EUROPÉENNES - François-Xavier Bellamy, tête de liste LR, est l'invité de Amandine Bégot

  • il y a 5 mois
Regardez L'invité de RTL avec Amandine Bégot du 31 mai 2024

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00:00 *Générique*
00:04 RTL 7h44, Amandine Bégaud vous recevez ce matin François-Xavier Bellamy, tête liste des Républicains aux élections européennes.
00:10 François-Xavier Bellamy, vous êtes aujourd'hui crédité dans notre sondage quotidien, ce n'est qu'un sondage, c'est vrai, mais c'est un sondage,
00:18 crédité de 7% d'intention de vote. 7% c'est moins que ce que vous aviez fait en 2019, vous étiez à 8,4% à l'arrivée.
00:26 Est-ce que l'avenir des Républicains se joue le 9 juin prochain ?
00:30 - Je crois que ce qui se joue c'est beaucoup plus que l'avenir des Républicains, c'est d'abord l'avenir du Parlement européen,
00:35 c'est qui va représenter les Français, qui va défendre leur voix demain au Parlement européen, c'est ça le sujet de cette élection,
00:42 et puis c'est aussi bien sûr l'avenir du paysage politique français.
00:45 Moi je crois que nous avons besoin de retrouver un clivage démocratique digne de ce nom,
00:49 et je ne crois pas un instant que la vie politique puisse se résumer à cette confrontation qu'on voudrait nous imposer
00:56 comme une espèce de mise en scène permanente du deuxième tour entre M. Macron et Mme Le Pen.
01:01 La vie politique, ça n'est pas ça, et aujourd'hui si on veut empêcher M. Macron de poursuivre la dérive de la politique qu'il impose à notre pays,
01:08 y compris d'ailleurs à l'échelle européenne, si on veut refuser son projet de créer demain des impôts européens,
01:15 de créer de la dette européenne, si on veut retrouver une Europe qui se mette au service de nos pays et qui ne veuille pas les diluer,
01:22 une Europe qui protège nos frontières plutôt que de répartir les migrants,
01:25 si on veut tout cela, il faut voter pour la droite européenne qui va être la première force politique au Parlement européen
01:31 dans les années qui viendront, et la seule force capable d'agir efficacement pour pouvoir nous rendre la maîtrise de notre destin.
01:36 Vous disiez c'est l'avenir de l'Europe qui se joue, l'avenir aussi de la vie politique française,
01:41 sauf que pardon, le RN est arrivé premier la dernière fois aux élections européennes,
01:47 et si je peux me permettre, ça n'a pas changé la face du monde, c'est-à-dire que dans leur quotidien, je ne suis pas sûre que les Français aient vu une grande différence,
01:54 c'est Emmanuel Macron qui a été réélu en 2022, ça change quoi ?
01:59 - Justement, c'est la vraie question. Moi je vois beaucoup de gens qui disent aujourd'hui, on veut imposer une sanction à Emmanuel Macron, on va voter pour Jordan Bardella,
02:06 mais la vérité c'est que le Rassemblement national a déjà gagné l'élection européenne, en 2019.
02:11 Et même, il a déjà gagné en 2014.
02:14 Vous savez, j'entends partout dans le pays des gens qui disent "on a essayé la droite, on a essayé la gauche, on a essayé au milieu, on a été déçus,
02:20 donc on va les essayer eux", mais aux élections européennes, on les a déjà essayés.
02:24 Les Français leur font confiance depuis 10 ans, en leur donnant le plus grand nombre de députés au Parlement européen.
02:29 Et de cela, ils n'ont rien fait. En 10 ans, ils n'ont pas déplacé une virgule dans un seul texte européen.
02:36 Je crois qu'il faut que la France qui bosse, et qui bosse dur, et qui a du mal à s'en sortir, des Français qui ont travaillé toute leur vie,
02:42 ne confient pas aujourd'hui leur colère, que je comprends, que je partage, à des élus qui ne travaillent pas.
02:47 Parce que ce qui compte au Parlement européen, c'est d'avoir des élus de combat, qui soient là au front tous les jours.
02:52 Pendant 5 ans, au Parlement européen, depuis mon élection, c'est nous qui avons mené les combats dont les Français avaient besoin.
02:57 Pour défendre notre filière nucléaire, faire baisser nos factures d'électricité, pour défendre nos frontières.
03:02 Le Rassemblement national était absent, même sur ces sujets-là.
03:04 - Mais le RMI dit "Votez LR", c'est "Votez Macron".
03:08 - Mais c'est évidemment complètement faux, et non seulement...
03:11 - Vous votez sur un certain nombre de points, vous avez voté de la même façon.
03:14 - Non, nous sommes les premiers opposants au macronisme, y compris au Parlement européen.
03:18 Au Parlement européen, les macronistes ont fait la politique de la gauche pendant 5 ans.
03:22 Ils ont voté, d'ailleurs Valérie Yaillé, leur tête de liste, le dit en commençant cette campagne, elle dit
03:26 "Voilà, moi je vote avec ma délégation, 90% comme les socialistes".
03:30 Au moins, c'est clair. Nous, nous sommes la droite européenne, et nous avons été les premiers opposants à la politique de décroissance agricole,
03:38 à la casse du nucléaire organisée par les macronistes, les premiers opposants à la fragilisation de nos frontières,
03:43 qu'ils ont voté jusqu'à il y a quelques semaines encore au Parlement européen.
03:47 Donc, le vrai contre-pouvoir à Emmanuel Macron, le vrai contre-pouvoir, il se trouve dans nos mains,
03:52 il se trouve chez les Républicains, et non pas dans le Rassemblement national.
03:55 Si Emmanuel Macron se choisit comme premier opposant le Rassemblement national,
03:59 s'il demande, y compris au service public, d'organiser cette mise en scène qui voudrait ne le voir opposer qu'au Rassemblement national,
04:06 c'est parce qu'il sait que demain, plus il y aura de députés du RN au Parlement européen,
04:10 plus finalement il aura les mains libres, parce que ces députés sont absents pour mener sa propre politique.
04:14 J'ai regardé votre programme, François-Xavier Bellamy, il y a un certain nombre de différences avec le Rassemblement national,
04:21 bien sûr sur les questions d'économie notamment. Sur l'immigration, vous êtes finalement un peu sur la même ligne.
04:28 Quelques exemples, vous évoquez dans votre programme une meilleure maîtrise des frontières extérieures, plus de moyens pour Frontex,
04:33 le traitement des demandes d'asile dans des centres d'accueil fermés extérieurs à l'Union européenne,
04:38 et une plus grande fermeté avec les pays d'origine. Tout ça c'est aussi dans le programme du RN ?
04:42 - Je suis très heureux que le Rassemblement national ait décidé de rejoindre nos positions,
04:46 parce que pendant 5 ans, il a en réalité tout fait pour fragiliser le travail européen indispensable pour la maîtrise de nos frontières.
04:53 Parce que nous, à la différence des macronistes, nous ne croyons pas que la solidarité européenne,
04:58 ça veuille dire répartir les migrants entrés illégalement en Europe sur le sol de nos pays,
05:04 mais nous ne croyons pas, comme le RN l'a fait pendant 5 ans, que nous serons plus forts en fragilisant l'Europe sur ce sujet migratoire.
05:11 Et le RN par exemple n'a cessé de contester, de critiquer l'agence Frontex, de refuser toutes les augmentations de budget
05:19 que le directeur exécutif de Frontex demandait. Aujourd'hui, il recrute ce directeur exécutif.
05:24 C'est certainement le signe d'une ligne politique qui fluctue, mais ça, sur ce sujet comme sur tant d'autres.
05:29 - Vous allez me dire qu'il y a des imbéciles qui ne changent pas d'avis, non ?
05:31 - Enfin là, quand même, il y a un moment où, si vous voulez, parfois on nous explique que
05:34 le parti que je représente n'a pas toujours été d'une cohérence absolue,
05:39 mais moi je refuse de prendre des leçons de cohérence de la part de gens qui changent d'avis sur tous les sujets les plus essentiels.
05:45 - Il y a cinq ans, le RN était contre l'Europe, contre l'euro, contre l'OTAN. Aujourd'hui, il dit le contraire.
05:51 Qu'est-ce qu'il en pense vraiment d'ailleurs ? J'ai du mal à le savoir exactement.
05:55 Vous parliez, François Langlais, à l'instant de la Nouvelle-Calédonie.
05:59 On a vu le Rassemblement national voter pour le dégel du corps électoral
06:03 qui devait permettre de sortir des accords de Nouméa, de retrouver une situation démocratique normale en Nouvelle-Calédonie,
06:10 et trois jours plus tard, dire que ce dégel était irresponsable.
06:13 - En son désir, ouais, c'est ça ?
06:15 - En tous les cas, c'est difficile de faire confiance à des gens qui sont à ce point capables de changer de cap
06:19 sur des sujets aussi essentiels en si peu de temps.
06:22 - François-Xavier Bellamy, si le RN est à 30% à l'issue de ces élections, est-ce que vous pensez qu'il faudra en tirer des leçons ?
06:30 Est-ce qu'Emmanuel Macron devra en tirer des leçons ?
06:33 - En fait, les leçons, il faudrait les tirer de l'état du pays.
06:36 Parce que moi, ce qui me marque, c'est d'abord la crise que la France traverse.
06:40 C'est la crise économique, budgétaire...
06:42 - Mais je vais être très claire, est-ce qu'il faudra dissoudre l'Assemblée nationale, par exemple ?
06:46 C'est ce que demande Jordan Bardella.
06:48 Est-ce qu'il faudra... Yael Brune-Pivet était ici même lundi matin,
06:51 et elle nous disait "si on a un RN à plus de 30%, on ne pourra pas ne pas tirer des leçons."
06:57 Changer de gouvernement...
06:58 - Mais encore une fois, mais qu'est-ce que ce gouvernement attend pour tirer des leçons de la crise profonde
07:03 que la France traverse aujourd'hui ?
07:05 Les Français souffrent au quotidien de l'appauvrissement du pays.
07:09 Ils souffrent de la violence qui monte, de l'insécurité qui traverse maintenant,
07:14 y compris les campagnes, les zones rurales qui étaient les plus préservées.
07:19 - Mais le gouvernement d'Union Nationale, enfin un gouvernement de coalition avec la droite,
07:22 ça vous avez dit non, vous ?
07:23 - Mais bien sûr, mais nous vous disons non, c'est parfaitement clair.
07:26 - Vous, François-Xavier Bellamy, vous dites non,
07:30 mais on voit qu'Éric Ciotti, visiblement, il travaille en coulisses ?
07:33 - Bien sûr que non ! Éric Ciotti, il défend le principe d'une droite d'opposition
07:39 depuis son élection à la tête des Républicains.
07:41 Gérard Larcher, qui était à votre micro il y a quelques jours,
07:43 a dit qu'il n'était évidemment pas candidat pour un gouvernement de coalition.
07:48 - Donc tout ce qu'on lit partout dans la presse ces derniers jours,
07:51 sur ces tractations, ces discussions, tout ça c'est faux ?
07:54 - Aucune tractation ! Qui a intérêt à propager de telles rumeurs,
07:57 sinon le président de la République lui-même ?
07:59 Écoutez, la ficelle est un peu grosse, mais vous savez, les parlementaires,
08:02 les Républicains, les élus qui aujourd'hui sont restés à droite,
08:05 ils ont un point commun, ils auraient tous pu changer de camp 50 fois,
08:10 depuis les dernières années. Ils ne l'ont pas fait.
08:12 Pourquoi est-ce qu'ils ne l'ont pas fait ? Parce qu'ils ont préféré
08:15 leur conviction à l'opportunisme facile qui a fait que
08:18 certains ont choisi de changer de camp. Nous n'avons pas changé de camp,
08:21 parce que nous savons que la France a besoin d'une alternative,
08:23 qu'elle a besoin d'une alternance, qu'elle a besoin d'une espérance.
08:26 Et c'est pour ça que nous sommes là pour nous opposer à la politique du gouvernement
08:30 et pour reconstruire demain.
08:31 - Juste d'un mot, Nicolas Sarkozy hier, dans une interview au Figaro,
08:34 a expliqué avoir beaucoup de sympathie pour vous. Il refuse toutefois
08:36 de vous apporter un soutien clair et net en ne disant pas pour qui il votera.
08:40 Vous seriez passé de ce genre de propos ?
08:42 - Non, je respecte parfaitement la décision d'un ancien président de la République
08:47 qui a le droit de ne pas vouloir s'engager directement dans la politique électorale aujourd'hui.
08:51 - Et Robert Ménard qui vous apporte son soutien ? Ça c'est inattendu.
08:54 - Je suis très reconnaissant, mais vous savez, cette sympathie que vous évoquiez,
09:00 ce soutien, il vient de beaucoup d'élus aujourd'hui.
09:03 J'ai la chance d'être soutenu par des milliers d'élus locaux en France
09:08 qui partout travaillent pour porter cette campagne avec moi,
09:11 par 80 colistiers exceptionnels qui représentent tous les départements de notre pays,
09:16 et des maires comme Robert Ménard, comme l'ancien président des maires de France,
09:21 François Baroin, que je rencontrais avant-hier,
09:23 comme le président actuel de l'association des maires de France, David Lysnard,
09:27 des présidents de région, des élus qui font que la France tient aujourd'hui par le terrain
09:32 et qui connaissent le pays, sont engagés avec nous dans cette campagne
09:36 parce qu'ils savent que c'est nous qui pourrons le défendre demain.

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