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Parlons Vrai chez Bourdin avec Charles Prats, magistrat et auteur des livres “Cartel des fraudes” et “Cartel des fraudes 2” (Editions Ring).

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##SAVOIR_ET_COMPRENDRE-2023-05-30##

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Transcription
00:00 - Charles Prats, bonjour. - Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
00:02 - Merci d'être avec nous, vous êtes magistrat auteur de plusieurs livres sur les fraudes,
00:05 "Cartel des fraudes", "Cartel des fraudeux", aux éditions Ring.
00:08 Charles Prats, vous connaissiez cette affaire du ministre Comorien des Affaires étrangères.
00:15 C'est invraisemblable.
00:16 - Oui, en fait c'est une affaire que j'ai découvert, la presse de La Réunion m'avait informé il y a deux ans et demi
00:21 de ce sujet-là, quand j'ai sorti mon premier livre, et donc je l'avais un petit peu
00:25 médiatisé sur les réseaux sociaux en France, puis j'en avais un peu parlé à la télé, mais ça ne l'avait pas vraiment pris.
00:29 Mais voilà, c'est une fraude assez classique.
00:33 Alors là, il se trouve que c'est un ministre des Comores, d'un pays étranger,
00:37 qu'on se dit "mais comment un étranger peut venir bénéficier du RSA, de la CMU, etc. ?"
00:44 Alors là, ça fait la une de la presse locale, puis maintenant nationale, parce que c'est un ministre d'un pays.
00:48 Mais en fait, des gens dans la situation de ce monsieur-là, il y en a plein.
00:51 Qui viennent profiter de la sécurité sociale avec des faux papiers,
00:55 et qui truandent, il y en a plein, il y en a des milliers et des milliers, c'est bien le problème.
00:59 - Bien, alors on va détailler le plan gouvernemental, on va rappeler que les fraudes sociales,
01:05 ce sont les chiffres donnés par la Cour des comptes, vous n'avez pas les mêmes,
01:08 entre 6 et 8 milliards d'euros par an qu'il a de la Cour des comptes ?
01:12 - Sur les prestations sociales. - Sur les prestations sociales ?
01:14 - Je ne dirais pas qu'on n'a pas les mêmes chiffres. - Ah bon, d'accord.
01:17 - Parce que quand on lit finement le rapport de la Cour des comptes, bon, 8 milliards sur les prestations sociales,
01:22 c'est déjà beaucoup, mais ils expliquent aussi que c'est un minimum
01:26 parce que les administrations ne leur ont pas donné les informations.
01:29 Par exemple, la Cour des comptes est venue expliquer qu'ils demandaient le nombre de cartes vitales par année de naissance,
01:36 vous savez, pour comparer au recensement, pour avoir de manière fine,
01:39 le nombre de cartes actives avec des doigts ouverts, on s'y en nomme ou pas,
01:43 et la Cour des comptes nous dit que les administrations n'ont pas voulu répondre.
01:45 C'est écrit dans le rapport.
01:46 La Cour des comptes a aussi calculé qu'il y avait 2,5 millions de personnes
01:50 qui étaient bénéficiaires de ce qu'on appelle la Puma maintenant,
01:53 la protection universelle maladie, ce qu'on appelait la CMU avant.
01:55 2,5 millions de personnes qui en bénéficient,
01:58 qui ne devraient plus en bénéficier parce qu'elles sont à l'étranger, parce qu'elles n'ont plus de droits, etc.
02:01 Et là, pareil, la Cour des comptes dit "la science maladie n'a pas voulu nous donner le montant des dépenses".
02:06 Donc en réalité, ce rapport de la Cour des comptes, c'est un plancher.
02:09 Et déjà, on est à des sommes 2 à 3 fois supérieures à ce qu'on nous disait il y a 10 ans, vous voyez.
02:14 Donc je sais que dans... On prend les paris,
02:18 on revient dans 10 ans ensemble, Jean-Jacques Bourdin,
02:21 et vous verrez que les chiffres auront encore augmenté.
02:23 - Alors regardons le plan gouvernemental,
02:26 puisque vous parliez de la carte vitale, l'une des idées développées par Gabriel Attal,
02:31 c'est la fusion carte vitale/carte d'identité. Vous y seriez favorable ?
02:36 - Ah, c'est la carte vitale gold, comme disait Gad Elmaleh face à...
02:41 à comment...
02:43 à dans le film, le fameux film "Coco".
02:46 Mais si vous voulez, c'est une idée qui peut paraître séduisante,
02:48 cette fusion de la carte d'identité et de la carte vitale,
02:51 parce qu'avec la carte d'identité, on aurait l'identité sécurisée.
02:54 Mais en réalité, c'est un tour de bonne taux.
02:57 Et c'est assez inquiétant.
02:59 - Pourquoi ?
03:00 - Parce que dans le même temps, le ministre nous dit qu'il jette à la poubelle
03:03 la carte biométrique, l'utilisation de la biométrie
03:06 pour lutter contre la fraude à la sécurité sociale.
03:09 Et il échange avec une étude,
03:11 parce que c'est ce qu'il annonce ce matin,
03:14 étudier, faire une mission d'étude pour voir si éventuellement
03:17 on ne pourrait pas fusionner la carte d'identité et la carte vitale.
03:20 Le ministère de l'Intérieur, depuis hier, dit "nous on n'en veut pas".
03:22 - On n'en veut pas, oui.
03:23 - Donc c'est très embêtant.
03:25 - La Belgique, le Portugal et la Suède le font ?
03:29 - Tout à fait. Vous avez d'autres pays qui le font, mais en France,
03:32 manifestement, le ministère de l'Intérieur y est très opposé,
03:34 ce qu'on découvre dans la presse.
03:36 "Ah bah voilà, parce que techniquement, ce ne serait pas faisable,
03:38 parce que ceci, parce que là, parce que là..."
03:39 Vous savez, il y a toujours plein de raisons.
03:41 Dans notre pays, pour ne pas lutter, c'est comme pour la fraude fiscale,
03:43 il y avait toujours plein de raisons pour ne pas lutter contre la fraude à la TVA.
03:46 On en a parlé depuis des années, tous les deux, plein de fois.
03:49 - Oui, c'est vrai.
03:50 - Et donc là, c'est pareil, la biométrie pour lutter contre la fraude sociale,
03:52 pour s'assurer que les gens qui bénéficient de prestations existent.
03:56 - Ce serait bien, la biométrie ?
03:57 - Mais bien sûr, c'est ce qu'il faut faire.
03:59 Vous savez, Jean-Jacques Bourdin...
04:00 - Oui, mais par exemple, une carte biométrique, c'est une carte individuelle.
04:03 - Non, mais il n'y a pas besoin d'une carte biométrique.
04:05 Ce n'est pas la même chose.
04:07 - Oui, mais par exemple, je vais chercher chez le pharmacien des médicaments
04:10 pour mon père qui est malade,
04:12 ce n'est pas lui qui viendra chercher les médicaments.
04:15 - Je suis bien... - C'est pas un problème.
04:16 - C'est pour ça que je vous dis que la solution, ce n'est pas la carte biométrique.
04:19 Les gens et les politiques confondent carte vitale, droit ouvert, etc.
04:23 Tout le monde est un petit peu embrasculé là-dedans.
04:25 Moi, ce que j'explique, depuis des années,
04:27 ce qu'il faut, c'est sécuriser l'immatriculation sociale par la biométrie.
04:30 C'est-à-dire que vous, Jean-Jacques Bourdin,
04:31 vous avez votre numéro de sécurité sociale,
04:33 on l'appelle le NIR,
04:34 qui vous permet après de rentrer dans le système
04:35 et d'avoir droit à votre retraite quand vous serez retraité,
04:38 à l'assurance maladie, aux allocations de logement,
04:41 à tout ce que vous voulez,
04:41 mais il y a votre numéro de sécurité sociale
04:43 et on sait que ce numéro, c'est Jean-Jacques Bourdin.
04:45 Mais pour s'assurer que c'est bien Jean-Jacques Bourdin
04:47 et que Jean-Jacques Bourdin ne s'est pas fait 15 identités fictives à côté,
04:50 on utilise la biométrie, les empreintes digitales, par exemple,
04:52 pour être sûr que Jean-Jacques Bourdin, avec ses empreintes,
04:55 ne correspond qu'à un et un seul numéro de sécurité sociale ouvrant des droits.
04:59 Et donc, c'est ça qu'il faut faire.
05:01 Parce qu'il faut bien avoir conscience qu'aujourd'hui,
05:03 nous avons 75 300 000 assurés sociaux
05:05 dans un pays de 68 millions d'habitants pris en charge.
05:08 - Il va falloir donc les empreintes digitales, on est bien d'accord.
05:11 - Bien sûr.
05:12 - Non mais d'accord, mais si je vais chercher,
05:14 encore une fois, des médicaments à la pharmacie pour mon père,
05:17 il ne sera pas là avec moi.
05:18 - Et ce n'est pas grave.
05:19 Mais non, il n'est pas question de demander à ce que vous mettiez vos empreintes
05:23 pour prendre votre boîte de Doliprane.
05:25 L'idée, c'est de dire que votre numéro de sécurité sociale, à vous,
05:29 on vérifie bien que c'est vous, Jean-Jacques Bourdin, avec vos empreintes.
05:32 Et derrière, vous aurez la carte vitale classique, etc.
05:34 Et c'est simplement des ouvertures de droit.
05:36 Et quand on aura refait ce qu'on appelle le réenrôlement de l'ensemble de la population,
05:39 ça prend deux, trois, quatre ans.
05:41 Une fois qu'on a tout remis à plat,
05:42 on n'aura plus, comme aujourd'hui, 75 millions de personnes prises en charge.
05:45 On en aura 68, 69 millions avec les gens qui sont à l'étranger.
05:49 Et on aura sorti 4, 5, 6 millions de gens du système.
05:51 Et vous allez voir que ça va faire beaucoup d'économie.
05:53 - Charles Prats, obligation, idée gouvernementale encore,
05:57 obligation de résider neuf mois par an en France
05:59 pour toucher les prestations au lieu de six mois aujourd'hui.
06:02 - C'est un choix du gouvernement, mais ce n'est pas une mesure anti-fraude.
06:05 Ça, c'est une mesure de durcissement des conditions d'octroi des prestations,
06:09 mais ce n'est pas du tout une mesure anti-fraude en tant que telle.
06:11 - Bien. Croisement automatique des fichiers de la CAF et du ministère de l'Intérieur,
06:15 c'est indispensable ?
06:16 - Alors, ça existe déjà, la possibilité d'accès pour les CAF
06:19 aux fichiers, ce qu'on appelle, à j'ai de rêve, les fichiers du ministère de l'Intérieur.
06:22 Vous avez une délibération de la CNIL de 2002, qui a 20 ans.
06:25 Vous avez un décret au Conseil d'État qui permet aux CAF
06:27 d'avoir accès aux données du ministère de l'Intérieur
06:31 pour vérifier si la personne est en situation régulière ou pas.
06:33 Donc, ça peut se faire déjà à la discrétion et à la diligence
06:38 des organismes de protection sociale.
06:39 Alors, si le sujet, c'est de faire un grand système informatique
06:43 de croisement des données automatiques, d'envoyer les au QTF, etc.,
06:47 au regard des quelques centaines de milliers de personnes concernées,
06:51 je ne suis pas certain qu'il y ait besoin de faire passer une loi
06:55 ou de mettre en œuvre un énorme schmilblick.
06:58 Il suffit simplement de faire les demandes ponctuelles régulièrement par les CAF.
07:02 Ce qui devrait être fait d'ailleurs tous les mois, par exemple.
07:05 - Contrôle des retraités de plus de 85 ans installés à l'étranger
07:10 pour s'assurer qu'ils sont toujours vivants.
07:12 - Alors, c'est bien.
07:13 On sait qu'on a le problème avec l'Algérie, d'ailleurs.
07:15 La ministre l'a dit très spécifiquement.
07:18 - Sur 1 000 retraités à Alger, 300 non conformes.
07:23 Il y a un sujet qui existe,
07:25 cela étant, ce n'est pas là qu'on va gagner des milliards et des milliards en matière de fraude.
07:28 C'est un sujet dont l'enjeu se calcule en millions d'euros annuels,
07:32 mais pas en milliards.
07:33 - Bien, la fraude en France,
07:36 fraude des professionnels de santé,
07:38 fraude...
07:41 Oui, fraude des professionnels de santé, ça existe, Charles Pratt.
07:44 - Les médecins, la Fondée Compte avait chiffré à peu près à 3%
07:48 de la part de médecins généralistes qui trichaient.
07:51 Sur les infirmiers libéraux, on a des chiffres beaucoup plus importants.
07:54 Les transporteurs sanitaires, tout ça, on le connaît.
07:56 On le sait.
07:57 La question, c'est est-ce que le plan du gouvernement qui consiste à...
08:01 - Les Français pourront signaler les incohérences.
08:03 - Voilà, on vous envoie un SMS et puis vous dénoncez.
08:05 Mon docteur s'appelle Lévy, il habite au 74 rue de Turin, veillez l'ambiance.
08:09 Je ne suis pas certain que ce soit quelque chose de bien,
08:14 sachant que dans le même temps, la science maladie,
08:17 dans ses systèmes d'information, a toutes les informations au jour le jour.
08:19 Donc, il pourrait déjà cibler avec les algorithmes qui vont bien,
08:22 et ce n'est pas faute de leur avoir suggéré depuis des années,
08:25 y compris la Cour des comptes, cibler les médecins qui travaillent 72h par jour,
08:28 les infirmiers qui travaillent 72h par jour, etc.
08:31 Tout ça, on peut déjà le faire.
08:33 Il n'y a pas besoin de demander à Pierre-Paul Jacques de dénoncer ce médecin.
08:35 - Et les arrêts maladie de complaisance ?
08:37 - Il y en a beaucoup.
08:38 - Il y en a beaucoup ?
08:39 - Il y en a beaucoup.
08:40 On sait qu'il y a une très grosse fraude aux indemnités journalières,
08:42 ce qu'on appelle les IG, aux arrêts maladie.
08:44 Maintenant, est-ce que vous croyez vraiment...
08:46 - On peut se procurer, c'est ce qu'on disait, un arrêt maladie sur internet en 10 minutes.
08:51 - Mais cela étant, est-ce que vous croyez Jean-Jacques Bourdin que la mesure phare,
08:55 parce qu'en fait, vous savez, sur le plan de lutte contre la fraude fiscale,
08:57 la mesure phare de Gabriel Attal, c'était les fraudeurs allait repeindre les centres des impôts.
09:01 Et là, la mesure phare en matière de lutte contre la fraude sociale de ce plan,
09:04 ce qui reste, qui va marquer, parce que malheureusement, il n'y a pas de grandes annonces qui crantent,
09:09 ce qui va marquer, ce sont les 450 Sherlock Snapchat...
09:13 - Oui, cyber enquêteurs.
09:15 - Voilà, qui vont aller sur Snapchat chercher la fraude.
09:19 Objectivement, est-ce que vous croyez que c'est vraiment sur Snapchat
09:21 que l'immense majorité de la fraude sociale se fait aujourd'hui ?
09:24 - Alors, la première fraude, c'est quoi ? C'est la fraude aux cotisations ?
09:27 - Alors, sur la fraude sociale, elle se divise en deux catégories,
09:29 la fraude aux cotisations sociales, c'est-à-dire le travail au noir,
09:31 et la fraude aux prestations sociales.
09:33 - Oui, c'est ça.
09:33 - Ce n'est pas la même chose.
09:34 Moi, je reste persuadé, mais ce qui est assez logique,
09:38 que la fraude aux prestations sociales est plus importante que la fraude aux cotisations.
09:41 Deux indices. D'abord, on détecte maintenant plus de fraude aux prestations
09:45 que de fraude aux cotisations, donc on laisserait penser que l'ensemble est plus gros.
09:50 Et deux, le montant des sommes distribuées est supérieur au montant des cotisations sociales.
09:54 On a un enjeu financier, enfin des dépenses de protection sociale
09:57 d'environ 900 milliards d'euros par an en France,
09:59 et on a un peu plus de 500 milliards d'euros de cotisations prélevées.
10:03 Et donc, quand vous avez des taux de fraude naturelles,
10:04 parce que la fraude existera toujours...
10:06 - Toujours.
10:06 - Voilà. Donc vous avez toujours des pourcentages à peu près cohérents
10:10 de fraude dans le public, dans le privé, on tourne entre 5 et 7%.
10:12 Il n'y a aucune raison pour que dans l'ensemble des prestations sociales,
10:16 ce même pourcentage sur un plus grand ensemble ne donne pas des résultats
10:19 en valeur absolue plus élevés que sur les cotisations sociales.
10:21 Cela étant, sur les cotisations sociales, les évaluations sont parfois différentes.
10:25 Les URSAV disent qu'il y a 8-9 milliards d'euros de fraude.
10:28 Le Conseil... Enfin, vous avez plusieurs estimations qui ont été plutôt vers 17-18 milliards.
10:33 Nous, à l'époque, avec la Cour des comptes et la DLNF,
10:35 on était entre 20 et 25 milliards de fraude annuelle aux cotisations sociales.
10:38 - Oui, c'est énorme.
10:39 - Donc je pense qu'effectivement, la vérité est plutôt vers 18 milliards par an,
10:42 ce qui est déjà énorme. C'est très important.
10:44 Et sur les prestations sociales, je vous ai dit, la Cour des comptes dit 8 milliards,
10:47 c'est une évaluation très à minima.
10:49 À mon avis, on y a beaucoup plus.
10:51 Et cela étant, une fraude est une fraude. Il faut aller chercher tous les fraudeurs.
10:55 - Bien évidemment.
10:55 - Et les fraudes sont souvent liées. Je vous donne un exemple.
10:58 Moi, en tant que juge d'instruction à l'époque, j'ai inscrit un dossier,
11:00 je me rappelle, j'étais à Évry, où vous aviez, comme j'appelle, la complète jambon.
11:03 C'est-à-dire que les gars, c'était du travail au noir,
11:06 donc la fraude aux cotisations sociales d'entreprise,
11:08 blanchie par les salariés qui, évidemment, savaient très bien qu'ils travaillaient au noir,
11:11 qui eux-mêmes ne déclaraient pas leurs revenus, donc c'est de la fraude fiscale,
11:14 et puis ils profitaient des allocations comme ils ne déclaraient pas les revenus.
11:16 Et donc, vous aviez toutes les fraudes réunies dans un seul dossier.
11:20 Et c'est souvent comme ça que ça se passe.
11:21 Parce que vous savez, les dossiers de travail au noir sont très liés, par exemple,
11:24 avec les fraudes à la TVA, parce qu'une entreprise qui ne déclare pas ses salariés,
11:27 souvent, elle ne va pas payer sa TVA.
11:30 Et puis les salariés, ils ne vont pas déclarer leurs revenus,
11:32 et puis ils vont quand même prendre des allocations.
11:33 Donc tout ça, c'est très imbriqué, tout ça, c'est très lié.
11:36 Et toutes ces espèces de séparations artificielles entre ceux qui disent
11:40 "il faut lutter contre la fraude fiscale", "il faut lutter contre la fraude sociale",
11:42 "pas les uns, pas les autres", etc.,
11:44 en fait, la réalité des dossiers, c'est que tout est très imbriqué,
11:47 et que quand un fraudeur veut frauder,
11:48 il va frauder par toutes les possibilités qui lui sont offertes. Voilà.
11:52 - Merci Charles Prats,
11:54 auteur du livre "Cartel des fraudes" et "Cartel des fraudes 2". Merci beaucoup.
11:57 - Merci. - Édition Ring, il est 10h47.

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