Mercredi 31 mai 2023, SMART IMPACT reçoit Amandine de Souza (directrice générale, Leboncoin)
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 [Musique]
00:05 Bonjour Amandine de Souza, bienvenue.
00:07 Bonjour, merci de me recevoir.
00:08 Vous êtes donc la nouvelle directrice générale du Bon Quoi.
00:12 Vous avez pris la direction générale le 3 avril dernier.
00:15 Première question très générale, comment se porte l'entreprise ?
00:17 A quel point votre activité, elle est boostée par la pression
00:21 que l'inflation met sur le pouvoir d'achat des Français ?
00:24 Alors c'est une entreprise qui se porte très bien.
00:26 C'est un grand plaisir d'avoir rejoint ce super environnement.
00:30 En fait, on est vraiment à l'image de ce qui se passe en France.
00:34 On a un Français sur deux qui visite notre site chaque mois.
00:39 On a plus de 64 millions d'annonces en ligne.
00:42 Donc on arrive vraiment à sentir ce qui se passe sur le marché et en France.
00:48 On sait que 96% de nos utilisateurs viennent sur le site pour faire des économies.
00:56 Donc évidemment qu'on est une alternative pour avoir de l'accessibilité à des produits
01:01 qui ne pourraient pas forcément s'offrir par ailleurs.
01:03 C'est la première intention d'achat des acheteurs sur le site du Bon Quoi.
01:08 Ça veut dire que la fréquentation augmente aussi,
01:11 je faisais le lien avec l'inflation qui est évident, avec une inflation forte.
01:16 Vous le ressentez ça ?
01:18 Alors c'est un site qui s'est toujours très bien porté.
01:20 Je pense qu'il y a deux effets.
01:21 Il y a évidemment l'inflation et trouver des alternatives
01:24 pour toujours pouvoir se faire plaisir, consommer et répondre à ses besoins.
01:28 Et puis aussi évidemment pouvoir consommer en étant plus responsable.
01:33 Donc le sujet de l'impact.
01:35 Donc on est à la croisée de ces deux intentions d'achat
01:38 qui sont de plus en plus prégnantes dans le quotidien des Français et des Françaises.
01:41 Donc forcément on est une alternative assez pertinente.
01:46 On sait que les acheteurs économisent plus de 300 euros en venant sur notre site
01:53 parce qu'en général c'est environ 50% de discantes qu'ils ont
01:57 par rapport au prix de référence des produits.
01:59 Donc forcément ça leur permet d'avoir accès à des produits
02:02 qui ne pourraient pas s'acheter par ailleurs.
02:04 Effectivement, 800 000 annonces postées chaque jour.
02:08 C'est le site de e-commerce le plus visité de France derrière Amazon.
02:11 Ça veut dire quoi ? Des dizaines de millions d'annonces disponibles ?
02:15 J'ai du mal à imaginer ce que ça peut représenter
02:18 le nombre d'annonces disponibles à l'instant T sur le Bon Coin.
02:21 Si vous allez sur le Bon Coin, vous avez 64 millions d'annonces disponibles.
02:25 On a vu un vrai effet boost après le Covid.
02:30 Je pense que les gens, quand ils ont été enfermés chez eux,
02:33 ont eu le temps de faire le tri de ce qu'ils avaient.
02:36 Le gros des annonces, c'est ce qu'on appelle les biens de consommation.
02:40 Donc quand vous, vous allez poster, vendre votre tondeuse ou votre grippin.
02:46 Mais on a aussi un pan d'activités très différent de tout ça,
02:49 en immobilier, en auto, de l'emploi et des vacances.
02:54 Oui, alors ça, j'y reviendrai, parce que c'est parfois un peu moins connu
02:57 ou en tout cas un peu moins médiatisé.
03:00 Donc 64 millions d'annonces disponibles à l'instant T.
03:03 Est-ce qu'il y a 75 catégories ?
03:06 Il y a des secteurs plus recherchés que d'autres ?
03:09 Alors, on va répondre à la saisonnalité, évidemment.
03:13 C'est une vigie de la consommation, le Bon Coin, de toute façon.
03:16 En plus, on a la chance d'avoir un Français sur deux
03:20 avec des Français qui sont consommateurs du Bon Coin partout en France.
03:24 Très représentatif de la population française.
03:27 Donc c'est vraiment un observatoire à l'instant T, où on voit ce qui peut se passer.
03:32 Donc on va être évidemment très en lien avec la saisonnalité.
03:35 Donc là, évidemment, à l'approche de l'été, on va aller chercher des maillots de bain
03:38 ou des produits de plage sur les biens de consommation.
03:42 On va voir quand il y a des effets de mode.
03:45 Donc une série qui va particulièrement bien fonctionner.
03:48 On va avoir des produits qui sont recherchés,
03:51 des jeux d'échecs, comme c'était la folie du jeu de la dame, par exemple.
03:54 Donc voilà.
03:55 Donc vraiment, les séries télé ont un effet sur la consommation ?
03:59 Oui, on voit dans les produits recherchés.
04:01 C'est drôle.
04:02 On parlait d'immobilier.
04:04 Là aussi, je lis ma question à l'actualité.
04:07 C'est un secteur qui souffre en ce moment.
04:09 Est-ce que vous le ressentez, vous aussi, avec une baisse d'activité sur les transactions immobilières ?
04:13 En fait, nous, on a la chance de, quand le marché se tend un peu,
04:18 donc on voit des évolutions de prix, parfois la baisse.
04:22 Évidemment, c'est surtout le fait d'avoir l'accessibilité à l'emprunt,
04:26 plus l'effet inflation qui fait que le marché se tend.
04:30 Mais en attendant, il y a des annonces disponibles.
04:32 Et donc, comme les temps pour les écouler est plus long,
04:36 c'est là où Le Bon Coin est une solution hyper pertinente
04:39 pour tous les professionnels de l'immobilier
04:41 qui viennent s'adresser à toute cette audience que nous avons sur Le Bon Coin
04:46 pour essayer d'écouler plus rapidement leurs biens.
04:49 L'automobile aussi, on l'a évoqué.
04:53 Est-ce que vous voyez émerger de nouveaux comportements ?
04:57 C'est-à-dire la seconde main qui gagne du terrain
05:01 dans des secteurs où elle était inhabituelle ou inimaginable même ?
05:05 On voit une explosion de la seconde main, et tant mieux chez tous les acteurs.
05:10 Vraiment, ce sont des sujets qui préoccupent l'ensemble des Français,
05:14 je pense des Françaises et des entreprises, poussés aussi par la réglementation.
05:18 C'est notre deuxième intention d'achat sur le site.
05:22 89% des acheteurs viennent sur Le Bon Coin pour essayer de consommer de façon plus responsable.
05:27 Donc évidemment, c'est important.
05:31 On s'attend à avoir dans les années à venir
05:35 un marché de la seconde main sur certains secteurs.
05:38 La mode par exemple, qui seront plus importants que le marché de la première main.
05:43 On n'y est pas encore.
05:45 On voit certains acteurs qui poussent la fast fashion.
05:48 Mais on est des alternatives importantes pour essayer de mieux consommer sur ces marchés-là.
05:53 Avec d'ailleurs un effet sur certaines associations.
05:58 Je pense à Emmaüs, on a reçu il y a peu de temps la directrice de Label Emmaüs
06:02 qui dit que la qualité et la quantité de ce qui est proposé dans les locaux Emmaüs
06:09 ou sur le site, se ressent du boom de la seconde main.
06:12 Comment vous vous appréhendez cette forme de concurrence avec le tissu associatif ?
06:17 On les connaît bien.
06:20 On leur propose ce qu'on fait avec certaines associations qui nous tiennent à cœur.
06:24 On leur propose ce qu'on appelle du gracieux,
06:26 c'est-à-dire la capacité à faire de la publicité gratuitement sur le site du Bon Coin
06:31 et profiter de cette audience.
06:33 On avait fait cela avec Label Emmaüs.
06:36 Et puis on a nous-mêmes une fonctionnalité de dons.
06:40 On voit qu'en fait les Français sont plutôt généreux.
06:44 On a à peu près 20% des utilisateurs du Bon Coin
06:47 qui ont soit échangé, soit fait des dons à travers notre plateforme.
06:51 Et ça, ça a tendance à augmenter.
06:54 On voit que c'est plutôt positif.
06:58 Après, c'est vrai qu'on a une possibilité de revendre les produits,
07:01 mais malgré tout, on voit que le don fonctionne très bien sur le site.
07:05 Je voudrais qu'on parle des entreprises.
07:07 500 000 professionnels, 15% des entreprises françaises
07:10 qui utilisent le Bon Coin et ses services payants dédiés.
07:13 D'ailleurs, c'est quel service ? Qu'est-ce que vous leur proposez comme service ?
07:17 En fait, la façon dont on fonctionne,
07:20 on propose aux particuliers de pouvoir vendre et acheter
07:24 essentiellement des biens de consommation.
07:26 Mais on a en effet un peu moins connu parfois
07:29 d'autres segments d'activité où là, ce sont des professionnels
07:32 qui, en payant, viennent poster, diffuser leurs annonces.
07:37 C'est l'automobile, c'est l'immobilier, c'est des annonces d'emploi
07:41 ou des locations de vacances.
07:43 Et on leur propose de diffuser les annonces sur le site
07:46 pour toucher justement cette audience.
07:48 De plus de visibilité, de la performance.
07:51 On leur envoie des leads pour faire plus de business.
07:54 Et donc on a vraiment ce qu'on appelle un cercle vertueux
07:57 de toute cette audience dont ils profitent.
07:59 Vous parliez aussi de la réglementation.
08:01 J'ai vu qu'il y avait une offre liée à la mise en œuvre de la loi AGEC,
08:04 la loi anti-gaspi économie circulaire.
08:06 Ça consiste en quoi, ça ?
08:08 En fait, récemment, on a pris un tournant,
08:11 déjà entre les particuliers, où on se transforme aussi en e-commerçant.
08:16 Donc aujourd'hui, même si une grande majorité du site
08:20 permet des échanges de proximité,
08:22 vous pouvez quand même faire voyager votre marchandise.
08:26 Si vous voulez l'envoyer à un autre bout de la France,
08:29 on propose du paiement sécurisé, des services de livraison,
08:32 du paiement plusieurs fois, tout ce que proposent les e-commerçants.
08:36 Et pour les professionnels, en fait, on est aussi une marketplace
08:40 où on leur permet, sur des objets qu'on appelle de seconde chance,
08:45 soit du reconditionné, soit quand vous êtes en magasin,
08:49 vous avez des modèles d'exposition, vous avez des retours e-commerce
08:51 dont vous ne savez pas quoi faire, et avec la loi AJEC aujourd'hui,
08:54 vous n'avez pas le droit, évidemment, de détruire cette marchandise,
08:56 donc il faut la revendre.
08:57 Et donc là, vous pouvez la mettre sur le bon coin et trouver des acheteurs.
09:01 Donc c'est par exemple un partenariat qu'on a avec Auchan,
09:04 où en fait, les magasins Auchan, de leur modèle d'exposition,
09:08 en électroménager ou en multimédia par exemple,
09:11 mettent les produits sur le bon coin.
09:12 - C'est avec des produits qui ont une toute petite rayure, par exemple,
09:15 des choses comme ça, il y a vraiment moyen de faire des bonnes affaires.
09:19 Je vois qu'on parle de l'activité emploi finalement,
09:23 puisqu'on recrute sur le bon coin.
09:26 Est-ce qu'il y a là aussi, j'essaye de faire une sorte de portrait robot,
09:31 est-ce qu'il y a des secteurs qui recrutent plus que d'autres sur le bon coin,
09:34 qui ont déjà ce réflexe alors que d'autres l'ont moins ?
09:37 - Alors en ce moment, tout le monde cherche à recruter.
09:40 - Oui, ça on est bien d'accord.
09:41 Je pense que c'est une des phrases que j'entends le plus ici.
09:43 - Oui, donc voilà, on y est tous confrontés.
09:47 Nous, on essaye d'accompagner ces 5 000 entreprises.
09:51 En fait, ce qui est super avec le bon coin, c'est qu'on peut faire en plus des ponts,
09:54 c'est-à-dire que, par exemple, les entreprises de l'immobilier,
09:57 on va aussi leur proposer des solutions pour pouvoir recruter au sein de leur activité.
10:03 En ce moment, on essaye d'accompagner les entreprises sur tout ce qui est autour de la saisonnalité,
10:09 donc hôtellerie, restauration.
10:11 Voilà, c'est eux qui en ont le plus besoin,
10:13 donc on leur fait des offres spécifiques de gratuité pour les petites entreprises pour essayer de trouver.
10:20 Mais bon, en ce moment, je ne peux pas vous donner quelque chose qui émerge,
10:23 parce que tout le monde cherche.
10:24 - Tout le monde cherche. Et ça, ça continue, parce que ça fait plusieurs mois,
10:28 voire plusieurs années qu'on est dans ce phénomène-là.
10:31 Vous ne voyez pas la tendance faiblir sur la quantité de recherche de main-d'œuvre, en fait ?
10:37 - Oui, on voit plutôt une pénurie.
10:38 - Parce que je disais, "Vigile notre économie",
10:39 donc ça m'intéresse de savoir ce que vous voyez pour avoir.
10:41 - On voit plutôt une pénurie des profils qui sont à recruter.
10:46 - Qui sont recherchés, oui, c'est ça.
10:47 - Et toujours une très forte demande sur tous les secteurs d'activité.
10:52 - Sur tous les secteurs d'activité.
10:53 Vous l'avez évoqué, la démarche environnementale des utilisateurs du Boncoin.
10:58 Alors, vous avez évalué, modélisé, en fait, ce que ça permet d'éviter en émissions carbone, par exemple,
11:07 ou en biens qui auraient été jetés en 2021.
11:10 Les utilisateurs ont sauvé l'équivalent de 31 millions de biens.
11:14 Ce sont les chiffres que vous donnez, qui auraient été jetés s'ils n'avaient pas été vendus.
11:19 Vous l'avez évoqué tout à l'heure, il y a eu un effet confinement, c'est très clair.
11:22 Moi, le premier, je pense que tous les Français, on a vidé les placards, etc.
11:26 Est-ce que ça s'est tari ou vraiment calmé depuis ?
11:29 Et question subsidiaire, est-ce que les gens qui sont arrivés à ce moment-là,
11:33 ils sont restés utilisateurs ou est-ce que finalement, ils s'en sont désintéressés ?
11:37 Alors, il y a eu un vrai boom. On était environ à 28 millions d'annonces disponibles avant Covid
11:44 et on est aujourd'hui à 64 millions d'annonces disponibles.
11:48 C'est vertigineux.
11:49 Oui, ça a été une croissance colossale.
11:52 Mais ça continue à croître.
11:55 Donc, en fait, je pense qu'il y a aussi...
11:57 Une nouvelle habitude qui a été prise en quelque sorte.
11:59 Oui, moi, je pense fondamentalement que déjà, parfois, on s'intéresse en plus à son intérieur,
12:04 on a envie d'un renouvellement peut-être un peu plus fréquent que ce qu'on avait par le passé.
12:08 Et donc, c'est une bonne alternative quand on a envie de refaire sa déco,
12:12 évidemment, d'utiliser un site comme Le Bon Coin pour pouvoir la changer.
12:17 Est-ce que vous avez évalué ce que ça représente, je parlais de gaz à effet de serre,
12:21 en tonnes de CO2 économisées chaque année ?
12:24 Alors, en fait, on fait une étude chaque année,
12:27 on l'appelle l'étude archipel, et c'est 8,4 millions de tonnes de CO2 qui sont économisées,
12:34 en fait, de biens qui ne sont pas produits parce qu'ils sont achetés sur Le Bon Coin.
12:39 Donc, c'est comme si on avait Paris sans transport pendant deux ans.
12:43 Pour tous les habitants de Paris.
12:45 Voilà.
12:46 Ce n'est pas rien.
12:47 Et est-ce que les utilisateurs, il y a cette étude annuelle,
12:50 mais est-ce que vos utilisateurs, ils le visualisent ?
12:52 Est-ce que, d'une certaine façon, on pourrait, en allant sur Le Bon Coin, se dire
12:56 « Je revends cet objet et donc je fais telle économie carbone, objet par objet ? »
13:02 On n'y est pas encore, mais on travaille évidemment sur des solutions pour accompagner,
13:06 en fait, sur, déjà, identifier les produits sur leur degré de responsabilité.
13:15 Bien sûr, oui.
13:16 Donc, là aussi, on est très fortement accompagnés ou poussés par la réglementation.
13:20 Et puis, ensuite, essayer de mesurer, mais c'est vrai que c'est des calculs qui sont très compliqués,
13:25 l'impact de chacun des produits en alternative, la seconde main par rapport à la première main.
13:31 Dans le bilan carbone de l'entreprise, cette fois-ci, vous avez évoqué la question,
13:35 bon, effectivement, il y a beaucoup d'échanges entre particuliers, c'est le principe,
13:38 donc plutôt en circuit court, mais il y a aussi des livraisons.
13:41 Est-ce que ça pèse lourd, la livraison dans le bilan carbone du Bon Coin ?
13:45 Non, parce que, en fait, c'est une activité qui est récente pour nous.
13:49 Donc, évidemment, c'est encore en forte croissance.
13:52 On a fait, là encore, sur le premier trimestre, plus de 45% sur ce qu'on appelle le transactionnel,
13:58 donc les produits qui sont payés de façon sécurisée et livrés.
14:02 Mais c'est encore une petite partie, 80% des échanges sur le site se font en face-à-face.
14:08 Donc, ce n'est pas ce qui pèse le plus.
14:10 Ce qui pèse le plus, comme on est une boîte tech, c'est tout ce qui est autour de l'informatique.
14:17 Et donc, on travaille là sur l'éco-conception, tous les concepts autour du Green IT,
14:23 pour essayer aussi, là, d'améliorer notre impact.
14:26 Alors, quelles idées ou quels projets vous avez en la matière ?
14:29 C'est d'essayer d'utiliser de moins en moins les serveurs et donc de concevoir différemment.
14:36 Et donc, là, c'est les équipes techniques qui trouvent des solutions
14:40 pour que ça nécessite moins de capacités, moins de mémoire et concevoir différemment.
14:44 Je vois qu'on développe les engagements RSE de l'entreprise,
14:47 notamment cette raison d'être qui a été définie en 2021.
14:51 Vous n'étiez pas encore présente dans le Bon Coin.
14:54 Donner à chacun le pouvoir de vivre mieux au quotidien.
14:57 Je vais être très honnête avec vous, quand je l'ai lu, je me suis dit, c'est un peu vague.
15:01 C'est un peu le défaut des raisons d'être, parfois, d'être un peu vague.
15:04 L'important, c'est quoi ? C'est ce qu'il y a après, les chantiers qu'ils ont avec,
15:08 les engagements qui sont liés à cette raison d'être ?
15:10 De mieux vivre, en fait, c'est deux aspects qu'on évoquait.
15:15 À la fois, l'accessibilité aux produits en faisant des économies
15:19 et puis le fait de limiter son impact sur la planète.
15:23 Et puis, de ça, on découle beaucoup de choses.
15:27 On a une valeur qui est très, très forte au Bon Coin, qui est la proximité.
15:31 Donc, ça, on veut la maintenir.
15:32 Donc, il y a un engagement vers les territoires, par exemple.
15:34 Exactement.
15:35 En fait, l'idée, c'est vraiment de ne pas opposer le digital et le physique, bien au contraire,
15:41 et de s'assurer, le parti pris du Bon Coin, c'est vraiment la bonne affaire et au coin de la rue.
15:47 Et donc, de continuer à aider les entreprises, justement, à toujours se digitaliser
15:53 et aider les Français aussi.
15:54 C'est pour ça qu'on a un site qui est le plus simple possible.
15:57 C'est très compliqué d'être simple, mais c'est vraiment notre volonté
16:00 pour que même les personnes les moins à l'aise avec le numérique puissent avoir accès au Bon Coin.
16:05 Donc, ça, c'est la lutte contre la fracture numérique, d'une certaine façon.
16:07 On peut dire ça comme ça.
16:08 Et il y a aussi cette opération qui s'appelle "Mon centre-ville a un incroyable commerce", c'est ça ?
16:13 Exactement.
16:14 Alors, c'est quoi, ça ?
16:15 En fait, Mon Centre-bourg, Mon Centre-ville a un incroyable commerce.
16:18 On est partenaire de cette opération.
16:21 Il y a la BPI dedans aussi, si je ne me trompe.
16:24 On essaie de redynamiser les centres-villes de toutes les villes de France.
16:30 Et donc, on a des coachs qui sont de différents horizons, mais notamment des coachs du Bon Coin.
16:36 Moi, j'irai dans une des villes prochainement pour étudier les dossiers.
16:41 Et donc, il y a beaucoup de candidatures, mais pas toujours viables, pour ouvrir un commerce dans le centre-ville.
16:49 Et donc, nous, on les challenge, on les coach, on les accompagne
16:52 pour s'assurer qu'une fois qu'ils vont avoir accès au commerce, ce soit viable sur le long terme.
16:58 On va évoquer aussi vos engagements personnels, notamment pour l'entrepreneuriat au féminin.
17:03 L'an dernier, vous avez rejoint l'EIA Capital.
17:05 On les a reçus ici plusieurs fois, les créatrices de l'EIA Capital.
17:09 C'est un groupe de business angels 100% féminins.
17:12 Peut-être que vous pouvez nous rappeler en quoi consiste leur action, et puis surtout, pourquoi vous vous y engagez.
17:17 Alors, l'EIA Capital, en fait, c'est un super groupe de femmes d'horizons très différents qui se sont réunies.
17:26 Donc moi, j'ai rejoint le deuxième véhicule.
17:29 On met notre argent en commun pour investir dans des projets très en amont, en phase d'amorçage,
17:37 où au moins 30% du capital est dans les mains d'une femme.
17:41 Notre parti pris, c'est de dire qu'il y a encore des inégalités extrêmement fortes sur l'entrepreneuriat et sur l'investissement.
17:48 Et donc, on veut essayer à notre échelle d'y remédier.
17:52 On met des tickets entre 50 et 100 000 euros.
17:55 Donc, on n'est évidemment pas majoritaire.
17:57 On s'associe à d'autres fonds, aux business angels, et on voit des projets complètement très différents les uns des autres, sur tous les univers.
18:08 On n'a pas de thèse d'investissement et c'est génial.
18:11 Parce que ce qu'on touche du doigt, c'est une sorte de machisme de la finance.
18:17 C'est-à-dire que quand on est une femme, qu'on arrive avec un projet, on va lever moins de fonds qu'un homme.
18:21 C'est ça la réalité encore aujourd'hui.
18:23 Oui, les statistiques sont assez dramatiques sur le sujet.
18:27 Et donc, en fait, je ne pense évidemment pas que les femmes soient moins capables d'entreprendre.
18:33 D'accord. Il faut contrebalancer. C'est quoi ? C'est des siècles de patriarcat qu'il faut réussir à contrebalancer ?
18:41 Oui, je pense qu'il faut lutter contre certains stéréotypes du passé.
18:46 Et puis, surtout, mieux accompagner ces femmes qui n'ont pas toujours le réseau, les codes, les clés d'entrée,
18:54 qui ont une idée superbe, parfois des capacités d'exécution aussi très fortes.
19:01 Mais pas toujours le bon réseau pour le faire.
19:04 Donc, nous, on essaye d'apporter une partie d'argent.
19:08 Mais pas que. Comme on est 30, évidemment, on a aussi tout un réseau assez important.
19:14 Et on ouvre les portes. Et c'est aussi ça qu'elles viennent chercher.
19:16 C'est même surtout ça qu'elles viennent chercher auprès de nous.
19:18 D'ailleurs, vous avez créé un réseau de femmes dirigeantes. Le Retail Club, c'est quoi ?
19:22 Avec une amie, en fait, on est parti du constat.
19:24 Alors là, j'ai rejoint Le Bon Coin, qui est en transformation vers le retail, mais qui est un peu moins retail.
19:30 Vous venez de cet univers.
19:32 Je viens de cet univers depuis de nombreuses années.
19:35 Et qui avait, en fait, peu de réseau dans lequel on rencontrait beaucoup de femmes.
19:40 Et donc, on a eu envie de fonder ce réseau.
19:43 Donc, on est une quarantaine de femmes dirigeantes.
19:45 Alors maintenant, le retail, il est protéiforme.
19:47 Parce qu'évidemment, quand les femmes ont changé de job, on ne les a pas virées du réseau.
19:51 Et on s'entraide énormément.
19:53 Moi, je pense que l'accompagnement au quotidien par sa famille, par l'entreprise,
19:57 pour réussir dans ce qu'on a envie d'entreprendre, est hyper important.
20:01 Et ce réseau de femmes, pour moi, est vraiment primordial.
20:05 Est-ce que ça veut dire aussi que dans votre nouveau poste de DG du Bon Coin, vous allez promouvoir des femmes ?
20:11 Plus de femmes au sein des instances dirigeantes, plus de femmes au sein du Codire.
20:16 Est-ce que ça fait partie de votre feuille de route, ça, d'une certaine façon ?
20:19 En tout cas, ce qui est sûr, c'est qu'il faut lutter contre les inégalités
20:23 et donner, pour les femmes qui le souhaitent, le bon cadre, le bon accompagnement.
20:29 Donc pour moi, c'est hyper important de pouvoir faire du mentoring,
20:33 de coacher des femmes pour qu'elles s'aperçoivent elles-mêmes qu'elles sont capables
20:38 de donner envie, et même juste par ma position, de montrer que c'est possible
20:44 en ayant une vie à côté épanouie.
20:47 Je pense que c'est vraiment par cet accompagnement et de vraiment avoir ce coaching personnalisé
20:55 qui permet d'avoir plus de femmes.
20:58 Dans des rôles à responsabilité, maintenant, il faut les trouver.
21:02 On a très bien évolué sur la partie tech, par exemple, mais c'est vrai qu'on cherche encore...
21:08 C'est encore des métiers trop masculins, les métiers de la tech ?
21:11 En tout cas, on n'arrive pas du tout à la parité pour l'instant.
21:14 Et donc, voilà, mais ça passe par...
21:18 Les écoles, la formation, etc.
21:20 On monte assez loin, mais on promeut les femmes dans le numérique.
21:24 C'est des sujets qui, évidemment, sont très importants pour moi.
21:27 Et c'est pas d'ailleurs la seule diversité qui m'anime.
21:30 Je pense qu'il faut qu'on soit... On a un rôle en tant qu'entreprise d'accompagner
21:34 aussi les différentes origines sociales, la communauté LGBT+.
21:41 Je pense que c'est toute cette diversité qui fait la force d'une entreprise.
21:45 Et ce qui est génial avec Le Bon Coin, j'ai découvert ça,
21:47 c'est qu'on n'est pas à parfait sur tous les sujets, mais c'est des sujets qui sont évoqués,
21:52 identifiés, sur lesquels on travaille vraiment fortement.
21:56 Merci beaucoup, Amandine de Souza, et à bientôt sur Bsmart.
22:00 On passe à Smart Ideas, la livraison en circuit court. Au menu.