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Six caméras suivent des personnalités politiques dans leurs activités quotidiennes. Un docu-fiction qui emprunte les codes des séries américaines.

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00:00 Bonjour Céline Bidarco, votre invité média est le rédacteur en chef de 13h15 le dimanche
00:05 sur France 2.
00:06 Le magazine de Laurent Delahousse a lancé une série baptisée « Succession sur la
00:09 vie politique française ». Le deuxième épisode est diffusé ce week-end.
00:13 Bonjour Jean-Michel Carpentier.
00:14 Bonjour Céline.
00:15 Vos caméras suivent des élus, des ministres, des syndicalistes dans leurs activités quotidiennes.
00:19 Vous racontez une histoire à partir du réel puisque tous les personnages jouent leur
00:23 propre rôle.
00:24 Dans leur vraie vie, ils ont un micro-cravate, ils veulent qu'à leurs occupations, il n'y
00:27 a pas de scénario écrit à l'avance forcément.
00:29 Vous vous laissez guider par l'actualité.
00:31 Comment vous est venue cette idée ? A quel moment ? Et dans quel but ?
00:34 Écoutez, c'est une vieille histoire avec Laurent Delahousse.
00:36 On a créé 13h15 et maintenant 20h30 il y a 15 ans.
00:39 Et tout de suite, on a commencé par de la politique.
00:41 Et en fait, on s'est dit l'an dernier, même avant l'élection présidentielle,
00:45 qu'il fallait revenir à la politique parce que le président de la République ne pourrait
00:49 pas se présenter une nouvelle fois.
00:51 Donc, il allait y avoir une succession.
00:53 Comme j'aime beaucoup la vraie série de HBO, eh bien j'ai appelé ça « Succession »
00:59 avec un « S » parce que nous sommes à un tournant dans notre pays, à tous égards
01:03 d'ailleurs, dans la politique, dans l'organisation de notre société, dans notre conception
01:08 du travail.
01:09 Bref, un tournant.
01:10 Il y a une multitude de tournants dans la vie politique.
01:13 Il y a des successions partout.
01:14 Regardez bien le PS, le LR, l'FI, tout ça.
01:19 Tout se prépare.
01:20 Est-ce que Mélenchon ?
01:21 Bref, on s'est dit, on va essayer de regarder la nouvelle génération des politiques.
01:26 Comme c'est une génération qui s'intéresse à la télévision probablement encore un
01:31 peu, mais surtout aux séries, eh bien allons sur les séries.
01:33 Et comme dans le 13h15 que nous faisons tous les dimanches, nous avons produit un certain
01:38 nombre de séries sur plein de thèmes, on s'est dit, amenons un nouveau public à la
01:43 politique par le biais des séries et de ses codes.
01:45 Un nouveau public ? Plus jeune ? C'est ça l'idée ?
01:47 Oui, mais attention sur la jeunesse.
01:50 Comment dire ? Les gens arrivent à la télévision aujourd'hui vers 45-50 ans.
01:54 Donc il n'y a pas de gens moins âgés qui regardent la télévision, ils regardent
01:59 les séries.
02:00 Donc nous on va chercher ce terrain-là, effectivement, grâce d'ailleurs à la plateforme France.tv
02:04 parce qu'on va diffuser ce deuxième épisode dès demain matin sur la plateforme.
02:09 À partir de 6h du matin ce sera disponible et diffusé bien sûr sur France 2 Dimanche.
02:13 Ce qui est dingue c'est que France 2 Dimanche c'est une rediffusion.
02:15 On inverse le replay.
02:17 D'abord la plateforme et ensuite la TNT.
02:19 Voilà, c'est un petit truc à nous ça.
02:21 Vous avez suivi beaucoup de refus de personnalité ?
02:22 Aucun.
02:23 Non mais sincèrement aucun.
02:25 J'ai rencontré personnellement la vingtaine de personnages, entre guillemets, parce qu'on
02:31 appelle ça comme ça, en tête à tête.
02:33 Ils ont tous accepté et depuis le premier épisode qu'on a fait, on a au moins une
02:39 vingtaine de demandes supplémentaires pour rentrer dans l'émission.
02:41 Il y a des candidatures spontanées, ça fait bien d'en être ?
02:43 Je ne sais pas si ça fait bien d'en être, c'est que simplement il y a peut-être un
02:45 ton nouveau.
02:46 C'est-à-dire que c'est une façon d'aborder la politique qui est un petit peu nouvelle,
02:50 qui est ludique, mais aussi qui fonctionne sur la proximité et sur une conversation
02:56 avec les Français.
02:57 C'est un petit peu, si vous voulez, c'est en complément de ce que vous faites à France
03:00 Info tous les matins à 8h30, que j'écoute d'ailleurs tout à fait régulièrement,
03:05 ou de l'événement, l'émission politique de France Télé.
03:08 Ça ce sont des émissions, je dirais, de confrontation entre des journalistes et des
03:12 politiques.
03:13 Nous, non.
03:14 Nos équipes, il n'y a aucun journaliste politique dans nos équipes, ce sont des réalisateurs,
03:18 une équipe dirigée par Cyril Zah qui vraiment coordonne tout ça avec talent.
03:23 Nos équipes vont voir ces politiques et les confondent avec les Français.
03:27 Là, c'est ce qu'on fait encore dans l'épisode de ce dimanche.
03:31 - C'est consacré à la sécheresse, mais il y a aussi encore des retraites.
03:33 - Oui, c'est-à-dire qu'à la fois on va prendre un thème de société, puisque cette
03:37 série nous la posons pour la continuer jusqu'en 2027.
03:41 Voilà, c'est posé ça.
03:43 Cette série va continuer à raison de 6 ou 7 exercices par an, par saison.
03:49 Alors on prend un thème.
03:51 Là, en l'occurrence, on est allé voir celui de la sécheresse, de l'eau, du manque d'eau.
03:55 On est allé dans les Pyrénées-Orientales, à Corbeil, les cabanes.
03:58 On a rencontré le maire.
03:59 Et on fait venir les élus de toute la France, des députés de toutes sortes, de toutes tendances.
04:05 On les fait venir sur place pour discuter avec les Français qui actuellement n'ont
04:10 pas d'eau.
04:11 - Mais donc c'est scénarisé.
04:12 - Mais bien sûr, c'est une série.
04:13 C'est scénarisé, mais c'est pas comme dans 10% où Fabrice Luchini est Fabrice Luchini,
04:17 mais joue un rôle qu'on lui a écrit.
04:18 Là, moi je n'écris rien.
04:21 C'est la réalité.
04:22 On confronte dans cette proximité.
04:23 On veut établir une conversation entre des Français qui sont dans une situation très
04:27 précise et des politiques qui là, pour le coup, sont directement confrontés à eux.
04:31 Et tout le monde accepte le jeu.
04:32 Ils viennent de toutes tendances.
04:34 Ça c'est très étonnant.
04:35 - Alors il y a des gens très connus, des personnages très connus, comme Olivier Véran, Fabien
04:39 Roussel, Alexis Corbière et d'autres moins.
04:41 Donc ça veut dire que vous faites le pari sur des figures qui, selon vous, vont prendre
04:45 de l'importance jusqu'en 2027 ?
04:46 - C'est exactement ça.
04:47 C'est-à-dire que ces successions vont amener une nouvelle génération.
04:50 C'est certain qu'il y a une multitude, en particulier de jeunes femmes, élues à l'Assemblée
04:55 nationale, par exemple.
04:56 On les voit sur les chaînes d'info, à la télévision, on les entend devant vos micros,
05:03 mais on ne les situe pas encore très bien.
05:04 Et on veut leur donner justement l'occasion de montrer que cette génération-là, elle
05:08 prépare la France de demain.
05:10 On ne parle pas des idées, évidemment, chacun après se situe d'un lieu à l'autre de
05:16 l'échiquier politique.
05:17 Mais, si vous voulez, nous ce qu'on veut c'est montrer qu'il y a une génération
05:21 nouvelle qui arrive.
05:22 Et cette génération, elle ne regarde pas la télé comme moi je la regardais il y a
05:24 30 ans.
05:25 Elle regarde des séries, elle regarde un peu la télé, mais aussi beaucoup des séries.
05:28 Donc on va chercher aussi ce monde nouveau.
05:30 - On voit par exemple Olivier Véran en train de préparer ses éléments de langage avant
05:34 sa participation à l'émission de France 5, c'est à vous.
05:37 On le voit aussi dire qu'il ne comprend pas la formule des 100 jours d'Emmanuel Macron.
05:40 Il y a des moments où vous pensez qu'ils oublient le micro, la caméra ?
05:43 - Oui et non.
05:45 Oui parce que mes équipes, franchement, sont très talentueuses et savent se faire oublier
05:50 tout en travaillant de façon sérieuse, sans se prendre au sérieux.
05:55 Donc oui, ça peut arriver d'oublier.
05:57 Mais en même temps, c'est un peu le jeu.
06:00 C'est-à-dire que nous on a exigé une chose qui a toujours été difficile pour les journalistes
06:03 politiques, c'est que quand on est amené à rencontrer un politique, il y a toujours
06:08 un moment où il nous dit "bon bah maintenant ça y est, vous avez vos images, vous pouvez
06:10 sortir, on va parler de choses sérieuses".
06:12 Nous le deal, il est simple.
06:13 Si on est avec vous, on est avec vous.
06:15 Sinon c'est pas la peine de nous déranger, on perd du temps, de l'argent, donc c'est
06:18 pas la peine.
06:19 Donc ils sont obligés de nous "supporter" et donc de vivre.
06:24 Et c'est en ce sens qu'il y a une scénarisation, parce qu'on arrive à des moments que normalement
06:29 on ne verrait pas.
06:31 - Et certains vous ont demandé de retirer des séquences, d'enlever des passages ?
06:35 - Ah là je crois que vous rigolez là.
06:37 Non, pas du tout.
06:38 Non, alors avec Laurent Delahousse, depuis 15 ans, personne ne nous a jamais demandé
06:46 de retirer quoi que ce soit.
06:47 Je vous en donne vraiment l'assurance.
06:51 En plus, si vous voulez, ni les politiques, ni même d'ailleurs dans notre maison, on
06:58 a une confiance, on ne pourrait pas travailler comme ça sans confiance.
07:01 Moi Delphine Ernotte, Stéphane Sidbon, qui sont les patrons de France Télévisions,
07:07 Alexandre Carrat, Elsa Margou qui sont les patrons, les directeurs, je fais…
07:12 - Ils sont tous cités.
07:13 - Oui.
07:14 - Allons-y.
07:15 - Et j'y tiens beaucoup parce que j'ai rarement travaillé dans un tel climat de
07:19 confiance, surtout qu'avec les politiques, vous savez, ça va vite, le petit coup de
07:21 fil et tout.
07:22 Ça ne marche pas.
07:23 Bon d'abord, Laurent et moi, on n'accepterait pas, mais nous sommes dans un cadre de liberté
07:28 et de responsabilité absolue de ce point de vue.
07:31 Franchement, je m'en félicite.
07:32 C'est aussi le service public ça.
07:33 - Merci beaucoup d'être venu Jean-Michel Carpentier.
07:35 - Et ce nouvel épisode de la série Succession, c'est donc en ligne dès demain matin sur
07:39 France.tv et diffusé dans le magazine 13h15 le dimanche sur France 2.

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