Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews
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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à vous pour Midi News.
00:00:04 C'est un plaisir de vous accompagner.
00:00:05 Au menu aujourd'hui, le plan du gouvernement contre la fraude sociale.
00:00:09 Un plan pour doubler le montant récupéré par l'administration.
00:00:13 Le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, veut reprendre le contrôle de notre modèle social.
00:00:18 Alors que ne l'ont-ils fait avant ? On posera cette question et d'autres.
00:00:22 La tension qui monte d'un cran avant l'examen de la proposition de loi du groupe Lyott à l'Assemblée nationale
00:00:27 pour abroger la réforme des retraites. La majorité affirme que ce texte est irresponsable et inconstitutionnel.
00:00:34 Les macronistes sont à l'affût de toutes les armes pour éviter que ce texte puisse être adopté.
00:00:38 Il faudra à mon vu à l'Assemblée, nous en parlerons.
00:00:41 Et puis le professeur Didier Raoult contre-attaque. Il se défend alors qu'il est accusé, vous le savez, pointé du doigt.
00:00:46 Pour avoir développé et pratiqué un grand essai thérapeutique sauvage à base d'hydroxychloroquine.
00:00:53 On l'écoutera, il était notre invité sur ces news.
00:00:56 Ce matin, voilà pour le programme. Je vous présente nos invités dans quelques instants.
00:00:59 Mais tout d'abord, le journal. Bonjour à vous, cher Michael.
00:01:02 Bonjour Sonia, bonjour à tous. Et vous le disiez dans votre sommaire,
00:01:05 Gabriel Attal a dévoilé son plan pour lutter contre la fraude sociale.
00:01:10 Et le ministre des Comptes publics s'est exprimé dans le parisien.
00:01:13 Il est aujourd'hui sur le terrain pour assurer le service après-vente des mesures annoncées.
00:01:18 Il est aujourd'hui à la Caisse nationale des allocations familiales.
00:01:21 Le ministre a su en vouloir doubler les redressements d'ici la fin du quinquennat.
00:01:25 Les précisions de Florian Tardif.
00:01:27 Gabriel Attal s'attaque à la fraude sociale dans notre pays,
00:01:30 estimée entre 6 et 8 milliards d'euros par an.
00:01:33 Le ministre de l'Action et des Comptes publics a présenté une série de mesures ce matin dans la presse.
00:01:37 Mesures dont il fait actuellement le service après-vente en se rendant ici,
00:01:40 à cette Caisse nationale d'allocations familiales située dans le sud de Paris.
00:01:44 Puisque parmi les propositions mises sur la table par Gabriel Attal,
00:01:47 celle de conditionner le versement des prestations sociales à une résidence sur le sol français de 9 mois contre 6.
00:01:54 Actuellement cela concerne les allocataires de l'allocation familiale,
00:01:57 mais également ceux du minimum vieillesse.
00:02:00 Autre mesure qui nous concerne tous cette fois-ci,
00:02:02 la fusion de la carte vitale avec la carte nationale d'identité.
00:02:06 Aujourd'hui nous possédons deux cartes, demain nous n'en posséderons qu'une.
00:02:09 C'est ce que propose Gabriel Attal.
00:02:11 Une mission test débutera dès cet été pour des conclusions attendues à la fin de l'année
00:02:15 pour potentiellement mettre en œuvre cette mesure.
00:02:17 Gabriel Attal qui s'engage à créer 1000 postes supplémentaires
00:02:21 pour améliorer le taux de recouvrement de ces fraudes
00:02:24 qu'il considère comme étant un impôt caché pour les Français qui travaillent.
00:02:28 Feu vert pour la proposition de loi du groupe Lyott visant à abroger le texte sur la réforme des retraites.
00:02:34 Éric Coquerel a revendiqué une application souple de la Constitution
00:02:38 au nom de la défense de l'initiative parlementaire et du droit de l'opposition.
00:02:42 Écoutez le président de la Commission des finances de l'Assemblée nationale.
00:02:46 Je rappelle que depuis la révision constitutionnelle de 2008
00:02:50 et la réforme du règlement de l'Assemblée nationale du 27 mai 2009 qui s'en est suivie,
00:02:56 il appartient au président de la Commission des finances et au seul président de la Commission des finances
00:03:01 de juger d'une saisie postérieure à la décision du bureau de l'Assemblée nationale
00:03:08 sur une proposition de loi.
00:03:10 Je dis ça parce que j'ai entendu des choses depuis quelques jours
00:03:13 sur l'idée que ça pourrait être le bureau de la Commission des finances, voire le rapporteur.
00:03:17 Il faut comprendre que ce serait juste totalement contraire à la révision constitutionnelle.
00:03:22 Et de son côté, la présidente de l'Assemblée nationale, Yael Brown-Pivet, assure qu'elle prendrait
00:03:27 ses responsabilités pour empêcher le vote de ce texte attendu demain en commission
00:03:32 et le 8 juin dans l'hémicycle.
00:03:35 L'intersyndicale confirme la grève du 6 juin contre la réforme des retraites.
00:03:40 Une conférence de presse avait lieu ce matin.
00:03:42 Les syndicats ont appelé à une grande journée de grève et de manifestation.
00:03:45 Écoutez Marie-Lise Léon, la secrétaire générale adjointe de la CFDT.
00:03:50 La plupart des organisations syndicales ont eu une bilatérale avec la première ministre.
00:03:54 On a fait part de nos propositions, à la fois de thématiques mais aussi de méthodes
00:03:58 et de dire qu'on ne peut pas continuer de travailler avec le gouvernement
00:04:01 dans les mêmes conditions que ça a été le cas pour les retraites.
00:04:04 À ce stade, on n'a pas eu plus d'éléments, on n'a pas de rendez-vous programmé.
00:04:09 La balle est dans le camp du gouvernement qui doit aujourd'hui nous dire comment
00:04:13 et sur quoi ils veulent discuter avec les organisations syndicales.
00:04:17 Et puis l'actualité internationale, la Russie accuse Kiev d'attaques terroristes.
00:04:22 La capitale russe a été visée ce matin par une attaque de drone.
00:04:26 Le maire de la ville précise qu'il y a des dégâts mineurs sur des bâtiments
00:04:29 mais qu'aucune victime n'est à déplorer.
00:04:31 Une attaque qui intervient quelques heures après de nouvelles frappes russes
00:04:34 cette nuit sur la capitale ukrainienne.
00:04:37 Et voilà, c'est donc la fin de ce journal.
00:04:39 L'actualité continue dans Midi News à présent avec Sonia Mabrouk et ses invités.
00:04:43 Merci Mickaël, effectivement nos invités.
00:04:46 Je salue Naïma M. Fadel, bonjour à vous.
00:04:48 Bonjour Sonia.
00:04:49 Philippe Liber nous accompagne.
00:04:50 Bonjour Sonia.
00:04:51 Bonjour Eric de Ritmaten, notre journaliste économique.
00:04:54 Elodie Huchard, journaliste politique.
00:04:56 Qu'est-ce qu'on est bien en feu et on a de la chance.
00:04:58 Maître Pierre Gentillet, l'élégant enfin carné, mais regardez-y.
00:05:03 J'essaie de mettre le niveau.
00:05:04 On peut dire à un homme qu'il est beau sans se rendre compte.
00:05:07 Avec grand plaisir, c'est d'accepter.
00:05:09 Mickaël Sadoun, merci d'être avec nous.
00:05:11 Alors un sujet qui en apparence peut ne pas paraître, pardonnez-moi le mot, sexy
00:05:16 mais il est essentiel évidemment parce qu'il en va de notre modèle social.
00:05:20 On va parler du plan du gouvernement contre la fraude sociale.
00:05:23 Un plan pour doubler le montant récupéré par l'administration.
00:05:26 Le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, veut reprendre le contrôle de notre modèle social.
00:05:30 Eric, première question avant d'entrer dans les détails qui nous intéressent tous.
00:05:34 Pourquoi maintenant ? Pourquoi six ans ?
00:05:36 Ce serait une évidence quand même de commencer par cela quand on arrive au pouvoir.
00:05:40 Non mais c'est la France.
00:05:41 C'est un pays extraordinaire parce qu'il y a des lois qui sont superbes, des règlements magnifiques
00:05:46 mais ils ne sont jamais appliqués, jamais respectés, jamais suivis des faits.
00:05:50 Et là on entre encore dans une phase où on va contrôler, surcontrôler les gens
00:05:54 parce qu'il y a des chiffres en plus qui circulent autour de la fraude.
00:05:57 Ça va de 6 milliards selon l'accord des comptes jusqu'à 50 milliards selon Charles Pratt, le magistrat.
00:06:02 Donc on ne sait pas où est la vérité.
00:06:04 Et puis en même temps on dit "ah oui on va contrôler les étrangers qui touchent les allocations familiales
00:06:09 alors qu'ils n'habitent plus en France".
00:06:11 Mais pourquoi on ne l'a pas fait plus tôt ?
00:06:13 C'est extrêmement simple de regarder.
00:06:15 La carte vitale, ça fait des années qu'on se dit "enfin on va avoir un jour une carte vitale
00:06:19 calée sur la carte d'identité ou peut-être biométrie".
00:06:23 On ne sait pas si c'est vraiment utile parce que quand on est malade
00:06:26 et qu'on ne peut pas aller sur le pharmacien et mettre l'empreinte digitale.
00:06:29 Mais si vous voulez il y a tellement de moyens aujourd'hui de contrôler.
00:06:32 Après tout vous avez des plaques d'immatriculation sur votre voiture.
00:06:35 C'est facile de contrôler qui est propriétaire.
00:06:38 Par contre la carte vitale on ne peut pas...
00:06:39 - Attendez, on dit que c'est facile et qu'on ne le fait pas beaucoup.
00:06:41 Ça veut dire qu'il y a une forme, le mot ce n'est pas complaisance, mais il y a une forme de...
00:06:44 - De gêne.
00:06:45 - Je veux dire de tolérance par rapport à la production.
00:06:47 - Je vais vous dire c'est la gêne.
00:06:48 C'est tout.
00:06:49 C'est une gêne parce que si vous commencez à mettre le doigt dans le contrôle systématique.
00:06:52 Est-ce que vous pensez que le gouvernement va vraiment aller voir les listings d'avions
00:06:56 pour savoir qui prend l'avion entre Orly et Tunis ou Alger.
00:07:00 Pour savoir si la personne vit en Algérie ou en France plus de 9 mois de l'année.
00:07:04 Vous pensez qu'elle le fera vraiment ?
00:07:06 - Vous nous dites que c'est un plan de communication.
00:07:08 On va interroger...
00:07:09 - Espérons, mais il y a 10 ans.
00:07:11 Il y a la taille, elle a dit ça va prendre 10 ans.
00:07:13 En 10 ans, ça veut dire que les déficits ne sont pas prêts d'être réglés.
00:07:16 - Alors en quoi ce n'est pas un plan de communication ?
00:07:19 Parce que c'est ce que pense notamment le magistrat Charles Pras qui affirme
00:07:22 que ce n'est pas un véritable plan ambitieux pour changer les choses.
00:07:26 Écoutons-le.
00:07:27 - Écoutez, si on regarde ce qu'a dit à court des comptes dans son tout dernier rapport.
00:07:33 On a 2,5 millions de personnes qui bénéficient de la protection universelle maladie.
00:07:36 Alors qu'ils ne sont pas sur le territoire, qu'ils ne sont pas censés l'avoir.
00:07:38 D'abord, il faut voir comment on va faire les contrôles.
00:07:40 Je ne sais pas si c'est avec les 450 Sherlock Snapchat
00:07:44 annoncés par le ministre dans son interview.
00:07:47 Vous savez, parce qu'il va y avoir 450 cyber enquêteurs
00:07:49 qui vont aller sur Snapchat pour lutter contre la fraude sociale.
00:07:52 Donc est-ce que c'est eux qui vont réussir à trouver des retraités,
00:07:55 des cédés à l'étranger ?
00:07:56 Quoi qu'il en soit, ce n'est pas non plus un enjeu de milliards d'euros.
00:07:59 - Bon, il ironise un petit peu sur les moyens qui sont mis en œuvre.
00:08:03 Je voudrais quand même insister sur le fait que,
00:08:05 Michael Seddon, d'abord, si on met le sujet sur la table, c'est mieux.
00:08:10 Parce que l'inverse, c'est quand même plus compliqué.
00:08:12 Est-ce qu'on n'admet pas quand même qu'on a le système social
00:08:16 le plus généreux ou l'un des plus généreux au monde ?
00:08:18 C'est ça, moi ?
00:08:19 - Oui, c'est sûr qu'on s'est beaucoup habitué, en France,
00:08:22 je pense au mythe de l'argent gratuit,
00:08:24 un État qui prend toute la place et qui dépense sans compter.
00:08:28 C'est aussi un peu son privilège par rapport aux entités privées.
00:08:31 Mais en l'occurrence, le sujet devient quand même de plus en plus symbolique
00:08:35 dans la mesure où le gouvernement mise sur des réductions budgétaires,
00:08:38 notamment pour faire plaisir aux marchés internationaux
00:08:41 dans un contexte de remontée des taux.
00:08:43 Et on peut difficilement expliquer aux Français qui vont se serrer la ceinture
00:08:47 tout en restant exagérément dispendieux vis-à-vis d'une population
00:08:53 qui est associée dans la tête des gens.
00:08:55 Après, la réalité, il faut la voir dans les faits,
00:08:57 mais qui est associée à l'immigration, aux étrangers
00:09:00 et à un système social beaucoup trop généreux.
00:09:02 - Donc, il y a la volonté politique du ministre,
00:09:04 mais est-ce que les services vont suivre, Philippe Berthier ?
00:09:06 C'est ça, la vraie question.
00:09:08 On dit 450 cybercontrôleurs, etc.
00:09:11 Est-ce que l'administration aujourd'hui,
00:09:13 pour laquelle pour certains, peut-être, il y a une forme de tolérance,
00:09:16 parce qu'il n'y a pas assez de moyens pour tout contrôler,
00:09:18 une tolérance vis-à-vis de cette fraude sociale
00:09:20 est aujourd'hui en première ligne pour être à l'attaque ?
00:09:23 - Oui, c'est une question de volonté politique et d'organisation administrative.
00:09:27 C'est vrai que l'État, vous avez raison,
00:09:30 l'État en France, c'est une très grosse machine.
00:09:33 Il ne s'est pas tellement préoccupé de cette dimension de fraude,
00:09:38 de fraude sociale, dont moi j'ai constaté,
00:09:41 dans toutes les études d'opinion que j'ai pu mener
00:09:43 il y a vraiment de longues années,
00:09:45 y compris au gouvernement,
00:09:47 qu'il jouait un rôle délétère dans le contrat social.
00:09:50 C'est-à-dire que, après on peut discuter,
00:09:53 moi je ne suis pas assez spécialiste pour savoir
00:09:55 si c'est 8 milliards, 20 milliards ou 50 milliards.
00:09:57 - Non mais c'est important aussi, c'est-à-dire qu'il y aurait une France qui travaille
00:09:59 et puis une autre qui va se reposer sur l'État.
00:10:01 - Dans un pays où on paie beaucoup d'impôts, de cotisations,
00:10:05 le sentiment qu'il y a de la fraude,
00:10:07 qu'il y a des gens qui profitent du système
00:10:09 et qu'il leur permet de vivre en dehors des règles,
00:10:11 est un sentiment absolument délétère
00:10:14 et qui est assez répandu,
00:10:16 parce que c'est une fraude du quotidien qui se voit,
00:10:18 à la différence de la fraude fiscale
00:10:20 qui concerne des très riches,
00:10:22 qui ne se voit pas par le français moyen.
00:10:24 - Je vous assure, c'est une vraie question.
00:10:26 Ça fait 6 ans au pouvoir.
00:10:28 - Vous avez raison.
00:10:30 - Mais il y a une question de priorité administrative.
00:10:34 Alors quand vous êtes à Bercy,
00:10:36 vous raisonnez sur le fait que l'État social,
00:10:39 ça doit représenter des centaines de milliards
00:10:42 et que ces milliards de fraude sociale,
00:10:44 ce n'est pas un enjeu budgétaire.
00:10:46 Je crains que ce soit une des raisons.
00:10:48 - Vous me dites que c'est un enjeu budgétaire.
00:10:50 C'est un enjeu de cohésion sociale.
00:10:52 - C'est une erreur, je ne le justifie pas.
00:10:54 - Naïma M. Fadel,
00:10:56 juste regardez le sujet,
00:10:57 parce que je voudrais qu'on détaille quelques mesures.
00:10:59 - On va voir après le sujet qui me paraît vraiment très concret.
00:11:01 On a tous un avis sur "faut-il fusionner
00:11:03 la carte d'identité et la carte vitale".
00:11:05 Mais quelles sont les autres mesures
00:11:07 de ce grand plan annoncé avec tambour et trompette ?
00:11:09 C'est Thomas Bonnet qui nous le résume.
00:11:11 - C'est un véritable serpent de mer
00:11:13 auquel s'attaque Bercy.
00:11:15 La fraude sociale,
00:11:17 dont le montant est estimé aujourd'hui
00:11:19 entre 6 et 8 milliards d'euros chaque année.
00:11:21 Fraude qui concerne les soins de santé
00:11:23 ou encore le versement des retraites.
00:11:25 Gabriel Attal annonce ainsi vouloir
00:11:27 doubler le montant récupéré par l'administration,
00:11:29 passant de 1,6 milliard aujourd'hui
00:11:31 à 3 milliards d'ici 4 ans.
00:11:33 Parmi les mesures retenues,
00:11:35 la fusion de la carte vitale
00:11:37 et de la carte d'identité
00:11:39 est envisagée pour réduire la fraude,
00:11:41 le contrôle des retraités de plus de 85 ans
00:11:43 résidant à l'étranger
00:11:45 afin de s'assurer qu'ils sont toujours vivants,
00:11:47 l'obligation de résider au moins 9 mois en France
00:11:49 pour le versement des prestations sociales
00:11:51 ou encore le croisement des fichiers
00:11:53 de la CAF et du ministère de l'Intérieur
00:11:55 afin de cibler les personnes
00:11:57 en situation irrégulière
00:11:59 qui bénéficieraient d'aide sociale.
00:12:01 Le ministre des Comptes publics
00:12:03 doit encore détailler l'articulation précise
00:12:05 de ce plan de lutte contre la fraude
00:12:07 mais il évoque déjà une feuille de route
00:12:09 qu'il estime ambitieuse.
00:12:11 La fraude sociale, les précédentes majorités
00:12:13 en ont beaucoup parlé mais sans vrai résultat.
00:12:15 Notre ambition ne se limite pas aux chiffres.
00:12:17 En luttant contre la fraude,
00:12:19 on reprend le contrôle de notre modèle social.
00:12:21 Pour parvenir à ces résultats,
00:12:23 on a décidé d'investir 1 milliard d'euros
00:12:25 et créer 1000 postes supplémentaires
00:12:27 notamment pour renforcer les contrôles.
00:12:29 Communication, effet d'annonce,
00:12:31 véritable ambition
00:12:33 et enfin le sursaut ?
00:12:35 On verra bien, en tout cas,
00:12:37 c'est vrai qu'on ne peut que souligner
00:12:39 la volonté de s'attaquer à quelque chose
00:12:41 qui est extrêmement injuste.
00:12:43 On a mis depuis longtemps
00:12:45 la poussière sous le tapis
00:12:47 parce que, encore une fois,
00:12:49 notamment la droite avait peur
00:12:51 des réactions.
00:12:53 De stigmatiser une partie de la population ?
00:12:55 C'est toujours son regard
00:12:57 un peu misérabiliste.
00:12:59 Les aides sociales, c'est important
00:13:01 mais elles doivent aller aux gens
00:13:03 qui en ont besoin et on ne doit pas
00:13:05 tolérer qu'il y ait de la fraude
00:13:07 parce que c'est ça qui crée un sentiment
00:13:09 d'injustice et qui met à mal
00:13:11 la cohésion sociale.
00:13:13 Je travaille dans le social.
00:13:15 Je peux vous dire qu'aujourd'hui
00:13:17 les personnes au RSA,
00:13:19 on peut juste les appeler au téléphone
00:13:21 ou par mail pour savoir
00:13:23 comment ils vont.
00:13:25 Si ils cherchent un emploi,
00:13:27 vous vous imaginez ?
00:13:29 Il n'y a même pas une exigence physique.
00:13:31 Mais on peut souligner la volonté
00:13:33 de ce ministre.
00:13:35 Ça fait quelques semaines déjà
00:13:37 qu'il y a une offensive.
00:13:39 D'ailleurs, Elodie Char
00:13:41 nous parle des classes moyennes
00:13:43 où parfois il met en opposition
00:13:45 la France qui travaille et une autre France.
00:13:47 C'est des petits cailloux blancs
00:13:49 sur un chemin tout tracé.
00:13:51 Mais c'est quasiment une annonce
00:13:53 ou en tous les cas un plan par jour.
00:13:55 Oui, il y a deux choses.
00:13:57 Premièrement, comme on est dans les 100 jours,
00:13:59 le gouvernement veut passer à autre chose
00:14:01 et donc fait des annonces de manière assez récurrente.
00:14:03 C'est logique, ils ont tout un calendrier
00:14:05 à respecter. Ils ont conscience que maintenant
00:14:07 le temps médiatique est encore
00:14:09 à la réforme des retraites mais un petit peu moins.
00:14:11 Ce qui permet de faire passer ces annonces
00:14:13 qui auraient été inaudibles.
00:14:15 C'est la loi pour lâcher une majorité
00:14:17 qui envoie clairement des signaux à la droite.
00:14:19 C'est maintenant flagrant.
00:14:21 C'est la loi immigration.
00:14:23 Gérald Darmanin leur dit "chiche".
00:14:25 Il faut lutter contre la fraude.
00:14:27 Il faut défendre les classes moyennes.
00:14:29 Il faut que le travail paye plus.
00:14:31 C'est les éléments de langage parfaits
00:14:33 qui font plaisir aux républicains.
00:14:35 Pour l'espèrent-ils, construire une majorité ?
00:14:37 Ils n'en ont évidemment aucune certitude.
00:14:39 Ce ne doit pas être une question de droite.
00:14:41 La politique est là.
00:14:43 Ça doit être au-dessus.
00:14:45 Ça doit être transpartisane.
00:14:47 Pourquoi ? Parce que ce n'est pas normal.
00:14:49 Ça met à mal aussi l'État-providence.
00:14:51 Quand vous voyez qu'aujourd'hui l'INSEE ne répond pas
00:14:53 aux injonctions de l'État,
00:14:55 quand vous voyez que la CPM ne répond pas
00:14:57 aux injonctions de l'État,
00:14:59 qu'on n'a pas de croisement entre la CAF
00:15:01 et le ministère de l'Intérieur,
00:15:03 vous vous dites "moi je suis taxée,
00:15:05 notamment les classes moyennes".
00:15:07 C'est extrêmement injuste.
00:15:09 Ils veulent répondre à des personnes,
00:15:11 c'est la sécurité sociale qui s'est dégradée.
00:15:13 Ça rembourse de moins en moins bien.
00:15:15 Beaucoup de gens n'ont pas les moyens
00:15:17 de se payer une bonne mutuelle.
00:15:19 La difficulté, c'est quand même
00:15:21 qu'on est dans un pays,
00:15:23 je crois le pays d'Europe,
00:15:25 après les pays nordiques,
00:15:27 où on taxe le plus les Français.
00:15:29 On a une obligation des pouvoirs publics
00:15:31 de transparence là-dessus
00:15:33 et de lutte contre ce genre d'abus.
00:15:35 Quand j'entends le magistrat Charles Page
00:15:37 nous dire qu'il y a 1,8 million
00:15:39 de cartes de numéros
00:15:41 de sécurité sociale
00:15:43 de personnel étranger,
00:15:45 frauduleux,
00:15:47 je ne peux que m'interroger,
00:15:49 je ne peux que m'en indigner.
00:15:51 Je vois qu'il y a des chiffres,
00:15:53 des échelles, des fourchettes différentes.
00:15:55 Il y a une tolérance,
00:15:57 j'ai l'impression qu'on en parle,
00:15:59 et je n'ai pas l'impression
00:16:01 que ça change beaucoup.
00:16:03 Entre le moment où on annonce
00:16:05 un plan, une réforme,
00:16:07 une mesure, et que ça infuse,
00:16:09 et que les services de l'Etat s'en saisissent,
00:16:11 parfois il peut se passer beaucoup de temps.
00:16:13 Il peut même se passer beaucoup de temps
00:16:15 parce que la machinerie administrative est très lourde.
00:16:17 Mais je pense que derrière cette réticence
00:16:19 à s'occuper de ce sujet,
00:16:21 il y avait l'idée, à gauche,
00:16:23 mais pas seulement à gauche,
00:16:25 que la fraude des pauvres est moins grave
00:16:27 que la fraude des riches.
00:16:29 Mais je suis un peu d'accord avec vous.
00:16:31 C'est peut-être faux ça,
00:16:33 je dis.
00:16:35 Je pense que la fraude sociale représente moins
00:16:37 que l'ensemble constitué,
00:16:39 l'ensemble flou constitué par la fraude fiscale
00:16:41 et l'évasion fiscale,
00:16:43 et que l'enjeu pour le budget de l'Etat,
00:16:45 c'est plus de récupérer de l'argent du haut
00:16:47 que de récupérer de l'argent du bas,
00:16:49 si vous me permettez l'expression.
00:16:51 Si je peux me permettre, on peut faire les deux.
00:16:53 Le ministre des Comores,
00:16:55 il avait pas l'air d'être au courant.
00:16:57 On peut aussi s'attaquer aux deux.
00:16:59 On entend très bien une partie des arguments de la gauche
00:17:01 qui nous dit que c'est facile de s'attaquer à la fraude sociale
00:17:03 mais on a l'impression qu'on s'en prend à causettes
00:17:05 et aux misérables quand on dit ça.
00:17:07 Non, excusez-moi, quelqu'un qui fraude par définition,
00:17:09 ici c'est un délinquant, et à ce moment-là,
00:17:11 il n'y a plus de règles de droit, il n'y a plus d'Etat,
00:17:13 ça ne sert à rien.
00:17:15 Pour autant, je m'empresse de préciser
00:17:17 qu'effectivement, la fraude fiscale est un enjeu,
00:17:19 que ce sont des montants considérables
00:17:21 mais qu'on a du mal à évaluer.
00:17:23 Certains syndicats de gauche, en particulier le Premier Syndicat
00:17:25 de la Direction Générale des Finances Publiques,
00:17:27 évaluent entre 80 et 100 milliards.
00:17:29 Si c'était 1 milliard, il faudrait lutter efficacement contre ça.
00:17:33 Bien sûr, évidemment.
00:17:35 Je trouve que c'est terrible de dire...
00:17:37 Vous employez une expression, c'est pas la vôtre,
00:17:39 fraude d'en bas, fraude d'en haut.
00:17:41 Il se trouve que notre modèle social, des deux côtés,
00:17:43 il est mis à mal, point à la ligne.
00:17:45 Oui, mais vous avez tout à fait raison.
00:17:47 On devrait lutter de la même manière.
00:17:49 Et l'erreur de ce raisonnement de l'hier...
00:17:51 Vous n'êtes pas d'accord ?
00:17:53 Évidemment, un fraudeur est un fraudeur
00:17:55 mais je ne peux pas m'empêcher d'avoir une considération morale
00:17:57 en me disant, celui qui risquit
00:18:01 parce que lui-même est dans une situation un peu compliquée
00:18:03 et qu'il fait ce qui est possible pour prendre ce qu'il y a à prendre...
00:18:05 Quand il risque, c'est la double peine
00:18:07 pour d'autres personnes qui n'ont pas les moyens.
00:18:09 Je ne dis pas que j'ai du respect pour ça,
00:18:11 mais je dis que naturellement, j'ai peut-être plus de tolérance.
00:18:13 On va mettre ça sur le côté.
00:18:15 Le problème, c'est que maintenant, l'argent n'est plus gratuit.
00:18:17 Donc il y a eu une époque où on pouvait se dire...
00:18:19 Si je peux me permettre l'expression,
00:18:21 c'est les pois chiches dans le couscous.
00:18:23 On le paye toujours.
00:18:25 J'aime beaucoup cette expression.
00:18:27 Et ça dépend dans quel couscous.
00:18:29 Elle est déposée où ? On peut l'utiliser.
00:18:31 Oui, c'est très important.
00:18:33 Mais surtout qu'aujourd'hui,
00:18:35 6 ou 8 milliards ou même 50 milliards
00:18:37 selon les grosses estimations sur un système social
00:18:39 qui pèse 700 ou 800 milliards,
00:18:41 ça ne représente plus rien.
00:18:43 On écoute le ministre du Travail.
00:18:45 Vous réagissez, Olivier Dussopt, ce matin
00:18:47 chez Laurence Ferrari.
00:18:49 Alors lui, il estime que, attention,
00:18:51 sur la fraude, il y a une forme de trahison
00:18:53 s'il n'y a pas une volonté pour lutter.
00:18:55 Je ne sais pas si ce n'est pas un aveu d'échec
00:18:57 en disant ça. On l'écoute.
00:18:59 Gabriel Attal a présenté les mesures nouvelles.
00:19:01 Comment renforcer encore la lutte
00:19:03 contre la fraude sociale
00:19:05 avec des estimations aujourd'hui
00:19:07 que nous connaissons, notamment de la Cour des comptes
00:19:09 autour de la fraude au travail illégal
00:19:11 ou encore des fraudes aux prestations.
00:19:13 Ce qui est très important de souligner,
00:19:15 c'est que cela représente des sommes importantes,
00:19:17 évidemment.
00:19:19 On parle de milliards d'euros.
00:19:21 C'est ça, à chaque fois, une forme de trahison.
00:19:23 Il y a à la fois la fraude dont on parle souvent,
00:19:25 qui est la fraude aux allocations,
00:19:27 mais le plus gros de la fraude,
00:19:29 c'est souvent une fraude à la déclaration
00:19:31 et donc à l'assiette de cotisation.
00:19:33 Trahison, quand même.
00:19:35 Évidemment, c'est grave.
00:19:37 Les mots ont un sens.
00:19:39 Tous les mots sont employés depuis quelques jours.
00:19:41 On est en guerre,
00:19:43 ce n'est pas le sujet.
00:19:45 Le mot "guerre", c'est le mot le plus utilisé
00:19:47 par les médias.
00:19:49 Plus on parle de pouvoir d'agir, plus on parle de guerre.
00:19:51 On a l'impression qu'en montant dans les mots...
00:19:53 C'est très utile d'utiliser le mot "guerre"
00:19:55 parce que celui qui évoque le mot "guerre",
00:19:57 justement, au nom de ça,
00:19:59 peut justifier un certain nombre de mesures
00:20:01 qui sont plus facilement acceptées par la population.
00:20:03 Qui dit "guerre" dit "état d'urgence",
00:20:05 qui dit "état d'urgence" dit "mesures d'exception".
00:20:07 On attend toujours les mesures d'exception ici en la matière.
00:20:09 Éric ?
00:20:11 Pendant longtemps, on a parlé du travail noir,
00:20:13 c'est-à-dire le travail non déclaré.
00:20:15 Une femme de ménage faisait ça.
00:20:17 Après, il y a eu la création des aides fiscales.
00:20:19 C'est intéressant.
00:20:21 Aujourd'hui, le gouvernement
00:20:23 est pris au piège un peu de son...
00:20:25 Vous savez, quand il a lancé, même précédemment,
00:20:27 l'auto-entrepreneur,
00:20:29 le système d'auto-entreprenariat.
00:20:31 Quand vous regardez les plateformes,
00:20:33 je vais les citer,
00:20:35 Uber, Deliveroo, vous avez,
00:20:37 et d'ailleurs, Gabriella Etal en parle,
00:20:39 200 000 personnes qui ont un statut flou.
00:20:41 Parce que pour l'instant, il n'y a pas d'obligation,
00:20:43 il y a une sorte de forfait qui n'est pas payé.
00:20:45 Et beaucoup de personnes,
00:20:47 je ne dis pas les 200 000 qui sont concernées,
00:20:49 mais il y a une bonne partie qui passe à travers
00:20:51 les charges sociales, qui ne payent rien.
00:20:53 Et si vous regardez les chiffres, c'est 800 millions d'euros
00:20:55 chaque année qui échappent, justement,
00:20:57 aux sociales, parce que quand vous travaillez
00:20:59 dans ces plateformes...
00:21:01 - C'est quand même effrayant comme chiffre.
00:21:03 - Ce n'est pas que de la fraude.
00:21:05 - Il paye, il paye 24 %.
00:21:07 - Il y a des éliminations qui sont prévues.
00:21:09 - Je ne suis pas sûr que ce soit un bon système.
00:21:11 - On a posé la question aux Français,
00:21:13 alors donnez-moi quelques réactions à notre micro CNews.
00:21:15 Alors la question,
00:21:17 on répond presque spontanément oui.
00:21:19 Faut-il serrer la vis sur les fraudes sociales ?
00:21:21 Les réactions, on les écoute.
00:21:23 - Il y a des gens qui méritent
00:21:25 ces aides sociales, qui les ont.
00:21:27 Et d'autres qui abusent de ces positions de faiblesse
00:21:29 des autres et qui viennent les usurper.
00:21:31 Ce n'est pas normal. L'État français donne
00:21:33 beaucoup, certes, mais parfois il donne trop.
00:21:35 - Les personnes qui sont plus dans le besoin
00:21:37 au niveau économique,
00:21:39 donc les personnes qui fraudent
00:21:41 ces aides sociales,
00:21:43 notamment avec l'ORSA,
00:21:45 je pense que c'est mal.
00:21:47 Et l'État devrait sévir au niveau de ça.
00:21:49 - Oui, il faut vraiment serrer la vis.
00:21:51 Oui, effectivement.
00:21:53 Après,
00:21:55 c'est comment le faire ?
00:21:57 Ça, c'est une vraie question.
00:21:59 Comment et auprès de qui ?
00:22:01 - Personne n'est dupe.
00:22:03 Tout le monde, personne n'est naïf.
00:22:05 - En fait, l'État-providence, il repose sur quoi ?
00:22:07 C'est qu'à un moment, il y a un contrat social.
00:22:09 Je veux réagir par rapport à ce qu'a dit
00:22:11 Mickaël tout à l'heure. Il faut qu'on change
00:22:13 de logiciel. C'est ça,
00:22:15 le problème. On a une espèce de pression
00:22:17 d'un tabou.
00:22:19 Les pauvres, il ne faut pas y toucher.
00:22:21 C'est comme concernant la délinquance.
00:22:23 Quand elle est dans les quartiers, on dit qu'il ne faut pas y aller
00:22:25 parce qu'ils sont pauvres. C'est ça, l'erreur.
00:22:27 Parce qu'en fait, aujourd'hui,
00:22:29 notre État-providence est tellement généreux
00:22:31 que vous avez des personnes,
00:22:33 et je cite les chiffres,
00:22:35 qui peuvent mieux gagner qu'un travailleur social.
00:22:37 Il va gagner 1300 euros. En face,
00:22:39 la personne va additionner les aides
00:22:41 jusqu'à aller à 2000 euros.
00:22:43 Au contraire, il faut être encore plus
00:22:45 exigeant contre les fraudeurs
00:22:47 parce que c'est ça qui met
00:22:49 à mal ce contrat social.
00:22:51 Les fraudes sociales, ce sont des fraudes aux prestations,
00:22:53 c'est le RSA,
00:22:55 le minimum billet, etc. Ce sont les fraudes
00:22:57 aux cotisations. J'ai d'autres chiffres
00:22:59 qui sont entre
00:23:01 ce que dit la Cour des comptes
00:23:03 et Charles Pratt. Ce sont les chiffres
00:23:05 de l'IFRA, de Danese, Verdier et Molinier,
00:23:07 qui estiment tout cela à environ
00:23:09 20 milliards d'euros, répartis presque équitablement
00:23:11 10 milliards, 10 milliards entre les fraudes
00:23:13 aux prestations et cotisations.
00:23:15 C'est pas une paille, comme on dit.
00:23:17 - Ça nous arrangerait pour beaucoup de choses.
00:23:19 - Surtout quand on laisse prospérer
00:23:21 un travail sans cotisation sociale
00:23:23 qui s'appelle le trafic de drogue dans ce pays,
00:23:25 qui nous charge 250 000 personnes
00:23:27 à peu près, qui en vivent
00:23:29 et qui en vivent beaucoup mieux
00:23:31 que par le travail légal.
00:23:33 Je trouve que notre système social
00:23:35 peut être ruiné par ce développement.
00:23:37 - Alors que Philippe, on nous parle matin et midi,
00:23:39 histoire de valeur-travail.
00:23:41 C'est même plus que ce qu'on met derrière la valeur-travail.
00:23:43 On va marquer une pause, on va rester
00:23:45 avec nous, parce que là, c'est un psychodrame
00:23:47 peut-être en vue à l'Assemblée nationale.
00:23:49 On va en parler avec notre journaliste politique
00:23:51 Élodie Huchard. C'est passionnant ce qui est en train
00:23:53 de se passer, véritablement. On comprend la mécanique
00:23:55 institutionnelle, constitutionnelle.
00:23:57 On voit aussi des personnages
00:23:59 politiques émergés, à l'instar de Charles
00:24:01 de Courson
00:24:03 et son groupe Lyott. Ça vous fait sourire ?
00:24:05 Mais c'est lui aujourd'hui qui fait trembler
00:24:07 sa majorité.
00:24:09 Et il défend
00:24:11 les prérogatives du Parlement.
00:24:13 A tout de suite, on va en parler.
00:24:15 Merci de nous suivre.
00:24:19 L'attention monte d'un cran, pas sur ce plateau
00:24:21 mais plutôt à l'Assemblée nationale, avant
00:24:23 l'examen de la proposition de loi
00:24:25 du groupe Lyott pour abroger
00:24:27 la réforme des retraites. Voici la suite
00:24:29 encore de ce feuilleton.
00:24:31 Alors la majorité dans tous les États,
00:24:33 on va vous en parler. Mais tout d'abord, le rappel
00:24:35 des titres. C'est News Info, Audrey Bertheau.
00:24:37 La France prend un virage électrique.
00:24:42 La première usine pour
00:24:44 voiture électrique est
00:24:46 inaugurée en ce moment même dans le nord.
00:24:48 Usine de batterie. Bruno Lemaire, vous le voyez,
00:24:50 ministre de l'économie, est sur place.
00:24:52 C'est une étape clé pour attraper
00:24:54 notre retard sur les constructeurs chinois.
00:24:56 La production de cette usine de
00:24:58 batterie doit démarrer cet été
00:25:00 pour une commercialisation à la fin
00:25:02 de l'année 2023.
00:25:04 À Rennes, un homme a été tué à l'arme blanche
00:25:06 dans une station de métro.
00:25:08 Le drame s'est produit hier soir.
00:25:10 L'homme était âgé d'une trentaine d'années.
00:25:12 Il aurait été tué à la machette.
00:25:14 Une enquête pour meurtre a été ouverte et confiée
00:25:16 à la police judiciaire. Aucune interpellation
00:25:18 n'a pour l'heure eu lieu.
00:25:20 Et puis c'est inédit depuis 2015.
00:25:22 Les prix baissent dans l'immobilier ancien.
00:25:24 Une étude publiée par l'INSEE et Notaires de France
00:25:26 montre un recul des prix au premier trimestre 2023.
00:25:28 Les prix dans l'ancien ont reculé
00:25:30 de 0,3% pour les maisons
00:25:32 et de 0,1% pour les appartements.
00:25:34 Merci à vous, chère Audrey.
00:25:36 Dans l'actualité, le président
00:25:38 de la commission des finances
00:25:40 à l'Assemblée nationale a jugé
00:25:42 que le texte du groupe Lyot
00:25:44 pour abroger la réforme des retraites
00:25:46 était tout à fait recevable.
00:25:48 Alors que vous savez que pour la majorité,
00:25:50 il contrevient à l'article 40
00:25:52 de la Constitution.
00:25:54 Il est donc un parrain de la Constitution
00:25:56 et donc il est inconstitutionnel
00:25:58 et il est même, selon leurs mots,
00:26:00 irresponsable. Nous en parlons
00:26:02 avec notre journaliste sur place, Gauthier Leboit.
00:26:04 Gauthier, c'est vraiment une sorte
00:26:06 de veillé d'armes, j'exagère,
00:26:08 mais la tension monte d'un cran.
00:26:10 Est-ce qu'on peut le dire ainsi ?
00:26:12 Oui, la tension monte d'un cran,
00:26:14 effectivement, avec les déclarations
00:26:16 de chacun. Éric Coquerel qui dit ce matin,
00:26:18 président de la commission des finances,
00:26:20 que la majorité avait tenté
00:26:22 d'être intimidée par des déclarations
00:26:24 dans différents médias et effectivement,
00:26:26 il a fait le choix de juger valable
00:26:28 cette proposition de loi du groupe Lyot.
00:26:30 Vous l'avez dit, la majorité aurait aimé
00:26:32 qu'au nom de l'article 40,
00:26:34 vu que cet article, vous savez, ce fameux article
00:26:36 dont on parle tant, qui permet de juger
00:26:38 irrecevable une proposition de loi
00:26:40 si elle coûte trop cher, c'est le cas pour
00:26:42 la majorité avec un chiffrage entre
00:26:44 15 et 18 milliards d'euros,
00:26:46 donc Éric Coquerel n'a pas fait ce choix-là.
00:26:48 Alors la majorité n'a pas dit son dernier mot
00:26:50 puisque le texte va arriver demain
00:26:52 en commission, au grand désarroi
00:26:54 de la majorité qui aurait voulu que tout s'arrête aujourd'hui
00:26:56 mais ce n'est pas le cas, le texte arrivera demain
00:26:58 en commission des affaires sociales et donc là,
00:27:00 la majorité va tenter de censurer le cœur
00:27:02 de cette proposition de loi du groupe Lyot
00:27:04 mais ça dépend aussi des LR,
00:27:06 que vont-ils faire, que vont-ils voter en commission,
00:27:08 c'est toujours eux les pivots.
00:27:10 Et puis, il y a le 8 juin, donc c'est jeudi de la semaine prochaine,
00:27:12 là le texte doit arriver dans
00:27:14 l'hémicycle, Yael Brown-Pivet
00:27:16 pourrait elle-même décider
00:27:18 d'actionner l'article 40 puisqu'elle en a
00:27:20 la possibilité une fois qu'on parle
00:27:22 d'amendements dans l'hémicycle,
00:27:24 mais donc elle ne pouvait pas le faire aujourd'hui, mais une fois qu'on sera
00:27:26 dans l'hémicycle pour empêcher le vote.
00:27:28 Et puis il y a une autre possibilité qu'on oublie pour la majorité,
00:27:30 c'est l'obstruction, puisque nous sommes
00:27:32 dans une niche parlementaire, donc à minuit,
00:27:34 quoi qu'il arrive, ça s'arrête, c'est la règle
00:27:36 et tant pis pour les mesures qui n'ont pas été
00:27:38 soumises aux voix. Donc une possibilité
00:27:40 pour la majorité, c'est de déposer des
00:27:42 centaines de sous-amendements pour freiner
00:27:44 les débats et empêcher le vote le 8 juin.
00:27:46 Merci Gauthier, merci d'avoir si bien
00:27:48 expliqué toute la procédure.
00:27:50 L'aspect maintenant purement plus
00:27:52 politique est l'audition. S'il n'y a
00:27:54 pas de vote à l'Assemblée Nationale, Fabien Roussel
00:27:56 par exemple lors du grand rendez-vous, Europe 1
00:27:58 C News, les échos, nous a dit "Attention, on va
00:28:00 basculer vers l'inconnu, une crise démocratique
00:28:02 extrêmement grave". Dans quelques instants,
00:28:04 on écoutera aussi l'ancienne ministre Ségolène Royal.
00:28:06 Royal, il y a vraiment
00:28:08 un enjeu très important sur
00:28:10 ce vote pour les oppositions ?
00:28:12 En fait, l'enjeu, il est effectivement de ne pas raviver
00:28:14 la colère sociale parce que Gauthier l'expliquait
00:28:16 très bien à l'instant, la majorité
00:28:18 a tous les moyens de faire en sorte que
00:28:20 ce texte ne soit jamais voté en faisant de l'obstruction.
00:28:22 Il y a le vote bloqué qui est possible, il y a beaucoup de choses
00:28:24 qui sont possibles et de toute façon, le
00:28:26 Sénat n'adoptera jamais cette proposition de loi.
00:28:28 Donc, vraiment politiquement pur,
00:28:30 il n'y a pas trop de risques. En revanche, si de nouveau
00:28:32 on voit une majorité qui a envie
00:28:34 de bloquer le débat, et évidemment, Éric Coquerel,
00:28:36 il est malin en expliquant qu'il n'est pas démocratique, en expliquant
00:28:38 qu'il faut avoir une application souple, il a dit
00:28:40 tout à l'heure la Constitution, on voit bien
00:28:42 que dans la rue, ça va forcément relancer le débat
00:28:44 parce qu'on dira, une fois de plus, qu'il n'y a pas eu de vote, même si
00:28:46 le vote sur la motion de censure, pour le coup, vaut
00:28:48 pour le vote de la réforme. Et donc,
00:28:50 c'est ça le plus grand danger, en fait, pour le gouvernement.
00:28:52 C'est pas est-ce que la réforme va être abrogée, c'est est-ce qu'ils arrivent
00:28:54 à bloquer suffisamment pour pas
00:28:56 qu'on aille au bout du texte, mais pas trop non plus
00:28:58 pour pas que l'opposition dans la rue se dise
00:29:00 "c'est un scandale, de nouveau, ça n'est pas démocratique" et là,
00:29:02 on repart pour la même rengaine qu'il y a quelques semaines
00:29:04 alors que le gouvernement soufflait quand même un peu
00:29:06 ces derniers jours. - Avec une nouvelle journée qui est prévue
00:29:08 le 6 juin, donc deux jours avant
00:29:10 vraiment l'examen de la proposition
00:29:12 Liège, je voudrais qu'on écoute
00:29:14 on va écouter Ségolène Réal, mais d'abord
00:29:16 Éric Coquerel, donc qui juge recevable
00:29:18 contrairement à ce qu'a dit encore ce matin
00:29:20 la présidente de l'Assemblée nationale.
00:29:22 Écoutons-le.
00:29:24 - Considérant le droit d'initiative parlementaire spécifique
00:29:26 aux groupes d'opposition et minoritaire
00:29:28 garantie par l'administration 5 de l'article 48
00:29:30 de la Constitution, considérant le gage
00:29:32 tabac prévu par la proposition de loi étudiée
00:29:34 à son article 3
00:29:36 comme suffisamment consistant pour soutenir le poids
00:29:38 d'une proposition jusqu'à 14,4 milliards d'euros
00:29:40 soit au-delà du coût maximum
00:29:42 à l'estime des charges créées, j'ai donc
00:29:44 décidé de rendre recevable
00:29:46 la proposition de loi
00:29:48 sur l'abrogation de la réforme
00:29:50 du recul de l'âge de la retraite à 64 ans.
00:29:52 - Mais pour qu'il n'y ait pas, enfin
00:29:56 il y a une vraie question, pourquoi pas un vote
00:29:58 alors vous allez me dire il y a eu un vote sur les motions
00:30:00 de censure, mais malgré tout
00:30:02 ça va rester comme une marque
00:30:04 comme une tâche, il n'y a pas de vote à l'Assemblée nationale
00:30:06 ce qui fait dire à Charles de Courson
00:30:08 que les droits du Parlement et que le Parlement est bafoué
00:30:10 c'est la réalité pour vous ?
00:30:12 - C'est le péché original
00:30:14 du gouvernement et de sa majorité dans cette affaire
00:30:16 c'est d'être passé par le 49-3 et pas par un vote
00:30:18 quitte à prendre le risque de le perdre
00:30:20 et donc
00:30:22 il risque de répéter le traumatisme
00:30:24 comme on dit en psychanalyse
00:30:26 ils vont révéler le traumatisme
00:30:28 - On dit repartir, mais en fait la contestation
00:30:30 est toujours là
00:30:32 et dans les sondages, l'opposition
00:30:34 des Français à la réforme des retraites
00:30:36 est toujours aussi importante - Ah oui, ça n'a pas bougé, l'avantage
00:30:38 pour l'instant pour le gouvernement c'est qu'il arrive à parler
00:30:40 d'autres sujets qui deviennent audibles, en revanche
00:30:42 forcément, si de nouveau
00:30:44 on reprend les mêmes rengaines, ça veut dire que les mobilisations
00:30:46 vont revenir de plus en plus importantes, il y a une chose
00:30:48 qui peut sauver la majorité, c'est
00:30:50 s'il y a beaucoup d'abstentions, les niches c'est toujours le jeudi
00:30:52 c'est un jour où traditionnellement les députés
00:30:54 sont moins là et notamment du côté des Républicains
00:30:56 on nous explique déjà qu'il y a beaucoup, beaucoup de choses
00:30:58 le mardi prochain dans leur circonscription qui sont des trucs très
00:31:00 importants et qui ne seront pas là, ils peuvent
00:31:02 s'en sortir comme ça pour que tous les députés
00:31:04 qui soient embêtés, ça sera la stratégie
00:31:06 vous mettez après sur les réseaux sociaux une photo de vous
00:31:08 dans une visite d'entreprise ou à une kermesse ou je ne sais quoi
00:31:10 et ça passe toujours très bien. - Alors il y a aussi le poids
00:31:12 des mots qui sont utilisés par les
00:31:14 oppositions et des anciens ministres, Ségolène
00:31:16 Royale par exemple, ce matin sur Europe 1
00:31:18 écoutez ce qu'elle dit pour décrire
00:31:20 d'abord le climat social
00:31:22 et la politique du gouvernement
00:31:24 vous allez me dire ce que vous pensez de ces mots
00:31:26 - La politique doit prendre patience
00:31:28 elle ne doit pas gouverner par
00:31:30 la peur, elle doit chercher
00:31:32 d'abord à faire du
00:31:34 bien avant de faire du mal et surtout
00:31:36 elle doit entendre, or lorsqu'un
00:31:38 pouvoir réprime
00:31:40 au lieu d'écouter, il va dans la même
00:31:42 direction - Un pouvoir réprime, ce sont des mots
00:31:44 on pourrait se croire
00:31:46 dans un autre pays, ceux qui nous écoutent ce matin
00:31:48 un pouvoir qui réprime, nous sommes en France
00:31:50 - Mais regardez la presse internationale
00:31:52 qui est la première très étonnée
00:31:54 de la violence, de la répression
00:31:56 contre le mouvement social
00:31:58 et de la lenteur de la réponse
00:32:00 politique à ce mouvement social
00:32:02 - Vous aurez employé ces mots
00:32:04 un pouvoir qui réprime sur la réforme des retraites
00:32:06 - Ça ne me choque pas, mais encore une fois
00:32:08 je vais essayer de ne pas dire ça, mais la répression
00:32:10 enfin pardon, c'est une question de l'ordre public
00:32:12 - Mais la répression, soyons pas naïfs, on entend
00:32:14 parler à une répression dans d'autres pays
00:32:16 - Et ça c'est un élément de langage journalistique
00:32:18 je suis désolé, mais la répression
00:32:20 en fait la question ce n'est pas de savoir si on réprime ou pas
00:32:22 - Ce n'est plus un démonstratif qu'il y a une répression
00:32:24 - Parce que généralement quand on entend répression
00:32:26 alors nous utilisons les mots, quand on entend le mot répression
00:32:28 on pense très souvent
00:32:30 qu'on est dans une dictature
00:32:32 donc c'est une mission
00:32:34 la mission de la police c'est aussi une mission de répression
00:32:36 - M. Argentil, là vous jouez sur les mots
00:32:38 - Non, non, je ne joue pas sur les mots
00:32:40 je suis désolé, la question c'est d'abord
00:32:42 est-ce que cette répression est proportionnée et est-ce qu'elle est si justifiée
00:32:44 - Elle est là - Voilà, c'est ça la question
00:32:46 je pense, elle a été manifestement
00:32:48 disproportionnée à l'occasion d'un certain
00:32:50 de manifestations
00:32:52 et justifiée, bah écoutez
00:32:54 ça, ça appartient au tribunal administratif
00:32:56 de le déterminer - Non, disproportionnée
00:32:58 c'est plutôt l'inverse, c'est pas dans quel camp vous vous mettez
00:33:00 j'ai plutôt vu de la police attaquer
00:33:02 - La question c'est de savoir si elle est disproportionnée ou pas
00:33:04 - J'ai plutôt vu de la police attaquer et rester un peu
00:33:06 passive, notamment quand on voit Sainte-Soline
00:33:08 ce qui s'est passé - Non mais il y a eu des actes individuels
00:33:10 vous savez aussi, mais je ne suis pas généralement
00:33:12 il y a des actes individuels où la police
00:33:14 et d'ailleurs les tribunaux administratifs l'ont bien montré
00:33:16 où la police a usé
00:33:18 de manière disproportionnée de la force
00:33:20 on peut le dire, ça veut pas dire que toute la police
00:33:22 est comme ça, ça veut dire qu'il y a des actes ici et là
00:33:24 - Vous avez vu le chaos
00:33:26 les incendies
00:33:28 le chaos, les attaques
00:33:30 contre des biens privés et publics
00:33:32 - Est-ce que je suis en train de justifier les black blocs quand vous dites ça ?
00:33:34 - Oui mais à un moment, comme vous dites
00:33:36 qu'il y a eu une réaction disproportionnée
00:33:38 - Je juge factuellement, vous me posez une question factuelle, j'y réponds factuellement, c'est tout
00:33:40 - Mais ceci est...
00:33:42 - C'est très ennuyant les réponses juridiques, je suis désolé
00:33:44 mais en l'occurrence c'est bien ça
00:33:46 - J'entends mais là on est dans la politique pure
00:33:48 c'est-à-dire quand on nous dit répression
00:33:50 et là c'est une responsable politique
00:33:52 je suis telle ancienne ministre qui le dit, elle connaît le poids des mots
00:33:54 répression, bah moi je pensera vite
00:33:56 à un régime dictatoriel autoritaire
00:33:58 est-ce que c'est le cas pour vous en France ?
00:34:00 - Non, ça va vraiment pas - Vous avez un écrivain comme Michel Houellebecq
00:34:02 hier qui vous dit "on n'est plus en démocratie"
00:34:04 - Ça il a raison, ça il a raison
00:34:06 mais ça c'est tout à fait différent
00:34:08 - Il y a d'autres signes de ça
00:34:10 que la répression policière
00:34:12 de la réforme des retraites, pour moi c'est pas ça qui indique
00:34:14 qu'on bascule dans autre chose qu'une démocratie
00:34:16 après, tous les pouvoirs doivent équilibrer
00:34:18 entre une capacité à gouverner
00:34:20 efficacement et rapidement
00:34:22 avec une assise de son autorité
00:34:24 et une place laissée aux oppositions
00:34:26 après on est dans la question de la juste mesure
00:34:28 est-ce que
00:34:30 la bonne place est laissée aux oppositions
00:34:32 à mon sens, selon nos institutions
00:34:34 plutôt oui, surtout que l'opposition
00:34:36 elle-même se sabote, puisqu'il faut quand même
00:34:38 se souvenir que le non-vote
00:34:40 en première lecture, il a été provoqué
00:34:42 par la France insoumise
00:34:44 qui a fait un blocage du Parlement
00:34:46 et des institutions démocratiques
00:34:48 - On l'entend de plus en plus, cette petite
00:34:50 grosse musique, même maintenant
00:34:52 avec un pouvoir qui réprime
00:34:54 on a eu la palme d'or
00:34:56 Kahn qui a parlé véritablement aussi
00:34:58 d'ailleurs de répression d'un gouvernement néolibéral
00:35:00 mais ça vient un petit peu de partout
00:35:02 maintenant - Oui ça participe totalement
00:35:04 au climat de violence et de tension
00:35:06 on peut penser que la majorité
00:35:08 a mal agi sur ce texte, il n'y a rien eu
00:35:10 d'illégal, c'est les outils
00:35:12 de la Constitution, Eric Coquerel lui-même dit qu'on peut en avoir
00:35:14 une interprétation souple, donc ce sont
00:35:16 des outils qu'ils ont utilisés, on peut le déplorer
00:35:18 ou pas, on peut parler de passage
00:35:20 en force, mais tout ça est prévu par notre Constitution
00:35:22 et quand on parle de répression, il y a
00:35:24 peut-être une différence entre la répression à laquelle
00:35:26 on peut penser et celle que subit
00:35:28 entre guillemets la gauche à l'Assemblée nationale
00:35:30 - Claire de Courson parle par exemple de dérive autoritaire
00:35:32 lui il estime que si la proposition de loi
00:35:34 n'aboutit pas, que s'il n'y a pas un vote
00:35:36 lui-choix à l'Assemblée nationale, alors là
00:35:38 ça marquera quelque chose de grave
00:35:40 pour un Parlement qui aura été écrasé
00:35:42 bafoué, muselé
00:35:44 - Il a quand même un petit peu raison Charles de Courson
00:35:46 parce que la démocratie ça repose
00:35:48 sur le vote, donc soit sur le vote du peuple
00:35:50 et là on passe par les procédures de référendum
00:35:52 soit normalement par le vote
00:35:54 du Parlement, et contourner
00:35:56 systématiquement le vote sur ce sujet
00:35:58 où il y a eu 70% des Français
00:36:00 qui ont été opposés pendant
00:36:02 6 mois, et je crois
00:36:04 que le taux ne baisse pas beaucoup ces derniers
00:36:06 temps, ça pose un problème
00:36:08 démocratique, qu'on le voie ou non
00:36:10 après c'est pas une question de répression
00:36:12 parce que je trouve que le terme est
00:36:14 mal choisi - Il y a une grave crise démocratique
00:36:16 - Il y a un problème démocratique
00:36:18 - La crise elle est là
00:36:20 - Il y a de savoir si un gouvernement peut durablement
00:36:22 gouverner
00:36:24 contre la majorité populaire
00:36:26 alors certes quand on gouverne
00:36:28 il faut prendre des mesures impopulaires
00:36:30 le problème c'est que quand on touche à des éléments fondamentaux
00:36:32 du contrat social et les retraites
00:36:34 qui en font quand même partie, est-ce qu'à un moment
00:36:36 donné on doit aller systématiquement
00:36:38 contre l'avis du peuple
00:36:40 - On va voir ce qu'il va se passer
00:36:42 - Sans en plus avoir un vote au Parlement
00:36:44 - Mais il y a aucun retrait, il n'y a pas de suspens
00:36:46 - Ça va être un moment tendu
00:36:48 - Si les gens se soucient
00:36:50 - Soit au niveau du Parlement
00:36:52 je pense que ça a déjà été évoqué
00:36:54 ça ne passera pas, et admettez
00:36:56 imaginez un instant que ça passe
00:36:58 à l'Assemblée Nationale, de toute manière
00:37:00 je vous mets mon billet même si ça ne
00:37:02 se produira pas, que le Conseil Constitutionnel
00:37:04 censurera puisque cette
00:37:06 proposition de loi qui vient donc du Parlement
00:37:08 est contraire à l'article 40
00:37:10 de la Constitution qui impose que
00:37:12 le Parlement ne doit pas aggraver
00:37:14 les charges publiques et entraîner une diminution
00:37:16 des reçus. - J'aimerais juste dire un petit truc
00:37:18 si les gens se méfient du devenir de leur démocratie
00:37:20 ils devraient beaucoup plus regarder ce qui se passe du côté
00:37:22 de la Commission Européenne en ce moment et de la régulation
00:37:24 des plateformes numériques parce que si demain
00:37:26 Twitter est interdit
00:37:28 ou si Youtube change
00:37:30 ses règles de rémunération
00:37:32 là ça fait peser un vrai risque sur la
00:37:34 démocratie et la capacité d'expression de chacun.
00:37:36 - Alors justement l'expression de
00:37:38 chacun, est-ce qu'il s'est beaucoup exprimé
00:37:40 le professeur Didier Raoult, il
00:37:42 contre-attaque, il s'explique, il l'a fait
00:37:44 sur différentes antennes et la
00:37:46 note ce matin chez
00:37:48 Pascal Praud sur CNews, alors juste en quelques mots
00:37:50 il contre-attaque, il se défend parce qu'il est
00:37:52 accusé, pointé du doigt pour avoir développé
00:37:54 et pratiqué un grand essai thérapeutique
00:37:56 dit sauvage à base
00:37:58 d'hydroxychloroquine quand même sur
00:38:00 30 000, près de 30 000
00:38:02 patients,
00:38:04 là il y a un vaste collectif de médecins qui
00:38:06 exigent une enquête et des sanctions
00:38:08 je crois pas qu'il y ait des patients
00:38:10 qui sont dans cette démarche là, pour l'instant
00:38:12 ce sont des, j'allais dire des savants, c'est un caractère
00:38:14 scientifique, ce qui est plus curieux
00:38:16 je me dis, si vous mettez en cause
00:38:18 et en danger des patients, ça devrait
00:38:20 être eux tout d'abord
00:38:22 qui montent une telle opération mais
00:38:24 voilà, il s'en explique
00:38:26 sur ces news, écoutons le premier extrait
00:38:28 la médecine
00:38:30 c'est pas de l'informatique et c'est pas
00:38:32 de l'évidence base, la médecine
00:38:34 c'est un des éléments
00:38:36 majeurs de la médecine, en particulier dans la médecine
00:38:38 des affections aigües, c'est le management
00:38:40 c'est la qualité du management, c'est à ce qu'il y a
00:38:42 des gens la nuit, est-ce qu'on répond
00:38:44 quand les patients sonnent, est-ce qu'il y a
00:38:46 des gens qui sont disponibles à tout moment
00:38:48 est-ce qu'on mesure
00:38:50 tous les paramètres à tous les moments, nous
00:38:52 par exemple, chez les sujets âgés
00:38:54 dans la réanimation, on ne les prenait plus
00:38:56 au bout d'un moment, on a acheté des appareils qui permettent
00:38:58 de faire de l'hyperoxygénation
00:39:00 et donc à la fin, nos taux de mortalité
00:39:02 qui est la seule chose importante
00:39:04 les taux de mortalité à l'IHU sont de l'ordre
00:39:06 de 10% chez les patients hospitalisés
00:39:08 il n'y a pas une série mondiale de patients
00:39:10 hospitalisés qui a des taux aussi bas
00:39:12 ce qui a été publié en France est partout
00:39:14 supérieur à 20%, donc ça veut dire
00:39:16 c'est pas juste l'hydroxychloroquine
00:39:18 l'hydroxychloroquine est une chose
00:39:20 c'est, il y a le management
00:39:22 l'hydroxychloroquine rapporte quelque chose
00:39:24 comme la vaccination rapporte quelque chose
00:39:26 mais le point final
00:39:28 c'est-à-dire la qualité du management
00:39:30 est un élément
00:39:32 qui est un élément majeur
00:39:34 et qui se traduit par des résultats
00:39:36 c'est les résultats qui comptent
00:39:38 Bien, je vous avoue que sur le plan scientifique
00:39:40 toujours intéressant
00:39:42 je suis fière, nous n'avons aucune crédibilité
00:39:44 aucun savoir
00:39:46 mais ce qui m'intéresse c'est
00:39:48 on peut juste dire que c'est un protocole
00:39:50 enfin l'hydroxychloroquine
00:39:52 depuis le temps
00:39:54 il est utilisé depuis plus de 70 ans
00:39:56 on le connait maintenant
00:39:58 vous avez raison
00:40:00 il a été présenté
00:40:02 comme étant la panacée
00:40:04 en tous les cas comme étant
00:40:06 un breuvage capable de faire baisser la charge virale
00:40:08 pour des patients atteints d'un Covid
00:40:10 lourd, votre question se pose
00:40:12 au début des généralistes l'ont utilisé avant que ça soit interdit
00:40:14 professeur Raoult
00:40:16 c'est pas n'importe qui
00:40:18 on peut se dire ça
00:40:20 parce qu'effectivement nous on est pas scientifiques
00:40:22 mais aujourd'hui moi je trouve que
00:40:24 cette espèce de cabale contre lui
00:40:26 moi elle me gêne
00:40:28 je préfère qu'il y ait argument contre argument
00:40:30 scientifique
00:40:32 et qu'on nous donne des possibilités de comprendre
00:40:34 et pas
00:40:36 moi je suis très gênée
00:40:38 est-ce qu'il y a eu des cas graves
00:40:40 est-ce qu'il y a eu de lourds effets
00:40:42 après avoir pris
00:40:44 ce breuvage qui est de l'hydroxychloroquine
00:40:46 avec de l'azithromycine
00:40:48 ça c'est une autre question
00:40:50 il y a des médecins qui ont répondu à l'époque
00:40:52 ça dépend des dosages
00:40:54 et de la façon dont il a été administré
00:40:56 mais pour moi c'est pas ça le sujet
00:40:58 de fond, c'est en dehors du docteur Raoult
00:41:00 il y a beaucoup de médecins, d'urgentistes
00:41:02 de spécialistes
00:41:04 qui ont voulu et qui ont même utilisé
00:41:06 qui ont essayé l'hydrochloroquine
00:41:08 et tous ils ont dit écoutez
00:41:10 on ne constate pas d'effet remarquable
00:41:12 les généralistes
00:41:14 mais partout en Occident
00:41:16 parce que les systèmes médicaux
00:41:18 dans d'autres pays
00:41:20 ne sont pas forcément comparables
00:41:22 partout en Occident
00:41:24 les gens ont dit on ne l'utilise pas
00:41:26 voilà une crise inédite
00:41:28 où personne ne savait où aller
00:41:30 je ne lui reproche pas ça
00:41:32 je ne lui reproche pas d'avoir essayé
00:41:34 je lui reproche de s'être un peu entêté
00:41:36 pardonnez-moi
00:41:38 ceux qui ont été intubés
00:41:40 et après on a remarqué les terribles conséquences
00:41:42 de l'intubation
00:41:44 ceux qu'on a laissé seuls dans les Ehpad
00:41:46 mourir comme on avait transformé en bourgeois
00:41:48 ceux qu'on s'est dit on enferme
00:41:50 alors dans ce cas-là je veux bien aussi une action
00:41:52 véritablement pour voir les conséquences de toutes ces politiques
00:41:54 puisqu'on a tous été cobayes
00:41:56 de certaines choses quand même
00:41:58 est-ce qu'on ne peut pas comprendre
00:42:00 que dans une crise inédite
00:42:02 certaines personnes ont essayé
00:42:04 je pense que personne de raisonnable
00:42:06 ne peut lui reprocher d'avoir essayé
00:42:08 je trouve que c'est d'être entêté
00:42:10 de l'accumulation de résultats
00:42:12 de gens qui avaient tout intérêt
00:42:14 à ce que ça marche
00:42:16 au coeur de la crise les médecins
00:42:18 le premier d'entre eux était Emmanuel Macron
00:42:20 tout le monde avait intérêt à ce que ça marche
00:42:22 pourquoi ils ne l'ont pas utilisé ?
00:42:24 pourquoi est-ce que ces médecins à ce moment-là
00:42:26 on entendait quand même beaucoup de critiques
00:42:28 à l'égard du professeur Ott
00:42:30 mais dans ce cas-là s'il y avait un danger
00:42:32 il fallait tout de suite faire stopper les choses
00:42:34 sauf que le président Emmanuel Macron est allé à l'IHU
00:42:36 et quand même ça a donné une crédibilité
00:42:38 à tous les médias qui l'ont reçu
00:42:40 et le président de la république est allé le voir
00:42:42 donc on y a tous vu
00:42:44 on y a vu quand même un tampon
00:42:46 on pouvait espérer que ça marche
00:42:48 on pouvait espérer que ça marche
00:42:50 mais lui aussi je pense qu'il n'a
00:42:52 comment dire
00:42:54 il n'a pas
00:42:56 abusé de la confiance de ses patients
00:42:58 il a essayé véritablement
00:43:00 mais encore une fois
00:43:02 à quel moment quand même on constate que dans le monde entier
00:43:04 la plupart des spécialistes
00:43:06 ne l'ont pas utilisé alors que tout le monde avait intérêt
00:43:08 à ce que ça marche. Certains l'ont utilisé, certains l'ont défendu
00:43:10 je ne me prononce pas après sur le débat
00:43:12 mais il faut quand même se souvenir de la période d'incertitude
00:43:14 énorme dans laquelle on était
00:43:16 et dans laquelle tout le monde
00:43:18 les médecins d'un côté comme de l'autre disaient n'importe quoi
00:43:20 sur le masque, sur le confinement
00:43:22 sur la charge virale
00:43:24 sur le fait qu'il était létal, pas létal
00:43:26 est-ce qu'il allait toucher les plus jeunes
00:43:28 donc au début quand même
00:43:30 il faut faire preuve d'une certaine tolérance
00:43:32 d'une indulgence et d'une compréhension
00:43:34 vis-à-vis d'un médecin
00:43:36 voilà exactement, que celui qui ne s'est pas trompé
00:43:38 il devait être la première pierre
00:43:40 ou normalement il a essayé quelque chose
00:43:42 et possiblement il a eu des résultats
00:43:44 La question, parce qu'on ne connait pas le débat scientifique
00:43:46 est-ce que toutes ces personnes, ces 30 000 patients
00:43:48 avaient toutes les données
00:43:50 en leur possession
00:43:52 sur d'abord ce qu'elles incurgitaient
00:43:54 les conséquences, les effets
00:43:56 et laisser le thérapeutique en lui-même, ça me paraît essentiel
00:43:58 Après, tous les patients n'ont pas toujours
00:44:00 la compétence scientifique de comprendre
00:44:02 les traitements qui leur sont infligés
00:44:04 Vous signez quand même quelques papiers là, c'est un essai
00:44:06 Il y a une obligation d'information minimum
00:44:08 Mais il faut voir après concrètement ce qui s'est passé
00:44:10 Encore une fois, évidemment on ne va pas lancer
00:44:12 un débat scientifique, parce qu'on l'a tous reconnu ici
00:44:14 nous ne sommes pas scientifiques, donc c'est vrai qu'on est un peu démunis
00:44:16 et en même temps c'est tellement important, ça nous a tellement marqués
00:44:18 qu'on est obligés de réfléchir là-dessus
00:44:20 Moi, j'ai juste quelques remarques à faire
00:44:22 sur ce sujet, la première remarque c'est que c'est la première fois
00:44:24 que je vois, enfin c'est la première fois
00:44:26 en tout cas moi que je vois des médecins
00:44:28 dans la presse demander
00:44:30 la mise au banc à la tête d'un de leurs confrères
00:44:32 sur une mise en danger, alors même
00:44:34 qu'à ma connaissance, aucun patient, je dis bien
00:44:36 à ma connaissance, aucun patient, dit Raoult
00:44:38 n'a porté plainte contre
00:44:40 l'usage de ce traitement. Première remarque
00:44:42 Deuxième remarque, on avance ici des faits
00:44:44 En l'occurrence, dit Raoult, dit le taux
00:44:46 et c'est à ça qu'il faut lui répondre sur les chiffres, ça on peut répondre
00:44:48 sur les chiffres. Le taux de mortalité en hospitalisation
00:44:50 dans son IHU c'est 10%
00:44:52 l'inverse, enfin la moyenne nationale c'est 20%
00:44:54 Voilà, est-ce que là-dessus
00:44:56 on peut avoir des réponses ? Je termine
00:44:58 en vous disant aussi que
00:45:00 on parle d'attaquer Dirault, il a déjà été attaqué
00:45:02 devant le conseil de l'ordre et le conseil de l'ordre
00:45:04 a dit "Nietz, y'a rien à voir, il l'a blanchi"
00:45:06 Voilà, donc moi c'est ça la question
00:45:08 que je me pose, et je me dis pourquoi est-ce qu'on attaque
00:45:10 autant ce médecin aujourd'hui, il est quand même cité comme étant
00:45:12 un des plus éminents scientifiques
00:45:14 français, d'accord, c'est celui qui
00:45:16 je crois a le plus grand nombre de citations scientifiques
00:45:18 donc c'est étrange que cette crise
00:45:20 ait terminé quand même et pourtant on a encore
00:45:22 encore des choses contre lui. - Ça me rappelle le parcours
00:45:24 ça me rappelle le parcours
00:45:26 qu'il nous a dit aujourd'hui du professeur
00:45:28 Montagnier. - Ah exactement
00:45:30 - Qui est mort dans une forme d'indifférence
00:45:32 alors que quand même
00:45:34 même s'il y a des polémiques
00:45:36 - Ah non il a pas raconté
00:45:38 - Oui mais avec la découverte
00:45:40 qui a été faite sur le sida, est-ce qu'on peut pas
00:45:42 reconnaître quand même quand quelqu'un fait une avancée
00:45:44 exceptionnelle ? - Oui mais il s'était trompé sur de gros sujets
00:45:46 - Donc ça mérite une indifférence
00:45:48 - Il a dit que c'est peut-être une fuite d'un laboratoire
00:45:52 et aujourd'hui tu as des publications
00:45:54 qui parlent de la fuite d'un laboratoire
00:45:56 - Il a dit beaucoup plus que ça - Bah faut reprendre
00:45:58 - Non non Naïma il a dit beaucoup plus que ça
00:46:00 - On l'écoute encore - Il a pas dit une fuite
00:46:02 d'un laboratoire, il a dit
00:46:04 - En tout cas on aurait pu rendre
00:46:06 hommage à quelqu'un qui a découvert le sida
00:46:08 quand même
00:46:10 c'est vraiment regrettable
00:46:12 - Montagnier a expliqué que c'était un virus
00:46:14 fabriqué intentionnellement
00:46:16 - Oui mais non, intentionnellement peut-être pas
00:46:18 mais en tout cas il a fuité, il y a eu des
00:46:20 premières publications qui le disaient
00:46:22 - Mais c'est la suite, il faut l'écouter
00:46:24 - En tout cas, je voudrais juste
00:46:26 rajouter sur ce protocole, parce que c'est
00:46:28 important
00:46:30 sur le Maroc il a été utilisé
00:46:32 massivement, massivement
00:46:34 jusqu'à fabriquer là-bas
00:46:36 et il y a eu vraiment, comment dirais-je
00:46:38 un encadrement de cette pandémie
00:46:40 qui a été souligné par rapport même
00:46:42 à la, juste
00:46:44 à Israël où Israël était en premier
00:46:46 je crois et le Maroc était en cinquième
00:46:48 donc je voudrais juste dire ça, et c'est des données ça
00:46:50 - Oui, pardonne-moi, je veux pas
00:46:52 être désagréable avec le Maroc, qui est un pays que j'aime
00:46:54 beaucoup, mais enfin les statistiques de santé du Maroc
00:46:56 - Mais non, parce que tu aimes beaucoup mais souvent plus critique quoi, mais c'est pas grave
00:46:58 - Pardonnez-moi
00:47:00 - Les statistiques du Maroc, c'est un
00:47:02 état souverain, les statistiques
00:47:04 et ces chiffres - Bah oui
00:47:06 - Bien sûr - Non mais il y a quand même un autre
00:47:08 sujet - Encore la condescendance
00:47:10 - Il y a quand même un autre sujet sur l'hydroxychloroquine
00:47:12 - Non, non - Pardon, il y a
00:47:14 un autre sujet sur l'hydroxychloroquine
00:47:16 - Pardon, je vais qu'on va écouter
00:47:18 - Décidément c'est un sujet clément
00:47:20 - Non mais écoutons-le
00:47:22 - Ecoutons-le encore une fois
00:47:24 - Cette accusation qui avait été portée
00:47:28 contre moi sur l'usage de l'hydroxychloroquine
00:47:30 a fait l'objet
00:47:32 d'un passage en conseil
00:47:34 de discipline de l'ordre des médecins
00:47:36 qui a conclu que je n'avais commis
00:47:38 aucune faute et que je n'avais jamais mis en péril les médecins
00:47:40 et ça c'est de décembre 2021
00:47:42 c'est-à-dire le temps de la fin de cette étude
00:47:44 que ensuite j'ai eu
00:47:46 une inspection relativement
00:47:48 malveillante envoyée par le ministre Véran
00:47:50 qui comportait 8 inspecteurs
00:47:52 qui ont passé 8 mois chez moi
00:47:54 et qui n'ont pas fait de commentaire
00:47:56 sur, en 2022
00:47:58 sur l'usage
00:48:00 de l'hydroxychloroquine
00:48:02 le seul
00:48:04 élément qu'ils émarquaient concernant tout ça
00:48:06 en trois lignes, c'est que la prise en charge
00:48:08 du Covid a été particulièrement efficace
00:48:10 - Bon, voilà, le professeur
00:48:12 dit d'ailleurs autre que beaucoup aimeraient
00:48:14 il voudrait le voir à la retraite, il faut dire les choses
00:48:16 mais il est là, bon
00:48:18 - Ce qui est intéressant c'est qu'il dit que c'est le management
00:48:20 finalement le facteur
00:48:22 c'est-à-dire que lui-même ne met pas en avant
00:48:24 l'hydroxychloroquine comme le premier
00:48:26 facteur de baisse de la mortalité
00:48:28 lui, ce qu'on explique à son, c'est
00:48:30 c'est un ensemble et le facteur
00:48:32 décisif c'est le management
00:48:34 donc lui-même ne dit pas... - Mais Didier Raoult
00:48:36 à mon avis est beaucoup moins idéologue que ses contestataires
00:48:38 veulent bien le faire croire
00:48:40 - Oui, on a bien compris en fait que l'hydroxychloroquine
00:48:42 était devenu un enjeu de pouvoir
00:48:44 entre les institutions médicales
00:48:46 - Il l'a toujours été parce qu'au moment où il en a parlé
00:48:48 souvenez-vous de l'étude du Lancet qui a d'ailleurs été retirée
00:48:50 par manque de sérieux scientifiques
00:48:52 et qui disait que l'hydroxychloroquine était extrêmement dangereuse
00:48:54 sur la population, j'ai pas de position sur ça
00:48:56 mais on a vu que dès le début il y avait un affrontement politique
00:48:58 - C'était une étude bidot
00:49:00 - Ça ça aurait été une autre chose
00:49:02 - Le Lancet qui est là
00:49:04 - Il est attaqué, il s'est défendu
00:49:06 - On l'a entendu, on va marquer une pause, restez avec nous
00:49:08 parce que tout à l'heure en parlant
00:49:10 de la lutte contre la fraude
00:49:12 ça c'est un sujet je trouve très concret et passionnant
00:49:14 la fusion entre la carte d'identité
00:49:16 et la carte vitale, ça pose énormément de sujets
00:49:18 et puis vous nous direz Eric
00:49:20 parce que moi je pensais qu'on allait vers
00:49:22 la biométrie, je pensais qu'on était très avancés
00:49:24 que le Parlement avait travaillé sur ça
00:49:26 et voilà que le ministre fait marche arrière
00:49:28 et va vers une fusion, alors ça je comprends absolument pas
00:49:30 alors que ça me semblait être beaucoup plus efficace
00:49:32 et rapide la biométrie
00:49:34 - Oui, je vous expliquerai pourquoi
00:49:36 - A tout de suite
00:49:38 - Merci d'être avec nous
00:49:40 la suite de Midi News
00:49:42 vous étiez vraiment, c'était un débat assez vif
00:49:44 sur le professeur Didier Raoult
00:49:46 - Oui
00:49:48 - Il y a des sujets comme ça
00:49:50 - C'est de la dynamite
00:49:52 - C'est de la dynamite
00:49:54 - La diversité du sang, l'hydroxychloroquine
00:49:56 - Pendant quelques instants, d'abord je salue Jérôme Jiménez
00:49:58 qui nous a rejoint, merci d'être là, toujours un plaisir de vous accueillir
00:50:00 porte-parole IDF Insapolis
00:50:02 beaucoup de sujets à vous soumettre
00:50:04 et puis c'est d'abord le journal
00:50:06 je salue de nouveau, rebonjour
00:50:08 Michael Doréan
00:50:10 - Rebonjour Sonia, bonjour à tous, Gabriel Attal
00:50:12 a dévoilé son plan pour lutter
00:50:14 contre la fraude sociale
00:50:16 le ministre des Comptes Publics
00:50:18 s'est exprimé dans Le Parisien
00:50:20 il est aujourd'hui sur le terrain
00:50:22 pour assurer le service à prévente des mesures annoncées
00:50:24 écoutez-le à la sortie de la caisse nationale
00:50:26 d'allocations familiales
00:50:28 - Il y avait quand le président de la République a été élu
00:50:32 en 2017, 2 300 000 cartes vitales
00:50:34 surnuméraires
00:50:36 c'est-à-dire en circulation alors qu'elles n'auraient pas du l'être
00:50:38 en grande partie du fait de doublons
00:50:40 de personnes qui auparavant étaient par exemple au RSI
00:50:42 le régime social des indépendants
00:50:44 et qui ont rejoint le régime général
00:50:46 mais on a désactivé ces 5 dernières années
00:50:48 2 300 000 cartes vitales en surnom
00:50:50 donc l'enjeu c'est d'arriver à mieux identifier
00:50:52 l'identité de la personne
00:50:54 et les droits à la sécurité sociale
00:50:56 c'est la raison pour laquelle on a décidé de lancer
00:50:58 avec Gérald Darmanin et François Braune
00:51:00 une mission de préfiguration
00:51:02 vers une fusion entre la carte vitale
00:51:04 et la carte d'identité qui nous permettra
00:51:06 de sécuriser davantage
00:51:08 l'identité de la personne et les droits à la sécurité sociale
00:51:10 - Dans le reste de l'actualité
00:51:12 l'émotion à Rennes après la mort
00:51:14 d'un homme tué hier soir à la machette
00:51:16 le drame s'est produit dans une station de métro
00:51:18 la victime était âgée d'une trentaine d'années
00:51:20 une enquête pour meurtre a été ouverte
00:51:22 et confiée à la police judiciaire
00:51:24 écoutez la réaction d'une Rennaise
00:51:26 interrogée par Miquel Chaillot
00:51:28 - Je ne suis pas si surprise que ça
00:51:30 comme il y a quelques années
00:51:32 il y avait déjà eu un jeune
00:51:34 qui s'était fait tirer dessus
00:51:36 aux Almadies
00:51:38 il y a quand même pas mal de dealers
00:51:40 dans le coin
00:51:42 donc ça s'est trouvé là
00:51:44 mais ça peut peut-être se trouver au niveau des squares
00:51:46 ce que j'espère c'est que ça ne se reproduise pas
00:51:48 près de l'école
00:51:50 quand même c'est choquant
00:51:52 même si ça m'étonne pas tant que ça
00:51:54 mais c'est quand même choquant
00:51:56 surtout quand on voit les traces
00:51:58 de sang par terre
00:52:00 - A Montpellier à présent
00:52:02 l'inquiétude des commerçants
00:52:04 du quartier de Lécusson
00:52:06 ils sont devenus la cible de délinquants
00:52:08 ces derniers s'introduisent dans les magasins
00:52:10 volent de la marchandise et n'hésitent pas
00:52:12 à agresser physiquement les vendeurs
00:52:14 malgré la présence policière
00:52:16 Valentine Leboeuf, Célia Barotte et Léo Marcheguet
00:52:18 - Dans ce magasin
00:52:20 les tentatives de vols se multiplient
00:52:22 ces derniers mois
00:52:24 des vols de plus en plus violents
00:52:26 constatent les vendeurs
00:52:28 l'un d'eux raconte le dernier incident
00:52:30 - Trois petits qui faisaient les malins
00:52:32 ils se sont commencé à se battre dans la boutique
00:52:34 avec des clients autour
00:52:36 on a dû les sortir
00:52:38 après ils nous ont menacé plusieurs fois
00:52:40 en disant qu'on va se faire casser la gueule
00:52:42 - Une scène connue de beaucoup de commerçants
00:52:44 dans le quartier de Lécusson
00:52:46 conséquence, Guillaume note une baisse
00:52:48 de la fréquentation dans son épicerie
00:52:50 - Quand vous êtes une petite mamie
00:52:52 et que vous êtes obligé d'enlever tous vos bijoux
00:52:54 c'était le dernier truc qui vous reste dans votre vie
00:52:56 dans un train, vous n'avez plus envie de venir
00:52:58 - La ville de Montpellier a pourtant
00:53:00 massivement investi dans la sécurité depuis 2019
00:53:02 plus de policiers
00:53:04 et 25 nouvelles caméras de vidéoprotection
00:53:06 chaque année
00:53:08 mais pour les élus, le problème c'est l'impunité
00:53:10 - Un certain nombre de ces délits
00:53:12 sont commis par des
00:53:14 étrangers en situation irrégulière
00:53:16 certains ont une obligation
00:53:18 à quitter le territoire français
00:53:20 mais elles ne sont pas exécutées
00:53:22 - La mairie de Montpellier a demandé
00:53:24 à l'Etat plus de moyens pour la justice
00:53:26 objectif, apporter une réponse pénale
00:53:28 plus ferme envers les agresseurs
00:53:30 - Et puis on vous en parlait hier
00:53:34 ça y est, la Chine a envoyé son premier
00:53:36 civil dans l'espace
00:53:38 il s'agit d'un homme de 36 ans
00:53:40 professeur à l'université de Pékin
00:53:42 le décollage a eu lieu cette nuit et le lancement a été
00:53:44 un succès total
00:53:46 a déclaré le directeur du centre spatial
00:53:48 qui précise que les trois astronautes
00:53:50 sont en bonne forme
00:53:52 - Et voilà c'est la fin de ce journal
00:53:54 place au débat de Midi News à présent
00:53:56 en compagnie de Sonia Mabrouk et de ses invités
00:53:58 - Effectivement, merci à vous Michael
00:54:00 et toujours en compagnie de Naïma M. Fadel
00:54:02 de Philippe Guibert, d'Éric Dorit
00:54:04 de Pierre Gentillet
00:54:06 de Michael Sadoun et
00:54:08 de Jérôme Jimenez
00:54:10 et sur ce sujet, on voulait en parler
00:54:12 avec vous tous, vous savez que le gouvernement
00:54:14 va lancer et ça suscite beaucoup de
00:54:16 moqueries et d'ironie alors que
00:54:18 le sujet est vraiment lourd et important
00:54:20 va lancer une grande campagne
00:54:22 contre le harcèlement et les agressions
00:54:24 vis-à-vis des femmes avec des flyers
00:54:26 - 5 millions
00:54:28 - Oui alors 5 millions
00:54:30 - Tout l'été
00:54:32 - Vous êtes bien informé
00:54:34 alors pour quel résultat ?
00:54:36 - A mon avis
00:54:38 - Pour dépenser de l'argent pour rien ?
00:54:40 - A mon avis c'est plus une opération de com' de coup de poing
00:54:42 dans la mesure où
00:54:44 ces 5 millions de flyers distribués
00:54:46 à ma connaissance par les forces de l'ordre
00:54:48 les gendarmes et les polices
00:54:50 ne vont pas toucher l'ensemble des femmes
00:54:52 surtout à une période où il y a
00:54:54 beaucoup de flux de touristes dans notre
00:54:56 pays - En attendant ces femmes
00:54:58 adoptent une technique pour certaines d'entre elles
00:55:00 qui devient en fait un réflexe
00:55:02 et je dirais même une sorte de
00:55:04 d'habitude
00:55:06 c'est triste à dire parce que
00:55:08 avoir à s'habituer à cela
00:55:10 à changer son comportement et son habillement
00:55:12 c'est une forme déjà de
00:55:14 d'échec et de défaite de notre part
00:55:16 mais enfin on peut comprendre qu'on n'a pas envie
00:55:18 évidemment d'être embêté, agressé
00:55:20 importuné dans le métro
00:55:22 cette technique alors en anglais le subway shirt
00:55:24 c'est tout simplement des vêtements larges
00:55:26 une chemise large que vous portez sur des
00:55:28 sur des tenues estivales généralement
00:55:30 regardez ce reportage de Jeanne Cancard
00:55:32 et Jean-Laurent Constantin
00:55:34 - Un geste presque devenu
00:55:36 un réflexe pour cette jeune fille
00:55:38 enfiler une veste juste avant de monter
00:55:40 dans la rame - On retrouve de tout un peu dans le métro
00:55:42 donc forcément avoir une chemise c'est quand même
00:55:44 plus rassurant je pense - Dans les transports en commun
00:55:46 près de 90% des femmes
00:55:48 affirment avoir déjà été victime de harcèlement
00:55:50 alors pour tenter d'échapper à ces
00:55:52 regards ou gestes déplacés
00:55:54 une technique est mise en avance sur les
00:55:56 réseaux sociaux
00:55:58 le subway shirt en français
00:56:00 chemise de métro
00:56:02 le principe porter des vêtements amples
00:56:04 pour cacher une tenue estivale
00:56:06 - Je fais comme ça hop
00:56:08 - Dans le métro - Dans le métro
00:56:10 - Je me débrouille, des fois je prends même le pantalon
00:56:12 et le sweat que je mets par dessus ma robe
00:56:14 - Une défense adoptée par de
00:56:16 nombreuses parisiennes victimes de
00:56:18 mauvaises expériences - On m'a déjà jeté des
00:56:20 pièces comme quoi j'étais une prostituée
00:56:22 - J'étais en petite
00:56:24 jupe au dessus du genou
00:56:26 et un t-shirt basique un peu comme celui-là
00:56:28 - Cette mère de famille rencontrée
00:56:30 dans le métro donne même des consignes
00:56:32 à sa fille qui ne connaît pas Paris
00:56:34 - D'éviter une jupe trop courte
00:56:36 plutôt je dis pas forcément un pull
00:56:38 comme elle a là mais de se mettre une petite manche
00:56:40 - Juste à côté de nous, une jeune femme
00:56:42 tente de faire de la résistance
00:56:44 mais nous avoue que ce n'est pas évident
00:56:46 - Je vais pas me priver de me mettre
00:56:48 en tenue d'été s'il fait chaud mais je vais flipper
00:56:50 forcément - A l'intérieur du métro
00:56:52 et même dans la rue, aujourd'hui
00:56:54 une femme sur deux déclare renoncer à
00:56:56 s'habiller comme elle le souhaite par crainte
00:56:58 des regards et des commentaires
00:57:00 - Alors je vous dis à chaque fois on peut comprendre
00:57:02 mais c'est une forme de défaite, de soumission
00:57:04 Jérôme Jiménez, vous ne pouvez pas être partout
00:57:06 vous n'êtes pas là pour les transports
00:57:08 on va parler dans quelques instants
00:57:10 de certains quartiers dans la capitale
00:57:12 est-ce que vous constatez vous aussi
00:57:14 que c'est une sorte d'aveu d'échec finalement ?
00:57:16 - Alors c'est un sujet que je connais très très bien
00:57:18 puisque j'ai été enquêteur pendant de nombreuses années
00:57:20 au groupe des affaires à caractère sexuel
00:57:22 dans les transports où on investigait sur les agressions sexuelles
00:57:24 et les viols contre X dans les transports
00:57:26 il y a plusieurs points, pour répondre
00:57:28 par rapport à la campagne qui a été faite
00:57:30 je ne suis pas sûr que ce soit juste un effet médiatique
00:57:32 et de communication, il faut savoir que nous les victimes
00:57:34 parfois il y a différents niveaux
00:57:36 dans les atteintes sexuelles
00:57:38 et par exemple, les femmes qui étaient
00:57:40 les usagères qui étaient victimes
00:57:42 de frotteurs ne déposaient pas plainte
00:57:44 le frotteur était interpellé bien souvent
00:57:46 en flagrant délit et
00:57:48 la plaignante déposait plainte
00:57:50 mais quand il y avait un frotteur
00:57:52 on préfère passer sur le chemin et continuer
00:57:54 alors que ça a un vrai sens
00:57:56 de recenser, identifier
00:57:58 les individus
00:58:00 ça il faut le comprendre
00:58:02 au travers du flyer qui a été distribué
00:58:04 dès ce matin
00:58:06 moi j'aurais plutôt distribué le flyer aux hommes
00:58:08 pour leur dire voilà ce qui risque
00:58:10 c'est un vrai sujet
00:58:12 et d'ailleurs ce matin même
00:58:14 le préfet Nunes était en compagnie
00:58:16 de la directrice de la sécurité
00:58:18 de l'agglomération et de la proximité
00:58:20 de Paris, la DESPAP
00:58:22 pour justement
00:58:24 re-sensibiliser les effectifs à ce sujet
00:58:26 c'est un sujet qui est pris à bras le corps
00:58:28 vous avez raison, mais enfin je pense que les agresseurs
00:58:30 ne sont pas en train de trembler en se disant
00:58:32 il y a un flyer qui va être distribué
00:58:34 non, ça je l'entends bien, mais
00:58:36 la pédagogie est importante
00:58:38 et pour que l'on puisse aussi investiguer
00:58:40 correctement, il faut que les personnes déposent plainte
00:58:42 et là dessus, nous
00:58:44 on a réellement besoin
00:58:46 de ces témoignages et d'avoir
00:58:48 le signalement
00:58:50 et c'est pour ça qu'il y a quand même aussi une fiche réflexe
00:58:52 où on rappelle
00:58:54 un petit peu le 31 17
00:58:56 où tous les moyens qui sont mis à disposition des usagers
00:58:58 pour déposer plainte
00:59:00 ensuite
00:59:02 moi bien souvent, vous savez j'ai eu le cas
00:59:04 de plaignantes qui me disaient
00:59:06 et ça c'était scandaleux
00:59:08 qui me disaient "mais en fait
00:59:10 je suis victime d'une agression sexuelle mais j'aurais pas dû m'habiller comme ça"
00:59:12 combien de fois des femmes
00:59:14 m'ont dit
00:59:16 et nous c'était
00:59:18 vraiment notre hantise, on leur disait
00:59:20 parce qu'elles étaient bien sûr choquées psychologiquement
00:59:22 et dans l'accompagnement et dans l'empathie
00:59:24 qu'on avait pour elles et toute la bienveillance que l'on porte
00:59:26 au moment d'un dépôt de plainte
00:59:28 on leur disait "non mais attendez, vous n'êtes pas responsable
00:59:30 de ce qui vous est arrivé"
00:59:32 Je ne dis pas que le gouvernement ne fait pas autre chose
00:59:34 mais des flyers, pourquoi ?
00:59:36 pour, comment dire, contre des hommes qui suivent
00:59:38 qui insultent de prostituées
00:59:40 voilà, ces femmes là
00:59:42 qui se frottent, qui menacent parfois
00:59:44 de violer, qui agressent
00:59:46 je veux dire même en parler
00:59:48 je veux dire
00:59:50 - Mais rappelez-vous - ça paraît tellement abyssal
00:59:52 - La RATP avait fait une campagne
00:59:54 très forte, mettant même en scène
00:59:56 des animaux comme prédateurs en 2018
00:59:58 - Vous connaissez le sujet, vous le savez, c'est utile
01:00:00 Hier j'ai reçu à la radio sur Europe 1
01:00:02 une victime d'agression
01:00:04 c'est un homme, un journaliste, qui a défendu une femme
01:00:06 qui s'est fait
01:00:08 agresser
01:00:10 sexuellement, voilà
01:00:12 et cette femme ensuite a subi un déchaînement de coups
01:00:14 d'une violence incroyable, des coups de pied dans la tête
01:00:16 il a failli mourir
01:00:18 et je lui disais "mais qu'est-ce que c'est qu'elle se parle ?"
01:00:20 je lui dis le mot "de civilisation" mais il me dit "mais bien sûr"
01:00:22 je lui dis "mais je ne t'ai pas considéré comme un être humain"
01:00:24 il m'a dit "je suis intervenue"
01:00:26 personne n'est intervenu, j'ai reçu
01:00:28 des mails de gens qui m'ont dit
01:00:30 ça je le dis à l'antenne parce qu'il m'en a parlé
01:00:32 il ne l'a pas dit à l'antenne mais on peut le faire
01:00:34 puisqu'on ne cite personne
01:00:36 nommément évidemment, il m'a dit
01:00:38 "je suis passé, j'ai vu
01:00:40 mais je suis rentré chez moi
01:00:42 j'ai eu peur" on peut comprendre la peur
01:00:44 mais voyez-moi voir, en fait
01:00:46 c'est effrayant, vous vous dites "il y a une indifférence"
01:00:48 une indifférence à une agression
01:00:50 terrible, vous vous l'avez constaté ?
01:00:52 c'est ça Jérôme Gémini ?
01:00:54 oui bien sûr, c'est un vrai sujet
01:00:56 il faut rappeler aussi à taille humaine
01:00:58 que c'est des millions de voyageurs en Ile-de-France
01:01:00 on va parler d'un million de voyageurs sur l'ARA
01:01:02 et que c'est
01:01:04 très très difficile d'être présent
01:01:06 partout, c'est des millions de voyageurs
01:01:08 avec les personnels de l'ARA TV
01:01:10 vous avez les personnels de l'ARA TV, vous avez les personnels
01:01:12 de la SNCF, les agents de juge, vous avez la police
01:01:14 qui n'a pas distribué ses flyers d'ailleurs, c'est vous ?
01:01:16 qui augmente
01:01:18 j'ai pas eu les informations
01:01:20 sûrement les policiers et les gendarmes, d'ailleurs ça va vous faire un travail en plus
01:01:22 j'ai vu passer le flyer
01:01:24 mais non non, c'est
01:01:26 pardon ?
01:01:28 vous aurez envie de voir ce qu'il y a écrit sur le flyer ?
01:01:30 je l'ai là, on rappelle les numéros
01:01:32 c'est une campagne vraiment
01:01:34 contre les outrages sexistes et sexuels dans les transports en Ile-de-France
01:01:36 c'est une mise en garde en fait
01:01:38 c'est une campagne de sensibilisation
01:01:40 pardon de vous couper, mais c'est ce qu'on voit partout
01:01:42 je voyais dans nos toilettes ici
01:01:44 à Canal+ il y a un panneau
01:01:46 j'étais d'ailleurs surpris de le voir hier
01:01:48 qui indique, attention, si vous êtes témoin de harcèlement ou de violence
01:01:50 prévenez tout de suite tel numéro
01:01:52 vous voyez c'est quand même quelque chose qui se développe
01:01:54 vous savez ce qui est terrible, moi je l'ai constaté dans le train
01:01:56 mais là je parle pas forcément de
01:01:58 j'ai vu sur un train
01:02:00 sur un trajet qu'il y avait une campagne
01:02:02 pour dire si vous insultez
01:02:04 voilà, dire qu'on en est là
01:02:06 on a besoin de rappeler, de s'insulter
01:02:08 c'est une marque de décivilisation
01:02:10 on en est là, regardez, je dis on en est là
01:02:12 l'outrage sexiste qui a été aggravé, pourtant
01:02:14 c'est un sujet sur lequel
01:02:16 il y a quand même de grosses répercussions
01:02:18 et nous on est vraiment sensibilisés là-dessus
01:02:20 et on travaille correctement, je tiens à le dire à l'antenne
01:02:22 et j'ai vraiment, je le dis
01:02:24 avec toute honnêteté, sur les affaires les plus graves
01:02:26 donc les affaires criminelles, les affaires de viol en Ile-de-France
01:02:28 on était à 100%
01:02:30 d'hallucinations, sur toutes les affaires
01:02:32 que l'on traitait
01:02:34 - Alors Jérôme, moi ce que j'aimerais bien savoir
01:02:36 c'est qu'effectivement on peut réagir
01:02:38 on est toujours en train de réagir en fait
01:02:40 mais est-ce qu'on identifie la cause
01:02:42 d'où ça vient, parce que
01:02:44 la France notamment, bon
01:02:46 on a eu une évolution effectivement des mœurs
01:02:48 des rapports hommes-femmes
01:02:50 de la manière de s'habiller, beaucoup plus de liberté
01:02:52 on s'autorisait aujourd'hui
01:02:54 quand on voit des jeunes filles
01:02:56 qui régressent en se disant il faut que je cache
01:02:58 je peux plus habiller comme je veux
01:03:00 c'est terrible, il y a vraiment une décivilisation
01:03:02 dans le sens où on est dans un
01:03:04 un ensauvagement, une barbarie
01:03:06 où la femme est devenue une proie
01:03:08 alors que ce qu'on avait en fait perdu il y a quelques années
01:03:10 donc moi j'aimerais bien qu'on nomme la réalité
01:03:12 des choses
01:03:14 donc Jérôme si vous avez
01:03:16 des données... - Non mais la femme
01:03:18 il y a un basculement
01:03:20 il n'y a plus de civisme, les incivilités sont
01:03:22 flagrantes que ce soit dans les couloirs
01:03:24 du métro ou sur la voie publique
01:03:26 et en fait ça génère
01:03:28 une atmosphère
01:03:30 qui est propice justement
01:03:32 aux délits
01:03:34 et aux infractions de la sorte
01:03:36 - Moi j'aimerais quand même dire quelque chose
01:03:38 alors ça concerne toute la société
01:03:40 et l'unité
01:03:42 pour moi de la société face à ces phénomènes
01:03:44 est essentielle, c'est à dire que si d'un coup
01:03:46 dans la rame de métro tout le monde réagit en bloc
01:03:48 contre les agresseurs, il n'y aura plus ce genre
01:03:50 de phénomène - Oui mais ça ne se passe pas aussi facilement
01:03:52 là l'agression il était seul
01:03:54 dans un couloir, la femme se fait agresser
01:03:56 il y a deux personnes derrière, lui en une fraction
01:03:58 de seconde il décide d'y aller et il va presque
01:04:00 perdre la vie en faisant - Bien sûr
01:04:02 mais complètement, chaque exemple est différent
01:04:04 - Corrion nous fait d'ailleurs à sa place, ça c'est la vraie question
01:04:06 - Je ne peux pas présumer de ce qu'il aurait fait
01:04:08 - C'est une vraie question corrion
01:04:10 - Mais il faut réagir en bloc et l'exemple de ce journaliste
01:04:12 en témoigne, tout le monde devrait
01:04:14 s'opposer à ça en bloc et ça donnerait
01:04:16 moins peur aux gens après d'intervenir, c'est un effet
01:04:18 d'entraînement. La deuxième chose quand même
01:04:20 le sujet qu'on n'a pas encore abordé
01:04:22 et désolé, je n'ai pas envie d'être caricatural
01:04:24 dans ça, mais
01:04:26 dans les transports en commun en Ile-de-France
01:04:28 60% des agressions sexuelles sont le fait
01:04:30 d'étrangers, je ne sais pas si Jérôme Jiménez
01:04:32 pourrait confirmer
01:04:34 pourrait corroborer ces chiffres
01:04:36 avec des observations, mais c'est quand même
01:04:38 un sujet dont il faut parler et qui ressort aussi
01:04:40 dans l'exemple de Montpellier, quand on parle
01:04:42 de décivilisation, moi je veux bien
01:04:44 mais d'une part il y a une décivilisation
01:04:46 d'autre part il y a un changement de civilisation
01:04:48 et dans certaines civilisations, la nudité
01:04:50 de la femme est perçue comme corruptrice
01:04:52 - Mais c'est pour ça que les flyers après avoir lancé
01:04:54 les numéros verts et les applications
01:04:56 par exemple, c'est pas à la hauteur d'un nombre vert
01:04:58 - Il y a un certain nombre vert
01:05:00 - Et qui s'enracine dans notre pays
01:05:02 - C'est important, attention, j'écoute ce que Jérôme Jiménez a dit
01:05:04 c'est important de dire aux femmes qu'elles doivent
01:05:06 réagir et porter plainte
01:05:08 - Quand vous voyez qu'aujourd'hui les migrants
01:05:10 le pourcentage le plus important ce sont
01:05:12 des jeunes afghans de 20 à 25 ans
01:05:14 vous vous rendez bien compte
01:05:16 que en termes de
01:05:18 référentiels
01:05:20 de mœurs, etc
01:05:22 culturels, on est mais à...
01:05:24 - Je rebondis au tacotage selon le "Pure Research Center"
01:05:26 85% des afghans
01:05:28 sont pour la lapidation des femmes adultères
01:05:30 - Ce qui est terrible, moi, ce que je remarque
01:05:32 c'est que c'est une forme
01:05:34 de défaite, je le redis
01:05:36 d'avoir à se...
01:05:38 à se couvrir, parce que finalement
01:05:40 le voile, la chemise, on se couvre
01:05:42 pour ne pas provoquer
01:05:44 le regard qu'on n'a pas
01:05:46 à provoquer parce qu'on s'habille
01:05:48 comme on veut, c'est ça la réalité
01:05:50 - C'est le grand changement
01:05:52 et si on en revient à la répression
01:05:54 elle est où la répression ? Qu'est-ce que vous en faites de ces gens-là
01:05:56 si vous les arrêtez dans le métro, vous les emmenez où ?
01:05:58 Ils vont au poste, ils sont relâchés
01:06:00 - C'est vrai, c'est pas un objet menace, c'est une vraie question
01:06:02 - Vous en faites quoi ? Il n'y a aucune répression
01:06:04 ils sont tous relâchés, je pense, vous n'allez pas me démentir
01:06:06 - Alors écoutez, sur les faits
01:06:08 à caractère sexuel, ils sont
01:06:10 quand même condamnés
01:06:12 sur cette matière-là, non non non, sincèrement, sur cette matière-là
01:06:14 nous on avait des résultats qui étaient
01:06:16 encourageants et bien évidemment
01:06:18 quand il y a une politique pénale qui est
01:06:20 à la hauteur et où il y a
01:06:22 la volonté de
01:06:24 traiter et de prendre avec le plus grand sérieux
01:06:26 et d'éradiquer le phénomène
01:06:28 on avait des résultats avec des déferments
01:06:30 et des condamnations fermes pour les individus
01:06:32 qui commettaient ces faits
01:06:34 - Mais il ne faut pas que cette chemise devienne
01:06:36 le vêtement qui va couvrir demain
01:06:38 une femme, plusieurs femmes
01:06:40 et puis devienne une habitude et un fait, c'est parce que là
01:06:42 vraiment on changerait, là en parlant des civilisations
01:06:44 on change une forme de civilisation
01:06:46 parce que dans ce cas-là, on ne peut pas
01:06:48 se dire que nous provoquons le regard
01:06:50 - Non
01:06:52 mais moi j'avoue, il y a un point que je n'arrive pas à comprendre
01:06:54 c'est que compte tenu
01:06:56 de tous ces constats qu'on peut faire
01:06:58 qui sont relativement convergents
01:07:00 pourquoi la présence humaine n'est pas renforcée ?
01:07:02 - Oui c'est ça
01:07:04 - A des moments précis dans la journée, parce que je conçois qu'on ne puisse pas mettre
01:07:06 un personnel de RTP
01:07:08 - Vous voulez dire même dans les rames, dans les couloirs, dans les agences
01:07:10 - Dans chaque vague dans les métros, toute la journée
01:07:12 je peux le comprendre, je termine juste
01:07:14 mais je constate par exemple, excusez-moi de citer un exemple personnel
01:07:16 j'ai deux filles qui sont dans la vingtaine
01:07:18 et qui ont la vingtaine d'années
01:07:20 donc qui sont parfaitement, tout à fait concernées
01:07:22 par ce dont on parle
01:07:24 elles ne prennent plus le métro après 11h parce que c'est un problème
01:07:26 - Oui je comprends bien
01:07:28 - Et donc pourquoi le week-end, le soir
01:07:30 à des moments où les gens sortent
01:07:32 où les jeunes sortent, et c'est bien normal
01:07:34 parce que là ce serait une autre régression
01:07:36 de faire qu'ils ne sortent pas
01:07:38 pourquoi on ne renforce pas la présence humaine
01:07:40 à ces moments là ?
01:07:42 - L'agression dont j'ai parlé avec
01:07:44 ce...
01:07:46 Judy Kael, IRL il s'appelle, qui a écrit "Concorde rouge"
01:07:48 c'était après le travail, à partir de 19h
01:07:50 c'était station Concorde à Paris
01:07:52 - Oui c'est ça
01:07:54 - C'est banal
01:07:56 - C'est une situation totalement...
01:07:58 - Le banal qui peut finir en tragédie
01:08:00 - Juste pour répondre à ce qui vient d'être dit
01:08:02 les effectifs à la brigade des réseaux franciliens
01:08:04 augmentent
01:08:06 et après il y a aussi une...
01:08:08 bien évidemment il y a aussi des nouvelles lignes
01:08:10 à sécuriser à l'avenir avec le Grand Paris
01:08:12 et il y a réellement, nous on le voit
01:08:14 sur le terrain, je ne donnerai pas les chiffres
01:08:16 mais on a de plus en plus de policiers
01:08:18 qui sont affectés à la brigade des réseaux franciliens
01:08:20 pour sécuriser les transports
01:08:22 - Pourquoi le sujet est grave ?
01:08:24 - C'est une bonne réunion
01:08:26 - Vous présentez les agressions des femmes au...
01:08:28 - Alors vous savez quoi ?
01:08:30 C'est quoi la solution extrême ? Je vais tous vous choquer
01:08:32 faisons des rames pour les femmes, c'est tout
01:08:34 - C'est ce que avaient certaines femmes
01:08:36 - Pardonnez-moi, le soir faisons des rames pour les femmes
01:08:38 - Ce qui est terrible
01:08:40 - Bonjour la régression
01:08:42 - Ce qui est terrible c'est que certains féministes avaient proposé ça
01:08:44 - L'admettre c'est la solution
01:08:46 - Désolé de vous le dire
01:08:48 - Aujourd'hui en l'état
01:08:50 - Attendez, je peux parler ?
01:08:52 En l'état,
01:08:54 il y a une autre façon de réagir
01:08:56 moi je vous dis effectivement
01:08:58 aujourd'hui je pense dans la situation
01:09:00 dramatique dans l'économie, parce que c'est dramatique
01:09:02 c'est pas les délinquants
01:09:04 qui vont essayer de tricher avec la société
01:09:06 c'est la société qui va s'adapter aux délinquants
01:09:08 c'est ça le grand basculement, c'est-à-dire que ces femmes
01:09:10 prennent un habit, un t-shirt
01:09:12 pour s'adapter, pour éviter
01:09:14 les agressions, on en est quand même là
01:09:16 donc évidemment, c'est pour ça qu'aujourd'hui
01:09:18 je pense que si vous proposez demain à des femmes
01:09:20 je suis sûr que demain vous proposez à des femmes
01:09:22 c'est pas une solution idéale, mais vous proposez demain
01:09:24 à des femmes une rame qui est réservée
01:09:26 pour les femmes, bah évidemment
01:09:28 elles vont tous se précipiter dedans, je m'en presse
01:09:30 de dire, je m'en presse de dire qu'évidemment
01:09:32 je ne veux pas ce type de société
01:09:34 parce que c'est un aveu d'échec
01:09:36 c'est un aveu d'échec, mais si on ne pose pas
01:09:38 les bons constats, je suis désolé, ça a été rappelé par mon voisin
01:09:40 et ce sont les chiffres du ministère de l'Intérieur
01:09:42 c'est absolument incontestable
01:09:44 62% des mises en cause dans le métro
01:09:46 à Paris, enfin dans les transports en commun
01:09:48 sont des personnes de nationalité
01:09:50 - Vous confirmez ça Jérôme Jiménez ?
01:09:52 - Ça c'est un point clivant, vous confirmez ?
01:09:54 - Jérôme ?
01:09:56 - Je vais juste revenir sur un élément qui est important
01:09:58 - Mais vous confirmez ce point ?
01:10:00 - Vous ne le voyez pas, mais vous avez de nombreux
01:10:02 policiers qui travaillent en tenue civile
01:10:04 et si vous ne travaillez pas en tenue civile
01:10:06 vous ne pouvez pas interpeller en flagrant déni infronteur
01:10:08 - Il faut les autoriser
01:10:10 - Non, on ne les voit pas beaucoup
01:10:12 - Parce qu'ils sont en tenue civile aussi
01:10:14 - J'ai assisté quand même à des actes
01:10:16 vraiment extrêmes
01:10:18 et malheureusement
01:10:20 moi-même j'ai appelé un numéro de la SNCF
01:10:22 pour qu'ils attendent la personne
01:10:24 à l'arrivée, il n'y avait personne
01:10:26 pour répondre à ta question
01:10:28 - Qui confirme justement ?
01:10:30 Vous dans votre pratique, vous avez
01:10:32 interpellé des personnes qui étaient majoritairement
01:10:34 de nationalité française ou de nationalité étrangère ?
01:10:36 Majoritairement de nationalité étrangère
01:10:38 - Simplement, vous avez dit
01:10:40 sur la SNCF, le cas dont je vous parle
01:10:42 de ce monsieur qui a été agressé
01:10:44 il y a deux agents de la RATP qui sont venus
01:10:46 prendre ses coordonnées
01:10:48 il était dans un état où il n'y avait plus
01:10:50 il a été emmené d'urgence, mais il n'a jamais eu de nouvelles
01:10:52 - Bah voilà, écoutez, moi je suis arrivée
01:10:54 - Il n'a jamais eu de nouvelles de la RATP
01:10:56 alors peut-être que maintenant
01:10:58 je crois savoir d'ailleurs qu'ils l'ont contacté
01:11:00 puisqu'il y a la sortie du livre, 5 ans après
01:11:02 mais voilà où nous en sommes
01:11:04 - Je vais faire juste provocation
01:11:06 par rapport à votre proposition
01:11:08 donc pendant qu'on y est, on n'a qu'à faire
01:11:10 des rames que de femmes
01:11:12 mais aussi la piscine, dans ce cas-là
01:11:14 on peut donner raison à certains qui veulent
01:11:16 autoriser à des créneaux de piscine
01:11:18 faisons gaffe, faisons gaffe, vraiment
01:11:20 - La multiplication des policiers sur le terrain
01:11:22 je pense qu'elle a sa place dans le dispositif
01:11:24 mais je pense que ce n'est pas non plus la panacée
01:11:26 et ce qui est triste dans tout ça, c'est que ce qui
01:11:28 relevait avant de la norme sociale
01:11:30 on ne faisait pas ça à une femme
01:11:32 doit aujourd'hui intégrer le domaine de la loi
01:11:34 de la rétraction policière, c'est ça qui est triste
01:11:36 - Certaines évidences n'ont pas besoin de lois
01:11:38 pour être mises en place
01:11:40 - Il ne faut pas idéaliser le passé parce qu'il y avait
01:11:42 beaucoup ce type de harcèlement
01:11:44 aussi, on en parlait beaucoup moins
01:11:46 et les femmes considéraient que ça faisait partie
01:11:48 la parole, ce n'était pas libérée
01:11:50 sur ce sujet, il ne faut pas idéaliser
01:11:52 le passé en pensant qu'il y a eu un âge d'or
01:11:54 ou il n'y avait jamais une femme qui était harcelée
01:11:56 dans le métro il y a 20 ans, ce n'est pas vrai
01:11:58 - On est d'accord mais je pense
01:12:00 que ça a changé de quantité et de nature
01:12:02 - Je ne suis pas relativiste non plus
01:12:04 - Je ne veux pas être relativiste
01:12:06 - Je ne peux pas en parler mais je pense
01:12:08 raisonnablement, en plus on commente, on voit quand même
01:12:10 quelque chose qui augmente, on voit une accentuation
01:12:12 on voit des faits, personne ne dit qu'il y avait
01:12:14 une situation légale mais quand même
01:12:16 - 80% des femmes ont peur de rentrer seule chez elles le soir en France
01:12:20 - Échec énorme
01:12:22 - Peut-être que les autres 20% sont accompagnées
01:12:24 raccompagnées
01:12:26 - Parfois elles ont des stratégies d'évitement
01:12:28 il y a des reportages qui ont été faits là-dessus
01:12:30 - Je vous assure que c'est pour ça
01:12:32 vous avez raison Jérôme Gemenez
01:12:34 pardon de l'avoir pris, pardonnez-moi les amis
01:12:36 si je vous interromps dans le salon
01:12:38 dans la conversation, il reste une émission
01:12:40 sur les flyers
01:12:42 j'ai utilisé un peu d'ironie
01:12:44 c'est vrai que par rapport à la profondeur
01:12:46 du problème
01:12:48 et le préfet de police vient défendre
01:12:50 mais ça paraît quand même assez dérisoire
01:12:52 et moi je me dis qu'il faudrait le distribuer aux hommes
01:12:54 pour leur dire voilà ce que vous risquez
01:12:56 d'abord aux hommes
01:12:58 - Est-ce que vous voulez distribuer aux femmes ?
01:13:00 - Après, je rejoins ce que j'avais dit
01:13:02 - Non mais bien sûr
01:13:04 vous avez raison Eric
01:13:06 malgré tout il faut quand même que l'éducation
01:13:08 passe dès le plus jeune âge
01:13:10 - Est-ce qu'on a besoin de flyers pour expliquer aux gens que c'est mal
01:13:12 de faire du frontage ?
01:13:14 - Oui pardonnez-moi, puisque dans un camp
01:13:16 il ne faut pas insulter les gens
01:13:18 - C'est aussi stupide
01:13:20 - Et nous en sommes là aujourd'hui
01:13:22 - Non seulement c'est stupide mais ça ne sert à rien
01:13:24 - Faites preuve de politesse
01:13:26 - Ça ne sert pas à rien
01:13:28 parce que dans ce moment-là aussi
01:13:30 quand vous échangez et que vous donnez un flyer
01:13:32 à un usager, c'est un moment aussi
01:13:34 franchement avec la population
01:13:36 c'est un moment où vous allez avoir de la médiation
01:13:38 c'est un moment où vous allez avoir de l'échange
01:13:40 et voilà, à des fins d'information
01:13:42 - Vous avez dit que la majorité des interpellés
01:13:44 étaient des étrangers, est-ce que vous pensez sincèrement
01:13:46 qu'en leur donnant un flyer, en leur rappelant tel article de loi
01:13:48 dans le droit français, ils vont changer d'attitude ?
01:13:50 - Par contre, on peut
01:13:52 via les associations qui doivent
01:13:54 accompagner ces personnes, toutes les associations
01:13:56 qui doivent accompagner ces personnes-là
01:13:58 puisque certaines sont en attente
01:14:00 par exemple de pouvoir
01:14:02 que leur demande d'asile soit validée
01:14:04 on peut se dire que
01:14:06 dans ce cas-là, on peut aussi les informer
01:14:08 des risques qu'ils encourrent
01:14:10 - Moi je pense que c'est plus important
01:14:12 - Ministre de l'Intérieur, j'aurais dit
01:14:14 je ne sais pas du tout mais j'aurais dit
01:14:16 80% des femmes
01:14:18 se disent inquiètes, etc
01:14:20 voilà ce que j'annonce en renforcement
01:14:22 - Je ne dis pas, il y a une campagne de 5 millions
01:14:24 de flyers, même en terme de
01:14:26 communiqueur
01:14:28 - Comme le numéro 20 n'aboutit pas
01:14:30 - Oui, bien sûr
01:14:32 - Mais c'est important, il y a des numéros
01:14:34 il y a une procédure à suivre
01:14:36 un travail exceptionnel, c'est l'occasion de le souligner
01:14:38 notamment dans les transports, ce n'est jamais facile
01:14:40 évidemment, avec des situations
01:14:42 extrêmement compliquées
01:14:44 - Il faut dire aux femmes "défendez-vous" et "portez plainte"
01:14:46 - Oui c'est ça, ou alors "ayez une petite bombe lacrymogène"
01:14:48 comme ça si vous avez un problème
01:14:50 - Moi je sais que j'en ai
01:14:52 - Apparemment on n'a pas le droit
01:14:54 - Même moi, homme, je me préviens
01:14:56 - On a le droit d'avoir une bombe ?
01:14:58 - Je pense que c'est à l'état aussi, malgré tout
01:15:00 il faut se défendre, mais c'est à l'état
01:15:02 c'est la prérogative de l'état de garantir le droit à la sécurité
01:15:04 sinon aussi c'est le paroueste
01:15:06 si chacun se défend, même si vous avez raison
01:15:08 - Portez plainte, portez plainte, commandez
01:15:10 - Une courte pause, alors, fusion, carte d'identité
01:15:12 carte vitale
01:15:14 la même, mais alors qu'est-ce qui se passe pour la biométrie ?
01:15:16 Moi j'étais sûre qu'on allait vers
01:15:18 - Quand on y a le pays, ça sent officiel
01:15:20 - On va en parler à tout de suite
01:15:22 - On va en parler à tout de suite
01:15:24 - Midi News, la suite en direct, plusieurs sujets à vous soumettre
01:15:30 dans cette dernière partie, nous parlerons de la fusion
01:15:32 entre carte d'identité et carte vitale
01:15:34 je suis sûre que vous avez un avis sur la question
01:15:36 et puis nous parlerons, puisque nous avons
01:15:38 Jérôme Géminès qui est avec nous en plateau
01:15:40 de ce qui se passe dans certains quartiers à Paris
01:15:42 qui étaient réputés tranquilles
01:15:44 notamment le 12e arrondissement
01:15:46 si vous ne connaissez pas la capitale, on va vous le décrire
01:15:48 si vous y habitez, vous faites partie de ceux
01:15:50 qui se sont plaints et qui tirent la sonnette d'alarme
01:15:52 on va en parler après le rappel des titres
01:15:54 C News Info de Réberthaud
01:15:56 Le nombre de détenus en France a atteint
01:16:02 un nouveau record historique au 1er mai
01:16:04 il y a plus de 73 000 personnes
01:16:06 incarcérées dans les prisons françaises
01:16:08 ce sont les données du ministère de la justice
01:16:10 dévoilées ce midi, la densité carcérale
01:16:12 s'établit donc à 120,2%
01:16:14 la surpopulation continue donc
01:16:16 de s'aggraver
01:16:18 l'insoumis Eric Coquerel a donné son feu vert
01:16:20 à l'examen de la proposition de loi
01:16:22 qui doit abroger le texte sur la réforme des retraites
01:16:24 à 64 ans
01:16:26 et elle, Braune Pivet, la présidente de l'Assemblée
01:16:28 a assuré qu'elle prendrait ses responsabilités
01:16:30 pour empêcher le vote de ce texte
01:16:32 ce texte qui est attendu demain
01:16:34 en commission et le 8 juin dans l'hémicycle
01:16:36 et puis il seront 10 000
01:16:38 à se relayer pour porter la flamme olympique
01:16:40 la flamme doit traverser une soixantaine de départements
01:16:42 de mai à juillet 2024
01:16:44 et c'est les champions de natation
01:16:46 Laure et Florent Manoudou qui ont été désignés
01:16:48 comme les capitaines de ce relais
01:16:50 la flamme sera allumée à Olympie
01:16:52 en Grèce et arrivera par la mer à Marseille
01:16:54 le 8 mai
01:16:56 - C'est clair ? - Oui
01:16:58 - Formidable, on va suivre en ce périple ensemble
01:17:00 je voudrais remercier à vous
01:17:02 le plan contre
01:17:04 là ou plutôt les fraudes sociales
01:17:06 avec cette mesure qui nous concerne
01:17:08 tous, la fusion entre la carte d'identité
01:17:10 et la carte vitale
01:17:12 elle ne ferait plus qu'une, l'objectif étant
01:17:14 bien sûr, vous l'avez compris, d'empêcher
01:17:16 qu'on se passe la carte vitale
01:17:18 entre plusieurs personnes
01:17:20 alors il y a des obstacles, on va en parler
01:17:22 il y a la CNIL, comme vous le savez, très souvent
01:17:24 qui est d'ailleurs un obstacle pour beaucoup de choses
01:17:26 et pour ce genre de mesures, écoutons à ce sujet
01:17:28 le ministre des comptes publics, Gabriel Attal
01:17:30 - Il y avait, quand
01:17:32 le président de la république a été élu en 2017
01:17:34 2 300 000 cartes vitales
01:17:36 surnuméraires, c'est à dire en circulation
01:17:38 alors qu'elles n'auraient pas dû l'être
01:17:40 en grande partie du fait de doublons de personnes qui
01:17:42 auparavant étaient par exemple au RSI, le régime social
01:17:44 des indépendants et qui ont rejoint le régime
01:17:46 général, mais on a désactivé
01:17:48 ces 5 dernières années, 2 300 000
01:17:50 cartes vitales en surnom, donc l'enjeu
01:17:52 c'est d'arriver à mieux identifier
01:17:54 l'identité de la personne et les droits à la
01:17:56 sécurité sociale, c'est la raison pour laquelle
01:17:58 on a décidé de lancer avec Gérald Darmanin
01:18:00 et François Braune, une mission de
01:18:02 préfiguration pour aller vers une fusion
01:18:04 entre la carte vitale et la carte
01:18:06 d'identité qui nous permettra de sécuriser
01:18:08 davantage l'identité de la personne
01:18:10 et les droits à la sécurité sociale
01:18:12 - Bien, on peut comprendre les arguments
01:18:14 du ministre qui sont tout à fait lois, mais il y a une chose que je ne
01:18:16 ne comprends pas Eric de Rietmaat,
01:18:18 le Parlement avait voté quand même la mise en place
01:18:20 de la biométrie pour la carte vitale
01:18:22 pour sécuriser le fichier, et là
01:18:24 le ministre annonce qu'il met à la poubelle
01:18:26 tout ça ? - Alors la biométrie, oui,
01:18:28 c'est-à-dire que le projet aurait été de
01:18:30 faire une reconnaissance d'empreintes digitales
01:18:32 et c'était très simple, parce que
01:18:34 quand vous entrez aux Etats-Unis, la première chose
01:18:36 qu'on fait c'est on vous prend votre empreinte,
01:18:38 donc vous êtes enregistré, d'ailleurs vous n'avez pas un contre-dire
01:18:40 sur ce point, mais en France, c'est curieux,
01:18:42 on a des oppositions
01:18:44 concernant l'empreinte digitale,
01:18:46 alors il explique, Gabriel Attal,
01:18:48 que si vous avez une personne qui va acheter
01:18:50 des médicaments à la pharmacie à votre
01:18:52 place, comment va-t-elle faire pour valider
01:18:54 votre empreinte ? - Alors pourquoi ils ont
01:18:56 avancé sur ce sujet qui était décrit comme étant
01:18:58 plus efficace et plus rapide ? - Alors, oui, c'est clair,
01:19:00 je ne comprends pas, et alors d'autre part, si vous pouvez,
01:19:02 vous avez l'intelligence artificielle
01:19:04 qui se développe, et
01:19:06 donc là, la reconnaissance faciale
01:19:08 est aussi une technologie qui est
01:19:10 maintenant éprouvée, certains pays d'ailleurs
01:19:12 l'utilisent, et moi je suis favorable
01:19:14 à la reconnaissance faciale, notamment pour les Jeux
01:19:16 Olympiques, alors elle va être, vous savez
01:19:18 qu'elle va être coincée, bloquée, puisque
01:19:20 encore une fois... - Peut-être qu'ils ne veulent pas le mettre en place parce que c'est
01:19:22 efficace et que ça irait très vite. - Et ça irait très vite,
01:19:24 alors ils laissent entendre, Gabriel Attal,
01:19:26 Gabriel Attal, laisse entendre
01:19:28 qu'ils vont l'utiliser pour
01:19:30 les étrangers qui retournent dans leur
01:19:32 pays et qui gardent leur carte là-bas,
01:19:34 ou qui touchent une retraite, alors il faudra qu'ils
01:19:36 se rendent à l'ambassade ou au consulat,
01:19:38 et puis là on prendra l'iris
01:19:40 de l'œil et on pourra dire "oui, vous êtes la bonne
01:19:42 personne". Donc là c'est une avancée. - L'iris de l'œil.
01:19:44 - Oui, ça veut dire que c'est une analyse
01:19:46 qui prend carrément
01:19:48 le visage, l'œil, et qui
01:19:50 permet de valider si vous êtes le détenteur.
01:19:52 - Il faut dire les choses, il y a près de 75
01:19:54 millions d'assurés sociaux pris en charge
01:19:56 en France depuis des années. - Sur 70 millions
01:19:58 d'habitants. - 68. - 68, 69
01:20:00 millions d'habitants, donc si vous vous mettez une
01:20:02 mesure là, efficace tout de suite,
01:20:04 vous allez sortir du système des millions de personnes.
01:20:06 - Donc c'est peut-être ça le problème.
01:20:08 - Je disais, il y a une gêne. - Socialement.
01:20:10 - C'est la gêne, on n'ose pas
01:20:12 aller jusqu'au bout du procès. - Il y a un problème de gêne.
01:20:14 - Surtout si elles sont à l'étranger.
01:20:16 C'est un peu le sujet. - Enfin ça ferait
01:20:18 des millions de personnes dans ce cas-là.
01:20:20 - Selon Charles Pratt, je reprends encore
01:20:22 les chiffres qu'il a donnés, il y a 1,8 million
01:20:24 de numéros de sécurité sociale
01:20:26 de personnes à l'étranger qui sont
01:20:28 moduleux.
01:20:30 - Mais au-delà des discussions
01:20:32 qui sont très importantes, techniques,
01:20:34 biométrie, il y a quelque chose qui me gêne
01:20:36 dans la symbolique de la fusion
01:20:38 de la carte d'identité à la carte vitale.
01:20:40 C'est de la symbolique,
01:20:42 mais c'est important de la symbolique,
01:20:44 parce qu'un pays vit aussi de la symbolique.
01:20:46 C'est que,
01:20:48 d'une certaine manière, on devient
01:20:50 français et donc on a des droits
01:20:52 à la sécurité. Enfin, je veux dire,
01:20:54 on voudrait illustrer l'idée... - C'est aussi la carte de sécurité.
01:20:56 - On voudrait illustrer l'idée
01:20:58 qu'être français,
01:21:00 c'est avoir d'abord des droits.
01:21:02 On ne s'y prendrait pas autrement.
01:21:04 Le message,
01:21:06 mais qui n'est pas attentionnel.
01:21:08 Je ne suis pas en train de faire un procès à ceux qui veulent faire ça.
01:21:10 Mais le message, c'est de dire
01:21:12 finalement, votre carte d'identité, ça vous donne des droits immédiats.
01:21:14 - Alors moi, ce qui me dérange plus, c'est plutôt le mélange
01:21:16 entre les données de santé
01:21:18 et l'État civil. C'est-à-dire que finalement,
01:21:20 peut-être que ça va ouvrir
01:21:22 et là, je m'adresse à vous, Pierre.
01:21:24 - Ce sont des données personnelles, quand même.
01:21:26 - Comment ? - Je ne sais pas, il y a des questions de données personnelles
01:21:28 qui vont se poser aussi. - Mais justement, c'est un croisement
01:21:30 de données et puis une base de données
01:21:32 qui pose un souci.
01:21:34 - Je suis d'accord. Alors, il n'est pas
01:21:36 interdit en France, encore une fois,
01:21:38 de prélever des données personnelles. La question, c'est le consentement
01:21:40 et l'utilité ici.
01:21:42 - Je vais vous poser la question directement. C'est un plan
01:21:44 pour lutter contre la fraude sociale ou c'est un flicage
01:21:46 déguisé ? - Ah !
01:21:48 - Quand on pose la question directement, ça va mieux.
01:21:50 - Vous me faites une réponse, mais je ne peux pas y apporter la réponse.
01:21:54 - Donc, il y a un risque ?
01:21:56 - Il y a toujours un risque.
01:21:58 C'est pour ça qu'il y a des juges,
01:22:00 c'est pour ça qu'il y a des recours qui sont possibles.
01:22:02 C'est pour ça qu'on prend le temps, parfois, d'examiner.
01:22:04 Typiquement, ici, c'est sur un objectif
01:22:06 la lutte contre la fraude sociale qu'on peut rapprocher
01:22:08 pas très loin, en tout cas, à l'ordre public.
01:22:10 Donc, ça peut se comprendre. Le risque, effectivement,
01:22:12 c'est la dérive. - L'administration pourra avoir
01:22:14 toutes mes données de santé. - Oui, mais
01:22:16 elle peut avoir la question, justement,
01:22:18 est-ce qu'on va arriver à scinder
01:22:20 ces données pour faire en sorte
01:22:22 qu'elle ne puisse pas les utiliser pour un autre objectif ?
01:22:24 - Oui, voilà. - Et là-dessus,
01:22:26 il faut de bons contrôles, de bonnes garanties
01:22:28 pour le juge. - Mais, ce n'est rien.
01:22:30 - Ça m'inquiète, ça. Quand vous dites
01:22:32 "il faut de bons contrôles, de bonnes garanties",
01:22:34 ça m'inquiète. - Il faut toujours des contrôles garantis
01:22:36 quand on touche à vos données personnelles.
01:22:38 - On les a déjà... - Nos données de santé,
01:22:40 nos organismes sociaux... - Ah, sociaux,
01:22:42 mais pas toute l'administration. Là,
01:22:44 ils vont avoir accès à tout. C'est-à-dire que vous avez
01:22:46 et l'État civil et toutes vos données de santé, quand même.
01:22:48 - Pas sûr. - Non, je pense que...
01:22:50 - Quel est le risque de croisement, si vous avez une pathologie ?
01:22:52 - Je ne sais pas. - Un jour, vous ne pouvez pas avoir
01:22:54 une telle maladie, je ne sais pas.
01:22:56 - Il a été retourné. - Tout évolue si vite.
01:22:58 - Disons qu'en tout cas, ça va nourrir les inquiétudes
01:23:00 de ceux qui pensent qu'on va avoir un crisis social
01:23:02 à la chinoise. - Non, mais moi,
01:23:04 je nuancerais parce qu'aujourd'hui,
01:23:06 la carte vitale, vous avez la possibilité
01:23:08 avec la carte vitale d'avoir votre dossier partagé,
01:23:10 c'est-à-dire que la pharmacie, le médecin
01:23:12 peuvent partager... - Oui, c'est des personnels...
01:23:14 - Alors, après, sur les cartes
01:23:16 d'identité... - Le croisement immédiat,
01:23:18 en fait, de l'identité de la personne
01:23:20 et de ses actions médicales
01:23:22 ou autres, inquiète de plus en plus
01:23:24 les gens dans un flicage généralisé de la société
01:23:26 qui serait aidé par le numérique. - On peut penser
01:23:28 que ce sera certainement protégé de telle manière
01:23:30 à ce qu'on aille face à cette diarrhée.
01:23:32 - Je suis pas des acteurs plus... - J'avoue que depuis le Covid,
01:23:34 je me méfie énormément quand même de la protection.
01:23:36 - Par rapport à la... Par rapport à...
01:23:38 Peut-être, les garçons, là, hein ?
01:23:40 Régression des rapports
01:23:42 entre femmes. - Ben, après...
01:23:44 - La fission, carte d'identité,
01:23:46 je voulais juste répondre à Philippe.
01:23:48 La fission, carte d'identité nationale française,
01:23:50 mais aussi les cartes de séjour.
01:23:52 C'est ça, l'idée. C'est-à-dire que
01:23:54 les personnes qui sont en situation régulière,
01:23:56 elles aussi, elles auront cette possibilité
01:23:58 de fusionner. Sauf que la question que je me pose,
01:24:00 moi, c'est qu'aujourd'hui, tout le monde n'a pas une carte d'identité
01:24:02 puisque vous savez que vous pouvez
01:24:04 juste avoir une carte, un passeport,
01:24:06 voilà, qui fait office de carte d'identité.
01:24:08 Donc, le problème reste entier.
01:24:10 - Il y a un problème politique parce que
01:24:12 je suis sûre que le... Je sais pas si le ministre de l'Intérieur
01:24:14 est favorable à une telle mesure, mais
01:24:16 d'après ce qui se dit,
01:24:18 Place Beauvau n'a pas été
01:24:20 consultée, Gérald Darmanin, et ça lui a
01:24:22 sacrément chatouillé les narines
01:24:24 qu'il soit pas consulté. Parce que qui est en charge
01:24:26 des cartes d'identité ? Ah !
01:24:28 Ah bah oui, et c'est un vrai sujet.
01:24:30 C'est un vrai sujet. Ça se fait pas
01:24:32 d'un claquement de doigts. - C'est une fonction fondamentale de l'État régalien.
01:24:34 Surtout pour changer de système de charge.
01:24:36 - Alors, là, il y a une concurrence entre l'économie
01:24:38 qu'elle sociale et le régalien. - On continue.
01:24:40 On va écouter de nouveau Gabriel Attal, cette fois-ci
01:24:42 sur la fraude sociale qui vise les
01:24:44 arrêts maladie.
01:24:46 - On va cibler deux leviers.
01:24:48 D'abord, des professionnels de santé
01:24:50 qui prescriraient beaucoup plus d'arrêts maladie
01:24:52 que la moyenne des
01:24:54 professionnels de santé, avec notamment
01:24:56 un regard sur ce qu'on appelle les arrêts du lundi,
01:24:58 les faux arrêts du lundi. On sait que c'est un phénomène
01:25:00 qui existe. Le deuxième levier
01:25:02 qu'on va poursuivre,
01:25:04 c'est les faux arrêts maladie, les faux arrêts
01:25:06 de travail qui sont vendus sur les réseaux sociaux.
01:25:08 C'est la raison pour laquelle nous allons habiliter
01:25:10 des agents de la Caisse Nationale d'Assurance
01:25:12 Maladie de pouvoir de police judiciaire,
01:25:14 de cyber enquête. Ils vont pouvoir, sous pseudonyme,
01:25:16 aller répondre à certaines de ces
01:25:18 annonces pour collecter des preuves
01:25:20 sur l'existence de ce phénomène et qu'on puisse poursuivre
01:25:22 et sanctionner les auteurs.
01:25:24 - Certains disent que c'est une manière de stigmatiser
01:25:26 certains personnels de santé, etc.
01:25:28 - La réalité, c'est que
01:25:30 pour toute personne qui a dirigé
01:25:32 un service dans une administration
01:25:34 locale ou nationale,
01:25:36 c'est qu'il y a des médecins
01:25:38 qui se spécialisent
01:25:40 dans le fait de donner des arrêts maladie.
01:25:42 - Et sur le web, de plus en plus rapidement,
01:25:44 de manière numérique. - Pour eux, c'est une façon
01:25:46 de fidéliser la clientèle, si vous voyez ce que je veux dire.
01:25:48 Donc là, la mise en cause, elle doit être
01:25:50 d'abord des médecins généralistes... - Qui partent
01:25:52 même en vacances et continuent à délivrer.
01:25:54 - Qui ont des pratiques absolument scandaleuses.
01:25:56 En tant que dire responsable de service,
01:25:58 j'ai été, ou directeur, j'ai été choqué
01:26:00 un nombre de fois de voir que certaines
01:26:02 personnes, elles sont très minoritaires,
01:26:04 certaines personnes peuvent vraiment
01:26:06 construire
01:26:08 des congés maladie en
01:26:10 quantité avec des médecins complaisants.
01:26:12 C'est profondément choquant.
01:26:14 - Oui, c'est ça. - Mais ce que je voulais dire, c'est que...
01:26:16 - C'est de la vraie fraude sociale.
01:26:18 - Vous avez raison, Philippe, mais en plus de ça, vous avez
01:26:20 des plateformes de téléconsultation
01:26:22 qui permettent aujourd'hui
01:26:24 de tenir un arrêt de travail
01:26:26 facilement, c'est-à-dire que vous prenez rendez-vous sur
01:26:28 internet, vous discutez avec le médecin en ligne...
01:26:30 - Les faux arrêts maladie se vendent sur les réseaux
01:26:32 sociaux et Snapchat. - Absolument.
01:26:34 - Je ne veux pas donner non plus...
01:26:36 - Oui, c'est ça, parce que les plus sérieux
01:26:38 qui sont Doctolib, je les avais appelés
01:26:40 mais ils m'avaient dit "non, non, nous, on ne
01:26:42 travaille qu'avec les médecins traitants".
01:26:44 - Alors, dernier
01:26:46 extrait qu'on va écouter de Gabriel
01:26:48 Attal, le ministre des Comptes
01:26:50 publics, il concerne
01:26:52 les moyens, justement, qui seront
01:26:54 mis en oeuvre
01:26:56 pour assurer ses ambitions.
01:26:58 Écoutons-le.
01:27:00 - J'ai annoncé que nous allions
01:27:02 renforcer de 1 000 agents dans les 5 années
01:27:04 à venir, la lutte contre la fraude dans les caisses
01:27:06 de sécurité sociale, ça fait une augmentation
01:27:08 de 20% des effectifs dédiés à la lutte contre
01:27:10 la fraude sociale dans les caisses de sécurité sociale.
01:27:12 Ensuite, sur les moyens, j'ai annoncé
01:27:14 un investissement pour la fraude sociale
01:27:16 d'un milliard d'euros dans les systèmes d'information
01:27:18 sur les 5 années qui viennent, pour qu'on ait
01:27:20 des systèmes d'information qui fonctionnent mieux,
01:27:22 qui permettent de croiser davantage les données,
01:27:24 de revenir sur plusieurs années quand on
01:27:26 constate une fraude pour pouvoir rappeler les montants.
01:27:28 - J'espère que ça n'a pas nous coûté plus
01:27:30 cher que ce qu'on est censé récupérer
01:27:32 avec tous ces moyens-là. - Surtout quand vous demandez
01:27:34 aux syndicats, ils disent "non, au contraire, les effectifs
01:27:36 ont baissé, donc je ne sais pas s'ils vont
01:27:38 réengager ou réallouer
01:27:40 des forces". C'est comme pour la lutte
01:27:42 pour la fraude fiscale, ils ont dit ça il y a une semaine,
01:27:44 c'était 1 000 personnes en plus aussi.
01:27:46 - Écoutez, on va
01:27:48 suivre ce dossier
01:27:50 à l'épreuve des faits. Je voudrais qu'on revienne
01:27:52 sur ce sujet avec vous, Jérôme Jiménez,
01:27:54 c'est à Paris, certains arrondissements.
01:27:56 Alors, quand on dit "réputés tranquilles",
01:27:58 oui, quand même, "réputés tranquilles"
01:28:00 pour ceux qui connaissent le 12e arrondissement
01:28:02 de Paris.
01:28:04 - Oui, tranquille, mais jamais.
01:28:06 - C'est à toucher.
01:28:08 - C'est le Louvre. - Oui, par une multiplication
01:28:10 des actes violents. Donc, alors, c'est
01:28:12 un peu au sud de la capitale, le 12e arrondissement,
01:28:14 les riverains expriment leur ras-le-bol
01:28:16 face à la flambée des trafics,
01:28:18 vols, agressions et autres
01:28:20 incivilités. Les riverains de la place
01:28:22 Henri-Frenet, pour ceux qui connaissent,
01:28:24 dénoncent un quotidien qui est
01:28:26 invivable et hausse.
01:28:28 - C'est ça qui est terrible, c'est que les habitants
01:28:30 ont besoin, enfin,
01:28:32 ils doivent se réunir en collectif
01:28:34 aujourd'hui pour faire avancer leur cause.
01:28:36 Voyons ensemble
01:28:38 ce reportage.
01:28:40 - Hey !
01:28:42 - Assistez à ce type de scène,
01:28:44 c'est le quotidien
01:28:46 des habitants de la place Henri-Frenet
01:28:48 à Paris. De nuit,
01:28:50 comme de jour,
01:28:52 des bagarres, trafics en tout genre,
01:28:54 personne dormant à même le sol,
01:28:56 les riverains sont à bout.
01:28:58 - Il y a beaucoup de déchets sur la place,
01:29:00 c'est rarement nettoyé. - Quotidiennement,
01:29:02 je demande à des gens de se taire,
01:29:04 et là c'est tout de suite des insultes, des menaces.
01:29:06 Le soir, c'est la cour des miracles.
01:29:08 - Cela fait deux ans
01:29:10 que ces habitants alertent sur la dangerosité
01:29:12 de cette place, mais ils dénoncent
01:29:14 un manque de réactivité des pouvoirs
01:29:16 publics. Face à une situation
01:29:18 qui semble s'enliser, ces
01:29:20 mères de famille interdisent à leurs
01:29:22 enfants d'y mettre les pieds. - Une fois,
01:29:24 elle a passé 13 ans, on lui dit qu'elle est bonne.
01:29:26 C'est un homme de 40 ans, complètement
01:29:28 bourré. - La plus grande a 19 ans,
01:29:30 et je vais la chercher tous les jours
01:29:32 à la fac, pour ne pas
01:29:34 qu'elle ait à rentrer ici toute seule.
01:29:36 - Une insécurité qui s'invite
01:29:38 même chez les riverains. - J'allais
01:29:40 sortir de chez moi pour aller travailler un samedi matin
01:29:42 à 8h, et j'ai ouvert la porte,
01:29:44 et sur mon paillasson,
01:29:46 j'ai trouvé un monsieur
01:29:48 sous une couverture qui dormait, qui était fortement
01:29:50 alcoolisé et assez violent. - Formés en collectif,
01:29:52 les habitants demandent aux autorités
01:29:54 une présence policière accrue
01:29:56 et un meilleur nettoyage de la place.
01:29:58 - Voilà, pour le quotidien, c'est eux
01:30:00 qui en parlent, de ces riverains,
01:30:02 des trafics, des nuisances sonores, des risques
01:30:04 d'agression, des habitants qui s'organisent en collectif.
01:30:06 Voyez-vous, nous avons parlé tout à l'heure
01:30:08 de l'insécurité dans les transports, en se disant
01:30:10 qu'il fallait davantage de moyens,
01:30:12 mais là encore, combien êtes-vous au fond ?
01:30:14 Ou alors, on vous multiplie comme les pépins,
01:30:16 et à la fin, il y a un moment où c'est plus possible.
01:30:18 - Non mais là, il y a
01:30:20 une transition. Place Henri-Freinet,
01:30:22 c'est juste derrière, vous avez dû le voir, derrière
01:30:24 Gare de Lyon. - Oui. - Gare de Lyon,
01:30:26 Hall 3. Les gares, que ce soit
01:30:28 sur le 10e, Gare du Nord, Gare de l'Est,
01:30:30 Gare de Lyon, c'est difficile.
01:30:32 Il y a tellement de personnes qui convergent
01:30:34 et du mauvais public, des perturbateurs,
01:30:36 des délinquants, c'est
01:30:38 une situation vraiment compliquée pour les forces
01:30:40 de l'ordre. On doit être partout, mais non,
01:30:42 on ne peut pas être partout. Ça, c'est certain.
01:30:44 Donc, c'est un début de réponse. C'est peut-être
01:30:46 un petit peu facile de dire ça, mais vous le savez.
01:30:48 Les gares, oui, c'est vraiment difficile.
01:30:50 - Donc, il faut s'habituer, en fait.
01:30:52 - Non, je ne dis pas qu'il faut s'habituer, on ne peut pas.
01:30:54 Oui, bien sûr, vous avez le taffé de Dordogne,
01:30:56 vous avez des personnes de type marginale,
01:30:58 vous avez, enfin, il y a
01:31:00 une diversité pleine
01:31:02 de populations
01:31:04 sur ces secteurs. Et les gares, c'est vraiment
01:31:06 difficile pour les forces de l'ordre. - Et qu'est-ce qui se passe à chaque fois ?
01:31:08 Ceux qui ont les moyens de déménager
01:31:10 et de partir, évidemment, ils ne l'hésitent pas, ils partent
01:31:12 immédiatement pour leur sécurité, celle de leurs
01:31:14 enfants, et ceux qui, voilà,
01:31:16 qui n'ont pas les moyens subissent la double peine
01:31:18 et restent. - Tous les arrondissements sont
01:31:20 touchés, moi je connais bien l'Ouest
01:31:22 parisien, désolé, il n'est pas épargné par
01:31:24 la hausse de la criminalité. Le 15e
01:31:26 est reconnu pour la criminalité,
01:31:28 pour la délinquance, pardon, chez les mineurs.
01:31:30 Le 16e, particulièrement
01:31:32 pour les vols à la tire, il y a une augmentation
01:31:34 d'effets criminels en 2022. - Quel tableau
01:31:36 vous nous faites voir ? - Bien sûr, augmentation
01:31:38 dans le 16e en 2022 de 25%
01:31:40 des coups et blessures,
01:31:42 de 20% des agressions sexuelles,
01:31:44 15% des vols, donc il y a une augmentation
01:31:46 qui est généralisée, aucun arrondissement
01:31:48 n'est épargné, la place du trocadéro,
01:31:50 qui elle-même est perçue comme
01:31:52 extrêmement paisible, riche,
01:31:54 etc. Le soir,
01:31:56 est sujet à une grande criminalité,
01:31:58 à une grande délinquance, peut-être pas une
01:32:00 criminalité, une grande délinquance. La
01:32:02 police a renforcé les effectifs, grâce
01:32:04 à la BAC 75N, qui
01:32:06 vient les aider tous les soirs. Les femmes
01:32:08 ne peuvent plus passer par cet endroit le soir, parce
01:32:10 qu'ils savent qu'il y a un risque, qu'il y a des bandes qui
01:32:12 traînent toujours par là. Donc, c'est un phénomène
01:32:14 qui est généralisé, qui est aussi poussé
01:32:16 par la hausse et par l'obligation,
01:32:18 il faut le dire, des logements sociaux,
01:32:20 qui créent des tensions
01:32:22 entre les communautés, entre différents groupes
01:32:24 sociaux, et bon, voilà,
01:32:26 je pense qu'encore une fois, la solution ne peut pas passer
01:32:28 que par la multiplication des effectifs de police.
01:32:30 - Nous avons montré un reportage sur la ville
01:32:32 de Montpellier, et là encore, c'est
01:32:34 presque la même chose, les commerçants qui se
01:32:36 plaignent d'agressions, et en plus de bandes,
01:32:38 de réseaux qui sont connus, c'est
01:32:40 vraiment des choses qui sont vues et
01:32:42 sues par tout le monde, et on nous a parlé, Jérôme
01:32:44 Giménez, d'une action spécifique,
01:32:46 véritablement sur un quartier, j'allais
01:32:48 dire, mais dans ce cas-là, il faut faire presque sur
01:32:50 une multitude de quartiers, ça
01:32:52 commence à être compliqué, quand même. - C'est
01:32:54 exactement la réalité, vous parliez du progrès d'arrots,
01:32:56 il y a eu de nombreuses opérations qui ont été faites,
01:32:58 et quand vous interpellez des sauvettes ou autres
01:33:00 qui sont relâchées rapidement, de toute façon,
01:33:02 ils reviennent très rapidement aussi.
01:33:04 - Et c'est le pire, je pense, les marchands
01:33:06 à la sauvette, c'est pas ça le problème, c'est pas ça qui dérange.
01:33:08 - Et après, oui, vous pouvez
01:33:10 mettre, prioriser,
01:33:12 faire des actions,
01:33:14 on est un petit peu
01:33:16 pris de court
01:33:18 par ces nombreuses personnes qui sont présentes,
01:33:20 et ces délinquants, c'est vraiment
01:33:22 pas une simple affaire, et voilà.
01:33:24 Tout est prioritaire dans la police nationale, alors
01:33:26 quel choix faisons-nous ? - Exactement.
01:33:28 - Vous répondez avec des moyens humains. - Ecoutez,
01:33:30 bien sûr, la sonnette d'alarme tirée par cette habitante,
01:33:32 et je vous donne tout de suite la parole, Philippe,
01:33:34 qui parle véritablement,
01:33:36 oui, d'une impossibilité
01:33:38 de vivre tranquillement,
01:33:40 c'est-à-dire le droit à la sécurité et d'une vie
01:33:42 tout à fait paisible,
01:33:44 n'est pas possible. Écoutons-la.
01:33:46 - Dans une ville aussi chère...
01:33:48 - J'ai des appréhensions
01:33:50 quand la nuit arrive, parce que je sais
01:33:52 que les distributions alimentaires
01:33:54 vont arriver, ce qui va
01:33:56 attirer un nombre conséquent
01:33:58 de personnes, toutes sortes de personnes,
01:34:00 il y a des SDF, il y a des migrants,
01:34:02 il y a des alcooliques, il y a des drogués,
01:34:04 etc., donc on sait qu'elles vont
01:34:06 arriver, elles vont s'installer sur nos
01:34:08 coursives, ça va parler, ça va mettre
01:34:10 de la musique, ça va crier,
01:34:12 et là on sait que la nuit c'est foutu pour nous.
01:34:14 Et nous, on doit subir,
01:34:16 on appelle la police, qui vient, mais
01:34:18 pas toujours malheureusement, parce qu'il y a
01:34:20 un manque d'effectifs, il faudrait
01:34:22 qu'ils soient tout le temps là, sur cette place,
01:34:24 donc on attend, en général, vers
01:34:26 11h je craque, 23h, j'appelle,
01:34:28 après ils arrivent
01:34:30 à 1h du matin, et nous on doit se lever
01:34:32 à 6h, donc voilà.
01:34:34 - Alors c'est presque la même demande,
01:34:36 voyez-vous, entre les commerçants,
01:34:38 mon peu liérin, les riverains
01:34:40 parisiens du 12e arrondissement, c'est une
01:34:42 demande policière, une présence
01:34:44 pérenne, ce qui n'est pas possible.
01:34:46 On ne va pas mettre un policier derrière chaque
01:34:48 immeuble, devant chaque immeuble. - Oui, c'est une vraie question
01:34:50 qui s'oppose sur la présence policière,
01:34:52 sur les effectifs de police,
01:34:54 qu'on a déjà augmenté quand même, parce que
01:34:56 on peut critiquer beaucoup le gouvernement, mais enfin
01:34:58 il y a quand même eu une augmentation des effectifs. - Non, non, c'est réel.
01:35:00 - Il y a le développement des
01:35:02 policiers municipaux, Michael soulevait
01:35:04 un vrai sujet, ce qui est celui
01:35:06 des HLM, et je le constate,
01:35:08 il ne s'agit pas de dénier le sujet.
01:35:10 - Bien sûr. - Mais en même temps, se dire que
01:35:12 quand on a construit des ghettos en mettant,
01:35:14 pardonnez-moi l'expression, tous les pauvres au même endroit,
01:35:16 et toutes les personnes qui ont des difficultés
01:35:18 d'intégration, ça produit aussi des
01:35:20 catastrophes. - Aussi. - Donc
01:35:22 on est face à ce
01:35:24 sujet qui ne faut pas dénier,
01:35:26 mais qui est considérable,
01:35:28 et qui va passer. - Et qui effectivement rend dans une société sécuritaire.
01:35:30 - C'est un vrai sujet pour les Jeux olympiques,
01:35:32 parce que vous allez voir le compte à rebours
01:35:34 là, qui va commencer avec ce qui se passe
01:35:36 à Paris, vous avez vu qu'il y a
01:35:38 des centres d'accueil
01:35:40 qui sont déplacés vers
01:35:42 la province, les campagnes,
01:35:44 c'est un vrai vrai sujet. - C'est sûr.
01:35:46 - J'imagine que pour vous c'est un défi énorme,
01:35:48 Jérôme Gimenez, on va avoir l'occasion d'en parler.
01:35:50 - Ah ben oui, oui, c'est nous, policiers,
01:35:52 je peux vous le dire,
01:35:54 déjà les policiers qui prétendent à une mutation
01:35:56 en province, pendant deux ans
01:35:58 ça va être compliqué, entre la coupe du monde
01:36:00 de rugby et les Jeux olympiques,
01:36:02 et pour les congés de ces
01:36:04 périodes là, on va être
01:36:06 plus que sollicités, ça c'est certain.
01:36:08 - Bien, on aura l'occasion d'en parler, ça arrive vite
01:36:10 ces J.E. Je vous remercie pour ce débat,
01:36:12 c'était un plaisir de vous avoir autour de la table.
01:36:14 Merci beaucoup pour vos argumentaires
01:36:16 et vos réponses, restez avec nous, je l'espère si vous le souhaitez,
01:36:18 nos émissions se poursuivent
01:36:20 sur CNews et on vous donne rendez-vous
01:36:22 pour Midi News demain, à midi, bel après-midi.
01:36:24 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
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