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Mardi 3 octobre 2023, SMART BOSS reçoit Amandine de Souza (directrice générale, Leboncoin)

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00:00 Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Boss, le rendez-vous des patrons et des patronnes.
00:13 Je suis ravie d'accueillir Amandine de Souza.
00:15 Bonjour.
00:16 Bonjour Charlie.
00:17 Donc tu es directrice générale de Leboncoin depuis quelques mois.
00:21 Exactement.
00:22 C'est-à-dire que c'est en avril, mai.
00:23 J'ai rejoint la compagnie en avril.
00:25 Donc ça fait déjà six mois.
00:27 Alors je te présente rapidement le sommaire mais on va commencer avec une séquence qu'on
00:31 appelle David rencontre Goliath où tu vas faire face à une autre start-up et une start-upeuse.
00:36 Donc on n'aura que des femmes aujourd'hui sur le plateau.
00:37 Ensuite on aura une séquence en coulisses où on va vraiment parler de moments importants
00:43 dans ton parcours de dirigeante.
00:45 Donc on va forcément reparler du BHV et bien sûr quand même un peu du Leboncoin.
00:48 Et après on finira avec une interview chrono qui comme son nom l'indique est une série
00:53 de questions réponses très rapides.
00:56 Super.
00:57 Merci et on va tout de suite passer à la séquence David rencontre Goliath.
01:01 Et donc la start-up qui va te faire face à Mandine, c'est Thilly et donc sa fondatrice
01:13 Beryl Delabouchère.
01:14 Donc Thilly propose un service de courturier, aussi de maroquiner à la maison, à domicile.
01:20 Oui alors aujourd'hui on a un réseau de plus de 500 artisans partout en France et
01:24 en fait notre mission c'est de reconnecter les consommateurs mais également les marques
01:29 au savoir-faire des artisans français pour entretenir et faire perdurer leur linge de
01:33 maison, leurs habits, leurs chaussures et leurs sacs.
01:37 Donc comment ça se passe concrètement ? On a des clients, les consommateurs finaux
01:42 peuvent directement sur notre site ou notre application passer rendez-vous avec un couturier
01:46 à domicile par exemple pour retoucher leur rideau, réparer un jean ou directement nous
01:52 envoyer dans nos ateliers un sac à recolorer, à réparer pour lui donner un second souffle.
01:57 Et on a une autre particularité c'est que ce service on le propose également aux marques
02:02 et aux plateformes pour qu'ils puissent proposer ce même service à leurs clients directement.
02:06 Donc on se connecte de façon omni-canale, c'est-à-dire aussi bien dans les boutiques
02:10 de nos marques partenaires que sur leur site e-commerce pour leur permettre de proposer
02:14 un service d'entretien et de réparation pour entretenir une relation durable avec
02:18 leurs produits et également leurs clients.
02:20 Et Namandine, tu connaissais déjà Thilly et Beryl ?
02:23 Oui, on se connaît avec Beryl, j'aime bien connaître pas mal d'entrepreneuses.
02:28 Et avec Beryl, on s'était rencontré par des relations personnelles qui nous ont mis
02:34 sur mon chemin parce qu'à l'époque j'étais dans les grands magasins, au Galerie Lafayette
02:42 et au BHV et on cherchait un service de retouche ou d'upcycling de produits.
02:48 Tu ramènes ta veste, elle ne te va plus ou tu as envie de la rendre un peu plus tendance.
02:52 Et donc Thilly avait fait un pop-up au BHV et permettait d'améliorer les vêtements
02:57 pour les porter plus longtemps.
02:58 Alors question pour toutes les deux, mais est-ce que diriger une entreprise à impact
03:04 positif, c'est un peu le mot qu'on emploie aujourd'hui, c'est plus dur ou pas qu'une
03:09 entreprise qui a peu ou pas d'impact ?
03:11 Je dirais que ça prend plus de temps parce qu'on ne fait pas les choses dans le même
03:15 ordre et d'autant plus Thilly où on a constaté un gap marché.
03:21 Un artisan était proactif mais isolé les uns des autres donc il fallait d'abord les
03:25 réunir et c'était un métier sur lequel il n'y avait absolument pas de technologie
03:29 et très peu de chiffres.
03:30 Donc très peu de chiffres financiers, administratifs mais aussi très peu de chiffres pour mesurer
03:34 l'impact que pouvaient avoir ces artisans sur la durabilité de vie des produits.
03:38 Donc la mise en place de tout ça prend beaucoup de temps et souvent dans les métiers à impact
03:45 il y a beaucoup de choses à construire ou à remodéliser et donc ça prend de notre
03:50 côté beaucoup plus d'énergie.
03:51 Moi je dirais que c'est une opportunité de dingue parce que c'est encore un monde qui
03:55 est à découvrir, on a un potentiel de croissance sur des usages plus durables qui sont encore
04:04 importants, ce qui nous rejoint avec Thilly c'est évidemment sur la réparation et en
04:08 tant que dirigeante pour engager les collaborateurs, pour le coup ça c'est beaucoup plus facile
04:13 puisque de plus en plus de personnes ont besoin d'avoir du sens quand elles se lèvent le
04:19 matin et qu'elles rejoignent le bureau et du coup quand on travaille dans une entreprise
04:24 dont l'ADN, le cœur, c'est des produits de seconde main, évidemment c'est aussi
04:28 plus facile d'engager sur le long terme les collaborateurs.
04:31 Vous quêtez tous les deux dans ce secteur de la seconde main, il y a un profil un peu
04:34 de dirigeante justement particulier, je me demande d'ailleurs est-ce qu'il y a plus
04:38 de femmes ou pas ?
04:40 C'est une bonne question, je ne sais pas.
04:43 Ce qui est sûr c'est que moi ce que je trouve c'est qu'on voit que le monde bouge,
04:48 c'est-à-dire toutes les marques, quelles qu'elles soient, il n'y a pas une journée
04:52 où il n'y a pas une marque qui annonce vouloir s'occuper de ses produits de seconde
04:55 main, de le faire en direct, de le faire avec des partenaires, que ce soit vraiment des
04:59 retailers plus classiques ou des entreprises qui se montent avec ce but à l'origine
05:06 et puis c'est quand même à la fois on le révolutionne parce qu'on le digitalise,
05:09 parce qu'on connecte des personnes ou des métiers qui étaient isolés ou répartis
05:14 sur toute la France mais c'est quand même quelque chose qui existe de tout temps, le
05:17 troc, les vides greniers, on le remet juste à disposition de tout le monde dans sa poche
05:24 via son smartphone.
05:25 Oui, ça existe depuis un moment mais est-ce que toi aujourd'hui qui est arrivée récemment
05:29 sur le marché, tu te dis c'est bon c'est évangélisé, tout le monde connaît ?
05:33 Non, justement c'est tout le rôle, c'est de démocratiser et l'Etat vient d'ouvrir
05:39 un fonds de réparation de 154 millions d'euros pour le consommateur final qui va lui permettre
05:43 d'avoir des remises entre 6 et 25 euros immédiates sur le prix de ces réparations et justement
05:50 tout notre rôle est de faire en sorte que ce fonds soit exploité et donc du coup c'est
05:54 d'informer le consommateur final de cette dynamisme mis en place et donc du coup c'est
06:00 pour ça qu'avec Amandine on s'est rappelé récemment, c'est de faire en sorte que Le
06:05 Bon Coin et toutes les plateformes seconde main, première main soient en mesure de le
06:11 proposer à leurs clients pour que ça se démocratise, qu'on soit informé de ce que
06:16 vous travaillez ensemble déjà ?
06:18 On est sur les prémices du projet, il y a ce fonds de réparation dont parlait Beryl
06:25 qui existait déjà sur les produits plus électroniques et qui va s'ouvrir aux produits
06:29 textiles et c'est vrai que quand moi j'en parle dans mon entourage peu de gens sont
06:33 au courant donc comment on utilise le savoir-faire du Bon Coin qui a une audience très forte
06:38 puisque un français sur deux se connecte sur la plateforme chaque mois et des partenaires
06:43 qui ont le savoir-faire pour justement utiliser ces fonds là pour un seul objectif, l'économie
06:49 circulaire, faire durer les produits plus longtemps, on fait une retouche, on peut porter
06:53 le produit plus longtemps ou on répare un produit, on le vend sur Le Bon Coin.
06:57 Et l'avantage du coup là avec Thilly c'est que étant donné qu'on a été labellisé
07:00 en tant que plateforme, nos 500 artisans sont directement labellisés et donc du coup on
07:04 peut proposer au National pour tous les produits textiles et également chaussures la réparation
07:09 via Le Bon Coin.
07:10 Donc c'est ces discussions là qu'on a en cours, démocratiser auprès de tous les
07:13 français d'autant plus des consommateurs qui sont comme Le Bon Coin, qui vont puiser
07:18 dans leur dressing des pièces à remettre en vente ou les acheteurs qui vont acheter
07:22 de la seconde main ont besoin d'entretenir, de faire perdurer et sont d'autant plus
07:25 dans cette dynamique de consommation circulaire à impact.
07:28 Donc c'est la cible parfaite pour réparer, entretenir et à qui on doit s'adresser
07:33 aujourd'hui.
07:34 La dernière petite question qui fâche toujours mais j'aime bien poser, c'est quand on
07:38 achète de la seconde main Zara, Chine, c'est une bonne ou une mauvaise idée ?
07:42 A partir du moment où elle est en circulation, autant que le produit dure le plus longtemps
07:47 possible.
07:48 Donc nous on le voit dans nos commandes, beaucoup de gens pensent qu'on ne répare pas du
07:53 Zara de Chine, on en voit passer et les gens réparent parce qu'en fait dans la dimension
07:57 de la réparation, il y a une dimension économique, c'est pas parce que le produit a coûté
08:01 peu cher qu'on n'a pas financièrement envie de le réparer, ça peut coûter quand
08:05 même moins cher de le réparer que de le racheter dans certains cas.
08:08 Il y a la dimension psychologique où en fait on adore ce produit, on a des souvenirs,
08:13 on l'a acheté quelque part, il nous rappelle quelque chose, il nous va bien tout simplement
08:17 et donc on a envie de le faire perdurer dans le temps et il y a la dimension écologique
08:21 où le client s'engage et n'avait pas forcément les moyens à l'époque mais pour autant cette
08:25 pièce est là dans son dressing depuis 10 ans et il a envie de le faire perdurer.
08:28 Merci beaucoup Bériche, c'est déjà terminé, c'est gentil d'être venu et d'être là
08:33 déjà au prémice de votre collaboration et puis à bientôt.
08:38 Merci et à bientôt.
08:39 Et maintenant on passe à la séquence en coulisses.
08:41 Et maintenant je vais te poser une série de questions sur tes devis de dirigeante,
08:52 il y aura déjà beaucoup de choses à faire là-dessus, donc BHV et Le Bon Coin, je vais
08:57 même remonter légèrement avant pour commencer, de ton passage de West Wing au BHV, est-ce
09:05 que c'était comme passer d'une startup à un grand groupe pour toi ?
09:09 Exactement, en fait j'ai eu un parcours qui a alterné des entreprises plus petites type
09:15 West Wing, qui est un site de vente privée de mobilier décoration, que j'ai dirigé
09:20 dans sa phase des 3 à 6 ans, donc quand je suis arrivée l'entreprise était déjà
09:25 installée, elle était déjà là mais on accompagnait la croissance, on a déménagé
09:29 deux fois les bureaux, deux fois l'entrepôt avec des choses à structurer dans l'organisation
09:36 des équipes notamment, de recruter des managers de proximité pour plus spécialiser les
09:42 équipes avec un état d'esprit très différent évidemment quand tu rejoins les galeries
09:47 Lafayette, un groupe qui a pour le BHV 165 ans, très installé, plus connu auprès
09:55 en tout cas des parisiens, avec des challenges qui sont complètement différents puisque
10:02 un de mes objectifs c'était de digitaliser l'entreprise, il n'existait pas de site
10:05 e-commerce quand j'ai rejoint le BHV en 2018, et pour développer les ventes sur
10:10 le digital mais aussi pour transformer toute l'organisation, donner dans les mains des
10:15 vendeurs des smartphones pour qu'ils puissent savoir où sont les produits, mieux répondre
10:19 aux clients, mais là tu arrives avec un passé de 165 ans, des systèmes qui se sont construits
10:25 les uns sur les autres, ce qu'on appelle un legacy technique et logistique qui fait
10:30 que les problématiques sont complètement différentes.
10:33 Dans un cas, tu es beaucoup plus des nicheurs dans l'innovation où tu dois accompagner
10:40 des équipes souvent plus jeunes dans la structuration et dans l'autre un peu pousser les murs et
10:47 un autre type d'innovation pour s'appuyer sur le passé, l'idée ce n'est pas de renverser
10:51 la table mais comment tu es en amélioration continue par rapport aux attentes des clients
10:56 qui évoluent, donc deux ambiances très différentes.
10:59 Et un an après tu prends aussi la direction de ces Italie Paris Marais, donc là plutôt
11:05 gastronomie, épicerie, restauration, comment on fait pour passer d'un sujet à l'autre
11:10 dans la même journée, comment tu t'es organisée ?
11:12 La clé évidemment c'est les équipes, c'est d'être très bien entourée.
11:16 Italie je l'attendais, c'est un concept de food-restauration qui vient d'Italie, qui
11:21 a ouvert juste derrière le BHV parce que le groupe Galerie Lafayette avait pris la
11:25 franchise pour la France et donc on lance ce magasin assez exceptionnel en 2019 et moi
11:33 je l'attendais en tant que cliente depuis longtemps en France, je l'avais découvert
11:37 en Italie, je l'avais connu à New York, donc j'étais super excitée de pouvoir prendre
11:43 ce sujet là.
11:44 Très différent du grand magasin achat plutôt non alimentaire, de la gastronomie, de la
11:50 restauration, des équipes italiennes en majorité qui arrivent avec leur savoir-faire et donc
11:55 ce que j'ai fait c'est que très vite j'ai trouvé la bonne personne pour prendre Italie
12:00 qui avait lui une vraie expertise restauration parce que ça ne s'invente pas, c'est plein
12:05 de techniques et côté BHV j'ai aussi structuré, organisé un nouveau comité de direction
12:13 et donc la clé pour réussir évidemment c'est d'avoir des équipes auprès de soi
12:16 qui soient différentes, expertes chacun de leur sujet et toi en tant que manager c'est
12:22 de faire en sorte qu'ils soient dans les meilleures conditions possibles pour travailler ensemble.
12:25 Super intéressant et on va parler quand même des petits désagréments aussi que tu as
12:32 connus et puis qui n'étaient pas forcément de ton fait, je pense notamment au gilet jaune
12:37 quand tu étais au BHV, quand tu vois comme ça les premières manifestations, c'est quoi
12:42 ta réaction et qu'est-ce que tu te dis, qu'est-ce que je vais faire ?
12:44 C'est vrai que j'arrive en 2018, assez vite arrivent les gilets jaunes avec pas mal de
12:50 conséquences de perturbations pour les clients pour rejoindre le magasin, pour la sécurité
12:54 des collaborateurs de s'assurer que tout va bien se passer, derrière ça on a eu des
12:59 grèves assez importantes puis le Covid donc les équipes se moquaient en me disant à
13:03 part l'invasion de Sauterelle tu nous auras tout fait donc c'est vrai qu'on a eu un
13:08 enchaînement d'aventures assez extraordinaire.
13:11 En fait on se met dans un mode un peu cellule de crise et là évidemment on est formé
13:18 aussi à ça dans un grand magasin en prévision d'un attentat ou d'un événement vraiment
13:25 à risque donc on a quand même des réflexes et on a toutes les expertises dans le magasin.
13:30 J'aimais à dire que je me sentais un peu mère d'un village au BHV parce qu'on a toutes
13:36 les fonctions et qui sont là notamment des directeurs techniques, des savoir-faire, des
13:40 ateliers qui sont capables de protéger et donc on met en organisation toutes les équipes
13:47 pour faire en sorte d'être le mieux préparé possible dans l'incertitude parce qu'on sait
13:52 évidemment pas si ça va arriver, quand ça va arriver mais au moins qu'on soit avec les
13:57 meilleurs réflexes et les meilleurs outils pour répondre à ce qui peut nous arriver.
14:01 Donc quand il y a eu le confinement vous étiez presque presque prêts.
14:05 Oui alors on s'y attendait pas trop, c'était pour la première fois le BHV fermé, il avait
14:11 jamais fermé à part trois jours par an, le 1er mai, Noël et le jour de l'an, même
14:16 pendant les périodes de guerre il était resté ouvert donc ça a été vraiment quelque
14:21 chose d'inouï pour les équipes.
14:22 En fermant, c'est une anecdote, mais en fermant les escalators et les caisses on savait même
14:26 pas comment elles allaient se relancer à l'ouverture parce qu'on les avait jamais
14:31 arrêtées.
14:32 Donc c'était beaucoup de choses à découvrir.
14:35 Une fois passée la stupeur, on s'est organisé là encore en se disant, et qu'on a pu le
14:42 faire par les réglementations qui évoluaient, on s'est dit les clients sont pas là, comment
14:49 on accélère sur les travaux qu'on avait en cours dans le magasin.
14:51 Donc on a rebondi en se disant essayons quand même de gagner du temps et d'utiliser ce
14:56 temps au mieux et donc on a quand même des équipes qui arrivaient à venir, à travailler
15:00 et on a pu finalement gagner sur certaines choses qu'on aurait peut-être pas faites,
15:05 qu'on aurait mis beaucoup plus de temps à faire.
15:08 Grâce, il faut regarder le côté positif de tout ça, grâce à cette fermeture on
15:12 a accéléré sur des travaux de fond donc c'était hyper intéressant.
15:15 J'imagine le numérique.
15:17 Super, tu arrives après au Boncoin, j'accélère donc il y a six mois comme on le disait tout
15:23 à l'heure.
15:24 Tu voulais changer, être vraiment dans une boîte à impact à un moment.
15:28 Est-ce que tu pensais qu'on voit beaucoup de dirigeants qui au bout de quelques années
15:30 veulent vraiment être sur des boîtes plus responsables, c'était ton cas ou pas ?
15:35 Déjà ça faisait cinq ans que j'étais au Galerie Lafayette et au BHV, je me suis
15:40 pas ennuyée avec tout ce qu'on vient de citer mais c'est vrai que je me posais la question
15:44 de me dire comment je peux faire encore évoluer mon parcours.
15:50 Avec West Wing j'avais connu le e-commerce et être dans une boîte tech c'est quelque
15:55 chose qui m'attirait vraiment.
15:57 Et puis je pense un peu avec l'âge et l'alignement de ces valeurs, on avait lancé une initiative
16:03 Go for Good au BHV en partenariat avec les Galeries Lafayette pour essayer de promouvoir
16:09 un commerce plus responsable, de donner à voir aux clients pourquoi tel produit est
16:12 plus responsable que celui d'à côté sans stigmatiser personne.
16:16 Donc vraiment dans une démarche d'amélioration continue et on avait fait des initiatives.
16:20 On avait mis par exemple Celensi sur de la seconde main en décoration dans le magasin.
16:24 Mais c'est vrai que je me suis dit j'aimerais bien aller encore plus loin et que l'impact
16:34 soit vraiment dans l'ADN de la marque.
16:36 Et le bon point c'est génial, c'est une marque qui est dans le quotidien des français,
16:42 qui a une ambition folle au sein du groupe dans lequel elle est, qui s'appelle Adevinta,
16:47 de faire demain le leader européen de la seconde main.
16:51 Déjà en France on est bien installé mais on a encore beaucoup de choses à offrir
16:55 aux clients.
16:56 On offre depuis peu par exemple du e-commerce.
16:59 On était vraiment avant un site de médias, de publications, de petites annonces.
17:03 Tu trouves ton produit idéalement dans ton quartier, ce qui est toujours le cas.
17:06 80% des échanges se font en face à face.
17:08 Mais tu peux aussi aujourd'hui, si tu ne le trouves pas ou si tu veux l'envoyer plus
17:13 loin, utiliser nos services de paiement sécurisé, nos services de livraison pour pouvoir l'envoyer
17:18 partout en France.
17:19 Et ça fait six mois, ce que je redisais encore, mais c'est très récent.
17:24 Comment tu fais pour prendre en main tous les sujets ? Est-ce que déjà ça suffit,
17:29 c'est ça six mois pour à peu près se remettre dans le bain d'une boîte, de connaître
17:32 un peu tout le monde ou c'est encore juste ?
17:35 J'ai l'impression de jamais avoir fait le tour de tous les sujets.
17:41 Mon parti pris quand je suis arrivée, je me suis dit j'ai envie de comprendre les business
17:46 models, comment ça fonctionne.
17:47 Il y a des choses que je connaissais, la partie de ce qu'on appelle re-commerce, donc bien
17:52 de consommation de seconde main.
17:54 Mais voilà, de ce mouvement vers le e-commerce, c'était des choses qu'évidemment j'avais
17:58 déjà bien vu au BHV, chez West Wing avant.
18:00 Mais il y a d'autres marchés au bon coin.
18:02 On est leader sur l'immobilier, sur l'automobile, on est sur les offres d'emploi, sur la location
18:08 de vacances.
18:09 Et ça, c'était des secteurs que je ne connaissais pas du tout.
18:11 Donc j'ai voulu vraiment me plonger au cœur avec les équipes, de vraiment comprendre
18:15 dans le détail comment ça fonctionnait.
18:17 Et puis, mon ambition première, c'était de pouvoir faire le tour des équipes, de
18:21 me présenter à eux, de les écouter, d'avoir leur retour en direct et d'essayer de les
18:26 connaître le plus rapidement possible.
18:27 J'ai réussi à peu près à les voir tous.
18:31 Et maintenant, on est plus dans la construction de comment on construit les étapes à venir
18:37 pour le bon coin.
18:38 J'imagine que tu as été en relation assez importante aussi avec Antoine Jouteau, qui
18:42 était l'ancien patron du bon coin, qui est un francophone, même s'il est maintenant
18:46 évidemment côté Adévinta.
18:47 Ça devait faciliter peut-être les choses, j'imagine ?
18:49 Ah bien sûr ! Non mais ça, c'est une chance inouïe, c'est une courte échelle.
18:53 J'arrive dans une entreprise où je succède à quelqu'un qui est toujours dans l'entreprise.
18:58 Donc évidemment, il est là pour répondre à toutes les questions que je peux avoir.
19:01 Il a toute la connaissance passée.
19:03 Et en même temps, il me laisse la place parce que lui a aussi d'autres préoccupations
19:10 à son niveau, mais aussi parce que c'était sa volonté de trouver quelqu'un pour diriger
19:15 la France.
19:16 Donc pour moi, c'est une arrivée… ça ne peut pas être mieux.
19:20 Je suis vraiment épaulée.
19:21 Il est là quand j'en ai besoin.
19:24 Donc c'est génial.
19:25 Et la question que je pose souvent à tout le monde, c'est quoi ton style de management,
19:30 quel va-t-il être chez le bon coin ?
19:32 Ce qui m'anime en tout cas, c'est l'humain, les collaborateurs, les clients, la relation.
19:39 Donc ce que j'aime, c'est vraiment cette proximité.
19:43 C'est pour ça que j'aime la distribution et la tech, à la fois attendue pour porter
19:50 une vision, engager des grandes transformations, donc vraiment la tête dans les nuages, mais
19:55 les mains et les pieds vraiment dans la gadoue, de façon très opérationnelle.
20:01 Donc moi, j'aime traiter les sujets, les faire avancer.
20:04 Je suis vraiment dans l'action pour que les choses bougent.
20:09 Les équipes, elles arrivent avec des problèmes, des solutions.
20:13 Et comment on décide au mieux pour faire avancer l'entreprise ?
20:15 Je crois qu'il n'y a rien de pire que de ne pas décider, de rester dans le flou.
20:19 Et donc cette énergie-là, c'est ce que j'essaye de donner au quotidien aux équipes
20:23 et de faire en sorte qu'elles soient dans les meilleures conditions possibles pour donner
20:27 le meilleur d'eux-mêmes.
20:28 Et c'est ça qui fait le succès d'une entreprise, je pense.
20:31 Je reparle un peu d'Antoine Joutot, mais en fait, c'était quand même une figure assez
20:34 connue dans le monde de la tech, puisqu'il a dirigé le bon coin pendant plusieurs années.
20:38 Est-ce que tu penses que c'est important d'incarner une marque comme ça, comme le
20:42 bon coin ? On voit aussi d'autres fondatrices, moi qui connais bien les fondatrices de start-up,
20:47 on prend peut-être à Lucy Bash, To Go, Justine Utho de Respire, qui sont des personnalités,
20:53 on les voit, on pense tout de suite à leur marque.
20:54 Tu devrais faire ça ou pas, du coup, pour le bon coin ?
20:57 Je pense que c'est important d'incarner la marque, de l'expliquer.
21:03 En plus, le bon coin, c'est à multifacette.
21:07 On couvre plein de secteurs, on est dans un groupe européen.
21:10 Demain, on va pouvoir proposer du cross-border, de la vente de produits entre les pays.
21:15 Le fait d'incarner cette marque-là et d'être présent aujourd'hui, par exemple, c'est
21:21 aussi pour mieux expliquer à l'ensemble des Français et des Françaises ce qu'on
21:25 fait, pourquoi on le fait et porter nos valeurs.
21:27 On a des valeurs très fortes au bon coin, autour de la proximité, du pragmatisme, de
21:31 l'engagement.
21:32 Et être la figure de proue de ça, c'est important pour que, c'est aussi une des raisons
21:38 pour ceux qui nous regardent, d'avoir l'idée d'aller sur le bon coin pour acheter, pour
21:43 vendre.
21:44 Je pense qu'il faut le faire.
21:45 Si on a envie de le faire, c'est surtout ça qui compte.
21:47 Tout le monde n'aime pas faire ça.
21:51 Je pense que la meilleure approche, c'est de se sentir à l'aise ou d'être accompagnée
21:56 au départ pour le faire.
21:57 Les jeunes entrepreneuses que je suis, notamment via Léa Capital, qui est un fonds de Business
22:03 Management qu'on a monté avec différents profils de femmes, on les accompagne aussi
22:10 dans le réseau, le développement des prises de parole.
22:13 Il faut cette envie, cette fibre d'incarner ça, parce que c'est une responsabilité
22:19 vis-à-vis de l'entreprise, des collaborateurs, nos clients et nos utilisateurs.
22:23 Tu me fais une très belle transition sur Léa Capital, que je connais bien.
22:28 C'est une quinzaine de femmes qui ont monté ça.
22:30 Je ne sais pas si tu faisais partie des premières.
22:31 Oui, moi je suis rejointe au fonds numéro 2.
22:34 Elles étaient 15 à l'origine, on est 29 aujourd'hui.
22:38 On est que des femmes, avec des profils très différents.
22:44 On a des gens qui viennent de différentes industries business, on a des femmes qui sont
22:51 dans des fonds de private equity, en communication, des avocates.
22:55 Elles ont réussi à faire un casting super éclectique.
22:58 On a mis au pot de l'argent commun pour investir dans les projets qui nous tiennent à cœur,
23:07 souvent à impact, avec au moins 30% de la fondation qui sont dans les mains d'une femme.
23:17 Il y a eu une étude qui a été faite par Sista et le BCG.
23:22 Aujourd'hui, les entreprises start-up fondées par des femmes, 2% des fonds vont à ces entreprises-là.
23:29 Si on regarde mixte, hommes-femmes à la tête, c'est 15%.
23:33 On se dit qu'il y a un sujet.
23:36 Elles sont, un, pas assez nombreuses.
23:38 Comment on développe des rôles modèles ?
23:40 Il y a plein de femmes, Céline Lashort, ce que fait Athéna Jama avec Sista, qui ouvrent
23:45 la voie et montrent que c'est possible.
23:47 Ensuite, comment on les rend plus crédibles ?
23:52 Pourquoi il y a si peu de financements qui leur sont donnés ?
23:55 Nous, à notre échelle, on s'est dit qu'on voulait leur donner un coup de pouce.
23:58 Quand les projets ont fait des du-deals, c'est sérieux, mais quand les projets ont pensé
24:04 qu'ils allaient avoir un retour sur investissement, que l'équipe est solide, qu'il y a un vrai
24:08 marché et idéalement de l'impact, si 75% des femmes sont d'accord, on se lance.
24:14 Pour toi, c'est aussi une façon de t'inspirer, de sortir un peu aussi de ce quotidien qui
24:19 a mis la leur, d'investir et d'aider ces femmes dans leurs projets ?
24:24 Il y a le réseau lui-même, toutes ces femmes de l'EIA Capital.
24:28 J'en connaissais certaines, mais il y en a plein que je ne connaissais pas.
24:30 J'ai découvert des femmes extraordinaires avec qui j'ai vraiment plaisir à passer
24:34 du temps.
24:35 On se voit au moins une fois par mois pour les pitchs, mais même plus.
24:38 Et puis, il y a le fait de rester en contact avec toutes ces startups.
24:42 On a un deal flow assez important qui vient, on fait des due deals, donc on choisit les
24:46 sujets sur lesquels on a envie de travailler.
24:48 C'est vraiment side business à côté de ce que je peux faire pour le bon coin.
24:52 Et ça nous permet d'étudier des secteurs très diversifiés, de la food, des solutions
24:59 SaaS, de la tech, de l'industrie.
25:01 Et donc, c'est génial, c'est hyper enrichissant d'un point de vue intellectuel, d'être
25:07 stimulé par toutes ces femmes et ces idées géniales.
25:09 La petite question aussi, alors vie pro, vie perso, qu'on pose à la fois aux femmes
25:15 et aux hommes.
25:16 Ce n'est pas du tout une question pour les femmes.
25:17 Comment toi tu t'organises ? En plus, on vient de voir, tu as tout ça au bon point,
25:21 tu as cette partie investisseuse.
25:24 Comment tu fais ? Tu mélanges tout ?
25:25 Oui, je mélange tout.
25:27 Je mets tout dans le shaker.
25:30 En fait, j'ai un conjoint exceptionnel qui est derrière chaque femme.
25:36 Il faut un conjoint exceptionnel qui aide.
25:39 Donc, j'ai la chance de l'avoir.
25:42 J'ai deux enfants qui ont 10 et 12 ans.
25:44 Donc, évidemment, c'est une partie très importante de ma vie.
25:47 Mais moi, je n'ai aucun problème à justement qu'il n'y ait pas de... que tout soit poreux
25:54 et que tout se mélange.
25:55 Donc, je vais avoir du temps qualitatif avec mes enfants le soir quand je rentre à la
25:59 maison.
26:00 Mais ensuite, si je dois retravailler, ça ne me pose pas de problème.
26:03 À côté de ça, j'ai une vie sociale.
26:05 On sort, on fait des dîners, on va à des concerts, on fait beaucoup de choses.
26:07 Mais le fait de parfois, pour moi, et ça, c'est très personnel, devoir retravailler
26:13 parfois le week-end ou le soir et que les choses se mélangent, ça ne me pose pas de
26:17 problème.
26:18 Maintenant, j'ai mes sasses de décompression.
26:20 J'ai mon temps personnel sur mon vélo tous les matins et tous les soirs où je ne peux
26:24 rien faire d'autre que pédaler.
26:25 Donc là, ça me vide l'esprit et je pense à plein de choses.
26:28 C'est sympa.
26:30 Et puis, je ne sais pas, mes temps pour moi de sport, de temps familial avec les copines.
26:36 Et donc, ces bulles-là, elles sont fermées.
26:39 Mais après, les deux se mélangent.
26:41 En tout cas, dans ma façon de voir les choses, ça ne me pose pas de problème.
26:46 - Super.
26:47 Merci, Anskia Néra, pour cette interview.
26:49 Et maintenant, on va passer à l'interview chrono.
26:58 C'est la dernière partie de cette émission, donc l'interview chrono.
27:01 Je vais faire une série de questions-réponses courtes.
27:05 Il faudra aussi des réponses assez courtes.
27:07 On a parlé beaucoup d'entrepreneuriat féminin.
27:09 Est-ce que tu peux nous justement citer une entrepreneuse que tu aimes particulièrement ?
27:15 On a vu Beryl.
27:16 - On a vu Beryl.
27:17 Là, avec Léa, on a investi par exemple dans Bao Family, des restaurants.
27:22 C'est Lin Chung, qui est franco-chinoise et qui démocratise la cuisine chinoise.
27:28 Et ça fonctionne très bien.
27:30 C'est très loin de la tech et d'autres projets qu'on peut voir.
27:33 Et je trouve qu'elle fait un travail remarquable.
27:35 - C'est quoi ton dernier achat sur Le Bon Coin ?
27:38 - Alors, j'ai acheté un produit assez vintage, une sorte de cendrier dame de France de Marseille.
27:45 Mon mari est marseillais.
27:46 Et je trouvais que c'était sympa en objet déco.
27:49 - Tu préférerais être dirigeante ou investisseuse ?
27:53 - Je suis les deux.
27:54 Donc, je n'ai pas à choisir.
27:55 C'est ça, la beauté.
27:56 Donc, pourquoi choisir ? Non, je préfère les deux.
28:00 C'est une super opportunité.
28:02 - L'application que tu utilises le plus ?
28:04 - À part Le Bon Coin, tu veux dire ?
28:06 - Bien sûr.
28:07 - Je dirais Instagram.
28:09 - Ah Instagram.
28:10 Allez, on prend.
28:11 Écoute, merci beaucoup.
28:12 C'était hyper rapide, mais toujours intéressant d'avoir aussi cette partie-là.
28:17 Je te remercie beaucoup pour ton temps et d'avoir partagé tout ce témoignage.
28:22 Et moi, je vous donne rendez-vous la semaine prochaine.
28:25 Merci encore d'avoir regardé cette émission.
28:27 Au revoir.
28:27 - Au revoir.
28:28 - Au revoir.
28:29 - Au revoir.
28:30 - Au revoir.
28:31 - Au revoir.
28:32 - Au revoir.
28:33 - Au revoir.
28:34 - Au revoir.
28:34 - Au revoir.
28:35 - Au revoir.
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