on détaille le rôle que vous avez pu jouer avec votre association, vos travaux, vos actions,
03:07sur la mise en œuvre de la réglementation RE2020, qui est plus exigeante, plus ambitieuse pour la filière construction.
03:15Vous êtes quoi à l'origine ? Vous y avez participé ? Comment on peut qualifier votre rôle ?
03:20Quand on a été créé, on a un peu bousculé le paysage.
03:23Vous aviez des associations tout à fait méritantes, qui ont fait évoluer les pratiques du secteur.
03:31Mais on a bousculé les choses avec une vision qui dérangeait un peu à l'époque, mono-sujet sur le carbone.
03:38On a tout de suite été repérés par une excellente ministre à l'époque, qui était Emmanuelle Cosse, et par l'administration.
03:45Petit à petit, ils nous ont reconnus et ils nous ont assez vite identifiés comme l'expert carbone.
03:52Quelques années plus tard, il s'est agi d'enfin actualiser les RT, qui sont devenus la RE2020.
04:02On a beaucoup travaillé avec la DHUP, avec les autorités, pour apporter notre expertise sur le sujet carbone.
04:12Je trouve qu'on a été, à mon avis, fondamentale dans le changement de lunettes et la prise en compte du cycle de vie.
04:20C'est vraiment une nouveauté de la réglementation.
04:23La réglementation ne s'occupe pas uniquement du carbone, mais elle a une approche cycle de vie qui est vraiment moderne, même si on nous compare aux autres pays.
04:32C'est vraiment une bonne, de ce point de vue-là, réglementation.
04:35Cela donne de la circularité à la réflexion.
04:38Pour la première fois, on voit tout le sujet.
04:42Vous partez de la fabrication des matériaux jusqu'à leur fin de vie, leur recyclage, leur emploi. Vous voyez tout.
04:51C'est ce qu'on peut, si vous voulez, ça recouvre un petit peu le scope 3 ou 4 qu'on voit pour le reste de l'économie quand on parle de bilan carbone.
05:00Mais là, on rentre dans le détail.
05:02Il faut rendre hommage aussi au ministre de l'époque de la RE2020, qui était Julien Denormandie.
05:09Et qui était d'ailleurs là hier avec BBCA pour la remise des trophées BBCA sur les meilleurs secteurs.
05:17Parlons un peu des enjeux de ce salon, le troisième salon de l'immobilier bas carbone.
05:23On parle de quoi dans les allées ? On parle de financement ? On parle d'accélération ? On parle d'un secteur un peu en difficulté en ce moment ?
05:31C'est quoi les enjeux majeurs ?
05:33A ma grande surprise, on ne parle pas du secteur en difficulté.
05:37Une donnée malheureusement évidente pour tout le monde.
05:40Ce qui est vraiment formidable, c'est que bien que la crise soit vraiment importante,
05:46on va voir à la fin du salon comment ça se passe, mais on a plus de fréquentations, on a plus de couvertures médias,
05:54on a loué tout l'espace alors qu'on a 50% de plus de mètres carrés que la deuxième édition du CIPIA qui était au Grand Palais Éphémère.
06:02Il y a une atmosphère vraiment très positive de deal, de business.
06:06L'objectif quand on a créé le CIPIA avec France Convention il y a trois ans, c'était qu'il y ait une place de marché
06:16où tous les acteurs de la filière puissent se rencontrer, y compris les fabricants de matériaux.
06:21Que ce soit un endroit où très concrètement on puisse avancer, partager les innovations, les best practices.
06:28Je trouve qu'on a ça aujourd'hui.
06:30C'est-à-dire que les financeurs sont là, ils viennent discuter avec les promoteurs et les professionnels.
06:34On a toute la chaîne de valeurs.
06:36Là j'animais une table ronde où on avait Isabelle Semama qui dirige AXAEM Health, fondamentale, la gestion d'actifs sur notre problématique.
06:48La nouveauté de cette année c'est qu'en plus de nos clients traditionnels, les promoteurs, les constructeurs, les architectes, les fabricants de matériaux,
06:58on a aussi les financiers, on les avait déjà l'année dernière, ils sont là cette année.
07:02Mais on a aussi les utilisateurs.
07:05Vous avez beaucoup de directeurs immobiliers qui sont là parce que finalement n'importe quelle entreprise utilise des bâtiments
07:11et elle a aujourd'hui des exigences vis-à-vis de ces bâtiments.
07:14Le locataire aussi.
07:16Vous avez beaucoup plus de collectivités locales et d'élus parce que là aussi ce sont des donneurs d'ordre essentiels pour nos affaires.
07:25Et qui mettent une condition d'engagement environnemental et bas carbone à tous les projets maintenant.
07:32BBC a créé un label pour les territoires bas carbone, ce qui est très intéressant parce qu'on déborde le bâtiment,
07:40on intègre tout ce qui se passe sur un territoire et là les collectivités locales peuvent s'étalonner,
07:47peuvent avec un référentiel extérieur valider, authentifier, transparent, s'engager de façon très précise sur la décarbonation.
07:58C'est une nouveauté aussi cette année.
08:00Justement ce label ou ces labels d'ailleurs, il y a plusieurs labels BBCA ?
08:05Oui, on a commencé par la construction neuve, c'était la chose la plus évidente à faire.
08:11Et après on a fait assez vite la rénovation.
08:15Donc vous avez un label rénovation, on comprend pourquoi.
08:18Il y a évidemment tous les actifs existants qu'on doit transformer.
08:22On est arrivé ensuite à l'exploitation.
08:25Très important aussi si on veut améliorer le bilan carbone au fil de l'eau d'un actif existant.
08:32Avec ces 3 labels, construction, rénovation, exploitation, vous répondez aux besoins des financiers.
08:40Et notamment des gérants qui dans leur portefeuille ont du neuf, des actifs qu'ils doivent rénover,
08:47des actifs qui sont là mais dont on doit améliorer la performance sans forcément les rénover de façon lourde.
08:52Et donc je dirais qu'on a aujourd'hui la palette qui va pour gérer la transition.
09:00Le quartier était important pour prendre aussi en compte les enjeux qui sont autour du bâtiment
09:06et dont le bâtiment dépend aussi pour avoir une performance carbone vue de façon élargie améliorée.
09:15Dernier mot, dernière question, sur les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, ça a été une vitrine pour ces labels justement ?
09:22Oui et non. On est content parce que la Solideo nous a demandé de travailler avec eux sur le village olympique.
09:30Le village olympique est labellisé BBCR et il est aussi labellisé Biodiversity.
09:35Parce qu'à l'époque, ils voulaient authentifier une performance environnementale et nous on leur a dit
09:40on va vous faire une proposition conjointe avec des copains, Biodiversity,
09:44et comme ça vous aurez une performance authentifiée sur le carbone et une performance authentifiée sur la biodiversité.
09:50On ne mélange pas tout et vous êtes certains du niveau de performance que vous avez sur les 2 sujets qui sont fondamentaux.
09:55Et ça, à mon sens, c'est une évolution importante de l'ESG et de la prestation de performance.
10:01Il ne faut pas mélanger les choux et les carottes.
10:03Si on veut être rigoureux dans la présentation des performances, il faut isoler certains sujets fondamentaux.
10:11Le climat, le carbone, c'est absolument fondamental.
10:14On ne peut pas le compenser avec d'autres performances sur d'autres sujets qui peuvent être importants.
10:19Merci beaucoup Stanislas Petier. Bon salon, bon CIPCA.
10:24Merci à vous.
10:25On va continuer d'ailleurs de parler urbanisme tout de suite.
10:29Comment concevoir des espaces urbains adaptés à ce réchauffement climatique ?
10:40On parle d'urbanisme tout de suite dans le débat de ce Smart Impact depuis le CIPCA, le salon de l'immobilier bas carbone avec Luc Moneger.
10:47Bonjour.
10:49Bienvenue, vous êtes urbaniste, paysagiste associé chez COBE et Marc Lafon, président exécutif de WO2.
10:57Un mot de présentation pour chacun d'entre vous. L'agence COBE, pour commencer.
11:00L'agence COBE est une agence d'architecture, de paysage, d'urbanisme, de design et de maîtrise d'oeuvres d'exercice.
11:07On s'engage à transformer de manière durable les villes et les territoires sur la métropole, mais aussi plus largement sur la France et un peu le sud de l'Europe.
11:18Ça fait un champ d'action assez vaste. WO2, c'est un promoteur immobilier, c'est ça ?
11:23C'est une boîte qui fait de la promotion bas carbone. On développe et on commercialise des immeubles bas carbone.
11:29Un immeuble bas carbone, c'est un immeuble qui divise par deux son bilan carbone sur l'ensemble de son cycle de vie.
11:35Les modes constructifs qu'on a mis au point depuis maintenant 10 ans chez WO2 tendent à diviser l'empreinte carbone par un facteur 2 à 3 par rapport à des immeubles traditionnels.
11:44On développe aujourd'hui près de 350 000 m² de projets sur une douzaine de projets partout en Ile-de-France.
11:50Est-ce qu'aujourd'hui, Luc Monéget, l'engagement sur des projets bas carbone est devenu une condition, d'une certaine façon un présupposé ?
12:01Par exemple, des collectivités locales, ça semble assez évident, mais même de promoteurs privés ?
12:06Nous, en tant qu'urbanistes et coordonnateurs de nouveaux quartiers tels que le Fort d'Aubervilliers ou d'autres, ou aussi sur le village des Athlètes,
12:17on s'engage aussi à réfléchir d'abord sur les éléments qu'on va pouvoir conserver du site et pas forcément que sur ce qu'on va construire,
12:26parce que ça participe largement à améliorer le bilan carbone de nos opérations.
12:30La non-démolition, la conservation, la réhabilitation font partie des éléments qui sont les premières choses qu'on regarde.
12:36Après, évidemment, quand on est acteur de la construction sur nos projets, on s'amène à réfléchir le plus largement possible
12:47et le plus précisément possible pour prescrire des modes constructifs.
12:52Et c'est vous qui êtes à l'origine de cette proposition ou ce sont vos clients qui disent
12:56« Attendez, nous de toute façon, on ne veut rien voir ».
12:58Alors, c'est votre spécialité, mais on ne veut plus rien voir d'autre que du bâtiment durable, de l'urbanisme durable.
13:05Par chance, effectivement, c'est une commande maintenant qui est de plus en plus intégrée à la demande de nos maîtres d'ouvrage, de nos commanditaires.
13:13En revanche, pour COBE, c'est quelque chose sur lequel on s'est toujours engagé et qui vient à la fois, nous, de notre âme,
13:21en tant qu'associés à l'agence de préserver les ressources et de développer durablement la ville,
13:27mais aussi de nos collaborateurs qui, vraiment, ont fait remonter le souhait depuis quelques années,
13:33même avant le COVID, de participer réellement à la sauvegarde des ressources.
13:39Marc Lafon, si j'ai bien compris, W2, vous êtes créé pour ça, pour faire de l'immobilier bas carbone.
13:45Exactement.
13:46C'était il y a combien de temps ?
13:47Alors, la boîte a été créée en 2014 sous le nom Wodeum à l'époque.
13:51Wodeum était la partie résidentielle qui a précédé depuis Altaria Cogedim.
13:54Et W2 a été créée en 2017 pour développer les projets mixtes tout tertiaires.
13:59Donc, en 7 ans, vous avez vu l'évolution ?
14:01Ah oui, bien sûr.
14:02Est-ce que vous étiez regardé un peu comme des pionniers qui sont bien gentils,
14:08mais il faut avancer le secteur, mais bon, et aujourd'hui, un peu au cœur des enjeux ?
14:13Exactement. Au tout début de l'aventure, c'est vrai que le marché de l'immobilier
14:17était omnibulé par la notion de kilowattheure au mètre carré.
14:20Et très peu de personnes se concentraient sur le CO2 au mètre carré.
14:23Alors que dans toutes les autres industries, le virage avait déjà été pris.
14:27Vous achetez un billet d'avion, on vous dit combien de CO2 vous allez émettre.
14:30Vous achetez une voiture, on vous dit combien de CO2 au kilomètre elle émet.
14:33L'immobilier était préservé de ça.
14:35On vivait finalement dans ce monde du kilowattheure au mètre carré.
14:38Alors, on dépensait énormément de carbone pour réduire au maximum
14:41les consommations énergétiques du bâtiment.
14:43Et de temps en temps, on aboutissait à des non-sens écologiques.
14:46Nous, on s'est mis dans un premier temps à calculer le carbone.
14:49Le calcul, c'est quand même la première étape de l'optimisation.
14:52On s'est rendu compte très tôt que vous aviez à peu près 70% du bilan carbone
14:57d'un projet qui a été émis pendant la phase de construction.
14:59Les 20 à 30% restants sont émis pendant 50 ans d'exploitation de l'immeuble.
15:03Donc, il y a un vrai enjeu finalement à travailler sur ces 70%
15:07et à baisser l'empreinte carbone de l'acte de construire.
15:10C'est pour ça que, assez logiquement chez WO2, on s'est très vite concentré
15:14sur l'utilisation du bois massif comme principal matériau de grosse œuvre.
15:18Pourquoi ? Parce que le bois, c'est le seul matériau aujourd'hui de construction
15:21qui stocke du carbone plutôt que d'en émettre.
15:24À la différence du béton qui est un des matériaux les plus émissifs au monde aujourd'hui,
15:28vous savez qu'il y a 150 millions de tonnes de béton
15:31qui sont coulées chaque seconde dans le monde.
15:33On est sur un matériau qui, s'il était un pays,
15:36serait le troisième pays le plus émissif après les Etats-Unis et la Chine.
15:40Donc, on est sur un super pollueur.
15:42L'idée, c'est finalement de remplacer ce matériau qui est très émissif,
15:46le béton et l'acier, par un matériau qui vient stocker du carbone, le bois.
15:50Et on reparlera d'un exemple récent qui vient d'être inauguré à Nanterre,
15:54un complexe de bureaux qui s'appelle l'Arboretum.
15:57Je voudrais, Luc Molléger, parler d'un autre projet emblématique
16:00sur lequel votre agence a travaillé, c'est le village des athlètes.
16:04Là aussi, le cahier des charges devait être assez précis.
16:08Le cahier des charges était très précis et très ambitieux.
16:12On s'est attachés à y répondre au maximum.
16:15S'il s'agit d'aborder la question du bilan carbone de cette opération,
16:20évidemment qu'on n'était pas non plus seuls sur l'opération.
16:24Sur cette opération, on est coordonnateur urbaniste.
16:28On est aussi architecte.
16:30Et on s'est attachés à mettre en œuvre des projets le plus durable possible
16:35avec un mode constructif de plancher, bois, mixte, béton,
16:39pour rentrer aussi dans une économie de projet.
16:42Mais j'ai envie de dire qu'on a poussé au maximum
16:45de ce qui, techniquement et financièrement, était possible de faire
16:48pour améliorer le bilan carbone de cette opération.
16:51Mais d'un point de vue plus large, au-delà du simple bilan carbone,
16:54d'un point de vue de la durabilité, de l'acceptabilité de ce projet,
16:59on a été amené à envisager sa 2e phase, sa 2e vie, son héritage.
17:06Il s'agissait de prévoir la 2e vie de ce projet
17:11pour avoir des modes constructifs évolutifs,
17:13pouvoir abattre des cloisons, retravailler les cellules de logement
17:17et offrir à la fois un quartier qui soit accepté par les résidents tout autour,
17:23donc de trouver un air de famille, d'avoir aussi une identité,
17:26de communiquer auprès des locaux, aussi d'un point de vue sociétal,
17:31qui comprennent en quoi ce projet était bénéfique pour eux,
17:34et puis au-delà de faire simplement des chambres pour des athlètes,
17:38de réfléchir à l'évolutivité de ces choses.
17:40Mais alors justement, c'est une vraie question de curieux,
17:42il a vécu sa 1re vie, ce bâtiment, Village des Athlètes,
17:46il va devenir quartier habité, on est dans l'entre-deux, ça va prendre un peu de temps ?
17:50Alors effectivement, là il est en train d'être réorganisé ou réhabilité,
17:58on est sur la 2e phase, la phase importante de cet héritage,
18:03et ça va devenir un véritable quartier de vie,
18:09on aura à la fois du logement social,
18:11on a replacé dans notre îlot, Belvédère, la crèche au centre de l'opération,
18:19pour qu'il y ait un équipement public qui soit fédérateur pour tous ces logements,
18:24et qui recrée une vie de quartier, et un lieu de vie,
18:30pas qu'être dans le pur technologique, à démontrer qu'on est avec un bilan carbone positif.
18:38Parlons de cet arboretum, complexe de bureaux en bois, à Nanterre,
18:44il y a eu une visite inauguration récente du Président de la République,
18:48c'est dire s'il est devenu emblématique cet arboretum, quelles sont ses caractéristiques ?
18:53Outre le fait qu'il a été inauguré par Emmanuel Macron il y a 2 semaines,
18:57vous savez que c'était la 1re fois qu'un Président de la République
19:00inaugurait un immeuble de bureaux depuis 1989,
19:03ce n'était pas arrivé, et à l'époque c'était Bercy.
19:07Je ne suis pas sûr que ce soit bon signe,
19:09je pense que nos décideurs devraient s'occuper un peu plus du logement,
19:12mais ça c'est autre chose.
19:14Pourquoi Emmanuel Macron vient voir cette opération,
19:16et pourquoi cette opération est emblématique ?
19:18Dans un premier temps, c'est le plus grand projet en bois massif au monde actuellement,
19:22c'est un projet qui est un manifeste écologique,
19:25à la fois pour les utilisateurs qui vont l'investir à partir de tout début 2025,
19:30mais également pour l'ensemble des parties prenantes qui ont participé à ce projet.
19:35Ce projet est emblématique puisque dans un premier temps,
19:37c'est la transformation d'un quartier,
19:39on est sur une assiette foncière initiale qui faisait 17 hectares,
19:42l'arborétum c'est 8 hectares de campus privé,
19:45dont 6 hectares de parc en pleine terre.
19:47Donc on est venu transformer une friche industrielle imperméable,
19:51c'était une papeterie avant ?
19:52Exactement, c'était les papeteries de la Seine,
19:54c'est une usine historique qui fabriquait la pâte à papier,
19:57puis c'est devenu ensuite une imprimerie,
20:00et c'est devenu un campus de bureau de 126 000 m2,
20:05avec deux bâtiments qui ont été conservés,
20:08dans lesquels on accueille des services qui sont ouverts sur l'extérieur,
20:10on a Arkoz, une salle d'escalade sur plus de 2000 m2,
20:13et puis Comet Meetings qui ont ouvert fin 2023,
20:16qui ont accueilli plus de 20 000 personnes depuis leurs ouvertures,
20:20et puis on a ce campus de bureau avec un produit qui en termes d'empreinte carbone,
20:25de consommation énergétique et de qualité intrinsèque,
20:29n'a pas son équivalent aujourd'hui en Ile-de-France.
20:31Grâce notamment à des puits de géothermie, j'ai lu ça en préparant l'émission ?
20:34Alors oui, tout à fait, le projet est en bois massif,
20:37pour limiter son empreinte carbone lors de la construction,
20:39mais également lors de son exploitation,
20:41on est venu forer 10 puits de géothermie,
20:43donc on a 4 puits de pompage et 6 puits d'injection,
20:45on vient pomper de l'eau à 70 mètres de profondeur dans un aphréatique,
20:49c'est une eau qui est toute l'année à 15 degrés,
20:51donc qui a une température très stable,
20:53ce qui nous permet d'avoir des installations extrêmement résilientes et efficaces,
20:56qui viennent couvrir 80% des besoins en chaud et en froid du campus.
21:00Donc une baisse des consommations énergétiques pour le campus,
21:03et puis une baisse de la facture pour les locataires.
21:06Mais au-delà de la géothermie, la totalité du campus a été créée
21:10autour de ce grand parc de 6 hectares,
21:12donc ce grand parc, dans un premier temps, à l'échelle du quartier,
21:14il crée un îlot de fraîcheur,
21:16vous savez qu'on a 12 degrés d'écart entre la dalle de la Défense
21:19et le campus de l'Arborétum lors des périodes de canicule,
21:22donc il fait 40° à la Défense, il fait 28° à l'Arborétum.
21:24Grâce à la proximité avec la Seine, grâce à ce grand parc,
21:27on a des bâtiments qui sont avec des fenêtres qui s'ouvrent,
21:31avec des grandes terrasses et balcons, avec des grands volumes,
21:34on a 3,10 m de hauteur libre, du bois qui est omniprésent,
21:36une qualité de service aussi avec cet restaurant qui est unique.
21:39Donc ce campus, c'est aujourd'hui finalement la démonstration
21:42qu'un nouveau produit bureau est possible sur le marché,
21:45et c'est pour ça qu'Emmanuel Macron et Emmanuele Noguerri y a maintenant 15 jours.
21:48Merci beaucoup, merci à tous les deux,
21:50et bon CIPCA, bon Salon de l'Immobilier,
21:52bas carbone, on passe à notre rubrique Smart Ideas tout de suite.
22:02La bonne idée du jour, elle est signée Viscab.
22:04Bonjour Guillaume Laffont.
22:05Bonjour.
22:06Bienvenue, vous êtes le co-fondateur de Vis...
22:09C'est Viscab ou Visacab ?
22:10On dit Viscab.
22:11Viscab, voilà, je ne me suis pas trompé.
22:12Plateforme qui permet de mesurer l'impact carbone des projets de construction,
22:17c'est comme ça qu'on peut présenter votre entreprise ?
22:19C'est ça, on va raisonner projet par projet,
22:21mais aussi à l'échelle de l'ensemble d'une production.
22:23Quand on va accompagner par exemple un opérateur immobilier,
22:25il s'intéresse à ce que chaque projet soit conforme d'un point de vue carbone,
22:28mais aussi que l'ensemble de sa production puisse être analysé
22:33pour avoir une vision industrielle de ses sujets.
22:35Vous l'avez créé quand, et puis surtout au moment où vous créez Viscab,
22:40est-ce que ça existe, est-ce que c'est totalement novateur ?
22:44On est vraiment les pionniers en France parce qu'on a créé en 2015,
22:48au début, c'était vraiment une société de recherche et de développement
22:50puisque Thomas Jussel, mon associé cofondateur, est chercheur sur ces sujets-là.
22:55Ça fait partie vraiment des gens qui creusent ces sujets-là dans la recherche publique.
22:59Puis ensuite, on a fait un transfert technologique.
23:01Et à partir de 2020 et notre première levée de fonds
23:03auprès de la Caisse des dépôts et consignations et de AOPropTech,
23:06on a basculé en modèle logiciel SAS, Software as a Service.
23:11Qui est proposé à vos clients.
23:14Comment ça marche ?
23:15Il faut rentrer des données précises ?
23:17Vous allez récupérer les données dans les entreprises ?
23:21Je pose volontairement une question totalement bociaire.
23:24En fait, c'est exactement ça.
23:26Pour pouvoir faire des calculs carbone, il faut les données sources,
23:28il faut les informations sur les matériaux.
23:30Elles sont faciles à trouver ?
23:31Au départ, il n'y en a pas puisqu'on est au tout début des projets.
23:34On veut pouvoir comparer des stratégies.
23:35C'est la force de Viscab, c'est de pouvoir proposer des solutions
23:38dès le début des projets.
23:40Et puis, plus on avance dans le projet, plus le projet est défini.
23:43On va essayer de faciliter la collecte de cette information de projet
23:46qui, peu à peu, se construit, se précise.
23:48Et puis, ça va jusqu'au chantier.
23:50Et là, il faut récupérer les bonnes commandes sur les chantiers
23:52pour pouvoir faire ce qu'on appelle à la fin des études de recollement
23:55et faire un calcul carbone qui est le plus proche possible
23:57de ce qui a été livré.
23:59Est-ce que c'est facile d'utilisation, même quand on n'est pas un spécialiste
24:02de l'analyse du cycle de vie ?
24:04C'est ce qu'on s'attache à faire le plus possible au quotidien.
24:07La vision qu'on a avec Thomas et avec toute l'équipe,
24:10c'est qu'il ne s'agit pas de recréer de nouveaux métiers experts,
24:14mais c'est plutôt de développer des outils qui sont intuitifs,
24:17qui sont faciles à prendre en main
24:19pour que les acteurs de la construction, qui sont déjà là,
24:22les promoteurs, les ingénieurs, les architectes,
24:25puissent s'approprier ces sujets et pouvoir les actionner.
24:28Et donc, nous, notre job, c'est de rendre ces phénomènes complexes
24:31utiles et accessibles à n'importe quel type d'acteur.
24:34On a parlé dans cette émission de la réglementation, de la RE-2020.
24:39L'outil, la plateforme que vous proposez, ce logiciel,
24:42permet justement au secteur de répondre à ces enjeux réglementaires ?
24:47Tout à fait. On est agréé par le ministère.
24:49On fait partie des outils qui sont agréés
24:51pour pouvoir répondre à la réglementation de ville 2020.
24:54La réglementation 2020, c'est la transcription française
24:57d'une directive européenne qui s'appelle Energy Performance Building Directive
25:01et qui prévoit que partout en Europe, dans l'Union des 27,
25:04à horizon 2028, il y aura des règlements similaires à la RE-2020.
25:07Donc, vous voyez, on n'a pas imaginé Viscab
25:10comme une société franco-française, mais comme une société internationale.
25:13Donc, on a opéré une levée de fonds auprès d'un pool
25:16d'investisseurs internationaux justement pour que l'expertise française,
25:19parce que nous sommes en avance sur ces sujets-là.
25:21La France est le premier pays au monde à avoir généralisé
25:24ses calculs carbone pour chaque mètre carré de construction à livrer
25:27et que l'expertise française, grâce à cette avance, puisse s'exporter.
25:31Donc, aujourd'hui, nous, on a des investisseurs allemands,
25:34danois, belges, japonais, mexicains, américains,
25:38justement parce qu'ils ont identifié que les Français, on était en avance
25:41et qu'on allait, si on créait un champion français,
25:43sans doute créer un champion européen, voire mondial.
25:45Est-ce que ça veut dire que vous êtes déjà présent sur ces marchés-là ?
25:48Alors, on n'est pas présent dans tous ces marchés-là.
25:50Cette année, nos produits peuvent être utilisés à l'international,
25:55mais on va courir plutôt une dizaine de marchés plus précisément
25:58d'ici la fin de l'année 2025.
26:00On y va aussi pas à pas, c'est-à-dire qu'il ne faut pas partir trop tard,
26:03mais il ne faut pas partir trop tôt, parce que sinon, on crame beaucoup de cash.
26:06Et en fait, ce qu'on voit, c'est que tant que la réglementation
26:09n'est pas suffisamment mature, qu'il n'y a pas d'obligation de compter,
26:12les acteurs, ils anticipent, mais pas trop.
26:15Donc, voilà, on essaie de se servir de tout ce qu'on a acquis
26:18comme expérience sur le marché français pour ensuite industrialiser ça,
26:22le passer à l'échelle déjà européenne.
26:24Merci beaucoup. Merci, Guillaume Laffont.
26:28Et bon CIPCA, bon salon de l'immobilier.
26:30Merci beaucoup.
26:32Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact,
26:34cette spéciale immobilier.
26:37Je vous dis à très vite.
26:39A demain sur les antennes de Be Smart For Change.

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