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Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00 Les mesures du premier ministre Gabriel Attal lors de son discours de politique générale
00:00:04 et puis aussi surtout, notez-le, Emmanuel Macron jeudi à Bruxelles.
00:00:08 Alors au-delà des effets d'annonce sur l'accord de libre-échange avec le Mercosur,
00:00:12 est-ce que le président de la République va renverser la table européenne ?
00:00:16 Et puis à la une se militent trois sujets majeurs et trois tabous également sur la colère des agriculteurs,
00:00:23 la grande distribution sur le banc des accusés, le projet de décroissance européen
00:00:27 et les accords de libre-échange signés à tour de bras par l'Europe et la France.
00:00:31 Et puis nos journalistes, vous le voyez à l'écran sur les différents points de blocage.
00:00:35 On est présents sur place avec Miquel Dorian sur l'A1, à Chennevière, avec Célia Barotte également à Rungis.
00:00:42 Vous allez voir ce qui s'y passe avec non pas l'intervention mais en tous les cas les forces de l'ordre
00:00:47 qui ont contenu l'arrivée des agriculteurs.
00:00:50 Également Adrien Spiteri sur l'A13, sur le péage de Buchelet et enfin Mathieu Devez sur l'Assis au niveau de Villabé.
00:00:58 Et nos invités également sur place, on est mobilisés sur le plateau de CNews avec le général Bertrand Cavayet.
00:01:05 Merci d'être là et bonjour à vous général.
00:01:07 À vos côtés Céline Pina, politologue, journaliste à cause d'or, bienvenue.
00:01:11 Bonjour à vous Céline.
00:01:13 Très important, beaucoup de choses à dire sur les accords de libre-échange.
00:01:16 Derrière l'arbre du Mercosur, il y a une forêt de traités dont on va parler avec vous.
00:01:21 Bonjour.
00:01:22 Eric De Gimatel, notre journaliste économique.
00:01:25 Frédéric Durand nous accompagne, bonjour.
00:01:27 Bonjour.
00:01:27 Directeur du magazine l'Inspiration politique.
00:01:30 Naïma Mfadel est avec nous.
00:01:31 Bonjour Naïma.
00:01:32 Bonjour Célia.
00:01:33 Et CIS, chargée de la politique de la ville et maître Sarah Saldman, bonjour à vous.
00:01:38 Bonjour.
00:01:38 Très important aussi d'avoir l'avocat de Sarah Saldman avec vous.
00:01:41 Vous allez voir sur les traités et aussi sur les agriculteurs, les normes, évidemment.
00:01:47 Vous avez vu la mobilisation de nos journalistes sur le terrain.
00:01:49 On va se rendre tout de suite justement avec Mathieu Devesse sur l'assise à Villabé.
00:01:54 Simplement quelques mots.
00:01:55 Le moment est très important.
00:01:57 Tout va se jouer, si je puis dire, en quelques heures.
00:02:00 Il y a un regain de tension sur le terrain.
00:02:02 La mobilisation ne retombe absolument pas.
00:02:04 Tout le monde attend les annonces du Premier ministre.
00:02:07 Et puis aussi jeudi, ce que fera Emmanuel Macron sur la scène européenne.
00:02:11 Mathieu, est-ce que les agriculteurs autour de vous attendent également ces rendez-vous ?
00:02:15 Et le premier d'entre eux à 15h, tout à l'heure sur CNews, Gabriel Attal.
00:02:19 Tout à fait chère Célia.
00:02:23 On nous annonce pas moins de 120 tracteurs mobilisés ici sur l'assise.
00:02:27 Une autoroute qui est bloquée depuis 14h hier par des agriculteurs toujours autant déterminés.
00:02:32 D'ailleurs, la majorité d'entre eux ont dormi ici.
00:02:34 Alors la majorité dans leurs tracteurs, ici dans leur cabine.
00:02:38 Et puis vous allez le voir, l'un d'entre eux a même dormi ici dans un hamac.
00:02:42 C'est votre cas Luc ?
00:02:43 Première question, ce n'était pas trop dur cette nuit ?
00:02:45 Alors j'ai bien dormi, c'était confortable.
00:02:47 Je n'ai pas eu froid.
00:02:48 Mais le problème, c'est les camions.
00:02:49 Parce que du coup, les gens quand même dans le public nous soutiennent.
00:02:53 Donc ils klaxonnent.
00:02:54 Et la nuit, c'est vrai que les klaxons, ce n'est pas forcément très agréable.
00:02:57 Mais sinon, c'est comme ça.
00:02:58 C'est un peu le jeu aussi.
00:02:59 Vaut mieux ça qu'autre chose.
00:03:00 Bien sûr.
00:03:01 Luc, vous êtes étudiant en BTS agricole.
00:03:04 Ce n'est pas trop dur de rester motivé, déterminé quand on voit,
00:03:07 quand on entend d'ailleurs toutes les difficultés de votre métier.
00:03:10 C'est compliqué, mais il faut s'accrocher.
00:03:12 Parce que je pense que ce matin, quand vous êtes réveillé,
00:03:15 vous avez déjeuné et vous avez eu besoin de moi.
00:03:17 Donc oui, c'est comme ça.
00:03:19 Mais l'agriculture a encore beaucoup d'avenir.
00:03:22 On y arrivera.
00:03:23 Bon, maintenant, il faut que les politiques soient avec nous
00:03:25 pour nous faciliter quand même un peu la tâche.
00:03:28 Et puis, je crois même qu'on vous a envoyé une photo.
00:03:30 Je ne sais pas si on peut la lancer peut-être en régie.
00:03:31 On a la photo de Luc qui a dormi du coup cette nuit dans son hamac.
00:03:35 On va peut-être vous la proposer.
00:03:36 Et puis, je tenais aussi à vous montrer un slogan,
00:03:38 un slogan que l'on voit beaucoup et que l'on entend beaucoup ici.
00:03:42 Vous allez le voir.
00:03:43 Il est juste sur cette palette en dessous d'un classique d'ailleurs du panneau retourné.
00:03:47 Notre fin IN sera votre fin AIM.
00:03:50 Un message d'alerte donc lancé par ces agriculteurs,
00:03:53 ces agriculteurs qui vont écouter les annonces,
00:03:56 le discours de politique générale de Gabriel Attal.
00:03:58 Et puis, je vais vous laisser sur cette image.
00:04:00 Voyez, voyez cette image proposée par Florian Paume.
00:04:03 Ces tracteurs à perte de vue et un peu plus loin.
00:04:06 Vous avez donc le campement des agriculteurs.
00:04:08 Et c'est là-bas donc qu'ils suivront les annonces de Gabriel Attal,
00:04:11 son discours de politique générale.
00:04:13 Et tous nous l'assurent ici.
00:04:14 S'ils ne sont pas convaincus,
00:04:16 ils envisagent bien de rester ici encore quelques jours, voire quelques semaines.
00:04:20 Exactement.
00:04:21 C'est tout l'enjeu que vous venez de résumer Mathieu.
00:04:24 Je remercie également Florian Paume pour ces images.
00:04:27 Et on rassure l'agriculteur Luc.
00:04:30 On a besoin de lui, pas seulement au petit déjeuner, mais tout le temps, évidemment.
00:04:34 Et vous voyez, je voyais cette pancarte renversée.
00:04:38 C'est vrai, Général.
00:04:40 Quand ils ont renversé, ils ont inversé les panneaux de signalisation et les pancartes.
00:04:45 Personne n'a prêté attention à ce mouvement.
00:04:47 Il a fallu une mobilisation.
00:04:48 Il a fallu toutes ces actions-là, parfois des actions coup de poing.
00:04:51 Donc en France, pour se faire entendre, il faut descendre dans la rue.
00:04:55 En tout cas, il est certain qu'ils ont été très progressifs.
00:04:57 Ils ont été pédagogues, mais personne ne les a entendus.
00:05:00 Et puis, à un moment donné, compte tenu de la situation dans laquelle ils se trouvent,
00:05:03 ils ont décidé de changer de mode d'action et de déclencher cette démonstration d'envergure.
00:05:10 J'ai eu encore des retours ce matin.
00:05:12 Vous avez raison de dire que leur détermination est sans faille et qu'ils sont prêts à durer
00:05:18 parce qu'ils sont le dos au mur.
00:05:21 C'est ça qu'il faut bien comprendre.
00:05:23 Et la grande question, c'est est-ce qu'on veut avoir une agriculture en France dans 10 ans ?
00:05:27 Et là, on a vu un jeune.
00:05:28 C'est un défi dans le défi.
00:05:30 C'est que les jeunes, parce que vous avez quand même 20% des agriculteurs
00:05:33 qui vont prendre leur retraite dans les 10 prochaines années.
00:05:36 Donc, comment va-t-on faciliter la relève ? Et ça, c'est essentiel.
00:05:39 Il y a ces grands défis à long terme.
00:05:41 Il y a ce qui est à très court terme, je vous le disais, une tension.
00:05:44 Pourquoi une tension ?
00:05:44 On va l'expliquer à nos téléspectateurs qui en sont très conscients d'ailleurs.
00:05:47 C'est-à-dire qu'il y a une très grande crainte de la part des têtes syndicales.
00:05:51 S'il n'y a pas les mesures suffisantes, tout à l'heure, dans la besace de Gabriel Attal,
00:05:55 eh bien que le mouvement, pas seulement qu'il se mobilise encore,
00:05:58 mais qu'il y ait un regain de tension.
00:05:59 Écoutez ce matin le président de la FNSEA.
00:06:02 Alors, quoi qu'on en pense, c'est quand même le président
00:06:04 de la puissante Fédération syndicale agricole, Arnaud Rousseau.
00:06:08 Voici ce qu'il dit.
00:06:09 Il demande que l'ordre soit respecté.
00:06:13 Évidemment, mes premiers mots ce matin, c'est pour l'ensemble de mes collègues agriculteurs.
00:06:19 Nous sommes sur le terrain depuis des jours.
00:06:22 Je sais que les attentes sont fortes.
00:06:23 J'entends les demandes partout.
00:06:26 Je rappelle la nécessité du calme, de la non-violence,
00:06:30 de la grande détermination qu'ils me disent à chaque fois.
00:06:33 Et au moment où je suis, je veux vous dire que j'ai reçu encore une fois le message
00:06:36 de 5 sur 5 toute la nuit avec les conversations que j'ai eues avec les uns et les autres.
00:06:39 La détermination est totale.
00:06:41 Il faut le faire dans l'ordre.
00:06:43 Il faut le faire dans la rigueur et il faut le faire dans l'échange.
00:06:46 C'est ce qu'on a fait hier matin.
00:06:47 Alors, il l'a répété plusieurs fois dans l'ordre, dans la rigueur.
00:06:50 Quelle est la crainte ?
00:06:52 En gros, si je puis dire, le gouvernement surveille ça comme le lait sur le feu,
00:06:56 mais également l'État de syndical, c'est une piste.
00:06:58 En fait, il y a une double crainte.
00:06:59 Du côté du gouvernement, c'est une crainte des gilets verts,
00:07:02 des gilets jaunes agricoles, en fait, et d'une situation qui les déborderait,
00:07:06 qu'ils ne pourraient pas contrôler.
00:07:08 Ça peut être la crainte aussi d'une forme de fraternisation
00:07:13 entre finalement à la fois les forces de l'ordre, le peuple, les agriculteurs,
00:07:18 parce que tous ces gens-là ont le sentiment que ce qui arrive aux agriculteurs
00:07:23 est parfaitement absurde, que ce gouvernement ne peut pas être fiable,
00:07:28 ni lui, ni les autres.
00:07:29 Parce que quand on arrive à la situation où finalement,
00:07:33 on interdit de produire des choses que l'on accepte d'importer,
00:07:37 ou d'un côté, on augmente les contraintes sur les agriculteurs
00:07:41 et de l'autre, on fait du libre-échange en autorisant l'importation de produits
00:07:45 qui n'en ont aucune, ça, les Français le comprennent très bien.
00:07:48 C'est ce qui a tué notre industrie.
00:07:50 Donc, ils ont le sentiment que ceux qui sont censés les protéger, les sacrifient.
00:07:55 Et ils se sentent en fait dans le même bateau que les agriculteurs.
00:07:58 Et de l'autre côté, vous avez un président de la FNSEA
00:08:01 qui est plus un industriel et un financier.
00:08:03 - Il s'est défendu, vous l'écouterez tout à l'heure.
00:08:05 - Mais je comprends qu'il s'en défende.
00:08:07 Il n'empêche, c'est l'image qu'il a.
00:08:09 Il n'empêche que le même homme qui...
00:08:12 Qu'est-ce qui se passe ?
00:08:13 Par exemple, une des sources de la colère, c'est l'histoire du PNR.
00:08:17 - Du GNR. - Du GNR, pardon.
00:08:19 Du carburant pour les...
00:08:22 Or, qui a voté et a accepté le GNR ?
00:08:25 - On va en parler. - C'est justement M. Rousseau.
00:08:28 Donc, c'est un vrai... Il y a une rupture de confiance, y compris avec ces...
00:08:31 - Vous êtes à la table des négociations.
00:08:32 Mais je vais vraiment rester sur le moment pour l'instant.
00:08:34 Les forces de l'ordre ont bloqué l'accès à Rungis, aux tracteurs et aux agriculteurs.
00:08:39 Sarah Salmane, je voudrais aussi avoir votre avis.
00:08:42 C'est un changement de ton et de pied,
00:08:44 puisque clairement, pas de laisser passer à Rungis,
00:08:46 ce qui est pas...
00:08:48 Bah si, quand même, général.
00:08:49 Là, tout à l'heure, il devait y avoir une sorte d'arrivée sur Rungis,
00:08:53 et très clairement, l'ordre a été donné d'empêcher...
00:08:56 - Oui, mais dès le départ, les choses ont été dites.
00:08:59 Donc, il y a quand même un laisser-faire.
00:09:01 Il y a des...
00:09:02 - Ah, vous pensez qu'on est toujours dans la mensuétude et le laisser-faire ?
00:09:05 - Ecoutez, le ministre de l'Intérieur est dans son rôle de dire que,
00:09:09 pas Rungis, ne pas toucher aux aéroports,
00:09:12 et ne pas rentrer dans Paris après, jusqu'à présent.
00:09:15 On est plutôt sur une mensuétude,
00:09:18 de façon à favoriser le dialogue.
00:09:19 - D'accord.
00:09:20 Moi, j'avais estimé qu'il y avait une sorte de...
00:09:21 Mais je vous pose la question.
00:09:22 - Moi, j'ai un peu estimé l'inverse.
00:09:24 J'ai estimé qu'il y avait un changement de paradigme,
00:09:25 mais qu'on était plutôt...
00:09:27 C'est un peu plus offensif, quand même, par rapport à ce qu'on a pu voir.
00:09:30 Je ne dis pas qu'il n'est pas dans son rôle,
00:09:31 je dis que c'est simplement un peu plus offensif,
00:09:33 et qu'on craint un débordement.
00:09:34 Je pense que là, Mme Pinard a tout à fait raison,
00:09:36 on craint un débordement.
00:09:37 Pourquoi ? Parce qu'on n'a pas anticipé.
00:09:39 - Je n'ai pas entendu Emmanuel Macron, dans ses voeux,
00:09:41 parler des agriculteurs, ni dans ses discours précédents.
00:09:43 Il a parlé des infirmières, des aides-soignantes, des métiers en tension.
00:09:46 Pas un mot pour les agriculteurs.
00:09:47 Donc, ils n'ont pas anticipé cette crise.
00:09:50 Comme ils ne l'ont pas anticipé,
00:09:51 ils mettent quelque chose de dissuasif pour éviter un débordement,
00:09:54 comme on a pu voir, par exemple, au Stade de France, etc.
00:09:56 Tout simplement.
00:09:57 - Mais voilà ce qui est en train de se passer, Naïma Amfadel, quand même.
00:10:00 Ce matin, des camions étrangers ont été "ciblés".
00:10:04 Certains agriculteurs ont bien l'intention de vérifier...
00:10:07 Vérifier quoi ?
00:10:07 Les cargaisons de ces camions qui viennent d'Espagne,
00:10:10 qui viennent de Lituanie, pour vérifier, évidemment,
00:10:12 d'où viennent ces produits et ces matières premières.
00:10:15 La crainte, là, c'est qu'il y ait juste un incident.
00:10:18 Une bouffée sociale qui parte, une étincelle.
00:10:20 - Et on ne retiendra que ça.
00:10:21 - Mais oui.
00:10:23 - Comment leur en vouloir ?
00:10:25 Parce que vous avez cité tout à l'heure, effectivement,
00:10:27 les panneaux retournés pour dire "on marche sur la tête".
00:10:30 Ils n'ont absolument pas été écoutés.
00:10:33 Et c'est ça, le problème de notre pays.
00:10:35 Vous l'avez dit tout à l'heure aussi.
00:10:37 C'est que si on ne passe pas à une offensive,
00:10:39 si on ne passe pas à un bras de fer,
00:10:42 ils n'auront pas de gain de cause.
00:10:43 Aujourd'hui, clairement, ils sont asphyxiés par des normes.
00:10:47 Ils sont soumis à des normes.
00:10:50 Et on importe des produits qui ne sont pas soumis à ces normes-là.
00:10:54 Et on a une concurrence déloyale.
00:10:57 Et quand le Premier ministre nous a parlé dernièrement du Mercosur,
00:11:03 qu'il a dit que le président était contre,
00:11:05 mais il est déjà signé.
00:11:06 On va en parler plus tard.
00:11:07 Mais baratifié.
00:11:08 Aujourd'hui, le désespoir...
00:11:10 L'égociation a arrêté.
00:11:12 En fait, on a tout mis dans les mains de l'Europe.
00:11:15 Et c'est ça, notre problème.
00:11:16 Aujourd'hui, le désespoir est tel qu'aujourd'hui,
00:11:20 on peut risquer effectivement que la base,
00:11:23 et pas la FNSEA, mais la coordination rurale,
00:11:26 soit beaucoup plus offensive.
00:11:29 Et il y a crainte qu'il y ait un débordement.
00:11:31 On va se rendre à Rungis.
00:11:32 Je vous donne tout de suite la parole avec Célia Barotte.
00:11:36 Célia, on en parlait avec nos invités.
00:11:38 Résumons ce qui s'est passé autour de Rungis.
00:11:40 Et vous allez nous dire ce qu'il en est actuellement.
00:11:42 Depuis hier, on suit cette convergence de certains tracteurs et agriculteurs
00:11:47 vers ce qu'on appelle le ventre de Paris.
00:11:49 D'ailleurs, c'est le ventre de la France.
00:11:51 Vers Rungis.
00:11:52 Et on a noté une fermeté, un changement de pied,
00:11:54 peut-être du ministre de l'Intérieur, avec des forces de l'ordre
00:11:56 beaucoup plus, j'allais dire, qui mettent les limites par rapport au marché.
00:12:01 Est-ce que c'est le cas?
00:12:02 Et est-ce que vous le voyez très concrètement sur le terrain?
00:12:05 Eh bien, Sonia, la fermeté s'illustre avec ces contrôles
00:12:10 juste au péage avant de rentrer au marché de Rungis.
00:12:14 Puisque, comme vous pouvez le voir sur mes images,
00:12:17 les CRS organisent un filtrage des véhicules.
00:12:23 Ils demandent à contrôler parfois les identités des chauffeurs.
00:12:26 Ils demandent aussi à certaines camionnettes d'ouvrir leur coffre
00:12:30 et de vérifier leur venue, le motif de leur venue au marché de Rungis.
00:12:35 Il y a aussi des situations d'embouteillage
00:12:37 qui sont entraînées avec ces contrôles ponctuels
00:12:41 tout au fur et à mesure de la journée.
00:12:44 Les véhicules de gendarmerie sont partis il y a quelques minutes.
00:12:48 Ils ont fait place à des véhicules de la police nationale,
00:12:50 des véhicules de CRS.
00:12:52 Alors, nous n'avons pas eu de précision sur cet échange
00:12:56 entre les effectifs de police et de gendarmerie.
00:12:58 Est-ce que les gendarmes vont s'éloigner du marché de Rungis
00:13:02 pour organiser un blocage en amont du marché de Rungis ?
00:13:06 Est-ce qu'il s'agit juste de la relève à la mi-journée ?
00:13:09 Nous n'avons pas encore eu de précision,
00:13:11 mais pour l'instant, seul un des véhicules blindés sur les deux
00:13:15 est resté aux portes du péage du marché de Rungis.
00:13:19 L'autre a suivi les véhicules de gendarmerie
00:13:22 pour s'éloigner du marché de Rungis.
00:13:25 On peut s'attendre à des blocages aussi en amont
00:13:28 et plus éloignés du marché de Rungis
00:13:30 pour éviter que les tracteurs ne rentrent au marché,
00:13:32 puisque Gérald Darmanin l'a assuré mardi
00:13:35 suite à sa cellule de crise interministérielle.
00:13:38 Aucun tracteur ne rentrera au marché de Rungis.
00:13:41 Le marché de Rungis va fonctionner et continuer de travailler.
00:13:45 Merci à vous Célia Barotte,
00:13:46 et on vous retrouvera évidemment tout à l'heure,
00:13:48 tout au long de cette édition.
00:13:50 Je rappelle, c'est quelque chose presque de contradictoire,
00:13:52 Frédéric Durand, le marché de Rungis où il y a beaucoup de marchands
00:13:55 et qui eux-mêmes se disent "Non mais,
00:13:56 ne venez pas nous bloquer nous, nous faisons partie finalement
00:13:59 de la filière et de toute la chaîne".
00:14:02 Oui, c'est eux qui leur achètent les marchandises qu'ils vendent.
00:14:04 Cependant, c'est bien là le symptôme d'une crise
00:14:08 qui arrive un peu à son acme,
00:14:09 puisque à un moment donné, effectivement,
00:14:11 je pense que la tension va monter aussi fort que le peu de solutions
00:14:15 que peut trouver l'État pour régler les problèmes,
00:14:18 parce que les problèmes dépendent d'un rapport de force,
00:14:20 y compris, vous le disiez tout à l'heure, européen.
00:14:23 Et on a bien vu qu'au moment où tout ça monte,
00:14:25 en même temps, on se dépêche de vouloir signer le Mercosur,
00:14:28 parce que même si la France ne ratifie pas,
00:14:30 à un moment donné, on essaie d'accélérer les choses.
00:14:32 Donc on voit bien qu'on a délégué à l'Europe le mauvais rôle, un petit peu,
00:14:36 donc après, on s'en prend à l'Europe à qui on a effectivement donné tous les outils,
00:14:40 puisqu'on demande à l'Europe de mener une politique de dérégulation libérale, etc.
00:14:44 ce qu'elle fait en bonne élève du néolibéralisme,
00:14:47 moyennant quoi, ensuite, on lui reproche de le faire,
00:14:50 alors que c'est ça qu'on lui demande de faire.
00:14:51 Donc c'est ce qu'elle va continuer de faire, a priori,
00:14:54 et c'est ce qui va rendre quasi insoluble le problème des paysans français,
00:14:58 me semble-t-il, aujourd'hui.
00:14:59 – C'est-à-dire qu'on a touché du doigt, vous avez raison,
00:15:02 on dirait qu'on a touché du doigt, cette fois-ci, la fin d'un système, en réalité,
00:15:05 parce que là, on va interroger dans quelques instants,
00:15:07 et là, je vous poserai vraiment toutes les questions sur cette Europe-là,
00:15:10 sur le Green Deal, sur les accords et les traités de libre-échange,
00:15:13 mais selon vous, et d'abord Éric, qui peut affirmer aujourd'hui
00:15:16 que le mouvement s'arrêtera dès que les têtes syndicales ?
00:15:19 On dirait que oui, ok, on a eu ce qu'il faut, rentrez chez vous,
00:15:21 merci, au revoir, vous vous êtes mobilisés, c'était fatigant,
00:15:25 mais c'est terminé, le dentifrice va rentrer dans le tube.
00:15:27 – Vous avez raison, parce que quand on donnait de l'argent,
00:15:30 ça s'arrêtait en général, la SNCF, en grève, on donne des primes,
00:15:33 on augmente les salaires, ça s'arrête, mais là, c'est en fait une œuvre de longue haleine,
00:15:38 c'est-à-dire que, bon déjà, si vous voulez remettre en cause des accords commerciaux,
00:15:41 ou un projet d'accord commerciaux, ça va prendre des mois, peut-être des années,
00:15:45 rassurer les agriculteurs, leur dire, "ben, elle est déjà chère",
00:15:48 vous allez dire, "ok, on va lâcher sur les 4%, mais ça ne va pas se mettre en pratique du jour au lendemain",
00:15:53 et puis les prix dans les magasins, dans la grande distribution,
00:15:56 est-ce qu'ils vont augmenter ?
00:15:58 Est-ce que le salaire des agriculteurs va augmenter du jour au lendemain ?
00:16:00 Non, est-ce qu'il faudra des aides supplémentaires de Bruxelles ?
00:16:04 Tout ça va prendre du temps, et quoi qu'on annonce ce soir ou demain,
00:16:07 ça risque effectivement de ne pas satisfaire, je pense, le monde agricole.
00:16:12 Mais on parlera tout à l'heure du Mercosur, parce que…
00:16:14 – On va en parler, vous avez cité…
00:16:16 – Là, c'est du très long terme qui dure, d'ailleurs, vous savez, ça a démarré dans les années 90, le Mercosur.
00:16:20 – Mercosur, et vous avez dit la grande distribution,
00:16:22 dans quelques instants, je vous demanderai, est-ce que c'est le grand méchant loup ?
00:16:25 Parce que, moi, Michel-Édouard Leclerc, pour tout vous dire,
00:16:28 je crois qu'il en a marre que je lui envoie des messages pour le…
00:16:30 – Ben, on s'est suivi ce matin aussi.
00:16:31 – Mais je lui dis, vous êtes le bienvenu, je trouve que c'est bien si vous pouviez venir,
00:16:34 y compris une heure le dimanche au Grand Rendez-Vous,
00:16:36 M. Michel-Édouard Leclerc, pour nous expliquer,
00:16:39 si vous vous estimez que vous êtes un bouc émissaire, il faut s'expliquer, je pense.
00:16:44 – Et alors, il a dit quoi ?
00:16:45 – J'attends toujours la vôtre qui dit d'abord.
00:16:47 Attendez, regardez, parce que je trouve que c'est important de montrer le soutien des Français.
00:16:51 Il est toujours constant, il est toujours très, très important, malgré ce qu'il dit,
00:16:55 malgré aussi les tracas quand même, parce qu'il y a beaucoup de gens
00:16:58 qui ont du mal à se rendre aujourd'hui au travail, des gens qui se lèvent tôt également.
00:17:02 Regardez ce sujet du soutien constant et très important à nos paysans.
00:17:07 [Bruit de tractor]
00:17:09 Comme une ambiance de Tour de France, mais en tracteur.
00:17:13 Les agriculteurs du Lot-et-Garonne ont lancé hier le convoi vers Paris,
00:17:17 au départ du marché aux bestiaux de l'agglomération Agenès.
00:17:21 Et sur le trajet, ils ont été acclamés.
00:17:23 – C'est génial, partout où on arrivait, dans quasiment toutes les communes,
00:17:28 on avait du monde qui nous applaudissait, on avait des gens avec des tracteurs
00:17:33 qui nous klaxonnaient, qui mettaient les gyrophares, des concessionnaires, des garages,
00:17:37 qui mettaient les gyrophares aussi.
00:17:41 C'est formidable, les gens se soutiennent,
00:17:45 se soutiennent des gens qui en passent et qui nous applaudissent.
00:17:49 Voilà, c'est vraiment, ça fait chaud au cœur.
00:17:51 Les agriculteurs ont été accueillis hier pour la soirée à Limoges.
00:17:55 Le cortège est accompagné d'un camion qui assure notamment le ravitaillement.
00:18:00 Prochaine étape, le marché d'intérêt national de Rungis.
00:18:04 [Sirène de police]
00:18:06 – Éric, on va parler dans quelques instants de la grande distribution,
00:18:09 mais je voudrais quand même avoir votre avis général.
00:18:11 Vous avez, vous-même, appréhendé ce genre de crise qui s'installe,
00:18:15 qui s'enracine dans le pays.
00:18:17 Je le disais tout à l'heure, si y'a la moindre étincelle là,
00:18:20 il y a des camions étrangers qui sont dans la cargaison quand même,
00:18:23 et vérifiés par des agriculteurs français.
00:18:25 C'est-à-dire, il faut voir ces conducteurs qui doivent montrer patte blanche
00:18:29 et montrer ce qu'ils ont dans leur cargaison pour pouvoir passer.
00:18:31 On en est là.
00:18:32 – Intéressant parce que ça montre que le problème est profond, il est ancien.
00:18:36 Dans les années 90, j'avais dû faire du maintien de l'ordre
00:18:39 s'agissant d'agriculteurs français qui arrêtaient les camions
00:18:42 venant d'Espagne dans les périodes orientales.
00:18:45 Sauf que l'Espagne avait porté plainte devant les instances européennes,
00:18:49 sauf également qu'il y avait eu des mesures de rétorsion
00:18:51 contre les camions français qui exportaient des produits agricoles,
00:18:55 parce qu'il ne faut pas oublier qu'on est aussi une agriculture
00:18:58 qui exporte dans toute l'Europe.
00:19:00 Donc je crois qu'il faut éviter tout dérapage et au contraire,
00:19:06 je pense que le pouvoir français aujourd'hui doit s'appuyer
00:19:09 sur cette formidable démonstration de force et aller à Bruxelles
00:19:12 en disant "je n'ai pas le choix".
00:19:14 – Mais il faut éviter tout dérapage,
00:19:16 il faut donc que le gouvernement réponde aussi aux doléances.
00:19:19 – Je pense qu'il n'a pas le choix, compte tenu vraiment de la détresse
00:19:24 de la situation qu'est le camion bloqué, et surtout de la question de fond
00:19:28 qui est "est-ce que l'on veut encore une agriculture en France dans 10 ans ?"
00:19:32 Et si ça se joue à Bruxelles, il n'est pas fait pour dépecer
00:19:35 les agricultures de France, d'Espagne et d'Allemagne.
00:19:39 – Je suis d'accord, mais avant Bruxelles par exemple,
00:19:40 Céline Pina et vous tous, un exemple précis, la loi EGalim,
00:19:43 c'est la loi qui devrait, qui devait, et qui devrait garantir
00:19:47 un revenu fixe aux agriculteurs.
00:19:49 La grande distribution est accusée de contourner cette loi, ces textes.
00:19:51 Qu'a dit Bruno Le Maire ? Très bien, contrôle, sanction,
00:19:55 vous allez voir ce que vous allez voir.
00:19:56 Ce qu'on lit dans la presse, je ne sais pas si c'est vrai,
00:19:59 trois grands groupes visés et des injonctions, c'est-à-dire attention,
00:20:03 on vous tape avec une petite règle sur les doigts, c'est pas bien.
00:20:06 – Et j'allais dire, sauf que là où les gens ont dû tomber de l'armoire,
00:20:10 c'est savoir que la grande distribution détourne, ne respecte pas la loi,
00:20:15 mais c'est su depuis des années, il n'y a que Bruno Le Maire
00:20:18 qui est tombé de l'armoire, donc quand vous voyez ça,
00:20:22 vous vous dites, non seulement ils nous prennent pour des imbéciles,
00:20:25 le problème de prendre les gens pour des imbéciles,
00:20:27 c'est qu'ensuite quand vous devez attaquer des combats de long terme
00:20:29 et des bras de fer, qui se met derrière vous ?
00:20:32 Vous les avez tous trahis dix fois, vous leur avez tous promis le Graal
00:20:37 et les chevaliers avec, pour qu'à la fin,
00:20:40 ils se retrouvent avec des tombeaux de fumiers, ça ne peut pas marcher.
00:20:43 Et la deuxième chose qui a changé, c'est que dans les années 80-90,
00:20:47 on était optimiste, on pensait que le monde était un grand supermarché
00:20:50 et qu'avec notre portefeuille, de toute façon,
00:20:52 on se paierait toujours tout ce qu'on voudrait.
00:20:54 Aujourd'hui, on est en situation de crise alimentaire,
00:20:57 on n'a plus l'autonomie alimentaire et qu'est-ce qui se passe ?
00:21:00 Aujourd'hui, la question de la survie de ces agriculteurs,
00:21:05 derrière, il y a aussi notre indépendance alimentaire et ça change tout.
00:21:08 Bien sûr, je voudrais qu'on reste sur la grande distribution.
00:21:11 Pardonnez-moi, je dois aller sur le terrain également
00:21:13 parce que nos journalistes nous attendent.
00:21:15 C'est le cas d'Adrien Speteri qui est sur l'A13, non loin du péage de Bûchelet.
00:21:21 Adrien, c'est la même question, parce que là, je le disais,
00:21:24 on est à un moment particulier, c'est-à-dire que les agriculteurs,
00:21:28 les paysans, tous ceux qui se mobilisent,
00:21:30 attendent véritablement ce qui sera dit tout à l'heure à 15 heures,
00:21:33 c'est-à-dire suivre sur CNews,
00:21:34 attendent aussi ce que fera Emmanuel Macron sur la scène européenne.
00:21:37 Est-ce que vous vous sentez, par rapport à hier,
00:21:39 puisque vous couvrez cette colère depuis plusieurs jours déjà,
00:21:42 un moment précis, peut-être de vérité ou de tension avant les mesures annoncées ?
00:21:52 Exactement, ce discours de Gabriel Attal,
00:21:53 il est extrêmement attendu ici sur cette autoroute A13.
00:21:57 On a pu en parler depuis ce matin avec les agriculteurs présents ici,
00:22:01 qui, vous le voyez, bloquent cette autoroute dans les deux sens.
00:22:05 Ils attendent évidemment des réponses du gouvernement.
00:22:08 Et d'ailleurs, tout est mis en place pour que ces agriculteurs restent plusieurs jours
00:22:13 si les annonces de Gabriel Attal ne les satisfont pas.
00:22:16 Regardez, on se trouve sur une palette qui permet de passer
00:22:20 des deux côtés de cette autoroute, ce petit pont.
00:22:23 On va justement aller vous montrer ce qui se passe de l'autre côté
00:22:26 avec Sacha Robin qui m'accompagne derrière la caméra.
00:22:29 Vous allez voir, justement, regarder ce barbecue
00:22:32 qui est en train de s'organiser dans une ambiance bon enfant.
00:22:35 Un petit peu plus loin, juste derrière le tracteur,
00:22:38 il y a également des tables, des chaises ou encore un food truck
00:22:43 pour pouvoir se restaurer au menu.
00:22:45 C'est saucisses frites, comme ça vous savez tout.
00:22:47 Et puis, vous parliez justement de ce discours de Gabriel Attal.
00:22:50 Regardez, justement, suivez-moi.
00:22:52 On va essayer de se frayer un petit chemin.
00:22:54 Regardez sous ce chapiteau qui se trouve juste ici.
00:22:59 Il y a évidemment des vivres également encore pour pouvoir se restaurer.
00:23:02 Et puis, il y a, regardez, ce téléviseur qui sera allumé tout à l'heure
00:23:07 grâce à un groupe électrogène.
00:23:09 Et c'est sur cette télévision que les agriculteurs suivront
00:23:13 tout à l'heure à partir de 15h, on l'espère sur CNews,
00:23:17 les annonces du Premier ministre.
00:23:19 La porte-parole du gouvernement Prisca Tevenault a assuré hier
00:23:23 que de nouvelles annonces seront faites cet après-midi.
00:23:26 Et de ce discours dépendra évidemment la suite de ce mouvement.
00:23:30 Est-ce que la contestation continuera ou non ?
00:23:33 Réponse cet après-midi.
00:23:35 Merci Adrien Speteri.
00:23:37 Merci aussi de nous faire vivre, j'allais dire, l'ambiance.
00:23:39 Parce qu'on dit souvent depuis les plateaux parisiens
00:23:42 la colère des agriculteurs.
00:23:43 Mais il y a aussi beaucoup de convivialité.
00:23:46 Il y a aussi des gens qui se retrouvent, qui partagent leurs problèmes.
00:23:48 C'est aussi la France des oubliés, des dépossédés,
00:23:50 des perdants de la mondialisation, et qui se parle,
00:23:53 et qui se retrouve quand il n'y a plus beaucoup de lieux de convivialité.
00:23:56 Comme ça l'a été pour les ronds-points, comme ça l'est pour les boîtes locales,
00:24:00 on se retrouve.
00:24:01 Je vous propose d'en parler dans quelques instants.
00:24:02 Une pause, et on se retrouve avec vous tous.
00:24:05 Tout va se jouer dans les prochaines heures
00:24:12 tandis que les agriculteurs continuent de se mobiliser.
00:24:14 Quelles seront les mesures du Premier ministre à suivre à 15h
00:24:17 sur CNews et son discours de politique générale ?
00:24:19 Et que fera Emmanuel Macron sur la scène européenne jeudi ?
00:24:23 À suivre également, mais tout d'abord, ce qui est à suivre,
00:24:25 c'est ce qui se passe sur les différentes routes et autoroutes de France.
00:24:29 Vous voyez cette image ?
00:24:30 Regardez, nous sommes sur la 1 à Gennevière,
00:24:33 avec cette effigie du président Emmanuel Macron.
00:24:36 À Tal, voici 11 tonnes de preuves d'amour Manu Chao.
00:24:41 Il y a de l'humour.
00:24:42 Il y a de l'humour, c'est plutôt bon enfant.
00:24:44 Alors pourquoi des preuves d'amour ?
00:24:46 Parce que c'est ce qu'a dit Gabriel Tal.
00:24:48 Moi, cette phrase, elle m'a interpellée.
00:24:50 Je place l'agriculture au-dessus de tout.
00:24:52 Alors je suis allée voir,
00:24:54 ce n'est pas du fait de Gabriel Tal,
00:24:55 mais depuis le début de la mandature, si je puis dire,
00:24:59 il y a quelques années d'Emmanuel Macron,
00:25:01 il a placé au-dessus de tout,
00:25:03 non mais c'est vrai, le trafic de drogue,
00:25:05 la cause des femmes, la lutte contre le trafic de drogue,
00:25:08 la cause des femmes, il y a toute une série comme ça
00:25:11 qui est au-dessus de tout.
00:25:12 Qu'est-ce qui est au-dessus alors ?
00:25:13 Finalement, qu'est-ce qui est au-dessus de tout ?
00:25:14 À une époque, on a eu la République exemplaire
00:25:17 et maintenant, on nomme des gens qui sont condamnés
00:25:20 ou qui sont en instance de pensée,
00:25:22 mis en examen au gouvernement.
00:25:24 Donc, on sait très bien que la vérité d'un jour,
00:25:27 avec Emmanuel Macron, est le mensonge du lendemain.
00:25:30 Alors, qu'est-ce que vous voulez ?
00:25:32 On n'a même plus envie de s'indigner, on est habitués.
00:25:34 On peut penser que Gabriel Tal,
00:25:37 on peut penser qu'il est sincère dans son positionnement
00:25:42 et dans ce qu'il dit.
00:25:43 En tout cas, moi, ce que j'ai trouvé intéressant,
00:25:45 c'est qu'il a bien listé toutes les absurdités.
00:25:48 Il les a listées.
00:25:49 Pardonnez-moi, les absurdités qu'ils ont contribué à nourrir.
00:25:51 Oui, exactement.
00:25:54 Mais vous savez ce qui m'a le plus choquée, Sonia ?
00:25:58 C'est les deux ministres, Bruno Le Maire,
00:26:01 que vous allez, je crois, recevoir demain,
00:26:03 et Marc Fesneau.
00:26:04 Faites en sorte qu'ils viennent quand même.
00:26:05 Par rapport, je crois qu'on va parler tout à l'heure
00:26:07 de la grande distribution et des fameuses centrales d'achat,
00:26:11 c'est que tout à coup, j'avais le sentiment
00:26:13 qu'ils étaient en train de se réveiller.
00:26:14 Mais comment ça ?
00:26:15 Et Galim n'est pas respecté.
00:26:17 Mais vous allez voir ce que vous allez voir.
00:26:19 Et là, comme vous l'avez dit tout à l'heure,
00:26:21 c'est Pompon sur la main.
00:26:22 Donc c'est ça qui est scandaleux.
00:26:24 Et moi, pour répondre aussi au général,
00:26:26 mais ce mouvement-là, moi, il me rappelle vraiment
00:26:29 le mouvement des Gilets jaunes,
00:26:30 qui était un mouvement bon enfant,
00:26:32 le mouvement des dépossédés,
00:26:34 de la ruralité contre le parisianisme,
00:26:38 et qui voulait qu'on l'entende.
00:26:39 Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:26:40 Pourquoi ce mouvement s'est radicalisé ?
00:26:42 Il s'est radicalisé parce qu'à un moment,
00:26:44 il y a eu le désespoir de ne pas être entendu,
00:26:46 cher Sonia.
00:26:47 Et qu'est-ce qui s'est passé ?
00:26:48 Au bout de quelques semaines,
00:26:49 on a commencé à l'extrême-droitiser,
00:26:51 à le fasciser en disant, regardez...
00:26:53 Tout en les moquant.
00:26:54 Tout en les moquant.
00:26:55 J'espère que ce n'est pas ce qui va se passer
00:26:56 pour ce mouvement agricole.
00:26:57 On va retrouver sur la 1 à Genevière,
00:27:00 parce que vous avez vu cette image,
00:27:02 ce n'est pas très méchant, franchement.
00:27:04 Ce qui est dit sur Emmanuel Macron.
00:27:06 On a connu, là je veux faire quand même une différence,
00:27:09 on a connu des manifestations
00:27:10 avec des slogans autrement plus violents,
00:27:14 autrement plus virulents,
00:27:15 et puis une effigie autrement plus malmenée.
00:27:17 C'est ce que l'on voit.
00:27:18 Les filles ont fait beaucoup de bien.
00:27:19 Michaëlle, est-ce que vous nous confirmez d'ailleurs
00:27:21 cette ambiance de mobilisation,
00:27:23 peut-être de tension,
00:27:24 avant le discours tout à l'heure de Gabriel Attal,
00:27:26 mais toujours contenue, maîtrisée,
00:27:28 je dirais presque bonne enfant,
00:27:29 mais enfin quand même,
00:27:30 il ne faut pas oublier la souffrance
00:27:32 qui sous-tend tout cela.
00:27:33 Ambiance contenue, vous avez raison Sonia,
00:27:38 des agriculteurs qui pour la plupart
00:27:39 ont passé la nuit ici, sur l'autoroute A1,
00:27:42 entre Chantilly, l'arriée-aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle.
00:27:45 Ici, ils viennent du nord de l'île de France,
00:27:48 mais aussi de la Somme.
00:27:49 Demain, ils seront rejoints par des agriculteurs
00:27:52 du Pas-de-Calais, et après-demain, par ceux du nord.
00:27:54 Regardez, Sonia, ce long convoi de plus de 200 tracteurs
00:27:58 qui sont totalement à l'arrêt.
00:27:59 Alors l'objectif, vous l'avez compris,
00:28:00 ce n'est pas de continuer vers Paris pour le moment,
00:28:03 mais bien de stationner sur place quelques jours,
00:28:05 voire quelques semaines,
00:28:06 et de bloquer notamment le fret venu de l'étranger.
00:28:09 Vous savez que l'autoroute A1, c'est la Belgique,
00:28:10 c'est les Pays-Bas,
00:28:11 et parmi les revendications des agriculteurs,
00:28:14 il y a cette concurrence déloyale dénoncée de pays
00:28:17 dont les normes écologiques sont moins strictes que les nôtres.
00:28:22 Et c'est ce que me disaient les personnes ici,
00:28:24 des normes qui ne tiennent pas compte
00:28:26 des réalités économiques de leur profession.
00:28:28 Si un agriculteur me disait tout à l'heure, Sonia,
00:28:31 que d'ici 10 ans, entre 160 et 180 000 fermes
00:28:35 seront à reprendre, et que dans ces conditions,
00:28:38 trouver des jeunes volontaires pour embrasser la profession
00:28:41 relève clairement de l'impossible.
00:28:43 Vous avez raison, c'est l'un des défis majeurs.
00:28:44 Merci, Michael Dorian.
00:28:46 On vous retrouvera tout à l'heure.
00:28:47 L'une des raisons de la colère manifestée par les agriculteurs
00:28:50 concerne le projet d'accord commercial
00:28:52 entre l'Union européenne et le Mercosur.
00:28:54 En discussion, écoutez bien, depuis 1999.
00:28:58 Alors que la France semble afficher aujourd'hui
00:29:00 Eric de Ritmatin un refus, assez clair de le ratifier,
00:29:03 la présidence d'Emmanuel Macron a pourtant été marquée
00:29:06 par plusieurs volte-faces concernant ce même
00:29:08 traité de libre-échange.
00:29:09 Donc aujourd'hui, Emmanuel Macron nous dit,
00:29:11 il faut faire attention au mot,
00:29:13 les négociations sont à l'arrêt.
00:29:15 Ça ne veut pas dire que c'est rompu.
00:29:16 Non, c'est à l'arrêt, effectivement.
00:29:17 Il faut voir quand même que ça a un avantage extraordinaire,
00:29:20 ce marché.
00:29:21 C'est quand même 760 millions de consommateurs possibles.
00:29:24 Donc c'est vrai que la France a aussi intérêt
00:29:26 à vendre là-bas ses propres produits.
00:29:28 Elle a aussi un intérêt industriel.
00:29:30 - Elle ne produit plus.
00:29:31 - Non mais elle a intérêt.
00:29:32 - On va parler de vendre, on ne va pas mettre qu'on va vendre.
00:29:33 - Mettez-vous à la place.
00:29:34 On a bien fait le marché européen, marché commun.
00:29:36 - Oui, mais elle ne produit plus.
00:29:37 - C'est une ouverture supplémentaire.
00:29:38 C'est la base du commerce mondial.
00:29:39 - Ceux qui vont être gagnants.
00:29:40 - Je ne suis pas là pour juger si c'est bien ou si ce n'est pas bien.
00:29:42 C'est une ouverture.
00:29:43 C'est une possibilité de vendre des produits nucléaires.
00:29:45 - Une ouverture que le président veut fermer.
00:29:47 - Voilà, de vendre des auto-huiles.
00:29:48 Voilà pourquoi ça a été imaginé.
00:29:50 Maintenant, si vous regardez, dès 2018,
00:29:52 déjà il y avait des levées de boucliers.
00:29:54 Ce qu'on disait de merdes à coup sûr,
00:29:56 je vais me permettre une expression vulgaire,
00:29:58 merde à coup sûr.
00:29:59 Vous voyez, les agriculteurs le disaient déjà,
00:30:01 ils avaient vraiment très très peur de ça.
00:30:03 Mais il y a eu des revirements avec en plus les présidents,
00:30:05 que ce soit Bolsonaro, que ce soit Merkel en Allemagne
00:30:08 qui étaient contre, que ce soit ensuite Lula,
00:30:10 que maintenant Millei en Argentine.
00:30:12 Chacun a été contre.
00:30:14 Alors, est-ce que ça va se faire ?
00:30:15 Peut-être que Emmanuel Macron aura le pouvoir de dire
00:30:17 "moi j'en sors", mais si d'autres pays européens y entrent,
00:30:20 qu'est-ce qui va se passer ?
00:30:21 La France une fois de plus sera perdante.
00:30:23 - Ce que ne comprennent pas les gens, me semble-t-il,
00:30:25 ce n'est pas le fait qu'il y ait des échanges internationaux,
00:30:27 tout le monde est capable de comprendre,
00:30:28 qu'on exporte, qu'on importe.
00:30:29 Le problème, c'est qu'on voudrait qu'il y ait à peu près
00:30:31 les mêmes règles, c'est-à-dire que sur un terrain de foot,
00:30:33 on n'a pas le droit de toucher le ballon avec la main.
00:30:35 S'il y en a qui se mettent à jouer avec la main,
00:30:36 tout le monde va dire "mais non, ça ne va pas".
00:30:38 Là, c'est exactement la même chose,
00:30:39 c'est-à-dire que certains pays sont autorisés à utiliser
00:30:41 des produits qu'on n'est pas.
00:30:43 Donc c'est juste une question de "ok" pour le libre-échange,
00:30:46 "ok" pour qu'il y ait des échanges internationaux,
00:30:48 mais jouant avec les mêmes règles.
00:30:50 Il est absolument inexactable et injuste pour les gens
00:30:53 qu'on puisse exporter des produits qui émanent
00:30:57 de produits phytosanitaires interdits chez nous.
00:31:02 Donc ça, c'est très très simple.
00:31:04 Donc dire "ok" pour signer cet accord,
00:31:06 à la condition que tout le monde se mette au diapason
00:31:08 des règles qui nous sont imposées, ça ira.
00:31:11 Mais sinon, je pense que ça ne peut pas aller.
00:31:14 – Il y a deux possibilités en fait, expliquez-moi.
00:31:17 J'essaie de comprendre avec les téléspectateurs.
00:31:19 Là sur le Marco Sur, il y a deux possibilités.
00:31:22 Soit, je ne sais pas, il dit "stop",
00:31:25 soit il enlève le volet agricole de l'accord,
00:31:28 soit, je ne le mets même pas dans les possibilités,
00:31:30 il arrive à introduire les fameuses clauses miroir,
00:31:32 c'est-à-dire les mêmes règles pour tous qu'on n'ait jamais.
00:31:34 – Ça c'est possible. – Ben voilà.
00:31:35 – Ben non, ça c'est impossible.
00:31:36 Enlever la partie agricole, c'est enlever de trop grandes parties,
00:31:39 donc on sait que ça repose sur ça.
00:31:40 – Ça vit de sa suspense.
00:31:41 – Donc en l'état, la seule solution c'est de dire "non".
00:31:43 Moi je vous demande, est-ce que c'est possible pour la France
00:31:46 de bloquer le processus européen à l'œuvre,
00:31:48 qui l'Europe, dans sa majorité, veut le ratifier ?
00:31:51 – Alors vous savez, de toute façon, effectivement,
00:31:53 c'est impossible de sortir un tiroir comme ça,
00:31:56 ça serait faire capoter tout de suite cet accord.
00:31:59 Et alors maintenant, c'est le principal,
00:32:00 il faut que ça passe par le Parlement européen.
00:32:02 Il y a une unanimité, unanimité.
00:32:04 – C'est incroyable. – Donc je ne sais pas comment ça…
00:32:06 – On vient de voir, on n'est pas entre noms.
00:32:07 – Et des pays comme la Hongrie ou la Pologne acceptent de le représenter.
00:32:11 Deuxièmement, on ne peut pas dire "on accepte vos produits
00:32:14 à condition qu'ils soient à égalité".
00:32:15 Le fourrage et l'OGM en Argentine,
00:32:17 vous avez des antibiotiques sur tous les animaux,
00:32:20 j'ai lu que vous aviez des pilules de croissance qui sont autorisées,
00:32:23 vous avez des pesticides interdits en Europe qui sont utilisés à…
00:32:26 – Alors faut qu'on arrête de nous baratidier avec l'histoire de l'écologie,
00:32:28 de la santé, c'est ça ? On va y venir, on va y venir, attendez.
00:32:31 – Vous avez des exploitations de 100 000 bêtes uniquement sur un seul terrain,
00:32:34 on en a 100 en France, sur nos terrains.
00:32:37 – Pendant ce temps, pendant ce temps, où est Emmanuel Macron ?
00:32:41 – En déplacement.
00:32:43 – Non mais là exactement, il est autour d'une table, la table du roi en Suède.
00:32:47 Je ne veux pas dire qu'il y a une déconnexion parce que jeudi,
00:32:49 il va s'exprimer là-dessus, mais Florian Tardif suit pour nous le déplacement
00:32:53 et Florian c'est vrai que nos images sur le terrain,
00:32:57 avec la souffrance des agriculteurs,
00:32:59 tranchent un peu avec le décor magnifique certes derrière vous.
00:33:03 – Oui totalement, on peut dire que depuis le début de la crise,
00:33:08 Emmanuel Macron se tient, disons-le, assez clairement,
00:33:11 à bonne distance des agriculteurs.
00:33:13 La règle est simple, au Premier ministre les affaires courantes
00:33:15 et au Président de la République, les enjeux plus diplomatiques,
00:33:18 quitte à paraître, il est vrai, en décalage avec ce qui se passe
00:33:21 actuellement dans le pays, ces images de tracteurs
00:33:25 qui bloquent les autoroutes franciliennes.
00:33:27 Pendant ce temps-là, le chef de l'État s'entretient avec le roi de Suède.
00:33:32 C'est une position assumée par l'entourage du chef de l'État
00:33:36 et par ce dernier, c'est un petit peu un hasard du calendrier,
00:33:39 mais il poursuit ses différents voyages diplomatiques
00:33:45 après l'Inde, la Suède, aujourd'hui, même si on nous explique,
00:33:49 pour tenter de justifier cette position, qu'il suit de très près le dossier,
00:33:54 certes à distance, et qu'il aura l'occasion peut-être de défendre
00:33:57 dans les tout prochains jours les intérêts des agriculteurs,
00:34:00 puisque vous y faisiez référence à l'instant sur votre plateau,
00:34:03 il a une position assez ferme depuis plusieurs années maintenant
00:34:06 à l'égard de cet accord de libre-échange qu'est le Mercosur-UE
00:34:10 et il devrait, lors de la tenue d'un Conseil européen exceptionnel
00:34:15 qui aura lieu ce jeudi à Bruxelles, défendre la voie de la France,
00:34:19 c'est-à-dire arrêter les négociations pour tenter,
00:34:22 espèrent-on, disons-le assez clairement, là encore,
00:34:25 dans l'entourage du chef de l'État, calmer cette colère des agriculteurs
00:34:29 qui s'expriment sur le terrain.
00:34:30 Je ne veux pas tomber dans la démagogie,
00:34:32 mais les images qui défilent à vos côtés, Florian Tardif,
00:34:35 où on voit la réception, et forcément en grande pompe,
00:34:39 d'Emmanuel, du président de la République et de Brigitte Macron,
00:34:43 c'est vrai, c'est incroyable, il y a une sorte de rupture,
00:34:46 un décalage qui peut réagir beaucoup nos invités.
00:34:51 J'ai encore une question pour vous, Florian, sur le maire Cossour.
00:34:55 On est en train d'en parler, mais est-ce qu'il y a des garanties ?
00:34:58 Cette affirmation du président de la République,
00:35:01 qu'il va certainement défendre jeudi, qu'est-ce qu'il y a derrière cela ?
00:35:05 Alors premièrement, ces images que vous commentiez à l'instant,
00:35:10 Sonia, ne seront rien par rapport à ce qui va se passer ce soir
00:35:14 et ce dîner d'État avec tout le faste qui l'accompagne
00:35:17 et ces images qui trancheront forcément avec ce qui se passe dans le pays.
00:35:20 Mais pour répondre plus précisément à votre question,
00:35:23 on nous a appelés hier soir, c'est assez intéressant,
00:35:26 quelques heures justement avec ce déplacement d'Emmanuel Macron en Suède
00:35:30 pour nous signifier qu'Emmanuel Macron sera en capacité
00:35:35 de bloquer définitivement cet accord maire Cossour-UE.
00:35:40 Et quelques heures plus tard, à Bruxelles, on avait plutôt un autre son de cloche
00:35:46 en nous expliquant que certes, la position de la France était assez ferme,
00:35:50 qu'elle souhaitait donc stopper ces négociations,
00:35:53 mais que ça allait être beaucoup plus compliqué tout simplement
00:35:56 parce qu'il n'est pas sûr que la France dispose d'un veto
00:35:59 pour bloquer définitivement ces négociations.
00:36:02 Donc voilà, ça va être l'un des enjeux de ce Conseil européen de ce jeudi,
00:36:07 même si normalement, à l'ordre du jour, on est censé parler uniquement de l'Ukraine.
00:36:11 Donc il y a ce sujet qui s'invite entre guillemets autour de la table.
00:36:15 Emmanuel Macron va tenter de peser dans la balance
00:36:19 au moment des discussions avec ses homologues.
00:36:22 Mais pour l'instant, rien ne me permet aujourd'hui de dire
00:36:26 qu'Emmanuel Macron sera en capacité de bloquer définitivement cet accord maire Cossour-UE.
00:36:32 Merci beaucoup, Florian Tardif, en direct et en duplex depuis Stockholm en Suède.
00:36:37 Merci, parce que là, c'est des informations très précises.
00:36:39 Oui, mais d'un mot, mettez-vous à la place des Français.
00:36:42 Une loi immigration est votée, le Conseil constitutionnel l'invalide pour un tiers.
00:36:48 Donc impuissance quelque part de faire passer,
00:36:50 on peut être d'accord ou pas d'accord avec la loi immigration, c'est un autre débat.
00:36:53 Aujourd'hui, il y a un problème des agriculteurs, la question qui est posée,
00:36:56 est-ce qu'Emmanuel Macron va pouvoir agir au niveau de l'Europe, etc. ?
00:36:59 À nouveau, impuissance, c'est-à-dire le sentiment d'avoir perdu son destin.
00:37:03 La perte de souveraineté.
00:37:04 Et la dépossession que ressentent les agriculteurs, même dans d'autres sociétés.
00:37:08 Donc, contre la dépossession économique, sociale, culturelle,
00:37:12 il y a la dépossession politique, symbolique, qui est absolument...
00:37:15 Vous passez la parole.
00:37:16 Sarah Salman, je voudrais tout de suite vous faire sur les images qu'on vient de voir.
00:37:19 C'est vrai que ça peut paraître un peu dans la démagogie,
00:37:22 parce qu'un président de la République voyage aussi, quand même, et c'est important.
00:37:25 La diplomatie, c'est tout à fait essentiel et c'est normal.
00:37:28 Mais là, il apparaît comme étant déconnecté.
00:37:30 Alors, il l'est souvent, donc au moins, il est constant dans son attitude
00:37:33 et c'est quelque chose d'appréciable.
00:37:35 Il avait été pareil pour les Gilets jaunes.
00:37:36 Il a attendu vraiment que tout le monde casse partout et là, il s'est réveillé.
00:37:39 Mais la communication, la communication en politique, c'est aussi quelque chose d'important.
00:37:44 Quand on voit que les sénateurs ont 700 euros de plus,
00:37:47 que les députés ont 300 euros de plus, alors ça a été décidé depuis novembre.
00:37:51 Est-ce que c'est pertinent de laisser cela dans le calendrier
00:37:54 quand on sait que certains agriculteurs, et j'en ai entendu un sur cette chaîne,
00:37:58 gagnent 350 euros par mois ?
00:38:00 Est-ce que c'est pertinent ? Est-ce que c'est juste ?
00:38:02 Oui, c'était prévu comme ça.
00:38:04 Est-ce que c'est pertinent de le mettre maintenant ?
00:38:06 C'est complètement affligeant.
00:38:08 Je suis d'accord, on marche sur la tête.
00:38:09 Je précise simplement que ce sont des frais de mandat.
00:38:11 C'est une avance en réalité.
00:38:12 C'est l'enveloppe parlementaire.
00:38:13 Alors là, les sénateurs font fort.
00:38:14 Évidemment, c'est l'enveloppe parlementaire.
00:38:15 Je ne dis pas que c'est injustifié.
00:38:16 Je dis que c'est malvenu de le mettre maintenant.
00:38:18 Mais je me demande comment.
00:38:19 Je ne sais pas de quoi tu veux se dire.
00:38:20 Comment Mackenzie ne se dit pas, pourquoi on ne décale pas ?
00:38:23 En fait, moi, ce qui me choque énormément, c'est que je me rappelle quand même
00:38:27 de l'arrivée en 2017 de tous ces braves gens qui nous faisaient des leçons de morale
00:38:32 et qui expliquaient à quel point l'ancien monde était vraiment corrompu,
00:38:36 ne respectait pas les Français, etc.
00:38:38 Et le résultat, c'est qu'aujourd'hui, on a des gens avec une liste de casseroles pas possibles
00:38:43 qui sont nommées au gouvernement, que les mêmes qui voulaient être exemplaires
00:38:48 semblent se servir et qu'en fait, au moment où ils ont changé les règles,
00:38:52 on leur avait tous dit ne touchez à rien, de toute façon, dans quelques années,
00:38:56 vous allez vous remettre au pot un petit peu d'argent.
00:38:58 C'est exactement ce qui se passe.
00:39:00 Le problème, c'est que quand les Français voient ça, ils voient l'impuissance politique étalée,
00:39:06 des gens donc qui ne servent à rien, qui n'apparaissent pas utiles
00:39:10 et qui, pour eux, se gobergent, ce qui n'est pas vrai.
00:39:14 En fait, le moindre footballeur gagne largement plus qu'un homme politique.
00:39:19 Mais l'impression est dramatique.
00:39:21 Alors que l'on pardonne quasiment tout aux hommes politiques,
00:39:24 il suffit de voir comment un type comme Trump arrive, malgré tous ses excès, à surnager.
00:39:30 On peut tout pardonner à un homme politique quand les peuples ont l'impression
00:39:35 « qu'il essaie de faire le boulot ».
00:39:37 Là, personne ne fait de l'obéissance.
00:39:39 Je vais pas vous mettre dans la tête de qui est mauvais.
00:39:41 Celui qui s'est dit « c'est le moment, c'est le moment » pour les 700 euros
00:39:45 et qui s'est dit « non, ça ne va pas sortir dans les médias ».
00:39:48 C'est vraiment général.
00:39:50 Parfois, j'ai envie de me mettre dans la peau de quelqu'un
00:39:52 pour me dire comment ils ont pu penser.
00:39:54 La colère. Le gouvernement n'en peut plus.
00:39:56 Il y a une véritable tension.
00:39:58 Là, c'est très important, les prochaines heures.
00:40:02 Et on a ça.
00:40:03 – Ils vivent à Paris dans trois heures, on dit.
00:40:05 – Bon, le côté décalé, distancé, n'est pas nouveau.
00:40:08 Alors même, et vous avez tous raison d'insister sur ce qui, à mon avis,
00:40:12 est le défi central, c'est puissance ou impuissance politique.
00:40:17 Là, il va y avoir un avant et un après.
00:40:19 Parce que là, on touche aux problèmes agricoles,
00:40:22 on touche également à des questions plus profondes,
00:40:24 nos racines, nos territoires.
00:40:25 Quelle France voulons-nous dans les prochaines années ?
00:40:28 Bon, on a vu une France qui a perdu une partie de son industrie.
00:40:31 On a vu une France dont le niveau scolaire s'est effondré en 15 ans.
00:40:35 Une France qui pourrait sacrifier son agriculture.
00:40:38 Que va-t-il rester en définitive ?
00:40:42 Et à quoi sert le politique ?
00:40:43 Quelle est la vision du politique ?
00:40:44 Je renvoie aux années 60,
00:40:46 où il y avait une vision de l'avenir de la France,
00:40:49 qui a été tracée notamment en Soudegaule,
00:40:51 avec des choix majeurs concernant notamment l'énergie,
00:40:55 concernant l'industrie, etc.
00:40:57 À quoi sert une technostructure aussi intelligente soit-elle ?
00:41:01 Ils sont tous sortis des grandes écoles pour arriver à de tels échecs.
00:41:06 Regardez d'ailleurs l'Etatiste, c'est la technostructure
00:41:09 qui a accouché de Georgia Meloni.
00:41:11 Elle a remplacé des gouvernements
00:41:14 qui étaient censés être des gouvernements techniques.
00:41:16 Et qui ont amené tellement les pays dans le mur.
00:41:19 Vous êtes en train de me dire que le pouvoir n'est même pas à Bruxelles.
00:41:21 En fait, il est chez nous, mais il est entre les mains de la technostructure.
00:41:25 C'est une nébuleuse.
00:41:26 Bien identique à celle de Bruxelles.
00:41:28 C'est une petite filiale.
00:41:30 C'est la même sociologiquement.
00:41:32 C'est la même.
00:41:33 On a sans doute perdu le sens de la priorité.
00:41:37 À l'époque, vous parliez de De Gaulle.
00:41:39 On va développer un programme nucléaire.
00:41:40 On va développer un avion supersonique.
00:41:43 On va industrialiser la France.
00:41:45 On va développer des usines.
00:41:46 Dans les années 70, c'était le cas.
00:41:48 On a fait le Minitel.
00:41:49 On a raté l'électronique, malheureusement.
00:41:51 Mais on avait des priorités.
00:41:52 Et moi, j'ai l'impression qu'aujourd'hui, Sonia,
00:41:54 la France croule sous la dette.
00:41:56 Sous ses dettes.
00:41:57 C'est même plus une impression, c'est une vérité.
00:41:58 Et surtout un social qui a atteint des mesures tellement énormes
00:42:02 qu'on n'a plus d'argent pour faire le reste.
00:42:04 Rappelez un petit peu ce qui se passe sur le terrain.
00:42:06 Nous allons dans quelques instants aller à Toulouse.
00:42:08 Vous allez le voir, il y a des blocages autour des aéroports.
00:42:10 Là aussi, ce sont des actions ciblées.
00:42:13 À Bocquer, il y a un entrepôt Lidl qui a été ciblé également
00:42:17 et qui est visé avec un début d'incendie.
00:42:20 Un petit peu partout, il y a des camions étrangers
00:42:22 dont les cargaisons sont en train d'être vérifiées.
00:42:24 Cela a été fait le matin très tôt par des agriculteurs.
00:42:28 Voyez, la France est dépossédée, justement.
00:42:31 On va en parler dans quelques instants.
00:42:33 Et cette France est dépossédée,
00:42:35 elle utilise tous les moyens possibles pour se faire entendre,
00:42:39 se faire voir.
00:42:40 C'est le cas à Toulouse.
00:42:41 Jean-Luc Thomas, à Toulouse,
00:42:43 les choses se concentrent autour de l'aéroport.
00:42:45 Évidemment, aéroport important de la région.
00:42:48 Qu'en est-il et que se passe-t-il autour de vous ?
00:42:51 L'aéroport est bloqué depuis ce matin 9h.
00:42:57 Il y a différents convois qui sont arrivés de différents départements.
00:43:01 Le Gers, l'Ode, le Tarn-et-Garonne, le Tarn, etc.
00:43:04 Et tout le monde s'est retrouvé ici à 9h
00:43:07 pour bloquer les accès à cet aéroport.
00:43:10 Et pourquoi cet aéroport ?
00:43:12 Tout simplement parce que c'est un symbole économique.
00:43:16 Vous savez, ici, l'aéronautique, ça représente énormément de salariés.
00:43:22 Et les agriculteurs disent
00:43:24 "Mais attention, dans toute l'Occitanie,
00:43:27 nous représentons plus de salariés d'exploitation
00:43:31 que le nombre de salariés dans l'aéronautique".
00:43:36 Donc voilà pourquoi ils sont aujourd'hui ici.
00:43:39 Et c'est vrai que toute la partie économique est importante pour eux.
00:43:44 Et c'est pour ça qu'ils attendent avec impatience
00:43:48 les résultats, les propositions que va faire le Premier ministre
00:43:53 mais que va faire aussi Marc Fesneau.
00:43:56 Et c'est vrai que ces agriculteurs se demandent ce qu'ils vont avoir
00:44:01 parce qu'ils sont très déterminés.
00:44:04 Et s'ils ne sont pas satisfaits,
00:44:06 ils resteront ici sur ce rond-point
00:44:10 soit d'autres actions seront prévues dans différents lieux autour de Toulouse.
00:44:16 Merci à vous Jean-Luc Thomas avec cette information depuis ce matin
00:44:20 avec l'accès entravé à l'aéroport de Toulouse Blagnac.
00:44:24 Je veux vous préciser également cet entrepôt Lidl à Boquer
00:44:28 qui a été visé, ciblé.
00:44:30 Également ces camions étrangers qui sont, on va dire, vérifiés pour l'instant.
00:44:35 C'est-à-dire que les agriculteurs demandent à vérifier le contenu de la cargaison.
00:44:39 Et je vous rappelle aussi que la colère est sème un peu partout en Europe.
00:44:42 Ça a commencé en Allemagne, il y a eu la Pologne.
00:44:44 Et en ce moment, c'est la Belgique qui est secouée par la même fronde des paysans.
00:44:49 C'est pour ça qu'on posera la question de Bruxelles.
00:44:51 L'Europe est-elle responsable de tout ou est-ce un bouc émissaire trop commode ?
00:44:55 L'Europe qui, en partie, a organisé un projet de décroissance
00:44:59 avec le fameux texte de la ferme à la fourchette
00:45:02 soutenu par Ursula von der Leyen.
00:45:04 Que va lui dire, je dis, Emmanuel Macron ? On en parle à tout de suite.
00:45:07 Est-ce que ce sera l'heure de vérité à 15h ?
00:45:14 En tous les cas, c'était suivi sur notre antenne le discours de politique générale de Gabriel Attal
00:45:18 avec des mesures attendues, très très attendues par les paysans, les agriculteurs
00:45:23 qui sont sur le terrain, comme nos journalistes sur La 1 à Chenevière,
00:45:27 Michael Dorian à Rungis, dans le Val-de-Marne, Célia Barotte sur La 6,
00:45:32 à Villabé, Maxime Legué.
00:45:34 Nous serons également tout à l'heure à Vierzon avec Audrey Bertheau.
00:45:37 Alors nous nous parlons, Paris est cerné par des blocages,
00:45:41 ce sont les principaux axes franciliens qui restent bloqués,
00:45:45 toujours des convois qui font cap vers la capitale.
00:45:48 Sur ce plateau, je suis entourée de Maître Sarasalmane, de Naïm Fadel,
00:45:53 de Frédéric Durand, de évidemment Éric Durand de Matin,
00:45:57 de Céline Pina, du général Bertrand Cavallé.
00:46:01 Et tout d'abord, avant de vous donner la parole,
00:46:03 on se rend avec Michael Dorian sur La 1, Chenevière.
00:46:07 Michael, on a vu tout à l'heure cet effigie d'Emmanuel Macron
00:46:10 avec cette demande aussi de preuves d'amour, d'actes et de preuves d'amour.
00:46:16 C'est aussi que ce discours tout à l'heure est très attendu vers 15h.
00:46:21 Un discours très attendu, Sonia, en effet, par les plus de 200 tracteurs
00:46:28 sont à l'arrêt, totalement à l'arrêt ici sur l'autoroute A1,
00:46:32 entre Chantilly et l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.
00:46:36 Des tracteurs qui, vous l'avez compris, sont à l'arrêt
00:46:39 et n'ont pour le moment pas l'intention de continuer vers Paris.
00:46:43 Pour la plupart, ils ont même passé la nuit ici.
00:46:46 C'est le cas d'Alice Avis, qui est avec moi et qui est agricultrice dans l'Oise.
00:46:51 Alors, l'objectif, c'est de rester ici quelques jours,
00:46:55 voire quelques semaines, avec toujours l'objectif aussi
00:46:59 et l'attente de ces annonces du Premier ministre.
00:47:02 C'est ça, notre but pour le moment, c'est d'attendre ici
00:47:05 jusqu'à ce qu'on ait des réponses concrètes à nos revendications.
00:47:11 On aimerait bien que cette loi EGalim soit appliquée,
00:47:15 qu'elle ne soit pas contournée par les grandes surfaces
00:47:19 ou qui ont bien trouvé le moyen de mettre leur centrale d'achat à l'étranger
00:47:23 Notre loi EGalim qui nous rendrait bien service
00:47:27 pour qu'on puisse gagner, que nos productions
00:47:32 nous soient payées au prix où elles nous coûtent à produire.
00:47:35 – Et alors, qu'est-ce que vous attendez de ce discours de politique générale
00:47:39 qui est attendu pour 15 heures ?
00:47:41 – Ce que je viens de vous dire, des réponses, des actes,
00:47:46 mais ils peuvent pas… le malaise est vraiment profond.
00:47:50 Il y a tellement de revendications de notre part,
00:47:54 et ce qu'on attend, c'est de la considération,
00:47:57 c'est la reconnaissance que l'agriculture est indispensable à tout pays.
00:48:04 Et il faut vraiment qu'on ait des réponses
00:48:07 et que la considération de notre métier soit prise.
00:48:11 – Voilà, un malaise profond, vous l'avez compris,
00:48:13 Sonia, ici sur l'autoroute A1, au niveau de l'aire de Chenevière,
00:48:18 en compagnie de ces agriculteurs.
00:48:20 – Avec un mot important qui a été utilisé,
00:48:23 Miquel, je vous en remercie, par cette agricultrice,
00:48:27 c'est le mot de considération.
00:48:28 Je voudrais qu'on s'y arrête un moment,
00:48:30 d'ailleurs c'est mieux parfois de parler de paysans que d'agriculteurs,
00:48:32 parce que dans le mot paysan, il y a paysage, il y a pays aussi,
00:48:36 c'est ceux évidemment qui font aussi la France,
00:48:39 et il y a quand même quelque chose qui m'interpelle,
00:48:41 parce que là, Miquel Danier a demandé à cette dame
00:48:44 si elle allait rester plusieurs jours, plusieurs semaines.
00:48:46 – Non mais… – Sara Salmane, rendons-nous compte aussi
00:48:48 que pour eux, être mobilisés, est-ce que ça coûte ?
00:48:50 – Pour eux, comment vont-ils travailler ?
00:48:52 Certains agriculteurs disent "je prends trois jours de vacances par an",
00:48:55 donc est-ce qu'on doit considérer que les vacances, c'est maintenant ?
00:48:58 Auquel cas, c'est bien triste, et peut-être que c'est le cas.
00:49:01 Elle a dit "j'envisage de rester plusieurs semaines".
00:49:03 Est-ce qu'il y a un fonds de solidarité qui a été créé ?
00:49:06 Je ne crois pas.
00:49:07 Comment vont-ils tenir financièrement ?
00:49:09 Il faut que quelqu'un reste dans les exploitations agricoles,
00:49:12 s'ils ont une famille, ils peuvent faire un tour de rôle.
00:49:14 Il a fallu se déplacer.
00:49:16 Est-ce qu'Emmanuel Macron ne serait pas assez cynique
00:49:19 pour compter sur l'essoufflement des agriculteurs
00:49:22 qui ne pourront plus vivre au bout d'un moment,
00:49:24 puisque s'ils sont sur le terrain tout le temps,
00:49:26 qu'ils ne peuvent pas travailler, qu'ils n'ont pas d'aide,
00:49:28 de quoi vont-ils vivre ?
00:49:29 Ils vont passer peut-être de 800 euros à 200 euros,
00:49:31 ce ne sera pas viable sur le long terme.
00:49:33 Donc j'espère que la Macronie n'a pas ce cynisme-là
00:49:35 de faire durer les choses et de donner des mesurettes au compte-gouttes,
00:49:38 puisque c'est ce qu'ils font.
00:49:40 Là, on voit que pour l'instant, ça va, c'est le début, c'est bon enfant.
00:49:43 Quand les mesures seront des mesurettes,
00:49:45 qu'ils auront l'impression d'être pris pour des imbéciles,
00:49:47 c'est là où il y aura un risque d'embrasement.
00:49:49 Et la Macronie devrait peut-être, pour une fois,
00:49:52 anticiper un tout petit peu.
00:49:53 Mais moi, je leur apporte vraiment ma compassion,
00:49:55 même si je suis parisienne,
00:49:57 parce que pour l'instant, ils ne travaillent pas,
00:49:59 il n'y a pas de fonds, et l'agriculture continue de décliner.
00:50:01 Vous dites "même si je suis parisienne",
00:50:03 mais vous savez, le gouvernement...
00:50:04 Parce qu'on nous reproche le parisianisme.
00:50:05 Oui, alors, vous, j'allais dire "c'est grave, mais pas tellement".
00:50:08 Vous n'êtes pas dans ce gouvernement.
00:50:10 Moi, je ne vais pas le reprocher aussi,
00:50:12 mais c'est vrai que quand on voit la cartographie
00:50:14 et l'ancrage du gouvernement à Talle,
00:50:16 d'abord, il est très francilien,
00:50:18 c'est vraiment, vraiment...
00:50:19 Mais souvent, c'est le parisien ?
00:50:20 Autour de la capitale, c'est la partie entre l'école américaine et ça, non ?
00:50:23 Non, non, il faut dire les choses.
00:50:24 Tout tourne en général autour de Paris,
00:50:27 et même les décisions.
00:50:28 Les décisions, elles viennent des parisiens,
00:50:30 et elles descendent vers la France d'en bas.
00:50:34 La France d'en bas, c'est très bon.
00:50:36 Vous savez, regardez tous les mouvements qu'il y a eu.
00:50:37 Pourquoi les mouvements des Gilets jaunes
00:50:38 et les partis justement de la ruralité, notamment ?
00:50:40 Parce que vous avez toujours cette espèce
00:50:42 de regard méprisant des parisiens
00:50:45 envers l'autre monde,
00:50:47 de l'autre côté du périphérique.
00:50:49 Mais restez au-delà.
00:50:50 Vous savez, aujourd'hui, regardez toutes les décisions
00:50:52 qui sont prises souvent
00:50:54 par rapport à la manière de vivre,
00:50:56 de se déplacer, etc.
00:50:58 Elles sont prises par des parisiens.
00:51:00 Parce que eux, ils n'ont pas ce problème.
00:51:02 Et aujourd'hui, moi, ce que je vois
00:51:04 et ce que j'entends de cette agricultrice,
00:51:06 c'est le désespoir, c'est la survie, Sonia.
00:51:09 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, ils disent
00:51:11 "on n'a plus rien à perdre".
00:51:13 Vous avez aujourd'hui, par jour,
00:51:15 quand même deux suicides par jour.
00:51:17 Effectivement, on a vu...
00:51:18 - Ils ne demandent pas l'aumône.
00:51:19 - Mais justement, ils disent...
00:51:20 - Pas de chèque.
00:51:21 - Exactement.
00:51:22 - Ils ne veulent pas d'assistanat,
00:51:24 parce qu'ils disent "on veut juste vivre
00:51:27 du fruit de notre labeur".
00:51:29 C'est ça qu'il faut dire.
00:51:30 - Au-delà, je pense que du mépris
00:51:31 qui est porté aux paysans,
00:51:32 il y a quand même une construction politique derrière.
00:51:34 Ne l'oublions pas.
00:51:35 C'est-à-dire qu'on a décidé de métropoliser la France,
00:51:38 de faire des grandes villes
00:51:39 les seuls centres de richesse possibles et imaginables,
00:51:42 d'organiser un larbinat urbain tout autour
00:51:44 avec 30% de logements sociaux.
00:51:46 C'est un peu ça.
00:51:47 C'est ce que décrit dans "La France des dépossédés",
00:51:49 y compris Christophe Guillouis.
00:51:51 Donc, il y a une vraie volonté
00:51:53 de découper la France comme ça.
00:51:56 Et même si la métropolisation va à l'échec,
00:51:58 parce qu'on veut créer de grandes places financières
00:52:00 au niveau européen et mondial,
00:52:01 c'est toujours le même discours
00:52:02 de cette mondialisation
00:52:04 qui méprise profondément tous les territoires
00:52:06 qui sont autour,
00:52:07 qui, plus que les oublier, les méprisent.
00:52:10 Donc, il y a une intention politique.
00:52:11 On ne peut pas entendre ou laisser dire
00:52:14 que tout ça se serait produit
00:52:15 juste parce qu'on a laissé faire.
00:52:17 Y compris le laisser faire
00:52:18 d'une idéologie politique
00:52:20 qui, aujourd'hui, a des répercussions
00:52:21 extrêmement violentes aux paysans.
00:52:23 Mais attendez, c'est organisé,
00:52:24 c'est planifié, la métropolisation.
00:52:26 Et d'ailleurs, Emmanuel Macron ne s'en est pas caché.
00:52:28 Je ne dis pas que tout, c'est de sa faute,
00:52:30 mais il ne s'en est pas caché aussi sur ce plan.
00:52:32 La métropolisation est aussi liée
00:52:34 à une vision du monde,
00:52:35 c'est-à-dire vous métropoliser
00:52:36 quand vous pensez que le monde
00:52:37 est un vaste supermarché
00:52:38 parce que vous n'en avez plus besoin.
00:52:40 Mais la question qui se passe derrière
00:52:42 et qui est intéressante
00:52:43 parce qu'on a vu que le combat agricole,
00:52:45 il était aussi sur du moyen et du long terme.
00:52:47 Or, sur du moyen et du long terme,
00:52:49 il n'y a que la confiance,
00:52:50 le lien entre le peuple et le politique
00:52:52 qui peut permettre de gérer la situation.
00:52:54 Comment vous faites quand vos représentants
00:52:56 vous envoient tous les signes
00:52:58 d'un désintérêt total pour l'intérêt général ?
00:53:00 Parce que ce que dit Sarah,
00:53:02 et qui est très juste,
00:53:03 c'est qu'aujourd'hui,
00:53:04 le politique a intérêt à jouer la montre
00:53:06 parce que les agriculteurs ne peuvent pas tenir.
00:53:08 Vous voulez dire le pourrissement ?
00:53:09 Oui, sauf que le pourrissement,
00:53:11 quand vous avez le sens de l'intérêt général,
00:53:13 vous ne le jouez pas
00:53:14 parce que vous savez qu'il y a des victoires
00:53:16 qui font monter la pression dans la cocotte minute
00:53:18 et qui, à la fin,
00:53:19 tirent une balle dans le pied de votre pays.
00:53:21 Mais quand la seule chose que vous avez en tête,
00:53:24 c'est vos avantages, votre pouvoir,
00:53:26 votre situation en haut de la pyramide
00:53:28 et que, dans le fond,
00:53:30 vous ne regardez pas l'intérêt du pays,
00:53:32 à ce moment-là,
00:53:33 gagner du temps, c'est toujours ça de pris.
00:53:35 Et on a des hommes politiques,
00:53:36 on a l'impression qu'aujourd'hui,
00:53:38 si on devait graver quelque chose sur leur tombe,
00:53:40 ce serait "c'est toujours ça de pris".
00:53:42 Ce n'est pas possible de continuer comme ça.
00:53:44 Ce qui m'inquiète dans ce que vous dites,
00:53:45 c'est de dire "tout change pour que rien ne change".
00:53:47 C'est-à-dire que si vraiment
00:53:48 ils ne renversent pas la table européenne,
00:53:50 je dis souvent qu'il a lui-même de rester.
00:53:52 Oui, ils ont réussi à faire rien de chance
00:53:54 pour que rien ne change,
00:53:56 et vous, vous allez bouffer les briques.
00:53:58 Donc le mur approche, on claque ça,
00:54:00 c'est dur, c'est difficile de persécuter.
00:54:02 On n'attaque pas des mesures, là.
00:54:03 Le problème, c'est que là,
00:54:04 on est en train d'attaquer un système.
00:54:05 Tant qu'on attaque telle ou telle mesure, ça va.
00:54:07 Là, on remet en question, globalement,
00:54:09 un système d'envoyer bon courage
00:54:11 à celui qui va trouver la solution.
00:54:12 Mais pardonnez-moi, quand on fait partie d'un système,
00:54:14 est-ce qu'on le remet en cause ?
00:54:15 Les paysans le remettent en cause,
00:54:17 c'est parce qu'il y a des gens qui font partie malgré eux.
00:54:19 Les décideurs.
00:54:20 C'est un paysan, ils ont...
00:54:22 C'est un paysan, ils ont un système.
00:54:24 C'est un paysan, ils ont un système.
00:54:26 C'est un paysan, ils ont un système.
00:54:28 C'est un paysan, ils ont un système.
00:54:30 C'est un paysan, ils ont un système.
00:54:32 C'est un paysan, ils ont un système.
00:54:34 C'est un paysan, ils ont un système.
00:54:36 C'est un paysan, ils ont un système.
00:54:38 C'est un paysan, ils ont un système.
00:54:40 C'est un paysan, ils ont un système.
00:54:42 C'est un paysan, ils ont un système.
00:54:44 C'est un paysan, ils ont un système.
00:54:46 C'est un paysan, ils ont un système.
00:54:48 C'est un paysan, ils ont un système.
00:54:50 C'est un paysan, ils ont un système.
00:54:52 C'est un paysan, ils ont un système.
00:54:54 C'est un paysan, ils ont un système.
00:54:56 C'est un paysan, ils ont un système.
00:54:58 C'est un paysan, ils ont un système.
00:55:00 C'est un paysan, ils ont un système.
00:55:02 C'est un paysan, ils ont un système.
00:55:04 C'est un paysan, ils ont un système.
00:55:06 C'est un paysan, ils ont un système.
00:55:08 C'est un paysan, ils ont un système.
00:55:10 C'est un paysan, ils ont un système.
00:55:12 C'est un paysan, ils ont un système.
00:55:14 C'est un paysan, ils ont un système.
00:55:16 C'est un paysan, ils ont un système.
00:55:18 Le politique est là, il n'est pas là pour déconstruire un pays.
00:55:21 Il n'est pas là pour approvrir un pays.
00:55:23 Faisons le bilan des 30-40 dernières années.
00:55:25 Dans tous les domaines, sans compter qu'aujourd'hui,
00:55:27 on favorise l'immigration et qu'on disperse dans l'ensemble des territoires,
00:55:31 sans l'avis d'ailleurs des populations locales.
00:55:34 Mais où est le sens de tout cela ?
00:55:37 Donc, le politique n'a pas d'autre choix aujourd'hui
00:55:39 de remettre à plat le système.
00:55:41 - Puis je vous écoute, puis je me dis qu'il y a un mot
00:55:43 qui a un trait d'union entre tout ce que vous analysez brillamment.
00:55:47 C'est le mot "dépossession".
00:55:49 Sur l'immigration, peu importe ce qu'on pense.
00:55:51 Ce qu'a fait le Conseil constitutionnel, c'est une forme de dépossession
00:55:54 des droits du Parlement et des Français,
00:55:57 qui étaient majoritairement pour les agriculteurs.
00:55:59 C'est une dépossession de leurs revenus, de leurs terres.
00:56:02 Et c'est ça ce qui est inquiétant.
00:56:04 C'est que quand vous sentez que vous n'avez plus prise
00:56:06 ni sur votre destin, ni sur votre gagne-pain,
00:56:09 et bien c'est le désespoir.
00:56:11 Célia Barotte est à Rungis, on va aller la retrouver.
00:56:13 Vous allez voir, l'image est assez impressionnante,
00:56:15 si je puis dire, à Rungis.
00:56:17 C'est bloqué, les routes autour de Rungis sont quasi désertes.
00:56:21 Et Célia, c'est ce qu'on a dit tout à l'heure,
00:56:23 on a bien compris qu'il y avait un cordon pour protéger ce marché
00:56:26 qui est, rappelons-le, c'est quand même un marché important,
00:56:29 un marché unique en Europe.
00:56:31 Et les conséquences en blocage seraient trop importantes.
00:56:33 Voilà pourquoi, fermeté et le mot d'ordre, n'est-ce pas ?
00:56:37 Effectivement Sonia, le marché continue de fonctionner,
00:56:42 mais on a l'impression que les professionnels ont pris aussi leurs précautions.
00:56:47 Ils ont anticipé, ce matin, il y avait beaucoup plus de camions
00:56:51 sur la zone du marché de Rungis.
00:56:53 Comme vous allez le voir sur mes images,
00:56:56 il y a des véhicules blindés de la Gendarmerie nationale
00:56:59 qui sont mobilisés à l'entrée du marché de Rungis.
00:57:03 Des véhicules aussi des CRS et de la Police nationale
00:57:07 ont rejoint ceux de la Gendarmerie nationale.
00:57:11 Ils ont rejoint les véhicules de la Gendarmerie nationale
00:57:14 il y a quelques minutes à la mi-journée,
00:57:18 comme pour préparer et augmenter les effectifs de sécurité
00:57:21 avant que le convoi agricole n'entre
00:57:25 et essaye de rentrer dans le marché de Rungis.
00:57:29 Puisque, je vous le rappelle, Gérald Darmanin a déclaré
00:57:31 qu'aucun tracteur ne doit rentrer dans le marché de Rungis.
00:57:36 Les gendarmes, les policiers doivent être là
00:57:39 pour accompagner le convoi agricole,
00:57:41 mais en aucun cas ils ne doivent intervenir.
00:57:43 C'est ce qu'avait annoncé Gérald Darmanin
00:57:45 à la suite de sa cellule de crise interministérielle.
00:57:48 Donc les véhicules ici pour rentrer dans le marché de Rungis
00:57:52 sont contrôlés, il y a des fouilles,
00:57:54 il y a aussi un passage obligatoire à emprunter
00:57:59 pour que les forces de l'ordre puissent anticiper
00:58:02 et interdire l'accès à des personnes qui pourraient manifester
00:58:05 et prévoir aussi l'arrivée des tracteurs
00:58:09 qui ont pour objectif d'arriver ici, dans la journée,
00:58:12 voire d'ici ce soir.
00:58:14 Bien, et pendant que nous commentons ces images,
00:58:16 je remercie Célia Barotte, au Parlement européen à Bruxelles,
00:58:20 on trouvera l'image tout à l'heure,
00:58:22 il y a des sortes de barbelés,
00:58:24 enfin de barbelés, comment dire, des petites...
00:58:27 Des barrières.
00:58:28 Voilà, des barrières, des petits barbelés
00:58:30 qui sont mis pour éviter justement la contestation.
00:58:34 Et cette image, on va la voir, là je l'ai vue sur les réseaux sociaux,
00:58:37 elle m'interpelle, puisque je me dis,
00:58:39 c'est quel symbole, cette Europe ?
00:58:41 Voilà des agriculteurs qui nous nourrissent,
00:58:43 et à qui on dit non, vous ne pouvez pas venir là où tout se décide,
00:58:46 restez bien chez vous et laissez-nous organiser,
00:58:49 et c'est la question que je vous pose Eric de Ritmaten,
00:58:52 une Europe de la décroissance.
00:58:54 De quoi s'agit-il ?
00:58:55 Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce projet de la ferme à la fourchette,
00:58:58 très défendu, il a été par Ursula von der Leyen,
00:59:01 qui aujourd'hui est la cible de beaucoup de responsables politiques de l'opposition ?
00:59:05 C'est-à-dire que ça encourage l'Europe à consommer moins,
00:59:09 à produire moins, respecter la biodiversité,
00:59:13 moins de pesticides, moins d'antibiotiques,
00:59:15 alors c'est une bonne feuille de route finalement,
00:59:17 parce qu'on est tous pour manger plus sainement,
00:59:19 et ça c'est clair, on ne peut être que pour.
00:59:21 Le problème c'est que d'ailleurs il faudra accepter une décroissance,
00:59:23 c'est ça qui va se passer, décroissance,
00:59:25 et donc menace sur l'agriculture,
00:59:27 d'où les jachères, parce que ce qui se passe en France c'est bien ça,
00:59:30 d'ailleurs la France est l'un des seuls pays à être concerné par ça,
00:59:33 on demande aux paysans, si vous voulez encore avoir des aides,
00:59:35 vous supprimez 4% de votre terrain, vous le laissez en friche,
00:59:40 et vous aurez vos aides, donc on comprend leur mécontentement,
00:59:42 mais qu'est-ce qu'il faut faire pour la société de demain ?
00:59:44 Consommer moins, acheter moins, réparer plutôt nos vieilles voitures,
00:59:49 bon vous voyez il y a toute une reconstruction,
00:59:51 moi j'appelle ça une déconstruction d'une société,
00:59:53 et je serais plutôt favorable au contraire à un environnement qui soit normal,
00:59:57 parce qu'il faut respecter l'environnement,
00:59:58 la biodiversité d'une manière intelligente,
01:00:00 que ce ne soit pas punitif comme ça l'est aujourd'hui.
01:00:02 Regardez l'image, on l'a retrouvée, pardonnez-moi,
01:00:04 tout autour du Parlement européen,
01:00:06 voilà ces petites barricades, on va aller voir qui ont été installées,
01:00:10 les voilà.
01:00:11 Des anti-chars même ça.
01:00:12 Oui, ben vous les avez, voilà, merci merci,
01:00:14 vous avez, voilà, en général vous connaissez un peu mieux que moi ces dispositifs,
01:00:18 mais je trouve vraiment, je trouve que le symbole,
01:00:22 c'est une Europe déconnectée, c'est assiégée,
01:00:26 et qui dit non à ceux qui nous nourrissent.
01:00:29 Franchement il y a d'autres manières que de...
01:00:31 Au fond de tout ça il y a un problème,
01:00:33 il y a quand même un énorme problème de pouvoir d'achat,
01:00:35 parce qu'on voit que l'Europe voudrait,
01:00:37 et la France, qu'on fasse 25% de bio,
01:00:39 sauf qu'à 10% de la production, ça plafonne,
01:00:41 parce que les gens n'ont pas les moyens d'acheter.
01:00:43 Donc si à un moment donné, on ne remet pas un peu de salaire,
01:00:47 de rémunération, parce que les deux,
01:00:49 les motifs c'est effectivement de l'agriculture,
01:00:51 c'est reconnaissance et rémunération au fond,
01:00:53 ils veulent être reconnus pour ce qu'ils font,
01:00:55 ils veulent pouvoir vivre de leur travail,
01:00:57 c'est ça que ça signifie.
01:00:58 - Mais allons plus loin, pardonnez-moi, sur le Green Deal,
01:01:00 je voudrais qu'on aille plus loin, sur le pacte vert.
01:01:02 En fait, je ne sais pas, il y a une forme de myopie européenne,
01:01:04 tout se passe comme si tout le problème de l'environnement
01:01:06 et le climat était lié aux émissions de carbone,
01:01:09 en Europe, à la pollution émise en Europe.
01:01:12 - Y compris en France.
01:01:13 - Regardez ce qu'il se passe en Chine.
01:01:15 - Vous avez une forme de fiction qui a été créée,
01:01:18 et dans cette fiction, elle permet aux politiques
01:01:21 de déployer un discours.
01:01:22 Donc la fiction, c'est l'idée que vous pouvez forger
01:01:26 votre environnement tel que vous le voulez
01:01:29 et en faire un environnement vertueux,
01:01:31 sans tenir compte absolument du fait que votre population explose,
01:01:35 que vos besoins pour la nourrir explosent également,
01:01:39 que l'énergie pour produire, elle, diminue,
01:01:42 ce qui amène à un effet ciseau.
01:01:44 Tout ce qui apparaît devant nous va nous poser
01:01:46 un certain nombre de problèmes,
01:01:48 mais chacun reste dans sa fiction,
01:01:50 selon laquelle l'Europe va nous donner des moyens
01:01:53 de produire moralement.
01:01:54 - On va sauver la planète.
01:01:56 - Alors qu'en fait, on est juste en train d'amener
01:01:59 toutes nos sociétés dans le mur,
01:02:01 avec les meilleures raisons du monde.
01:02:03 On est en train d'illustrer le fait que l'enfer
01:02:05 est pavé de bonnes intentions.
01:02:07 Et les peuples se rendent compte que les premiers sacrifiés,
01:02:10 c'est eux.
01:02:11 Donc forcément, ils résistent.
01:02:12 - Je ne suis même pas sûr que les intentions soient bonnes.
01:02:14 - Mais là, par rapport à ce qu'a dit Eric,
01:02:17 c'est pour ça que je trouve que c'est complètement kafkaïen
01:02:20 et qu'on marche sur la tête.
01:02:22 Donc effectivement, on peut l'entendre,
01:02:24 bien manger, manger sainement, etc.
01:02:26 Mais en même temps, on autorise l'importation
01:02:30 de produits qui sont, par exemple,
01:02:32 comme la volaille ukrainienne.
01:02:34 - On peut en parler, le poulet ukrainien.
01:02:36 - Voilà, bon appétit.
01:02:38 - Si vous êtes à table, peut-être que vous en mangez.
01:02:40 - Le porc de Chine qui est élevé dans des immeubles.
01:02:43 Le bovin qui nous vient de Chili, je ne sais pas combien.
01:02:46 Alors là, pour le coup, le bilan carbone, c'est 3,5 euros.
01:02:49 - Vous avez ma courbe.
01:02:50 - C'est pas important ce que vous dites.
01:02:51 Le poulet ukrainien, on va s'y arrêter un instant.
01:02:53 - 25 000 tonnes par jour.
01:02:54 - Alors, il y avait des quotas qui étaient assez importants.
01:02:56 Depuis la guerre, on s'est dit qu'il n'y a plus de quotas.
01:02:59 Qu'est-ce qui se passe ?
01:03:00 Le poulet, mais le sucre également.
01:03:02 Mais je voudrais faire un focus sur le poulet.
01:03:05 Pourquoi on ne rétablit pas les quotas ?
01:03:08 Certains disent, non mais écoutez, c'est un pays en guerre,
01:03:10 on ne peut pas.
01:03:11 Donc c'est une forme d'idéologie.
01:03:12 - Solidarité.
01:03:13 - On essaie de ne pas être solidaire de gens qui souffrent
01:03:16 et qui sont en guerre.
01:03:17 Mais dans ce cas-là, la hiérarchie des souffrances, comment on fait ?
01:03:20 - Donc on autorise à ce que la population mange du poulet aux hormones.
01:03:25 C'est ça que je ne comprends pas.
01:03:26 - C'est une chanson.
01:03:30 - Ce serait intéressant de voir comment s'organise la chaîne de valeur
01:03:36 de la production de poulet en Ukraine.
01:03:38 À qui ça profite ?
01:03:39 Si ça se trouve, ça ne profite pas véritablement aux Ukrainiens.
01:03:41 - En tous les cas, ça défavorise nos agriculteurs.
01:03:43 - Vous avez raison.
01:03:44 - Vous avez une oligarchie qui en profite.
01:03:47 - Peut-être même jusqu'au plus haut sommet de l'État.
01:03:50 - C'était surtout l'hypocrisie profonde qu'il y a derrière.
01:03:54 Parce que si vraiment on veut se tenir aux côtés de l'Ukraine,
01:03:57 et ce n'est peut-être pas ce qu'on a intérêt à faire,
01:03:59 ce n'est pas un conseil ou une recommandation que je fais,
01:04:01 quand on veut se tenir à côté d'un pays en guerre, on rentre dans la guerre.
01:04:04 Les seuls moments où on a gagné des guerres et où on a été unis,
01:04:08 c'est par exemple pendant la Deuxième Guerre mondiale,
01:04:11 les Américains ne se sont pas contentés d'être derrière nous et de nous adosser.
01:04:15 Ils ont envoyé des troupes, ils sont entrés dans la guerre,
01:04:17 ils ont transformé toute leur économie en économie de guerre.
01:04:20 Très clairement aujourd'hui, on n'est pas prêt à le faire et on ne le fera pas.
01:04:24 Tout le reste, c'est du blabla, c'est encore des bêtises qu'on vend aux gens.
01:04:29 - Demain, je vais quand même poser la question au ministre de l'Économie, Bruno Le Maire.
01:04:32 Je lui dis pourquoi, pourquoi vous ne rétablissez pas les quotas sur le pôle ukrainien ?
01:04:36 - Il vous dira, on doit aider l'Ukraine.
01:04:41 Ça n'est pas vrai, ça n'est pas vrai et il continuera comme ça.
01:04:45 Parce qu'aujourd'hui, on est dans des fictions morales et la réalité, on n'en a rien à faire.
01:04:50 - Les paysans ne sont pas les mieux placés pour aider l'Ukraine en vérité.
01:04:53 La situation des paysans fait que s'il faut aider l'Ukraine,
01:04:55 ce ne sont pas les paysans les mieux placés pour le faire aujourd'hui.
01:04:58 Ils sont en train de crever la dalle et on va leur demander à eux de faire des efforts.
01:05:02 On va les mettre dans une concurrence déloyale.
01:05:04 - Quand on est de l'Ukraine, tout le monde est à peu près d'accord,
01:05:06 mais on n'est pas obligé d'aider l'Ukraine à lui faire tuer la paysanerie française.
01:05:12 - Je voulais revenir sur les poulets ukrainiens ou polonais.
01:05:15 70% des poulets que l'on consomme dans les cantines scolaires et les restaurants d'entreprise,
01:05:21 ce poulet est apporté, 70% du poulet.
01:05:24 Pourquoi je vous dis ça ?
01:05:26 C'est parce qu'on est incapable aujourd'hui de faire face aux charges sociales
01:05:29 et aux charges des entreprises ne s'en sortent plus pour faire le repas le moins cher possible.
01:05:33 Est-ce que vous êtes prête demain à payer deux fois plus cher votre repas à la cantine ?
01:05:37 Non. Donc les entreprises serrent les coups parce qu'il y a de plus en plus de contraintes sociales,
01:05:41 de charges sociales, de TVA, de taxes dans tous les sens.
01:05:46 Et c'est pour ça qu'on comprime les prix.
01:05:48 Et en final, le premier maillon, c'est l'agriculteur qui est étranglé.
01:05:52 Et on revient à la question des centrales d'achat.
01:05:54 Quand on dit qu'on arrête des camions sur la route chargés de produits étrangers,
01:05:57 ces achats ont été décidés dans les grandes centrales de carrefour, de Super U,
01:06:02 de Leclerc, ils ont leurs trois centrales d'achat à l'étranger.
01:06:05 C'est pas compliqué.
01:06:06 Il y en a une à Bruxelles, il y en a une en Espagne, il y en a une aux Pays-Bas.
01:06:10 Donc ce sont des produits qui ont été négociés avec les lois normales.
01:06:14 Ils sont achetés à l'étranger, ils échappent à la loi EGalim.
01:06:17 Le gouvernement le sait que ces centrales d'achat sont à l'étranger.
01:06:21 Mais ils n'ont pas la volonté d'agir.
01:06:23 Bruno Le Maire, lui, est trop content de voir que les prix sont bas dans la grande distribution.
01:06:27 Puisque vous avez deux tiers aujourd'hui des Français qui vont dans les hypermarchés.
01:06:31 Vous imaginez demain, il y a 10 millions de Français qui vont dans les hypermarchés.
01:06:35 On peut dire un mot sur la vérité des prix.
01:06:38 Aujourd'hui, un paysan, ça lui coûte 40 centimes de faire un kilo de poire.
01:06:44 Les grandes surfaces et centrales d'achat vont l'acheter à 30 centimes à perte.
01:06:48 Et nous on le retrouve sur l'État à 3 euros.
01:06:50 Donc il faut m'expliquer à un moment donné, moi je veux bien,
01:06:52 mais ça pourrait être à ce compte-là beaucoup moins cher.
01:06:54 Il y a un vrai problème de marge.
01:06:56 Si on ne se questionne pas de ça.
01:06:58 Alors oui, ils mettent leur centrale d'achat à l'étranger.
01:07:00 Mais attendez, le problème des marges, elles vont où les marges ?
01:07:02 En décision, elles vont où ?
01:07:04 Non, pas que, pas que, bien sûr.
01:07:06 Pas que, ben la rame est où ?
01:07:08 Quand vous posez la question à Carrefour, c'est vrai, Carrefour fait d'énormes bénéfices.
01:07:10 Mais Eric, il devait y avoir un rapport qui devait être remis sur ces marges.
01:07:13 Il est où ce rapport ?
01:07:15 Il est décalé.
01:07:17 Comme pour la sourde et en honte.
01:07:19 Vous avez voulu voir Verzon ?
01:07:23 On va vraiment à Verzon, puisqu'Audrey Bertheau nous y attend.
01:07:28 Alors Audrey, trêve de plaisanteries, puisque je le dis sur ce sujet-là,
01:07:31 avec cette souffrance, cette colère, il faut prêter attention aux messages qui sont passés
01:07:35 et aussi aux mouvements, des cortèges qui se rapprochent, c'est bien cela, de la ville de Verzon ?
01:07:41 Oui, bonjour Sonia, en effet, on est ici à Verzon, dans le Cher.
01:07:48 Un convoi de 200 tracteurs doit arriver d'ici une heure ou deux,
01:07:53 donc ils ne sont toujours pas là, parce que les forces de l'ordre ont tenté d'empêcher l'avancée de ce convoi d'agriculteurs.
01:08:00 Hier, ils étaient à Agen, ce matin à Limoges, et donc, je vous le disais, les agriculteurs avancent,
01:08:06 mais ils ont été bloqués, ralentis par les forces de l'ordre.
01:08:11 Finalement, le cortège a pu se remettre en route pour venir ici à Verzon dans l'après-midi,
01:08:17 avant de se diriger peut-être en fin de journée vers Orléans, et donc avancer petit à petit vers Paris,
01:08:23 parce que le but, c'est toujours le même, avancer, venir à Paris, venir au marché de Rungis, pour se faire entendre.
01:08:30 Merci à vous, Audrey, on va marquer une pause, et ensuite on parlera de la France.
01:08:34 Là, vraiment, je vous demanderai qui représente cette France des possédés, des oubliés, des perdants de la mondialisation.
01:08:39 Mais repassons par le Parlement européen avec cette image, moi qui me choque, vous êtes tous choqués.
01:08:46 Alors, je me suis renseignée, ça s'appelle des chevaux de frise.
01:08:50 - Pas des barres d'antisart ? - Non, non.
01:08:53 - C'est pas ça. - C'est pour empêcher un assaut de fantasmes.
01:09:00 Un assaut d'agriculteurs, de ceux qui les nourrissent et de paysans.
01:09:04 - Quand on voit ce qu'ils étaient sur les plages, quelle image, c'est bizarre.
01:09:08 - Non, mais c'est symbolique, ça, c'est génial. - Ah oui, mais elle est forte, l'image.
01:09:12 A tout de suite.
01:09:15 - Midi News en direct dans 1h30.
01:09:18 Vous pourrez suivre sur notre antenne le discours de politique générale du Premier ministre Gabriel Attal,
01:09:23 forcément très attendu, avec des mesures à venir encore,
01:09:26 puisque le premier train de mesure n'est pas considéré comme étant suffisant par les paysans.
01:09:31 Les images à l'antenne, nous sommes sur la A1, à Chenevière avec Michael Dorian,
01:09:36 sur la 6, également avec Maxime Legué à Villabé dans l'Essonne.
01:09:40 Et puis regardez cette carte éloquente, j'allais dire, par les blocages que vous allez voir autour de l'île de France.
01:09:48 C'est quasiment tous les axes franciliens, les principaux axes franciliens qui sont bloqués.
01:09:55 Donc on imagine à tous ceux qui veulent venir vers l'île de France, la capitale ou autour,
01:10:01 c'est extrêmement compliqué et les blocages vont persister.
01:10:05 C'est le cas notamment, Maxime Legué sur la 6.
01:10:08 Les blocages sont là, ils vont bien rester avec les agriculteurs en attendant 15h et ce discours.
01:10:15 Oui bonjour Sonia, vous l'avez dit, effectivement nous sommes sur la 6 à Villabé dans l'Essonne.
01:10:24 A 6 qui fait partie des axes routiers en direction de la capitale,
01:10:27 qui est totalement bloqué depuis hier 15h par des dizaines et des dizaines de tracteurs
01:10:33 qui sont stationnés sur ce tronçon d'autoroute et qui rendent donc la circulation impossible.
01:10:38 Alors ici ce blocage a prévu de durer puisque comme vous pouvez le voir sur les images,
01:10:42 un campement de fortune a été mis en place, des vivres ont également été apportés pour pouvoir se ravitailler.
01:10:48 Plusieurs feux ont aussi été démarrés pour se réchauffer.
01:10:52 Alors pour être tout très fait honnête, Sonia, ici on n'attend pas grand chose du discours de politique générale de Gabriel Attal à 15h.
01:10:59 Alors même si une télé a été installée pour pouvoir le suivre évidemment,
01:11:03 ce sera encore des effets d'annonce et de la pure communication, me disent les agriculteurs avec qui nous avons pu échanger ce matin.
01:11:11 Non, ce qui sera véritablement attendu et scruté, c'est le déplacement d'Emmanuel Macron ce jeudi à Bruxelles,
01:11:17 puisque c'est au niveau européen que les choses, que les lignes doivent bouger, répétons ici, inlassablement,
01:11:24 mettre fin à cette transposition innombrable des normes administratives qui entravent le travail des agriculteurs
01:11:30 et puis des mesures fortes pour lutter contre le problème de concurrence déloyale qui touche particulièrement ici dans les SON,
01:11:38 notamment s'agissant des betteraves.
01:11:40 Voilà, des mesures fortes sur ces sujets là, c'est en tout cas ici la condition sine qua non pour lever ce blocage sur la 6.
01:11:47 Merci à vous Maxime Legay, effectivement beaucoup se joue tout, je ne sais pas, mais beaucoup se joue sur la scène européenne,
01:11:55 voilà pourquoi ces paysans attendent ce qu'il en sera jeudi avec le déplacement d'Emmanuel Macron.
01:12:00 Pour l'heure, je voudrais vous soumettre deux séquences autour du président de la FNSEA,
01:12:06 parce que dans ce mouvement de colère des paysans, il y a des têtes syndicales, il y a des représentants,
01:12:11 d'autres qui aux yeux de certains représentent moins la colère.
01:12:15 Alors la première séquence est sur le fameux GNR, c'est le gazole non routier.
01:12:20 Je voudrais juste préciser que sur le GNR, il y a eu des négociations menées par le ministre de l'économie Bruno Le Maire,
01:12:27 auxquelles les syndicats de la FNSEA ont participé et qu'ils ont même acté justement de la suppression des taxes sur le GNR.
01:12:35 Donc j'ai posé la question ce matin au président de la FNSEA, voici ses explications.
01:12:41 Vous êtes toujours en résonance avec ce mandat qui rôle par exemple sur le GNR, sur le fameux gazole non routier.
01:12:48 Il est vrai qu'il y a quelques mois, Arnaud Rousseau, quand vous étiez en négociation avec Bruno Le Maire,
01:12:53 vous êtes parti dans ce sens-là, vous n'avez pas vu l'étincelle sociale prendre.
01:12:57 Alors d'abord, je prends mon mandat, il est le fruit de la légitimité d'un conseil d'administration.
01:13:02 Les gens qui ont un problème avec le message attaquent le messager, c'est une vieille ficelle.
01:13:06 Le sujet, ce n'est pas Arnaud Rousseau, les agriculteurs sur le terrain, dans les autoroutes aujourd'hui,
01:13:10 ils s'en moquent. Et puis après moi, il y en aura un autre.
01:13:13 Ce n'est pas du tout, voilà, vous avez compris que les choses sont lourdes à porter et on le fait collectivement.
01:13:18 Sauf que sur le GNR, est-ce que vous pouvez nous expliquer ce qui s'est passé en septembre ?
01:13:28 Je le précise, Bruno Le Maire annonce la suppression de cette...
01:13:32 ... du gazole non routier.
01:13:34 Voilà, exactement.
01:13:35 Comme ils ne prennent pas la route, les agriculteurs sont dans les champs.
01:13:37 Et la FNSEA était présente ?
01:13:40 On a la taxe qui monte et le BTP a aussi la taxe qui remonte.
01:13:42 C'était une négociation.
01:13:44 Ce n'est pas du jour au lendemain, ça a été accepté à l'époque par le président de la FNSEA,
01:13:48 parce que c'était par palier.
01:13:50 Et en fait, cette hausse représente quelques petits centimes, si je puis me permettre,
01:13:54 3 centimes pendant 7 ans, vous vous rendez compte ?
01:13:56 Donc ça va être long.
01:13:58 Et donc d'ici là, on avait le temps de voir venir les choses,
01:14:00 mais je pense que ce n'est vraiment pas ça qui a mis le feu aux poudres,
01:14:03 parce que finalement, même les agriculteurs aujourd'hui sur le terrain reconnaissent
01:14:06 que 3 ou 4 centimes de hausse, ce n'est quand même pas ça le principal.
01:14:09 Ensuite, effectivement, ça a été l'un des éléments de la négociation.
01:14:13 Et on rappelle qu'aujourd'hui, le gazole, c'est 1 euro pour eux sans la TVA, sans les taxes.
01:14:21 Et il va passer à 85 centimes si le gouvernement a apparemment accepté
01:14:25 de geler cette hausse qui est prévue sur plusieurs années.
01:14:28 Alors le patron de la FNSEA qui est visé, ciblé notamment par la responsable de la CGT,
01:14:33 Sophie Binet, qui dit "mais non, ce n'est pas un paysan,
01:14:35 je ne comprends rien à la colère sur le terrain, c'est un patron, c'est un industriel
01:14:39 qui a une très grande ferme, il ne connaît rien aux véritables revendications".
01:14:42 Là encore, écoutez sa réponse.
01:14:44 J'ai écouté ce matin sur une autre radio la patronne de la CGT qui dit
01:14:48 "mais Arnaud Rousseau, c'est plus un patron qu'un paysan,
01:14:51 il ne connaît pas grand chose à la révolte en ce moment,
01:14:54 il y a le visage de ses agriculteurs en souffrance,
01:14:56 mais il ne l'est pas du tout en souffrance lui-même".
01:14:58 Où le répondez-vous ?
01:14:59 Écoutez, je l'invite à venir sur ma ferme si elle veut venir avec moi.
01:15:02 J'ai vu le nombre des débêtements montés au mois de juillet,
01:15:06 sans mauvais jeu de mots, et je dis aussi que ce qui compte,
01:15:10 c'est que tout le monde comprenne bien que le monde agricole,
01:15:14 il n'est pas seulement focalisé sur sa ferme,
01:15:17 il est aussi focalisé sur la construction des marges.
01:15:19 Et au même titre qu'on a des coopératives,
01:15:21 il y a 40 ans, il y a des agriculteurs qui se sont dit "on va se prendre en main
01:15:25 et plutôt que de critiquer les gens qui nous piquent les marges,
01:15:27 eh bien on va faire le travail nous-mêmes".
01:15:29 Et ils ont construit un groupe, et qui sera toujours présidé par un agriculteur,
01:15:32 après moi, qui est avec des capitaux agricoles et qui ne redistribue aucun dividende.
01:15:37 Ça je pense que Mme Binet ne le sait pas.
01:15:39 Elle ne le sait pas, à bon entendeur.
01:15:41 Bon, ça c'est...
01:15:43 C'est Mme Binet qui a voulu rejoindre le mouvement,
01:15:46 et qui s'est fait envoyer pètre.
01:15:48 Je ne vais pas tous en même temps s'il vous plaît,
01:15:50 juste pour l'intelligibilité du plateau général.
01:15:53 Parce qu'elle connaît de la ruralité.
01:15:55 Après j'allais dire, comment dire, en fait,
01:15:57 l'homme dirige un groupe qui pèse à peu près 7 milliards,
01:16:01 dans les Hauts-Liege-Vineux,
01:16:03 oui c'est un industriel, il n'y a pas de honte à être un industriel.
01:16:06 Le seul problème, c'est qu'il n'y a pas que M. Binet qui se pose des questions.
01:16:10 Madame.
01:16:11 Mme Binet, pardon.
01:16:12 Monsieur.
01:16:13 J'ai dit "Monsieur".
01:16:15 Je l'ai mégenré, quelle honte.
01:16:17 Donc, il y a aussi une partie de sa base,
01:16:21 et la coordination rurale,
01:16:23 qui dit à un moment donné,
01:16:25 on ne peut pas être à la fois juge et parti.
01:16:27 Un des nœuds du problème,
01:16:29 c'est le lien avec les industriels,
01:16:31 c'est le lien avec les centrales d'achat,
01:16:33 c'est ces fausses coopératives,
01:16:35 qui montaient au départ comme des coopératives,
01:16:37 fonctionnent aujourd'hui plus comme des centrales d'achat.
01:16:39 Et ce monsieur est fort habile politiquement,
01:16:42 je le trouve pas très sincère,
01:16:45 vis-à-vis de sa base, et vis-à-vis des journalistes.
01:16:48 Oui, mais c'est normal, il est mal à l'aise,
01:16:50 c'est un grand patron,
01:16:51 et je pense qu'une fois de plus,
01:16:53 là on a tort de dire du mal de cette entreprise,
01:16:55 parce que franchement,
01:16:57 il défend les valeurs de la France dans le monde entier.
01:16:59 C'est l'huile Puget, l'huile d'olive,
01:17:01 c'est l'huile tournesol,
01:17:03 le sueur, le sueur tournesol.
01:17:05 Oui, mais ses intérêts sont pas ceux des agriculteurs.
01:17:07 Je disais qu'il a 78 millions de clients.
01:17:10 78 millions de clients.
01:17:12 Et là, on touche du doigt le problème de l'agriculture française,
01:17:14 c'est qu'en France, on n'a pas su s'adapter
01:17:16 et créer des grands domaines,
01:17:18 comme il y en a d'ailleurs près de Chartres, dans la Beauce,
01:17:20 vous avez une marque qui s'appelle Ebly,
01:17:22 qui est très connue,
01:17:23 qui elle, non seulement fait des céréales,
01:17:25 mais transforme sur place,
01:17:27 et crée sa marque, la vend, et gagne de l'argent.
01:17:29 Mais la question de la concentration...
01:17:31 L'avenir est là, les Américains sont sans sortie.
01:17:33 Non mais on les adore.
01:17:34 La question de la concentration,
01:17:35 c'est ça qui a tué toute la petite paysannerie.
01:17:37 Moi, quand j'étais jeune,
01:17:38 un paysan, il arrivait à vivre avec
01:17:40 maraîchage et fruitiers, avec 3 hectares.
01:17:42 On arrivait à nourrir sa famille avec 3 hectares.
01:17:45 Aujourd'hui, pas moins de 62 hectares.
01:17:46 Le village dans lequel je suis né,
01:17:47 il y avait 90% de paysans,
01:17:49 aujourd'hui il en reste 3.
01:17:50 Et effectivement, la concentration,
01:17:52 elle a lieu, ne vous inquiétez pas,
01:17:54 elle est à l'œuvre.
01:17:55 Et c'est pour ça qu'elle a tué
01:17:56 tous les petits paysans qui existent.
01:17:58 Non, ce qu'il faudrait,
01:18:00 c'est être à nouveau un petit paysan,
01:18:02 et pouvoir vivre de ça.
01:18:03 Parce que si vous allez ça,
01:18:04 c'est comme la métropolisation,
01:18:05 vous savez, la concentration.
01:18:06 C'est oui, on va dire,
01:18:07 allez, on fait de grands groupes,
01:18:08 grands groupes, grands groupes,
01:18:09 pour pouvoir subsister.
01:18:10 Et sur ça, vous avez raison.
01:18:11 La logique de la mondialisation le pousse à ça.
01:18:13 Mais ce n'est pas une solution
01:18:14 pour les citoyens et les Français.
01:18:15 Juste un mot rapidement,
01:18:16 parce que je pense qu'on va avoir suivi
01:18:17 l'époque des retraites,
01:18:18 des manifestations.
01:18:19 Madame Binet, elle s'attaque
01:18:20 à ce genre d'entreprise
01:18:21 qui pourtant fait de la fierté de la France
01:18:22 comme elle s'attaque à LVMH.
01:18:23 Heureusement que la France a encore des boîtes comme ça.
01:18:26 Mais qu'est-ce qui resterait de la France ?
01:18:29 Mais c'est vrai, Éric,
01:18:30 que la réalité, en fait,
01:18:31 des différentes filières,
01:18:32 et notamment des différents agriculteurs,
01:18:33 n'est pas du tout la même.
01:18:34 Il aurait fallu quand même
01:18:35 inviter l'ensemble des syndicats
01:18:36 à venir discuter.
01:18:37 Enfin, le Premier ministre aurait dû
01:18:38 les inviter,
01:18:39 l'ensemble des syndicats
01:18:40 à venir discuter.
01:18:41 Oui, donc vous voulez dire
01:18:42 la fédéralité ?
01:18:43 Attendez, attendez.
01:18:44 La FNSEA, mais aussi,
01:18:45 il y a les jeunes agriculteurs
01:18:46 qui ont fait la chopie.
01:18:47 Moi, je n'allais pas,
01:18:48 ce n'est pas au patron de la FNSEA.
01:18:49 La considération...
01:18:50 J'allais demander,
01:18:51 moi j'aimerais demander,
01:18:52 je vais demander demain,
01:18:53 Bruno Le Maire,
01:18:54 je dis pourquoi,
01:18:55 pourquoi vous avez exclu
01:18:56 la coordination rurale ?
01:18:57 Pourquoi vous avez exclu
01:18:58 des faits ?
01:18:59 Il représente 20 % quand même.
01:19:00 C'est énorme.
01:19:01 C'est pas rien.
01:19:02 Non, puis quelque part,
01:19:03 en fait,
01:19:04 il faut arrêter de tout mélanger,
01:19:05 dire que le patron de la FNSEA
01:19:06 est plus un industriel
01:19:07 qu'un agriculteur,
01:19:08 et que du coup,
01:19:09 il manque une voix
01:19:10 qui porte réellement
01:19:11 celle des agriculteurs,
01:19:12 c'est une vérité.
01:19:13 Ça ne veut pas dire
01:19:14 qu'on attaque l'entreprise
01:19:15 du patron de la FNSEA.
01:19:16 Ce sont deux choses différentes.
01:19:17 Simplement, aujourd'hui,
01:19:18 les agriculteurs sont à la fois
01:19:19 ignorés et n'ont pas vraiment de voix.
01:19:20 Et celui qui porte la voix
01:19:21 eut sur leur place.
01:19:22 Mais c'est un vrai problème.
01:19:23 Ils ne sont pas
01:19:24 le même métier, Sonia.
01:19:25 Très bien, mais écoutez,
01:19:26 ceux qui nous regardent
01:19:27 ne comprennent plus
01:19:28 entre les doubles discours.
01:19:29 Alors celui-là,
01:19:30 il a une casquette indiscrétement
01:19:31 et celui-là,
01:19:32 il a une casquette à Paris,
01:19:33 une casquette à Bruxelles,
01:19:34 une casquette sur...
01:19:35 J'aime...
01:19:36 Je mets la agriculture dessus.
01:19:37 Ça permet de détourner
01:19:38 des réels problèmes.
01:19:39 Mais un moment,
01:19:40 pardonnez-moi.
01:19:41 Plus de confiance
01:19:42 dans la parole politique
01:19:43 et donc plus de possibilité
01:19:44 d'agir en commun.
01:19:45 On n'a pas évoqué
01:19:46 le modèle coopératif
01:19:47 qui est quand même
01:19:48 un modèle qui marche
01:19:49 dans de nombreux pays.
01:19:50 Donc les surconcentrations,
01:19:51 je suis d'accord avec vous,
01:19:52 ce n'est pas la solution.
01:19:53 Et puis,
01:19:54 il y a d'autres enjeux
01:19:55 que le lancement
01:19:56 de la FNSEA.
01:19:57 Et c'est un problème
01:19:58 qui est très important
01:19:59 pour les agriculteurs.
01:20:00 Et puis,
01:20:01 il y a d'autres enjeux
01:20:02 que le modèle économique.
01:20:03 - Voyons les choses.
01:20:04 Remettons cette image.
01:20:05 Alors,
01:20:06 je vois certains
01:20:07 sur les réseaux sociaux
01:20:08 qui me disent
01:20:09 "mais non,
01:20:10 c'est pas choquant".
01:20:11 Alors qu'il y a...
01:20:12 Face à toute manifestation
01:20:13 autour du Parlement européen,
01:20:14 ce genre de barricades
01:20:15 sont habituelles.
01:20:16 Moi, je trouve que non.
01:20:17 - Moi, j'ai jamais vu
01:20:18 des chevaux de frise
01:20:19 sur Paris ou ailleurs.
01:20:20 J'ai fait du maintien.
01:20:21 Alors ça, c'est nouveau.
01:20:22 - Mais ce qui est dommage,
01:20:23 c'est que cette Europe,
01:20:24 c'est l'Europe maastrichtienne,
01:20:25 c'est l'Europe libérale,
01:20:26 c'est l'Europe nationale.
01:20:27 - Mais l'image que tu donnes,
01:20:28 c'est symboliquement...
01:20:29 - C'est l'Europe...
01:20:30 Alors moi, j'ai dit
01:20:31 il faut dévers...
01:20:32 Dévers...
01:20:33 Enfin, parce que
01:20:34 Madame Van Der Leyen...
01:20:35 - "Dévers" est trop compliqué.
01:20:36 - C'est le mot compliqué.
01:20:37 Surtout après deux heures
01:20:38 d'émission.
01:20:39 Mais il faut un peu moins,
01:20:40 avec tout le respect qu'on lui doit,
01:20:41 un peu moins de Madame Van Der Leyen
01:20:42 sur l'Europe
01:20:43 et plus de nos gouvernants,
01:20:44 nos nations, etc.
01:20:45 - Mais on n'a pas un gros mot
01:20:46 de rénégulation.
01:20:47 On a trop donné au traité.
01:20:48 Si on prend l'article 55
01:20:49 de la Constitution,
01:20:50 les conséquences du traité
01:20:51 sont supérieures.
01:20:52 Donc à force de tout donner,
01:20:53 il faut aussi peut-être envisager
01:20:54 peut-être à l'échelle...
01:20:55 - Là où je rejoins
01:20:56 ce qu'elle a dit tout à l'heure,
01:20:57 ce sont des hommes et des femmes
01:20:58 qui font la politique.
01:20:59 Le système n'a pas
01:21:00 d'autonomie en soi.
01:21:01 - D'accord, mais là,
01:21:02 c'est quand notre souveraineté
01:21:03 a abandonné ?
01:21:04 - J'entends bien,
01:21:05 mais nous arrivons
01:21:06 à une situation
01:21:07 qui a été construite
01:21:08 par des hommes et des femmes
01:21:09 qui avaient le pouvoir
01:21:10 depuis 30, 40 ans.
01:21:11 - Alors qu'est-ce que vous dites ?
01:21:12 Qu'on a délégué
01:21:13 notre souveraineté ?
01:21:14 - Avec un bagage
01:21:15 et beaucoup de zèle parfois.
01:21:16 - Mais je...
01:21:17 - Merci, Frenet.
01:21:18 C'est à vous.
01:21:19 - Tout à fait,
01:21:20 mais maintenant,
01:21:21 il est peut-être temps
01:21:22 que ces hommes et ces femmes,
01:21:23 quand ils voient cela,
01:21:24 décident de remettre
01:21:25 en place le système,
01:21:26 ce qui oblige d'ailleurs
01:21:27 à aller beaucoup plus loin.
01:21:28 - Dès 92,
01:21:29 il y a eu justement
01:21:30 une campagne électorale
01:21:31 pour les présidentielles,
01:21:32 et j'ai vu la dernière fois,
01:21:33 c'était sur votre antenne,
01:21:34 Philippe Devilliers,
01:21:35 qui...
01:21:36 Donc vous avez une vidéo
01:21:37 qui a...
01:21:38 - Tout à fait.
01:21:39 - Voilà.
01:21:40 Et qui a été
01:21:41 une campagne électorale
01:21:42 pour les présidentielles.
01:21:43 Donc vous avez une vidéo
01:21:44 qui a...
01:21:45 - Tout à fait.
01:21:46 - Voilà.
01:21:47 Et qui raconte...
01:21:48 Enfin, qui...
01:21:49 Il montre une pomme, en fait.
01:21:50 - Ah oui, exceptionnelle,
01:21:51 ce moment.
01:21:52 - Une pomme qui venait du Cantal.
01:21:53 - Oui.
01:21:54 - Il dit,
01:21:55 l'Union européenne interdit
01:21:56 à demander aux agriculteurs
01:21:57 d'arracher tous les vergers,
01:22:00 et maintenant,
01:22:01 on retrouve sur les étals
01:22:03 des pommes qui viennent de Chili.
01:22:05 - Mais qui ?
01:22:06 - En 92.
01:22:07 - Qui, à l'Union européenne ?
01:22:08 - En 92, est-ce que vous imaginez ?
01:22:09 - Mais j'entends bien,
01:22:10 mais la technostructure,
01:22:11 elle est composée
01:22:12 d'hommes et de femmes...
01:22:13 - Oui, mais...
01:22:14 - Qui sont sous-tendus
01:22:15 par une vision,
01:22:16 par une idéologie.
01:22:17 Ils pensent.
01:22:18 Donc cette pensée est mauvaise.
01:22:19 - Donc expliquez-moi, général,
01:22:20 pourquoi Emmanuel Macron,
01:22:21 selon vous, jeudi,
01:22:22 pourrait venir leur dire non,
01:22:24 alors que depuis des années,
01:22:25 on leur dit oui.
01:22:26 - Exactement.
01:22:27 - Et qu'on partage,
01:22:28 et qu'ils partagent leur logiciel.
01:22:29 Que je n'attaque pas à cette pensée.
01:22:30 - Eh bien moi,
01:22:31 je pense que le président Macron
01:22:32 donc doit prendre en considération
01:22:34 qu'il y a là un mouvement
01:22:36 qui est bien au-delà
01:22:37 d'une revendication agricole.
01:22:39 C'est beaucoup plus profond.
01:22:40 Que ce mouvement
01:22:41 ne se limite pas d'ailleurs à la France.
01:22:44 Et qu'il s'agit maintenant
01:22:46 de prendre des décisions...
01:22:47 - On va déjà s'occuper de la France.
01:22:49 - Non, mais...
01:22:50 - On a un briquet dans l'Union européenne.
01:22:52 - L'Allemagne, etc.
01:22:53 C'est intéressant de voir
01:22:54 ce qui se passe ailleurs.
01:22:55 C'est pas que...
01:22:56 Le système doit être corrigé en profondeur.
01:22:59 Parce qu'il nous mène à une impasse.
01:23:01 - Ecoutez-moi.
01:23:02 Vraiment, je me pose la question.
01:23:04 Vous avez un logiciel
01:23:05 qui vous conditionne depuis des années.
01:23:07 Et c'est presque votre colonne vertébrale.
01:23:09 Emmanuel Macron,
01:23:10 c'est la souveraineté européenne.
01:23:12 Comment vous allez lui demander
01:23:14 d'être exactement l'inverse de lui ?
01:23:16 - Il va gagner du temps.
01:23:17 - La menace, c'est les nationalismes en Europe.
01:23:19 Macron peut dire
01:23:20 "écoutez, si vous faites pas quelque chose,
01:23:22 c'est le bloc nationaliste qui va gagner en France".
01:23:25 - Ça a beaucoup marché en France.
01:23:27 - Et qui va finir par l'importer en Europe.
01:23:29 - Ça marche plus, ça.
01:23:30 - Non, mais ça, ça peut marcher.
01:23:31 - Ça, c'est agiter le chiffon rouge.
01:23:32 - Je termine ma phrase.
01:23:34 Et donc dire
01:23:35 "il ne s'agit pas de tout remettre en question,
01:23:37 mais de temporiser".
01:23:38 - Il s'agit de me laisser passer.
01:23:39 - Il s'agit de me laisser passer les élections.
01:23:40 Et donc il faut dire aux agriculteurs
01:23:42 "soyez méfiants,
01:23:43 toutes mesures qui seraient juste démoratoires,
01:23:45 temporaires, etc.
01:23:46 ne les acceptez pas".
01:23:47 Parce qu'effectivement,
01:23:48 il y a la technostructure,
01:23:50 comme vous dites,
01:23:51 qui est capable de s'organiser,
01:23:52 elle est assez intelligente
01:23:53 pour repousser un certain nombre de choses.
01:23:55 - Ce que vous faites dans ces cas-là,
01:23:57 vous allez voir Ursula von der Leyen,
01:23:59 vous dites "écoutez, moi j'ai besoin de temps
01:24:01 jusqu'en septembre,
01:24:02 en fait il faut passer le mois de juin".
01:24:03 - C'est ça, il faut que je la montre.
01:24:04 - Il faut que je fasse voter
01:24:05 aux européennes.
01:24:06 - Mais pourquoi vous ne le faites pas aux européennes maintenant ?
01:24:09 - Parce que la seule manière pour les...
01:24:11 Pourquoi ?
01:24:12 D'abord, nous on ne s'est pas réveillés.
01:24:14 Les Allemands se sont réveillés.
01:24:16 Quand les Français ont vu
01:24:17 le bordel mis en Allemagne fonctionner,
01:24:19 ils se sont dit "bon bah nous ça fait des mois
01:24:21 qu'on est politiciens".
01:24:22 - On retourne jusqu'à nos panneaux.
01:24:23 - Ils se sont dit "donc allons-y".
01:24:24 Ils y sont allés.
01:24:25 La proximité des élections
01:24:26 font qu'ils savent qu'ils obtiendront
01:24:28 au moins des petites choses.
01:24:30 Et c'est déjà ça de pris.
01:24:31 Et ensuite,
01:24:32 ils ont l'habitude de se faire avoir,
01:24:34 que le gouvernement fasse le gros dos
01:24:36 pour les élections
01:24:37 et ensuite fasse passer la hache après les élections.
01:24:39 Ils essaient de sauver ce qui peut être sauvé.
01:24:41 - Il est presque... Dans 10 minutes,
01:24:43 il sera 14 heures, un peu plus,
01:24:45 et puis ce sera dans une heure,
01:24:47 à partir de là,
01:24:48 le discours de politique générale de Gabriel Attal
01:24:50 à suivre sur notre antenne.
01:24:52 Nous vous le disons avec nos reporters sur place.
01:24:54 Eh bien l'attente...
01:24:55 Quand même,
01:24:56 la plupart de ceux qui se mobilisent
01:24:58 attendent de voir ce que pourrait annoncer le Premier ministre,
01:25:00 même si pour beaucoup,
01:25:01 ce sont des effets d'annonce.
01:25:03 Est-ce que c'est ça qui prime,
01:25:04 cet état d'esprit qui prime,
01:25:05 cher Michael Dorian,
01:25:07 là où vous êtes sur la 1 à Gennevière ?
01:25:09 - Absolument, Sonia.
01:25:13 Des agriculteurs mobilisés,
01:25:14 toujours, mais qui,
01:25:15 à 13h45,
01:25:16 en profitent aussi pour se restaurer,
01:25:18 comme vous pouvez le voir derrière moi
01:25:20 sur les images de Jean-Laurent Constantini.
01:25:22 Car pour se faire entendre,
01:25:23 le mouvement a bien l'intention
01:25:25 de tenir dans la durée plusieurs jours,
01:25:27 voire plusieurs semaines.
01:25:28 Tout dépend bien sûr des annonces
01:25:30 que Gabriel Attal fera à 15h
01:25:32 dans ce discours de politique générale,
01:25:34 même si, en toute honnêteté,
01:25:36 les personnes présentes ici
01:25:37 n'en attendent en réalité pas grand-chose.
01:25:39 Elles attendent plutôt du renfort
01:25:41 dans les prochains jours,
01:25:43 ici, sur l'autoroute A1,
01:25:44 puisque des agriculteurs du Pas-de-Calais
01:25:46 sont censés arriver demain,
01:25:48 et du nord, après-demain,
01:25:49 pour venir grossir cet important
01:25:51 convoi de tracteurs,
01:25:53 plus de 200 tracteurs déjà présents
01:25:55 ici sur l'autoroute A1,
01:25:56 entre Saint-Lys et l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle.
01:25:59 - Merci beaucoup, Michael Dorian.
01:26:01 Je remercie également tous nos reporteurs,
01:26:03 nos journalistes sur le terrain,
01:26:05 mobilisés, avec aussi beaucoup d'empathie naturelle
01:26:08 vis-à-vis de nos paysans,
01:26:10 nos agriculteurs,
01:26:11 cette France aussi qu'on aime.
01:26:13 Je vous remercie.
01:26:14 On aime également nos invités qui ont été avec nous.
01:26:16 Et puis, voilà, cette carte débloquée,
01:26:18 sous cas où vous avez des déplacements prévus,
01:26:20 travail professionnel ou privé.
01:26:22 Faites attention,
01:26:23 puisque ce sont les principaux axes franciliens
01:26:25 qui restent bloqués.
01:26:26 Et c'est parti pour durer, nous le verrons,
01:26:28 15h, à suivre sur notre site.
01:26:30 Mais avant, Nelly Denac est à suivre.
01:26:32 À demain.
01:26:33 - Merci, Michael Dorian.
01:26:34 Nelly Denac est à suivre.
01:26:35 À demain.
01:26:36 Avec plaisir.
01:26:37 Sous-titrage Société Radio-Canada